Ferdinand NGOH NGOH, Secrétaire général à la Présidence devenu – l’instant d’un voyage à Yagoua et Kousséri le 15 février dernier – à sa façon, homme-dieu. Divinité païenne supposément envoyée par Paul BIYA dans le but de venir réchauffer les cœurs dans ce lointain horizon où chaque saison de ce mois de février porte le sifflement aride du Sahel. Une sorte de voyage initiatique, où ce trapéziste du temps vient jouer les archéologues de son propre destin et effleurer l’interdit, afin de se mesurer aux possibilités du désir, de la tentation qui, inévitablement, monte. La tentation de capturer à son bénéfice propre toutes ces énergies vitales, toutes ces larmes et toutes ces voix, et les transcrire dans la prochaine élection présidentielle sous la forme d’une manifestation d’indiscipline qui, seule, inscrirait sa trajectoire dans une empreinte unique et originale, celle de l’histoire du pays.
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00:00Il n'a pas dédaigné de serrer des mains par dizaines, une à une, comme on sème des promesses,
00:16prenant tout son temps pour cela, partageant volontiers de la conversation, des sourires,
00:21de l'empathie, de l'émotion, de l'attente et quelques fragments de lui-même déposés en
00:26offrande devant ces visages anonymes qui, soudain, deviennent miroirs de lui-même et de son temps.
00:31Il est venu ici, au plus près, de ces gens, les rencontrer, leur parler, les écouter et
00:37surtout faire l'expérience concrète et inédite de ce que cela donne comme frisson que de se
00:42mettre dans la peau d'un candidat, dans la peau de l'élu, du prochain. Dans les chaussures de
00:48celui que Paul Attenganji appelle désormais systématiquement le père de la nation.
01:26Le plaisir vertigineux que cela signifie que de s'y projeter, s'y voir en photo,
01:44objet de danse, de chant, de louange et de célébration. Ce plaisir rare de se sentir
01:50surhomme, investi de tant de magnétisme sur les autres, transfigurateur et transformateur
01:55de toutes les vies, de toutes les impossibilités, de tous les désespoirs. Ce plaisir rare qu'il est
02:01donc venu connaître ici. Lui, Fardinand N'Gongo, secrétaire général à la présidence, devenu
02:15l'instant d'un voyage à Yagwa-Ekuseri, à sa façon homme-dieu. Divinité païenne supposément
02:21envoyée par Paul Biya, dont le but de venir échauffer les cœurs dans ce lointain horizon,
02:25où chaque saison de ce mois de février porte le sifflement aride du Sahel.
02:29Devant ma concession, un enfant ici. Mais aujourd'hui, nous n'avons pas besoin d'un
02:42l'enfant. Et habitants, déjà fait nombreux, école, sainte école première, école maternité, lycée
02:53et centre de santé, centre de vétérinaire, agriculture, dans le village de Kurbi. Il y a
03:0510 000 habitants. Quand on chasse, on doit aller avec. Ici, votre création de parc, nous n'avions
03:16pas besoin de ça. Nous sommes nombreux. On peut aller installer où? Là, on ne sait pas. Parce
03:23que nous sommes très nombreux. Nous pouvons avoir au moins 10 000 habitants. On peut aller
03:29installer où? Nous n'avions pas besoin de Paris. Une sorte de voyage initiatique où ce trapéziste
03:35du temps vient jouer les archéologues de son propre destin et effleurer l'interdit afin de
03:41se mesurer aux possibilités du désir, de la tentation qui inévitablement monte. La tentation
03:46de capturer à son bénéfice propre toutes ses énergies vitales, toutes ses larmes et toutes
03:51ses voix et les transcrire dans la prochaine élection présidentielle sous la forme d'une
03:55manifestation d'indiscipline qui seule a inscrit sa trajectoire dans une empreinte unique et
04:00originale, celle de l'histoire du pays. Nous sommes des Camerounais, tout comme les autres
04:07Camerounais aussi. Voyez, nous sommes tous ici, on a fréquenté. Tous, ce sont des diplômés. Vous
04:13avez dit que la terre ne trahit pas. Voilà, nous avons accepté la terre comme bénéfice. Ça,
04:20c'est le mot clair de notre président Paul Biya. Voilà, nous avons allumé avec la terre. Vous
04:26nous changez encore la version. On quitte une population plus de dix millions. On n'est pas
04:31là pour faire du mal à quelqu'un. On revendique nos droits. Nos parents sont morts ici et nos
04:36grands-parents sont morts ici. Et aujourd'hui, on te dit de quitter comme ça. Mais ça nous plaît pas.
04:42Car pour Claire, a établi dans l'espace public la signature que...
04:46Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure qui peut.
04:51Une signature en forme de défi. Un défi auquel Monsieur Ngongo, mieux que quiconque,
04:59sait pouvoir se mesurer. Lui qui, dans le même temps, sait mieux que quiconque que seule la
05:04force arrête la force, mais aussi ce que cela lui en coûterait de se méprendre sur sa force.