Le manager général de la formation belge Lotto Dstny, Stéphane Heulot, a vécu des dernières semaines compliquées, notamment en raison du départ prématuré de Maxim Van Gils vers Red Bull-BORA-hansgrohe. Lotto Dstny, 9e meilleure équipe en 2024, peut être invitée à toutes les épreuves WorldTour si elle le souhaite malgré son statut de ProTeam, cependant, comme l'année dernière, l'équipe belge va renoncer à s'aligner au départ du Tour d'Italie. Stéphane Heulot a expliqué son choix durant un entretien avec Cyclism'Actu, mais il est aussi revenu sur l'affaire Maxim Van Gils, sur les différences de budgets en WorldTour ou encore sur le sponsoring... En bref, plus de 20 minutes d'interview à regarder en vidéo ou à lire ci-dessous.
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00:00Salut Stéphane, merci pour ce petit entretien de fin d'année sur Cyclisme Actu, déjà comment ça va ?
00:10Bien, une saison qui se termine, qui est passée très très vite.
00:16On est déjà sur 2025 depuis déjà un petit moment.
00:22Il y a quelques surprises de cette fin d'année mais tout va bien.
00:27Oui justement, ça fait l'actualité de ces dernières semaines avec l'histoire Maxime Von Gils.
00:33Un peu le couteau sous la gorge, c'est digéré, comment on l'a vécu du coup finalement ?
00:38Il n'y avait pas grand chose à faire, il y a plusieurs points.
00:43Le premier c'est que la loi beige est très permissive, donc d'un point de vue juridique,
00:51on pouvait évidemment aller en faire une action.
00:57Maintenant, ce n'est pas non plus nos valeurs de bloquer un coureur 7-8 mois,
01:03qui est un coureur qui nous a donné quand même beaucoup.
01:06Il est depuis 7 ans dans l'équipe et c'était son choix, même si c'est tardif.
01:13Je ne suis pas favorable à ce genre de phénomène,
01:16mais il va falloir s'y habituer face à des équipes qui n'ont pas ce respect des contrats
01:24et que les moyens financiers leur permettent de faire ce genre d'action.
01:33C'est compliqué, on avait une vision et écrit une vision pour les trois prochaines années
01:42avec Maxime, Léonard Van Eetvelt, Arnaud Delis et d'autres.
01:48Ça nous a obligés de faire des choix aussi par rapport à des coureurs qui ne sont pas restés.
01:55Ce qui est dommageable, c'est que ça arrive au mois de novembre
01:58et que derrière cela, c'est quand même compliqué de garantir à nos sponsors un projet évident,
02:09un projet signé.
02:12Ça remet en question pas mal de choses.
02:14Vous avez été surpris par ce qui s'est passé ou vous êtes tombé des nues ?
02:19Disons que Maxime m'a contacté après le tour en me disant qu'il avait changé de manager
02:26à la personne d'Alex Caïra.
02:29J'avoue que je l'ai senti venir de loin.
02:34En plus, vous n'êtes pas verni parce qu'en 2025, vous allez avoir le cas Vidard aussi ?
02:41C'est autre chose, évidemment.
02:45Le cas se présente aujourd'hui.
02:49On y travaille, mais on ne va pas se laisser faire à chaque fois.
02:55Là, on va probablement montrer les dents.
02:58On en parlait il y a quelques temps avec d'autres, avec vous, avec Marc Madiot.
03:03Le cyclisme est en train de devenir comme le foot.
03:07Oui, bien sûr.
03:09Maintenant, il y a des lois qui nous contraignent à cela.
03:13Il y a une loi permissive en Belgique, mais il y a une loi européenne aussi qui fonctionne
03:20dans le football.
03:22Il n'y a pas de raison que ça ne s'étende pas au cyclisme.
03:26Il y a tellement de différences entre les budgets des plus grosses équipes et les autres,
03:34le reste du monde.
03:36C'est vrai qu'on ne fait pas face.
03:39La question qu'on se pose, Stéphane, c'est qu'au-delà des lois, il y a ces fameux agents
03:44qui prennent poids.
03:46Les valeurs, ce n'est plus forcément l'humain, mais c'est l'argent.
03:50Comment garder un coureur qui ne veut plus rester ?
03:54Il y a plein de choses qui s'imbriquent, du coup.
03:57Oui, forcément, les agents, c'est une donne qui est apparue dans les dix dernières années
04:02de manière massive.
04:04Peu de coureurs aujourd'hui sont sans intermédiaire.
04:08Maintenant, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.
04:12Il y a des gens qui font très bien leur travail, d'autres qui ont un peu moins de valeur
04:17et de respect pour les contrats.
04:21Derrière cela, ils mettent en avant la volonté du coureur.
04:28Le problème se résout souvent autour d'une question d'argent.
04:32L'argent, c'est vraiment le sujet du moment dans le cyclisme.
04:36Emmanuel Hubert en parlait l'autre jour sur l'avenir du cyclisme français.
04:40On en parlait avec le président de la ligne nationale de cyclisme.
04:43Vous, le plus français des Belges, c'est le cyclisme dans l'évolution
04:49dans laquelle il est en train de prendre, est en danger ?
04:55Je crois qu'il va falloir légiférer très rapidement au niveau du CI.
05:00Pour la simple et bonne raison, c'est qu'aujourd'hui, s'il y a 4 ou 5 équipes
05:05qui regroupent les tous meilleurs coureurs du monde,
05:10on va perdre forcément en intérêt de regarder les courses.
05:16Le sport cycliste est un combat.
05:19C'est toujours très compliqué de ne voir que les mêmes maillots aux avant-postes.
05:24Forcément, c'est l'argent qui fait la différence.
05:28Nous, on arrive à tirer notre épingle du jeu.
05:32Cela fait deux années qu'on termine dans le top 10.
05:34On est 9e cette année encore.
05:37Maintenant, avec un budget qui est plus proche de 15 millions que de 20,
05:42ça nous amène forcément à réfléchir à tous les détails, tous les points de vue.
05:49Maintenant, c'est vrai qu'on s'attaque à notre cœur,
05:54c'est-à-dire que le développement, c'est l'axe de l'équipe,
05:59révéler les talents, les amener au plus haut niveau.
06:02Mais c'est vrai qu'on s'aperçoit qu'aujourd'hui,
06:04il y a des formations qui n'hésitent pas à attaquer tout de suite nos jeunes prodiges.
06:12L'UCI est en train de réfléchir à la mise en place d'un salarie cap.
06:17Ce serait la solution peut-être ?
06:20Je ne sais pas si c'est vraiment la solution.
06:22On en a déjà discuté avec Julien Chauvelon de l'UCI, même avec l'IGCP.
06:27Le souci, c'est qu'il y aura toujours,
06:31bien sûr, il ne faut pas voir tout noir,
06:33mais il y aura toujours un moyen détourné pour ne pas respecter ce salarie cap,
06:39soit par de l'argent qui est directement distribué aux coureurs via des sponsors.
06:46Je ne pense pas que le salaire cap, dans ce cas-là, soit contrôlable.
06:50Mais je n'ai pas la solution tout de suite.
06:54Le budget cap, c'en est une.
06:56Il y a quelques propositions sur la table,
07:00mais encore une fois, il faut voir un peu ce qui est faisable
07:06et comment ça peut être détourné par certains,
07:09parce que j'ai peur que ce soit très beau sur le papier,
07:13mais que dans la réalité et dans les faits, ce soit différent.
07:17Pour rester sur ce plan finance,
07:20comme j'en parlais à Julien Jordi il y a quelques jours,
07:23c'est à l'image de la société.
07:25De moins en moins de classe moyenne dans les équipes cyclistes,
07:27c'est soit vous avez plein d'argent et vous êtes riche,
07:29soit vous êtes pauvre, voire vous galérez en quelque sorte.
07:33Oui, bien sûr.
07:34Après, je ne me stime pas pauvre avec un tel budget,
07:38qui reste conséquent.
07:40Mais c'est vrai que ça fait partie de l'évolution du cyclisme,
07:43j'ai envie de dire tant mieux.
07:45Le souci, c'est que ce n'est pas une situation globale.
07:50Ça se limite encore une fois à une minorité dans le groupe World Tour.
07:55Donc, c'est évident qu'aujourd'hui on est pauvre,
08:01demain on sera très riche.
08:03Il faut juste garder le cap des valeurs et du respect.
08:07Certains ont changé forcément leur fusil d'épaule
08:10à partir du moment où ils ont des budgets
08:13qui ressemblent à des puits sans fond.
08:15Pour moi, ce n'est pas cohérent.
08:20Et forcément, le cyclisme, encore une fois,
08:23va perdre beaucoup de son intérêt.
08:26On parle de vous, de l'autodestinie.
08:28La saison 2025 s'annonce.
08:30Comment on la ressent, comment on la voit ?
08:33Vous êtes content de votre équipe, quand même, finalement,
08:36même si vous avez perdu, comme Maxime Van Gils,
08:39un coureur sur lequel vous comptiez ?
08:42Oui, c'est une déception de perdre Maxime.
08:45Ça a été un coureur...
08:48Franchement, quand on a ressigné en février avec Maxime,
08:52je n'avais pas du tout l'idée qu'il puisse scorer à ce point.
08:59Mais je pense qu'au fait d'avoir une lecture aussi
09:02de ces trois prochaines années,
09:04il l'a mis dans un état mental relativement serein.
09:08Donc, ça a été une grosse saison pour lui.
09:12Mais encore une fois, on a 11 coureurs différents qui ont gagné.
09:16Il y a des belles promesses qui arrivent avec Alex Segard,
09:20qui, je le rappelle, est toujours à l'école.
09:23Donc, on s'adapte un petit peu à cette contrainte
09:27qui sera certainement une chance pour lui dans le futur.
09:31Mais voilà, on repense nos plans.
09:36Mais encore une fois, faire de cette contrainte une opportunité
09:40pour briller de cette façon-là, c'est un challenge.
09:44On sait qu'on peut, ou probablement on peut souffrir
09:48un peu plus que ces deux dernières années.
09:51Mais je refuse de rentrer dans ce schéma de pensée.
09:55Et l'important pour nous, c'est vraiment de maintenir cette place.
10:01Ce serait vraiment formidable que,
10:05malgré ces désagréments de fin d'année,
10:09on puisse arriver à maintenir notre position.
10:13Vous avez revu vos plans.
10:15Stéphane, c'est quoi les plans de la Lotus Destiny
10:18de Stéphane Elot pour 2025 ?
10:20Le plan, c'est d'adapter le programme en encore ce luxe-là,
10:24en étant une pro-team.
10:27Donc l'idée, c'est vraiment d'adapter le programme à notre effectif.
10:31On ne sera, entre guillemets, que 25 l'année prochaine.
10:35On était 28 cette année.
10:38Avec, encore une fois, on a quatre jeunes pouces
10:42qui nous arrivent de l'équipe de développement.
10:46Donc forcément, oui, le calendrier est un petit peu réduit
10:51et adapté à nos capacités.
10:54On va de nouveau skipper le Giro,
10:57même si j'avais cette volonté en début d'année
11:00de pouvoir, entre guillemets, amorcer le retour en retour
11:04en essayant d'enchaîner ces trois grands tours.
11:07Finalement, ce serait une mauvaise idée à l'instant où on se parle.
11:12Donc on a pris cette décision-là.
11:16C'est une information. Vous n'aviez pas encore communiqué là-dessus ?
11:21Non, on n'a pas encore communiqué. C'est une exclusivité.
11:25Donc, Tour de France et Volta, pour parler des grands tours.
11:29Oui.
11:30On avait vu des belles prestations d'Arnaud Dolly sur le Tour de France 2024.
11:35Donc 2025, on se dit quoi ?
11:37Même s'il n'y a pas forcément un terrain très propice aux sprinteurs ?
11:41Arnaud n'est pas un pur sprinteur.
11:44J'ai envie de dire que plus c'est cabossé, mieux c'est.
11:49Dans une arrivée, encore une fois, je ne parle pas de montagne, bien sûr,
11:53mais une arrivée où les choses ont été faites de manière à ce que ça éclate un peu le peloton.
11:59Donc je pense qu'Arnaud fait partie justement de ces coureurs
12:02qui sont capables de surmonter ces difficultés-là.
12:06Oui, donc forcément, chasseur d'étapes.
12:09On a l'Ener Vandewelt que l'on espère épargner en 2025 de toutes les blessures qu'il a eues,
12:17parce que malgré ça, il a quand même gagné deux courses à étapes cette année,
12:22l'UAE et en Chine, qui sont quand même des courses World Tour.
12:28Donc il fera ses débuts dans le Tour de France.
12:32Pour viser le classement général, je ne sais pas.
12:34Je pense qu'il sera déjà là pour découvrir.
12:36Forcément, des étapes bien ciblées, il aura son mot à dire.
12:40Forcément, quand on est une équipe belge, on parle classique.
12:43C'est quoi l'idée pour les classiques ?
12:46C'est toujours le souhait et l'objectif d'en décrocher une ou une semi-classique.
12:53On a, je pense, un potentiel pour cela.
12:57On n'est pas passé très loin l'an passé sur le Newsblad.
13:03On avait fait de belles choses avec Florian Wermerch, mais c'est vrai qu'il nous quitte aussi.
13:08C'était un petit peu le serpent à deux têtes avec Arnaud sur les classiques.
13:14Là, on va se retrouver un peu orphelin de Florian,
13:21même s'il ne nous a pas du tout servi cette année,
13:24puisqu'il s'était brisé le fémur à sa première course en Espagne au mois de février.
13:29Je vois derrière des Cédric Belens, des Jeno Berknos, des Brent Van den Boer,
13:37qui sont aussi des coureurs qui aiment les classiques,
13:40ou Alex Seghart, qui va aussi passer un cran là-dessus.
13:45On sera présents, de toute façon.
13:50C'est quoi le sentiment, Stéphane ?
13:52Vous vous dites que votre équipe, pour la saison 2025,
13:55et avec les départs qu'il y a eu au sein de vos effectifs,
14:00elle est plus forte ? Pareil ? Moins forte ?
14:03C'est quoi votre sentiment ?
14:05En fait, mon sentiment, c'est le même que comme je disais tout à l'heure,
14:10quand on a fait signer Maxime Van Den Boer au mois de mars.
14:17On n'avait pas ce sentiment d'évolution à ce point.
14:21Je crois qu'il y a forcément une part d'inconnue.
14:24On a vu Jeno Berknos se révéler aussi complètement cette année.
14:29Je pense que lui aussi a pris confiance.
14:32Il a un esprit de leader aussi sur les courses qui lui conviennent.
14:37Il adore les classiques.
14:41Il y aura des révélations, forcément.
14:43En tout cas, l'esprit est le même.
14:46On essaie de jouer au vélo, de se faire plaisir,
14:50préserver l'aspect humain.
14:53Le projet, de toute manière, est complètement tourné vers l'humain.
14:59Encore une fois, c'est un pour tous et tous pour un.
15:05Avec tout le travail qui est en back-office
15:09concernant les aspects de performance et la lecture qu'on peut avoir
15:13sur les objectifs qu'on a et mettre tout ce qu'on a en moyen
15:17pour qu'ils abordent ces objectifs-là dans les meilleures dispositions.
15:23L'humain, ces valeurs dont vous venez de parler,
15:26on a l'impression que le cyclisme s'en détache quelque peu, non ?
15:30Ou c'est juste une impression ?
15:35Après, j'ai toujours conçu le vélo de cette façon-là,
15:39dans le sens où il y a une partie de mécanique,
15:43mais le même coureur,
15:46dans un environnement favorable d'un point de vue mental,
15:50performera bien évidemment beaucoup plus
15:54que le même coureur qui se retrouve dans une équipe
15:58où il ne se sent pas forcément considéré, apprécié,
16:02en tout cas, tout bonnement, pas bien dans sa tête.
16:06Le même coureur va performer à 75-80%,
16:09alors qu'on va peut-être obtenir 110% dans un univers où il est bien.
16:14Et c'est ça qui est le plus important.
16:19Le cyclisme évolue et des visages s'arrêtent,
16:23comme un certain Patrick Lefebvre.
16:26Des hommes s'arrêtent, comme Patrick Lefebvre.
16:29D'autres arrivent, comme Dominique Serriès.
16:32Vous êtes longtemps dans le milieu du vélo.
16:35On connaît, si je peux me permettre, votre tête depuis un petit moment.
16:39Une page se tourne, une autre s'ouvre.
16:43C'est moins bien, c'est mieux, c'est triste de voir partir Patrick Lefebvre.
16:48Qu'est-ce qu'on se dit quand on voit tout ça ?
16:51Ça fait bizarre quand même de ne plus voir Patrick Lefebvre,
16:54PDG de Soudal Quick-Step.
16:56Oui, même si j'ai la conviction qu'il ne va pas disparaître totalement,
17:00parce qu'il reste toujours dans le conseil de surveillance de l'équipe.
17:03Et il sera toujours à même de donner des conseils.
17:06Mais j'ai envie de dire que c'est la vie.
17:09C'est la vie pour tout un chacun.
17:12C'est vrai que Patrick, en Belgique en tout cas,
17:16c'est un monument pendant le cyclisme en général.
17:19Son palmarès est phénoménal.
17:23Son palmarès à travers les coureurs qu'il a eus.
17:28Mais on ne peut pas, entre guillemets, réaliser ce qu'il a fait
17:31sans grande qualité de management.
17:34J'ai envie de dire que ça peut, sur certains points,
17:37être un exemple en tout cas pour beaucoup.
17:40Vous vous entamez votre combien de tièmes à la tête de l'équipe ?
17:45J'entame ma troisième année.
17:48Alors, depuis la troisième année,
17:51est-ce qu'on arrive à ce qu'on veut petit à petit ?
17:54Parce que ça fut compliqué au début.
17:57Est-ce que c'est mieux maintenant ?
18:00Vous arrivez à mettre le train sur les rails, comme on dit ?
18:03Oui, je pense que je ne suis pas tout seul dans cette, entre guillemets,
18:06success story.
18:09Parce qu'on a les résultats qu'on a en étant à 130%,
18:12à 150% de ce qu'on peut faire.
18:15Encore une fois, par rapport aux moyens qui sont limités.
18:18Encore une fois, par rapport aux autres.
18:21Donc, on y arrive.
18:24Après, le métier de manager, je ne connais pas un manager
18:27qui va vous dire que c'est un métier simple.
18:30J'ai l'habitude de dire que quand j'ai qu'un problème par jour,
18:33c'est une petite journée.
18:36Mais voilà, on apprend à vivre avec cela.
18:39On est toujours dans la quête de solutions.
18:42Et bon, ça fonctionne.
18:45D'être d'une équipe belge, c'est vrai que ce n'est pas toujours évident.
18:48Pourquoi ce n'est pas évident ?
18:51On a une presse flamande qui est assez agressive.
18:54On s'en prend plein le nez.
18:57Des fois sans raison.
19:00J'ai un peu de mal à comprendre cela.
19:03Disons qu'ils n'hésitent pas.
19:06Ils ont une forme d'éthique, une déontologie journalistique
19:09qui leur correspond dans le sens où ils n'hésitent pas
19:12à raconter des choses qui viennent d'un quidam
19:15sans que ce soit vérifié.
19:18C'est particulier.
19:21Dans le même pays, on a le côté francophone
19:24qui fonctionne un peu plus à la française.
19:27Ce n'est pas toujours simple
19:30de prendre ces critiques sur le dos.
19:33Ça vous touche personnellement toutes ces critiques
19:36qui sont parfois infondées ?
19:39De moins en moins.
19:43De moins en moins dans le sens où je sais d'où ça vient.
19:46Ce serait de donner parfois trop d'importance
19:49à ce qu'il n'en a pas.
19:52Mais c'était avant moi.
19:55J'ai revu John LeLang au séminaire de l'UCI
19:58il y a quelques temps.
20:01Je ne lui en ai pas touché deux mots.
20:04Lui, c'était exactement la même chose.
20:07Ça a été la même chose avant lui.
20:11On a beaucoup moins de choses comme ça
20:14sur Patrick Lefebvre ou sur Jean-François Broulard
20:17ou les frères Otto.
20:20Pourquoi l'auto ?
20:23Je n'ai pas la réponse.
20:26Mais on fait notre travail
20:29et on s'y emploie pour que tout marche bien.
20:32C'est ça l'axe le plus important pour moi.
20:35Pour conclure, Stéphane,
20:39qu'est-ce qui ferait que le manager général
20:42de l'auto Destiny soit un homme comblé ?
20:45Avant que la saison 2020...
20:48Déjà qu'on puisse conclure
20:51tous les bons contacts qu'on a
20:54pour trouver le deuxième nom
20:57pour l'équipe.
21:00C'est la partie.
21:03Je pense qu'il faut
21:07que la situation économique
21:10n'est pas simple.
21:13On sait qu'on va commencer l'année
21:16avec l'auto seule.
21:19C'est un objectif très important
21:22ne serait-ce que pour aborder l'année 2026
21:25et sous toute vraisemblance
21:28un retour dans le bon tour.
21:31Pour garnir notre effectif,
21:34qu'on ait des armes pour parler
21:37le plus tôt possible
21:40et certainement avant le Tour de France.
21:43C'est ça l'urgence.
21:46Sur le plan sportif,
21:49j'ai envie de dire que chacun passe un cap
21:52et qu'on continue avec cette implication
21:55et cet engagement.
21:58Je leur parle toujours d'engagement
22:01et c'est un mot extrêmement important
22:04par rapport à la conviction
22:07qu'on a à faire un travail
22:10et d'appartenir à une équipe.
22:13Il faut avoir cette fierté
22:16et cette reconnaissance du sponsor.
22:19On doit aimer ce maillot
22:22et cette équipe.
22:25À partir de là, les choses se passent mieux.
22:28Sur le plan sportif,
22:31on a gagné 25 courses cette année.
22:34Je n'ai pas envie de fixer un barème.
22:37On est toujours au-delà des 20.
22:40On a gagné 9 courses dans le World Tour cette année.
22:43L'année passée, c'était 2.
22:46Ça continue à progresser comme ça.
22:49On n'oublie pas de se remettre en question
22:52en permanence.
22:55Le cyclisme est un mouvement perpétuel.
22:58Lorsque nous arrêtons
23:01ou pensons que nous y sommes,
23:04c'est le début de la régression.
23:07C'est l'esprit qui nous anime.
23:10Le vélo n'est pas une science exacte.
23:13Il va falloir faire preuve de résilience par moment
23:16comme on a toujours su faire.
23:19On va appliquer les mêmes consignes.
23:22Le vélo reste le vélo.
23:25Avec son solo de surprise,
23:28bonne ou moins bonne.
23:31Il faut garder cet esprit de conquérant.
23:34Tout va bien se passer.
23:37On aura le deuxième sponsor de la Loto
23:40avant le Tour de France 2025.
23:43C'est ça l'idée ?
23:46Tout à fait.
23:49On y travaille durement.
23:52Merci Stéphane pour cet entretien.
23:55À très vite sur les routes.
23:58Très bien.
24:01Merci.