Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le gouvernement de Michel Barnier qui risque de tomber, la crise de régime qui menace et un président sous pression.
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00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, à l'actualité ce matin, c'est bien sûr encore la politique, à quoi sommes-nous en train d'assister ?
00:08Écoutez, il y a plusieurs façons de voir les choses, Dimitri. Pour les échos, c'est juste un retour à la case départ pour Emmanuel Macron, c'est le gros titre de Une.
00:16Macron, sous pression, prépare l'après Barnier, annonce aussi le Figaro, parce que donc vos journaux ressortent les boules de cristal, les tarots et le mar de café.
00:25Alors, si l'identité du successeur de Michel Barnier vous intéresse, sachez que parmi les noms qui reviennent le plus souvent, vous lirez ceux de Sébastien Lecornu, François Bayrou, Bernard Cazeneuve ou Jean Castex,
00:36mais à la différence de ce qui s'est passé l'été dernier, on devrait être fixé rapidement, avant même samedi.
00:42Ah tiens, pourquoi cela ?
00:43Et bien parce que sinon, on bascule dans autre chose, un truc que l'opinion a parfaitement identifié, la crise de régime, c'est le gros titre du quotidien libéral.
00:52La crise de régime, explique l'ancien député Gilles Legendre dans ses colonnes, c'est quand la gouvernance du pays est bloquée et quand le seul moyen d'y remédier est non conventionnel.
01:02Cela peut être la fondation d'une nouvelle république, comme en 1958, ou la démission du président de la République.
01:08Nous n'y sommes pas, se dépêche d'ajouter cet ancien proche de Macron, mais une succession de gouvernements impuissants, un choc financier ou une crise sociale pourraient la rendre inéluctable,
01:19tout comme une nouvelle dissolution, si elle ne devait pas dégager une majorité absolue.
01:25Alors cette crise de régime, est-ce qu'il faut la redouter ?
01:28En tout cas, dans les milieux patronaux, on est très très inquiets.
01:32Ça y est, le bordel commence, résume l'un d'eux dans un excellent papier que signent Louis Darbon et Yvan Le Tessier dans le Figaro Économie.
01:40Ils ont recueilli une multitude de confidences de grands et moyens patrons, aucun ne se réjouit de l'abandon du budget,
01:46même pas les très gros qui échappent pourtant, du coup, à une surtaxe de plusieurs centaines de millions.
01:51La seule voix divergente ce matin, et qui ne diverge pas tant que ça en fait, c'est celle de Nicolas Béthoud, le patron de l'opinion,
01:58qui prend la plume pour écrire un édito qui fera date.
02:02Que dit-il ?
02:03Vite, la crise !
02:05Comment ?
02:06Vite, la crise !
02:07Au point de dérèglement où on en est arrivé, puisque plus rien ne semble arrêter les responsables de cette dégringolade,
02:14il reste à espérer qu'arrive la crise, écrit-il, la vraie, celle qui fera prendre conscience aux Français
02:21qu'aucun des scénarios envisagés aujourd'hui ne suffira pour redresser le pays.
02:26Oui, qu'on en finisse avec le déni français, parce que les marchés, malgré leur apparence indolente,
02:32finiront par se retourner et eux qui assument le train de vie de notre modèle social, nous le feront payer.
02:39Alors oui, le piège de la dette se refermera sur nous et rien de ce qui a été proposé jusqu'à présent
02:44ne permettra d'en écarter les mâchoires.
02:47La crise, vite, parce que même si c'est brutal et au-delà d'imaginable,
02:51c'est le seul moyen d'un possible rebond, explique-t-il en substance.
02:56Lisez cet édito de Nicolas Béthoud dans l'opinion.
02:58Et puis juste ensuite, ne loupez pas l'interview de Boalam Sansal dans le JD News,
03:02c'est sa dernière d'hommes libres avant son arrestation par les nervis algériens.
03:08Et cet écrivain qui nous aime et qui nous connaît bien a aussi des choses douloureuses à dire aux français.
03:14La France est submergée par la peur, déclare l'écrivain à François-Xavier Froland.
03:18L'auto-flagellation et le wokisme sont des actes d'auto-mutilation symbolique.
03:26Ils expriment l'expiation, la soumission, la préparation au suicide libérateur.
03:32Revenons sur notre perte d'influence.
03:33Ils estiment que la solution est que la France se redimensionne à la baisse.
03:38Le monde des grands n'est plus pour elle, conclut-il sombrement.
03:42Bon, et puis zut, on va quand même terminer par quelque chose de grand ce matin.
03:54Voilà, alors si je vous fais écouter le Boléro de Ravel,
03:56c'est qu'une grande exposition consacrée à ce morceau,
03:59probablement le plus populaire du répertoire français,
04:02vient d'ouvrir à la Philharmonie de Paris,
04:05prélude au 150e anniversaire de Ravel que nous célébrerons l'an prochain.
04:09La croix lui consacre une pleine page.
04:11Ce Boléro a été écrit en 1928, Ravel l'estimait sans intérêt,
04:17crie Emmanuel Giuliani.
04:18Et pourtant, tout Ravel est là.
04:21L'amour du rythme, la fascination pour le monde,
04:24de la mécanique et des usines, le génie orchestral,
04:27une forme d'insolence enfantine.
04:30Enfin, et peut-être surtout, d'aucuns y entendront,
04:33une forme d'éternelle renaissance de l'esprit français.
04:43Mais quelle fin, Tony Truante, pour la revue de presse d'Olivier Delagarde.
04:46Merci beaucoup, Olivier.
04:47Ça claque, hein ?
04:48Ah oui, oui.
04:49Ça marche bien.
04:50C'est fait pour.
04:51Mais créateur contrarié, Ravel, de ne pas avoir aimé son Boléro,
04:55qui lui vaut la gloire éternelle et la postérité,
04:58c'est étonnant, quand même.
04:59Étonnant.
05:00Comme quoi, parfois, les auteurs manquent de lucidité sur leurs propres œuvres.
05:03C'est étonnant.