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Ce lundi 25 novembre 2024 au matin, pendant près de 5 heures de temps, Olivier Serva s’est rendu au centre pénitentiaire de Baie-Mahault à l’invitation de la CGT-Pénitentiaire. Le député de la première circonscription a ainsi visité l’établissement carcéral avec la directrice, puis il a été reçu par les membres du syndicat. L’occasion pour le parlementaire de prendre connaissance des différentes doléances qu’il a promis de faire remonter auprès des ministères de la justice et de la santé. Reportage de Richard GARNIER.  

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Transcription
00:00Ce n'est pas chaque matin qu'un député se rend en détention.
00:07Ce ne fut certes pas à l'improviste, comme la loi l'y autorise,
00:10mais à l'invitation de la CGT pénitentiaire,
00:12qu'Olivier Servat a mené visite au centre pénitentiaire de Belmao ce lundi matin.
00:16Messieurs, bonjour, tout va bien ?
00:20Une fois à l'intérieur, le député emboîte le pas de la directrice de l'établissement carcéral,
00:26Valérie Moussef, afin de mener une séance de travail
00:29dans le bureau de cette dernière.
00:32J'avais quelques petites problématiques.
00:34La première, c'est que moi, j'avais ressenti une atmosphère à Belmao
00:38beaucoup plus dure que celle à l'extérieur,
00:41parce que j'ai visité aussi la maison d'arrivée de l'extérieur.
00:43Et ce fut bien évidemment la question de la forte densité carcérale,
00:46avec un taux de surpopulation de 250% dans le quartier Maison d'Arrêt,
00:51qui a cristallisé la discussion.
00:53La directrice, insistant sur le projet d'agrandissement actuellement en cours,
00:56est essentiellement prévue pour 300 places d'hébergement supplémentaires à l'arrivée de 2027.
01:01Ça fait trois ans.
01:03Ce programme immobilier qui est prévu de longue date
01:05et qui verra son aboutissement final en 2027
01:07lors de la livraison des deux nouveaux bâtiments Maison d'Arrêt,
01:10et qui prévoit notamment la construction de 300 nouvelles places d'hébergement,
01:14va pouvoir être une vraie solution à la problématique de surpopulation
01:18sur le centre pénitentiaire de Belmao.
01:20Ça vise à pouvoir désamplir notamment le bâtiment Maison d'Arrêt,
01:25et ça aura forcément un impact extrêmement positif et très attendu de tous.
01:29Le quartier Maison d'Arrêt est le seul homme à subir une surpopulation pénale
01:34sur l'établissement de Belmao.
01:37Sachez qu'on travaille très étroitement avec les autorités judiciaires,
01:41avec le service pénitentiaire d'instruction de probation,
01:44et avec tout type d'ailleurs de magistrats.
01:46On a eu plusieurs réunions récemment,
01:48on a signé un protocole la semaine dernière.
01:50Tout le monde est très engagé et très conscient
01:53des conséquences de la surpopulation pénale sur l'établissement,
01:56et tout le monde essaie de faire au mieux,
01:58au vu des réponses pénales à apporter à la criminalité
02:02et à la délinquance sur le territoire de la Guadeloupe.
02:05La visite pouvait alors commencer.
02:07Direction les coursives de l'établissement carcéral,
02:10avec un premier arrêt devant les parloirs.
02:12On a presque offert pour partout, notamment en détention pour les détenus,
02:16parce qu'ici on est au parloir, on a des membres de l'URSS,
02:20tous avec un lien.
02:22Ah oui, c'est un petit létif ça.
02:28Voilà, j'essaie de trouver l'équipe,
02:30parce que si tu veux, il y en a un second pour moi.
02:34Puis direction l'atelier, qui lors de la visite d'Olivier Servat
02:37ici était vide.
02:38Aujourd'hui, un quart des détenus bénéficient de formations rémunérées
02:41400 euros mensuels,
02:43que ce soit en recyclage et confection de vêtements.
02:50D'autres confectionnent des maquettes plus vraies que nature.
03:00Il y a également ceux qui se forment au métier du bâtiment et des travaux publics,
03:06ou au nettoyage industriel.
03:12Derrière ces vitres, deux salles de classe permettent de suivre des cours théoriques,
03:16et dans une autre pièce vitrée,
03:18le call center est aménagé en box de téléphone et d'ordinateur,
03:21où neuf détenus réalisent des audits de prospection aux clients
03:24et des enquêtes de satisfaction pour les entreprises,
03:26désignées par LB Développement,
03:28qui leur garantit une formation qualifiante.
03:30Seulement voilà, on l'a dit,
03:3275% des prisonniers n'accèdent pas à toutes ces formations,
03:35au grand dame du député.
03:37Il y a des ateliers, des personnes qui font du recyclage de vêtements,
03:41des call centers, ça, ça va dans le bon sens.
03:43La formation ?
03:44La formation, ça va dans le bon sens.
03:46Ça concerne pas vraiment ?
03:47Ça concerne 25% des détenus.
03:4975% ne sont pas formés, donc c'est largement insuffisant.
04:02La deuxième séance de travail s'est tenue à proximité du parking des personnels,
04:06qui se plaignent qu'ils soient positionnés dans une zone inondable,
04:09dans cette partie de Montgrove qui n'a pas été rehaussée.
04:12Mais en face des membres de la CGTG pénitentiaire,
04:15avec à leur tête le délégué régional Éric Pétillère,
04:18les réels problèmes de la détention remontent à la surface.
04:21On a tenu à vous inviter, puis dire un peu nos difficultés aujourd'hui
04:28sur la Grande-Strande du Maroc, mais aussi sur la publicité.
04:32On est plein dans une situation carcérale aujourd'hui,
04:36qui est quelque chose de dangereux pour le personnel,
04:40mais surtout dangereux aussi pour les détenus.
04:42Très souvent, les agressions qui se font sur le personnel,
04:45ce sont des agressions qui sont faites par des personnes qui ont des troubles.
04:49Dernièrement, notre collègue à qui nous envoyons un message de soutien
04:54a été ébouillanté justement par une personne qui avait des troubles mentaux.
04:58Donc nous disons que nous venons ici gagner notre vie et non la perdre.
05:03C'est bien qu'on soit préoccupé du confort dans la cellule
05:07avec des cuiseurs de riz, mais ça devient une arme par destination du coup.
05:12Tout à fait, vous savez, améliorer la détention pour les détenus,
05:17on peut comprendre ça, mais quand des objets pour l'amélioration de la détention
05:23se transforment en armes, ça ce n'est pas entendable pour le personnel.
05:27Des solutions qu'on a en métropole pour pouvoir soigner des personnes
05:30qui ont des troubles mentaux, nous, on n'en a pas ici.
05:34Quant au projet d'agrandissement, prévoyant uniquement des places
05:37d'hébergement supplémentaires, le syndicat déplore ne pas avoir été associé
05:40aux discussions préalables.
05:42Le législateur a décidé d'agrandir le bémarraud, sauf que nous,
05:45nous avons demandé un troisième établissement pour peine,
05:48un troisième établissement sous la voie d'eau pour permettre aux détenus
05:51condamnés à de longues peines de pouvoir se former.
05:54Ce sont des textes incités dans la loi.
05:56Aujourd'hui, on nous met un agrandissement, sauf que ce n'est pas
06:00un agrandissement, sauf que sans concertation, on n'a ajouté que des cellules.
06:06On a quand même un établissement qui fonctionne avec tout ce qu'il y a autour,
06:10ça veut dire que la cuisine n'a pas été prévue pour agrandir la cuisine,
06:14l'endroit pour stocker les paquetages n'a pas été prévu,
06:19la formation pour les détenus n'a pas été prévue puisque l'atelier
06:23n'a pas été agrandi, l'acheminement de la nourriture pour les détenus
06:27non plus n'a pas été prévu.
06:29Donc, nous allons nous retrouver dans une difficulté à faire fonctionner cet agrandissement.
06:33Au terme de ces quelques cinq heures de visite, le député Olivier Servat
06:37en dressait le bilan, conscient d'avoir à faire remonter ses doléances
06:40auprès des ministères de la Justice et de la Santé.
06:43J'observe aussi malheureusement la surpopulation carcérale en maison d'arrêt.
06:48C'est insupportable, j'ai vu des jeunes hommes dormant à terre.
06:52Donc ça c'est pas acceptable dans les conditions de détention où nous vivons aujourd'hui.
06:57Et j'observe aussi que les détenus qui ont des petites peines de moins d'un an,
07:04on observe qu'en Outre-mer, en Guadeloupe, ces personnes-là vont plus souvent en prison
07:09qu'en Hexagone où en général on aménage leurs peines.
07:12Je pense qu'il serait plus judicieux d'aménager des peines pour éviter
07:15que Bemaro devienne une fabrique, un récidive, une fabrique à délinquants
07:19de plus en plus violents, expérimentés et brigands.
07:23Donc l'aménagement de peines, je vais aussi écrire au ministre de la Justice sur ça
07:29parce qu'on en a besoin.
07:31Et puis finalement, on doit se poser la question de à quoi sert une détention.
07:38Elle doit pouvoir permettre une réinsertion.
07:41Et lorsque l'on a un tiers, en tout cas 30% des détenus qui ont des problèmes psychiatriques
07:47ou psychologiques, on doit pouvoir, avec le ministère de la Santé,
07:52mieux aller prendre en charge des personnes qui sont plus en souffrance de santé
07:56qu'en problématique de détention.
07:58Et aujourd'hui, cette coordination CHU, nouveau CHU,
08:04est-ce qu'on aura des chambres de détention?
08:07Aujourd'hui, il n'y en a qu'une seule qui fonctionne, ça n'est pas assez.
08:10Et donc le centre pénitentiaire doit être amélioré.
08:13Donc je suis content de cette visite qui m'a permis de comprendre
08:17qu'il y a beaucoup de choses à améliorer ici à Bumao.
08:20Pour conclure, réfléchissons à ces deux citations.
08:23C'est en prison que l'on rêve le mieux à la liberté,
08:25ou encore le prisonnier voit la liberté plus belle qu'elle n'est.
08:28Encore faut-il que les conditions de détention soient dignes.
08:31Quant à Olivier Sarva, il en est ressorti, conscient de tout ce qu'il conviendrait d'améliorer.
08:43Dans la ligne de votre édition de ce jeudi 28 novembre 2024,
08:47le député Sarva en visite en prison au centre pénitentiaire de Bumao.

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