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Transcription
00:00Seigneur Mabrouk, si ce n'était que moi qui le disais, ce ne serait sans doute pas grave, mais malheureusement maintenant, l'ensemble des acteurs économiques le disent.
00:13Avec Pierre Muscovici, avec moi-même, vous avez vu que dernièrement, et c'est assez inédit dans notre histoire,
00:197-8 syndicats plus les organisations patronales, dans un texte commun, ont décidé d'alerter les autorités françaises sur la situation économique et donc sociale de notre pays.
00:32De mémoire d'acteur que je suis, je n'avais jamais vu ça. L'ensemble des forces sociales disent maintenant, il faut y aller. On ne peut plus rester comme ça, seigneur Mabrouk.
00:42On ne peut plus rester comme ça, les entreprises sont à l'arrêt. Elles n'investissent plus, on le sait, elles n'ont pas de visibilité.
00:49Quelle va être la fiscalité ? Comment vais-je être traité ? Et qu'est-ce qui se passe ?
00:54Et bien il se passe que, quand on lève le crayon, dans toute organisation humaine, et en particulier dans les entreprises, bien bien sûr, on s'arrête, on n'investit plus, on ne travaille plus pour l'avenir,
01:04et ça se traduit immédiatement par des plans sociaux. Regardez l'activité économique du quatrième trimestre, alors qu'on était plutôt bien partis, on est à zéro.
01:12Voilà, donc oui, il faut vraiment maintenant, vraiment maintenant, avoir un gouvernement et se mettre au travail ensemble.
01:19Puissiez-vous être entendu, vous et d'autres, Thierry Breton, au moment où tous les signaux d'alarme s'allument en même temps, depuis la dégradation de la note de la France par l'agence Moody's,
01:27hier, d'ailleurs, cette même agence a dégradé les banques françaises, ce n'est pas anodin.
01:31Cette banque, cette grosse banque, parmi lesquelles BNP Paribas ou CIC, et l'agence prévient que, sauf énorme changement, énorme changement même de logiciel, de paradigme, on va droit dans le mur.
01:42Qui croit à cet énorme changement ? Il faut encore y croire ?
01:45Lorsqu'on s'engage dans l'action publique et dans l'action politique, c'est d'abord dans l'intérêt général, et puis c'est aussi pour faire mentir, et en particulier les agences de notation.
01:56Si jamais on n'est là uniquement que pour suivre les agences de notation, alors il vaut mieux faire autre chose.
02:02Donc, dans la note à laquelle vous faites référence, de Moody's, il est indiqué à la fin que, bien entendu, si la France se remet au travail, elle pourra éviter les perspectives qu'elle annonce.
02:17Donc, bien entendu, il faut se remettre au travail. Vous savez, se remettre au travail, ce n'est pas très compliqué, mais ça nécessite beaucoup de volonté politique.
02:25Et d'efforts, et peut-être du sang et un peu de larmes, parce que réduire drastiquement, Thierry Breton, la dépense publique permet aux entreprises de respirer de nouveau dans le pays qui a le plus haut taux de prélèvement des pays de l'OCDE.
02:36En fait, est-ce que vous dites ce matin, sur ces news européennes, que c'est la seule feuille de route possible pour le prochain gouvernement ?
02:42Pour moi, il n'y en a pas d'autre, Cédric Mabrouk. On voit bien, on a trois blocs à l'Assemblée Nationale qui ont du mal à se comprendre, à se parler.
02:52Alors, peut-être faut-il en avoir deux sur trois ? Est-ce qu'il faut aller les chercher à gauche ? Est-ce qu'il faut aller les chercher plus à droite ?
02:59Au fond, pour moi, il n'y a qu'une seule priorité dans le contexte politique qui est le nôtre aujourd'hui.
03:06C'est d'abord avoir un budget. Et je rappelle qu'on n'a pas de budget, bien sûr. On a maintenant cette fameuse loi spéciale qui nous autorise d'avoir un droit de tirage, on va dire.
03:15C'est la continuité des services de l'État.
03:17La continuité, c'est normal et heureusement qu'on l'a. Mais ça veut dire aussi le fait de pouvoir tirer des chèques en blanc, il n'y a plus de frein à la dette.
03:25Et donc, c'est quelque chose qui nous inquiète.
03:27Derrière, il y a, me semble-t-il, dans la situation économique que nous connaissons, une seule ligne.
03:34C'est se mettre au travail, commencer à baisser la dépense publique.
03:39On ne peut pas continuer à être le pays au monde qui a le plus grand taux de dépense publique et en même temps le plus taux important de prélèvements obligatoires.
03:49Vous venez de le rappeler à l'instant, Sonia Mabrouk.
03:51Donc pour moi, il y a deux choses. D'abord, surtout ne pas toucher un sou des impôts. On en a assez.
03:57Je vous entends bien. Heureusement que le budget de Michel Barnier n'est pas passé.
04:00C'est sans doute pour ça qu'il est tombé du reste, Sonia Mabrouk.

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