Un milliard d'euros de dividendes pour les actionnaires d'un côté et 2.389 emplois menacés de l'autre : la galaxie Mulliez, qui détient Auchan, était dans le viseur de la CGT lors d'une action syndicale menée au magasin de Fontenay-sous-Bois.
La CGT a organisé un rassemblement ce mercredi 4 novembre, dans le magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne. Environ 200 militants ont réalisé une déambulation et bloqué l'accès à l'hypermarché, avant une prise de parole de la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet, et de plusieurs parlementaires de partis de gauche, dont le député communiste Stéphane Peu.
Amar Lagha, de la fédération CGT Commerce et Services, a présenté un texte de loi, adressé à tous les parlementaires « sauf ceux d'extrême droite », visant à « mieux anticiper les procédures collectives, empêcher les licenciements de masse, responsabiliser les entreprises et tracer et conditionner les aides publiques ». « Comment peut-on cautionner que Decathlon, enseigne du groupe, puisse verser une somme pharaonique d'un milliard de dividendes et qu'Auchan, enseigne du même groupe, puisse massacrer la vie de milliers de personnes en supprimant 2.400 emplois ? », a martelé le syndicaliste.
L'empire Mulliez n'est pas un groupe à proprement parler, plutôt une galaxie d'entreprises toutes contrôlées par les membres de l'Association familiale Mulliez (AFM), parmi lesquelles Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger ou encore Norauto. Le président de l'enseigne d'articles de sport Decathlon, Fabien Derville, a justifié le versement par cette société d'un milliard d'euros de dividendes à la famille Mulliez, en soulignant, dans un entretien paru mercredi dans La Voix du Nord, que l'objectif était « un usage plus créateur de valeur, pas de richesse », tout en reconnaissant que « le momentum n'était pas idéal au niveau médiatique ». Les salariés licenciés apprécieront cette erreur de timing...
Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a aussi fait le déplacement au magasin de Fontenay-sous-Bois. La responsable syndicale a rappelé l’urgence d’un moratoire en France afin de stopper la vague de plans sociaux qui y sévit.
La CFDT Decathlon, « sous le choc », a estimé pour sa part, que cette somme est « hors-sol » au vu de résultats non atteints par l'entreprise. Elle « appelle les 20.000 salariés de l'enseigne à se mobiliser et à faire grève samedi dans les magasins ». L'annonce sur ces dividendes intervient quelques semaines après celle du vaste plan de suppressions de postes prévu chez Auchan. Un total de 2.389 emplois y sont menacés.
Les syndicats s'interrogent en outre sur le bien-fondé de certaines aides publiques à destination des entreprises, la CFDT appelant à la création d'une commission d'enquête « afin de pouvoir réellement comprendre à quoi l'argent public a été utilisé » par les différentes enseignes de l'AFM. Tancé par le Premier ministre Michel Barnier, qui disait vouloir « savoir » ce qu'Auchan et un autre groupe pr
La CGT a organisé un rassemblement ce mercredi 4 novembre, dans le magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne. Environ 200 militants ont réalisé une déambulation et bloqué l'accès à l'hypermarché, avant une prise de parole de la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet, et de plusieurs parlementaires de partis de gauche, dont le député communiste Stéphane Peu.
Amar Lagha, de la fédération CGT Commerce et Services, a présenté un texte de loi, adressé à tous les parlementaires « sauf ceux d'extrême droite », visant à « mieux anticiper les procédures collectives, empêcher les licenciements de masse, responsabiliser les entreprises et tracer et conditionner les aides publiques ». « Comment peut-on cautionner que Decathlon, enseigne du groupe, puisse verser une somme pharaonique d'un milliard de dividendes et qu'Auchan, enseigne du même groupe, puisse massacrer la vie de milliers de personnes en supprimant 2.400 emplois ? », a martelé le syndicaliste.
L'empire Mulliez n'est pas un groupe à proprement parler, plutôt une galaxie d'entreprises toutes contrôlées par les membres de l'Association familiale Mulliez (AFM), parmi lesquelles Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger ou encore Norauto. Le président de l'enseigne d'articles de sport Decathlon, Fabien Derville, a justifié le versement par cette société d'un milliard d'euros de dividendes à la famille Mulliez, en soulignant, dans un entretien paru mercredi dans La Voix du Nord, que l'objectif était « un usage plus créateur de valeur, pas de richesse », tout en reconnaissant que « le momentum n'était pas idéal au niveau médiatique ». Les salariés licenciés apprécieront cette erreur de timing...
Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a aussi fait le déplacement au magasin de Fontenay-sous-Bois. La responsable syndicale a rappelé l’urgence d’un moratoire en France afin de stopper la vague de plans sociaux qui y sévit.
La CFDT Decathlon, « sous le choc », a estimé pour sa part, que cette somme est « hors-sol » au vu de résultats non atteints par l'entreprise. Elle « appelle les 20.000 salariés de l'enseigne à se mobiliser et à faire grève samedi dans les magasins ». L'annonce sur ces dividendes intervient quelques semaines après celle du vaste plan de suppressions de postes prévu chez Auchan. Un total de 2.389 emplois y sont menacés.
Les syndicats s'interrogent en outre sur le bien-fondé de certaines aides publiques à destination des entreprises, la CFDT appelant à la création d'une commission d'enquête « afin de pouvoir réellement comprendre à quoi l'argent public a été utilisé » par les différentes enseignes de l'AFM. Tancé par le Premier ministre Michel Barnier, qui disait vouloir « savoir » ce qu'Auchan et un autre groupe pr
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00:00Quand Auchan est obligé de verser plus d'un milliard de dividendes,
00:03c'est-à-dire le groupe se porte très bien, c'est un choix politique.
00:06Tous ces grands groupes qui ont un licencié se sont tous gavés.
00:09Par contre nous, on risque le chômage et après on va nous mettre dans des casques.
00:12C'est les chômeurs qui ne créent pas de la richesse dans ce pays.
00:14Alors les salariés, ne nous regardez pas.
00:17Prochain annulaire vous serez concernés.
00:19Le prochain magasin c'est le vôtre.
00:21Le prochain plan social vous serez concernés.
00:24Si vous votez pas ce sera trop tard.
00:26Moi j'ai 28 ans de boîte, je gagne 1200 euros.
00:28Donc aujourd'hui je pense que je me sens légitime d'être au frot.
00:32Avant la politique Auchan c'était respecter, considérer, accompagner.
00:37C'est tout le contraire aujourd'hui.
00:38Toutes ces valeurs-là elles ont disparu.
00:40Ils nous ont rien expliqué, rien du tout.
00:42Et c'est pour ça qu'on s'insurge d'ailleurs.
00:43À un moment donné il faut que ça s'arrête.
00:45Parce que je vous dis réellement,
00:46on subit chaque jour que Dieu fait de la répression.
00:52On nous fait la misère.
00:55Aujourd'hui on est réunis à Fontenay,
00:57qui est le trait d'union à l'action qui avait été menée sur Clermont-Ferrand,
01:01pour dénoncer des PSE profondément injustes, non justifiés.
01:04Quand on demande de passer les turbulences parce que le groupe va mal,
01:07il y a toujours eu une série de coudes
01:09qui a permis de démontrer que la fidélité au nom de l'entreprise,
01:12c'est l'ADN que l'entreprise essaye de donner,
01:15un certain paternalisme et de proximité.
01:17Donc il y avait une croyance sur les stratégies de l'entreprise
01:20qui malheureusement a eu une difficulté à muter,
01:22à toujours regarder les trains passer sans jamais le monter dedans.
01:24La seule variable d'ajustement c'est les frais de personnel.
01:27Parce qu'au nom de la rentabilité,
01:29on ne remet pas en cause les choix stratégiques d'entreprise,
01:31on vient juste trouver la solution et le curatif,
01:34c'est de dire qu'on est obligé de s'alléger au niveau des frais de personnel,
01:37parce que c'est la seule solution, le seul volant d'action.
01:39Pour l'honneur des travailleurs et pour un monde meilleur,
01:43même si Auchan ne veut pas, nous on est là.
01:46Nous avons cette semaine déposé une proposition de loi,
01:49déposée par les députés communistes,
01:51pour interdire les licenciements boursiers,
01:53pour qu'il ne soit plus possible dans ce pays
01:55d'engranger des profits,
01:58de rémunérer, voire d'augmenter la rémunération des actionnaires,
02:02et en même temps de licencier et de mettre à la rue des personnes.
02:05Ça devrait être moralement impossible,
02:08mais comme il n'y a plus de morale
02:10chez un certain nombre de capitalistes et d'actionnaires,
02:14nous demandons que la loi fixe les bornes.
02:17C'est le sens de notre proposition.
02:18Un moratoire sur le licenciement, ça veut dire
02:21forcer à ce que l'inspection du travail
02:24ne valide aucun plan de licenciement
02:26quand il y a des dividendes de distribué.
02:29Un moratoire sur le licenciement,
02:31ça veut dire mettre en place un remboursement systématique
02:34des aides publiques,
02:35et la grande distribution, et notamment Auchan,
02:38a été parmi les premiers bénéficiaires des aides publiques,
02:41et aujourd'hui ce sont les premiers à licencier.
02:44Il faut arrêter de se moquer du monde.
02:47Je travaille depuis 34 ans au Auchan,
02:50et ce n'est plus ce que ça a été.
02:53L'humain qui existait il y a 34 ans
02:55n'existe plus avec la direction générale actuelle.
02:58Maintenant, c'est les financiers qui décident tout,
03:01et ce n'est pas normal avec un milliard
03:04qui est déjà rentré dans leur poche,
03:07plus 500 millions en aides publiques,
03:09et 2400 emplois.
03:12Aucun mathématicien ne peut comprendre cette équation.
03:23Sous-titrage Société Radio-Canada