• l’année dernière
En cas de 49.3 sur le budget de la sécurité sociale, une motion de censure pourrait être votée à l'Assemblée nationale dès le mercredi 4 décembre. Le calendrier d'une éventuelle chute de Michel Barnier dépend essentiellement du comportement du RN, qui pourrait retarder l'échéance au vendredi 20 décembre.

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Transcription
00:00L'invité du jour qui est député Rassemblement National de la Somme et qui est sur le point de s'installer sur ce plateau.
00:09Bonsoir Jean-Philippe Tanguy.
00:10Bonsoir Monsieur Duhamel.
00:11Merci d'être avec nous ce soir et d'avoir fait l'aller-retour puisque vous êtes en séance en ce moment-même,
00:18puisqu'il y a la niche parlementaire, la France Insoumise, on en parlera dans cet entretien.
00:23Juste avant, évidemment, les concessions de Michel Barnier qui a donc décidé de renoncer à augmenter les taxes sur l'électricité.
00:30Ça veut dire que les prix baisseront de 14% alors qu'ils devaient baisser de 9%.
00:34Dans une interview au Figaro, il annonce également une diminution sensible du panier de soins de l'aide médicale d'État réformée l'année prochaine
00:42pour, je cite, éviter les abus et les détournements.
00:45Un projet de loi sur la proportionnelle qui est également annoncé au printemps.
00:48Question très simple Jean-Philippe Tanguy, est-ce que, par conséquent, vous renoncez à voter une motion de censure la semaine prochaine
00:55et donc à faire tomber le gouvernement Barnier ?
00:57Je comprends votre question parce que c'est vrai que c'est une victoire importante de nos demandes
01:05que Marine Le Pen avait pu réitérer à Michel Barnier lundi matin quand elle l'a rencontrée à Matignon.
01:09C'était évidemment une demande prioritaire vu l'injustice de cette mesure mais nous avons demandé d'autres mesures.
01:16Et l'équilibre du budget c'est un accord global.
01:19Moi j'aimerais quand même savoir comment ils veulent financer cette suppression de taxes, cette suppression de hausse de taxes sur l'électricité.
01:26Il n'est évidemment pas question pour nous, et nous l'avons toujours dit au Premier ministre,
01:29d'augmenter le déficit ou refaire la politique d'échec que M. Macron a conduite.
01:34Pourquoi, au fond, la crainte qui est la vôtre c'est que, par exemple, ce soit la fiscalité sur le gaz qui augmente pour financer celle sur l'électricité ?
01:44Oui, c'est une inquiétude fondée puisque vous savez qu'au Sénat, ils avaient supprimé de la même manière cette hausse
01:48mais ils l'avaient financée par une hausse de plus de 1 milliard sur le gaz.
01:51Et en même temps le gouvernement a dit, Laurent Saint-Martin, Matignon a dit, on n'augmentera pas ce qu'il dit sur le gaz.
01:56Absolument, mais l'autre ligne rouge fondamentale du contre-budget qu'on avait présenté avec Marine Le Pen et Jordan Bardella
02:02c'était le rétablissement des comptes.
02:04Et depuis quelques semaines on est dans un dérapage du déficit, avec 12 milliards de dérapage, ce qui est considérable.
02:11Ces 3 milliards ne doivent pas augmenter le déficit, il faut faire des économies.
02:14On en a proposé plusieurs à Michel Barnier et même supplémentaires, les économies qu'on propose sont supérieures.
02:20On va rentrer dans le détail de ce que vous continuez de demander, mais au fond là je me mets à la place de ceux qui nous regardent.
02:25On a le sentiment que dès que le gouvernement fait un pas vers vous, fait une concession, vous rajoutez une ligne rouge.
02:30Non, pas du tout.
02:31Comme si elle était sur des roulettes.
02:32Au fond c'est facile de continuer à rajouter des conditions pour justifier une éventuelle censure la semaine prochaine.
02:37Nous n'avons jamais voulu censurer pour censurer, bien au contraire.
02:40Et vous savez bien, parce que vous êtes quand même bien informé aussi de milieu parisien,
02:44que jusqu'à une période très récente, Matignon prétendait que la censure du Rassemblement national était du bluff,
02:50que nous n'étions pas sérieux.
02:51D'où d'ailleurs la réception, l'entretien très tardif de Michel Barnier avec Marine Le Pen,
02:56parce qu'il avait reçu d'autres groupes bien avant et qu'il a mis beaucoup de temps à recevoir Marine Le Pen,
03:00alors que nous sommes le premier groupe d'opposition.
03:02Et les lignes que nous avons posées, M. Duhamel, elles ne changent pas,
03:06c'est celle que je vous ai déjà dressée quand je suis venu dans votre émission,
03:10c'est celle que Marine Le Pen a dressée en réponse à Michel Barnier lors de son discours de politique générale,
03:14puis lors de la discussion du budget, et encore lundi matin avec vos caméras dans la cour de Matignon.
03:19Mais est-ce qu'en l'état, Jean-Philippe Tanguy,
03:21et on rentrera dans le détail dans un instant du budget de la Sécurité sociale et de ce que vous continuez de demander,
03:25est-ce que vous diriez un minime à ce soir, vous aviez cette expression au Rassemblement national,
03:29Michel Barnier est sur le chemin de la censure.
03:31Est-ce que cette censure s'éloigne ?
03:35Oui, c'est une victoire idéologique sur le pouvoir d'impôt.
03:39Mais est-ce que la perspective d'une censure s'éloigne ?
03:42Est-ce que vous êtes moins susceptible de censurer aujourd'hui, cet après-midi,
03:46compte tenu des déclarations et des annonces de Michel Barnier, que vous ne l'étiez hier ?
03:50Oui, il y a un voyant qui était au rouge qui est passé au vert.
03:54On ne va pas faire la politique du pire, mais cela ne suffit pas.
03:58Et surtout, le diable est dans les détails.
04:00Parce que si vous annulez une hausse d'impôts que vous récupérez sur les autres, ça ne sert à rien.
04:04Je vous rappelle que c'était l'erreur de la taxe d'habitation.
04:06Si vous supprimez la taxe d'habitation, vous augmentez la taxe foncière,
04:10vous augmentez d'autres taxes et qu'à la fin, le prélèvement obligatoire augmente plus que la promesse de baisse,
04:14ça ne fonctionne pas.
04:16C'est ce que les Français aussi redoutent.
04:18Les Français ont une vieille expérience de la politique fiscale.
04:20Ils savent bien qu'une hirondelle ne fait pas le printemps.
04:22Et que si cette baisse d'impôts sur l'électricité qui est bienvenue
04:26n'est pas fondée sur des réelles économies structurelles,
04:30soit il y aura une mauvaise surprise,
04:32soit l'année prochaine, ce sera encore pire.
04:34Donc vraiment, nous, les vœux de l'Assemblée nationale,
04:36engager des économies structurelles et solides.
04:38Rentrons dans le détail de ce qui peut être à venir la semaine prochaine.
04:42Pour être très concret, puisqu'il y a l'échéance d'un vote sur le budget de la Sécurité sociale,
04:46d'une éventuelle motion de censure si le 49.3 est engagé.
04:50Michel Bernier dans les colonnes du Figaro,
04:52dit une fois encore que c'est probable.
04:54Probablement, c'est le mot qu'il utilise.
04:56Vos deux lignes rouges sont les suivantes,
04:58notamment, il y en a même une troisième,
05:01des remboursements des médicaments,
05:03indexation des retraites intégrales à partir du 1er janvier,
05:07et le fait de renoncer à augmenter le coût du travail,
05:10de renoncer à la suppression d'un certain nombre d'exonérations de cotisations.
05:14Si sur ces deux éléments, ça ne bouge pas,
05:17c'est-à-dire si sur ces deux éléments,
05:19ce qui est sorti de ce qu'on appelle la commission mixte paritaire,
05:21Michel Bernier, le gouvernement,
05:23considère qu'au fond, c'est ce qui est sorti d'un accord entre députés et sénateurs.
05:27S'il n'y a pas de bouger là-dessus,
05:29il censurerait le gouvernement la semaine prochaine.
05:31Donc, ça veut dire que si ces deux lignes rouges sont franchies,
05:35si Michel Bernier ne dit pas dans les jours qui viennent,
05:38indexation intégrale des pensions de retraite
05:40et on renonce à toute hausse du coût du travail,
05:42il y aura censure du Rassemblement National.
05:44Absolument, parce que c'est inacceptable
05:46de se polier les retraités d'une pension,
05:48d'une indexation qui est dans la loi,
05:50ce n'est pas un cadeau, dans la loi,
05:52dans le Code de la Sécurité Sociale,
05:54l'indexation des retraites est garantie.
05:56Pourquoi ? Les retraités ont cotisé toute leur vie,
05:58ils ont le droit d'avoir une pension qui n'est pas abîmée.
06:01Qui n'est pas abîmée à un an, parce que ce qu'on ne dit pas,
06:03M. Barani ou ce qu'on n'a pas dit, M. Wauquiez,
06:05quand il a eu son accord bidon avec le Premier ministre,
06:08c'est qu'une fois que vous êtes désindexé à un an,
06:10vous êtes désindexé pour toute la vie.
06:12Parce que cette perte de pouvoir d'achat que vous avez eu une année,
06:14elle se cumule avec les autres et c'est toute la vie.
06:16Donc, ce n'est pas une perte d'achat sur quelques mois,
06:18c'est une perte de pouvoir d'achat sur toute la vie de retraité.
06:20Donc, Jean-Philippe Tanguy, c'est très important ce que vous dites là,
06:22parce que ça veut donc dire que si le vote sur la motion de censure
06:26avait lieu tout à l'heure, sur le texte du budget de la Sécurité sociale,
06:30tel qu'il est sorti de la commission mixte paritaire,
06:32vous voteriez la motion de censure ?
06:33Absolument, nous sommes réunis avec le groupe
06:36et sous la supervision aussi de Gordon Bardella et de Marine Le Pen
06:39et nous avons, vous le savez, mis un communiqué de presse
06:41qui était très clair.
06:43Nous avons pris collectivement la décision avec le groupe
06:46de censurer si ces lignes rouges que vous avez énoncées
06:49n'étaient pas respectées.
06:51C'est possible qu'on en demande ça parce qu'on estime
06:53qu'il y a des économies encore à faire.
06:55Il y en a une qui a été annoncée par Michel Barnier, je suis honnête,
06:57c'est la réforme de l'AME, on peut récupérer entre 500 millions d'euros
07:01et un milliard d'euros, tant mieux, mais il y a d'autres économies à faire,
07:04notamment 3 milliards sur les opérateurs, la trésorerie aussi des opérateurs.
07:08Jean-Philippe Tanguy, sur ces lignes rouges, est-ce qu'elles sont cumulatives ?
07:11Est-ce qu'une concession supplémentaire, par exemple,
07:14sur le déremboursement des médicaments suffirait
07:17ou est-ce qu'il faut que toutes les cases soient cochées
07:20pour que vous ne votiez pas la censure ?
07:22Toutes les cases doivent être cochées, c'est ce qu'a dit Marine Le Pen
07:25à Michel Barnier, il n'y a aucun coup de rafale-gare,
07:29il n'y a aucune ligne qui change, ce sont les mêmes lignes.
07:32On est d'ailleurs très loin de l'ensemble du programme du RN.
07:35On ne propose pas l'application, vous savez très bien, monsieur Duhamel,
07:38puisque vous en avez parlé souvent, encore avec Jordan Bardella,
07:41quand il a eu un échange avec vous, que la baisse de TVA.
07:44Au cœur du programme du RN, il y a la baisse de la TVA
07:47sur l'énergie et sur les produits de production.
07:49Il ne l'a pas mis dans la négociation, ce qui prouve bien,
07:51parce que je réponds quand même à ce que vous dites,
07:53ce qui prouve bien qu'on n'est pas…
07:54Que vous n'êtes pas maximaliste, en même temps vous nous dites
07:56qu'il suffit qu'il y ait un élément qui ne soit pas, comment dire,
07:59qui ne fasse pas l'objet d'une concession de Michel Barnier
08:01et ça justifie la censure.
08:02Notre groupe pèse 11 millions de voix.
08:0411 millions de gens, ce n'est pas anecdotique.
08:06Est-ce que vous avez des échanges avec Michel Barnier
08:08ou avec son entourage qui laisse à penser que le gouvernement
08:11pourrait céder sur ces éléments supplémentaires ?
08:14Les échanges avec Michel Barnier relèvent évidemment
08:16de Marine Le Pen et de personne d'autre.
08:19Je ne vais pas m'exprimer sur ces échanges.
08:21Mais au fond, est-ce que vous êtes optimiste
08:23sur la possibilité que Michel Barnier continue d'aller vers vous ?
08:27Mais moi, je suis optimiste parce que déjà,
08:29je ne suis pas pour la politique du pire.
08:30Et puis effectivement, on a vu lundi,
08:32soi-disant, ça n'allait bouger sur rien.
08:33On a déjà obtenu ces 3 milliards de baisse de taxes sur l'électricité
08:37et on a encore du temps pour négocier et pour arriver,
08:40comment dire, à quelque chose qui satisfasse
08:42le rationnement national de ses électeurs.
08:43Mais enfin, je pense, au-delà des électeurs,
08:45parce que vous savez, le coup de rabot surprise
08:47que le gouvernement a annoncé au Sénat sur les médicaments
08:49qui n'était dans aucun programme présenté aux Français,
08:51qui n'était dans aucun discours de Michel Barnier
08:53devant nos compatriotes,
08:55je pense que c'est un mauvais coup
08:56que ce gouvernement a voulu faire aux Français.
08:58Donc, c'est normal aussi de s'opposer.
08:59C'est un manque de respect en France.
09:01Et il y a des économies à faire.
09:03Donc, Jean-Philippe Tanguy,
09:04l'information que vous nous donnez ce soir,
09:06c'est qu'il faut que tous ces éléments-là
09:08soient mis côte à côte pour que vous décidiez
09:10de ne pas voter la censure.
09:13Il y a quelque chose d'assez frappant,
09:14c'est que quand on interroge Michel Barnier,
09:16Michel Figaro, il ne veut pas reconnaître
09:18que c'est un geste vis-à-vis du RN.
09:20Pourquoi ? Parce que ça fait mauvais genre ?
09:22Mais parce que je pense qu'ils sont dans le déni
09:24des résultats des élections législatives,
09:27du fait que Jordan Bardella est arrivé en tête.
09:29En même temps, c'est vrai que sur l'électricité,
09:30c'était une demande collective de tous les groupes.
09:32Ce n'était pas spécialement la vôtre.
09:33C'était une demande collective,
09:34mais la ligne rouge, c'était que nous.
09:35Donc, ce n'est pas aussi que tout le monde
09:36vient au secours de la victoire.
09:37Ce n'est pas ça qu'ils avaient négocié.
09:39Monsieur Wauquiez avait négocié 500 millions d'euros
09:41sur 3 milliards sur les retraités.
09:43Il reste 3 milliards de faits sur le dos des retraités.
09:45Monsieur Attal avait négocié des baisses de charges
09:48pour les entreprises.
09:49Enfin, il leur a encore laissé sur le dos 1,4 milliard.
09:51Les seuls qui font une baisse claire, nette d'un impôt,
09:54c'est nous, c'est le Rassemblement national.
09:56Je comprends que tout le monde
09:57vienne nous manger la laine sur le dos.
09:58Enfin, ça, c'est quand même un combat
09:59qu'on a mené personnellement.
10:01Et je vous rappelle qu'à l'Assemblée nationale,
10:02il n'y avait que le RN qui avait déposé
10:03un amendement victorieux.
10:04Juste avant de parler des conséquences
10:05d'une éventuelle chute du gouvernement,
10:06je me mets quand même à la place,
10:08même peut-être de vos électeurs ce soir.
10:09C'est quand même une forme d'ingratitude, non ?
10:11Aide médicale d'État, vous le demandiez.
10:13Proportionnelle, vous le demandiez.
10:14Tarif de l'électricité, vous le demandiez.
10:17Et en fait, vous êtes continués.
10:19Ça ne vous suffit jamais.
10:20Mais écoutez, monsieur O'Day,
10:22je veux bien qu'on fasse croire à tout le monde
10:24qu'on n'a pas dit les choses clairement depuis le début.
10:25On a dit les choses clairement depuis le début.
10:27Monsieur Barnier n'a pas considéré que c'était sérieux.
10:30Maintenant, il est acculé au dos du mur.
10:32Effectivement, encore hier, vous l'avez dit vous-même,
10:33ils ont fait passer une commission mixte paritaire.
10:35Alors, c'est un peu technique pour les Françaises et les Français.
10:37Peut-être qu'ils ne sont pas au fait de ce genre de détails.
10:39Mais c'est quand les députés et les sénateurs
10:40se mettent ensemble dans une salle J.E.T.
10:42pour discuter.
10:43Ils peuvent tous changer le texte.
10:44Et là, il n'y a pas une seule fois
10:46où les membres qui soutiennent,
10:47les députés et les sénateurs qui soutiennent monsieur Barnier
10:49n'ont pas demandé une seule fois l'avis du Rassemblement national.
10:52Donc oui, on n'a pas voté.
10:53Mais c'est important ce que vous dites sur l'interview au Figaro
10:55parce qu'effectivement, nous, on demande aussi du respect.
10:57Et il est évident qu'on n'acceptera pas
11:00qu'on nous demande nos voix à l'Assemblée nationale
11:02et qu'on ne respecte pas nos électeurs.
11:04Et que ce sont des demandes de tous seuls
11:06et de tous ceux qui soutiennent le Rassemblement national
11:08et quand même les députés qui les portent.
11:09Et aussi quand même Marine Le Pen et Jordan Bardella
11:12qui se sont donné bien de la peine
11:13pour obtenir ces résultats malgré une attitude de monsieur Barnier
11:16qui n'a pas toujours été quand même très attentive.
11:18Je vous ai écouté attentivement hier
11:20mettre en avant des mensonges d'État.
11:22C'est l'expression que vous avez utilisée
11:23concernant les propos de membres du gouvernement
11:26sur ce qui adviendrait si d'aventure le gouvernement chutait
11:29et donc le budget était rejeté.
11:31Vous dites qu'il n'y aurait pas de shutdown.
11:33Et on viendra dans un instant sur la possibilité d'une loi spéciale.
11:35Maintenant, Jean-Philippe Tanguy,
11:37si le gouvernement chute,
11:39qu'il y a une panique des acteurs économiques,
11:42que les taux d'intérêt s'envolent,
11:43que la bourse s'effondre,
11:45ça concrètement vous ne pouvez pas l'anticiper.
11:47Donc c'est une possibilité, c'est un risque
11:50que les conséquences d'une chute du gouvernement
11:52et d'un rejet du budget
11:54ce soit une forme de panique financière
11:55qui a un impact extrêmement concret
11:57sur la vie de nos concitoyens
11:58et sur la vie économique.
11:59C'est un risque que vous ne pouvez pas balayer d'un verre de main.
12:02Vous avez parfaitement raison,
12:03mais c'est le risque que l'on dénonce en fait
12:05parce que nous estimons depuis le début...
12:07Vous en serez responsable si vous votiez la censure, Jean-Philippe Tanguy.
12:09Non, mais écoutez, c'est un mauvais budget.
12:12C'est un budget qui ne rétablit pas les comptes de l'État.
12:14C'est un budget qui est déjà en dérapage
12:16de 12 milliards par rapport à ce qui était promis.
12:19C'est un budget qui ajoute de l'endettement.
12:21Deux points d'endettement d'ici 2018 sur Anne-France
12:24qui a déjà subi 1000 milliards de dettes d'Emmanuel Macron.
12:27Donc ce mur de la dette, c'est eux qui l'ont créé.
12:29Au fond, vous expliquez, Jean-Philippe Tanguy,
12:30on a le sentiment quand on vous écoute qu'un rejet du budget
12:32et une chute du gouvernement, ce serait indolore.
12:34Ce n'est pas indolore.
12:35Mais on ne l'a jamais traité par-dessus la jambe.
12:38Si vous dites que c'est fantastique, le shutdown...
12:40Non, non, c'est deux choses différentes, M. Temmez.
12:42On ne peut pas tout mélanger.
12:43J'ai dénoncé les mensonges d'État, notamment Mme Borne,
12:45ancienne première ministre,
12:46qui a expliqué sur une antenne concurrente
12:48que s'il n'y avait pas de budget,
12:50la carte vitale s'effondrerait au premier janvier.
12:52Je vous coupe Jean-Philippe Tanguy, priorité aux directs.
12:54Jean-Luc Mélenchon prend la parole aux invalides.
12:56J'ai l'impression qu'on en a.
12:58Qu'en promettant toutes sortes de persécutions
13:01contre des pauvres gens,
13:02ici, l'aide médicale d'État, qui est pourtant indispensable,
13:06là, ce sera encore autre chose.
13:08Enfin bon, l'attaque sur l'électricité,
13:11je ne fais pas devant vous la démonstration
13:13de pourquoi la réponse qu'il a faite n'est pas honnête,
13:16elle n'est pas sincère,
13:17elle n'aboutira pas à une réduction.
13:19On peut penser qu'il essaye de cette manière
13:21de se concilier les bonnes grâces du Rassemblement National.
13:25Va-t-il y parvenir ?
13:26C'est ce que nous allons voir.
13:28Et il est vrai, je reconnais que la question se pose,
13:31parce que, oui, le Rassemblement National
13:34a déjà refusé de voter la destitution du Président de la République,
13:38oui, il a refusé de voter la censure.
13:40Que va-t-il faire maintenant ?
13:42Va-t-il venir au secours de M. Macron
13:44une fois de plus ou pas ?
13:46Eh bien, moi, je pense que si M. Barnier
13:48veut faire un brutile,
13:50et qu'il est prêt à dépouiller son propre programme,
13:54pardon, c'est pas le nôtre,
13:56s'il est prêt à dépouiller son propre budget,
13:59tant qu'à le dépouiller,
14:00qu'il se dépouille lui-même et qu'il s'en aille.
14:02Quel est le sens d'un tel effeuillage,
14:04mesure après mesure,
14:06pour faire plaisir à une des oppositions,
14:08celle d'extrême droite ?
14:09On ne le comprend pas.
14:11— Si le gouvernement tombe, c'est quoi la suite ?
14:13L'NFP est unie ou pas ?
14:15— Ben oui, par la force des choses.
14:17Comment voudriez-vous que l'NFP soit désunie ?
14:19Si le gouvernement tombe,
14:21eh bien, l'NFP a déjà proposé
14:23une candidature de Premier ministre.
14:25Si cela ne convient pas,
14:27eh bien, le Président de la République n'a qu'à s'en aller,
14:29parce que, la vérité, c'est quand même ça, la solution.
14:32Le reste, ce sont des bavardages occupationnels.
14:36On parle, on parle, on s'agite,
14:38et on ne tranche rien.
14:40On ne règle rien et on laisse les choses durer
14:42et pourrir sur pied.
14:43Pendant que le pays s'enfonce, petit à petit,
14:46dans une crise pour laquelle nous ne sommes pour rien.
14:49Ce n'est pas nous qui avons créé 1 000 milliards de dettes.
14:52Ce n'est pas nous qui laissons les grandes entreprises fermées.
14:55Ce n'est pas nous qui avons laissé pendant 25 ans
14:58le Mercosur se discuter sans rien faire pour l'arrêter.
15:01Nous sommes donc avec sur les genoux
15:03tous les éléments de crise
15:05que nous a laissés M. Macron et rien d'autre.
15:08Par conséquent, nous pensons que
15:10les gens qui ont créé le problème
15:12ne sont pas les mieux placés pour le régler.
15:14Et que les gens qui ont toujours combattu
15:16les causes du problème
15:18sont par contre les mieux placés pour faire face à la suite.
15:21Alors que le peuple français tranche.
15:23Mais de grâce, halte à cette mascarade
15:26que le macronisme est en train d'organiser.
15:29Voilà la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon
15:31en direct de l'Esplanade des Invalides
15:33à quelques encablures de l'Assemblée nationale
15:35où la niche parlementaire de la France insoumise
15:37est en train d'être débattue.
15:39C'est de l'organiser de la buvette
15:41parce qu'il était en train de manipuler la niche depuis la buvette.
15:43Oui, c'est en direct de la délocalisation
15:45de la buvette de l'Assemblée.
15:47Mais c'est intéressant, il vous met la pression
15:49pour savoir si vous allez ou non
15:51voter cette motion de censure.
15:53Au fond, vous allez être main dans la main
15:55pour faire tomber le gouvernement Barnier.
15:57Je ne me sens pas trop sous la pression de Jean-Luc Mélenchon.
15:59J'ai l'impression que M. Mélenchon panique,
16:01s'agite parce qu'il a raison de dire
16:03qu'il ne faut pas condamner les effets des causes
16:05qu'on a chéries et que M. Mélenchon
16:07a chéries M. Macron deux fois.
16:09M. Mélenchon a permis à M. Macron d'être élu,
16:11d'avoir un milliard de dettes, de prendre toute cette mesure
16:13très mauvaise qu'il valide.
16:15M. Mélenchon s'est enfamé tout seul dans un piège.
16:17À partir du moment où il a dit à M. Barnier
16:19dès le début qu'on censurera tout,
16:21que la gauche censurerait tout et qu'elle ne négocierait rien,
16:23la gauche n'a aucune force de négociation
16:25pour améliorer la vie des Français.
16:27Nous, on n'a jamais dit que c'était tout ou rien
16:29parce que personne n'a gagné ces élections de siège.
16:31Pour être là encore extrêmement précis
16:33par rapport à ce que tu nous regardes la semaine prochaine,
16:35pour faire tomber le gouvernement,
16:37vous voterez la motion de censure du nouveau Front populaire ?
16:39Il n'y a aucun problème. C'est eux qui refusent de voter avec nous
16:41des mesures. Peut-être qu'on reparlera
16:43de l'affaire des retraites qui est aussi grave en ce moment.
16:45Mais nous, on n'a aucun problème.
16:47Parce que ce qu'on vote, c'est la censure.
16:49On ne vote pas la censure du NFP, on vote la censure.
16:51On a besoin des voix du NFP pour faire tomber
16:53ce mauvais gouvernement. Eh bien, soit.
16:55Mais vous savez, on fait aussi parfois,
16:57et ça nous est suffisamment reproché par le même M. Mélenchon,
16:59de voter parfois des bonnes mesures
17:01avec les macronistes, parfois avec les amis de M. Bouquet.
17:03Nous, on vote tout ce qui va dans le bon sens.
17:05Et je vois que les Français, d'ailleurs, dans les sondages,
17:07ils ont ce pragmatisme.
17:09Deux questions précises encore, Jean-Philippe Tanguy, sur cette fameuse loi spéciale.
17:11Si le budget tombe, possibilité de faire voter
17:13une loi spéciale pour prolonger le budget
17:152024.
17:17Il y a une mesure très concrète
17:19qui ne rentrerait pas en vigueur.
17:21Oui, vous me voyez venir, mais c'est un vrai sujet.
17:23La question de l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu.
17:25Ça veut dire que vous avez des dizaines de milliers
17:27de contribuables qui, si cette loi spéciale
17:29était votée et que le budget 2025
17:31était rejeté, rentreraient dans l'impôt
17:33sur le revenu parce que ce barème
17:35ne serait pas indexé. Ça veut dire que vous allez expliquer,
17:37Jean-Philippe Tanguy, dans votre circonscription,
17:39dans la somme, à certains de vos électeurs
17:41qui ne payaient pas l'impôt sur le revenu, que du fait
17:43du rejet du budget, ils vont se mettre
17:45à payer l'impôt sur le revenu. Ça, vous êtes prêt à l'assumer ?
17:47C'est une très bonne question et c'est justement ce que vous avez posé lundi
17:49la question à Sébastien Chenu.
17:51Parce que quand les questions sont bonnes et que je n'ai pas de réponse satisfaisante,
17:53je la repose.
17:55Vous allez voir que j'ai posé la question à l'administration de l'Assemblée nationale
17:57pour savoir s'il était possible
17:59de déposer un amendement à cette loi spéciale.
18:01Et on m'a répondu qu'il était possible de déposer
18:03un amendement pour garantir l'indexation
18:05de ce barème. Et donc tout est rentré dans l'ordre.
18:07Si M. Coquerel, président de la commission des finances,
18:09valide mon amendement...
18:11Il dit que ce n'est pas possible.
18:13On aura un débat, il n'y a pas de problème. Peut-être que lui ne veut pas
18:15que ce soit validé. Et dans ce cas-là, on le redéposera
18:17en séance et c'est Mme Braune-Pivet
18:19qui décidera de son sort.
18:21Mais aussi, rassurez-vous, l'indexation
18:23de l'impôt sur le revenu, c'est entre 3 et 4 milliards
18:25d'euros par an. Rien que
18:27empêcher le budget,
18:29c'est 40 milliards d'impôts ou de pertes de pouvoir d'achat
18:31pour les Français. Donc, vous avez raison d'alerter.
18:33Mais entre, d'un côté, 4 milliards d'euros
18:35d'impôts supplémentaires et 40 milliards,
18:37je pense que mes électeurs de la Somme
18:39me remercieront d'avoir évité
18:4136 milliards de différences.
18:43Un tout dernier mot, puisqu'à l'instant,
18:45Jean-Luc Mélenchon vient de nouveau
18:47d'appeler une présidentielle anticipée.
18:49À votre place, hier soir, sur ce plateau,
18:51Jean-François Copé disait que la seule solution, c'est qu'Emmanuel Macron
18:53s'en aille. Vous êtes d'accord
18:55avec tout ça ?
18:57Si même la corde qui tenait le pendu qu'était Jean-François Copé
18:59comme soutien d'Emmanuel Macron le lâche,
19:01ce pauvre Emmanuel Macron
19:03est bien mal disposé.
19:05Effectivement. Je l'avais dit d'ailleurs, je crois,
19:07à la première de votre émission,
19:09que, comme l'avait très bien dit Marine Le Pen,
19:11quand il y a une crise politique, la Ve République
19:13propose 4 solutions.
19:15Le remaniement, il est épuisé.
19:17Le référendum,
19:19M. Macron refuse de consulter les Français.
19:21La dissolution, il l'a utilisée, il l'a perdue.
19:23Et il reste la démission.
19:25À l'instant, Marine Le Pen,
19:27chez nos confrères du Monde,
19:29dit la chose suivante. Nous sommes jeudi,
19:31il a jusqu'à lundi, il étant le Premier ministre,
19:33considérant que
19:35le recul de Michel Barnier est insuffisant.
19:37C'est lundi que vous vous déterminerez
19:39sur le fait de savoir
19:41si au fond, toutes les demandes que vous venez de formuler
19:43une fois encore dans cette interview ont été
19:45entendues par le Premier ministre ?
19:47Absolument, et c'est ce que je vous disais
19:49tout à l'heure. Jusqu'au dernier moment,
19:51le gouvernement peut amender
19:53le texte qui sera présenté aux députés
19:55lundi. Et même quand la séance commence,
19:57ils peuvent encore l'amender en direct, c'est un pouvoir
19:59qu'ils ont. Donc jusqu'au bout, nous ferons
20:01pression pour que ces lignes rouges soient
20:03respectées, et que nous défendions
20:05ce pour quoi nous avons été... Et si elles ne sont pas respectées ?
20:07Ce sera la censure. Du
20:09Nouveau Front Populaire ? Oui.
20:11Merci beaucoup, Jean-Philippe Longhi d'avoir été
20:13l'invité de Tout le Monde veut savoir, et tout de suite,
20:15le débat du jour.

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