• il y a 11 heures
Lundi 16 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Eric Bertrand (Directeur des Gestions, Ofi Invest Asset Management) , David Belloc (Gérant-Stratégiste, Mirova) et Cyriaque Dailland (Gérant diversifié, Sanso IS)

Category

🗞
News
Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Cyriak Dayan est avec nous, gérant diversifié chez Sanssot Longchamp Asset Management.
00:17Bonsoir Cyriak.
00:18Bonsoir.
00:19Merci d'être là.
00:20Merci à David Bellocq de nous accompagner également.
00:21Bonsoir David.
00:22Bonsoir Édouard.
00:23Vous êtes gérant et stratégiste chez Mirova et Eric Bertrand à nos côtés enfin.
00:26Bonsoir Eric.
00:27Bonsoir.
00:28Merci beaucoup d'être là également.
00:29Eric Bertrand, directeur des gestions chez Offi Invest Asset Management.
00:32C'est la semaine des banques centrales avec les dernières décisions de cette année
00:362024 qui sont attendues.
00:38On a eu la décision de la baisse la semaine dernière.
00:41Nous aurons la décision de la fête mercredi soir.
00:44Eric qui va délivrer une nouvelle baisse de 25 points de base.
00:49C'est attendu par quasi l'ensemble des opérateurs de marché je crois.
00:53La question étant est-ce que c'est la dernière ou quasiment la dernière baisse de taux qu'on
00:58puisse attendre de la réserve fédérale américaine ?
01:00On ne le pense pas.
01:02On n'a pas eu de petite fuite dans un journal trois jours avant donc ça devrait bien être
01:0725 demain soir, mercredi soir pardon.
01:11La fête est pragmatique, elle le dit en bon français data dépendante.
01:16Ce qui est certain c'est qu'avec l'arrivée de Trump et le paquet de mesures, alors bien
01:22évidemment les tarifs douaniers, la déréglementation, les baisses d'impôts, il y aura un peu plus
01:26de croissance, un peu plus d'inflation.
01:28Maintenant c'est des effets un peu cliquets, ces effets tarifs douaniers si tant est qu'on
01:32les négocie, qu'ils arrivent là où on les attend.
01:34Je rappelle que sur le premier paquet de 2018, il y a quand même la moitié des importations
01:40chinoises qui sont toujours à zéro, un quart qui est à 7,5, il n'y en a qu'un quart à
01:4325.
01:44Donc entre ce qui est annoncé et ce qui va avoir arrivé, la fête va continuer de se
01:47cruter.
01:48Pour nous il y a encore les premières baisses de taux de 25 qui devraient rester.
01:52Alors maintenant le taux d'équilibre à l'arrivée et quand est-ce qu'elle s'arrête ça dépendra
01:57du séquencement, de l'impact et il n'y a pas que les Trumponomics non plus dans l'économie
02:01mondiale.
02:02Mais il y a sûrement encore quelques baisses de taux.
02:04De notre point de vue, elle s'arrêtera plus tôt, elle ira moins loin que pré-Trump et
02:09surtout Trump avec les deux chambres.
02:11Maintenant où est-ce que ça se situe ? Est-ce que c'est autour de 3,75, 4,25, 4,50 ? Là
02:18je dirais que l'avenir en dépendra.
02:20Les Etats-Unis ne peuvent pas non plus complètement rester isolés si l'ensemble des zones venait
02:24à plus ralentir qu'eux-mêmes.
02:26Donc sans doute encore des baisses de taux à venir en 2025 mais moins qu'anticipées.
02:31Les baisses étaient 2,80 je crois de mémoire qui étaient attendues.
02:35Aujourd'hui il faut rester pragmatique, au moins deux, trois baisses devant nous sûrement en 2025.
02:43Encore possible.
02:44D'accord avec ça David, Jérôme Poel, la Fed ont encore les arguments suffisants pour
02:49continuer ce réajustement, ce re-réglage de la politique monétaire américaine ?
02:55Je pense que le meeting du mois de janvier ne conduira pas à une baisse, étant donné
03:02que la croissance quand même au dernier trimestre s'est avérée très très robuste, la croissance
03:07des ménages notamment, l'effet richesse joue à plein.
03:09Je disais qu'on avait potentiellement 3 000 milliards de richesses en crypto-monnaies
03:15qui ne sont pas intégrées par la Fed, c'est aussi potentiellement de la consommation.
03:19On a une réserve de consommation à travers l'immobilier puisque si effectivement les
03:24taux sont amenés à baisser et que les ménages américains refinancent leur immobilier,
03:27ça fait quand même aussi une bonne réservoir de consommation et on a aussi surtout des
03:33politiques, donc tout dépend du séquençage, ça a été déjà un temps, mais quand même
03:39plutôt pro-business avec un animal spirit qu'on pourrait qualifier, qu'on a pu constater
03:44à travers un très fort rebond par exemple de l'indice de confiance des petites entreprises
03:48aux Etats-Unis.
03:49On le voit dans les PMI, on le voit dans les nouvelles commandes.
03:53Le marché du travail reste robuste, donc je pense que la Fed a tout intérêt à calmer
03:58un peu le jeu, observer à la fois le séquençage des politiques Trump et de voir aussi comment
04:04se comporte cette économie.
04:06Donc on ne baissera plus forcément à chaque meeting déjà ?
04:09Non, a priori non.
04:10Ça c'est sûr.
04:11A priori non.
04:12Après c'est vrai qu'on a aussi des indicateurs avancés sur un marché du travail qui se
04:15normalise, des taux de démission qui baissent, des salaires finalement retraités, des coûts
04:20de productivité qui sont à peu près en ligne avec les objectifs de la Fed.
04:23C'est compatible avec 2% ?
04:24Oui, actuellement c'est compatible.
04:25Ce qu'on voit sur les salaires, salaire plus productivité, ça reste compatible avec un
04:29objectif de 2% d'inflation ?
04:30Complètement.
04:31Voilà.
04:32Et on a des prix des biens qui n'ont pas vocation vraiment à rebondir étant donné
04:36qu'on a une inflation à portée de Chine, un dollar fort.
04:39Donc on a quand même un immobilier aussi qui commence à décélérer au vu des derniers
04:43chiffres d'inflation.
04:44Donc on a quand même des composantes qui peuvent justifier encore une normalisation, mais une
04:48pause en janvier voire en mars pourrait éventuellement justifier.
04:52Est-ce que vous êtes d'accord avec ce début de consensus syriac sur l'idée qu'il y
04:58a peut-être encore au-delà de celle de cette semaine une ou deux baisses de taux possibles
05:03pour la réserve fédérale américaine ? Et puis très vite la question c'est qu'est-ce
05:06que ça implique pour d'autres banques centrales, à commencer par la Banque Centrale Européenne
05:10puisque résultat de la conférence de presse la semaine dernière, le marché s'accroche
05:14à l'idée que oui la BCE ne va pas quitter le rythme de baisses de taux à chaque meeting
05:19et peut-être même qu'à un moment elle sera obligée d'augmenter le pas de ces baisses
05:23de taux à un moment à travers l'année 2025.
05:26Alors concernant la Fed, oui j'adhère complètement à ce qui a été dit, il faut avoir en tête
05:31que c'est quand même le consensus marché, quand on regarde les anticipations de baisses
05:34de taux de la Fed, la baisse de mercredi elle est actée et qu'ensuite le marché price
05:39entre une et deux baisses sur juin, jusqu'à juin, donc globalement vous n'avez peut-être
05:44pas de baisse en janvier, une baisse en mars et puis après une en juin pour finir je ne
05:49sais pas mais en tout cas dans ce premier semestre la voile est quand même relativement
05:53bien tracée, elle est d'autant mieux tracée que ce n'était pas du tout ce qu'anticipait
05:56le marché, il y a encore 3-4 mois où on nous annonçait en effet 6-7 baisses de taux,
06:00enfin on était sur des rythmes qui étaient très très impressionnants et c'est là toute
06:03la puissance du modèle américain, c'est qu'on a quand même perdu 5 baisses de taux
06:08au cours de ces derniers mois et le marché ou même les taux n'ont pas réagi ou en tout
06:12cas surréagi, donc je pense que les Etats-Unis pour le coup, en tout cas la Fed, est sur
06:17un chemin qui lui va plutôt bien, elle a à mon sens un petit sujet comme sur l'inflation
06:21en particulier l'inflation core qui monte des signes plutôt de stabilisation autour
06:26de 3, si on regarde l'inflation, le CPI, si on regarde le PCE qui est plutôt ce qu'elle
06:30préfère c'est un peu en dessous mais ce n'est pas du tout au niveau de 2, donc je
06:33pense qu'elle a quand même un sujet un peu d'inquiétude, ce qui va être intéressant
06:36c'est de voir de quelle manière le rapport entre la Fed et le nouveau président américain
06:41va se matérialiser à partir du 20 janvier parce que si la Fed ne baisse pas les taux
06:46en janvier alors qu'il n'est pas encore au pouvoir mais que derrière elle a un discours
06:50beaucoup moins accommodant, comment va réagir Trump quand le rapport de force va être quelque
06:56chose d'intéressant.
06:57Du côté de la BCE, on n'est pas du tout dans la même histoire en fait, la BCE déjà
07:01le niveau d'inflation il est beaucoup plus faible qu'aux Etats-Unis, on a même une
07:04inflation headline qui était passée sous les deux qui est légèrement remontée mais
07:09voilà on est quasiment sur les objectifs du côté de l'inflation globale, on a une
07:13dynamique économique qui n'est pas du tout la même, on voit que l'Allemagne se bat
07:17pour savoir s'ils ne vont certainement pas être de nouveau en croissance cette année
07:21et donc la BCE elle est relativement légitime à baisser ses taux et à poursuivre ce mouvement-là
07:25mais là encore si vous regardez les anticipations de baisse de taux, on est sûr en comptant
07:31celles qui ont déjà eu lieu, on a entre 4 et 5 baisses de taux sur les prochains mois
07:34donc le différentiel il va pour moi se poursuivre parce que la dynamique économique n'est
07:39pas la même, que la dynamique d'inflation n'est pas la même et que finalement la zone
07:45euro est quand même victime d'avoir des pays un peu plus faibles aujourd'hui et que
07:48la BCE ne veut pas non plus se relancer dans une nouvelle crise de la zone euro donc globalement
07:53je pense que la dynamique elle va se poursuivre avec une fête qui va un peu lever le pied
07:57et une BCE qui va continuer.
07:59Et on revient un peu au débat qu'on avait au début de l'été quand la BCE a finalement
08:04décidé de partir la première pour baisser les taux avec l'inquiétude qu'à un moment
08:09le différentiel avec la fête puisse être trop large, impacte notamment la devise, ce
08:14que vous décrivez là c'est déjà dans les prix un peu, beaucoup, en partie, pas du tout ?
08:19Alors c'est déjà en grande partie dans les prix quand vous regardez les anticipations
08:23sur les courbes de taux mais c'est une chose d'être dans une anticipation c'est une autre
08:27chose d'être dans la réalité, c'est-à-dire que quand vous aurez un différentiel de taux
08:30qui sera matérialisé tous les jours vous perdez x BP parce que vous êtes short euro
08:36ou long euro en fonction de votre position, vous êtes dans le mauvais sens c'est-à-dire
08:40vous êtes acheteur dollar ou acheteur euro, ça sera autre chose parce que là ça sera
08:43vraiment de tous les jours où ça impactera donc je pense que l'euro dans ce monde-là
08:49est difficilement une devise qui va être très sexy pour les investisseurs si on rajoute
08:54en plus le contexte politique, des incertitudes au niveau économique donc tout ça n'est
09:00pas très favorable à mon sens à l'euro.
09:02Éric, on a tous les ingrédients pour revoir l'euro dollar à parité parfaite voire en-dessous
09:07de 1 ? Non, ça redevient un peu le débat.
09:10Ça me dérange parce que le titre de ma dernière tribune c'est US 1, Europe 0, globalement
09:18on a une stabilité politique, une visibilité politique, une économie résiliente, quelqu'un
09:24qui fait un contexte pour corporate América qui est très visible donc ça veut dire de
09:27la croissance, sûrement un peu plus d'inflation, un peu moins de faibles et de l'autre côté
09:31on a un brouillard politique assez impressionnant quand même avec conjointement l'Allemagne
09:36et la France qui cherchent leur petit chacun dans sa zone, l'une parce qu'elle a trop
09:40économisé, l'autre parce qu'elle a trop dépensé, une BCE qui elle va devoir essayer
09:45de soutenir le petit rebond qu'on attend de la croissance parce que les salaires réels
09:49continuent d'augmenter, on espère que ça fera de la conso et pas de l'épargne donc
09:53effectivement ça crée une divergence de taux court qui comme c'était très justement
09:56dit forcément c'est l'indice qui va absorber le choc, au passage ça fait un peu d'inflation
10:00importée quand même alors 3-4 figures c'est pas grave mais là on commence à en avoir
10:04un petit peu.
10:05On était à 1,12 en septembre quasiment.
10:07Oui alors les marchés ont vu tout ça donc la parité, oui je pense que le marché de
10:13l'Égypte qui cherchait des chiffres ronds c'est un peu anecdotique mais ça fait quand
10:15même un euro un peu faible, maintenant au bout d'un moment tout finit par être dans
10:20les prix et c'est qui l'acheteur marginal, c'est qui le vendeur marginal que ce soit
10:25de part et d'autre de l'Atlantique et on est en train de mettre beaucoup de bonnes
10:28nouvelles dans le panier américain, alors il y aura de la croissance, pas trop d'inflation,
10:34la Fed assouplit un peu donc du coup le S&P.
10:36Goldilocks, c'est un peu Goldilocks quoi.
10:38Ça fait deux ans que ça marche, ça fait deux ans que l'économie américaine ne ralentit
10:43pas, que les hausses de taux ça devait tout émettre en récession et ça n'a rien passé
10:46donc ça continue de fonctionner, c'est un peu temps que je gagne je joue et de l'autre
10:50côté en Europe, ça va mal, on a trop de dettes, on n'a pas de croissance, on n'a
10:54pas de gouvernement, on a trop de déficit, on n'a pas de productivité, on a le conflit
10:57ukrainien.
10:58Au bout d'un moment tout ça est dans les prix et ce qui peut être assez intéressant
11:00à mon avis c'est qu'effectivement en 2025 il y a un moment où on peut se dire Trump
11:05à un moment devra faire du réel parce que pour l'instant on est beaucoup dans le déclaratif
11:08et l'ambition donc ça se mettra dans les prix et de l'autre côté le pire est jamais
11:11certain en Europe donc il y aura sûrement une phase à mon avis il faudra revenir peut-être
11:15mais j'anticipe peut-être sur le sujet de 2025, revenir des US vers l'Europe avec effectivement
11:24il y aura un passage par la dette et les taux d'intérêt qui sera intéressants à observer
11:27parce que globalement de part et d'autre de l'Atlantique on est quand même parti pour
11:30dépenser plus que ce qu'on gagne au travers des impôts.
11:33Pas beaucoup d'incitation ou de volonté ou de capacité à consolider les finances publiques
11:38ici et là pour ceux qui devraient le faire, non mais si si le sujet de 2025 à vous entendre
11:44je comprends que ce n'est pas encore le moment.
11:46Non, il y a toujours des hystérésies dans ces phénomènes de tendance qu'on n'a pas
11:55forcément encore atteint.
11:56C'est-à-dire, vous voudriez voir quoi ? Une capitulation sur l'Europe par exemple ?
12:01Une capitulation sur l'Europe, sûrement peut-être des désagréments quand Trump le 20 janvier
12:10ne va pas arrêter le conflit ukrainien en 24h et sur cette accélération à ce moment-là
12:15pour le coup renverser les pauses, on est plutôt très US aujourd'hui côté equity
12:19ce serait revenir sur l'Europe à ce moment-là qui n'est pas chère et dont une bonne partie
12:27du chiffre d'affaires est faite outre-Atlantique que ce soit dans le DAP ou le CAC ou par contre
12:32côté chinois.
12:33On en reparlera peut-être après.
12:34On saura retrouver des arguments pour se réintéresser à l'Europe à un moment au cours de 2025
12:39David ?
12:40Oui, complètement.
12:41Pour aller jusqu'au bout de ce qui a été dit par rapport à la BCE, c'est vrai qu'on
12:47a une récession manufacturière et la baisse des taux va principalement soutenir le secteur
12:52manufacturier.
12:53Même si l'inflation corps-services n'est pas exactement là où la BCE souhaiterait
12:57qu'elle le soit, on a clairement besoin de soutenir cette industrie y compris allemande
13:03qui a des marges compressées, qui a un coût d'énergie qui a été rehaussé depuis la
13:06guerre en Ukraine et une concurrence impitoyable à part des Américains ou des Chinois.
13:11Et par ailleurs, au cas où Trump implémente des tarifs douaniers, l'arme de vise, au
13:17même titre que les Chinois pourraient dévaluer le Yen, peut-être qu'une baisse de l'euro
13:21pourrait compenser le niveau d'exportation allemande.
13:25Donc je pense qu'effectivement la BCE va aller jusqu'au bout et je pense que structurellement
13:30on n'est pas encore à pouvoir rehausser le potentiel de croissance de la zone euro.
13:36Ni même l'inflation, La Garde a communiqué sur un taux de terminale entre 1,5 et 2,5.
13:421,75 et 2,5 je crois qu'elle dit, je crois, de mémoire.
13:46Alors effectivement...
13:49Franchenabel nous dit 2 à 3.
13:51Franchenabel nous dit 2 à 3 et quand du côté Fed on est plutôt entre 2,75 et 4.
13:59Le fait que, on pense que le pricing de marché concernant le taux terminale et les anticipations
14:06de baisse de taux BCE est lucide par rapport à la situation macro-structurelle en l'état actuel.
14:12Après c'est vrai qu'on a toute une série, déjà un positionnement extrêmement faible,
14:19un écart de valorisation qui a un plus élevé depuis 30 ans, on est 40% plus élevé sur
14:26l'Europe, on est 5% moins élevé par rapport à l'historique sur l'Europe et on a quand même des catalyseurs.
14:30Alors c'est vrai qu'il y a la paix Russie-Ukraine mais qui peut quand même être quelque chose.
14:34On a les élections allemandes...
14:35Non mais juste petite parenthèse, ce serait un facteur, si Day One Trump arrête le conflit Russie-Ukraine,
14:41c'est positive action Europe.
14:43D'accord, à fond, c'est baisse du prix du gaz, même si on ne réimporterait pas forcément du gaz russe
14:50mais c'est vrai que ce prix du gaz peut être un frein au rebond allemand, ça pourrait baisser les prix du gaz.
14:56Le problème en Europe, c'est qu'il y a un problème de confiance, il n'y a pas d'investissement,
14:59il n'y a pas de consommation, donc il n'y a pas de croissance, donc il n'y a pas de relevé d'impôts
15:05avec des déficits qui augmentent et une épargne qui va aller financer la croissance américaine
15:11mais sûrement pas la croissance européenne.
15:13Donc on a besoin de casser ce cercle vicieux et ça commence par un choc de confiance.
15:18Un choc de confiance, c'est une paix Russie-Ukraine, c'est une clarté a priori sur la politique en Allemagne
15:24suite aux élections février, on a actuellement Scholz qui a perdu son vote de confiance qui était attendu,
15:28Merckx qui peut communiquer à nouveau sur ce deadbreak, qui peut booster de 0 à 5 points,
15:34ce n'est pas énorme mais c'est déjà ça, la croissance allemande en 2026 avec plus de dépenses structurelles,
15:40un rehaussement de croissance potentielle, à travers des infrastructures et l'Allemagne en a bien besoin
15:45de l'innovation, c'est ce qu'il faut pour acheter l'Europe un peu plus sereinement.
15:51Sans ces catalyseurs-là, vous dites, ce sera compliqué de réallouer vers l'Europe ?
15:56Parce que là c'est un peu le scénario rose, il peut très bien, day one, ne rien se passer sur le conflit russo-ukrainien,
16:02on peut très bien sortir des urnes en Allemagne fin février avec des mois pour former une coalition,
16:09il y a d'autres scénarios aussi.
16:11C'est vrai que le différentiel de profitabilité des entreprises américaines par rapport aux entreprises européennes
16:17est tellement fort, niveau de marge, niveau de croissance de chiffre d'affaires,
16:22on peut justifier cet écart de valorisation encore un petit moment,
16:25et je pense que l'économie américaine peut accepter des taux à 4% pour ce qui est des taux Fed,
16:32en continuant à délivrer ces gains de productivité, cette croissance et cette consommation,
16:36ce qui n'est pas le cas de l'Europe, donc il faut effectivement des catalyseurs.
16:41L'ABCE fera son travail, mais il y a des facteurs qu'on ne maîtrise pas aujourd'hui
16:46et qui peuvent être des clés importantes pour l'investissement en Europe l'an prochain.
16:50Comment on investit en Europe ?
16:52Est-ce qu'il faut faire le pari de quelque chose de positif qui sortirait des élections allemandes,
16:58d'une présidence Trump qui viendrait peut-être atténuer ou mettre fin ou mettre entre parenthèses le conflit avec l'Ukraine ?
17:04Est-ce que c'est des espoirs sur lesquels on peut fonder une stratégie ?
17:07Est-ce qu'il y a d'autres manières de se positionner en Europe
17:10en essayant de rester un peu à distance de ces facteurs politiques, pour dire les choses ?
17:16C'est compliqué l'Europe, ça fait des années, c'est ça le problème,
17:19c'est que je pense que là on est focus avec notre billet européen,
17:22mais pour quelqu'un qui se situe en Asie ou quelqu'un qui se situe aux Etats-Unis,
17:25l'acheteur marginal, est-ce qu'il a vraiment envie d'acheter de l'Europe ? Je ne suis pas certain.
17:29Sur la question, moi je crois beaucoup aux catalyseurs allemands,
17:33plus que sur la question de l'Ukraine, je pense que le marché est passé sur autre chose aujourd'hui,
17:37alors peut-être que je me trompe, mais je suis moins focus sur ce sujet-là.
17:40Par contre, sur l'Allemagne, je pense que ça peut être vraiment...
17:43L'Allemagne, il faut avoir en tête, la dette sur PIB allemande c'est 66%.
17:46Quand aux Etats-Unis, on est à 120, en Europe, en France, on est à peu près dans les mêmes heures de grandeur.
17:51Ils ont une capacité que quasi aucun pays développé n'a de faire, je veux dire,
17:56tourner l'économie, relancer l'économie avec des besoins en plus, comme on disait,
17:59sur les infrastructures, sur un changement technologique,
18:02parce que la positionnement économique de l'Allemagne,
18:05c'est de l'industrie financée par du gaz russe pour envoyer en Chine.
18:09C'est tout faux en fait. Tout est mauvais aujourd'hui.
18:11Tout faux depuis quelques années, quoi.
18:13Depuis 7 ans.
18:147 ans, oui, depuis avant Covid, oui.
18:16Et j'imagine pas que ça va changer radicalement,
18:18parce que même s'il y a une paix qui se met en place,
18:20on va pas rouvrir les vannes du jour au lendemain,
18:22et je crois pas qu'avec Trump au pouvoir, il va être content qu'on achète du gaz russe.
18:27Ah, il laissera pas faire, non, oui. Il a du gaz à vendre, lui.
18:30En plus, d'autant plus, oui.
18:32Et la Chine, également, va pas repartir comme elle a connu les années.
18:36Donc je pense que le modèle économique allemand a besoin d'être repensé,
18:39et la chance qu'ont les Allemands, contrairement à quasi tous les pays,
18:42en tout cas de la zone euro et des pays développés,
18:44c'est qu'ils ont les moyens de le repenser. Après, il faut le vouloir.
18:46Et je trouve qu'il y a beaucoup d'espoir dans ce qui est annoncé.
18:49Alors, c'est certes pas des chiffres extraordinaires, ce 0,5,
18:52mais il y a un changement de mentalité, j'ai l'impression.
18:54Il y a un signal, quelque chose qui se passe.
18:56Donc du côté européen, sur les actions...
18:58Vous n'imaginez que les Allemands vont devenir les Français ou les Italiens, etc.
19:01C'est pas ce que je souhaite non plus.
19:03En plus, même en étant raisonnable et rationnel sur la partie allemande,
19:10il y a un signal qu'on peut attendre et qui sera un soutien de marché.
19:16Exactement. Parce que si vous regardez l'économie américaine,
19:20qui reste la plus belle machine économique au monde,
19:23pourquoi l'économie est si forte ?
19:25Parce qu'il y a de l'investissement et il y a des gains de productivité.
19:27C'est déprimant.
19:29Vous regardez des gains de productivité sur les 15 dernières années
19:31entre la zone euro et les Etats-Unis,
19:34on est à 110 quand ils sont à 140.
19:36Et ça, ça permet de financer l'économie, ça permet de financer les hausses de salaire, etc.
19:40Donc peut-être que les Allemands qui ont cette capacité de financement,
19:42alors ils ne vont pas financer l'ensemble de la zone euro,
19:44mais rien qu'eux, peuvent changer un peu la donne.
19:46Avant ça, pour moi, le catalyseur sur la zone euro,
19:50pour l'instant, il ne faut pas aller sur la zone euro, tout simplement, ou sur l'Europe.
19:54Ça me rappelle un peu les small cap.
19:56Les small cap, ça fait trois ans qu'on en parle, qu'on nous explique que ça va rebondir.
19:59C'est un puissant fond.
20:01La sous-performance, je trouve, de l'Europe, elle est un peu dans la même dynamique.
20:04Et la classe d'actifs, en Europe, je trouve intéressante, pour ma part, c'est le crédit.
20:08Le crédit, finalement, il n'a pas besoin d'avoir une croissance flamboyante,
20:11il a juste besoin que, globalement, il y ait un petit peu de croissance
20:14et que les entreprises puissent rembourser leurs dettes.
20:16Un indice high yield en Europe, cette année, il fait mieux qu'un indice action ?
20:19Alors, ça dépend quelle zone géographique vous avez.
20:22Il fait mieux que le CAC, il fait moins bien que le DAX.
20:26Si on prend un indice agrégé...
20:28Si on prend un Eurostox, vous allez être à peu près à la même chose.
20:32Vous allez être aux alentours high yield, vous allez être aux alentours de 10.
20:34Et l'Eurostox, ça dépend des journées, mais dans les réseaux.
20:36Mais pas avec la même voile.
20:38Vous avez un profil qui est quand même très sympathique.
20:41Et vous gardez quand même un rendement qui est sympa aussi.
20:43Parce qu'aujourd'hui, un indice euro high yield, vous allez être aux alentours de 5,
20:47ou quelque chose comme ça.
20:48Donc, vous avez un coupon, vous avez de la visibilité.
20:50Et on reste, malgré toutes les critiques que je viens de mener sur l'Europe,
20:54c'est quand même une zone où il y a de la visibilité.
20:56On n'est pas un pays, on n'est pas l'Argentine.
20:58Les choses sont quand même relativement stables.
21:00Et les investisseurs, c'est pour ça qu'à mon sens, aujourd'hui, et à raison,
21:03ils préfèrent acheter des actions américaines et du crédit en zone euro.
21:07Pourquoi pas ?
21:08Et les entreprises privées qui émettent ce crédit
21:10ne sont pas tant pénalisées par le fait qu'elles appartiennent
21:14ou qu'elles soient logées avec un code postal
21:17qui appartienne à la zone euro aujourd'hui ?
21:20Ils sont de plus en plus rares.
21:21Il y a un flux technique qui est très favorable aux émetteurs
21:25étant donné que le simple réinvestissement des coupons
21:28assure une majorité des émissions nettes de ces émetteurs.
21:33Donc, on a un flux technique très favorable à la classe d'actifs.
21:36On a toute une partie des émetteurs qui vont aller se financer
21:38via des leverage loans ou des actifs non listés.
21:44Donc, il y a de moins en moins de dettes cotées sur le marché.
21:47Clairement.
21:48Un peu comme les actions.
21:49C'est une forme d'attrition de ces marchés liquides.
21:52C'est ça.
21:53Avec effectivement des taux de défauts qui restent complètement contenus
21:56puisqu'on parle de l'Europe.
21:57On n'est pas non plus en récession.
21:58On a quand même une croissance aux alentours de 1%
22:02et qui permet effectivement à cette classe d'actifs de performer
22:05et de performer en fonction de pas mal de configurations de marché finalement.
22:09Sur l'Europe versus l'US, qu'est-ce qui vous intéresse ?
22:12Actions ? Crédit ?
22:13Et puis sur la partie américaine,
22:15est-ce qu'il faut quand même être vigilant, attentif ?
22:19À quoi ?
22:20Sur la partie actions, on a beaucoup expliqué qu'au moment de la victoire de Trump,
22:25le marché changeait un petit peu de profil
22:28avec les Mac 7 peut-être un peu moins en surperformance
22:32quand le reste du marché rattrapait.
22:34Et puis, quelques semaines après, on a l'impression qu'on revient un peu
22:37à la case départ avec quand même un Nasdaq
22:39qui a encore tiré tout le monde la semaine dernière.
22:42Donc la question de savoir où est-ce qu'il faut être alloué sur le marché américain,
22:46elle se pose aussi, j'imagine.
22:48Je vais faire juste un petit rétropédage sur l'Ukraine.
22:51C'est moins à l'arrêt du conflit où effectivement, vu de loin,
22:54on se dit qu'il n'y a plus la guerre, on peut réinvestir,
22:56mais il faut avoir envie.
22:57Là, je partage le point.
22:58Il y a quand même derrière entre 500 et 800 milliards à réinvestir
23:01pour reconstruire l'Ukraine.
23:03Et ça, globalement, ça fait un choc budgétaire.
23:06Ce sera les entreprises européennes et les américains qui vont prendre les dossiers.
23:11On pourra qu'on finance.
23:12Je ne sais pas.
23:13On se posera la question du financement à un moment.
23:14Je n'en sais rien.
23:15La Commission européenne peut émettre et cherche son statut de souverain
23:20pour rentrer dans les indices.
23:23On peut avoir plein de bonnes idées.
23:24Il n'y a pas de problème là-dessus.
23:26Ça peut être pas mal.
23:29Pour revenir à la question,
23:34aujourd'hui, nous, par rapport au crédit,
23:37ça fait deux ans qu'on est très acheteurs de crédit chez OCI.
23:40Il y a un moment, il faut saluer les mouvements.
23:42C'est vrai qu'aujourd'hui, sur la partie investissement de grade,
23:45on est plus sur une histoire de taux d'intérêt que sur une histoire de spread de crédit.
23:48Il n'y a plus grand-chose à les gratter.
23:49On a tout consommé.
23:50Maintenant, on a la France même,
23:51qui rapporte à peu près autant que la catégorie investissement de grade en Europe.
23:56On en parlera peut-être après.
23:57C'est formidable.
23:58Surtout, du point de vue assurantiel, ça ne coûte rien en capital.
24:01Ça crée un vrai soutien.
24:03Sur le haut rendement, on a toujours du coupon.
24:06On a des entreprises qui sont, au global,
24:08dans un contexte de taux qui varent en s'assouplissant.
24:11Ça sera un 75 ou ça sera 2, le taux d'arrivée.
24:13Mais on va baisser les taux de refinancement.
24:15Il y a effectivement de l'appétit.
24:20On en a toujours.
24:21On a eu beaucoup de crédit.
24:23Un peu moins maintenant.
24:24On l'a encaissé.
24:25Mais c'est vrai que c'est une classe d'actifs qui a tout traversé.
24:32C'est vrai qu'on adorera que ça s'écarte un peu
24:34dans une petite course finale pour en remettre.
24:37Par rapport aux pauses d'aujourd'hui,
24:39on aime quand même bien le souverain.
24:43Mine de rien, dans un portefeuille,
24:45si les choses ne se passent pas,
24:47si le plan se déroule avec accroût,
24:49ça crée quand même un peu de gain dans les portefeuilles.
24:53Le côté couverture, le côté refuge du souverain,
24:56fonctionne encore un peu.
24:58On est un peu rééquilibrés.
24:59Alors pas sur ces niveaux-là,
25:00plutôt sur le côté 2,5 sur le 10 ans allemand.
25:03Et à partir de 4,5 sur le 10 ans américain.
25:05D'accord.
25:064,50 sur le 10 ans américain,
25:07c'est plutôt un point d'entrée pour vous ?
25:09À partir de 4,50.
25:11Après, il faut le détenir.
25:12Vous ne voyez pas revenir à 5, 25, 5,50 sur du 10 ans US ?
25:16Oui.
25:17Parce qu'on peut commencer à le regarder.
25:19On n'en est pas très loin.
25:21Et votre point sur la France, c'était de dire quoi ?
25:23Dans une gestion assurantielle,
25:25ça coûte moins cher d'aller sur du 10 ans français
25:27que sur du crédit aujourd'hui ?
25:30Quand on est un assureur,
25:31on doit avoir du capital en face de ses pauses.
25:33Ça ne coûte rien d'acheter de l'Etat
25:35en dotation capitalistique ou du shop d'auto
25:37par rapport à du crédit.
25:39D'accord.
25:40Est-ce que ça rend la France particulièrement intéressante aujourd'hui ?
25:43Il faut dé-traumatiser.
25:45La France, c'est un pays riche qui s'est levé l'impôt.
25:47C'est en substance ce que nous dit un peu Moody's.
25:50Donc là, elle s'est mise au même niveau que S&P et Fitch.
25:53À court terme, on ne va pas y arriver.
25:55On va faire 6,3, 6,2, 6,1.
25:57On va négocier pendant des jours et des semaines
25:59pour savoir ce qu'on fait en termes de budget.
26:02Le problème, il sera plus tard.
26:04Sur la trajectoire que vous évoquiez,
26:06sur les déficits et sur la dette,
26:08c'est plus à 3, 5, 7 ans.
26:10À court terme, on doit être à un peu moins de 115.
26:13On va dépenser un peu tous les ans.
26:15On va continuer de s'endetter.
26:16Il y a une belle structure de dette.
26:18Le parallèle confile désormais.
26:19Je crois que tout le monde a compris que ce n'était pas la Grèce.
26:21Après la comparaison très médiatisée
26:25du 5 ans français et du 5 ans grec.
26:27De plus en plus, les économistes évoquent un scénario à l'italienne.
26:30C'est-à-dire l'étranglement, l'étouffement lent par la dette.
26:34On traite déjà comme un simple A.
26:37Heureusement, le marché est un peu plus avisé que les agences.
26:42C'était dit tout à l'heure, c'est soit le modèle social,
26:44soit la productivité, soit les impôts.
26:46On peut torturer les trucs ou le potentiel de croissance.
26:49Pour l'instant, si on tire les traits en partant d'aujourd'hui,
26:52ça ne s'équilibre pas au bout d'un certain moment.
26:54Il y aura sûrement un moment de vérité,
26:56qui finira bien d'ailleurs, je suis de la conclusion.
26:59Mais pas à court terme, je ne pense pas.
27:02Il y a un sujet spécifique CAC pour 2025.
27:06L'Europe est en décrochage par rapport au GES.
27:09Mais au sein de l'Europe, l'indice CAC est en décrochage
27:12par rapport aux grands pairs européens.
27:15Le DAX notamment en Allemagne.
27:17Est-ce que ce sont des jeux relatifs
27:19qui sont intéressants à regarder pour 2025 ?
27:22Il faut avoir en tête qu'on est très focus politique.
27:25Mais finalement, la prime sur le CAC de ce qui se passe aujourd'hui,
27:28je ne pense pas qu'elle soit si impressionnante.
27:30Pas si délirant ?
27:31Non, je ne pense pas.
27:32Parce que regarder le spread OAT Allemagne,
27:34qui est la meilleure façon de voir ce risque-là pricé,
27:38il a un peu augmenté.
27:39Mais on n'est pas du tout sur un scénario à la Grèce
27:41ou même à l'Italie italienne il y a quelques temps.
27:44Je pense que le CAC est plus victime de sa construction
27:47par nature avec des gros poids.
27:50C'est la Chine qui a pénalisé le CAC ?
27:52Beaucoup plus.
27:55Dans la décomposition de la sous-performance du CAC
27:57depuis l'été, vous dites...
27:59C'est pas la première fois que je l'entends.
28:01Du coup, je me rends compte qu'on a peut-être fait
28:03moi-même une erreur d'analyse dès le départ
28:05en pensant que c'était très politique.
28:07Alors qu'en fait, c'est sans doute beaucoup plus lié à la Chine.
28:09C'est beaucoup plus sectoriel.
28:10En fait, les indices pays doivent, à mon sens,
28:12beaucoup plus être analysés dans leur construction sectorielle
28:15que sur des indices pays.
28:16Ce qui se passe en Espagne,
28:18c'est que la performance de l'IBEX
28:20est autant liée, je pense même un peu moins
28:22à l'économie espagnole qu'à la construction de l'indice,
28:24à le fait d'avoir beaucoup de banques, etc.
28:26Si vous allez sur le FTSE,
28:28vous allez avoir beaucoup de commode, etc.
28:30Et donc en France, dans le cas du CAC,
28:32on a un gros poids, c'est une spécificité,
28:34avec le luxe, l'IMH en particulier,
28:36qui a été idolâtré par les investisseurs
28:39pendant des années.
28:40On voit que les KERIM aussi,
28:42on voit que ça va un peu moins bien.
28:44C'est pas non plus catastrophique.
28:47On achetait des croissances extraordinaires.
28:51Ce qui se passe en Chine n'est pas très favorable.
28:53Et donc mécaniquement, le CAC a sous-performé.
28:56Je pense que dans cette sous-performance du CAC,
28:58si on veut se repositionner CAC en 2025,
29:00il faut regarder ce qui se passe en Chine.
29:02Si l'économie chinoise repart,
29:04et les dernières données sont un peu mitigées,
29:06mais pour ma part, je ne suis pas catastrophé
29:08par ce qui se passe en Chine,
29:09mais de là à repartir sur l'île de croissance
29:11qu'on a connue, ça c'est terminé.
29:13Donc il fallait que la valorisation de ces boîtes de luxe
29:15se normalise, c'est ce qui a été fait.
29:18Et aujourd'hui, je trouve que le CAC,
29:20acheter du CAC aujourd'hui en relatif,
29:22ça peut avoir un intérêt.
29:23Mais il faut jouer la Chine.
29:24J'entends.
29:25Donc plutôt l'idée que la Chine peut être
29:27un joker ou un catalyseur positif,
29:29alors je parle de la Chine,
29:30ça peut être l'économie chinoise,
29:31ça peut être les marchés chinois,
29:33mais par effet et voie de conséquence,
29:35c'est un facteur qui va jouer positivement
29:38dans le paysage global des marchés l'an prochain.
29:40Je considère en tout cas,
29:41quand vous regardez la valorisation,
29:43c'est une question de qu'est-ce qui est anticipé,
29:45qu'est-ce qui est dans les prix.
29:46On est retourné sur des niveaux de prix,
29:48sur des indices luxe français,
29:51globalement, qui peuvent se regarder de nouveau
29:54et qui n'ont pas besoin, à mon sens,
29:57d'avoir une explosion de la croissance chinoise,
29:59juste un peu plus de visibilité sur ce qui se passe.
30:01Et j'ai quand même le sentiment
30:02que c'est ce que les autorités chinoises
30:03cherchent à construire,
30:05pourrait leur permettre de rebondir,
30:06au moins en relatif,
30:07par rapport à d'autres indices pays, zones euro.
30:10Quelle vue on a de la Chine
30:11quand on est sur place, comme vous,
30:13chez Offia Invest AM, Eric ?
30:15Que le seuil de douleur a été atteint.
30:18C'est-à-dire que, là,
30:21entre la croissance qui est quand même
30:25vraiment pas flambarde,
30:27des prix qui ont du mal à sortir d'une zone
30:30où, implicitement, ça veut presque dire zéro,
30:32un modèle de consommation interne qui ne fonctionne pas,
30:35un immobilier, ils ont du mal à digérer,
30:37alors il faudra faire une structure de diffusance.
30:39On fait ça, les Chinois, ça va prendre du temps.
30:41Le particulier, il s'est fait ruiner sur son immobilier,
30:44on le fait revenir en bourse à l'été,
30:46en promettant plein de choses.
30:48Là, pareil, il se reprend,
30:50enfin, il a nouveau rincé,
30:51ça va être compliqué socialement.
30:53Et vraiment, ils sont très sensibles à ça,
30:55on l'a vu à plusieurs reprises.
30:56Donc, on sent que le dogmatisme...
30:58Ça se rappelle de la réouverture du Covid, hein ?
30:59Parce qu'il y a, dans la rue,
31:01des débuts de manifestations,
31:03des pancartes avec la photo de Xi Jinping, etc.
31:06Les gars ont vu à la télé
31:07pendant le...
31:08Eh ben, pendant la Coupe du Monde, exactement.
31:10Et donc, vu Hong Kong,
31:15l'idée, c'est de se dire,
31:16il y a un moment, ils ne pourront pas laisser ce marché
31:18actuellement rebaisser significativement.
31:20C'est vraiment pas cher.
31:21Il va y avoir une série de mesures,
31:22et l'attentisme, à mon avis,
31:24vient plutôt du manque de visibilité
31:27sur la cadence avec laquelle Trump va implémenter,
31:29de sa dureté.
31:30Il y a énormément de choses sur la table.
31:32Il y a les tarifs douaniers,
31:33mais il y a la mer de Chine,
31:34il y a Taïwan, il y a l'énergie.
31:36Il y a énormément de choses
31:37qui sont à l'œuvre géopolitiquement dans les négo.
31:40Donc, ils attendent de voir.
31:41Mais globalement,
31:43il y a une sorte de poutre un peu implicite
31:45qui s'est créée sur ce marché chinois,
31:46sur ces niveaux-là.
31:47Donc, la visibilité, pas forcément meilleure.
31:50Par contre, il suffit de 2-3 mesures
31:51pour que ça prenne 20 ou 25%,
31:52tellement c'est peu cher.
31:54– Mais c'est gérable ou c'est ingérable ?
31:56Enfin, gérable dans le sens,
31:57est-ce qu'on peut gérer ça dans un fond ?
32:00Ou est-ce que c'est vraiment...
32:02Il faut accepter la règle, comme vous dites.
32:04– Il faut accepter la volatilité.
32:06Nous, c'est bien, on aime bien regarder
32:08si la Chine va bien, ça ira bien tout autour.
32:10Il ne faut pas se priver de regarder le Japon,
32:12il ne faut pas se priver de regarder l'Asie hors Chine,
32:14de regarder l'Inde,
32:15qui sera assez peu sensible en fait
32:17à ce que pourra faire Trump
32:18avec un modèle assez peu exportateur,
32:20de ce point de vue-là.
32:22Donc, ça permet de le jouer également
32:24et de lisser ces effets chinois
32:26où effectivement, on prend 30% du jour au lendemain
32:28et puis après, ça redescend.
32:30Puis, on attend la prochaine mesure à verrer.
32:32Donc, ça permet de lisser un peu
32:34la pause chinoise en portefeuille.
32:36– La Chine, comment vous regardez
32:38ce facteur-là dans le jeu
32:40des marchés pour 2025 ?
32:42Puis c'est aussi la Chine et les États-Unis,
32:44Eric le disait.
32:46Trump commence simplement par 10%
32:48quand il propose 25%
32:50sur le Canada et le Mexique.
32:52On verra ce qu'il en est le 20 janvier prochain.
32:54Il commence par inviter Xi Jinping
32:56à son inauguration,
32:58à son installation
33:00au pouvoir.
33:02On n'aura sans doute pas la photo
33:04à ce moment-là, mais il y a quand même
33:06une manière de se comporter que je trouve
33:08qui est, je ne sais pas si c'est la main tendue,
33:10mais en tout cas, peut-être qu'on veut quand même
33:12essayer de créer déjà les conditions
33:14de deal tout de suite avec la Chine.
33:16– C'est vrai pour l'invitation
33:18de Xi Jinping qui, je pense,
33:20refusera, mais bon.
33:22Les 25% mexicains,
33:24indirectement, ils touchent les biens chinois.
33:26– L'automobile.
33:28– 10% pour commencer, mais il est question
33:30potentiellement qu'il y ait 10% supplémentaire.
33:32Il y a une guerre technologique aussi,
33:34sans merci.
33:36Après, on peut avoir de bonnes surprises par rapport
33:38aux fameux 60% annoncés en campagne.
33:40– Pour l'instant, on a plutôt l'impression
33:42qu'il n'a pas chargé trop la barque.
33:44– Pour autant,
33:46on est constructif sur la Chine
33:48et je dirais que finalement,
33:50plus que ces tarifs douaniers qui ont été
33:52peut-être surjoués par rapport à l'impact négatif
33:54que ça peut avoir sur la Chine, la Chine a un problème
33:56avec le marché domestique, elle a un problème
33:58avec la confiance des consommateurs.
34:00Il y a une baisse du prix de l'immobilier,
34:02moins 20%, une baisse du prix des actions,
34:04moins 20%, pas de sécurité sociale,
34:06une retraite qui est investie en immobilier et en actions,
34:08pas de conso, un marché de l'emploi,
34:10chez les jeunes en tout cas, qui est compliqué.
34:12Et donc c'est ça les vrais challenges.
34:14Et là-dessus, très honnêtement,
34:16c'est vrai que le dernier chiffre ce matin
34:18était un peu décevant sur la consommation,
34:203 au lieu de 5, mais enfin,
34:22ils mettent quand même beaucoup d'argent sur la table.
34:24Avant de booster cette consommation
34:26via de la relance budgétaire classique,
34:28il faut d'abord stabiliser
34:30ou essayer de stabiliser le marché immobilier,
34:32stabiliser les finances publiques,
34:34les collectivités locales
34:36qui sont blindées de dettes cachées.
34:38Il y a 10 000 milliards de swaps quand même
34:40à l'horizon 2028.
34:42C'est des collectivités qui, dans le budget,
34:44étaient alimentées à 90% par les ventes de terrain.
34:46Vente de terrain, donc si un bilan
34:48absolument s'écrase avec des dettes cachées partout,
34:50elles ne peuvent plus relancer.
34:52La politique monétaire n'est pas efficace.
34:54Il n'y a pas de transmission.
34:56Il n'y a pas de transmission.
34:58Et c'est ce qu'a du moins essayé
35:00depuis fin septembre,
35:02il y a eu en novembre, il y a eu encore récemment
35:04des annonces, on sent que l'idée
35:06c'est de stabiliser un petit peu tout ça
35:08pour ensuite enclencher au premier trimestre
35:102025 avec peut-être
35:12une relance budgétaire plus classique
35:14pour booster l'investissement des entreprises
35:16voire la consommation.
35:18Là où le bas blesse, pour en revenir à la question
35:20sur le luxe, c'est que
35:22la consommation pourrait, par rapport à ce qu'on a
35:24pu connaître il y a 5 ou 10 ans en Chine,
35:26principalement bénéficier
35:28à des acteurs chinois
35:30qui sont montés en gamme
35:32et qui pourraient finalement
35:34gagner
35:36ce qu'on a observé des parts de marché
35:38par rapport au LVMH ou même aux acteurs
35:40mondiaux en général.
35:42Comme on l'a vu dans l'automobile, on peut imaginer
35:44l'automobile allemande par exemple, on peut imaginer
35:46des positions françaises dans le luxe qui seraient
35:48sur le marché local, domestique, chinois
35:50par des acteurs locaux.
35:52Oui, c'est ce qu'on commence à voir.
35:54Pour autant, il y a un gain marginal à aller chercher
35:56et je pense que compte tenu des valorisations, oui,
35:58ça peut être clairement un catalyseur supplémentaire.
36:00On parlait de la guerre en Ukraine, on parlait de
36:02l'Ukraine allemande, ça en est clairement un
36:04à jouer
36:06et une croissance chinoise qui peut délivrer
36:084,5 voire plus,
36:10peut-être même 5, c'est un peu optimiste
36:12mais finalement au-dessus des attentes de marché
36:14au vu de ce qui est mis en place
36:16jusqu'à présent par le gouvernement.
36:18Au-delà de toutes ces bonnes surprises
36:20qu'on attend pour l'Europe, petit tour
36:22de table sur comment être positionné sur le marché
36:24américain aujourd'hui. Évidemment, c'est incontournable,
36:26il faut en avoir.
36:28Est-ce qu'il faut en avoir un peu plus que
36:30les indices, un peu moins ? C'est une première question.
36:32Et puis surtout, où est-ce qu'on a envie d'être positionné
36:34dans le marché action US
36:36notamment, j'entends ? David.
36:38Très positif, encore une fois,
36:40sur la croissance américaine
36:42et les gains productifs, on l'a dit, la visibilité
36:44politique.
36:46Peut-être qu'on a aussi
36:48une façon de jouer les Etats-Unis à travers des boîtes
36:50européennes exposées aux Etats-Unis
36:52qui, pour certaines, ont payé mais pas toutes
36:54et qui, dans tous les cas, sont clairement
36:56meilleurs marchés que les homologues
36:58américains. De toute façon,
37:00les indices américains sont plus chers
37:02à part la pharma, la santé,
37:04sur tous les secteurs, massivement.
37:06Et il n'y a pas uniquement un biais techno
37:08à travers les 7 magnifiques... Donc on prend le best-in-class
37:10américain d'un secteur, on va chercher le best-in-class
37:12du même secteur en Europe et on se dit que c'est peut-être
37:14pas mal d'avoir le pair
37:16européen exposé.
37:18Les 7 magnifiques, c'est difficile de dire.
37:20Je lisais
37:22Microsoft en décidant
37:24de passer au service d'abonnement
37:26par rapport à un abonnement unique.
37:28C'est un demi-point de PIB français.
37:30C'est comme quand on t'en file
37:32français chez l'affaire Microsoft.
37:34C'est quand même assez impressionnant. 0,05
37:36point de PIB US quand même.
37:38Un demi-point de PIB français.
37:40On passe à nous des mastodontes
37:42avec des marges absolument phénoménales.
37:4420% de croissance attendue sur les 10 prochaines années.
37:46Tant qu'ils délivrent, on est bon.
37:48S'il y a un accident en termes de croissance,
37:50il y a un problème. Mais pas nécessairement
37:52s'écarter cette
37:54partie de la côte. Et sinon, sur la partie US,
37:56aller sur peut-être plus de small cap.
37:58D'accord. Ok. Très clair. Qu'est-ce qui vous intéresse
38:00dans les US aujourd'hui, sur la partie actions
38:02notamment ? Thiriak ?
38:04Alors nous, on est plus basique.
38:06C'est-à-dire que comme on est positif actions US,
38:08on va acheter des actions US, on ne cherche pas
38:10à jouer, je comprends l'argument,
38:12mais c'est vrai que souvent,
38:14on a toujours un risque
38:16d'être déçu. Donc finalement, on se positionne
38:18sur les actions US et on y va
38:20de cette manière-là avec un bon vieux
38:22S&P 500
38:24qui fait le boulot.
38:26Sur les small cap,
38:28je rejoins, j'ai
38:30envie d'y croire.
38:32Quand on commence comme ça,
38:34généralement, c'est qu'on n'y croit pas.
38:36C'est juste de constater
38:38que pour l'instant, il y a eu
38:40vraiment, à l'annonce de,
38:42même un peu avant d'ailleurs, l'arrivée de Trump,
38:44il y a eu une prime en relatif des
38:46small cap américaines qui avaient sous-performé
38:48quand même depuis des années parce qu'il y a les 7 magnifiques
38:50en face. Elles ont surperformé,
38:52on a eu des belles journées à 5-6%,
38:54et ça ressemble un peu à la Chine.
38:56La Chine était montée de 30 et puis d'ailleurs, on a perdu la moitié.
38:58Là, en relatif, les small cap ont déjà perdu la moitié
39:00de ce qu'elles avaient gagné sur l'effet Trump.
39:02Sur le fond, on peut quand même supposer
39:04que ça va être des gagnants de la politique
39:06de Trump au sens large.
39:08Donc, dans une vision moyen-long terme,
39:10je trouve que les small cap peuvent être intéressants.
39:12Maintenant, le timing de cette position-là,
39:14c'est plutôt une construction
39:16sur les prochains mois qu'il va falloir faire.
39:18Et puis, il y a eu le réflexe du marché en première intention.
39:20Il y a effectivement la séquence réelle
39:22qui va être déroulée par Trump à partir du 20 janvier prochain.
39:24Pour conclure avec vous sur le marché
39:26U.S. chez Ophir Inverted, Eric.
39:30Il faut être très large cap encore, très tech,
39:32il faut être le plus...
39:34Il faut jamais vendre Apple.
39:36Non, mais ça fait 10 ans qu'on m'explique
39:38que c'est trop cher.
39:40Aujourd'hui, on est sur des positions tellement dominantes
39:42avec des enjeux tellement importants.
39:44Il y a un moindre risque qu'on aurait pu avoir
39:46sous les démocrates de découpage
39:48parce que c'est quasiment la puissance d'Etat.
39:50Maintenant, il y a quand même beaucoup
39:52de bonnes nouvelles, de bons multiples,
39:54de bons résultats à l'intérieur.
39:56Et je partage le point, c'est qu'on va
39:58dans un contexte avec de la croissance,
40:00de la croissance du FED qui n'ira peut-être plus très loin
40:02mais qui est pas en mode resserré,
40:04de la déréglementation,
40:06un peu de protection du marché local.
40:08Donc ça, ça milite
40:10pour regarder au-delà
40:12des 7 magnifiques
40:14et ne serait-ce que le S&P 493
40:16qui, à mon avis, peut en rattrapage
40:18relatif aux 7 magnifiques.
40:20Maintenant, si on est face à un indice,
40:22il ne faut pas trop se dégarnir sur ces sujets-là.
40:24Je ne jouerai pas l'un contre l'autre.
40:26Par contre, rajouter plutôt
40:28du S&P 493
40:30pour se surexposer à Equity, ça peut faire sens.
40:32Quoi qu'on en dise, NVIDIA
40:34est plutôt moins cher en cette fin d'année qu'en début
40:36de l'année, par exemple.
40:38Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir été là
40:40pour nous apporter vos vues de marché
40:42et l'analyse du moment et les vues pour
40:44entamer l'année 2025. Bien sûr, Éric Bertrand
40:46était avec nous pour Offier Invest Assets Management,
40:48Cyril Hédayant pour Sandso Longchamp
40:50Assets Management et David Belloc
40:52pour Mirova.

Recommandations