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Les salariés pugnaces du sous-traitant de Stellantis se sont réunis ce mercredi devant le tribunal administratif de Montreuil pour s’opposer à la liquidation judiciaire de leur usine. Ils entendent mener des actions devant les tribunaux pour casser le « PSE ».

La scène est fugace. En une poignée de secondes seulement, une trentaine d’hommes, vêtus pour certains de chasubles de la CGT, passent le sas du tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis). « Qui veut y aller aussi ? On a le droit d’en ramener une quarantaine maximum », lâche un homme barbu près du long bâtiment gris.

Ce mardi 2 octobre est une date vitale pour les ouvriers de l’usine MA France, propriété du groupe italien CLN, d’Aulnay-sous-Bois. Accompagné de ses trois avocats, le groupe des salariés participe à sa première audience pour tenter de casser le « plan de sauvegarde de l’emploi » acté le 13 mai par le tribunal de commerce de Bobigny. Car le sous-traitant de Stellantis souhaite délocaliser sa production en Turquie.

Comme lui, ils sont un peu plus d’une centaine à s’être rassemblés, à l’appel de la CGT 93, devant le tribunal de Montreuil pour soutenir la lutte des employés de MA France. De fait, depuis le mardi 16 avril, près d’une centaine de salariés de l’entreprise anciennement appelée Magnetto ont cessé l’assemblage des pièces automobiles et ont démarré une occupation sur le site d’Aulnay-sous-Bois.

Devant le bâtiment juridique de Montreuil, malgré le crachin, les prises de parole s’enchaînent. « L’enjeu de cette contestation est de pouvoir augmenter les indemnités de départ pour les travailleurs. Mais également de pouvoir pointer la responsabilité sociale de Stellantis et CLN », alerte Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale CGT 93, en dessous d’un barnum.

Les modalités du PSE sont en effet vivement décriées. Selon Adel Zorgui, représentant CGT de MA France, la direction leur aurait proposé un montant de 15 000 euros de primes supralégales, une somme « ridicule » au regard de l’ancienneté et des compétences des travailleurs.

Les salariés en lutte vendront d’ailleurs chèrement leur peau. Plusieurs échéances sont à venir : le 9 octobre, un débat aura lieu sur le site occupé à Aulnay-sous-Bois pour discuter « des alternatives à la fermeture de l’usine » mais aussi de « la conditionnalité des aides aux entreprises qui organisent des plans sociaux », explique Aziz Bouabdellah, secrétaire fédéral de la FTM-CGT.

Mais la date à retenir est le 17 octobre, précise le syndicaliste : « À l’occasion du Mondial de l’automobile, nous appelons tous les salariés de l’automobile et sympathisants à se joindre à nous et se mettre en grève devant le Mondial (Paris porte de Versailles) à 11 h 30. »

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Transcription
00:00Si le PC les cassent aujourd'hui, ça peut rediscuter.
00:04Parce que moyenne d'âge de 50 ans,
00:06je pense que si on cherche le boulot aujourd'hui, on ne le trouvera pas.
00:21La moyenne d'âge chez nous, c'est 50 ans.
00:23On n'est pas des casseurs de trucs,
00:27on est des gens qui travaillent.
00:29On est là pour maintenir notre métier, savoir faire français.
00:34C'est ça qu'on est en train de perdre aujourd'hui.
00:36Notre production va en Turquie.
00:39Et quatre coins du monde, ça fait mal.
00:43Ça nous fait mal au cœur.
00:45Aujourd'hui, CLN et Stylentis, ils ont proposé 15 000 euros.
01:01Il y a 84 salariés qui ont signé cet accord.
01:04À condition de ne pas attaquer ni Stylentis, ni CLN, ni l'équidateur lui-même.
01:09Pour moi, c'est une insulte les 15 000 euros.
01:1230 ans et 40 ans de travail chez AmaFrance.
01:22Ça entraîne déjà une conséquence importante pour les salariés.
01:26C'est que ça ouvre droit à six mois de salaire.
01:29C'est déjà une conséquence importante.
01:31Ça remet les choses en question.
01:33Ça remet les choses en question de manière plus large.
01:36Quand on sait ce qu'est le groupe Stylentis,
01:39ce qu'est le groupe CLN,
01:41on peut se poser la question de savoir si cette entreprise devait être liquidée.
01:53On croyait au début, redressement.
01:55En fait, c'est liquidation.
01:58On était sous le choc.
02:00On était tous choqués.
02:02Normalement, ça se prépare, un truc comme ça.
02:04Mais là, c'était du jour au lendemain.
02:07Donc là, tout le monde est dégoûté.
02:09Tout le monde est triste.
02:11Il y en a, ils ne vivent pas bien la situation.
02:15On s'organise comme on peut maintenant.
02:18Depuis le 16 avril, ça fait plus de 160 jours qu'on est sur le piqué de grève.
02:25Et qu'on ne lâchera pas d'ailleurs.
02:27Tant qu'on n'aura pas obtenu gain de cause.
02:37On a réussi à les bloquer, à les faire partir.
02:39Ils sont revenus à deux reprises.
02:41Toujours pour les mêmes raisons.
02:43Et jusqu'à maintenant, on ne lâche rien.
02:44On est déterminés.
02:45On va aller au bout.
02:46On ne les laissera rien prendre.
02:47C'est à nous les machines aujourd'hui.
02:49Et tant qu'il n'y a pas d'accord,
02:51tant qu'il n'y a pas un vrai PSE digne de ce nom,
02:55avec des reclassements, avec des formations,
02:57avec des indemnités convenables,
02:59on ne laissera rien partir.
03:01Aujourd'hui, Carlos Tavares, c'est 100 000 euros par jour, les camarades.
03:04Quand on a été liquidé, ou quand on est en train de se faire liquider,
03:08il faut jouer toutes les balles, comme au tennis.
03:10La principale balle, encore une fois,
03:12c'est le rapport de force, c'est la mobilisation,
03:15c'est le fait de sortir de l'usine
03:17et s'adresser aux autres travailleurs
03:19qui sont soit sous le coup d'une menace de fermeture
03:22ou qui vont l'être de toute façon.
03:24Et puis il y a aussi le terrain juridique,
03:27bien sûr qu'il ne faut pas le laisser tomber.
03:29Il faut le prendre en compte.
03:30Ça fait partie de la bagarre.
03:31On n'a pas dans ce pays qu'il y ait un gros coup de colère,
03:35une grosse explosion sociale
03:37pour taper du poing sur la table
03:39et remettre les poings sur les îles
03:41et remettre les choses dans l'ordre.

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