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Avez-vous dejà vu une banque, un énergéticien, un géant de l’immobilier ou toute autre entreprise émanant d’une grande industrie, sans économiste en chef, pour porter la ligne économique, en assurer la cohérence dans tous les compartiments de l’entreprise, analyser les dynamiques économiques exogènes pour s’y préparer, analyser les réussites et les échecs par le prisme de la stratégie économique ? [...]

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00:00Avez-vous déjà vu une banque, un énergéticien, un géant de l'immobilier ou toute autre
00:14entreprise émanant d'une grande industrie, sans économiste en chef, pour porter la ligne
00:19économique, en assurer la cohérence dans tous les compartiments de l'entreprise, analyser
00:25les dynamiques économiques exogènes pour s'y préparer, analyser les réussites et
00:29les échecs par le prisme de la stratégie économique ? Une telle question peut sembler
00:33saugrenue, car personne ne répondrait par l'affirmative. Dans une banque, chez un énergéticien,
00:40dans l'immobilier et dans beaucoup d'autres secteurs d'activité, il serait incongru
00:44de ne pas avoir d'économiste, sous prétexte que tout bon professionnel au sein de l'entreprise
00:51raisonne en économiste, c'est-à-dire analyse les phénomènes économiques pour exercer
00:56convenablement son métier. Dans les entreprises, par une ruse de l'histoire, on m'a l'encontre
01:01déni de l'évidence, et malgré l'émergence de nouvelles fonctions dès qu'une nouvelle
01:05classe de problèmes apparaît, direction de la communication, direction de la qualité,
01:11direction des risques et de l'audit interne, direction des achats, direction du digital,
01:16etc., aucune fonction n'y a en charge de management comme système de relations et
01:21de construction des dynamiques sociales pour en garantir la philosophie, l'actionnabilité
01:27et la cohérence. Ceci est d'autant plus paradoxal que le management se situe ainsi
01:32au cœur de l'économie, dès lors que l'innovation n'est plus simplement descendante, mais
01:38de plus en plus ascendante, innovation provenant des utilisateurs, des collaborateurs, des
01:42partenaires et j'en passe. Le management est devenu fondamental dans une économie
01:48marquée du saut de la révolution technologique, par l'intensification et l'accélération
01:53d'une concurrence polyforme et le droit d'ingérence de l'opinion publique quant
01:57aux impacts sociaux, sociétaux et environnementaux des entreprises.
02:01Or, on continue, malgré des discours enflammés sur le management et sa place dans les entreprises,
02:07à faire comme si tout le monde dans l'entreprise était responsable de la doctrine managériale,
02:12de sa cohérence d'ensemble, de la réceptivité sociale. Si tout le monde n'est responsable,
02:17personne n'est responsable, c'est de la dialectique élémentaire.
02:20Aujourd'hui, il y a donc d'une part la nécessité d'incarner la doctrine managériale
02:26et de s'assurer de l'alignement des démarches managériales sur les besoins de transformation,
02:31et d'autre part l'obligation de garantir la réceptivité sociale et de lutter contre
02:36le millefeuille prescriptif. Ces rôles doivent être dévolus à un acteur bien identifié,
02:42le managementiste. Ce dernier aura pour objectif d'incarner la doctrine managériale et de
02:48s'assurer de l'alignement des démarches managériales sur les besoins de transformation.
02:52Il s'agit d'asseoir une doctrine managériale coopérative, miroir et régulateur des processus
02:58formels de coordination, ce qui ne se fait pas tout seul. Le managementiste sera ainsi
03:04le garant et le chef d'orchestre. Garantir la réceptivité sociale, c'est-à-dire
03:10rompre avec le millefeuille prescriptif pour désartefactualiser l'autorité et le pouvoir.
03:15Le managementiste sera ainsi le gardien de l'esprit du corps social et le garant de ce
03:21qui fait relation entre les hommes, de ce qui ne s'objective ni dans un outil,
03:26ni dans le calcul, ni dans une formule. C'est le Simon social implicite, l'âme du « nous ».
03:32Ainsi, son rôle ne se confond pas avec le rôle de manager. Il est le garant de la réceptivité
03:39sociale, et dans cette optique, il mobilise et met à disposition l'ensemble des moyens
03:44nécessaires pour faire émerger les conditions de possibilité de la coopération.
03:48Le managementiste sera un partenaire important des porteurs de projets de transformation.
03:54Son action passera, si nécessaire, par une remise en question de toute prescription,
03:58procédure, règle, pouvant empêcher les individus et les collectifs de travail de
04:04dialoguer efficacement avec le réel du travail. Appuyé par un management non plus
04:08omnipotent ou omniscient, mais qui assure un soutien effectif aux équipes en jouant
04:13son rôle d'arbitre autant que nécessaire. En attendant une véritable transformation
04:19des directions des ressources humaines, de gardienne des ressources à acteur
04:23garantissant les conditions réelles de coopération dans l'organisation, le sacerdoce du managementiste
04:29sera d'aider à ancrer les systèmes de management de l'entreprise dans le réel du travail,
04:34en veillant à leur caractère coopératif et à leur soutenabilité dans l'espace et dans le temps.

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