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Nouveau visage dans la politique iséroise, Sandrine Nosbé a été élue députée de la 9ème circonscription en juillet 2024. Cette militante de la France Insoumise, originaire de l'ile de la Réunion, siège dans la commission des affaires économiques. Un sujet très sensible en ce moment avec le vote du budget et la menace de fermetures de plusieurs usines importantes en Isère.

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00:00:00...
00:00:18Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG,
00:00:20le rendez-vous politique de Télé Grenoble,
00:00:22avec chaque semaine un élu du territoire
00:00:24dont les décisions impactent directement notre vie quotidienne.
00:00:28C'est le plaisir de recevoir une nouvelle élue iséroise,
00:00:31Sandrine Nosbé, bonjour.
00:00:32Bonjour.
00:00:33Bienvenue sur le plateau du QG.
00:00:35Vous êtes depuis le mois de juillet
00:00:37la députée de la 9e circonscription de l'Isère
00:00:40pour la France insoumise.
00:00:42C'est une circonscription qui s'étend,
00:00:44on le voit sur cette carte,
00:00:45des portes de l'agglomération grenobloise,
00:00:47avec Vaurep, notamment, jusqu'aux frontières de la Drôme,
00:00:49Pont-en-Royant, Saint-Marcelin,
00:00:51en passant par Voiron.
00:00:54C'est une circonscription à la fois rurale et urbaine,
00:00:57notamment du côté de la partie grenobloise.
00:01:00Tout à fait, oui.
00:01:01C'est compliqué de gérer un territoire comme celui-là,
00:01:04maintenant que vous l'appréhendez depuis quelques mois ?
00:01:06C'est compliqué.
00:01:08Je pense que le profil de ce territoire n'est pas non plus...
00:01:14Enfin, il est commun.
00:01:15Quelque part sur le territoire français,
00:01:17on a ce genre de même profil.
00:01:20Après, effectivement, c'était surtout...
00:01:23Oui, c'est compliqué, ça va être compliqué en même temps.
00:01:25En campagne, effectivement, c'est compliqué.
00:01:27Parce qu'il faut être présent sur tout le territoire
00:01:30et adapter ces modes d'action
00:01:33au profil et à la sociologie du territoire.
00:01:38Effectivement, oui.
00:01:39Alors, vous n'êtes pas une iséra, une iséra spurchousse.
00:01:41Vous êtes arrivée à Vauron il y a trois ans.
00:01:44Vous êtes née et vous avez grandi à La Réunion.
00:01:46Tout à fait. Je suis réunionnaise, native de La Réunion,
00:01:50que j'ai quittée après le baccalauréat
00:01:52pour poursuivre mes études en Hexagone.
00:01:56C'est vrai qu'à l'époque,
00:01:57l'université n'était pas aussi développée que maintenant.
00:02:00Et puis, c'était aussi l'occasion de quitter l'île
00:02:03et puis d'aller vivre des aventures en dehors de l'île.
00:02:08Et puis, voilà, j'ai fait mes études à Amiens.
00:02:13Après, j'ai fait une interruption puisque j'ai quitté...
00:02:16J'ai arrêté un an pour faire une expérience en Angleterre.
00:02:22Donc, j'étais fille au père pendant un an.
00:02:25Et ensuite, j'ai poursuivi dans le cadre d'un programme,
00:02:28du programme Erasmus, donc encore un an en Angleterre.
00:02:31Donc là, j'avais repris mes études.
00:02:33Et puis, je faisais des études de langue étrangère appliquée,
00:02:36donc anglais et allemand.
00:02:38Après la maîtrise, j'ai décidé de partir à ce moment-là,
00:02:43donc après l'Angleterre, donc l'Allemagne,
00:02:46où je devais rester un an.
00:02:48Et puis, je suis restée cinq ans.
00:02:50Et puis, je suis revenue en France
00:02:52et j'ai trouvé du travail.
00:02:54J'ai travaillé, enfin, voilà.
00:02:56Donc, c'est grâce quand même à cette expérience en Allemagne
00:02:59où j'ai trouvé du boulot.
00:03:03J'ai trouvé un travail dans le Tarn-et-Garonne.
00:03:05Donc, je m'étais installée dans le Lot-et-Garonne à ce moment-là.
00:03:08Et puis, je suis restée 17 ans dans une même entreprise,
00:03:11donc l'entreprise Vélodroibock, une entreprise franco-allemande.
00:03:14– Vous faisiez quoi comme travail avant d'être députée, justement ?
00:03:17– Alors, avant d'être députée, j'étais gestionnaire de paye.
00:03:20Et avant d'être gestionnaire de paye, j'étais responsable RH.
00:03:22Et avant d'être responsable RH, j'étais employée logistique.
00:03:25Voilà, donc j'ai quand même une évolution
00:03:27au sein de cette entreprise franco-allemande.
00:03:30Et puis, c'est vrai qu'il y a eu une élection en 2022.
00:03:33Et après cette élection, comme j'étais identifiée politiquement
00:03:38la France insoumise, ça devenait compliqué
00:03:40de retrouver du boulot en tant que responsable RH.
00:03:42Donc, je suis revenue à la gestion de paye.
00:03:45– Vous gardez des attaches encore à La Réunion, aujourd'hui ?
00:03:48– Bien sûr, j'ai encore de la famille à La Réunion, oui.
00:03:49Et j'aime bien y retourner quand je peux.
00:03:52– Il faut un peu de temps pour y avoir…
00:03:54pour ne serait-ce que faire l'aller-retour.
00:03:57Comment vous avez atterri à Voiron ?
00:03:58Alors, je disais, c'était il y a trois ans.
00:04:00C'est assez récent, votre installation en Isère.
00:04:03– Écoutez, c'est un peu la vie qui fait que c'est les rencontres.
00:04:08Voilà, les rencontres de la vie.
00:04:10J'ai rencontré un homme qui est maintenant mon compagnon.
00:04:15Et puis, je l'ai rejoint…
00:04:16À l'époque, je suis de la Saint-Étienne.
00:04:17Et puis, je l'ai rejoint en Isère.
00:04:19– Très bien.
00:04:20– C'est là que je me suis retrouvée, à Voiron.
00:04:22– C'est une belle ville.
00:04:23– C'est une très belle ville, c'est une très belle région.
00:04:25Enfin, le département est très beau.
00:04:27– Peut-être un peu moins de soleil et de chaleur qu'à La Réunion.
00:04:30Mais bon, on ne peut pas tout avoir.
00:04:31– Mais il y a les montagnes.
00:04:32– Il y a les montagnes, c'est vrai.
00:04:33– Il y a de très belles montagnes.
00:04:34– C'est pas mal aussi à La Réunion, pour les montagnes.
00:04:36– Bien sûr, mais pour les randonnées, on en fait aussi de très belles, ici.
00:04:39– C'est votre premier mandat d'élu, aujourd'hui, Sandrine Nozbé ?
00:04:42– Oui, tout à fait.
00:04:43Moi, quand je me suis engagée en politique,
00:04:47je n'avais pas d'expérience.
00:04:49Je suis vraiment une primo-militante en politique.
00:04:53C'était un engagement qui me tenait à cœur
00:04:56parce qu'au vu de la situation,
00:04:58j'avais l'impression d'être un peu impuissante.
00:05:02Et il fallait que je m'engage pour changer ce que j'observais.
00:05:08Et il y avait pour moi une urgence de m'engager.
00:05:11Donc effectivement, moi, c'est mon premier mandat.
00:05:13Et voilà, donc après…
00:05:15– Pourquoi Léphy ?
00:05:17Si vous êtes assez récente en politique,
00:05:20vous avez hésité entre différents partis avant de vous engager ?
00:05:24– Alors, pas forcément hésité entre différents partis.
00:05:27Surtout que j'ai lu…
00:05:30Alors, j'ai un ami qui était à la France Insoumise,
00:05:32donc un sympathisant.
00:05:34Et quand je lui parlais de mes préoccupations,
00:05:37c'est vrai que j'avais une sorte d'angoisse
00:05:39par rapport à ce que je vivais.
00:05:41C'était au moment des Gilets jaunes.
00:05:44Et j'étais très choquée par la manière
00:05:48dont ces Françaises avaient été traitées par le gouvernement
00:05:53et la couverture médiatique également,
00:05:55quand on a quand même cherché à discréditer
00:05:57un mouvement qui était tout à fait légitime.
00:05:59Donc cet ami m'avait dit, va lire l'Avenir en commun.
00:06:03Et c'est effectivement après la lecture de l'Avenir en commun
00:06:05dans lequel je me suis reconnue…
00:06:06– De Jean-Luc Mélenchon ?
00:06:07– De Jean-Luc Mélenchon, effectivement,
00:06:09que j'ai rejoint le mouvement et que j'ai cliqué
00:06:12sur un groupe d'action et que j'ai rejoint les Insoumis.
00:06:17– Alors, vous l'avez dit, en 2022,
00:06:20vous avez déjà été candidate aux législatives.
00:06:23C'était face à la députée sortante Elodie Jacquier-Laforge.
00:06:27Alors, vous l'aviez légèrement dévancée au premier tour.
00:06:30Je crois qu'il y avait 280 voix d'écart.
00:06:32Mais vous aviez été battue à ce moment-là au deuxième tour.
00:06:36L'écart était encore serré au mois de juillet entre vous deux.
00:06:40On va revoir le tableau des résultats du premier tour.
00:06:43Il y avait 518 voix d'écart en votre faveur,
00:06:46mais avec une donne politique différente,
00:06:48puisque la candidate Eren est passée en deux ans de 19 à 34%.
00:06:52Elle a donc pu se maintenir.
00:06:55Elle était d'ailleurs première au premier tour.
00:06:57On aurait pu avoir une triangulaire.
00:06:59Elodie Jacquier-Laforge a finalement décidé de se désister à votre profit.
00:07:05– Oui, tout à fait, je pense qu'elle l'a fait aussi en responsabilité.
00:07:09On avait, quand on est face à la montée de l'extrême droite,
00:07:12je pense qu'on n'a pas hésité.
00:07:15Et bien qu'elle l'ait un peu hésitée,
00:07:17mais en tout cas, elle a pris la bonne décision,
00:07:20parce que la configuration n'était pas la même
00:07:22et qu'on ne pouvait pas, en tant que démocrate et républicaine,
00:07:26laisser le champ libre à l'extrême droite.
00:07:30– Au final, vous l'emportez sur cette circonscription
00:07:33face à la candidate d'Eren, avec 52,6% des voix.
00:07:39Comment vous analysez cette victoire ?
00:07:42– Écoutez, c'était…
00:07:45Déjà, il y a eu une campagne, une extraordinaire campagne.
00:07:51On a été rejoint par beaucoup de militants de Grenoble,
00:07:54du Nord-Isère, même de la Drôme.
00:07:56Alors, quand je dis des militants, il y avait aussi des personnes
00:07:58du monde associatif, des collectifs, des personnes encartées, non encartées.
00:08:03Il y avait vraiment une prise de conscience
00:08:06de la montée de l'extrême droite et du danger qu'ils arrivent au pouvoir.
00:08:10Donc, il y avait effectivement cette dynamique
00:08:13qui était en lien avec cette montée de l'extrême droite,
00:08:15et puis aussi en lien, évidemment, avec le programme qu'on défendait,
00:08:21donc le Nouveau Front Populaire,
00:08:22donc un programme progressiste en termes sociaux et écologiques.
00:08:29Alors après, effectivement, on retrouve un peu la même configuration
00:08:35qu'on a eue en 2022 avec trois blocs, sauf que là, c'était trois blocs
00:08:39avec un bloc centre-droit qui s'affaiblit et l'extrême droite qui monte.
00:08:45Et en fait, avec le bloc de gauche qui se maintient,
00:08:51et qui se maintient, en tout cas, dans ma circonscription,
00:08:55effectivement, c'était juste pendant ce temps-là.
00:09:00C'était très juste par rapport, je pense, surtout par rapport au premier tour.
00:09:05Mais qu'est-ce que je voulais dire ?
00:09:09La question, c'était par rapport à...
00:09:10– C'était comme l'analyse de ce résultat, le score est plus serré
00:09:15qu'on aurait pu imaginer sur le papier, 52-48.
00:09:17– Oui, alors il y a plusieurs choses, effectivement,
00:09:19il ne faut pas oublier le traitement médiatique de la France insoumise.
00:09:23On a quand même, il y a quand même une campagne de diffamation.
00:09:30Donc moi, je le voyais bien quand on faisait des tractages sur les marchés,
00:09:34les gens qui venaient me voir et qui exprimaient,
00:09:37ou pour certains, de la peur vis-à-vis de la France insoumise,
00:09:42ou si ce n'était pas de l'insulte.
00:09:46Donc je pense que ça n'a pas, ça a desservi, forcément, ça nous a desservis.
00:09:52Après, il y a aussi eu les électeurs d'Elodie, Jacques et Laforge,
00:09:56qui ont préféré s'abstenir.
00:09:58Là aussi, je pense que c'est en lien à cette campagne de diffamation.
00:10:01Je pense que certains électeurs, ils ont oublié ce qu'on avait en face,
00:10:06je veux dire, le Rassemblement national, l'extrême droite.
00:10:10Pour moi, c'est très clair, on ne laisse pas passer l'extrême droite.
00:10:13– Vous faites partie de ces députés qui ont du mal à serrer la main
00:10:17aux députés RN à l'Assemblée nationale.
00:10:19On a eu plusieurs de vos collègues et les filles, et pas tous,
00:10:22qui, le jour notamment du vote de la présidence,
00:10:26ne serraient pas la main au Benjamin Kitné-Lurne, qui était un élu RN.
00:10:30– Oui, tout à fait, alors ce n'est pas forcément,
00:10:32c'est vrai que ce n'est pas vis-à-vis de la personne,
00:10:34mais vis-à-vis de l'idéologie que cette personne défend.
00:10:37Et moi, je combats cette idéologie.
00:10:39Alors, je trouve cela incohérent de serrer la main
00:10:43à quelqu'un qui défend cette idéologie,
00:10:45qui est une idéologie qui prône la haine de l'autre.
00:10:48Donc oui, pour moi, c'est important, c'est une manière,
00:10:53et c'est une continuité dans ma lutte contre l'extrême droite.
00:10:56– Alors, la semaine dernière, à votre place,
00:10:58on avait un autre député iséraux, LR, Yannick Nader,
00:11:02à qui j'ai demandé de vous poser une question,
00:11:05comme c'est la tradition dans cette émission, on l'écoute.
00:11:08– Bonjour Sandrine Nozbé, on ne se connaît pas beaucoup,
00:11:10vous êtes nouvellement élue de la 9e circonscription,
00:11:14qui est une circonscription voisine à la mienne,
00:11:16que je connais bien, parce que j'ai suivi,
00:11:18avec beaucoup d'intérêt dans mes fonctions régionales,
00:11:20le dossier de la Chartreuse,
00:11:23beaucoup suivi le dossier notamment des Noix, sur la partie Vinay,
00:11:28nous avons la foire de Beaucroissant qui est très proche,
00:11:31puisque c'est la limite de ma circonscription,
00:11:33et que je m'y rends chaque année.
00:11:35Donc, je vais avoir une question de collègue à collègue parlementaire,
00:11:40quel est votre retour, tant au niveau national qu'au niveau local,
00:11:45de ces quasi 6 premiers mois de nouveaux députés,
00:11:49de nouvelles parlementaires iséroises,
00:11:51et comment vous voyez la vie à l'Assemblée,
00:11:54et la vie sur le territoire ?
00:11:57– Alors, on le rappelle, vous n'êtes pas une élue de longue date,
00:12:01donc vous êtes rentrée directement dans le grand bain de l'Assemblée nationale,
00:12:04d'habitude il y a une progression pour la plupart des élus,
00:12:07comment, au bout de 6 mois là,
00:12:08vous regardez avec un peu de recul ce qui vous est arrivé ?
00:12:12– Ça s'est tellement enchaîné, après le 7 juillet,
00:12:18rendez-vous à Paris le 9, j'étais quand même accueillie,
00:12:25on était bien accueillie au sein du groupe La France Insoumise
00:12:28par les anciens députés, enfin les députés qui vivaient en place,
00:12:32et qui vivaient pour leur second mandat, pour beaucoup,
00:12:36ensuite on est accueillie par le personnel de l'Assemblée,
00:12:43donc c'est vrai que ça s'est enchaîné depuis,
00:12:44et maintenant avec un peu de recul,
00:12:48je fais la part des choses entre le travail à l'Assemblée nationale,
00:12:51et lorsque je suis en circonscription,
00:12:55c'est deux modes de travail complètement différents,
00:13:01bien qu'évidemment le lien est ce fait,
00:13:03puisque ce que je défends à l'Assemblée nationale,
00:13:05dans la commission des affaires économiques où je siège,
00:13:08par exemple le logement, ou l'agriculture, ou l'économie locale,
00:13:12puisque moi je relis l'économie locale
00:13:16avec les suppressions d'emplois qu'on a dans l'industrie française,
00:13:20qui a forcément un impact sur l'économie locale,
00:13:22les commerçants, les artisans,
00:13:24donc oui ce lien il est fait,
00:13:25mais la manière de faire de la politique est différente.
00:13:29– Quand on devient député, est-ce que ça change la vie,
00:13:33votre relationnelle par exemple avec vos amis,
00:13:35vos anciens collègues de travail, d'un seul coup on a un statut différent,
00:13:39on est exposé aussi médiatiquement, comment vous avez géré ça ?
00:13:43– Alors un rythme très soutenu, effectivement,
00:13:45un rythme de vie qui n'est plus du tout le même,
00:13:48ensuite moi, mes amis, je n'ai pas changé de comportement,
00:13:52certes je suis députée à l'extérieur,
00:13:55mais quand je suis avec mes amis, je suis moi-même,
00:13:58certains de mes amis ont changé un peu le regard,
00:14:02je pense qu'au départ, et puis au fil du temps,
00:14:05ils se rendent compte que moi je n'ai pas changé,
00:14:06je suis toujours la même,
00:14:08ensuite, en fait ce qui change,
00:14:12c'est le manque de temps pour sa vie personnelle,
00:14:16puisque là, quand je ne suis pas à Paris,
00:14:19je suis en circonscription et il y a beaucoup de déplacements,
00:14:21parce que je tiens à être aussi sur le terrain,
00:14:24parce que je trouve que c'est très important
00:14:26d'aller à la rencontre des habitants de la circonscription,
00:14:29de m'intéresser à ce qu'ils font, parce que ça m'intéresse,
00:14:35et puis je reçois aussi bien en permanence,
00:14:37quand je sors, quand je suis en circonscription,
00:14:40je les croise et c'est aussi l'opportunité,
00:14:43l'occasion que j'ai de croiser les habitants de la circonscription.
00:14:46– Alors, je n'ai pas trouvé de vidéo
00:14:48concernant vos interventions sur le site de l'Assemblée nationale,
00:14:50dans l'hémicycle en tout cas,
00:14:51vous n'avez pas encore eu l'occasion de prendre la parole ?
00:14:53– Effectivement, parce qu'il est vrai qu'il y a les questions au gouvernement,
00:14:58on en a trois par semaine, mais on est plusieurs.
00:15:02– Il y a trop de Lufi.
00:15:03– On a 72 là, donc c'est très bien, il n'y en a pas trop.
00:15:07C'est juste qu'il faut trouver la bonne thématique,
00:15:10du moment j'ai fait des propositions,
00:15:12pour l'instant ça n'a pas été retenu, mais ça viendra.
00:15:17– On guettera cette image-là, vous l'avez dit,
00:15:20vous siégez dans la commission des affaires économiques,
00:15:22c'était un choix, c'était votre premier choix ?
00:15:24– C'était mon premier choix, exactement, oui, oui, tout à fait.
00:15:26– Ça fait partie des sujets que vous avez envie de porter,
00:15:28des priorités sur lesquelles vous voulez vous investir ?
00:15:31– Oui, puis c'est vrai que la commission des affaires économiques
00:15:34traite de sujets très larges, donc moi ce qui m'intéressait,
00:15:38c'était aussi bien le logement, l'agriculture,
00:15:41je parle d'économie locale, c'est vrai que l'économie locale,
00:15:45c'est les très petites entreprises, c'est les commerçants, les artisans,
00:15:48que moi j'étais amenée à rencontrer au cours de mon métier,
00:15:53dans l'exercice de mon métier en tant que gestionnaire de paye,
00:15:56donc je savais très bien, je les connais un peu, leurs problématiques,
00:16:01donc c'était important effectivement de siéger dans cette commission,
00:16:04c'était mon premier choix, je l'ai eu et voilà, c'est très bien.
00:16:07– Alors l'économie locale ici en Isère en ce moment,
00:16:10elle ne se porte pas très bien, notamment du côté de la plateforme chimique
00:16:14de Ponclet où la société Vancorex est en train de fermer
00:16:18avec des centaines d'emplois qui devraient normalement disparaître,
00:16:21les salariés ont entamé une grève illimitée pour bloquer le site,
00:16:24ils ont reçu lundi la visite de Philippe Poutou,
00:16:26on l'a vu sur ces images, qui était candidat à la présidentielle pour le NPA,
00:16:31vous êtes plusieurs parlementaires isérois à avoir alerté
00:16:34le ministre de l'économie sur ce dossier,
00:16:37quels sont vos espoirs de voir la situation sortir par le haut ?
00:16:41– Eh bien j'espère que le gouvernement écoutera les syndicats
00:16:46et surtout les salariés qui demandent une nationalisation temporaire
00:16:51du site pour stabiliser la production et trouver des débouchés,
00:16:57alors j'ai lu dans le, je crois que c'était le Dauphiné libéré,
00:17:01un article dans lequel le repreneur d'une entreprise hongroise
00:17:07allait revoir son offre, en tout cas elle annonce d'ores et déjà
00:17:11qu'elle ne va pas maintenir tous les emplois,
00:17:13alors que la chimie est quand même un secteur important, essentiel,
00:17:20que l'État devrait se pencher dessus et se donner les moyens
00:17:25de maintenir ce secteur-là, cette filière en France.
00:17:30– Paradoxalement, vous avez remis en cause le soutien de l'État
00:17:33aux entreprises françaises de manière un peu générale,
00:17:37il y a des centaines de milliards d'euros, 200 je crois,
00:17:39qui sont fléchés vers les entreprises françaises chaque année,
00:17:43et là, vous aimeriez qu'il aide Vancorex ?
00:17:46– Écoutez, déjà les 200 milliards d'euros,
00:17:49moi je ne suis pas contre qu'on aide les entreprises,
00:17:53mais par contre il faut qu'il y ait une contrepartie,
00:17:55donc contrepartie c'est emploi, c'est environnement,
00:17:59on ne peut pas, comme ça, se verser de l'argent public et puis les laisser faire,
00:18:05on voit bien que la loi du marché, c'est la loi du plus fort
00:18:09et c'est donc la loi des actionnaires, et là, en l'occurrence, on le voit bien,
00:18:14donc 200 milliards d'euros versés aux grandes entreprises,
00:18:18et le résultat c'est suppression d'emplois,
00:18:21et avec les conséquences dramatiques pour notre territoire.
00:18:27Vancorex en est un exemple, Valeo également,
00:18:29puisque Valeo a sa cantaf à Lavier, donc je les ai rencontrés également,
00:18:33donc c'est une entreprise, c'est un équipementier automobile,
00:18:37qui, l'entreprise Valeo, a obtenu, a perçu 70 millions d'euros,
00:18:45d'aide de l'État, direct ou indirect,
00:18:47et pourtant annonce des fermetures de sites,
00:18:51donc là on est quand même dans une contradiction,
00:18:53je veux dire, quand on donne de l'argent à des citoyens,
00:18:55on leur demande toujours de rendre les comptes,
00:18:57et pourquoi on n'aurait pas cette logique,
00:18:59cette même logique pour les entreprises ?
00:19:02– La France Insoumise, par la voix de Jean-Luc Mélenchon,
00:19:04avait annoncé cet été que le peuple français allait se soulever,
00:19:09et que la rentrée, que ce troisième tour législatif se ferait dans la rue,
00:19:14alors il y a bien eu une manif en septembre,
00:19:17on voit les images, avec 3, 4 000 personnes dans les rues de Grenoble,
00:19:20et puis plus rien, le soulèvement social,
00:19:22comme l'espéraient les Insoumis, finalement, il n'a pas eu lieu.
00:19:26– À la faute à qui ?
00:19:27Vous savez, quand on a été 3,5 millions dans la rue,
00:19:30contre la réforme des retraites,
00:19:32on ne peut pas dire que les Français ne se sont pas soulevés,
00:19:36et pour autant, ça a été imposé par 49 fois.
00:19:39Aux dernières élections législatives, aux européennes législatives,
00:19:43en tout cas, je parle surtout des législatives,
00:19:46le taux de participation aux élections a été un taux de participation record,
00:19:50et pourtant, le choix d'Emmanuel Macron,
00:19:55c'est donc d'imposer un Premier ministre Michel Barnier,
00:20:00qui est issu du parti qui est arrivé en quatrième position,
00:20:04alors que le choix naturel était donc Lucie Castet.
00:20:08Donc oui, c'est une manière, on est dans un déni de démocratie,
00:20:12qui ne laisse pas indifférents les Français,
00:20:15et je pense qu'il y a, alors peut-être,
00:20:17est-ce que c'est une forme de résignation ou de décoeurement, de dégoût ?
00:20:21Je pense qu'il y a les deux, je pense qu'il y a les deux, oui.
00:20:24Après, la résignation, je le dis aux téléspectateurs,
00:20:28c'est notre ennemi numéro un,
00:20:30parce qu'à partir du moment où on baisse les bras,
00:20:33eh bien, en fait, on sait que ça veut dire qu'on est prêt à subir,
00:20:37à tout subir, et ça, il ne faut surtout pas tout subir,
00:20:41donc il ne faut pas baisser la tête.
00:20:42– Vous avez évoqué tout à l'heure, pour parler de votre engagement politique,
00:20:45la période des Gilets jaunes, il y a six ans,
00:20:48qui vous a incité à ce combat social,
00:20:54vous espérez un retour de ce mouvement ?
00:20:55Les six ans ont été fêtés il y a quelques jours,
00:20:56je crois que vous êtes passés au rond-point de Crôles,
00:20:58on voit les images d'époque,
00:20:59qui était un peu le symbole en Isère de ce mouvement des Gilets jaunes,
00:21:02ils avaient reformé le camp le temps d'un anniversaire.
00:21:06Vous espérez un retour d'un mouvement un peu similaire,
00:21:09avec une part de radicalité ?
00:21:11– Alors, on a déjà ce mouvement similaire dans les Outre-mer, en Martinique,
00:21:16puisque c'est un mouvement qui,
00:21:19tout comme celui des Gilets jaunes en 2018-2019,
00:21:23qui vient aussi des citoyens,
00:21:26ce n'est pas des syndicats, des mouvements syndicals ou politiques,
00:21:30donc on l'a aussi, c'est de la même manière,
00:21:34ce sont des citoyens et des citoyennes qui manifestent leur colère vis-à-vis de la vie chère.
00:21:46Je veux dire, imaginons qu'on a ici en Isère des prix de l'alimentation
00:21:5140% plus chers que ceux dans Haute-Loire, par exemple,
00:21:55on trouverait ça complètement insupportable, inacceptable.
00:21:57C'est ce qu'ils ont exprimé, ce qu'ils expriment toujours dans la rue,
00:22:03et en face, la réponse du gouvernement est la même
00:22:07qu'à l'époque, la réponse qu'a fait le gouvernement
00:22:11au mouvement des Gilets jaunes, qui est la répression.
00:22:14Donc on a ce mouvement des Gilets jaunes.
00:22:16Après en France, je pense qu'ils se sont réunis,
00:22:20effectivement dimanche ou samedi dernier,
00:22:23donc à l'occasion du sixième anniversaire de leur mouvement,
00:22:28ils sont toujours là, ils sont toujours là.
00:22:31– Silence, pour l'instant.
00:22:33– Mais ils sont toujours là.
00:22:35– Ceux qui sont toujours là, ils sont même de retour cette semaine,
00:22:39ce sont les agriculteurs qui, à Grenoble, ont décidé,
00:22:41symboliquement, de prendre la Bastille,
00:22:45ce qui a entraîné un défilé de tracteurs un peu inattendu lundi soir
00:22:48entre les quais de l'Isère et le sommet de la Bastille,
00:22:53on les voit sur les images de Mirko Pesci,
00:22:56qui a embarqué dans un tracteur pour suivre ce défilé,
00:23:00ça passe dans les petites rues de la Bastille,
00:23:01même des tracteurs habitués à travailler dans les champs.
00:23:05Alors j'imagine que vous soutenez leur colère,
00:23:07comme tous les élus de l'extrême-gauche à l'extrême-droite,
00:23:10tout le monde est favorable aux revendications des agriculteurs,
00:23:14vous êtes dans une circonscription très agricole,
00:23:17et tout à l'heure, souligné, Beaucroissant,
00:23:19qui fait partie de votre circonscription,
00:23:21qui est un peu le symbole en Isère de l'agriculture,
00:23:24avec sa foire agricole qui est une des plus anciennes de France et d'Europe,
00:23:28est-ce que c'est un milieu que vous connaissez bien, l'agriculture ?
00:23:31– Ce n'est pas forcément un milieu que je connais bien,
00:23:34bon, je suis comme beaucoup de citoyens français,
00:23:37en tout cas, comme beaucoup, je ne sais pas si c'est une majorité,
00:23:41mais en tout cas, je fais mon marché sur les marchés,
00:23:45où je vais directement chez le producteur,
00:23:48mais quoi qu'il en soit, j'en ai rencontré,
00:23:50j'ai été amenée à rencontrer des agriculteurs,
00:23:52des éleveurs de la Confédération paysanne,
00:23:55mais aussi des producteurs de noix, de la circonscription,
00:23:59et qui m'ont fait part de leurs inquiétudes,
00:24:01alors pour les nutriculteurs,
00:24:03c'était par rapport surtout au réchauffement climatique,
00:24:06quant aux éleveurs de la Confédération paysanne,
00:24:09c'était contre les traités de libre-échange,
00:24:15la concurrence des loyales, des grosses exploitations,
00:24:18la politique agricole commune, qui ne tient pas compte des petites,
00:24:22qui se basent surtout sur les grandes surfaces,
00:24:25donc sur leurs préoccupations sur l'avenir des paysans et des paysannes.
00:24:31Donc, j'ai aussi rencontré l'atelier paysan,
00:24:35qui est une esquique,
00:24:37qui, justement, forme les agriculteurs sur l'autoconstruction,
00:24:44pour qu'ils soient plus autonomes, et des cumas aussi, j'ai rencontré.
00:24:49Donc oui, c'est un monde que j'apprends à connaître,
00:24:52que je découvre,
00:24:53et leur colère, évidemment, elle est tout à fait légitime,
00:24:57puisque ce traité de libre-échange,
00:25:00parce que j'ai vu sur vos images
00:25:01qu'il manifestait également contre le Mercosur,
00:25:05et c'est un traité de libre-échange
00:25:07qui aurait des conséquences catastrophiques pour notre agriculture.
00:25:12Il doit être discuté mardi prochain, à l'Assemblée nationale.
00:25:15Tout à fait, à la demande de notre mouvement,
00:25:17puisque au départ, ça avait été refusé,
00:25:19et puis, voilà, il y a eu un changement de braquet,
00:25:22et heureusement, fort heureusement,
00:25:23parce qu'il faut en discuter dans l'hémicycle.
00:25:27J'ai l'impression qu'il risque de faire peut-être l'unanimité contre lui,
00:25:30ce Mercosur, à l'Assemblée nationale.
00:25:32À juste titre.
00:25:33Ce qui serait un peu original dans cette période
00:25:36où il y a beaucoup de dissensions au sein de l'hémicycle,
00:25:38mais on va dire que le Mercosur, c'est peut-être la goutte d'eau
00:25:41qui refait déborder le vase des agriculteurs,
00:25:43mais ce qu'ils veulent depuis des mois,
00:25:46c'est moins de normes, moins de réglementations,
00:25:49moins de contraintes environnementales.
00:25:52Est-ce que vous les comprenez ?
00:25:53Est-ce que vous les soutenez, ces revendications ?
00:25:55Alors, ils demandent aussi à pouvoir vivre de leurs revenus.
00:25:57Alors, c'est, par exemple, des prix planchers,
00:26:00Emmanuel Macron s'était dit favorable aux prix planchers,
00:26:02et pourtant, il n'a rien fait.
00:26:04Rien qui aille dans ce sens.
00:26:07Et je pense que les revendications...
00:26:09Alors, évidemment, on parle de normes, moins de normes,
00:26:11mais les revendications majeures des agriculteurs,
00:26:14c'est de pouvoir vivre de leur travail.
00:26:16Tout comme les revendications des salariés de notre pays,
00:26:20des Français et des Françaises.
00:26:21Pour ça, il leur faut des outils adaptés.
00:26:22Si, dans certains pays européens,
00:26:24on utilise des pesticides plus efficaces
00:26:26qu'on n'a pas le droit d'utiliser en France...
00:26:27Bien sûr.
00:26:28Oui, tout à fait.
00:26:29Des loyales, et ce qu'ils demandent, les agriculteurs,
00:26:31c'est qu'on ne les embête pas avec ces normes environnementales
00:26:34et qu'on puisse les laisser travailler comme ils l'entendent.
00:26:36Ou alors, c'est plutôt l'inverse.
00:26:38Peut-être beaucoup plus de protection de notre agriculture
00:26:40et de ne pas laisser rentrer dans le pays
00:26:43des produits qui ne seront pas soumises
00:26:46aux mêmes normes sanitaires
00:26:47auxquelles sont soumises nos agriculteurs et nos agricultrices.
00:26:51Donc, c'est cette incohérence qui fait que, comme ils disent,
00:26:56on marche sur la tête et qu'ils renversent les panneaux
00:27:00à l'entrée des communes.
00:27:03Il faut faire des concessions avec l'écologie
00:27:06quand on est dans des cas comme ça,
00:27:09d'agriculteurs qui n'arrivent pas à s'en sortir,
00:27:11qui protestent contre les normes.
00:27:13On évoquait les gilets jaunes.
00:27:14Le mouvement est né d'un refus de la taxe carbone sur le carburant.
00:27:18Là aussi, on était avec une mesure écologique
00:27:20et puis un refus de la population de l'appliquer
00:27:22parce que ça impactait directement leur porte-monnaie.
00:27:25J'entends. Est-ce qu'il faut faire des concessions sur l'écologie ?
00:27:28Je ne pense pas qu'il faille le formuler de cette manière.
00:27:31Je pense qu'il faut surtout avoir une planification.
00:27:35On ne peut pas imposer.
00:27:37Si je reviens aux gilets jaunes,
00:27:40pour quelles raisons ils ont manifesté ?
00:27:41Alors, il faut quand même revenir à une période
00:27:45où, à l'époque, on parlait, dans les années 80,
00:27:49c'était le diesel, il faut acheter le diesel, etc.
00:27:52C'était, vous allez faire des économies.
00:27:56On a poussé aussi les gens.
00:27:57En fait, c'était le tout voiture qui était mis en avant.
00:28:01Donc, on pousse les citoyens en dehors des villes et centres-villes
00:28:06parce que, voilà, c'est qui ?
00:28:07Le centre-ville, ça devient de plus en plus cher.
00:28:09Donc, on les met en dehors des villes.
00:28:10Par contre, on ne met pas à leur disposition le transport,
00:28:14un transport ou un réseau de transport collectif.
00:28:19Donc, ils sont forcément tributaires de la voiture.
00:28:21Et puis, ensuite, on leur dit, plusieurs années plus tard,
00:28:24vous polluez, il faut vous débarrasser de la voiture.
00:28:28Mais quelle autre alternative j'ai en face ?
00:28:30Parce qu'en fait, on est tributaire de sa voiture pour aller à son travail,
00:28:33pour aller faire ses courses et surtout pour aller à son travail.
00:28:36Donc, je pense qu'il y a cette incohérence.
00:28:37Et encore une fois, quand on n'a pas d'état stratège,
00:28:40un état qui planifie, on se trouve dans ce genre de situation
00:28:44où on se dit, on marche sur la tête.
00:28:47Et c'est de la même manière pour les agriculteurs.
00:28:51Moi, quand on les écoute,
00:28:54ils nous disent qu'ils ne sont pas contre l'écologie.
00:28:57Par contre, il faut leur donner les moyens
00:28:59de changer de modèle agricole.
00:29:02Donc, oui, il faut planifier.
00:29:05Il faut planifier.
00:29:07Dans le programme du Nouveau Front populaire
00:29:09et de l'Avenir en commun,
00:29:10évidemment, on a des mesures pour amener, justement,
00:29:13pour planifier et pour aider la transition vers une agroécologie.
00:29:18Vous évoquiez tout à l'heure le pouvoir d'achat.
00:29:21La campagne des Restos du coeur vient de débuter.
00:29:25Le département de l'ISER a également investi
00:29:27près de 5 millions d'euros pour trouver un entrepôt plus grand
00:29:31pour la banque alimentaire de l'ISER.
00:29:33L'inauguration a eu lieu cette semaine.
00:29:35La demande est de plus en plus croissante.
00:29:37Les associations ont besoin de moyens supplémentaires.
00:29:40Sur le pouvoir d'achat, quelles mesures concrètes
00:29:42vous mettriez en place si jamais vous aviez
00:29:46les manettes du pouvoir dans les mois qui viennent ?
00:29:48Le programme du Nouveau Front populaire était très clair.
00:29:52C'était déjà d'augmenter le SMIC à 1 600 euros net
00:29:55et puis ensuite d'engager une conférence
00:29:58sur les emplois et les salaires.
00:30:02Et moi, quand je vois qu'il y a de plus en plus de Français
00:30:06et de Françaises qui vont dans ces banques alimentaires,
00:30:11qui s'adressent à ces banques alimentaires,
00:30:13je trouve ça très triste, en fait,
00:30:16parce qu'on est quand même dans la 7e puissance économique au monde.
00:30:20Et ce qu'on voit, c'est que d'un côté,
00:30:22il y a des personnes, il y a une explosion des millionnaires
00:30:27et d'un autre côté, c'est 10 millions de pauvres,
00:30:33des Français et des Françaises qui vont de plus en plus,
00:30:36qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts
00:30:38et qui vont de plus en plus dans ces banques alimentaires.
00:30:41Donc, on voit bien qu'il y a un problème.
00:30:44On voit bien que la question qu'on devrait se poser,
00:30:47c'est que cette politique qui est menée,
00:30:50c'est pas la bonne.
00:30:52Cette politique de l'offre nous met droit dans le mur,
00:30:54puisqu'on a vraiment les inégalités,
00:30:57l'écart se creuse entre les très riches
00:31:01et ceux qui s'appauvrissent,
00:31:02et les Français qui s'appauvrissent de plus en plus.
00:31:04On parle beaucoup de la dette de la France,
00:31:07qui est énorme, qui fait beaucoup polémique en ce moment.
00:31:09Si on passait le SMIC à 1 600 euros,
00:31:12les fonctionnaires seraient impactés aussi
00:31:14par cette augmentation, en leur faveur, bien sûr,
00:31:16mais les caisses de l'Etat seraient encore plus contraintes
00:31:19qu'elles le sont maintenant.
00:31:21Ca vous paraît réaliste,
00:31:22aujourd'hui, dans la situation économique du pays,
00:31:25de pouvoir faire un changement aussi radical ?
00:31:27Oui, bien sûr.
00:31:29D'ailleurs, on en a fait la démonstration.
00:31:30Je parlerai du budget après,
00:31:33mais pendant la campagne présidentielle
00:31:37de l'Union populaire, on avait justement budgété,
00:31:40il y avait une émission sur le financement de notre programme.
00:31:47Et en fait, c'est très simple,
00:31:50c'est donner du pouvoir d'achat aux Français,
00:31:53donc aux Français et aux Françaises.
00:31:55Ca permet de relancer l'économie, l'économie locale,
00:31:59notamment les artisans, les commerçants,
00:32:02et du coup, ça a un effet vertueux.
00:32:06Et très récemment, à l'Assemblée nationale,
00:32:10on a fait aussi la démonstration qu'un budget...
00:32:16C'est-à-dire que le gouvernement nous dit
00:32:18qu'il y a 60 milliards d'économies à faire,
00:32:21ces 60 milliards, on les a trouvés,
00:32:24en taxant les superprofits,
00:32:27en taxant les multinationales, les grosses fortunes,
00:32:30et non pas tous les Français et les Françaises,
00:32:33comme certains ont laissé dire.
00:32:36Donc il y a une autre vision de la politique publique
00:32:42qui est possible.
00:32:44On a fait la démonstration et oui,
00:32:46la politique de l'offre nous mène droit dans le mur.
00:32:48C'est pour ça qu'on a de plus en plus de gens pauvres
00:32:51dans ce pays, alors qu'on est un pays riche,
00:32:53alors que de la richesse, on en a.
00:32:55Donc il y a un problème de distribution de la richesse.
00:32:58Je précise qu'effectivement, le budget que vous évoquez,
00:33:00c'est tous les amendements sur le texte original
00:33:03qui, finalement, a fait que la droite et les macronistes
00:33:05l'ont refusé.
00:33:06Et le RN, le RN a rejeté un budget qui a été amendé,
00:33:10un budget quand même NFP compatible,
00:33:13qui aurait permis d'améliorer la vie des gens.
00:33:17Donc oui, le RN a également rejeté ce budget.
00:33:20Qui passera sûrement par un 49-3 dans les prochaines semaines,
00:33:24dans sa version originale.
00:33:26Un autre secteur en difficulté, c'est l'hôpital.
00:33:28Il y en a un sur votre circonscription, à Voiron,
00:33:31tout neuf, il y a quelques années.
00:33:32Vous avez d'ailleurs rencontré, je crois, cette semaine,
00:33:35le personnel soignant de l'hôpital de Voiron.
00:33:38Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
00:33:40Il y a notamment un système d'urgence
00:33:42qui fonctionne très difficilement à Voiron depuis quelques années.
00:33:46Alors, j'ai effectivement échangé
00:33:48avec des personnels de l'hôpital de Voiron.
00:33:51Alors, ils me disent notamment
00:33:53que s'il y a un engorgement aux urgences,
00:33:56c'est dû déjà au fait qu'en amont,
00:34:00il n'y en a plus, peu voire plus,
00:34:02de médecins traitants, de généralistes.
00:34:05Et en aval, il n'y a pas de lit.
00:34:07Donc, il y a un problème de formation,
00:34:12et en aval, d'ouverture de lit, donc de moyens.
00:34:16Et ce qui revient souvent, évidemment,
00:34:18c'est le manque de moyens.
00:34:20C'est le manque de moyens.
00:34:22Et puis, c'est la gestion aussi de l'hôpital.
00:34:24On ne gère pas un hôpital comme une entreprise.
00:34:27Le soin, l'accès au soin doit être garanti à tous les citoyens.
00:34:33Et le soin, la santé ne doit pas être marchandisée.
00:34:37Et en fait, on tend vers une gestion de l'hôpital
00:34:41comme on gère une entreprise, je ne sais pas moi,
00:34:45de confiture ou de salon, de jardin.
00:34:51Donc là, il est question de la vision qu'on a du service public.
00:34:56Alors évidemment, on a le gouvernement de droite,
00:34:58macroniste, ELR, Rassemblement national également,
00:35:02puisque le Rassemblement national nous parle
00:35:05de supprimer les cotisations sociales.
00:35:07Alors, qu'est-ce que les cotisations sociales ?
00:35:09C'est la base de notre système de sécurité sociale.
00:35:12Donc, à partir du moment où on supprime les cotisations sociales,
00:35:14on n'aura plus de service public, on n'a plus d'hôpital public.
00:35:17Donc, voilà, c'est une vision complètement différente.
00:35:19Et nous, nous sommes pour sauvegarder
00:35:21et maintenir notre sécurité sociale,
00:35:24qui est le patrimoine, le patrimoine de tous les Français,
00:35:27qui permet justement d'avoir un service public
00:35:31et donc un accès à la santé à tous les citoyens.
00:35:34Pour préserver ce système de sécurité sociale,
00:35:36il y a ce trou de la Sécu qu'il faut arriver à boucher.
00:35:40La semaine dernière, à votre place, on avait Yannick Noder
00:35:42qui portait la mesure d'augmentation des jours de carence
00:35:47de 1 à 3 pour alléger justement ce budget de la sécurité sociale.
00:35:51C'est une piste qui vous paraît intéressante.
00:35:53Vous qui avez été gestionnaire de paix.
00:35:55Écoutez, intéressant peut-être pour la droite,
00:35:57mais bon, en tout cas,
00:36:00ça illustre bien leur vision et leur idéologie.
00:36:04Alors non, évidemment, on a bien d'autres moyens de le faire.
00:36:07Si on crée des emplois,
00:36:10il y aura donc plus de cotisations sociales, salariales et patronales.
00:36:14Ça permettrait d'avoir,
00:36:17de maintenir un système de notre sécurité sociale,
00:36:21de le maintenir et que ça fonctionne,
00:36:24et qu'on ait un hôpital,
00:36:29des services publics.
00:36:32Et voilà, donc...
00:36:35Pardon, je perds le fil.
00:36:38Donc il y a ça, et puis il y a aussi, je reviens,
00:36:41sur l'importance
00:36:44d'équilibrer les salaires entre les hommes et les femmes.
00:36:49Vous savez qu'il y a les femmes qui gagnent beaucoup moins que les hommes.
00:36:54Et si on arrivait...
00:36:56Pardon ?
00:36:57Tout à fait.
00:36:58Et si on se mettait justement à travailler sur cet écart,
00:37:01ça ramènerait aussi plus de cotisations
00:37:05dans les caisses de la sécurité sociale.
00:37:07Donc je pense qu'il y a bien d'autres moyens,
00:37:09d'autres solutions pour maintenir notre sécurité sociale
00:37:13que de, encore une fois,
00:37:16demander aux salariés
00:37:20que ce soit eux qui portent toujours le poids
00:37:24et non pas les entreprises.
00:37:26Alors, il y avait un marqueur dans ce programme du Nouveau Front Populaire.
00:37:31Il y avait le SMIC à 1 600 euros, on en a parlé.
00:37:33Il y avait aussi l'abrogation de la réforme des retraites.
00:37:37Vous voulez toujours abroger cette réforme.
00:37:40Pourtant, vous avez voté contre la proposition d'abrogation
00:37:44qu'a faite le Rassemblement national le 30 octobre dernier.
00:37:47Ça paraît surprenant.
00:37:49Alors, on n'a pas voté contre.
00:37:52Vous n'avez pas voté pour.
00:37:54Sinon, elle aurait été abrogée.
00:37:55C'était à la commission...
00:37:56D'abord, lorsque... Là, vous parlez des débats dans l'hémicycle.
00:38:00Parce qu'effectivement, d'abord, il avait présenté
00:38:03à la commission des affaires sociales
00:38:06qui avait été vidée un peu de sa substance.
00:38:12Et ensuite, effectivement, dans l'hémicycle,
00:38:15nous avons voté contre. Pourquoi ?
00:38:17Parce que le Rassemblement national ne s'est jamais dressé
00:38:22contre la réforme des retraites.
00:38:24Lorsqu'en 2022,
00:38:29nous nous sommes, en 2023, je ne sais plus très bien,
00:38:31le temps passe tellement vite,
00:38:32que nous sommes tous descendus, nous étions tous en debout en 2023.
00:38:37Contre cette réforme des retraites,
00:38:39le Rassemblement national ne s'était pas...
00:38:43Mobilisé.
00:38:44Mobilisé contre, premièrement.
00:38:46Et puis, deuxièmement, pendant la campagne,
00:38:50les Européennes,
00:38:52Bardella, Jordan Bardella,
00:38:54le président du Rassemblement national,
00:38:56bon, il allait sur 66 ans.
00:38:58Enfin, ils étaient d'une incohérence.
00:39:01Donc, on voyait bien que cette réforme
00:39:03qu'ils avaient mise dans leur niche, c'était juste un coup de com'.
00:39:06C'est un coup de com', mais vous auriez pu profiter de l'occasion
00:39:09à faire abroger cette réforme et, finalement,
00:39:12faire primer l'intérêt des gens à la tactique politique ?
00:39:15Non, non, c'est un coup de com'.
00:39:16Enfin, je veux dire, nous, on l'a également
00:39:18dans notre niche parlementaire.
00:39:20Et donc, ça va être débattu dans l'hémicycle...
00:39:23En fin novembre ?
00:39:24On sera là, tout à fait, le 28 novembre.
00:39:27Donc, la semaine prochaine.
00:39:29Bon. Si cette abrogation a les chances de passer,
00:39:32il faudra que le RN, pour le coup, vote avec vous.
00:39:36Écoutez, on verra bien quelle est sa position,
00:39:38puisqu'un coup, ils sont pour 62, un coup pour 64, un coup pour 66.
00:39:41Donc, nous, nous tenons la ligne.
00:39:44Nous sommes pour l'abroger.
00:39:45Et puis, ensuite, travailler sur la retraite à 60 ans,
00:39:48pour revenir à 60 ans.
00:39:50Vous savez, en tout cas, que vous avez besoin des voix du RN,
00:39:53éventuellement pour abroger la réforme,
00:39:55mais aussi pour censurer le gouvernement.
00:39:57Les mathématiques sont implacables.
00:39:59Il n'y a pas d'autre solution.
00:40:01Jean-Luc Mélenchon a déclaré, le week-end dernier,
00:40:03que le gouvernement Barnier allait tomber.
00:40:05Il est sûr. Il a même donné une échéance.
00:40:07Je ne sais pas si vous avez vu les dates.
00:40:08C'est entre le 15 et le 21 décembre
00:40:10que ce gouvernement va tomber.
00:40:12Il n'y a pas 50 solutions pour le faire tomber.
00:40:14C'est effectivement qui est la majorité des députés
00:40:17qui votent une censure,
00:40:18avec le dépôt du 49-3 sur le budget,
00:40:20qui est plus que probable.
00:40:22Il y aura une motion de censure.
00:40:24Ce sera le moment d'unir, entre guillemets,
00:40:27les forces des deux camps extrêmes ?
00:40:30Le moment d'unir ?
00:40:32Je pense que là, on est dans une impasse institutionnelle,
00:40:37et dans une crise politique,
00:40:39qui est d'ailleurs de la responsabilité
00:40:41d'Emmanuel Macron.
00:40:43Donc là, on est dans une situation
00:40:46où le budget a été rejeté.
00:40:48Il est actuellement au Sénat.
00:40:51Il va revenir, donc il y aura une commission mixte paritaire.
00:40:53Ensuite, il reviendra à l'Assemblée nationale.
00:40:55Donc, il n'y aura pas d'accord sur le budget en l'Etat.
00:41:00Donc, il sera imposé,
00:41:02et je pense que le Premier ministre en parle déjà,
00:41:05qu'il l'imposera par 49-3.
00:41:07Donc, dans un article du Monde aujourd'hui,
00:41:10les partis du NFP l'ont annoncé,
00:41:13que oui, nous déposerons une motion de censure.
00:41:15Ensuite, c'est aux autres partis de faire leur choix.
00:41:19Nous ne sommes pas comptables de ce que font les autres.
00:41:21Et s'il n'y a pas de motion de censure,
00:41:23eh bien, je pense que la solution
00:41:27qui s'imposera, ce sera au président de la République,
00:41:32ce sera une dissolution en juillet prochain,
00:41:36ou alors ce sera une démission.
00:41:38Vous pariez crédible qu'Emmanuel Macron démissionne ?
00:41:42Alors, crédible...
00:41:44Alors, normalement, s'il est...
00:41:46Je dirais que ça serait de sa responsabilité,
00:41:50effectivement, de démissionner.
00:41:52Est-ce que l'homme le fera ?
00:41:54Je ne pense pas.
00:41:56Puisque quand on regarde le parcours depuis 2017,
00:42:01le mépris vis-à-vis du peuple français,
00:42:04parce qu'il faut quand même se souvenir de ces petites phrases,
00:42:06dans une gare, on croise des gens qui ont réussi
00:42:08et ceux qui ne sont rien,
00:42:10il n'y a qu'à traverser la rue pour trouver un emploi.
00:42:12Donc quand même, ça, c'est des choses...
00:42:13Là, ça traduit vraiment le mépris qu'il a pour les citoyens français.
00:42:18Et puis le déni démocratique.
00:42:21Quand des gens se manifestent,
00:42:23plus de 3 millions dans la rue,
00:42:25et que 90 % des Français et des Françaises sont contre
00:42:28la réforme des retraites et qu'ils l'imposent par 49-3.
00:42:31Quant aux dernières élections, ils imposent un Premier ministre
00:42:35qui est issu, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:42:38du parti qui est arrivé en 4e position.
00:42:40Donc oui, je me dis que ça va être compliqué
00:42:44qu'il démissionne.
00:42:46En revanche, donc, ça sera une dissolution.
00:42:48Parce qu'on sera dans une impasse.
00:42:51Puisqu'on est vraiment... L'Assemblée nationale
00:42:53est dans une configuration inédite dans la Vème République
00:42:56et aucun des partis n'a la majorité.
00:42:59Donc certes, le NFP a une majorité,
00:43:02mais majorité relative, donc...
00:43:05Emmanuel Macron a appris à surprendre le monde.
00:43:08Il a surpris beaucoup de monde avec la dissolution au mois de juin.
00:43:10Peut-être qu'il surprendra aussi les gens comme vous
00:43:13qui pensent qu'il ne démissionnera pas
00:43:15en changeant la donne dans les prochains mois.
00:43:18Ce qui voudrait dire une présidentielle anticipée,
00:43:20puisque le délai est très court
00:43:21entre la démission d'un président de la République
00:43:23dans les institutions et puis l'élection du suivant.
00:43:26Présidentielle anticipée, ça s'anticipe.
00:43:29Quel candidat vous souhaitez pour la gauche ?
00:43:33Eh bien, écoutez, nous, nous sommes prêts.
00:43:35Et nous avons déjà un candidat, qui est Jean-Luc Mélenchon.
00:43:39Euh... Donc...
00:43:41Voilà, nous, nous sommes prêts à repartir en campagne.
00:43:45Il n'avait pas dit que c'était la dernière, il y a deux ans ?
00:43:472027.
00:43:49D'accord. Donc...
00:43:50Parce qu'il faut dire...
00:43:52Mais vous le dites vous-même, on aura très peu de temps.
00:43:55Je pense qu'on aura très peu de temps pour faire...
00:43:57Pour organiser des primaires,
00:43:59pour discuter de qui va partir,
00:44:02alors qu'on a déjà un candidat qui est prêt.
00:44:05Donc, je pense qu'on aurait intérêt à partir ensemble.
00:44:10Euh...
00:44:12Et de gagner.
00:44:13Là, on a des chances de gagner, parce qu'on est prêts à gouverner,
00:44:15on a un candidat, on a un programme.
00:44:18Nous sommes prêts.
00:44:19Je ne parle pas des autres composantes du Nouveau Front populaire,
00:44:22mais est-ce qu'au sein de la France insoumise,
00:44:24tout le monde est prêt à porter
00:44:26une nouvelle candidature de Jean-Luc Mélenchon ?
00:44:28Bien sûr.
00:44:29Il fait l'unanimité au sein du parti.
00:44:32J'évoque des noms comme Alexis Corbière, Clémentine Autain,
00:44:35Daniel Simonnet, François Ruffin,
00:44:37qui étaient des fois importantes du parti,
00:44:39qui sont rentrés en dissension.
00:44:41Ça, c'est ce qu'on connaît, j'imagine qu'ils ne sont pas seuls,
00:44:43qu'ils ont des militants qui, comme eux,
00:44:46avaient des doutes sur la stratégie du leader de la France insoumise ?
00:44:50Alors, vous avez nommé
00:44:56des anciens de la France insoumise,
00:44:57puisqu'ils ne font plus partie de la France insoumise.
00:45:00Ils ont rejoint le mouvement,
00:45:02enfin, les écologistes, en tant que groupe parlementaire.
00:45:06En tout cas, ils ne sont plus à la France insoumise.
00:45:09En tout cas, au sein du mouvement,
00:45:12oui, je suis certaine que notre candidat,
00:45:15c'est Jean-Luc Mélenchon, mais comme tous les...
00:45:17En tout cas, oui, on interrogera les militants,
00:45:22mais je suis certaine qu'il y aura une majorité
00:45:26sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
00:45:28Alors, bon, ça, c'est l'hypothèse d'une présidentielle.
00:45:31On sait bien que personne n'a la main,
00:45:32à part Emmanuel Macron,
00:45:34enfin, la présidentielle anticipée.
00:45:35Par contre, si le gouvernement tombait,
00:45:38là, c'est plus probable, dans les mois,
00:45:40le 15 au 21 décembre,
00:45:41j'ai noté la date promise par le leader de la France insoumise,
00:45:44si ce gouvernement tombe,
00:45:46il faudra renommer un gouvernement,
00:45:49puisqu'on ne peut pas dissoudre avant le mois de juillet.
00:45:52Là, ce serait l'hypothèse de Lucie Castex.
00:45:55Elle tient toujours la corde au sein du nouveau Front populaire ?
00:45:57Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:45:59D'ailleurs, on en parle,
00:46:00dans l'article du Bon de ce matin,
00:46:04il est question, effectivement, de Lucie Castex.
00:46:07Enfin, donc, on reste sur notre candidate...
00:46:12Notre candidate, donc, unitaire,
00:46:14donc, Lucie Castex, on est prêts.
00:46:16On a fait la démonstration, lors des débats,
00:46:18sur le budget, qu'on était capables de trouver des majorités
00:46:21pour vous faire voter nos amendements.
00:46:23Donc, oui, je pense que,
00:46:26pour la stabilité du pays,
00:46:29Emmanuel Macron devrait maintenant choisir Lucie Castex,
00:46:32oui, effectivement.
00:46:33Il y avait la possibilité de lui mettre le pied à l'étrier,
00:46:35Lucie Castex, puisque, comme vous,
00:46:37elle débarque, entre guillemets, un peu en politique.
00:46:39En tout cas, elle n'avait jamais été élue.
00:46:41Et avec la législative partielle
00:46:45qui se profile à Grenoble,
00:46:46il y avait une place sur la première circonscription
00:46:49qui lui était destinée.
00:46:50On a entendu son nom circuler pendant plusieurs semaines.
00:46:53Puis, finalement, elle, d'elle-même,
00:46:54elle a renoncé face aux exigences
00:46:56de la France insoumise, qui lui demandait,
00:46:58alors qu'elle ne fait pas partie du mouvement,
00:47:00d'intégrer son groupe,
00:47:02si elle était élue au sein de l'Assemblée nationale.
00:47:05C'est dommage d'avoir perdu cette occasion
00:47:07de tester Lucie Castex
00:47:10vers des vrais électeurs, sur des vrais électeurs.
00:47:14C'est dommage. Je pense que, d'abord,
00:47:17il faut quand même rappeler qu'il y a eu des accords nationaux
00:47:20aux dernières législatives et que la première circonscription
00:47:23est attribuée à la France insoumise.
00:47:25Donc, effectivement, Lucie Castex...
00:47:28C'était plus important de la garder à l'éphi
00:47:29que de donner cette opportunité à Lucie Castex de...
00:47:31Ce n'est pas une question d'importance.
00:47:33Je pense qu'effectivement, Lucie Castex a fait ce choix
00:47:36de ne pas se rattacher à la France insoumise
00:47:40parce que, comme elle le disait,
00:47:42elle tient à être ce trait d'union entre les différents partis.
00:47:47Donc, je pense que c'était une décision...
00:47:51Bon, c'est son choix. Après, c'est responsable.
00:47:55Autrement, effectivement, elle aurait dû, pour moi,
00:47:58en tout cas, être rattachée à la France insoumise,
00:48:01en tout cas, apparentée, comme l'était, par exemple,
00:48:04François Ruffin ou Clémentine Autain.
00:48:08Donc, ensuite, elle a fait ce choix-là.
00:48:10Il faut dire aussi qu'en même temps,
00:48:11il y a eu le Parti socialiste iséraux
00:48:14qui avait désigné une candidate.
00:48:16Je pense que ça n'a pas aidé non plus dans son choix.
00:48:19Donc, qu'on attribue la responsabilité
00:48:23qu'a la France insoumise, je pense que ce n'est pas tout à fait juste.
00:48:26Je pense qu'il y a eu quand même une espèce de pression
00:48:29qui a fait que Lucie Castex a préféré retirer sa candidature.
00:48:34Bon, alors, si on a failli avoir Lucie Castex,
00:48:37peut-être députée en Isère,
00:48:39c'est qu'il y a une élection partielle
00:48:42qui s'est mise en place suite à la démission d'Hugo Prévost,
00:48:46qui, comme vous, avait été élu en juillet dernier
00:48:47député d'Isère pour la France insoumise.
00:48:50Le jeune élu avait bénéficié du soutien des Poids-Lourds de son parti.
00:48:53On a vu Emmanuel Bompard venir faire campagne à Grenoble,
00:48:57qui ne tarissait pas d'éloge, d'ailleurs,
00:48:58sur ce jeune candidat prometteur.
00:49:00Alors, il avait accueilli, d'ailleurs, dans le QG politique.
00:49:02Bon, il aura fait qu'un passage est clair,
00:49:04rattrapé par des accusations de harcèlement moral et sexuel.
00:49:08Il a démissionné en 24 heures.
00:49:10Vous avez de ces nouvelles depuis sa démission, non ?
00:49:13Non. Non, je n'en ai pas.
00:49:15Et je trouve qu'il a pris une bonne décision de démissionner.
00:49:18C'était une décision responsable.
00:49:19Ça vous a surpris, cette démission express ?
00:49:22Non, la démission express, non.
00:49:23Je pense qu'il n'avait pas d'autre choix que de démissionner.
00:49:25Et il l'a bien fait.
00:49:27Je pense que ça n'a rien de s'accrocher,
00:49:29alors qu'on ne fait pas de la politique pour soi,
00:49:32mais on fait de la politique parce qu'on a des convictions.
00:49:34Et je pense qu'il a démontré, en tout cas,
00:49:36qu'à travers sa démission, qu'il en avait, quand même.
00:49:41Après, ce qui m'a pu choquer,
00:49:42c'est les raisons pour lesquelles il a dû démissionner.
00:49:45Il n'y avait pas de plainte. Il n'y a toujours pas de plainte officielle.
00:49:46Oui, c'est vrai. Mais quoi qu'il en soit.
00:49:48À son encontre, je fais le parallèle avec un autre député LFI,
00:49:53qui, lui, s'est accroché, Adrien Quatennens,
00:49:55qui est resté député, malgré une condamnation judiciaire,
00:49:58à de la prison pour violences conjugales.
00:50:01Et que, de l'autre côté, on a le jeune Hugo Prévost,
00:50:03qui a rayé de la carte, comme ça, en 24 heures.
00:50:06Ça ne vous choque pas, ces deux poids, deux mesures ?
00:50:08Alors, non, je ne considère pas ça comme deux poids, deux mesures.
00:50:12Il est vrai qu'il y a eu Adrien Quatennens,
00:50:14qui a eu un procès.
00:50:17Donc déjà, au sein du mouvement,
00:50:20il avait été suspendu pendant quatre mois.
00:50:22Donc il y a eu quand même une punition,
00:50:24une peine, si on peut l'appeler ça comme ça.
00:50:27Ensuite, je peux comprendre que des électeurs et des électrices
00:50:32aient été choqués par le traitement.
00:50:34Après, Adrien Quatennens, la situation est...
00:50:39Bon, c'était une violence conjugale.
00:50:41Il l'a reconnue.
00:50:45Le traitement, je...
00:50:48Ce n'est pas tout à fait la même histoire.
00:50:51Enfin, le même...
00:50:52Si on met en parallèle Hugo Prévost,
00:50:55lui, il a fait le choix de démissionner.
00:50:57Adrien Quatennens, je pense que s'il n'a pas démissionné,
00:51:02il a quand même eu une peine au sein du gouvernement,
00:51:06j'allais dire du mouvement de la France insoumise.
00:51:09Il y a eu un procès.
00:51:12Bon, il y a eu quand même un traitement.
00:51:15Ça a été traité, peut-être...
00:51:17C'est vrai que pour certains, pas très bien,
00:51:21mais voilà, c'est vrai que...
00:51:23– Je fais un petit peu l'amour, parce qu'il était encore pressenti
00:51:26pour être candidat aux dernières élections.
00:51:28Il était porté par Jean-Luc Mélenchon.
00:51:30Il y avait peu à l'intérieur de l'EFI qui semblait s'opposer
00:51:33à la volonté du chef de maintenir un candidat pourtant condamné.
00:51:35– Non, ce n'est pas une question de résister, de...
00:51:41– De se soumettre.
00:51:42– Ni de se soumettre.
00:51:44Il y a des militants qui étaient peut-être, enfin, qui étaient contre,
00:51:48mais il y avait des militants et une majorité qui étaient pour qu'il reste.
00:51:51Et ensuite, voilà, il s'est retiré, Adrien Quatennens,
00:51:55et puis maintenant, je pense qu'il a bien fait
00:51:59de se retirer pour les Européennes.
00:52:02C'était une situation délicate, et la France insoumise,
00:52:05certes, on peut nous reprocher de l'avoir mal,
00:52:08de l'avoir géré ou mal géré, ou peu géré,
00:52:13mais c'était aussi une première...
00:52:16Vous savez, quand c'est un camarade qui est dans cette situation,
00:52:20ce n'est pas toujours évident, et la situation d'Adrien Quatennens,
00:52:23le fait qu'il l'ait avoué lui aussi, je pense que quand on reconnaît,
00:52:28c'est... il était prêt à... voilà, il l'a reconnu,
00:52:33ce n'est pas non plus... ce n'était pas une violence récurrente,
00:52:38enfin, ce n'est pas du harcèlement, il y a quand même...
00:52:42Il n'est plus Hugo Prévost, on n'a pas de vérité non plus.
00:52:46Mais Hugo Prévost, il a...
00:52:48Il aurait pu lui servir à avoir au moins la sorte de clémence
00:52:52de son camp, comme Adrien Quatennens l'a eu.
00:52:55Il a choisi de démissionner ?
00:52:57Oui, mais tout le monde l'a, dès le mercredi,
00:52:59tous les députés et les filles de la région demandaient sa démission.
00:53:03Elisa Martin disait même de ne pas le connaître,
00:53:04alors qu'elle avait fait campagne avec lui pendant des semaines.
00:53:07Après, moi, je trouve que c'était une sage décision de se retirer,
00:53:10puisqu'effectivement, il n'y a pas de plainte,
00:53:12mais il y avait quand même des signalements
00:53:14et plusieurs signalements.
00:53:15Donc, c'était...
00:53:17Après, voilà, je pense que c'était une sage décision.
00:53:20Jordan Bardella fait une déclaration surprenante cette semaine,
00:53:23en plein procès de sa chef, Marine Le Pen,
00:53:27pour tournements d'argent public européen, notamment.
00:53:32Il a déclaré qu'un élu, pour se présenter,
00:53:34devait avoir un casier judiciaire vierge.
00:53:36Est-ce que vous êtes d'accord déjà avec cette affirmation ?
00:53:40– Alors, un casier judiciaire vierge,
00:53:46ça dépend, en fait, de quoi on est condamné.
00:53:54Je pense que...
00:53:56Alors, évidemment, il y a des crimes, des délits
00:53:59qui devraient exclure tout candidat ou toute candidate
00:54:06de quelque élection que ce soit.
00:54:09Je parle, par exemple, de viols ou d'étournements de fonds.
00:54:12– D'étournements d'argent public, ça ne peut pas se faire.
00:54:14– D'étournements d'argent public, je pense que oui,
00:54:16ça en fait partie également.
00:54:18Après, tout dépend, évidemment, comme je dis, du délit.
00:54:23Et après, c'est aussi aux citoyens de choisir.
00:54:26À partir du moment où on le sait, c'est aux citoyens de choisir.
00:54:30– Ça ne vous choque pas qu'un repris de justice,
00:54:33il y en a eu plusieurs dans l'histoire récente,
00:54:37se représente, soit réélu par les citoyens
00:54:39alors qu'il a un casier judiciaire bien rempli.
00:54:41Je pense à Patrick Balkany, qui est peut-être un peu le symbole de ça,
00:54:45qui a fait de la prison,
00:54:46qui a détourné de l'argent public à millions.
00:54:49On lui a laissé la possibilité de se représenter,
00:54:50les citoyens ont choisi, finalement, c'est eux qui ont raison.
00:54:53– Voilà, alors vous parlez de casier judiciaire bien rempli,
00:54:57donc il y a quand même une différence.
00:54:59– Mais si la règle édictée par Jean-Denis Maliana
00:55:01s'était appliquée, Patrick Balkany, il n'aurait pas été réélu.
00:55:04– Oui, là, je suis d'accord.
00:55:05– Et on aurait tiré un trait sur sa carrière.
00:55:06– Oui, mais je suis tout à fait d'accord.
00:55:08Parce qu'après tout, d'un côté, on demande aux fonctionnaires
00:55:12d'avoir un casier judiciaire vierge.
00:55:15Donc certes, ce sont des fonctionnaires, des personnels de l'État,
00:55:22mais je pense qu'on devrait aussi l'exiger des personnalités politiques,
00:55:29des candidats, des représentants du peuple.
00:55:33Parce que ça serait tout à fait légitime
00:55:37d'avoir une certaine exemplarité vis-à-vis des citoyens.
00:55:41Après, tout dépend du motif.
00:55:45– Non, je vois venir la diffamation, la rébellion, la provocation,
00:55:49ça, ce n'est pas des motifs recevables pour ne pas pouvoir se présenter ?
00:55:54– Par exemple, évidemment, il y a quand même des degrés de condamnation
00:55:58dans la justice, et heureusement qu'on ne juge pas de la même manière
00:56:03une dégradation lors d'une manifestation et un viol, par exemple,
00:56:10ou détournement de fonds publics.
00:56:12– Diffamation, rébellion, provocation, ce sont les condamnations
00:56:16qu'a subies Jérémie Mélenchon ces dernières années devant la justice.
00:56:20Je voulais revenir à l'élection qui nous concerne ici, en Isère,
00:56:24en janvier, sur la première circonscription.
00:56:27On connaît déjà le casting, avec à priori six candidats
00:56:31sur la ligne de départ, Nathalie Béranger, qu'on voit là pour Les Républicains,
00:56:34qui avait été battue en juillet sur cette circonscription.
00:56:37On aura également Camille Galliard-Migné pour Renaissance,
00:56:41qui est l'ancienne suppléante d'Olivier Véran,
00:56:43qui avait pris sa place de députée quand il était devenu ministre.
00:56:48Un avocat grenoblois également, Hervé Gerbi, président du CRIF en Isère,
00:56:52qui se dit proche du parti Horizon d'Édouard Philippe.
00:56:55Alexandre Lacroix, candidat qui s'était qualifié au second tour
00:56:59en juillet dernier pour le compte de l'alliance entre Éric Chotti
00:57:02et le Rassemblement national.
00:57:04Et puis Rémi Adam, qui mènera une candidature d'extrême-gauche
00:57:07pour le parti lutte ouvrière.
00:57:10J'ai dit six, j'en ai cité cinq.
00:57:12Le sixième candidat portera les couleurs du nouveau front populaire.
00:57:16Il s'appelle Liesse Loufocq, il a 30 ans, il vit en région parisienne.
00:57:20Qu'est-ce que vous pensez de cette candidature ?
00:57:23Liesse Loufocq, il est connu pour son engagement pour les droits des enfants.
00:57:28C'est un engagement fort,
00:57:32parce qu'il a été lui-même ancien enfant placé.
00:57:35Je pense que c'est...
00:57:38C'est une personne qui apportera beaucoup dans nos luttes,
00:57:43les luttes pour les droits des enfants, mais pas que.
00:57:46J'ai eu l'occasion de le rencontrer, puisque j'ai fait le marché.
00:57:50Il m'avait demandé d'être avec lui,
00:57:54de l'accompagner sur le marché samedi dernier,
00:57:57le marché de l'ABI.
00:57:59Je l'avais proposé, évidemment, tout naturellement, mon soutien.
00:58:04Oui, je pense que c'est un bon candidat,
00:58:08et j'ai hâte de l'avoir à mes côtés, à l'Assemblée nationale.
00:58:13Vous parliez tout à l'heure du rôle du député,
00:58:16qui doit être attaché à son territoire.
00:58:18Vous disiez que c'était important d'être dans sa circonscription,
00:58:22de connaître le territoire qu'on représente.
00:58:24C'est un parachutage pur et dur.
00:58:26C'était peut-être la première fois de sa vie
00:58:29qu'il mettait les pieds à Grenoble.
00:58:31C'est possible, mais comme il le dit très justement,
00:58:34c'est qu'il a été lui-même parachuté.
00:58:36Il sait ce que c'est que le parachutage.
00:58:38C'était un enfant placé, il a été balotté de famille à famille,
00:58:43famille d'accueil à notre famille d'accueil.
00:58:45Je pense qu'il a cette capacité de s'adapter.
00:58:48Et l'engagement, le rôle d'un député...
00:58:53Déjà, on a un mandat national.
00:58:55C'est d'être aussi bien à l'Assemblée nationale
00:58:59qu'en circonscription.
00:59:00Donc il n'y a aucune raison qu'il ne soit pas à la hauteur
00:59:05de ce qu'on attend de lui ici, dans la 1re circonscription.
00:59:08Il vous a dit qu'il viendrait, qu'il allait vivre en Isère
00:59:11s'il était élu au mois de janvier ?
00:59:13Je pense qu'il le fera, mais je ne lui ai pas posé la question.
00:59:16Pour moi, ce n'est pas la priorité,
00:59:18c'est vraiment les engagements qu'il prendra
00:59:21et la manière dont il émènera le combat,
00:59:26aussi bien à l'Assemblée nationale qu'ici, en circonscription.
00:59:29Il n'y avait pas de talent au sein de la FI, ici, en Isère,
00:59:33pour prendre la relève d'Hugo Prévost
00:59:35et être candidat sur cette circonscription
00:59:37en vivant sur le territoire ? C'est étonnant.
00:59:40Il y avait bien des talents, mais par exemple, Salomé Robin,
00:59:44elle a bien fait campagne en 2022,
00:59:46elle a fait une belle campagne en 2022,
00:59:48mais il se trouve que la dissolution a été faite,
00:59:51il y a eu la...
00:59:54Ensuite, ça a été assez rapide,
00:59:56elle a repris ses études à Lyon.
00:59:58Il y a sûrement d'autres militants qui,
01:00:01sur le Grenoble ou le Grésil-Vaudan,
01:00:03auraient envie de partir sur un combat comme ça.
01:00:06Il n'est même pas de la France insoumise,
01:00:08comment ça passe chez vous ?
01:00:10Ça veut dire que nous ne sommes pas sectaires,
01:00:12on nous dit toujours qu'on est sectaires, au contraire.
01:00:15Je trouve que c'est très bien d'ouvrir à une personne
01:00:18comme Ilias Loufocq, avec l'expérience qu'il a,
01:00:21si je peux dire expertise,
01:00:23puisqu'il a développé, au cours de sa vie,
01:00:28cet engagement pour les droits des enfants.
01:00:32Je pense que c'est, encore une fois,
01:00:34une très belle candidature et on a tout à y gagner.
01:00:38On verra. Si vous perdez,
01:00:40ce serait une défaite pour El-Effi sur cette circonscription
01:00:43que vous aviez acquis au mois de juillet ?
01:00:45C'est une défaite pour le NFP,
01:00:47pour le Nouveau Front Populaire, la France insoumise,
01:00:50puisqu'il sera notre candidat.
01:00:52L'NFP proposait d'autres candidats
01:00:54qui avaient plus de chance sur le papier de victoire,
01:00:57comme Amandine Germain, pour le PS,
01:00:59qui avait un profil qui pouvait rassembler
01:01:01autour de sa candidature, bien au-delà des frontières du NFP.
01:01:05Bien sûr, mais comme je disais auparavant,
01:01:07Amandine Germain aurait siégé au Parti socialiste,
01:01:12alors qu'il y avait des...
01:01:14Nous avons un accord national,
01:01:15et cet accord n'a pas été rompu, il me semble.
01:01:18Donc, évidemment, aux yeux des téléspectateurs
01:01:21ou des Français et des Françaises qui nous écoutent,
01:01:24il doit se dire que c'est une tambouille politique,
01:01:27mais quoi qu'il en soit, c'est un équilibre, en tout cas,
01:01:30qui était important de maintenir.
01:01:33Et je pense que quand on a un accord
01:01:35et quand on donne sa parole, cette parole, on la tient,
01:01:38et c'est ce que nous faisons.
01:01:40Derrière ce scrutin se profilent aussi les élections municipales.
01:01:42A Grenoble, la France insoumise est arrivée en tête
01:01:45des Européennes, la capitale des Alpes, avec 22 %,
01:01:48soit trois fois plus qu'en 2019.
01:01:50Les écolos ont perdu à peu près la moitié de leur score de 2019,
01:01:54avec seulement 13 % des voix.
01:01:56L'EFI a également gagné les deux circonscriptions de Grenoble.
01:02:00Il y en a une qui est en remise en jeu,
01:02:02mais en tout cas, pour l'instant,
01:02:03c'est l'état des lieux au mois de juillet.
01:02:07Le mouvement est en position de force
01:02:10pour revendiquer la tête de liste après le départ d'Éric Piolle ?
01:02:15Effectivement.
01:02:16Les négociations ne sont pas...
01:02:18Il n'y a pas de négociations pour l'instant.
01:02:20On en parle à peine.
01:02:22Ca va négocier, à un moment donné ?
01:02:24C'est une demande que vous allez faire aux écologistes à Grenoble,
01:02:26de dire que c'est à notre tour, vu le contexte politique ?
01:02:29On a la volonté qu'il y ait une liste NFP.
01:02:32Effectivement.
01:02:34Ensuite, que ce soit le candidat,
01:02:37qu'il soit écologiste,
01:02:38ou issu du Parti socialiste,
01:02:41ou de la France insoumise,
01:02:42je pense qu'il y aura probablement négociations.
01:02:48Après, c'est important, en tout cas, qu'il y ait une liste NFP.
01:02:51Et puis qu'il y ait des insoumis sur cette liste.
01:02:55Et puis, on verra, au cours des négociations et à l'issue,
01:03:00s'il y a accord.
01:03:03S'il y a accord entre les différents partis
01:03:06composant le Nouveau Populaire.
01:03:08S'il n'y a pas d'accord, on peut imaginer des candidatures séparées ?
01:03:14Ca serait dommageable, je pense.
01:03:17En tout cas, la France insoumise aura probablement une liste.
01:03:22Parce qu'il n'y a pas de raison
01:03:24qu'il n'y ait pas de liste insoumise
01:03:30à la municipalité de Grenoble,
01:03:33à partir du moment où,
01:03:34quand on regarde les résultats des dernières élections,
01:03:36la France insoumise a fait un bon score.
01:03:39Donc, je pense qu'on aurait intérêt à partir ensemble.
01:03:42Il y a un nom qui circule depuis quelques semaines
01:03:45pour mener cette campagne grenobloise à gauche.
01:03:48C'est Ruffin. Alors, pas François, mais Laurence, sa sœur,
01:03:53qui dirige une entreprise à Saint-Martin d'Air,
01:03:56une entreprise coopérative, Alma, la voilà.
01:03:59Laurence Ruffin, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:04:02Écoutez, je ne connais pas cette personne.
01:04:04Qu'est-ce que je peux en dire ? Rien.
01:04:06Après tout, je ne sais pas de...
01:04:10de quel côté elle est.
01:04:12Est-ce qu'elle est écologiste ? Est-ce qu'elle est...
01:04:15Cédite de gauche.
01:04:17Elle est la sœur de François Ruffin,
01:04:18donc on peut imaginer qu'elle a grandi
01:04:20dans un environnement un peu similaire à son frère.
01:04:22Vous savez, Emmanuel Macron se disait de gauche aussi,
01:04:24Gabriel Attal également, et Elisabeth Borne aussi, donc bon.
01:04:28Et même Olivier Véran, donc voilà.
01:04:30Donc il y a gauche et gauche.
01:04:32Donc on verra, on verra.
01:04:34Pas de commentaire, plus que ça.
01:04:37On discute de ce Ruffin bis qui sort à Grenoble
01:04:40au sein de la LFI, ici, en Isère ?
01:04:41Non. Enfin, en tout cas, pas à ma connaissance.
01:04:43Après, moi, je... En Isère, c'est grand.
01:04:46Je suis peut-être plutôt Grenoble.
01:04:49Et il faudrait peut-être poser la question à Éric Piolle.
01:04:54On lui posera la question, on l'a déjà posée, d'ailleurs.
01:04:56Je ne suis pas sûr que lui-même sache qui
01:04:59il a envie de porter à sa place pour l'élection de 2026.
01:05:03Avant ça, on l'a dit, il y aura une élection importante,
01:05:05qui va être un peu symbolique en janvier,
01:05:07sur cette 1re circonscription de l'Isère.
01:05:10Je dis ça parce qu'on va être obligés,
01:05:11pour respecter le temps de parole,
01:05:13de mettre en pause le QG politique dans le format habituel,
01:05:16où je suis face à face pendant une heure
01:05:18avec un élu du territoire.
01:05:20C'est pour ça que je ne vais pas vous demander
01:05:21de poser une question au prochain invité,
01:05:24puisque je ne le connais pas encore.
01:05:25On reprendra le QG de façon classique au mois de janvier.
01:05:29On fera par contre un débat sur cette 1re circonscription
01:05:32avec l'ensemble des candidats qui vont rentrer
01:05:35en campagne prochainement.
01:05:37J'espère que Elias Loufocq fera le déplacement depuis Paris
01:05:39pour venir sur le plateau.
01:05:40Mais il sera sur place aussi, ne vous inquiétez pas.
01:05:43Je ne m'inquiète pas.
01:05:44On sera contents de l'accueillir sur ce plateau
01:05:46pour débattre des enjeux
01:05:49de cette 1re circonscription de l'Isère.
01:05:51En tout cas, ça me permet de signaler aux fidèles
01:05:54de cette émission qu'on fait une petite pause,
01:05:56que vous retrouverez quand même des rendez-vous politiques
01:05:59le vendredi et le week-end.
01:06:01On a d'autres formats à vous proposer d'ici là.
01:06:04Et puis ce débat qu'on espère mener mi-décembre
01:06:07avec, je pense, un enjeu assez important,
01:06:10ce sera scruté au niveau national.
01:06:12Un législatif partiel, il y a toujours des observateurs
01:06:15qui essayent d'en déduire des enseignements pour la suite.
01:06:19Merci, en tout cas, Sandrine Nosbé,
01:06:20d'avoir participé à ce dernier QG politique
01:06:23de l'année 2024 sous cette forme.
01:06:24En tout cas, bonne continuation pour votre nouvelle vie de députée.
01:06:28Et puis toutes nos émissions sont retrouvées sur le site
01:06:31telegrenope.net rubrique QG politique.

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