L’une des choses qui impressionne, lorsqu’on observe le ministre de l’Economie et de l’Aménagement du territoire du Cameroun n’est sans doute pas seulement ses imposantes gandouras ou la noirceur quasi-uniforme de sa mélanine, encore moins le style mécanique du mouvement de ses lèvres, quand vient le moment de prendre la parole. Mais c’est bien, selon de nombreux observateurs de celui qui préside aux destinées du MINEPAT depuis le remaniement du 02 octobre 2018, sa faculté à réciter les principes de la SND30.
Avec une diction proche d’un instituteur, Alamine Ousmane Mey ne fait aucun pas sans sa Stratégie nationale de développement couvrant la période 2020-2030. Un élève assidu, qui a fait de ce document de 214 pages, son principal livre de chevet. Pas une seule phrase sans que la SND30 ne passe et repasse, même quand on s’y attend le moins à l’instar de ce 20 septembre 2023, lors de la session du comité national de pilotage de facilité régionale de stabilisation du bassin du lac Tchad.
Avec une diction proche d’un instituteur, Alamine Ousmane Mey ne fait aucun pas sans sa Stratégie nationale de développement couvrant la période 2020-2030. Un élève assidu, qui a fait de ce document de 214 pages, son principal livre de chevet. Pas une seule phrase sans que la SND30 ne passe et repasse, même quand on s’y attend le moins à l’instar de ce 20 septembre 2023, lors de la session du comité national de pilotage de facilité régionale de stabilisation du bassin du lac Tchad.
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00:00Trônant avec ses éternelles gandouras blanches dans cette immense maison de centre-ville
00:26de Yaoundé, l'une des plus prestigieuses du système gouvernant cambonais, il n'est
00:31pas inutile de se demander si M. Alamine Ousmane Mehi, ministre en charge de l'économie,
00:36de la planification et de l'aménagement du territoire, ne sera pas tenté au cours
00:40des prochaines semaines de remettre tout bonnement sa démission à son premier ministre, Dioun
00:45Goutei. La raison, l'insoutenable humiliation que
00:50vient une fois encore de lui infliger Paul Bia, en procédant de façon tout à fait incompréhensible
00:55à la baisse du budget d'investissement public pour le prochain exercice 2024. Révélation
01:01ahurissante faite par le ministre des Finances en personne lors d'un récent séminaire tenu
01:06à Yaoundé pour la présentation du budget de l'État.
01:10Le chef de l'État a signé une ordonnance en juin, le mois dernier, qui a revu à la
01:20baisse le budget d'investissement public. Il est clair qu'une orientation, une inflexion
01:27doit être faite dans le budget 2024 pour que le budget d'investissement public reprenne
01:33une courbe ascendante. Une baisse du budget d'investissement public
01:40donc. Dans le principe, ébouriffante pour qui
01:46suit minimalement les grandes tendances, les orientations de fond et les discours d'importance
01:52générés par les personnes pourtant en charge de la politique économique du pays, à commencer
01:56par le président de la République en personne. Une sorte de consensus national est perceptible
02:04sur l'objectif de l'émergence. Je crois que nous devons mobiliser toutes nos énergies
02:14au service de cette cause et jeter toutes nos forces dans le combat pour la croissance.
02:21Ainsi, à chaque fois rappeler l'importance d'une politique d'investissement public soutenue
02:31en vue d'obtenir la transformation profonde du pays sur les prochaines années, comme
02:36aime à le rappeler M. Ousmane Mey lui-même, du haut de sa voix aux accents quelque peu
02:40robotiques et à l'évidence, dépourvus de la moindre conviction.
02:44Aujourd'hui, nous sommes en train de parler de la stratégie nationale de développement
02:54SND30. Cette stratégie couvre la période 2020-2030. Elle est structurée autour de
03:02quatre principaux piliers. L'un des principaux est relatif à la transformation économique
03:09de notre pays. Vous voyez qu'en élaborant une stratégie, en définissant bien entendu
03:16les piliers, la mise en œuvre de ces piliers s'exécute autour des stratégies sectorielles.
03:23Mais alors, que de contradictions entre le discours et les faits.
03:28Entre l'année 2019 et 2023, en effet, le budget d'investissement public a baissé
03:39en part relative dans les dépenses publiques, passant de 28% à seulement 18% en 10 ans,
03:45soit une baisse de 10 points correspondant à 308 milliards de francs CFA, alors que
03:49le budget de l'État dans son ensemble s'est accru sur la même période, 2133 milliards
03:55de francs CFA.
03:56Le problème vient si l'État n'est pas affirmatif, si l'État n'assure pas cette
04:07clarté dans ses choix, si lui-même n'est même pas des enveloppes précises en matière
04:13d'investissement qui soit visible, si lui-même ne montre pas les preuves pour ses propres
04:19entreprises.
04:20Un choix plus qu'assumé, clairement à faveur des dépenses improductives qui alimentent
04:32la généreuse corruption des fonctionnaires. Comment établir dès lors un cap politique
04:37clair entre un ministre des Finances qui exige une nécessaire discipline budgétaire
04:41au plan de la programmation des dépenses publiques, et un président apparemment peu
04:45concerné par tout cela, qui poursuit plutôt impertubablement le cap de l'augmentation
04:50des dépenses de consommation.
04:52C'est un problème d'efficacité, c'est un problème de discipline, et nous avons demandé
05:01à tous les séminaristes et notamment aux représentants des différentes administrations,
05:07de prendre acte du fait que les nouveaux investissements, les nouveaux projets ne devraient être lancés
05:13que un, si les anciens sont terminés, et deux, si on a déjà bien maturé ces nouveaux
05:18projets d'investissement pour qu'ils soient inscrits dans le budget. Sinon, ils ne seront
05:22pas inscrits dans le budget.
05:23Où va donc le Cameroun ? Où va ce Cameroun dont, sans fin, Alamé Nusmanmé continue
05:33de parler d'émergence à travers ces fameux documents totémiques, DSEE et maintenant
05:38SND30, auxquels personne ne croit ?
05:40Si nous parlons aujourd'hui d'électricité, c'est parce que dans le cadre de la stratégie
05:57nationale développement SND30 qui vise la transformation structurelle, vous comprendrez
06:01que la production, le relevement du niveau des activités génératrices de revenus ne
06:11peut se faire que si nous avons de l'électricité disponible.
06:15De quoi se parait du moindre optimisme donc ? La tendance générale est à devoir s'inquiéter
06:29des dérives macroéconomiques et de l'irresponsabilité politique qui accompagne cet ensemble dans
06:35un pays où rien ne semble pouvoir indiquer à court terme un redressement des tendances.