• il y a 7 heures
Avec Philippe de Villiers, ancien député et auteur de "Mémoricide" - Ed. Fayard

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##EN_TOUTE_VERITE-2024-12-15##

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Transcription
00:00En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h et midi, sur Sud Radio, sécurité, économie numérique, immigration, écologie, pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
00:16Et ce dimanche, nous avons le plaisir de recevoir l'écrivain, homme politique et fondateur du Puy du Fou, Philippe Devilliers.
00:23Nous parlerons de son nouveau livre, « Mémoricide », paru il y a quelques semaines aux éditions Fayard, et qui est déjà un triomphe en librairie.
00:31Mais aussi de l'actualité politique, marquée par la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier et la nomination de François Bayrou à Matignon.
00:39Le nouveau Premier ministre est-il la dernière chance d'Emmanuel Macron ? Ou va-t-il précipiter sa chute derrière la crise de régime ?
00:46Y-a-t-il une crise de civilisation plus profonde, à l'image de la renaissance de Notre-Dame ? Une renaissance française est-elle possible ?
00:54Tout de suite, les réponses de Philippe Devilliers, en toute vérité.
00:59Philippe Devilliers, bonjour.
01:00– Bonjour Alexandre.
01:01– Ravi de vous recevoir ce matin sur Sud Radio.
01:05Nous allons évoquer avec vous votre nouveau livre, « Mémoricide », qui est un triomphe en librairie.
01:13Mais tout de suite, j'aimerais qu'on parle un peu d'actualité.
01:16On va parler de l'actualité politique avec François Bayrou, votre ancien allié.
01:21C'était dans un autre monde il y a très longtemps.
01:25Mais on pourrait commencer par la visite du pape François en Corse.
01:32Le pape François auquel vous consacrez un chapitre dans votre livre « Mémoricide ».
01:39Le pape François qui vient de déclarer qu'il était favorable à une laïcité qui ne soit pas statique effigée
01:45et qui a appelé à ne pas opposer culture chrétienne et laïque.
01:49Qu'est-ce que ça vous inspire Philippe Devilliers ?
01:52– D'abord je suis très content pour les Corses parce que nous les Vendéens,
02:01nous aimons la Corse et nous aimons le Corse.
02:05Le Corse qui a rendu à la Vendée la liberté de conscience le 8 août 1808
02:11lorsqu'il est venu aux quatre chemins de loi pour une visite réparatrice.
02:16Et depuis ce moment-là, après avoir entendu l'empereur déclarer
02:25que c'était une terre de géants, la Vendée,
02:29nous essayons de rendre au Corse ce qu'ils nous ont donné.
02:32Ils nous ont rendu notre honneur et à chaque fois que je vais en Corse,
02:37je retrouve une société qui n'est plus la société française,
02:43qui est une société de voisinage, une société d'entraide
02:48dans la tradition de la France, non pas de métropolia mais de périphéria.
02:55– Une société qui n'a pas encore été touchée par le « Mémoricide »
02:58que vous écrivez dans votre livre.
03:00– Évidemment et d'ailleurs ce n'est pas un hasard
03:02s'il y a un colloque sur la religiosité populaire
03:05puisque le cardinal Bustillot lui-même explique qu'il y a encore là-bas
03:10des processions et tout un cérémonial qui a disparu en métropole
03:18et dans l'ensemble de l'Occident depuis les années 60,
03:22depuis le Concile Vatican II.
03:24Puisque en fait depuis le Concile Vatican II,
03:28l'église n'est plus tournée ad orientem vers le Golgotha
03:32mais on est passé d'une église théocentrée à une église égocentrée
03:38avec le prêtre habillé en dentiste qui boit le vin dans un verre à moutarde
03:45sur une table à repasser et on explique que Dieu, il faut le tutoyer,
03:50il faut plus s'agenouiller et qu'il fait église, il est au milieu de nous.
03:56Donc on est passé de la transcendance à l'immanence.
03:59Et moi j'ai vécu cette grande bascule liturgique
04:02et donc je suis sensible au fait que le pape revienne
04:04pour dire religiosité populaire.
04:07Malheureusement il le dit au moment où il souhaite
04:10qu'on en finisse avec la messe traditionnelle
04:13qui a fabriqué des saints pendant 10 siècles.
04:17Et alors là il nous parle de laïcité.
04:19En fait peut-être il ignore que la laïcité
04:22elle a été créée par le fondateur de l'église catholique,
04:27c'est-à-dire Jésus-Christ.
04:29Puisque c'est lui qui a dit qu'il fallait distinguer
04:32le pouvoir spirituel et le pouvoir temporal.
04:35Et c'est là toute la différence avec certaines autres religions
04:38comme par exemple l'islam.
04:40Et donc séparer le temporel du spirituel,
04:44c'est aussi faire en sorte que le spirituel et le temporal
04:48s'irradient mutuellement.
04:50Et la société française, la société occidentale,
04:56la civilisation occidentale est fondée sur une laïcité amoureuse.
05:02C'est-à-dire on sépare le temporel du spirituel
05:05mais le spirituel irrigue de manière profonde,
05:10irradie de manière profonde le temporel.
05:13C'est-à-dire la procession va dans la rue.
05:16La procession spirituelle va dans la rue temporelle.
05:20– Le pape François, est-ce qu'il aurait dû venir
05:23à l'inauguration de Notre-Dame ou pas ?
05:27Ça vous a choqué qu'il préfère aller en Corse,
05:29qu'il dise régulièrement qu'il ne veut pas aller en France.
05:32Il va à Marseille, il va en Corse mais il dit lui-même
05:35qu'il ne souhaite pas de visite officielle en France.
05:39– Alors moi je ne connais pas les raisons
05:43qui l'ont conduit à refuser de venir à Notre-Dame de Paris.
05:48Il a été, comme vous avez pu le voir, remplacé par un archidiacre,
05:55le cardinal Macron qui prépare son vitraille de commémoration
06:02et qui a déclaré cette phrase définitive qui change tout,
06:07qui en finit avec la table rase de la Révolution française.
06:11Nous sommes tous les héritiers d'un passé qui est plus grand que nous.
06:14Ça, dans la bouche de Macron, c'est quand même pas mal.
06:17Et ça valait la peine que le pape ne vienne pas pour entendre cette phrase.
06:21Il a même parlé d'un choc de l'espérance, il a parlé de la transcendance.
06:25Le nouveau Macron est arrivé, le Macron enfant de cœur.
06:29On est loin de McFly et Carlito sur les plus de l'Elysée.
06:34Donc rien que pour ça, ça valait la peine que le pape se mette sur le bas-côté.
06:41Alors maintenant, par rapport à votre question, je vais répondre au fond.
06:46Quand il est venu à Strasbourg, je ne sais pas si vous vous souvenez,
06:51il avait déclaré je viens à Strasbourg, mais je ne viens pas en France.
06:55Tout à fait, il a fait la même chose quand il est venu à Marseille.
06:57Et quand il est venu à Marseille, il a dit je salue la ville multiculturelle,
07:02mais je ne viens pas en France.
07:04Alors là, je ne sais pas si en Corse, il va...
07:07– Il a répété qu'il allait en Corse, mais qu'il ne venait pas en France.
07:11– Voilà, et la question que pose cette restriction est la suivante.
07:19Pourquoi il n'aime pas la France ?
07:22On dit même qu'il n'aime pas l'Europe.
07:25L'Europe, c'est... enfin, regardez la situation.
07:31L'Église, elle a commencé, elle a fait ses premiers pas du côté de Damas,
07:36du côté de l'Orient.
07:39L'Église, c'était les chrétiens d'Orient.
07:41Les chrétiens d'Orient, on n'en a presque plus.
07:44L'Église d'Orient est en train de mourir.
07:47Et je salue au passage les chrétiens de Syrie qui sont très inquiets sur la suite.
07:54Donc l'Église d'Orient, elle est en train de mourir,
07:57et l'Église d'Occident est en très mauvais état.
08:00L'Église d'Occident, c'est l'Europe.
08:03Au centre de l'Europe, il y a Rome.
08:05Et donc le pape de Rome, qui se veut le pape de Lampedusa,
08:10est en train de nous expliquer que l'Europe est condamnée.
08:15Il le dit tout autour de lui, il le laisse dire.
08:18Et d'ailleurs, il le dit lui-même.
08:20Et en choisissant de dire à chaque fois
08:22« Non, attention, je ne viens pas en France »,
08:26il laisse entendre que la France n'est plus la fille aînée de l'Église.
08:36Or, si la France n'est plus la fille aînée de l'Église,
08:40la chrétienté dans son ensemble est amputée.
08:44Et cette amputation, c'est une amputation de tout l'Occident,
08:48le continent de la vie interrogée,
08:51au XIIe siècle, qui parle de la personne
08:54qui était un précurseur de ce qu'on a appelé plus tard les droits de l'homme.
09:02Toute la civilisation occidentale doit beaucoup à la France.
09:05Et venir payer son tribut à la France,
09:08comme l'avait fait Jean-Paul II lorsqu'il avait dit
09:11« France, fille aînée de l'Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »
09:15ça ne diminuerait pas l'autorité et le charisme du pape que de le dire.
09:19J'espère qu'en Corse, aujourd'hui, il va dire un mot sur la France.
09:23– On verra ça, Philippe de Vellier,
09:26mais on va se pencher maintenant sur le cardinal Macron,
09:30comme vous l'avez appelé,
09:32et sur l'actualité politique marquée par cette motion de censure
09:37et cette nomination de François Bayrou à Matignon.
09:41François Bayrou, que vous connaissez bien depuis longtemps,
09:44Philippe de Vellier, qu'est-ce que ça vous inspire, sa nomination ?
09:48– Il a commencé avec Bayrou, il va finir avec Bayrou.
09:52Et c'était écrit.
09:56Parce que, en fait,
10:01Bayrou, il l'a fait roi,
10:06et il pensait,
10:09planqué au commissariat au plan, sous un escalier,
10:13qu'un jour, il déferait le roi qu'il a fait.
10:17Et là, il y a eu une scène extraordinaire,
10:21que vous, le journaliste, vous avez dû certainement entrevoir,
10:29mais que je peux vous raconter.
10:31– Allez-y.
10:32– Parce qu'on me l'a raconté.
10:34– La scène où Bayrou s'auto-nomme Premier ministre ?
10:39– Est-ce que vous connaissez le système des joueurs de foot italiens ?
10:43– Oui, le catenaccio.
10:45– Les joueurs de foot italiens, ils ont un principe,
10:48ils se roulent au pied de l'arbitre pour obtenir un coup franc.
10:54Et à chaque fois, ça marche.
10:58Et donc, moi, ancien footballeur, je me souviens, quand j'étais petit,
11:03du temps de Facchetti, mon père disait,
11:06ne fais pas le joueur de foot italien, il faut être honnête.
11:11Donc, Bayrou, il a fait le joueur de foot italien.
11:14C'est-à-dire qu'il était convoqué à 5h du matin,
11:17il apprend qu'il est convoqué, il arrive à 8h30,
11:20pour être confirmé comme Premier ministre.
11:23Et là, Macron lui dit, non, ça sera le cornu.
11:30Et là, il fait un roulé-boulé.
11:33Il paraît que les murs de l'Elysée s'en souviennent.
11:37Et il fait un roulé-boulé en disant, d'accord, ok,
11:41dans ce cas-là, je sors de la majorité,
11:44vous ferez votre majorité avec Lugnot, un groupe charnière,
11:50mais moi, je m'en vais, tu me devais bien ça,
11:58et donc si c'est le cornu, je m'en vais.
12:01Donc Macron, qui en fait, est très faible.
12:04– Oui, c'est ce que j'allais dire, ça révèle la faiblesse
12:06du président de la République.
12:09– Il n'y a plus rien, donc il cède,
12:13et il dit à Bayrou, voilà, tu prends les choses en main.
12:17Donc Bayrou est en autonomie stratégique,
12:21le bateau n'a plus de mâts, le bateau n'a plus de quilles,
12:24et pour répondre à votre question,
12:26quand un bateau du Vendée Globe n'a plus de quilles
12:28et n'a plus de mâts, croyez mon expérience,
12:31hélas, il faut envoyer les secours australiens très vite
12:37avec un avion pour récupérer le bateau,
12:40sinon le bateau se met à la cuillère et il coule.
12:43– Bon, on va voir si le président de la République va couler,
12:49je ne sais pas si c'est le bateau France qui coule.
12:51– Non, il ne va pas.
12:53– Voilà, après une courte pause, Philippe de Villiers gardé de la réserve.
12:59Merci beaucoup, on se retrouve sur Sud Radio,
13:01toujours avec Philippe de Villiers,
13:02toujours en toute vérité, après une courte pause.
13:05– En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Desvecques.
13:09– Nous sommes de retour en toute vérité avec Philippe de Villiers,
13:12homme politique, fondateur depuis du fou, écrivain,
13:16son dernier livre « Mémoïcier » déparu il y a quelques semaines,
13:19c'est un triomphant en librairie, nous en parlons ce matin,
13:22et nous parlons aussi de l'actualité politique,
13:25avec cette nomination de François Bayrou.
13:27Vous nous expliquiez avant la pause, Philippe de Villiers,
13:30que François Bayrou, c'était le début de la fin pour le président de la République.
13:35Vous aviez une métaphore d'ailleurs, vous compariez ça au Vendée Globe,
13:39avec un bateau qui coulait, est-ce que c'est le bateau France qui coule ?
13:43Est-ce que c'est Macron qui va être acculé à la démission ?
13:47– C'est le bateau France coule, oui.
13:49Vous savez, dans un bateau, on voyait ça dans les bateaux du 18ème siècle,
13:55on appelait ça les œuvres mortes et les œuvres vives.
13:58Les œuvres mortes, c'est au-dessus de la ligne de flottaison,
14:01et les œuvres vives, c'est ce qu'il y a dessous.
14:04Et quand vous avez des trous dans la coque, il faut le voir à temps,
14:08dans les œuvres vives.
14:10Or aujourd'hui, les œuvres mortes sont en mauvais état,
14:13celles qui sont au-dessus de la ligne de flottaison,
14:16et les œuvres vives sont atteintes.
14:18Et les gens qui font des trous dans la coque,
14:20c'est normalement ceux qu'on appelle les calfateurs,
14:23ceux qui sont chargés de boucher les trous.
14:25Et à chaque fois qu'on appelle les calfateurs,
14:27les nouveaux calfateurs font des nouveaux trous dans la coque.
14:30Donc en fait, ce qui me frappe dans toute cette crise politique
14:34qui n'en finit pas, c'est d'une part qu'on cache la vérité,
14:38à savoir qu'il n'y a pas d'arithmétique,
14:40il n'y a pas de majorité arithmétique, donc ça ne peut pas tenir.
14:43Mais surtout, on cache les problèmes de la France.
14:45Là, il y a trois urgences.
14:47La première urgence, c'est rétablir la frontière,
14:52résoudre le problème de l'immigration,
14:54c'est-à-dire arrêter le changement de peuplement.
14:56Parce que sinon la France va disparaître,
14:58et elle est en train de disparaître.
15:00Elle est en train d'être submergée par une immigration invasive.
15:04La deuxième urgence, c'est l'école.
15:08C'est-à-dire que pour la première fois dans notre histoire,
15:11le droit à la continuité historique n'est plus assuré,
15:14le droit d'aller chercher dans les siècles passés les mélodies manquantes.
15:18C'est pourquoi j'ai écrit ce livre sur le mémoricide.
15:21Le mémoricide pour un peuple, c'est quand il y a une ablation de la mémoire commune,
15:25qu'on vit avec une mémoire pénitentielle,
15:27et où on apprend aux enfants à pratiquer l'amnésie des grandeurs,
15:30et l'hyperamnésie des lâchetés.
15:33Et puis la troisième question, c'est la question des prélèvements.
15:37Un pays où les prélèvements sont à 48%, les prélèvements obligatoires,
15:41Giscard m'avait dit un jour en 1980,
15:44quand j'étais jeune sous-préfet de Vendôme,
15:47à partir de 40%, le pays devient collectiviste,
15:50et les entrepreneurs s'en vont.
15:52Et là, on est en train de perdre nos entrepreneurs,
15:55on est en train de perdre nos créateurs,
15:57et il n'y aura pas de créateurs de valeur s'il n'y a pas des créateurs de valeur ajoutés.
16:00Voilà, c'est les trois grandes questions.
16:02Et de quoi parlent les politiciens entre eux ?
16:05Et de quoi parlent les journalistes qui les entourent ?
16:08Ils parlent des combinaisons à venir.
16:11En fait, Bayrou, je vais vous dire la définition de Bayrou pour moi,
16:14c'est un homme de la quatrième égaré dans la cinquième.
16:18Et donc, on a pris le meilleur parlementariste,
16:23parlementé, parlement parlé,
16:26il sait parler, c'est un homme de compromis,
16:29il va tenter des combinaisons...
16:31– Justement, comme on est un peu dans un retour à la quatrième république,
16:34est-ce que ce n'est pas la dernière chance d'Emmanuel Macron,
16:37malgré tout, la bonne personne au bon moment, François Bayrou ?
16:42– Alors, la quatrième république, elle est morte
16:46parce qu'elle n'a pas su résoudre le problème de la décolonisation,
16:50et la cinquième république est en train de mourir
16:53parce qu'elle ne sait pas résoudre le problème de la souveraineté perdue.
16:57Donc, pour réussir, il faut aller à la source des problèmes,
17:02regarder ce qui nous arrive depuis quelques semaines.
17:06On a eu Sanofi, c'est la fin de la souveraineté sanitaire,
17:11c'est un symbole, Sanofi,
17:13c'est-à-dire qu'on a perdu la souveraineté sanitaire,
17:15on l'a vu au moment du Covid.
17:17Là, récemment, avec le Mercosur,
17:19on est en train de perdre notre souveraineté alimentaire,
17:22c'est-à-dire que nos élites mondialisées
17:25ont confié au marché mondial le soin de nous alimenter.
17:31Et on a perdu notre souveraineté juridique.
17:34On voit bien qu'aujourd'hui, par exemple,
17:36on ne peut rien faire en matière d'immigration
17:38parce qu'on ne contrôle plus nos frontières.
17:40Régis Debray disait, un pays qui n'a plus de compteur et plus de contour,
17:44il disparaît.
17:46Et donc, il faudrait qu'aujourd'hui,
17:49il y ait des hommes politiques
17:51qui aient le souci de la France,
17:55le souci de la survie de la France,
17:57le pronostic vital de la France,
17:59avec son être engagé.
18:01– On va en parler, parce que c'est un thème de votre livre,
18:04la crise de civilisation, finalement,
18:06qui surplombe la crise politique.
18:09Mais là, malheureusement, dans les deux ans qui viennent,
18:13ceux qui exercent le pouvoir
18:16auront encore moins de pouvoir que d'habitude.
18:20Est-ce que le but de Bayrou,
18:22est-ce que c'est vraiment de sauver la France
18:24ou de donner un sursis à ce système politique ?
18:28Est-ce que pour cela, finalement, il n'est pas le mieux placé ?
18:32– Alors, vous avez très bien dit les choses.
18:36Il va essayer de pérenniser un système politique
18:41qui est complètement pourri,
18:43qui est complètement décadent,
18:46qui nous rappelle la Quatrième République.
18:49Remarquez, Barnier, il a duré deux mois, c'est ça ?
18:54– Oui, quelque chose comme ça.
18:56C'est plus que les gouvernements de la Quatrième République,
18:59donc il y a un progrès.
19:01Mais là, lui, il va être sous la menace de la motion de censure,
19:06ou alors, pire, on va dévitaliser la Cinquième République,
19:12puisque Macron a proposé qu'on n'utilise plus la dissolution,
19:16le 49-3 et la motion de censure.
19:19Et donc, à ce moment-là, on se retrouve vraiment
19:21dans une Quatrième République,
19:23c'est-à-dire le jeu des partis.
19:25Il manque une chose qui va arriver,
19:27parce que Bayrou, c'est l'homme de la proportionnelle.
19:30Et la proportionnelle, Alexandre,
19:32vous savez ce que ça veut dire, la proportionnelle ?
19:34Ça veut dire qu'on s'en remet aux partis au singulier
19:38pour choisir les candidats,
19:40et aux partis au pluriel pour donner le pouvoir
19:44aux groupes charnières,
19:46c'est-à-dire la dictature des groupes charnières.
19:48C'est-à-dire qu'en fait, on dit au peuple,
19:50ce ne sera plus vous qui choisirez vos députés,
19:52ce sera les partis,
19:55Marine Le Pen la réclame aussi,
19:57la proportionnelle, c'est une erreur politique,
19:59une erreur stratégique,
20:01y compris pour sa volonté d'accéder au pouvoir.
20:03C'est une erreur politique,
20:05c'est une erreur vis-à-vis du peuple français.
20:09Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui,
20:11on a...
20:13Moi, quand j'étais député,
20:15l'Assemblée nationale,
20:17c'était l'annexe de l'Académie française,
20:19il y avait la moitié de l'Académie française.
20:21Aujourd'hui, c'est l'annexe
20:24de la fabrique des crétins numériques.
20:28Donc, tout le monde reconnaît le niveau.
20:30Remarquez, les journalistes, c'est pas...
20:32– C'est pas beaucoup, merci.
20:34À mon exception, bien sûr.
20:39– Vous êtes le premier à le dire hors antenne
20:41et à vous en plaindre.
20:43Et donc, le niveau a baissé.
20:45Et pourquoi le niveau a baissé ?
20:47Parce que dans le temps, il y avait le député-maire.
20:49C'est-à-dire que le député-maire
20:51de Marseille ou de Bordeaux
20:53ou d'une petite commune
20:55de Vendée,
20:57il rapportait les problèmes
20:59nationaux à sa connaissance
21:01locale, à son expérience
21:03locale. Et on avait des gens
21:05expérimentés.
21:07Aujourd'hui,
21:09on est dans le hors-sol,
21:11comme pour l'agriculture.
21:13On est dans le hors-sol. On a des poulets de batterie
21:15au lieu d'avoir des
21:17poulets de plein air.
21:19Et la proportionnelle
21:21va accentuer ça.
21:23C'est-à-dire qu'on aura une chambre des députés
21:25qui sera complètement déconnectée
21:27du réel.
21:29Et donc, qui sera dans la société
21:31de connivence, une chambre
21:33d'écho de la société de connivence.
21:35– Bayrou, c'est vrai que
21:37c'est la proportionnelle, c'est une
21:39de ses propositions, mais pour lui
21:41trouver des qualités, me faire
21:43l'avocat du système
21:45politique que vous
21:47critiquez, est-ce que, malgré
21:49tout, vous parlez d'un monde
21:51politique hors-sol, il n'a pas au moins
21:53cette qualité d'être un peu plus
21:55enraciné, c'est le
21:57pyrénéen, c'est un agrégé de lettres aussi,
21:59vous parlez de la baisse
22:01de niveau, on n'a pas
22:03affaire à un technocrate,
22:05est-ce que de ce point de vue-là, c'est pas une bonne
22:07nouvelle tout de même ? – Vous avez tout à fait raison
22:09de me corriger sur ce point-là.
22:11Si vous voulez,
22:13le portrait de Bayrou, il y a
22:15le Bayrou des champs et le Bayrou
22:17des villes.
22:19Le Bayrou des champs,
22:21c'est un écrivain
22:23qui
22:25est un écrivain
22:27de plein air, c'est-à-dire qu'il n'a pas
22:29besoin de collaborateurs
22:31pour écrire, il écrit lui-même
22:33ses livres, ce qui est
22:35inouï.
22:37En dehors
22:39de moi...
22:41Et
22:43ensuite,
22:45c'est un rural, il vit sur
22:47un tracteur, il a des
22:49chevaux, il aime les chevaux, il connaît
22:51les chevaux, c'est un
22:53rural, un marcheur,
22:55Barnier c'était les Alpes,
22:57lui c'est les Pyrénées.
22:59C'est un marcheur et un grimpeur,
23:01ça peut lui être utile. Ensuite,
23:03c'est un
23:05provincial, il parle le béarnais
23:07couramment, comme moi j'ai parlé patois jusqu'à l'âge
23:09de 13 ans. Et ça change
23:11des choses quand on parle béarnais,
23:13on regarde Paris d'une autre manière.
23:17Bon, alors maintenant,
23:19le Bayrou des villes,
23:21c'est...
23:23Rapidement, avant la pause,
23:25où on fera le Bayrou des villes, je vous propose
23:27après une courte pause...
23:29C'est dommage !
23:31Mais oui, on entretient
23:33le suspense,
23:35vous nous direz la deuxième phase
23:37de François Bayrou, après une courte
23:39pause sur Sud Radio. A tout de suite, Philippe Devilliers,
23:41en toute vérité.
23:43En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio,
23:45Alexandre Lévéquieux. Nous sommes de
23:47retour sur Sud Radio avec Philippe
23:49Devilliers, qui vient ce matin nous parler
23:51de son dernier livre, Mémorissier,
23:53d'un immense succès en librairie.
23:55C'est sorti depuis quelques semaines, c'est aux éditions
23:57Frayard. Avant la pause, on parlait
23:59aussi de l'actualité politique
24:01et de la personnalité de François
24:03Bayrou. Philippe Devilliers, vous avez
24:05décrit un Bayrou des
24:07champs, mais
24:09il nous disait aussi que
24:11François Bayrou était double et qu'il y avait un
24:13Bayrou des villes, et je l'ai
24:15interrompu pour laisser place
24:17à la pause.
24:19Philippe Devilliers, comment est-ce que ce
24:21Bayrou des villes est très différent
24:23du Bayrou des champs que vous sembliez
24:25apprécier ?
24:27Il est commissaire au plan. C'est tout un programme.
24:29Commissaire au plan,
24:31il est installé dans le siège
24:33de Jean Monnet, puisque
24:35Jean Monnet a fini commissaire au plan.
24:37C'est tout un symbole, parce qu'il est le disciple
24:39de Jean Monnet.
24:41Jean Monnet, c'est non pas l'inspirateur, mais
24:43l'envoyé spécial
24:45de Roosevelt pour fabriquer
24:47l'Europe supranationale.
24:49C'est-à-dire une Europe des Etats
24:51sans
24:53puissance propre, avec un fédérateur
24:55extérieur
24:57des Etats-Unis.
24:59François Bayrou est un
25:01atlantiste,
25:03c'est un démocrate chrétien,
25:05héritier
25:07du Sillon de Marc Sanglier,
25:09et
25:11c'est un centriste
25:13européiste.
25:15C'est tout dire.
25:17François Bayrou et moi,
25:19nous nous connaissons très bien, nous avons des
25:21rapports amicaux,
25:23mais dès qu'on parle politique,
25:25on n'est plus d'accord. Pourquoi ? Parce que lui
25:27pense que la France a fait son temps,
25:29et moi non. Et ça change
25:31tout. Parce que quand on fait
25:33de la politique et qu'on pense que la France a fait son temps
25:35et qu'il faut la fondre
25:37dans une Europe supranationale,
25:39eh bien
25:41on ne voit plus,
25:43on n'a plus le même horizon, on ne voit
25:45plus l'avenir de la France de la même manière.
25:47Dire que la France doit se fondre
25:49dans un ensemble plus vaste, avec
25:51un levier d'archimède
25:53qu'on cherche encore,
25:55c'est pas la même chose que dire
25:57non, non, la France,
25:59aujourd'hui, la logique de puissance
26:01n'est plus la même qu'il y a 30 ans ou il y a 50 ans,
26:03aujourd'hui c'est la miniaturisation,
26:05comme pour les microprocesseurs,
26:07vous pouvez avoir un pays petit
26:09mais puissant, et
26:11comme l'atome, la combinaison
26:13contradictoire de l'infiniment petit
26:15et de l'infiniment puissant. Moi je crois que la
26:17France, elle existe,
26:19la preuve, regardez Trump, qu'est-ce qu'il fait, il vient à Notre-Dame
26:21de Paris, la France elle existe
26:23dans le regard des autres. Et c'est
26:25en s'aidant de ce regard des autres
26:27qu'il faut cultiver
26:29l'idée de France.
26:31Maastricht nous a séparés,
26:33le référendum
26:35de 2005 nous a séparés
26:37avec François Bayrou,
26:39lui, il pense
26:41que plus l'Europe
26:43est chaude, plus il faut de l'Europe.
26:45C'est exactement comme les...
26:47Les communistes en ligne de l'Union soviétique.
26:49Le syllogiste, vous le connaissez,
26:51le socialisme ne marche pas,
26:53c'est donc
26:55qu'il n'y a pas assez de socialisme,
26:57il faut donc plus de socialisme.
26:59Et donc là, l'Europe ne marche pas,
27:01avec le Mercosur, ce qui se passe,
27:03donc il faut plus
27:05d'Europe et moins
27:07de France. Et donc
27:09l'homme qui est à la tête du
27:11gouvernement pense que
27:13les solutions ne passent plus par
27:15la France mais par l'Europe.
27:17On voit ce qu'il en est.
27:19Une dernière question politique avant de parler
27:21de votre livre, même si
27:23tout est lié, vous nous parliez de
27:25l'effacement de la France, c'est un peu
27:27le thème de
27:29Mémoricide, mais pour ce qui est
27:31de la politique, on voit aussi
27:33l'effacement
27:35ou la fusion, si vous voulez,
27:37du clivage droite-gauche.
27:39Vous l'aviez un peu annoncé, vous êtes
27:41souverainiste, vous avez défendu la France
27:43du nom, mais ce à quoi on assiste
27:45finalement, en particulier
27:47si François Bayrou réussit sa
27:49mouinaison, c'est un gouvernement
27:51qui rassemblera en quelque
27:53sorte tous les partants, perdants
27:55du système, qu'ils viennent de la gauche
27:57ou de la droite. Est-ce que c'est pas un péril
27:59pour la démocratie
28:01ou alors une chance pour
28:03les partis dits populistes, que ce soit Marine Le Pen
28:05ou Jean-Luc Mélenchon ?
28:07Alors
28:09on peut
28:11si vous voulez faire
28:13une petite analyse rétrospective
28:15de ce qui s'est passé.
28:17Il y a eu
28:19une première étape
28:21que j'ai très bien connue,
28:23c'est Maastricht.
28:25Avec la fameuse phrase
28:27de Philippe Seguin, le DF et le
28:29RPR
28:31comme
28:33l'EPS, sont
28:35désormais des petits boutiquiers
28:37qui se fournissent
28:39chez le même grossiste,
28:41l'Europe.
28:43Donc à partir de
28:451992,
28:47le clivage
28:49national disparaît.
28:51Puisque la gauche
28:53et la droite, comme on dit la gauche du
28:55gouvernement et la droite du gouvernement,
28:57regardent le même horizon,
28:59la Commission de Bruxelles. C'est-à-dire qu'ils remettent le pouvoir
29:01à une oligarchie.
29:03Eux, les gens
29:05élus, remettent le pouvoir
29:07à une oligarchie, comme on disait en Grèce.
29:09Première opération,
29:11le transfert du pouvoir.
29:13Ils sont d'accord là-dessus.
29:15Alors après, il restait
29:17deux sujets
29:19de divergence
29:21fondamentale. Le premier sujet,
29:23c'était le sociétal.
29:27Pour le sociétal,
29:29Barney a fini le travail, puisqu'il a
29:31proposé de reprendre la loi sur l'euthanasie.
29:33Et Macron a fait
29:35le travail avant lui, puisque Macron a
29:37trituré la société avec le
29:39sociétal, c'est-à-dire il a
29:41la foi Faustien et Promethéen,
29:43donc l'avortement constitutionnel,
29:45la PMA,
29:47bientôt la GPR reconnue par la Cour de
29:49Cassation, etc. C'est-à-dire que sur le sociétal,
29:51et Mme Vautrin s'est excusée d'avoir
29:53participé à la manif pour tous,
29:55sur le sociétal, ils sont tous d'accord,
29:57il faut faire du sociétal,
29:59faute de faire du social,
30:01et le sociétal, ça consiste
30:03à
30:05toucher aux lois
30:07fondamentales de l'ordre
30:09d'une société
30:11désaffiliée, une société
30:13déliée,
30:15de la déliaison.
30:17Alors il restait l'économie.
30:19De Gaulle,
30:21quand il est arrivé, il a dit
30:23plan, lance-joint, vallon,
30:25l'éducation, la culture, ça c'est la gauche,
30:27nous ça sera l'économie.
30:29Les créateurs de valeurs ajoutées, on laisse
30:31les créateurs de valeurs à gauche, les créateurs de valeurs
30:33ajoutées à droite. Bon.
30:35L'entreprise, les prêvements, pas d'impôts,
30:37la droite, c'est pas d'impôts.
30:39La gauche, c'est d'impôts.
30:41Donc, il restait ça.
30:43Et là, Barnier...
30:45– 40 milliards d'impôts.
30:47– Il nous a fait faire le pas en avant,
30:49au-dessus du vide,
30:51avec Michel Barnier, la droite
30:53est devenue la droite de l'impôt.
30:55Moi, je me souviens, quand j'étais jeune,
30:57mon père me disait
30:59un socialiste, c'est quelqu'un qui se réveille
31:01la nuit, non,
31:03quand il se réveille le matin,
31:05il est de bonne humeur quand il a inventé
31:07un impôt dans sa rêve.
31:09Et là,
31:11aujourd'hui,
31:13avec Barnier, on a la droite de l'impôt.
31:15Qu'est-ce qui reste ?
31:17L'économie ? La culture ?
31:19Non, tout ça s'est passé.
31:21Le sociétal ? Non. Le national ?
31:23Bon. Donc, la droite,
31:25c'est la droite et la gauche.
31:27La gauche...
31:29Alors, la droite,
31:31elle est déchue,
31:33puisqu'elle n'a plus rien à dire.
31:35Et la gauche, elle,
31:37elle s'est
31:39parjurée,
31:41puisqu'elle a abandonné la classe ouvrière,
31:43si ça va mieux que moi,
31:45elle a abandonné la classe ouvrière
31:47avec Terranova, elle a abandonné la classe ouvrière
31:49en 1983,
31:51et celui
31:53qui est sans vergogne aujourd'hui,
31:55c'est celui qui va chercher dans les banlieues
31:57les nouvelles populations,
31:59Jean-Luc Mélenchon, pour remplacer
32:01la classe ouvrière, qu'elle est partie
32:03au Rassemblement National. Enfin, ce qu'il en reste.
32:05Ce qui reste de la classe ouvrière
32:07est partie.
32:09Et est-ce qu'il reste malgré tout pas quelques clivages ?
32:11Par exemple, au sein du gouvernement, on a vu que Bruno Rotailleau,
32:13sur les questions d'ordre, d'autorité,
32:15de sécurité, d'immigration,
32:17semblait rester de droite.
32:19Bruno Rotailleau, en fait,
32:23il a eu une bonne formation.
32:27Ça a été votre bras droit pendant très longtemps.
32:29Absolument.
32:31On a travaillé ensemble.
32:33C'est un garçon qui a des convictions,
32:35qui a une colonne vertébrale.
32:37Et donc là, il se démène
32:39pour essayer de faire admettre
32:41quelques petites choses,
32:43quand même.
32:45Alors, il ne touche pas à Schengen,
32:47il ne peut pas faire une loi,
32:49mais sur le narcotrafic, etc.,
32:51il essaye d'envoyer des signaux.
32:53Ce qui est facile
32:55pour un ministre de l'Intérieur, parce qu'il n'y a pas
32:57d'état profond au ministère de l'Intérieur.
32:59Le problème, c'est que derrière tout ça,
33:01il faut prendre des mesures.
33:03Pour résoudre les problèmes
33:05de la sécurité et de l'immigration en France,
33:07premièrement, il faut sortir de Schengen,
33:09rétablir la frontière.
33:11Sinon, vous ne pouvez rien faire.
33:13Il faut arrêter les flux.
33:15Et ensuite, la deuxième chose à faire,
33:19par exemple, le narcotrafic, vous ne pouvez rien faire
33:21tant que vous laissez venir
33:23la marchandise depuis
33:25le port d'Amsterdam.
33:27Et puis ensuite,
33:29il faut instaurer la supériorité
33:31de la loi française sur la loi européenne.
33:33Et puis,
33:35il faut remettre les juges à leur place.
33:37Tout ça, c'est les travaux d'Hercule.
33:39Et comment un gouvernement aussi faible
33:41et aussi divisé
33:43pourrait-il
33:45ouvrir
33:47ce genre de chantier ?
33:49Je ne vois pas.
33:51Moi, je serais lui, je resterais sur mon avantant.
33:53Parce que je pense que la droite
33:55ou ce qu'il en reste, la LR,
33:57ils sont maintenant macronisés.
33:59Ils sont dans le groupe central.
34:01Dans le socle commun,
34:03on dit maintenant.
34:07Le socle commun élargi même.
34:11Il y a un imaginaire sémantique
34:13tout à fait florissant
34:15pour décrire le vide.
34:19On va oublier un peu la politique.
34:21Parce que tout est lié.
34:23Ce qu'on décrit depuis le début
34:25de l'émission, c'est une crise politique
34:27voire même une crise de régime.
34:29Est-ce que cette crise de régime n'est pas surplombée
34:31par une forme de crise de civilisation ?
34:33C'est ce que vous décrivez
34:35d'une certaine manière dans votre livre.
34:37Le mémoricide.
34:39Qu'est-ce que c'est le mémoricide ?
34:41C'est la destruction de notre histoire,
34:43de notre mémoire, de notre culture ?
34:47Le mémoricide est
34:49une nation,
34:51que le génocide est un peuple.
34:55Le mémoricide, c'est l'ablation
34:57de la mémoire commune.
34:59Quand une nation
35:01tente de survivre
35:03avec une mémoire pénitentielle,
35:05avec une mémoire atrophiée,
35:09c'est-à-dire qu'il laisse en friche
35:13la mémoire vivante du dépôt millénaire,
35:15et finalement,
35:17pire, avec une mémoire invertie.
35:19C'est-à-dire
35:21quand tout un peuple cherche à vivre
35:23à l'envers de ce qu'ont vécu
35:25nos pères,
35:27avec des repères,
35:29des filiations, des héritages,
35:31des voisinages que nous avons reniés.
35:33Et ça donne quoi ?
35:35Ça donne que,
35:37pour les petits français,
35:39le mémoricide,
35:41c'est la rupture
35:45avec la continuité historique,
35:47c'est-à-dire que
35:49la mémoire commune,
35:51c'est le droit
35:53d'un peuple
35:55d'aller chercher dans les siècles passés
35:57les mélodies manquantes.
35:59Un pays, c'est une romance.
36:01Un pays, c'est un légendaire.
36:03Un pays, c'est une épopée.
36:05Un pays, c'est quand un peuple
36:07va chercher ses prosopopées
36:09ses souvenirs.
36:11Et on a vu avec la cérémonie des jeux
36:13et on voit tous les jours que
36:17aujourd'hui, en France,
36:21on multiplie
36:25les allégories
36:27de nos abaissements.
36:29Et si je dis ça,
36:31c'est parce qu'il y a eu Notre-Dame de Paris.
36:33Et on a vu avec
36:35la restauration Notre-Dame de Paris
36:37qu'il y avait
36:41au cœur du peuple français,
36:43au cœur de chaque français,
36:45quelque chose qui vibre
36:47comme le bourdon de Notre-Dame.
36:49Une soif
36:51de notre histoire.
36:53On vit
36:55depuis deux siècles avec la table rase.
36:57C'est la phrase de Robespierre.
36:59Quand j'ai vu à quel point
37:01l'espèce humaine était dégradée,
37:03je me suis convaincu moi-même de la nécessité
37:05d'un recommencement
37:07absolu de l'humanité.
37:09Vous imaginez, Alexandre, un recommencement
37:11absolu de l'humanité ? C'est-à-dire qu'en fait,
37:13c'est une annonciation de type eschatologique,
37:15une nouvelle religion.
37:17On a vécu avec ça. Donc la table rase,
37:19la tabula rasa,
37:21Mirabeau disait,
37:23le cadavre que touche la liberté
37:25se lève et vit d'une nouvelle vie.
37:27Et on a tenté de vivre
37:29avec une société sans père,
37:31sans filiation, sans sacré.
37:33Et on est à la fin. Et c'est pourquoi
37:35je suis optimiste. Pourquoi ? Parce que dans l'histoire de France,
37:37en fait, j'ai remarqué une chose.
37:39C'est qu'il y a un mot
37:41qui revient tout le temps.
37:43Tout est perdu.
37:45Un soir,
37:47Jeanne d'Arc participe
37:49à la veillée et son papa dit
37:51à ses enfants,
37:53après le traité de Troyes,
37:55qui était une sorte de traité de Maastricht
37:57de l'époque,
37:59tout est perdu.
38:01Elle entend ça Jeanne. Elle dit non.
38:03Tout n'est pas perdu.
38:05Et finalement, un peu plus tard, on dira
38:07tout est sauf.
38:09C'est la phrase de François 1er quand il est fait prisonnier à Pavie.
38:11Tout est perdu, fort l'honneur.
38:13Et dans les rythmes
38:15intimes
38:17de la France,
38:19qui cède à toutes les turbulences et qui se relève toujours,
38:21il y a une sémantique
38:23de millénaire
38:25du relèvement.
38:27Tout est perdu, tout est sauf.
38:29C'est pourquoi
38:31je suis plein d'espérance.
38:33Parce qu'il y a en France des ressources
38:35humaines
38:37puisées dans notre patrimoine,
38:39dans notre patrimoine vital
38:41qui font que tout n'est pas perdu,
38:43tout est sauf.
38:45On parlera de renaissance française
38:47dans la dernière partie de cette émission.
38:49On se retrouve après une courte pause sur Sud Radio.
38:51Toujours avec Philippe Bevilliers.
38:53En toute vérité,
38:5511h30 sur Sud Radio.
38:57Nous sommes de retour
38:59en toute vérité sur Sud Radio
39:01pour la dernière partie de cette émission
39:03avec Philippe Bevilliers qui vient nous parler
39:05de son nouveau livre
39:07« Mémoïcie » d'un immense
39:09succès de librairie.
39:11Est-ce que vous êtes étonné
39:13par ce succès ?
39:15Philippe Bevilliers,
39:17est-ce que c'est parce que le livre
39:19rencontre un écho finalement
39:21chez le peuple français ?
39:23Vous pensez ?
39:25Je suis étonné.
39:27D'ailleurs,
39:29je remercie mes lecteurs.
39:31Dans le temps,
39:33j'avais une circonception électorale.
39:35Maintenant, j'ai une circonception
39:37électorale.
39:39Je suis très touché.
39:41Hier, je faisais une signature
39:43et les gens me parlent.
39:45En fait,
39:47ils confient dans la lecture
39:49de mon livre leur propre malaise
39:51sur la situation de la France
39:53et ils viennent chercher
39:55la petite fille Espérance pour parler comme
39:57Peggy.
39:59C'est vertigineux
40:01pour moi et en même temps,
40:03c'est réconfortant
40:05et c'est un signe que les
40:07journalistes devraient regarder de près
40:09parce que ce livre n'a pas été porté
40:11par la presse, c'est le moins qu'on puisse dire,
40:13en dehors de vous d'ailleurs, dans le Figaro Magazine.
40:15Je vous rends hommage.
40:17Vous avez été le seul,
40:19avec ses news, évidemment,
40:21à faire état
40:23du livre.
40:25Et j'ai pas eu un seul article
40:27qu'ailleurs dans la presse.
40:29Dans la presse.
40:31La presse mainstream, comme on dit.
40:33Mais c'est un signe des temps.
40:35Pourquoi c'est un signe des temps ?
40:37Parce que je parle de la mémoire
40:39pénitentielle, de la mémoire
40:41invertie et aussi de la mémoire
40:43salvatrice, c'est-à-dire
40:45que tout n'est pas perdu,
40:47tout peut
40:49renaître.
40:51Tout peut renaître, mais est-ce que
40:53vous diriez que l'ampleur
40:55de la crise est
40:57inédite ? Souvent la France a été
40:59au bord de Gaulle.
41:01Qu'est-ce qui différencie par exemple
41:03notre époque
41:05de la situation par exemple
41:07au début
41:09de la guerre, quand la France est
41:11occupée par l'Allemagne ? La situation
41:13semble tout de même moins dramatique aujourd'hui.
41:15Vous parlez de la guerre,
41:17il y a une phrase de De Gaulle
41:19qui disait ceci
41:23à chaque fois que la France a été
41:25au bord de l'abîme, elle s'est accrochée à deux
41:27moules qui n'ont pas vacillé, le tronçon
41:29de l'épée et la pensée
41:31française.
41:33Or nous n'avons plus le tronçon de l'épée,
41:35nous n'avons plus la pensée française.
41:37Et je dis dans mon livre
41:39et je répète, le pronostic
41:41vital de la France,
41:43et je vous rejoins, est engagé. Pourquoi ?
41:45C'est ça la grande nouveauté
41:47par rapport à la guerre.
41:49Le pronostic vital est engagé
41:51parce qu'un peuple
41:53qui sous-traite la fabrication
41:55de ses enfants à des populations
41:57immigrées,
41:59un peuple qui n'a plus
42:01la force de se reproduire,
42:03de reprogrammer la vie,
42:05se condamne lui-même
42:07à sortir de l'histoire.
42:09Mais pire,
42:11par-delà la survie biologique
42:13qui n'est plus assurée.
42:15Puisque, dans le Figaro,
42:17Pierre Vermeurene a dit
42:19il n'y a pas longtemps, en
42:212070,
42:23le peuple historique français
42:25sera minoritaire chez lui.
42:27Par-delà cette survie biologique
42:29qui n'est plus assurée, qui devrait être
42:31la première tâche
42:33et l'obsession de nos gouvernants.
42:35Il y a le problème de la survie culturelle.
42:37Pierre Chonu
42:39me disait un jour, j'étais vraiment
42:41très ami avec lui, on se parlait beaucoup,
42:43on s'aimait beaucoup.
42:45C'était le plus grand historien français
42:47de son temps. Et il disait,
42:49vous savez Philippe,
42:51quand il y a moins de transmetteurs,
42:53eh bien,
42:55il y a moins de transmissions.
42:57Prenons
42:59les métiers de Notre-Dame de Paris.
43:01Si jamais ces métiers meurent, demain
43:03on ne pourra plus restaurer une cathédrale.
43:05Et c'est la même chose pour le vocabulaire,
43:07c'est la même chose pour la langue,
43:09c'est la même chose pour l'art de vivre.
43:11C'est-à-dire qu'une société se perpétue
43:13parce qu'il y a une transmission.
43:15Et cette transmission ne se fait plus.
43:17Et donc,
43:19aujourd'hui,
43:21à l'école,
43:23l'assimilation se fait, mais à l'envers.
43:25C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
43:27c'est la peur
43:29et l'assimilation à l'envers.
43:31La peur parce que les profs ont peur,
43:33donc ils ne prononcent plus les mots
43:35qui feraient aimer la France.
43:37Les élèves eux-mêmes se regardent les uns les autres.
43:41Regardez ce qui s'est passé à Poitiers.
43:43À Poitiers,
43:45il y a eu un attentat.
43:47Et les jeunes,
43:49les trois jeunes
43:51qui ont été arrêtés,
43:53ce sont trois jeunes français
43:55d'origine immigrée, maghrébine,
43:57et ils ont déclaré
43:59aux policiers
44:01voilà pourquoi
44:03on a voulu faire cet attentat,
44:05parce que c'est Poitiers,
44:07732, Charles Martel.
44:09Et ils ont expliqué
44:11comment,
44:13depuis les Pyrénées, depuis la péninsule ibérique,
44:15l'armée
44:17oméade était arrivée jusqu'à Poitiers.
44:19Les policiers
44:21étaient, paraît-il, effarés,
44:23mais surtout,
44:25les étudiants qui sont leurs collègues
44:27de la faculté de Poitiers,
44:29eux, ils ne connaissent rien de cette histoire.
44:31Et donc, pourquoi ?
44:33Parce que, depuis
44:35des années et des décennies,
44:37les jeunes français
44:39sont abreuvés
44:41de symboles et de mythes
44:43puisés aux sources d'un imaginaire
44:45qui n'est plus le nôtre,
44:47qui est l'imaginaire américain.
44:49Donc, on a des petits américains de France
44:51face à des jeunes
44:53migrants qui, eux,
44:55connaissent très bien notre histoire
44:57pour la détruire.
44:59– Philippe de Villiers, je vous entends
45:01et je comprends qu'il y a
45:03deux urgences, l'urgence
45:05démographique,
45:07l'urgence aussi de contrôler
45:09les flux migratoires
45:11pour éviter une forme de subversion,
45:13mais une fois qu'on a fait ça,
45:15on a déjà, effectivement,
45:17vous l'avez rappelé, une population
45:19qui est mélangée.
45:21Donc, l'urgence, pour
45:23résumer
45:25peut-être le sujet de votre livre,
45:27est-ce que ce n'est pas l'intégration
45:29ou du moins la transmission de l'assimilation ?
45:31– Alors, vous avez raison.
45:33La citation est la suivante.
45:37La France porte
45:39le deuil d'une
45:41grandeur défunte.
45:43Dans son histoire,
45:45elle a connu bien des malheurs,
45:47elle les a toujours
45:49surmontées, elle s'est toujours relevée.
45:51Pour la première fois de son histoire,
45:53elle doit affronter
45:55la crainte de disparaître.
45:57Pourquoi ?
45:59Parce que la terre de France
46:01porte aujourd'hui
46:03sur son sol deux peuples.
46:05Un peuple jeune,
46:07les arrivants,
46:09un peuple jeune qui arrive avec ses fiertés,
46:11avec ses moeurs, avec ses croyances,
46:13avec ses coutumes,
46:15avec sa manière d'habiter le monde.
46:17Et un autre peuple,
46:19agarre,
46:21vieillissant,
46:23qui a perdu
46:25la tête, qui a perdu la mémoire,
46:27qui ne sait plus d'où il vient,
46:29qui a perdu le fil
46:31de la mémoire commune et qui n'ose
46:33plus transmettre l'amour de la France
46:35et qui ne sait plus ce que c'est que l'amour
46:37de la France.
46:39En fait, il y a face à face deux civilisations
46:41sur le sol de France.
46:43La civilisation arabo-musulmane
46:45et la civilisation cristiano-occidentale.
46:47Or, ces deux civilisations
46:49ne sont pas miscibles.
46:51Ceux qui disent qu'on va réformer
46:53l'Islam,
46:55méprisent l'Islam,
46:57méprisent
46:59cette civilisation. Il ne faut pas mépriser
47:01cette civilisation.
47:03Il faut être conscient que l'Islam
47:05n'est pas réformable
47:07et que la seule chose qu'on peut faire,
47:09et je réponds au cœur de votre question,
47:11c'est essayer de franciser
47:13ceux qui se
47:15présentent comme des Français de désir.
47:17Il faut essayer de franciser,
47:19franciser,
47:21ça veut dire assimiler
47:23au cœur de la France.
47:25Franciser, ça veut dire attirer
47:27à nous,
47:29attirer vers nous
47:33ceux qui nous regardent
47:35et qui sont prêts à nous aimer.
47:37Non pas les attirer
47:39dans l'hédonisme
47:41et le nihilisme,
47:43mais dans l'exaltation commune
47:45du patrimoine vital.
47:47Merci Philippe Devilliers.
47:49L'exaltation de notre patrimoine commun,
47:51c'est dans votre livre
47:53Mémoricide, qui n'est pas seulement
47:55un livre de constats tragiques
47:57mais aussi un livre d'espoir. On le conseille
47:59à nos auditeurs, pour ceux qui
48:01ne l'ont pas encore lu.
48:03Je vous laisse avec les informations
48:05et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouveau numéro
48:07dans Toute Vérité.

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