Lors du Grand Rendez-vous le 19/01/2025, Pierre de Vilno a reçu Thierry Breton, ancien commissaire européen au Marché Intérieur. Il a évoqué la situation politique en France : «Si augmenter les impôts permettait d’être les meilleurs du monde en économie, ça se saurait, et on serait les champions du monde».
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00:00L'image de notre pays, en ce qui concerne sa capacité à gérer ses finances publiques et même maintenant à faire un budget,
00:08elle est quand même très dégradée, et en Europe et dans le monde.
00:13On en est quand même au quatrième Premier ministre, évidemment, en un an, troisième gouvernement pour faire un budget dont on nous avait annoncé à juste titre,
00:21c'est vrai savablement, au printemps, qu'il allait être tellement dur que donc c'était la raison pour laquelle il fallait dissoudre, très bien.
00:29Un gouvernement, deux gouvernements, il est temps que ça s'arrête, mais tout simplement pourquoi ?
00:34Parce qu'il faut donner aussi de la visibilité pour les entreprises, parce que les entreprises, il faut bien le dire,
00:39elles sont aujourd'hui, pour beaucoup d'entre elles, à l'arrêt en ce qui concerne les investissements.
00:43Elles attendent d'y voir clair, elles attendent de savoir quels vont être leurs impôts.
00:47On parle d'augmentation d'impôts dans un pays qui est le champion du monde, toute catégorie de la pression fiscale.
00:52Amélie de Manchalin l'a redit dans un article dans le Figaro.
00:54Si jamais augmenter les impôts, ça nous permettait d'être les meilleurs du monde en économie, ça serait, on devrait être vraiment les champions du monde.
01:01Eh bien non, on est les derniers élèves, on est les derniers élèves de l'Europe.
01:05Vous croyez que ça me fait plaisir ? Non, parce que je sais que la voie de la France, évidemment, est affaiblie à cause de ça.
01:10Donc qu'est-ce qu'il a voulu faire, François Béroud ?
01:12D'abord, évidemment, enfin donner un budget à la France.
01:16Et c'est la raison pour laquelle, évidemment, il a conçu, avec, on le voit, du reste, beaucoup d'habileté, parce qu'il est habile,
01:23donc une sorte de soutien à ce stade.
01:27Maintenant, on a évité la censure, c'est déjà une haie franchie.
01:32Maintenant, il va falloir faire le budget, et moi je le dis très clairement.
01:35Évidemment, en tant qu'observateur économique, je ne suis plus aux affaires,
01:40mais je connais bien ces sujets.
01:42Je peux vous dire que quand on emprunte 300 milliards d'euros cette année pour faire nos fins de mois en France,
01:49que les taux d'intérêt sont maintenant à 3,5, que la différence avec l'Allemagne est de près de 90 points de base,
01:56et que tout ça va peser très lourd sur, je dirais, notre capacité à avoir des budgets équilibrés,
02:04et qu'enfin, on nous dit qu'on va passer de 6,1% de déficit en 2024 à 5,4%, c'est ce qu'on attend en 2025,
02:14ça veut donc dire une amélioration de 0,7 points de PIB, c'est-à-dire 20 milliards d'euros d'amélioration sur 1 700 milliards de dépenses.
02:22Trois gouvernements pour ça, il est temps que ça s'arrête.