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00:008h moins le quart en ce mardi 10 décembre, Yann Lastenette, une question que vont devenir
00:09les 270 salariés de l'usine Valeo de l'Assuse.
00:12Deux semaines après l'annonce de la fermeture du site Sartois, les négociations sur les
00:16conditions de départ des employés débutent aujourd'hui.
00:19Elles vont durer quatre mois.
00:21Bonjour Stéphane Martineau.
00:22Bonjour monsieur.
00:23Vous êtes secrétaire départementale force ouvrière de la métallurgie.
00:27Vous vous êtes rendu plusieurs fois sur le site de l'usine de Valeo ces derniers
00:33mois pour manifester, pour soutenir ses salariés.
00:35Dans quel état d'esprit se trouvent aujourd'hui les employés de Valeo, on le disait, à peu
00:40moins de quinze jours après l'annonce de la fermeture ?
00:42Choqués, réellement choqués.
00:47Depuis l'annonce de la fermeture, les larmes ont coulé et couleront jusqu'à la fin du
00:51processus.
00:53Les salariés demandent aux élus force ouvrière de négocier le licenciement pour partir avec
00:58le maximum.
00:59Maintenant, vu que l'annonce est faite.
01:01Est-ce que certains veulent être reclassés ? Parce que c'est aussi une solution.
01:06Valeo a dit qu'il y aura possibilité de poursuivre l'aventure Valeo dans d'autres sites.
01:11C'est une possibilité.
01:15Valeo a beaucoup de sites.
01:17Maintenant, on sait que les mobilités, par rapport à cette génération-là, vont être
01:22compliquées.
01:23Il y a toujours des possibilités de reclassement, mais la moyenne d'âge élevée sur le site
01:27fait que ça va être compliqué de reclasser les gens.
01:30Ce sont des salariés qui travaillaient depuis longtemps chez Valeo, à la SUZ ?
01:35C'est une entreprise qui a été installée depuis 1985.
01:37Lors de la grève du 21 octobre, j'ai vu beaucoup de croix posées sur les grilles.
01:41Il y avait marqué des 25, 30, 35 ans d'ancienneté.
01:44Des gens qui ont entre 45 et 58 ans maintenant.
01:49On sait qu'à partir de 55 ans, retrouver un emploi, c'est compliqué.
01:55Encore plus maintenant, vu la conjoncture du marché qui se tend sur tous les périmètres.
01:59Parmi les sites de Valeo, assez proche de la SUZ, il y a celui de Sablé.
02:05Pourtant, pourquoi ce n'est pas si simple que ça de reclasser une partie des salariés
02:10du côté du site à Sablé ?
02:12En fait, ils ne sont pas sur la même branche de travail.
02:15Ils ne font pas les mêmes produits.
02:16À la SUZ, ils faisaient tout ce qui était refroidissement, refroidissement de batterie
02:22électrique.
02:23Ils travaillaient pour BM, c'était l'Antis.
02:25Et à Sablé, ils sont sur les cartes électroniques.
02:28Ils travaillent en salle blanche.
02:30Ce n'est pas du tout les mêmes cadences.
02:32Ce n'est pas du tout le même type de métier.
02:35Toujours pareil, oui Sablé, mais est-ce que le profil des gens conviendra aux postes qui
02:44sont demandés là-bas ?
02:45Ce ne sont pas forcément les mêmes compétences.
02:477h47, notre invité ce matin sur France Bleu Men est Stéphane Martineau, secrétaire départemental
02:52force ouvrière de la Métallurgie.
02:53Je le disais tout à l'heure, les négociations sur les conditions de départ des employés
02:58débutent aujourd'hui.
02:59Qu'est-ce qui va se passer concrètement pendant ces quatre mois ?
03:03Eh bien, ça a commencé hier, les élus UFO étaient à Paris pour négocier à l'accord
03:09de méthode.
03:10L'accord de méthode, c'est ce qui cadre toutes les possibilités, les reclassements,
03:17les accès à la formation, les indemnisations, parce que bien sûr, il y a ça qui rentre
03:23en compte aussi.
03:24Les salariés vont demander une prime de compensation pour donner du concret financièrement.
03:29Après, ce qui est un petit peu dommage, c'est qu'il y a un levier qui a été perdu,
03:36c'est le levier de la grève, puisque suite à la grève du 21 octobre, les organisations
03:45syndicales CFDT et CFSCGC ont signé un accord qui s'appelle prime de continuité d'activité,
03:51qui octroie 3 000 euros de primes étalées de décembre à janvier, donc en gros sous
03:56condition de présence, donc en gros sous condition de ne pas faire grève.
04:00Donc là, cette prime, les salariés grévistes n'y ont pas le droit, c'est ce que vous
04:05dites ?
04:06Les salariés, oui, si jamais ils font plus de 3 ou 4 jours de grève, ils n'y auraient
04:10pas le droit.
04:11En plus, c'est vraiment à destination des productifs, puisque les improductifs, tous
04:15les services supports, sur les 3 000 euros, n'auraient le droit qu'à 500 euros annuels.
04:20Donc c'est bien pour bloquer les mouvements de revendication de grève, cet accord.
04:27On rappelle que l'usine est toujours ouverte, qu'elle va fermer courant 2025, on n'a pas
04:31une date arrêtée en plus, c'est ça aussi qui est dur psychologiquement on imagine pour
04:35les salariés ?
04:36Après le choc de l'annonce, maintenant c'est le flou total en termes de planning.
04:43On a l'impression que Valeo veut aller assez vite pour éviter d'être trop sous le feu
04:49médiatique.
04:50A savoir que Valeo, de par les quelques années qui viennent de passer, a déjà fait pas
04:54mal de plans de restructuration, qui sont un peu passés sous le radar.
04:59Après ce que j'ai compris, hier j'ai échangé avec le représentant Elie Gauthier, force
05:05ouvrière du site, et que Valeo voulait déjà accélérer un peu le planning pour passer
05:12sous les feux médiatiques.
05:13C'est un peu raté cette fois-ci, le secteur automobile, Stéphane Martineau, traverse
05:19une crise importante.
05:20Est-ce que vous craignez, et c'est un acteur important aussi des Pays de la Loire et de
05:23la Seine, est-ce que vous craignez prochainement d'autres fermetures d'usines ou de sites ?
05:27On peut s'en inquiéter, oui.
05:31On peut s'en inquiéter parce qu'on a quand même beaucoup de sites industriels qui sont
05:34sur des semaines incomplètes, des temps partiels, des activités partielles.
05:41On a Buysard, chez Classe ça marche pas super bien non plus.
05:46Si ça perdurait trop longtemps, oui je pense qu'on pourrait s'en inquiéter.
05:52On a vu dans l'Est qu'il y a des fermetures de sites qui ont été faites avec une rapidité
05:56extrême.
05:57Si jamais les entreprises n'ont pas les reins solides financièrement, en plus, la complication
06:03c'est qu'en ce moment les entreprises sont obligées aussi de rembourser les prêts garantis
06:07par l'Etat.
06:08Vu la situation économique avec les prêts garantis par l'Etat, je pense que c'est très
06:13très compliqué pour les patrons en ce moment.

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