• il y a 3 ans
La direction de la Fonderie de Bretagne (groupe Renault) a saisi le tribunal de Lorient, ce mardi 1er juin, afin d'ordonner la levée du blocage du site occupé depuis le 27 avril avril par des grévistes opposés à la cession de leur usine.

"Il y a un blocage total des entrées et sortie du site qui ne permet ni le passage des véhicules, ni le passage des personnes", a affirmé Me Yasmine Tarasewicz, avocate de la Fonderie de Bretagne (FDB), filiale de Renault, dénonçant "un exercice abusif du droit de grève".
Elle demande au tribunal "d'ordonner la levée de ces entraves, au besoin sous astreinte et avec le concours de la force publique".

"Un blocage qui n'en est pas un, on l'a fait constater par un huissier et tout le monde rentre sur le site", a souligné Maël Le Goff, délégué syndical CGT du site.

Une décision attendue jeudi 3 juin à 14H00.
L'usine est occupée depuis six semaines par plus de 150 salariés grévistes. Ils exigent le maintien de leur usine dans le groupe Renault et le retour à Caudan (Morbihan) de volumes de production délocalisés à l'étranger.

Renault a annoncé le 11 mars la mise en vente de l'usine afin de "garantir un avenir au site et d'y pérenniser les emplois". "Renault n'a plus les moyens, dans le contexte actuel, de subventionner cette entreprise" grevée par de "lourdes pertes", a déclaré à l'audience Me Tarasewicz.

Deux délégués CGT, ainsi que le syndicat, assignés en référé
Renault "essaie d'obtenir une décision de justice pour faire cesser un mouvement parfaitement cadré mais que l'employeur n'apprécie pas", a dénoncé Laurent Jeffroy, avocat des salariés.

"Le site est accessible aujourd'hui", a-t-il affirmé, soulignant que la direction ne donnait pas d'exemple "d'un seul salarié non gréviste qui se serait présenté à son poste de travail et aurait été refoulé".
"Une grève, ça gêne la production, ça dérange et c'est justement l'objectif du procédé", a estimé Me Jeffroy, rappelant qu'il s'agissait d'un "droit constitutionnel".

Une médiation.
"S'ils veulent venir travailler, qu'ils viennent mais ils ne savent pas faire tourner l'usine sans nous", a lancé après l'audience Maël Le Goff, secrétaire CGT de la FDB. Plusieurs dizaines de salariés s'étaient rassemblés devant le tribunal.
Une caisse de solidarité a récolté 58.000 euros en faveur des grévistes, selon le syndicat.

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