• le mois dernier
Député de la 7ème circonscription de l'Isère et cardiologue au CHU de Grenoble, Yannick Neuder est également le rapporteur du budget de la sécurité sociale. L'examen du texte a suscité beaucoup de débats animés ces derniers jours à l'Assemblée Nationale pour être finalement rejeté notamment par les élus de droite. Pour en parler et commenter le reste de l'actualité, Yannick Neuder, qui est également président des Républicains dans le département, est l'invité du QG Politique ce week-end.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:18Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG,
00:00:20le rendez-vous politique de Télé Grenoble,
00:00:22avec, chaque semaine, un élu du territoire
00:00:24dont les décisions impactent notre vie quotidienne.
00:00:27Yannick Noderre, bonjour.
00:00:29Bienvenue. Vous êtes le député
00:00:31de la 7e circonscription de l'Isère,
00:00:34depuis 2022.
00:00:35Une circonscription qui s'étend
00:00:36des frontières du pays voironnais au bord du Rhône.
00:00:39On la voit sur cette carte.
00:00:41On y trouve les communes du Grand-Lens,
00:00:43Croisbon, la Côte Saint-André, Saint-Etienne,
00:00:46de Saint-Jouard, chez vous,
00:00:47un territoire essentiellement rural.
00:00:49Vous êtes médecin, chef de service en cardiologie
00:00:52au CHU de Grenoble, conseiller régional
00:00:54et président du parti Les Républicains en Isère.
00:00:57J'ai rien oublié ?
00:00:58Non.
00:01:00J'aurais pu rajouter,
00:01:01rapporteur de la Commission des Affaires Sociales,
00:01:04un poste qu'avait occupé Olivier Véran
00:01:06avant de devenir ministre de la Santé.
00:01:08En quoi ça consiste ?
00:01:10Rapporteur général ?
00:01:11Oui.
00:01:12C'est un rapporteur général
00:01:14qui a surtout un rôle d'interface
00:01:16entre le gouvernement et le Parlement,
00:01:18particulièrement dans ces périodes
00:01:20sur le budget de la Sécurité sociale
00:01:22que nous étudions, qui est parti au Sénat
00:01:25et qui est un gros budget,
00:01:26puisque, globalement, il y a 1 600 milliards
00:01:29de dépenses publiques au niveau de la France
00:01:31et que le budget de la Sécurité sociale,
00:01:33c'est à peu près 800 milliards.
00:01:35C'est un gros morceau du budget et du quotidien des Français.
00:01:38On va en reparler au cours de cette émission,
00:01:41de ce budget qui vous a pas mal occupé ces dernières semaines.
00:01:44Je vois que Sandrine Rousseau et Louis Boyard,
00:01:47deux autres députés membres de cette commission,
00:01:49ont aussi des missions de rapporteur.
00:01:51Vous collaborez comment avec eux ?
00:01:53Je suis le rapporteur général.
00:01:55Il y a quatre rapporteurs thématiques.
00:01:57J'ai fait le choix, j'aurais pu garder tout,
00:01:59et j'ai fait le choix pour justement respecter
00:02:02la composition de l'Assemblée nationale,
00:02:04que les quatre autres branches
00:02:06puissent être portées par des élus de groupes différents.
00:02:09Nous avons Mme Rousseau sur les retraites.
00:02:11Après, c'est un choix, c'est pas le choix...
00:02:14C'est pas vous qui l'avez choisi, c'est les écologistes.
00:02:17Il y a M. Boyard sur la famille,
00:02:19M. Grolier, qui est modem sur les accidents de travail,
00:02:25l'ATMP, accidents de travail et maladies professionnelles,
00:02:29et M. Florequin, du Rassemblement national
00:02:33sur les politiques du handicap.
00:02:35Et voilà.
00:02:36On dit que souvent, les députés, les élus,
00:02:39travaillent mieux ensemble, en commission,
00:02:41loin des caméras, que quand ils sont dans l'hémicycle,
00:02:44où c'est souvent un jeu un peu plus politique.
00:02:47En tout cas, dans nos rôles de rapporteurs,
00:02:49il n'y a pas eu de problème majeur ni d'incident majeur.
00:02:52On travaille très bien avec nos administrateurs.
00:02:55En commission, nous, les commissions sont filmées.
00:02:58A la différence du Sénat, c'est filmé en commission et en hémicycle.
00:03:01Mais c'est vrai que la commission,
00:03:03qui est dans une configuration plus ramassée,
00:03:06a été assez constructive,
00:03:07puisque, quels que soient les groupes politiques,
00:03:10on n'était pas d'accord, mais il y a eu beaucoup de débats.
00:03:13Ce qui est différent quand on est en hémicycle.
00:03:16Avant de parler de l'actualité, un petit retour en arrière
00:03:19sur votre réélection en juillet dernier,
00:03:21dans un duel face à un candidat du Rassemblement national,
00:03:24Benoît Auguste, un candidat qui vous avait devancé
00:03:27de près de 15 points au 1er tour
00:03:29et que vous avez assez nettement battu au second tour.
00:03:32Voilà le résultat définitif.
00:03:34Comment vous analysez cette victoire ?
00:03:36Je crois que c'est quand même la victoire de l'ancrage,
00:03:39de l'ancrage territorial,
00:03:41d'une façon de faire de la politique
00:03:43qui peut paraître peut-être asbine pour certains,
00:03:46qui, pour moi, est ma conception.
00:03:48Je fais beaucoup de choses au niveau national.
00:03:50J'y ai passé beaucoup de temps, mais je serais très heureux,
00:03:54dès ce soir, par exemple, de retrouver
00:03:56toute ma circonscription autour d'une grande choucroute
00:03:59et de pouvoir faire les événements.
00:04:01Demain, j'inaugurerai la foire de Sablon.
00:04:04C'est un ancrage local.
00:04:05Après, j'ai des positions qui sont plutôt rassembleuses.
00:04:09J'essaye de rassembler sur le territoire
00:04:11et d'avoir des positions qui me semblent justes
00:04:14plutôt que des positions éminemment politiques.
00:04:17Je suis plutôt dans le sens de l'intérêt.
00:04:19Vous avez parlé des communes rurales.
00:04:22Je pourrais aussi vous parler de Roussillon,
00:04:24où il y a de la chimie.
00:04:26Il y a beaucoup de sujets sur la chimie en ce moment.
00:04:28On se bat beaucoup avec les élus du territoire,
00:04:31pour garder notre industrie, ces questions de souveraineté,
00:04:34se battre pour que le Doliprane ne devienne pas américain.
00:04:38Et là-dessus, qu'on soit de droite, qu'on soit de gauche,
00:04:41c'est surtout les atouts du territoire qu'on met en avant.
00:04:44C'est chez nous que se produira, dans quelques mois,
00:04:4760 % du paracétamol européen.
00:04:49C'est ça, les enjeux de territoire.
00:04:52Cette capacité à rassembler, effectivement,
00:04:54vous a permis de l'emporter au second tour.
00:04:57Vous avez bénéficié d'un front républicain aussi contre...
00:05:00Probablement, bien sûr.
00:05:02Après, je garde mes idées de droite.
00:05:05C'est aussi ça.
00:05:07Mais j'entends, effectivement, l'ensemble des sujets.
00:05:11Et là, ce matin, j'étais justement à PH de Roussillon
00:05:14pour lancer la grande mutuelle régionale,
00:05:17une mutuelle où se mêlent des soucis de pouvoir d'achat,
00:05:20notamment chez les jeunes, les seniors,
00:05:23les travailleurs indépendants.
00:05:25Et là, on sort avec la région.
00:05:27C'était les projets Laurent Wauquiez que nous portions,
00:05:30que je portais en étant vice-président à la Santé.
00:05:33C'était une promesse de campagne que nous réalisons.
00:05:36On sort une mutuelle régionale
00:05:38qui va permettre d'avoir des tarifs entre 10 et 20 % moins chers,
00:05:43avec 100 examens de santé,
00:05:46pas de limites d'âge.
00:05:47Quand on vieillit, on a moins de revenus,
00:05:50on a souvent besoin de plus de soins.
00:05:52Le coût des mutuelles,
00:05:53si on regarde le dernier rapport du Sénat,
00:05:55montre que pour une personne à partir de 75 ans,
00:05:57on arrive à des chiffres de 130, 140 euros par mois de mutuelle.
00:06:02Sur des petites retraites de la circonscription,
00:06:04que ce soit les agriculteurs, les ouvriers de l'industrie chimique,
00:06:08ça pèse.
00:06:09C'est des mesures de bon sens.
00:06:11Une mutuelle accessible partout,
00:06:13qui préserve le pouvoir d'achat et se soigne.
00:06:15Je ne sais pas si c'est de droite ou de gauche,
00:06:17mais c'est des mesures de bon sens.
00:06:19Un mot sur votre parti,
00:06:21puisque vous êtes aussi le patron des Républicains en Isère.
00:06:25En 2022, vous étiez le seul député LR sur le département.
00:06:29Vous l'êtes toujours en 2024,
00:06:31même s'il y a une ancienne membre de chez vous
00:06:34qui est devenue députée, une jeune de 23 ans,
00:06:36Annan Mansoury, qui est passée dans le camp Ciotti.
00:06:41Vous saluez son élection ?
00:06:43Je pense que le choix d'Éric Ciotti
00:06:46était le choix d'un seul homme,
00:06:48puisque aucun député ne l'a accompagné.
00:06:51Ça a permis une ligne de clarification très claire.
00:06:53Du jour où, effectivement,
00:06:56Annan Mansoury a décidé de rejoindre Éric Ciotti
00:06:59et de rejoindre son parti politique,
00:07:01naturellement, de facto, il ne faisait plus partie
00:07:04de notre famille politique.
00:07:05Après, chacun a les idées qu'ils ont,
00:07:08mais ce n'est pas notre ligne politique et nos valeurs.
00:07:11Donc, moi, je ne critique pas son action,
00:07:13mais ce n'est pas celle que nous défendons
00:07:15d'une droite sociale.
00:07:17Elle est élue sur la circonscription de Vienne.
00:07:19Elle s'est déjà fait remarquer par quelques interventions
00:07:22musclées, on va dire, dans l'hémicycle.
00:07:24C'était le petit extrait qu'on passait.
00:07:26Ça n'a pas eu du tout d'impact au sein de LR,
00:07:29cette scission du parti avec son président,
00:07:31Éric Ciotti, qui est parti suite aux européennes ?
00:07:34Non, je crois que c'est une période de transition.
00:07:38Je pense qu'on a une équipe nationale de transition
00:07:43autour d'Annie Gennevard, de Michel Tabarro,
00:07:46notamment, pour organiser la suite.
00:07:49Et puis, il y aura des élections,
00:07:511er trimestre 2025,
00:07:54pour, globalement, être en ordre de fonctionnement
00:07:58pour des futures présidentielles.
00:07:59Mais le sujet actuel des Français,
00:08:01ce n'est pas forcément les organisations
00:08:03des partis politiques, ni la présidence de la République.
00:08:06C'est vraiment de pouvoir finir la fin du mois.
00:08:08On le sent quand même très bien.
00:08:10Les LR ont récolté 6 % des voix aux législatives.
00:08:14J'imagine que c'était une déception ?
00:08:16Je ne sais pas si on peut compter comme ça.
00:08:18C'est les détracteurs qui disent ça.
00:08:21Vous faites les chiffres ?
00:08:22Oui, mais je vais vous les donner autrement.
00:08:25Quand Michel Barnier a été choisi pour être Premier ministre,
00:08:29c'est ce qu'on nous a dit.
00:08:30Sauf que quand on fait ce calcul-là,
00:08:32ça veut dire que le Premier ministre
00:08:33est uniquement une émanation de l'Assemblée nationale.
00:08:36Moi, je vous dis non.
00:08:38Prenez les chiffres du Sénat.
00:08:40On est près de 300 parlementaires avec les sénateurs.
00:08:44Si on prend les présidences de région,
00:08:45si on prend les présidences de département,
00:08:48bon nombre de villes.
00:08:49Donc, oui, Michel Barnier, avec son étiquette,
00:08:51est possiblement celui qui représente le plus
00:08:55les élus, qu'ils soient municipaux, départementaux,
00:08:58régionaux et parlementaires, quoi qu'on en dise.
00:09:01Le groupe à l'Assemblée nationale
00:09:03représente 8 % seulement des députés.
00:09:05Là, ce sont des chiffres qu'on ne peut pas compter.
00:09:0747 sur 167, ça fait à peu près 8 %.
00:09:11Imaginez la même situation politique Yannick Neder,
00:09:13mais vous êtes dans l'autre camp, avec un Premier ministre de gauche,
00:09:15malgré une coalition de droite
00:09:17qui serait arrivée en tête aux législatives.
00:09:19Est-ce que vous auriez trouvé ça normal ?
00:09:21Est-ce que vous auriez crié au scandale ?
00:09:25Moi, je crois que, quel que soit le Premier ministre,
00:09:29on voit bien qu'on est dans une logique de trois blocs.
00:09:33C'est probablement ce que les Français souhaitaient,
00:09:35c'est que le Parlement fonctionne ainsi.
00:09:39Ça pose la question, au final,
00:09:41d'est-ce qu'il faut réformer le mode de scrutin derrière,
00:09:43avec un scrutin à la proportionnelle
00:09:45pour avoir des majorités plus claires.
00:09:47Je crois qu'on est dans une situation, surtout,
00:09:49qui est surtout la fin du bilan d'Emmanuel Macron.
00:09:52Et c'est une fin de règne qui est très précoce,
00:09:55puisqu'il reste encore trois ans
00:09:57avec le président de la République,
00:09:59et qu'on voit bien que, finalement, cette dissolution...
00:10:01Moi, ce que je crois, surtout, c'est de critiquer
00:10:04cette dissolution qui a été faite, probablement,
00:10:06sur un coup de tête, au décours d'élections européennes.
00:10:09On est le seul pays européen à avoir donné
00:10:11une sanction nationale à un scrutin européen.
00:10:15Et on en voit bien, le premier...
00:10:17Un certain nombre de projets de loi sont restés...
00:10:20ont été complètement mis à la poubelle.
00:10:22On en a deux, essentiellement.
00:10:24Il y a le sujet de la fin de vie,
00:10:25et puis, il y a le sujet de loi d'orientation agricole.
00:10:27Et je regardais, ce matin, les revendications,
00:10:30puisqu'un certain nombre de barrages,
00:10:32de manifestations sont en train de faire,
00:10:33sont... vont repartir.
00:10:35Mais aussi, une des grandes choses,
00:10:36c'est que tout ce qui avait été annoncé avant la dissolution
00:10:39tarde à se mettre en place.
00:10:40Et il y a un fort mécontentement.
00:10:42Et les agriculteurs, ils ont eu, naturellement,
00:10:45des mauvaises conditions climatiques tout l'été.
00:10:47Il y a eu la fièvre catarale avec les ovins.
00:10:50Ils ont eu beaucoup de sujets.
00:10:51Et moi, je comprends clairement leur mécontentement.
00:10:53Et je pense que la dissolution n'a rien amélioré sur ce point-là.
00:10:56Bien au contraire.
00:10:57Alors, il y en a un, quand même, qui a profité de cette dissolution.
00:10:59Je pense qu'en juin dernier,
00:11:01il n'imaginait pas être Premier ministre.
00:11:03Trois mois après, c'est Michel Barnier
00:11:05qui a donc profité de ce contexte politique un peu particulier
00:11:08pour prendre la tête du gouvernement.
00:11:10C'est quelqu'un que vous connaissez bien, Yannick Nader ?
00:11:12C'est quelqu'un que je connais bien,
00:11:13parce qu'il était en charge du Brexit,
00:11:16que j'étais vice-président en charge, notamment,
00:11:19de l'Europe pour la région Verne-Rhône-Alpes.
00:11:21C'est quelqu'un que je connaissais déjà avant.
00:11:22C'est quelqu'un que j'avais soutenu
00:11:24pour la primaire à la présidentielle,
00:11:28que j'ai accueilli...
00:11:29Vous vous montrez les photos.
00:11:30Vous vous en sortez basqués, c'était bien vous deux.
00:11:31On s'était vus pour un certain nombre de manifestations.
00:11:34Il est né à la tronche, ce n'est pas un secret.
00:11:37Il est savoyard.
00:11:38On a des habitudes de travail.
00:11:40Et je crois qu'on a tous très intérêt
00:11:42à ce que le gouvernement de Michel Barnier
00:11:45réussisse dans l'intérêt des Français et de la France.
00:11:48Donc, moi, je lui apporterais tout mon soutien
00:11:50sans renier mes convictions, naturellement.
00:11:52Il a formé un gouvernement qui, pour beaucoup d'observateurs,
00:11:54est un des plus à l'orate de ces 40 dernières années.
00:11:57Ça peut paraître paradoxal quand on est là, justement,
00:12:00pour essayer de représenter un maximum de sensibilité ?
00:12:04Je n'ai pas cette analyse-là.
00:12:06Moi, je trouve que c'est un gouvernement
00:12:07qui ressemble à un gouvernement de coalition,
00:12:11bien qu'il manque quand même une partie,
00:12:13une jambe gauche de ce gouvernement.
00:12:15C'est, je pense, le gouvernement qui est le...
00:12:19qui a pu se mettre en place au décours d'une situation
00:12:21extrêmement compliquée.
00:12:23Je rappelle quand même qu'il a fallu 51 jours,
00:12:2651 jours à Emmanuel Macron pour désigner un Premier ministre.
00:12:30Donc, là, on est dans des textes budgétaires.
00:12:32Vous savez que la Constitution met des délais.
00:12:35C'est 70 jours pour le projet de loi de finances.
00:12:38C'est 50 jours pour le projet de loi de finances
00:12:40de la Secrété sociale.
00:12:42Donc, tout ça a aussi mis beaucoup de pression sur les équipes.
00:12:44Donc, je pense qu'à un moment, au vu de la conjoncture actuelle,
00:12:47au vu de la dette, au vu du déficit
00:12:50et au vu des échéances qui arrivent très vite,
00:12:52il faut un budget pour le pays au 1er janvier 2025.
00:12:56Je ne suis pas complètement sûr que c'est vraiment
00:12:58la composition du gouvernement qui importe.
00:13:01C'est de pouvoir avoir la capacité de travailler avec le Sénat,
00:13:05avec l'Assemblée nationale pour essayer d'avancer,
00:13:08parce qu'au final, les Français, les entreprises,
00:13:10les commerçants, les agriculteurs,
00:13:13toutes ces joutes politiques, ça ne les intéresse plus beaucoup
00:13:15et ils veulent surtout que le pays avance.
00:13:17Et on est en train de décrocher par rapport à d'autres pays européens.
00:13:19C'est ça, la réalité.
00:13:20Un dernier mot sur ce gouvernement.
00:13:21Vous étiez ministre de la Santé
00:13:24dans le contre-gouvernement proposé par votre parti en 2023.
00:13:28Alors, ça n'avait pas de valeur officielle,
00:13:30mais on pouvait imaginer qu'avec Michel Barnier, Premier ministre,
00:13:34avec votre profil de député, de médecin, de cardiologue,
00:13:38vous pouviez être un postulant sérieux
00:13:40pour ce poste de ministre de la Santé.
00:13:42Oui, la preuve que oui, et puis la preuve que non.
00:13:45Ça a été dans des discussions.
00:13:46Mais bien sûr, c'est des discussions.
00:13:48Tout comme Laurent Wauquiez pouvait être pressenti
00:13:50comme l'intérieur et tout ça.
00:13:52Et puis après, c'est des équilibres.
00:13:53Je pense que j'ai un poste qui est important
00:13:58de rapporteur général.
00:13:59C'est aussi une façon d'apprendre encore,
00:14:03toujours d'être utile.
00:14:04Et ce rôle, finalement, dans la situation actuelle
00:14:07d'interface entre le gouvernement et le Parlement
00:14:10est d'autant plus intéressant.
00:14:13Donc, je suis très heureux là où je suis.
00:14:15Bon, finalement, il y a un Iserrois
00:14:18dans ce gouvernement de Michel Barnier,
00:14:20mais il n'est pas venu du camp où on l'attendait.
00:14:23Il vient de la gauche.
00:14:24C'est Didier Migaud, ancien président socialiste
00:14:26de la métropole grenobloise,
00:14:29qui est le nouveau garde des Sceaux,
00:14:30numéro 2 du gouvernement dans l'ordre protocolaire.
00:14:32On le voit là sur ces images lors de la passation de pouvoir
00:14:35en septembre dernier avec Éric Dupond-Moretti.
00:14:38Comme vous, il a été maire, président de Comcom,
00:14:40conseiller régional, député de l'Iser.
00:14:42Qu'est-ce que vous pensez de cette nomination ?
00:14:45On n'attendait pas non plus.
00:14:46Non, on n'attendait pas.
00:14:47Moi, c'est quelqu'un que je connais peu,
00:14:50mais les quelques relations que nous avons eues
00:14:52sont des relations de qualité.
00:14:55C'est un homme avec une vision,
00:14:57qui n'est pas forcément toujours la mienne,
00:14:59mais qui a une vraie vision.
00:15:01Et je pense que je suis persuadé qu'avec Bruno Retailleau,
00:15:04ils peuvent faire un binôme efficace
00:15:07pour qu'il ne peut pas avoir de lutte,
00:15:10notamment contre le narcotrafic,
00:15:12qui est un des sujets notamment sur Grenoble,
00:15:14sans une police forte, une gendarmerie forte,
00:15:18des actions musclées autour du ministre de l'Intérieur.
00:15:21Et je crois qu'il en a très envie,
00:15:22avec derrière une justice qui soit aussi très réactive,
00:15:26parce que je crois que c'est les deux qui vont faire les choses.
00:15:28En tout cas, quand il était président...
00:15:32De la métropole.
00:15:33De la métropole et de ses fonctions nationales.
00:15:35À la Cour des comptes.
00:15:36À la Cour des comptes.
00:15:37C'était un président apprécié.
00:15:40On verra effectivement la collaboration avec Bruno Retailleau.
00:15:43Ils sont quand même idéologiquement assez opposés.
00:15:45Ils ont fait des concessions chacun pour l'instant.
00:15:48Non, mais ils ont surtout fait des déclarations communes
00:15:50pour le narcotrafic qui va falloir illustrer dans les territoires
00:15:55et je l'espère bien à Grenoble.
00:15:56Alors, on en parlera tout à l'heure aussi de ce sujet
00:15:59qui fait partie de l'actualité locale depuis plusieurs mois.
00:16:03Maintenant, vous l'avez dit, ce n'est pas le casting qui compte,
00:16:06c'est les problèmes et notamment le budget,
00:16:09qui est un défi énorme pour ce gouvernement.
00:16:11Faire voter un budget pour la France
00:16:13dans les dernières semaines avant le passage en 2025,
00:16:16c'est loin d'être gagné.
00:16:17On est à 3 228 milliards de dettes d'après les chiffres officiels.
00:16:22Je crois que ça représente à peu près 800 euros par habitant.
00:16:25C'est peut-être plus parlant en le ramenant comme ça
00:16:28à ces échelles-là.
00:16:29Le gouvernement veut faire 40 milliards d'économies,
00:16:3320 milliards d'impôts supplémentaires
00:16:34pour revenir à un PIB autour de 5 %.
00:16:37Est-ce que c'est vraiment réaliste, ces chiffres ?
00:16:39En tout cas, il y a une trajectoire.
00:16:41Moi, je crois surtout qu'il faut limiter le plus possible
00:16:44la hausse d'impôts et favoriser la diminution des dépenses.
00:16:48Je crois que c'est surtout ça, la ligne politique
00:16:50que nous souhaitons incarner,
00:16:52notamment autour de notre président Laurent Wauquiez.
00:16:54C'est ce que nous avons fait au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
00:16:57La région Auvergne-Rhône-Alpes a plus que doublé son investissement.
00:17:00On est à 1,4 milliard d'euros par an.
00:17:03C'était à peu près à 700 millions quand nous sommes arrivés.
00:17:05Nous avons diminué drastiquement les dépenses
00:17:08pour augmenter l'investissement.
00:17:10Les investissements sont souvent source de production de valeur.
00:17:13Et je crois que si...
00:17:14Et on a des agences de notation qui sont de bonnes notes.
00:17:18Et si on avait cette façon-là au niveau d'Auvergne-Rhône-Alpes,
00:17:22au niveau national,
00:17:23on n'aurait pas eu ces 1 000 milliards de dettes
00:17:25depuis le quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:17:28Donc, je crois que c'est surtout...
00:17:29Les Français appellent surtout une diminution des dépenses,
00:17:32de supprimer tout ce qui est superflu
00:17:35et de se concentrer sur des investissements.
00:17:37Mais on est déjà le pays le plus taxé
00:17:40sur les concitoyens, sur le coût du travail.
00:17:42Donc, il faut qu'on arrête de majorer les impôts,
00:17:46de libérer le coût du travail, de libérer la compétitivité
00:17:49de nos commerçants, de nos entreprises, de nos agriculteurs.
00:17:52C'est ça que les Français attendent.
00:17:54Dans les vases communiquants, c'est plutôt augmenter
00:17:55les 40 millions d'économies et baisser les 20 milliards.
00:17:58Oui, on a beaucoup de choses.
00:18:01Il y a un certain nombre de sujets d'économie
00:18:02qui prennent un tout petit peu plus de temps que 70 jours.
00:18:06Mais il y a beaucoup d'agences satellites,
00:18:08de superpositions, de millefeuilles administratives,
00:18:11dont il faut vraiment se questionner de l'intérêt.
00:18:13Moi, j'ai une vision très précise là-dessus.
00:18:15Je pense qu'il y a beaucoup de choses à supprimer
00:18:17pour gagner en efficience et en efficacité.
00:18:21Il y a 4 milliards d'économies, en tout cas,
00:18:22qui sont demandées à l'assurance maladie.
00:18:24Alors, ça vous concerne directement,
00:18:26puisque vous êtes le rapporteur du budget de la Sécurité sociale.
00:18:29C'est une fonction, d'ailleurs, qui a inspiré la question
00:18:32de notre précédente invitée, qui s'appelle Sandrine Schex,
00:18:35qui est vice-présidente de la région Auvergne-Rhône-Alpes
00:18:38et qui siège donc avec vous au Conseil régional.
00:18:41Bonjour, Yannick.
00:18:42Alors, je me permets de le tutoyer,
00:18:43puisqu'effectivement, comme vous le disiez,
00:18:45nous sommes collègues à la région.
00:18:48Je sais que tu es très impliquée
00:18:49et que tu fais un travail remarquable
00:18:51en tant que rapporteur du budget de la Sécurité sociale.
00:18:55Et je voulais savoir, alors peut-être ma question est-elle naïve,
00:18:58mais est-ce que le PLFSS de 2025
00:19:03apportera aux concitoyens
00:19:05et aux personnes qui ont besoin d'accéder aux soins,
00:19:10vraiment, est-ce que ça apportera un changement ?
00:19:12Est-ce qu'on arrivera à faire bouger les choses ?
00:19:15Ou est-ce qu'une fois de plus, ce sera un coup d'épée dans l'eau ?
00:19:20On ne la sent pas forcément convaincue
00:19:22de ce qu'il va déboucher de ce PLFSS.
00:19:25Je crois que Sandrine Schex,
00:19:27tout d'abord, ça me permet de saluer le travail qu'elle fait,
00:19:29parce qu'elle a une vraie conviction chevillée au corps sur le handicap.
00:19:32Et je crois qu'au niveau de toutes les politiques publiques
00:19:36que nous menons au niveau de la région,
00:19:37il y a une touche handicap qui est diligentée par Sandrine Schex.
00:19:41Et c'est un gros investissement personnel
00:19:43parce qu'elle va beaucoup, beaucoup sur le terrain
00:19:44et la région est grande.
00:19:46Après, naturellement, non, le trou de la Sécu,
00:19:49c'est ce budget, ce PLFSS 2024 et 2025,
00:19:54qu'est-ce que ça dit surtout pour les Français ?
00:19:56La question, les grenoblois, les gens de l'Aziz et Rois,
00:20:00c'est le retour du trou de la Sécu,
00:20:01puisqu'en fait, ce n'était pas du tout annoncé, ces chiffres-là.
00:20:04On va arriver à 18 milliards de trous de Sécu.
00:20:08On était sur 10 dans les estimations ?
00:20:09Comment ? Exactement, exactement.
00:20:11Vous connaissez donc bien le dossier, effectivement,
00:20:13et on voit bien que les deux branches qui arrivent
00:20:16sont la branche retraite, la branche vieillesse donc,
00:20:20et la branche maladie.
00:20:21Donc, dans les deux cas de figure,
00:20:23je pense qu'on a un vrai sujet de recettes.
00:20:26C'est peut-être pas tant les dépenses, la problématique.
00:20:28Alors, on peut toujours améliorer l'efficience des soins,
00:20:32d'enlever tous les actes inutiles de radiologie, de biologie,
00:20:35de ne pas refaire...
00:20:37Donc, cette mieux soigner mieux, on est tous d'accord,
00:20:40et je pense que tous les soignants le partagent.
00:20:43Par contre, on a un vrai problème de recettes,
00:20:45et c'est là-dessus que je pense qu'on a un problème,
00:20:48au final, de travail en France.
00:20:49Et c'est un sujet, tant qu'on ne voudra pas régler
00:20:52le problème de travailler plus, de travailler mieux,
00:20:55sans éluder les questions de santé au travail,
00:20:58mais je crois que si on regarde par rapport à d'autres pays européens,
00:21:01on a un problème de temps de travail en France
00:21:06qui n'amène pas les recettes que l'on pourrait avoir.
00:21:09Et moi, je suis très attaché à notre modèle social,
00:21:11puisque c'est finalement le résultat de l'après-guerre,
00:21:15du général de Gaulle, du Conseil de la Résistance,
00:21:17qui avait posé finalement les fondations
00:21:20de notre Ve République, avec la sécurité,
00:21:23on en a parlé, l'éducation.
00:21:24J'espère qu'on en parlera, et la santé.
00:21:26Et je crois que surtout, il faut prendre des mesures structurelles.
00:21:29Et moi, je suis contre, finalement, au final,
00:21:31cet exercice de PLFSS, de projet de loi de Financierie Sociale,
00:21:35qui est un exercice budgétaire.
00:21:37Et je pense que nous avons un problème en France
00:21:39et que nous ne parlons de santé que par le prisme du budget.
00:21:42Et je pense qu'il faudrait une loi de programmation en santé,
00:21:45comme nous avons une loi de programmation militaire,
00:21:47qui nous donnerait une vision pluriannuelle,
00:21:49qui nous permettrait d'avoir des budgets
00:21:51qu'on pourrait anticiper d'année en année,
00:21:52qui donnerait des stabilités dans nos hôpitaux,
00:21:55dans nos cliniques, dans nos EHPAD.
00:21:56Le secteur du médico-social est fortement touché.
00:21:5980 à 85 % des établissements sont déficitaires.
00:22:03Et puis de donner aussi du sens à nos soignants sur le terrain,
00:22:07parce que je crois que tant qu'on n'aura pas fait
00:22:09ces restructurations nécessaires,
00:22:11il sera illusoire de vouloir faire des économies pérennes.
00:22:14Et ça ne sera que des coups de rabot.
00:22:16Et ces coups de rabot sont très délétères
00:22:18pour, au final, l'organisation des soins.
00:22:20Et le problème essentiel,
00:22:21on a un problème de démographie, une manque de soignants.
00:22:24Donc c'était l'objet de la loi que j'avais fait voter
00:22:26fin décembre 2023.
00:22:28Il faut former plus de médecins.
00:22:30Il faut limiter le départ de tous nos étudiants à l'étranger.
00:22:34Et puis il faut surtout rémunérer correctement,
00:22:36je pense notamment aux infirmières libérales et autres,
00:22:38correctement les soins.
00:22:39Parce que si demain, on n'a pas une santé de proximité,
00:22:42de territoire forte,
00:22:44avec des laboratoires de biologie de proximité,
00:22:46de la radiologie de proximité,
00:22:47des médecins, des paramédicaux de proximité,
00:22:50tout ça se retourne vers l'hôpital.
00:22:54Et l'hôpital n'est plus en capacité
00:22:56d'absorber toutes ces files actives.
00:22:58Donc il faut vraiment une grande restructuration
00:23:00qui ne peut pas être portée sur une année
00:23:02et sur un texte budgétaire de quelques semaines.
00:23:04Vous évoquiez dans le développement de vos propos
00:23:07le temps de travail, travailler plus.
00:23:09Alors mécaniquement,
00:23:11avec l'allongement de l'âge de départ à la retraite,
00:23:14on travaillera plus dans une vie professionnelle.
00:23:16Est-ce qu'il faut aussi toucher aux quotas hebdomadaires,
00:23:19les fameuses 35 heures qui sont la règle en France ?
00:23:22Moi, je crois qu'il faut faire une flexibilité.
00:23:25C'est comme la retraite.
00:23:26Je trouve que c'est assez identique.
00:23:28Quand vous avez des métiers pénibles,
00:23:30je vais prendre toujours les exemples de la santé,
00:23:32je pense qu'une aide-soignante, une infirmière,
00:23:34dans les dernières années,
00:23:36c'est compliqué de faire les 3-8.
00:23:38Il y a une pénibilité.
00:23:39Et on voit bien que le taux d'emploi des seniors
00:23:42est particulièrement bas, en France, particulièrement bas.
00:23:45On a 30 % des gens à partir de 60 ans
00:23:51qui sont encore au travail.
00:23:53Donc on voit bien qu'il y a un problème.
00:23:54Après, d'autres personnes veulent pouvoir partir
00:23:57de façon progressive.
00:23:58D'autres veulent pouvoir continuer de façon progressive aussi
00:24:02et partir progressivement à la retraite.
00:24:04Je pense que sur le temps de travail, c'est la même façon.
00:24:06Moi, je suis très flexible,
00:24:08notamment sur, par exemple, travailler en 12 heures,
00:24:12travailler... Je pense qu'il faut laisser le choix.
00:24:14Les Français, peut-être que s'ils avaient plus de liberté,
00:24:16ils travailleraient spontanément plus
00:24:18s'ils peuvent mieux concilier vie personnelle,
00:24:21vie professionnelle, vie sociale.
00:24:24Je pense que le monde a beaucoup changé sur ces côtés-là.
00:24:26Elon Musk a déclaré cette semaine
00:24:28qu'il voulait proposer aux Américains
00:24:30de travailler 80 heures par semaine.
00:24:31On n'en est pas encore là en France.
00:24:34Vous voyez bien que non,
00:24:35et je pense que personne ne prône ça.
00:24:39Mais avec nos 35 heures
00:24:42et parfois nos 32 heures dans certains secteurs,
00:24:46je pense que si on travaillait le même nombre d'heures
00:24:50que l'Allemagne,
00:24:52on aurait quasiment réduit automatiquement notre déficit.
00:24:56Donc je pense qu'il y a vraiment un problème de travail
00:24:59et je pense qu'il faut revaloriser la valeur travail.
00:25:02Je sais que certains ont fait des hymnes à la paresse.
00:25:06Je crois que le travail, ça peut être une valeur
00:25:08qui peut être défendue.
00:25:09En tout cas, c'est des valeurs qu'on peut inculquer
00:25:11dans l'éducation, à l'école,
00:25:14la récompense, le mérite.
00:25:16Je trouve que ça reste des valeurs fondamentales
00:25:18qu'on a essayé un peu de tourner en déséhuétude
00:25:21et je trouve que pour le coup, c'est vraiment des valeurs fondamentales.
00:25:24Il ne peut pas avoir de société équilibrée.
00:25:27Quel modèle social va protéger les plus faibles ?
00:25:30Moi, c'est surtout ça, mon engagement dans le PLFSS,
00:25:34c'est qu'il faut quand même pouvoir protéger les plus faibles.
00:25:37Le modèle social est souvent la seule richesse qu'ils ont.
00:25:40Donc si ce n'est pas par le travail, par la création de richesses
00:25:43qui nous permet de redistribuer à ceux qui n'ont pas ou qui ont moins,
00:25:47il faut quand même bien travailler pour pouvoir redistribuer.
00:25:49Ce PLFSS, ce projet de budget de la Sécurité sociale
00:25:52a été discuté âprement à l'Assemblée nationale
00:25:55ces derniers jours.
00:25:56Il y avait eu une proposition du gouvernement
00:25:58et le texte a été amendé par les députés.
00:26:01C'est leur rôle ? C'est bien qu'ils puissent jouer
00:26:03leur rôle pleinement sur des textes de loi, les députés ?
00:26:06Oui, c'est quand même le sens de la démocratie,
00:26:09c'est le sens de la Ve République.
00:26:11Nous sommes allés au bout du texte en commission.
00:26:14Il y a eu beaucoup d'amendements, autour de 2 500 amendements.
00:26:17Donc il y a eu vraiment foison.
00:26:19En hémicycle, le temps était imparti,
00:26:22on n'a pas pu aller au bout du texte.
00:26:24Le texte est transmis au Sénat.
00:26:25Donc les sénateurs sont eux-mêmes en train d'étudier.
00:26:28Ils ont fini le travail en commission.
00:26:30Ils vont commencer l'hémicycle la semaine prochaine.
00:26:33Et puis ensuite, nous allons nous voir, sénateurs, députés,
00:26:36pour voir si en commission mixte paritaire,
00:26:39une commission qui est égalitaire
00:26:41entre nombre de sénateurs, nombre de députés,
00:26:43nous pouvons trouver un projet d'accord
00:26:46qui sera de toute façon soumis en dernière lecture
00:26:50et avec le dernier mot à l'Assemblée nationale.
00:26:52Ce texte, on disait, qui a été présenté,
00:26:54proposé par le gouvernement, qui a été amendé,
00:26:57vous, les députés de droite, vous l'avez rejeté ces derniers jours.
00:27:00Pourquoi ?
00:27:01Parce qu'il y avait beaucoup trop de taxation.
00:27:03À un moment, les propos que je vous disais tout à l'heure,
00:27:07il n'y avait pas assez de diminution de dépenses
00:27:10et trop d'augmentation de taxes.
00:27:13Et je pense que taxer...
00:27:15Attention, quand on commence à vouloir taxer le livret A,
00:27:19quand on commence à vouloir taxer tout un tas de choses,
00:27:21on ne taxe pas les ultra-riches.
00:27:23Moi, j'entends les discussions sur les ultra-riches.
00:27:26On peut y être sensible, même à droite.
00:27:29Je pense que c'est... Voilà.
00:27:31Il y a un vrai sujet de répartition des richesses, des valeurs.
00:27:34Mais quand on commence à taxer davantage nos concitoyens
00:27:40et qu'en face, ils n'ont aucune amélioration de leur service public,
00:27:43aucune amélioration de leur sécurité,
00:27:45aucune amélioration d'offres de soins, de santé,
00:27:48là, on peut se poser la question.
00:27:50Et parfois, c'est aussi un modèle de vie, de travail, de mérite.
00:27:53Quand beaucoup de gens travaillent,
00:27:55essayent de faire des efforts, mettent des économies sur le livret A
00:27:58pour parfois aider leurs enfants, leurs petits-enfants,
00:28:02aider soi-même, construire sa maison, acheter son appartement.
00:28:05Voir ces revenus de travail taxés
00:28:08de façon, je trouve, indécente à un moment,
00:28:11ce n'est pas le modèle social que j'ai envie de développer pour le pays.
00:28:14Les députés de gauche ont proposé ces amendements ?
00:28:16Surtout l'extrême-gauche, la France insoumise.
00:28:19Qui, finalement, ont été validés, pour la plupart,
00:28:21puisque vous refusez le texte.
00:28:23Ils ont été validés. Moi, je ne veux pas faire d'argument.
00:28:24C'est eux qui ont la main, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale ?
00:28:26Si on regarde les votes, si on analyse les votes,
00:28:29on a vu, parfois, quand même, la grande union des extrêmes,
00:28:33puisqu'on a vu des votes dont nous avons perdu des votes,
00:28:38nous avons perdu des votes, avec des alliances très improbables
00:28:41entre le Rassemblement national et la France insoumise.
00:28:44Et c'est vrai que ça interroge sur la ligne politique.
00:28:46Au final, vous rejetez, quelque part, votre propre texte,
00:28:49même s'il a évolué entre ce qui avait été proposé initialement.
00:28:52Voilà, c'est un texte qui est...
00:28:54Là, le Sénat va le retravailler à partir de la version initiale,
00:28:57donc proposée par le gouvernement.
00:28:59On a peu de doutes qu'il va en sortir quelque chose,
00:29:01parce que le Sénat est quand même...
00:29:02A une majorité.
00:29:03C'est bien la grande différence de l'Assemblée,
00:29:05qui a une majorité, quelle qu'elle soit,
00:29:06mais il a une majorité.
00:29:07Mais vous l'avez dit, c'est l'Assemblée nationale
00:29:08qui a la main, au final.
00:29:10On passera par un 49-3 en décembre ?
00:29:12Probablement, probablement.
00:29:13À quelle fiabilité ? 90, 95 %,
00:29:17quand le ministre a dit, cette semaine,
00:29:18que lui, également, c'était très probable qu'on passe avec 49-3 ?
00:29:21Et regardons la composition des différents groupes.
00:29:25Il n'y avait pas de majorité avant la dissolution.
00:29:28Il y en a encore eu moins après.
00:29:30Donc, la dissolution n'a rien réglé
00:29:33au problème politique de la France, bien au contraire.
00:29:37Le 49-3, on le dénonce souvent, quand on est dans l'opposition,
00:29:40mais on est bien content de l'avoir
00:29:42quand on se retrouve à la manœuvre.
00:29:45Moi, je ne suis pas bien content ou mécontent
00:29:47ou bien content du 49-3.
00:29:49Sans cet outil, le pays serait bloqué.
00:29:52Quel budget pourrait y avoir passé ?
00:29:53C'est bien pour ça que la Constitution française
00:29:56prévoit le 49-3 pour éviter l'immobilisme du pays.
00:29:59Mais moi, je vous le dis autrement, Thibault Heduc,
00:30:03c'est-à-dire que s'il n'y a pas de 49-3...
00:30:05Je ne me lève pas le matin en voulant un 49-3.
00:30:07Mais alors, donc, en 2025, il n'y a pas de budget pour le pays.
00:30:11Moi, je dis que si on n'a pas de PLFSS à la fin de l'année,
00:30:15de projet de loi de finances sociales,
00:30:17on a encore deux ou trois mois pour financer l'UNEDIC,
00:30:22pour financer l'URSSAF, mais en final, qui paye les retraites,
00:30:26qui donne le financement aux hôpitaux ?
00:30:28Vous voyez, j'entends qu'il ne faut pas utiliser le 49-3
00:30:32toutes les trois minutes, mais d'un autre côté,
00:30:35il faudra bien que le pays ait un budget,
00:30:37parce que ce n'est pas en privant le pays en 2025 d'un budget
00:30:42pour payer les retraites, pour financer les hôpitaux,
00:30:44pour faire tout ce qui doit être fait,
00:30:47et en rajoutant du chaos au chaos,
00:30:49qu'on va permettre au pays de rebondir
00:30:52et d'aller reprendre le chemin de la compétitivité
00:30:55et de maîtriser son modèle social.
00:30:57Vous l'avez rappelé avant d'être un parlementaire,
00:30:59vous êtes un élu de terrain depuis 30 ans, je crois, juste.
00:31:03C'est ça, oui, 95.
00:31:05Voilà, maire, conseiller départemental,
00:31:06conseiller régional...
00:31:08Vous n'avez pas été conseiller départemental.
00:31:09Il vous manque cette pièce-là.
00:31:12Vous avez dû remarquer que les collectivités
00:31:14étaient très remontées contre le gouvernement
00:31:17sur les 5 milliards d'économies que veut leur imposer Michel Barnier.
00:31:22Est-ce que vous approuvez cette mesure
00:31:23d'aller taper dans le portefeuille des collectivités locales ?
00:31:27Pas à cette hauteur-là. Pourquoi ?
00:31:30Parce qu'un certain nombre de collectivités,
00:31:32je prendrais l'exemple de la région,
00:31:33mais plus proche de nous, du département,
00:31:35ont des compétences qui sont dites obligatoires.
00:31:37On va regarder le département de l'ISER.
00:31:39Si vous enlevez une grande part de son budget
00:31:42qui est sur les personnes âgées,
00:31:45les EHPAD, le handicap,
00:31:48c'est quasiment, je crois, 70 % du budget du département.
00:31:51C'est à peu près dans ces mêmes proportions pour nous,
00:31:54à la région, sur les lycées, les transports.
00:31:57Donc, si vous portez un gros volume d'économies
00:31:59sur finalement une toute petite part,
00:32:02eh bien, ça fait des gros coups budgétaires.
00:32:04Et quand je disais tout à l'heure qu'il fallait...
00:32:06Vous m'avez beaucoup entendu défendre les plus faibles,
00:32:08les personnes âgées, les personnes handicapées,
00:32:12toutes ces mesures-là.
00:32:14Eh bien, si on ne les protège pas budgétairement,
00:32:17qui veut diminuer l'allocation adultes handicapés ?
00:32:22Qui veut diminuer les budgets pour les EHPAD ?
00:32:26Juste personne, et certainement pas les élus départementaux.
00:32:29Qui veut diminuer les budgets dans les lycées ou dans les transports ?
00:32:33Donc, personne.
00:32:34Il faut quand même y aller doucement,
00:32:35parce que c'est ce qui maille aussi notre vie locale
00:32:38sur nos territoires, sur le département, sur la région.
00:32:42Et c'est des politiques de solidarité, de proximité.
00:32:44Donc, il faut faire attention.
00:32:45Quand on est député LR,
00:32:47on s'oppose au Premier ministre LR sur une mesure comme ça ?
00:32:49Comment ça se passe ?
00:32:50Mais non, parce que je ne crois pas que c'est une question d'étiquette.
00:32:53C'est-à-dire qu'heureusement que quand on est député,
00:32:56quelle que soit sa couleur politique, quelle que soit son étiquette,
00:32:59on puisse être, comment dire, attaché à ses convictions.
00:33:04Et le Premier ministre est complètement ouvert
00:33:09sur les pistes qu'il a proposées.
00:33:11Il fallait faire un budget en 70 jours.
00:33:15Il a posé des projets de loi,
00:33:18charge maintenant aux parlementaires,
00:33:21quels que soient les bords politiques,
00:33:23de faire d'autres propositions,
00:33:24mais d'arrêter la foire à la saucisse
00:33:26et de proposer des propositions qui sont irréelles.
00:33:31Donc, il faut pouvoir proposer des propositions
00:33:34qui sont réalisables et donc chiffrées et finançables.
00:33:39Vous étiez présent au congrès des maires de l'ISER
00:33:42en octobre dernier à Krol.
00:33:43On va vous voir sur ces images.
00:33:45Vous avez donc entendu Jean-Pierre Barbier,
00:33:47qui est le président du département que vous évoquiez,
00:33:50qui a déjà annoncé qu'il retirerait ses aides
00:33:53sur les projets portés par l'État,
00:33:54notamment 16 millions en moins, par exemple,
00:33:57sur le plan de rénovation du CHU de Grenoble,
00:33:59sur le ferroviaire ou l'université.
00:34:02Ça, c'est des conséquences directes
00:34:04de la stratégie du gouvernement.
00:34:06Je pense que pourquoi ça revenait sur ce que je vous disais,
00:34:10c'est que quand vous avez dans vos budgets
00:34:12des collectivités et des dépenses qui sont un peu ciblées,
00:34:15puisque c'est des compétences obligatoires,
00:34:17naturellement, vous êtes obligé de limiter sur d'autres champs
00:34:23qui ne sont pas obligatoires au sens de la collectivité,
00:34:26mais qui sont d'un grand intérêt.
00:34:27Ne me faites pas dire que l'université et l'hôpital,
00:34:30ce n'est pas de grand intérêt,
00:34:32mais ce n'est pas stricto sensu
00:34:34ce qu'on demande à un département de financer.
00:34:36C'est des budgets qui sont du champ régalien.
00:34:39Le budget de l'enseignement supérieur,
00:34:41le budget de la santé,
00:34:43c'est des budgets régaliens qui dépendent de l'État.
00:34:46Le département a des compétences, les régions en ont d'autres,
00:34:51donc chacun se replie sur son champ de compétences.
00:34:53Ce qui est aussi assez dangereux,
00:34:58dans le sens que parfois, on sait qu'il faut,
00:35:01pour faire certains projets, une participation.
00:35:04On fait parfois des comités des financeurs,
00:35:06notamment à l'échelon communal,
00:35:08c'est mon expérience de maire qui parle,
00:35:10ou de président d'intercommunalité,
00:35:12où parfois, et je le fais beaucoup sur mon territoire,
00:35:14si on n'a pas la mairie, l'intercommunalité,
00:35:16le département et la région, et l'État,
00:35:19sous forme d'État, les projets ne sont pas réalisables,
00:35:22parce que sinon, notamment en ruralité,
00:35:25ce seraient des projets beaucoup trop onéreux
00:35:28pour les collectivités locales,
00:35:29et qui induiraient une augmentation des impôts locaux
00:35:33de façon trop importante.
00:35:34Il y a toujours la question, quand on est un élu,
00:35:37quelles que soient les décisions qu'on prend,
00:35:38on doit toujours mesurer l'impact sur le pouvoir d'achat
00:35:41de nos concitoyens.
00:35:43Vous évoquez les compétences obligatoires ou pas,
00:35:46notamment du département,
00:35:47ça me permet d'ouvrir une petite parenthèse,
00:35:49puisque cette semaine, les élus écologistes
00:35:52de l'ISER ont proposé, pour faire des économies au département,
00:35:56d'abandonner la gestion de l'aéroport de Grenoble.
00:36:00On l'appelle l'aéroport de Grenoble,
00:36:01mais c'est initialement l'aéroport de Saint-Joar,
00:36:03dont vous étiez le maire,
00:36:05donc c'est un sujet, j'imagine, que vous connaissez bien.
00:36:08Est-ce que ça peut être une piste ?
00:36:09Il y a plus de 2 millions par an de subventions du département
00:36:12pour faire fonctionner cet aéroport
00:36:13pendant quelques mois, seulement l'hiver,
00:36:15pour les touristes étrangers
00:36:16qui vont dans les grandes stations Savoyard ?
00:36:18Je trouve que c'est une vision un peu simpliste,
00:36:23c'est-à-dire qu'en gros, de quoi on est en train de parler ?
00:36:26L'aéroport, c'est un aéroport
00:36:28qui est essentiellement un aéroport d'hiver,
00:36:31avec son fort trafic.
00:36:32Si vous enlevez l'aéroport,
00:36:34vous enlevez tout le tourisme de montagne,
00:36:38donc que pèse le tourisme de montagne en ISER,
00:36:42mais également en Savoyard, dans les départements voisins ?
00:36:45C'est toute une activité touristique,
00:36:47c'est toute une activité d'attractivité
00:36:50pour notre département.
00:36:52Après, arrêtons de penser que c'est les ultra-riches
00:36:56qui viennent skier,
00:36:57les ultra-riches, ils viennent avec des jets privés,
00:37:00ce n'est pas eux, c'est souvent des compagnies
00:37:03qui proposent au contraire plutôt des voyages
00:37:06plutôt low cost, qui permettent d'accès au ski.
00:37:10Après, cette naïveté un peu franco-française,
00:37:14on la retrouve, c'est-à-dire que plus
00:37:16on mettra des freins à de la proximité
00:37:19à du tourisme de montagne,
00:37:21plus ça fera le beau jeu de l'Autriche
00:37:23qui récupère systématiquement
00:37:25toutes les parts de marché ou la Suisse.
00:37:27Donc, j'imagine que ces questions de développement durable,
00:37:31elles sont importantes.
00:37:33Moi, je mise beaucoup sur la recherche
00:37:35et sur l'avion électrique, l'avion de demain,
00:37:38et il y a beaucoup de pistes,
00:37:39et j'espère que d'ici 2025,
00:37:41au niveau de l'ENAC,
00:37:42qui est l'École nationale d'aviation civile
00:37:45que nous avons sur cet aéroport,
00:37:46eh bien, il pourra y avoir les premiers avions pilotes
00:37:50pour des avions électriques.
00:37:52Après, il n'y a pas que le tourisme, quand même.
00:37:54Attention, il n'y a pas que la neige et que le sport d'hiver.
00:37:57Il y a aussi tout le transfert sanitaire.
00:38:00Donc, on a beaucoup de patients et surtout d'organes.
00:38:03Nous avons quand même 25 000 patients en France
00:38:06qui sont inscrits sur des listes d'organes,
00:38:08de dons d'organes et de greffes, surtout.
00:38:10Nous avons 5 000 à 6 000 greffes par an.
00:38:13Et moi, je redis quand même que pour un certain nombre de greffes,
00:38:15je vais prendre celle que je connais bien, pardon,
00:38:17la greffe cardiaque,
00:38:19c'est entre 4 et 6 heures de prendre un coeur chez un patient
00:38:23et d'aller le mettre dans un autre.
00:38:25L'avion reste quand même le modèle le plus efficace
00:38:29pour parfois se poser d'un point à l'autre de la France,
00:38:33qu'on soit donneur ou qu'on soit receveur.
00:38:36Nous avons une géographie aussi très particulière,
00:38:38les montagnes, avec du deltaplane,
00:38:41avec de l'escalade.
00:38:43On est aussi beaucoup donneur d'organes ici à Grenoble
00:38:46du fait de tous les sports, de tout le risque
00:38:49qui est fait lié aussi à la montagne.
00:38:51Donc, je crois qu'il faut se poser sur ce genre de sujets.
00:38:55Je ne sais pas si c'est une conférence de presse ou autre
00:38:57qui peut régler le sort de ces sujets-là.
00:39:00Donc, il y a tout l'impact sanitaire, la greffe d'organes.
00:39:03Il y a tout le désenclavement des Alpes autour.
00:39:06Il y a toute la compétitivité européenne.
00:39:09Il y a l'innovation technologique qui peut se faire
00:39:11avec l'avion électrique.
00:39:12Puis, n'oublions pas quand même que localement,
00:39:14pardon de reprendre mon étiquette d'élu local,
00:39:17c'est un gros employeur de 300 à 600 emplois
00:39:20en fonction des saisons.
00:39:22Donc, et qui sont souvent d'ailleurs
00:39:24des emplois saisonniers très complémentaires
00:39:27avec l'emploi agricole.
00:39:29Donc, nous avons beaucoup d'agriculteurs
00:39:30qui trouvent une compensation, notamment l'hiver.
00:39:33Donc, il faut faire attention.
00:39:35J'aime bien les bonnes idées, mais attention aux bonnes idées
00:39:38vues de Grenoble pour des territoires
00:39:39qui ne sont pas métropolitains.
00:39:41Bon, on a compris votre attachement
00:39:43à cette infrastructure qui...
00:39:45J'assume.
00:39:46...est sur votre territoire et sur la commune
00:39:48dont vous avez été maire pendant de nombreuses années.
00:39:51On va revenir aux trous de la Sécu,
00:39:53comme vous l'avez évoqué,
00:39:54avec cette petite différence de 18 à 10 milliards.
00:39:58Il faut plutôt de 10 à 18 milliards
00:40:00pour réduire ce déficit.
00:40:01Il y a eu beaucoup de pistes évoquées ces derniers jours,
00:40:04notamment les fonctionnaires qui sont un peu dans le viseur
00:40:07avec l'augmentation des jours de carence non payée
00:40:10en cas d'arrêt maladie.
00:40:11On passerait à trois au lieu d'un seul aujourd'hui.
00:40:14Vous êtes favorable à cette mesure ?
00:40:15Moi, j'avais proposé quelque chose
00:40:17qui était plus sur le champ de l'égalité...
00:40:20Le jour républicain.
00:40:22Oui, voilà. Voilà.
00:40:23Voilà, le jour...
00:40:24Je n'avais pas tout à fait dit comme ça.
00:40:26Mais, en gros, c'était de mettre une équité
00:40:30entre le public et le privé,
00:40:32parce que je trouve qu'il y a un champ
00:40:34qu'on n'évoque jamais suffisamment,
00:40:36c'est que beaucoup de salariés du secteur privé
00:40:38ont trois jours de carence qui sont non compensés.
00:40:42Et eux, personne n'en parle.
00:40:44Donc, j'entends, mais aussi, il faut aussi regarder tout le monde.
00:40:49Et en termes d'équité,
00:40:51moi, j'avais effectivement dit cette journée d'ordre public,
00:40:54c'est-à-dire que c'est une journée, une première journée de carence
00:40:58pour le public, mais aussi pour le privé,
00:41:02et pour l'employeur, et pour les mutuels,
00:41:04pour le système d'assuranciel social.
00:41:06Donc, c'était une journée plus globale.
00:41:08Après, on a très bien vu que c'est un jeu de passe-passe politique.
00:41:13Ces jours de carence avaient été mis par Sarkozy,
00:41:17il a été enlevé par Hollande, il a été remis par Macron.
00:41:21On voit bien qu'en fonction de ce jour ou pas,
00:41:23on a vu une variation de taux d'absentéisme
00:41:25bouger énormément.
00:41:26Le fait de réintroduire le jour de carence,
00:41:29ça a été réintroduit par Emmanuel Macron, je crois, en 2019.
00:41:34Je crois que c'est à peu près là.
00:41:35Ça avait diminué l'absentéisme de 20 %.
00:41:37Après, on peut s'interroger quand même,
00:41:39même si les conditions de travail sont totalement différentes,
00:41:42pourquoi un travailleur indépendant
00:41:43va avoir deux à trois jours par an d'arrêt ?
00:41:47Pourquoi un salarié du secteur privé
00:41:50va avoir dix à douze jours ?
00:41:52Et pourquoi un salarié du secteur public
00:41:55va avoir autour de sept jours ?
00:41:57C'est quand même des sujets sur lesquels
00:42:00je pense qu'il ne faut jeter personne en pâturge,
00:42:02mais il faut regarder les conditions de travail.
00:42:04Je pense que tout ça doit rentrer dans une réflexion globale,
00:42:07le travail est mieux,
00:42:09mais aussi de regarder les conditions de travail.
00:42:11Parce que je peux aussi entendre que dans certains secteurs,
00:42:14l'hôpital est un bon endroit.
00:42:16Quand vous faites les 3-8, quand vous faites des nuits,
00:42:18quand vous êtes au contact de patients eux-mêmes malades,
00:42:21vous pouvez peut-être avoir plus d'arrêts maladie,
00:42:25plus d'absentéisme, donc il faut regarder ça
00:42:27dans sa globalité, mais je crois qu'au titre de la justice sociale,
00:42:30c'est un sujet qui mérite d'être mis sur la table et regardé.
00:42:35Cette mesure sur les 3 jours de carence a laissé entendre
00:42:38qu'il y avait une partie d'arrêts maladie un peu abusifs,
00:42:42c'est ce que vous dites.
00:42:44Mais ne pas vouloir dire ça est un mensonge.
00:42:47C'est les médecins qu'il faudrait responsabiliser,
00:42:49pas forcément les malades.
00:42:51Mais c'est tout le monde.
00:42:54Par exemple, on sait très bien qu'il peut y avoir
00:42:57des téléconsultations qui sont des bonnes choses,
00:42:59mais qui peuvent aussi être de très mauvaises choses.
00:43:01Quand un patient qui, pour différentes raisons,
00:43:04qui ne sont pas d'ordre médical, veut s'arrêter,
00:43:08on voit qu'on a pu, parce que l'avantage du rapporteur,
00:43:11c'est qu'il peut aussi demander beaucoup de chiffres,
00:43:13beaucoup de rapports, beaucoup de missions.
00:43:16On a vu certains patients jusqu'à avoir 10 téléconsultations,
00:43:20jusqu'à trouver un médecin qui fera un arrêt de travail.
00:43:24Et c'est très difficile.
00:43:26Moi, je veux protéger aussi les médecins.
00:43:30Les temps de consultation ne sont pas très longs.
00:43:32C'est difficile, en téléconsultation,
00:43:35de pouvoir faire un examen médical.
00:43:38Il faut effectivement...
00:43:39On n'envisage pas, quand on fait nos études médicales,
00:43:42que des patients ne peuvent pas forcément dire les bons symptômes
00:43:47pour obtenir un arrêt de travail.
00:43:51Tout ça, c'est aussi un jeu.
00:43:52Et quand vous êtes en téléconsultation,
00:43:54si vous évoquez des idées suicidaires,
00:43:58si vous évoquez des choses difficilement appréciables,
00:44:01un mal de dos et tout ça, c'est un problème.
00:44:03Après, il y a des vrais arrêts de travail
00:44:05pour défendre les collègues médecins qui obligent.
00:44:09Par exemple, vous avez un ouvrier, un charpentier
00:44:12ou quelqu'un qui est soumis à un travail très physique
00:44:15qui a mal au dos.
00:44:16Parfois, vous êtes obligés d'avoir un examen complémentaire,
00:44:20et si vous mettez 15 jours, 3 semaines pour avoir cet examen,
00:44:23qui sont malheureusement des délais praticables,
00:44:25nous avons aussi bon nombre d'arrêts de travail
00:44:28qui pourraient être diminués, raccourcis,
00:44:30si on avait un accès plus rapide à des plateaux techniques
00:44:35pour affiner le diagnostic et prendre la bonne décision.
00:44:38Si quelqu'un a un problème vertébral,
00:44:39vous ne l'envoyez pas, continuez à travailler, aggravez son cas.
00:44:43Donc, s'il vous plaît, il y a possiblement des patients
00:44:46qui ne disent pas la vérité
00:44:48et qui veulent des arrêts de travail de complaisance.
00:44:50Il y a des degrés de sensibilité des médecins
00:44:53qui sont différents, ça, c'est sûr.
00:44:55Et puis, il y a aussi l'accès aux plateaux techniques
00:44:57où, quand vous ne le savez pas, dans le doute,
00:44:58vous arrêtez aussi les patients.
00:45:00Donc, c'est un sujet, là aussi, à regarder en globalité.
00:45:04Moi, je me méfie de tous ces amendements,
00:45:06de toutes ces conférences de presse,
00:45:07de tous ces petits trucs bullshit
00:45:09qui règlent des problèmes qu'on n'aura pas su régler
00:45:12depuis la Sécurité sociale, c'est 1946.
00:45:15Attention à toutes ces parfois fausses bonnes idées.
00:45:18Parmi les pistes aussi pour réduire ce trou de la Sécu,
00:45:21il y a la volonté de réduire ou de supprimer même l'AME,
00:45:25l'Aide médicale d'État.
00:45:26Bruno Retailleau veut sa suppression.
00:45:28Michel Barnier militait aussi en 2022,
00:45:30lors de la primaire pour la présidentielle,
00:45:33contre l'AME.
00:45:34Alors, quelle est votre position, vous, Yannick Néder,
00:45:36en tant que médecin sur cette Aide médicale d'État ?
00:45:39Moi, je crois que c'est davantage, là aussi,
00:45:42c'est davantage, surtout, un sujet immédiatement politique
00:45:46plus qu'au médical.
00:45:48Si on regarde les chiffres,
00:45:49c'est 1 % de nos dépenses de santé.
00:45:52C'est 1,2 à 1,4 milliard.
00:45:54C'est vraiment la marge.
00:45:55C'est 1 à 2 %, donc 1,2 milliard par terre.
00:45:59Tout le monde se baisse pour les ramasser.
00:46:01Donc, on ne peut pas dire que ce n'est pas une dépense.
00:46:03Mais pour le coup, il y a beaucoup de choses
00:46:05qui ont été dites qui sont fausses.
00:46:06Il n'a jamais été dit qu'on allait arrêter de soigner.
00:46:09Moi, quand l'AME s'est posée en ces discussions,
00:46:12ce n'est pas la première fois que le sujet vient sur la table,
00:46:15je suis sorti de mon bureau à l'hôpital
00:46:17et je suis allé dans l'unité qui est à côté.
00:46:19Sur les 30 malades hospitalisés,
00:46:21je ne dirais pas plus,
00:46:22parce qu'on pourrait trop repérer de quoi je parle,
00:46:25sur les 30 patients qui étaient de la chirurgie lourde,
00:46:283 patients étaient sous AME.
00:46:30Donc, en France, on a bien accès aux soins
00:46:34quand on est en situation qu'ils nécessitent.
00:46:37Et encore heureux, puisque tous les problèmes d'infection,
00:46:40le risque de transmission d'infection,
00:46:43les risques cardiovasculaires, les risques de dialyse,
00:46:47tout ça, il est hors de question.
00:46:49Et c'est bien le médecin qui parle de laisser un patient,
00:46:52quel que soit son statut,
00:46:54régulier, irrégulier, étranger, pas étranger,
00:46:57quand vous êtes médecin, vous soignez les gens.
00:47:00Et moi, quand je faisais la garde la nuit de cardiologie
00:47:02et que le SAMU m'amenait à un infarctus,
00:47:05on s'occupait de soigner l'infarctus
00:47:08et de déboucher l'artère bouchée du patient qui était sur la table
00:47:12avant de lui demander ses papiers.
00:47:13Donc, et on restera médecin avant tout.
00:47:15On peut, par contre, tout à fait faire preuve d'humanité
00:47:18et de regarder, moi, ce qui m'importe le plus
00:47:20dans ces sujets-là, c'est de regarder qui sont les ayants droit,
00:47:24quel est le revenu familial,
00:47:27est-ce qu'il faut renouveler la demande,
00:47:29est-ce qu'il faut contrôler l'identité ?
00:47:31Ces sujets-là, vous ne négligez en rien
00:47:34la prise en charge médicale,
00:47:35mais vous pouvez exiger en contrepartie un contrôle.
00:47:38Par contre, il y a des sujets qui sont beaucoup plus intéressants
00:47:41et sur lesquels j'aimerais approfondir le sujet
00:47:43pour dédramatiser cette situation,
00:47:46c'est de regarder, finalement, le motif de séjour en France
00:47:50pour soins, pour prise en charge médicale,
00:47:53qui est hors AME.
00:47:54Et là-dessus, je pense qu'il y a un sujet très intéressant
00:47:57parce qu'on voit des patients qui viennent du Canada,
00:48:00qui viennent d'autres pays d'Europe,
00:48:02qui viennent des Etats-Unis pour avoir accès
00:48:04à des molécules très onéreuses, de l'innovation.
00:48:07Donc, les pays, parfois, d'origine, peuvent financer.
00:48:10On peut aussi avoir une contractualisation.
00:48:12On peut prendre en charge aussi avant l'arrivée du patient.
00:48:16Donc, ça peut aussi être quelque chose
00:48:17qu'on peut demander dans nos différents consulats.
00:48:20Et puis, on peut regarder pourquoi certains pays européens
00:48:25refusent, nos voisins italiens, nos voisins allemands.
00:48:27Je vais prendre, par exemple, l'exemple de l'insuffisance rénale.
00:48:30Vous avez besoin d'être dialysé, sinon, vous mourrez.
00:48:34Une dialyse, c'est à peu près 80 à 100 000 euros par an.
00:48:36On a à peu près 30 000 patients
00:48:38qui viennent en France pour motifs médicaux,
00:48:415 000 d'insuffisance rénale.
00:48:43Donc, vous voyez, c'est déjà 500 millions d'euros
00:48:45pour de l'insuffisance rénale.
00:48:47C'est vital, donc, naturellement, que ces patients, je comprends,
00:48:50qui traversent notamment la Méditerranée
00:48:52pour venir se faire dialyser en France.
00:48:54Moi, la question que je pose, c'est pourquoi d'autres pays
00:48:57ne le font pas, comme l'Italie, comme l'Allemagne.
00:49:00Donc, tous ces sujets-là doivent être évoqués.
00:49:03Et est-ce que les pays d'origine ne peuvent pas aussi financer
00:49:06la prise en charge médicale ?
00:49:08Naturellement qu'il faut avoir de l'humanité
00:49:11et il faut prendre en charge. C'est le serment d'Hippocrate.
00:49:13Mais ça ne veut pas dire non plus qu'on ne peut pas le faire
00:49:15dans des bonnes conditions de contrôle
00:49:18et d'appréciation et de financement,
00:49:22parce que tout ça a un prix, a un coût.
00:49:25La santé n'a pas de prix, mais elle a un coût.
00:49:26Et comment vous expliquerez, au même moment,
00:49:29que quelqu'un qui a travaillé, par exemple,
00:49:31une petite retraite agricole sur mon territoire
00:49:36et qui va se retrouver avec un reste à charge
00:49:38et qui voit, au même moment,
00:49:40quelqu'un qui n'a jamais cotisé à notre modèle social
00:49:42être pris en charge 100 % ?
00:49:44Je pense qu'il y a besoin aussi de cette justice sociale
00:49:46et ça, on doit pouvoir l'expliquer.
00:49:48Vous parliez du coût de la santé.
00:49:50Une chose est sûre, c'est que ça va coûter plus cher de soigner
00:49:53en 2025, car la consultation chez le médecin
00:49:55va passer de 26 à 30 euros.
00:49:58Et puis, dans le projet de loi, il y a le taux de remboursement
00:50:00aussi qui, lui, va baisser de 70 à 60 %.
00:50:03J'ai fait un petit calcul.
00:50:04C'est 3 euros.
00:50:05Un peu plus. Aujourd'hui, ça nous coûtait 8 euros
00:50:08et ça coûtera 12, donc 4 euros.
00:50:10On va dire entre 3 et 4 euros.
00:50:12Ça fait quand même une augmentation de 50 %.
00:50:14Entre 8 euros, le coût, et 12 euros, le reste à charge
00:50:18à partir de 2025, ça peut ne pas être neutre
00:50:21pour une partie de la population ?
00:50:23On est d'accord, ça peut ne pas être neutre.
00:50:25Et c'est une mesure qui m'interroge beaucoup,
00:50:29déjà sur son fondement, parce que c'est une mesure
00:50:32sur laquelle le Parlement n'est pas saisi.
00:50:34C'est une mesure qui serait prise, qui serait prise,
00:50:36je ne sais pas si elle sera prise,
00:50:38mais qui serait prise par décret.
00:50:40Donc le Parlement ne sera pas consulté.
00:50:42Déjà, sur le fond, je ne suis pas complètement favorable.
00:50:45Après, qu'est-ce qu'on se dit ?
00:50:47Le ticket modérateur, c'est pour ça que je vous disais 3 euros,
00:50:51parce que vous avez pris, effectivement, le 1 euro,
00:50:53qui est déjà... Vous avez pris la...
00:50:55J'ai rajouté la...
00:50:57La... Mince, le mot m'échappe.
00:51:00L'euro...
00:51:01L'euro, voilà. On s'est bien compris.
00:51:02L'euro de sensibilisation, bien entendu.
00:51:05Alors, on pourrait se dire...
00:51:08En fait, ces 3 euros, ils vont être pris en charge
00:51:10par la mutuelle, possiblement.
00:51:12Pour un grand nombre de patients, ça va être le cas.
00:51:15Mais n'oublions pas quand même qu'au final,
00:51:17les mutuelles vont augmenter leurs tarifs.
00:51:19Et elles l'augmentent à peu près de 10 %.
00:51:22Donc attention quand même,
00:51:23parce que c'est toujours le patient qui va finalement payer.
00:51:26Donc attention.
00:51:28Moi, je ne suis pas trop favorable sur cette politique de Rabot.
00:51:31C'est pour récupérer quelques milliards, je l'entends,
00:51:34par le transfert.
00:51:35C'est des transferts de vastes communicants.
00:51:38Qu'est-ce qui est payé par la sécurité sociale ?
00:51:41Qu'est-ce qui va l'être payé par la mutuelle ?
00:51:43Donc, par une majoration d'un taux, on gagne quelques milliards.
00:51:46Mais c'est des politiques de Rabot qui sont très court-termistes
00:51:50et qui ne règlent pas la prise en charge structurelle.
00:51:52Il faut quand même savoir qu'on a beaucoup de patients
00:51:54encore en France.
00:51:56C'est l'objet de la mutuelle. J'en parlais tout à l'heure.
00:51:58Nous lançons une mutuelle régionale en France.
00:52:00Pourquoi ? Parce qu'on a à peu près 3 millions de patients en France
00:52:03qui n'ont pas forcément de mutuelle.
00:52:06Donc, il y aura toujours un reste à charge,
00:52:08toujours trop important.
00:52:09Et dans les difficultés de pouvoir d'achat actuel
00:52:12de nos concitoyens,
00:52:14je trouve que ce n'est pas une bonne idée
00:52:16de mettre en compétition le chauffage, le loyer,
00:52:20se nourrir, se soigner.
00:52:23Je n'aime pas trop le sujet.
00:52:27Et on va voir si on peut faire d'autres économies.
00:52:29J'aimerais bien qu'on puisse éviter cette mesure.
00:52:31Ce n'est pas une mesure qui me satisfait
00:52:34tant médicalement que politiquement,
00:52:35parce que c'est une mesure court-termiste
00:52:37qui, au final, va grever le pouvoir d'achat des Français
00:52:41puisque les mutuelles vont augmenter leurs tarifs.
00:52:43J'ai vu dans la presse cette semaine
00:52:45que pour lutter contre les déserts médicaux,
00:52:47il y avait une proposition de loi transpartisane
00:52:49qui va être déposée par un député socialiste.
00:52:52C'est une proposition qui émane de l'Assemblée nationale
00:52:55et pas du gouvernement.
00:52:56Elle est soutenue par 95 députés issus de 9 groupes différents,
00:53:00de LFI à LR.
00:53:02Est-ce que vous en faites partie, ces députés ?
00:53:04Non ? Pourquoi ?
00:53:05Parce que ce n'est pas le fondement que...
00:53:07Pour moi, si vous voulez,
00:53:09je pense qu'on ne se rend pas compte
00:53:11dans quelles difficultés se retrouvent
00:53:14notamment tous les étudiants en santé en France.
00:53:16Les chiffres passent par là.
00:53:18Il y a vraiment un gros problème.
00:53:20On a perdu le contrôle de notre système de formation en France.
00:53:24On a beaucoup de départs, je le disais, à l'étranger.
00:53:27On a entre 15 000 et 20 000 étudiants français
00:53:29qui étudient à l'étranger,
00:53:31médicaux, mais aussi paramédicaux,
00:53:33dentistes, beaucoup de kinés,
00:53:35qui sont notamment en Espagne ou au Portugal,
00:53:38beaucoup d'étudiants en médecine qui sont en Roumanie.
00:53:41Donc, je crois qu'on a vraiment besoin
00:53:43de reprendre la main sur notre système de formation,
00:53:47d'en former plus, d'en former mieux,
00:53:49parce qu'on forme quasiment le même nombre de soignants
00:53:52qu'on formait en 1970.
00:53:54Nous sommes 15 millions d'habitants en plus,
00:53:56les patients plutôt vieillis, polypathologiques.
00:53:58Et en plus, le rapport au travail, il est encore toujours le travail.
00:54:01C'est qu'avant, pour un médecin qui partait en retraite,
00:54:04maintenant, il faut 2,3 médecins pour le remplacer,
00:54:07parce que les médecins ont aussi changé leur façon de travailler.
00:54:10Mais est-ce qu'il ne faut pas mieux aussi les répartir ?
00:54:13J'ai une petite stat qui m'a interrogé.
00:54:16Il y a 48 fois plus de dermatologues par habitant à Paris
00:54:19que dans la Nièvre.
00:54:20On le fait avec les professeurs, avec les pharmaciens,
00:54:22cette répartition de bon sens ?
00:54:24Vous savez combien il y a d'habitants dans la Nièvre ?
00:54:26Oui, mais là, le chiffre est par habitant,
00:54:28donc c'est proportionnel.
00:54:30Je veux dire, comparant ce qui est comparable,
00:54:33on est en train d'enfoncer des portes ouvertes.
00:54:35Vous dire qu'à Paris, dans le 7e arrondissement,
00:54:37comme à Cannes,
00:54:38il y a beaucoup moins de déserts médicaux
00:54:41que dans la Nièvre, la Creuse ou chez moi, dans la Bièvre,
00:54:45la réponse, c'est oui.
00:54:46Par contre, je ne suis pas sûr, c'est ça qui m'inquiète.
00:54:48Je pense que parfois, le remède est pire que le mal.
00:54:51C'est-à-dire que si, à des jeunes médecins de demain,
00:54:53vous leur dites qu'il faut aller vous installer là...
00:54:56C'est ce qu'on dit aux professeurs.
00:54:57C'est-à-dire ?
00:54:59Aux professeurs d'école ou de collège ou de lycée.
00:55:01Mais je veux juste qu'on mesure le niveau d'engagement.
00:55:04Moi, je demande juste ça, le niveau d'engagement.
00:55:06Quand vous arrivez à 12 ans d'études en ayant fait...
00:55:09Alors, on nous dit des études gratuites.
00:55:12Attention, les étudiants en médecine
00:55:15font une grande partie en tant qu'externes,
00:55:18en tant qu'internes.
00:55:19Sans les externes, les internes, les hôpitaux ne fonctionneraient pas.
00:55:23Au bout de quelques années d'études,
00:55:24vous avez largement d'exercices à l'hôpital
00:55:27en tant qu'interne.
00:55:28Vous avez largement remboursé vos études.
00:55:30Qu'est-ce qui va se passer si les contraintes sont trop importantes ?
00:55:34Les gens vont se déconventionner.
00:55:35Soit ils vont changer de filière.
00:55:37Il y a beaucoup de cas de jeunes médecins
00:55:40qui en ont marre de toutes ces contraintes
00:55:42et qui dévissent la plaque.
00:55:44Il y a eu des reportages, je crois, de chez vous,
00:55:46sur des médecins à Saint-Martin-d'Erne,
00:55:49qui dévissent ou alors qui se déconventionnent.
00:55:51Je ne suis pas favorable aux déconventionnants
00:55:54parce que c'est l'ouverture à une médecine de vitesse.
00:55:56Ceux qui sont toujours dans les lieux que j'ai évoqués précédemment
00:56:00pourront toujours payer des actes hors convention, secteur 3.
00:56:06Par contre, celui qui n'a pas de mutuelle,
00:56:08celui qui a une petite retraite,
00:56:10celui qui a un pouvoir d'achat,
00:56:13un reste à vivre faible,
00:56:15lui, il a besoin d'aller chez un médecin conventionné.
00:56:17Donc, attention.
00:56:18Je pense que ce sont des mesures qui peuvent s'entendre
00:56:21parce que ce que vous dites est intolérable
00:56:23entre le nombre de dermatologues et autres.
00:56:26Je pense que, déjà, sur un certain nombre de spécialités,
00:56:29la dermatologie, sans stigmatiser les uns ou les autres,
00:56:32mais on voit bien qu'il y a un niveau de rémunération
00:56:34dans certaines spécialités.
00:56:36La médecine esthétique exercée par les dermatologues
00:56:39est beaucoup plus rémunératrice
00:56:41que, par exemple, la gestion classique de la dermatologie.
00:56:44Donc, il y a un problème de rémunération des actes
00:56:47qui, souvent, n'ont pas été faits depuis longtemps.
00:56:49Et je crois surtout que, déjà,
00:56:51fourmont un nombre de médecins suffisant.
00:56:53Je plaide, dans ma loi de 2023,
00:56:55pour la suppression du numerus clausus apertus.
00:56:58Appelez-le comme vous voulez, mais on est en train de réguler.
00:57:01Cette acte, ma proposition de loi a été votée
00:57:04à l'Assemblée nationale.
00:57:06J'espère qu'elle sera inscrite au Sénat
00:57:09au 1er trimestre 2025 pour l'acter définitivement.
00:57:13Et une fois qu'on aura formé le nombre de médecins nécessaires,
00:57:16c'est-à-dire qu'il faut au moins doubler, je pense,
00:57:18le nombre de formations actuelles,
00:57:20ça veut dire qu'il faut donner les moyens aux facultés de médecine,
00:57:23il ne s'agit pas de mettre tout le monde en tension.
00:57:25Ce sont des mesures qui doivent s'accompagner
00:57:27de financement de nos facultés, de nos universités.
00:57:29Après, quand on aura un nombre de médecins suffisant,
00:57:32on peut peut-être envisager les choses.
00:57:34Mais là, on est vraiment dans une situation très à l'ausse.
00:57:37Il y a très peu, très peu de moyens.
00:57:40Et il ne faut pas qu'on décourage des jeunes médecins de s'engager,
00:57:43qu'on les décourage de s'installer
00:57:45ou qu'on les encourage à décrocher la plaque
00:57:48ou à se mettre en secteur 3 non conventionné
00:57:50où, là, ils pourront demander les tarifs libres.
00:57:53Et je pense que ça sera un mauvais coup aux patients
00:57:56parce que si, effectivement, vous avez des médecins dans la Nièvre,
00:57:59mais qu'ils sont en secteur 3
00:58:01et qu'ils pratiquent les honoraires qu'ils veulent,
00:58:04à un moment, ce ne sera pas tout d'avoir le médecin,
00:58:06mais si vous ne pouvez pas vous l'offrir, vous n'irez pas.
00:58:09On a compris votre raisonnement, effectivement, sur ce sujet
00:58:12qui peut parfois être difficile à appréhender.
00:58:16Vous avez pas mal utilisé le conditionnel
00:58:18pour parler des mesures du gouvernement.
00:58:19Et pour cause.
00:58:20Rien n'est voté.
00:58:22Et puis, il y a aussi une incertitude de majorité
00:58:26au sein de l'Assemblée nationale.
00:58:27C'est pas une incertitude, il n'y en a pas.
00:58:30Disons les choses comme elles sont.
00:58:31Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:58:34Dans ce grand flou, on a quand même eu le droit, cette semaine,
00:58:37à une éclaircie, une annonce qui a eu le mérite d'être claire.
00:58:41La 1re chose, c'est qu'il y aura bien une revalorisation des retraites
00:58:44dès le 1er janvier pour toutes les retraites.
00:58:47Elle sera à peu près de la moitié de l'inflation,
00:58:49mais elle concernera tous les retraités.
00:58:51La 2e chose, ensuite, c'est qu'au 1er juillet,
00:58:54il y aura une 2e revalorisation,
00:58:56cette fois-ci pour les retraites les plus modestes.
00:58:58C'est une bonne nouvelle pour les retraités, notamment,
00:59:01mais je voulais vous faire réagir sur l'annonce.
00:59:05C'est pas le Premier ministre qui parle,
00:59:06ni le président de la République, ni un membre du gouvernement.
00:59:09C'est le président de votre groupe à l'Assemblée nationale,
00:59:12qui est constitué de 47 députés, Laurent Wauquiez.
00:59:15C'était à lui d'annoncer ce type de mesures.
00:59:17Je suis très content que vous me posiez cette question,
00:59:19parce que j'ai beaucoup lu, j'ai beaucoup entendu.
00:59:22En fait, il y avait des règles du jeu,
00:59:24et moi, je suis très heureux que vous me posiez la question,
00:59:26ce qui me permet de donner au grand jour les règles du jeu.
00:59:29En fait, dans le bloc central, effectivement,
00:59:33chacun avait un sujet de négociation.
00:59:36Et une fois que l'accord était fait avec le gouvernement,
00:59:39le Premier ministre avait été très clair,
00:59:41c'est que chaque leader de groupe politique,
00:59:44une fois que l'accord était fait sur le sujet qu'il défendait,
00:59:48avait liberté de pouvoir l'annoncer lui-même
00:59:52selon le canal de diffusion qu'il souhaitait.
00:59:55Nous sommes les premiers, derrière Laurent Wauquiez,
00:59:58à avoir mis un sujet qui était pour nous
01:00:00le pouvoir d'achat des retraités.
01:00:03Donc, nous ne voulions pas, effectivement,
01:00:05qu'il n'y ait aucune indexation de la retraite.
01:00:09On voulait que le pouvoir d'achat des retraités
01:00:11ne soit pas la variable d'ajustement de ce budget.
01:00:15Il a été trouvé cet accord d'une majoration
01:00:18dès le 1er janvier à 50 % de l'inflation
01:00:22et de pouvoir avoir un bouclier au 1er juillet
01:00:26pour un niveau qui parle globalement à tout le monde,
01:00:28qui est le niveau du SMIC.
01:00:30Donc, pour toutes les retraites en deçà du SMIC,
01:00:33elles sont nombreuses, elles sont extrêmement nombreuses,
01:00:35notamment, c'est en ma circonscription,
01:00:37notamment tout le secteur rural, le secteur agricole,
01:00:40mais aussi toutes les retraites de services,
01:00:42de commerçants, d'indépendants.
01:00:44Et du coup, vu que cet accord a été fait par le gouvernement,
01:00:49eh bien, ça a permis à Laurent Wauquiez
01:00:50de l'annoncer aux 20 heures de TF1.
01:00:53Maintenant, d'autres groupes politiques
01:00:55ont d'autres sujets de discussion
01:00:58qu'ils contractualisent avec le gouvernement
01:01:01et qu'ils aillent l'annoncer.
01:01:02– Bon, c'est bien qu'on comprenne les règles du jeu.
01:01:03Je n'ai pas la sensation qu'au sein de ce bloc central,
01:01:06tout le monde avait bien compris les règles du jeu
01:01:08parce qu'il y a eu quand même beaucoup de réactions,
01:01:09notamment des macronistes, des réactions assez virulentes
01:01:12contre Laurent Wauquiez.
01:01:14On sait qu'il joue aussi sa carte personnelle,
01:01:16l'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
01:01:18Votre parti, avec l'élection d'Éric Ciotti en 2023,
01:01:21l'avait mis clairement comme le candidat à la présidentielle.
01:01:24Je ne sais pas si c'est toujours le cas aujourd'hui, Yannick Neder ?
01:01:28– Moi, je n'ai pas vu d'annonce de Laurent Wauquiez
01:01:31annonçant sa candidature à la présidentielle 2027,
01:01:35mais s'il le faisait, je pense que ce serait une bonne nouvelle.
01:01:38– Bon, il y a eu Édouard Philippe qui l'a fait, le 1er, à l'automne.
01:01:41C'est aussi un profil qui peut être intéressant pour la droite,
01:01:44peut-être plus rassembleur que Laurent Wauquiez.
01:01:46– Moi, je dirais qu'il faudra que globalement,
01:01:50il y ait une candidature qui puisse être celle du rassemblement maximum,
01:01:57parce que je crois que personne ne souhaite une présidentielle
01:02:01entre Mélenchon et Marine Le Pen.
01:02:04– Donc, il faudra qu'un candidat, on va dire,
01:02:05qui représente ce bloc de la droite et du centre.
01:02:08– Oui, en sachant qu'il y aura quand même une différence,
01:02:12c'est que nous ne sommes pas comptables du bilan d'Emmanuel Macron,
01:02:17ce qui est quand même une différence notable, pardon de le préciser,
01:02:20mais je crois que dans le bloc central, nous ne sommes pas identiques.
01:02:23Qu'est-ce que ça veut dire un bloc central ?
01:02:25C'est que nous ne souhaitons ni l'extrême droite, ni l'extrême gauche.
01:02:28Mais ça ne veut pas dire non plus
01:02:31que nous validons l'ensemble du bilan d'Emmanuel Macron,
01:02:34sinon ça serait une coalition et ça aurait été effectivement
01:02:38un accord de gouvernement dès les élections législatives.
01:02:42Et nous, dès le départ, nous avons été très clairs,
01:02:44nous avons travaillé sur le fond avec un pacte législatif,
01:02:48nous n'avons absolument pas accepté les différentes entrées
01:02:53au gouvernement qui étaient proposées,
01:02:55et ensuite nous faisons que ce pacte législatif
01:02:57devienne un pacte gouvernemental,
01:03:00qui est basé sur les valeurs que nous défendons,
01:03:02le travail, la sécurité, la santé pour tous,
01:03:07et tout ça est illustré dans ce pacte gouvernemental.
01:03:09Donc tout ce qui va dans ce bon sens, nous le votons,
01:03:13tout ce qui n'est pas dans ce bon sens-là,
01:03:15nous ne sommes pas tenus de le voter.
01:03:16Dans ce bloc central, il y a quand même de plus en plus de tiraillements.
01:03:20La preuve, c'est Jérémy Ordanoff, député isérois écologiste,
01:03:26qui est devenu vice-président de l'Assemblée nationale.
01:03:30Il a d'ailleurs siégé, il y a quelques jours,
01:03:31pour la première fois, au perchoir.
01:03:34Il est élu du Nouveau Front populaire,
01:03:37il remplace une élue LR.
01:03:39Alors que ce sont les mêmes députés qui ont voté dans les deux cas,
01:03:41on a du mal à comprendre comment c'est possible.
01:03:44Ça, c'est malheureusement ou heureusement
01:03:48le malheur des uns qui fait le bonheur des autres.
01:03:51On voit bien que...
01:03:52Ça prouve que le bloc central ne se fissure déjà.
01:03:55Ça prouve qu'aucune élection n'est jouée d'avance
01:03:57et qu'après, au-delà des équilibres politiques,
01:04:00dans les isoloirs, les députés,
01:04:04et fort heureusement, font comme ils veulent.
01:04:06Donc qu'il y ait effectivement des tiraillements
01:04:08entre les uns et les autres, on l'a vu.
01:04:12Par ailleurs, c'est un député isérois,
01:04:14voisin de ma circonscription, que je félicite,
01:04:17que j'ai félicité parce que par ailleurs,
01:04:19il est dans son rôle de vice-président
01:04:22pour pouvoir gérer la qualité de nos débats parlementaires
01:04:25et je pense qu'il le fera bien.
01:04:27Après, j'aurais préféré que ça soit quelqu'un
01:04:30de ma famille politique.
01:04:32Ces règlements de comptes,
01:04:33qui sont la politique pas sous son meilleur des aspects,
01:04:36je ne peux que les regretter.
01:04:39Malheureusement, ils existent et c'est comme de partout.
01:04:42C'est comme dans les repas de famille,
01:04:43ça ne se passe pas toujours très bien.
01:04:46Vous parlez des élections des députés isérois.
01:04:50On va revoter dans quelques semaines ici, en Isère,
01:04:53sur la première circonscription,
01:04:55après la démission d'Hugo Prévost,
01:04:57jeune élu de la France insoumise,
01:04:59qui avait battu Olivier Véran en juillet dernier,
01:05:00en bénéficiant de l'union de la gauche
01:05:02et du soutien des poids lourds de son parti.
01:05:04Il n'aura fait qu'un passage éclair en politique
01:05:06puisqu'il a été rattrapé par des accusations
01:05:09de harcèlement moral et sexuel.
01:05:10Il a démissionné quelques jours seulement
01:05:12après avoir été invité dans le QG politique de Télé Grenoble.
01:05:16Ce n'est pas le 1er député isérois qui est accusé de harcèlement.
01:05:19On se souvient de le socialiste André Valigny,
01:05:21qui avait été accusé par une de ses collaboratrices,
01:05:23qui avait, lui, à l'époque, trouvé un arrangement à l'amiable,
01:05:26on va dire, pour étouffer l'affaire.
01:05:28En tout cas, on va revenir aux urnes,
01:05:30normalement, au mois de janvier.
01:05:33Est-ce que, sur cette circonscription,
01:05:35le Bloc central, le socle commun dont on parlait à l'instant,
01:05:38va montrer sa capacité d'entente et d'union, Yannick Neder ?
01:05:41Je ne sais pas, parce que, si vous voulez,
01:05:44le Bloc central, c'est, entre guillemets,
01:05:47une solution au niveau de l'Assemblée nationale
01:05:50pour arriver à fonctionner.
01:05:52Je ne dis pas que ça ne fonctionne pas,
01:05:54je dis qu'arriver à travailler ensemble,
01:05:58ça ne se décrète pas en quelques minutes.
01:06:00Et, encore une fois, je pense que travailler ensemble
01:06:03dans l'intérêt des Français pour l'avenir du pays,
01:06:06ça ne veut pas dire se rendre comptable
01:06:10d'un bilan que nous avons combattu,
01:06:12qui est le bilan d'Emmanuel Macron des sept dernières années.
01:06:15Donc, attention.
01:06:16Après, ce que je remarque sur cette circonscription-là,
01:06:20c'est que c'était quand même assez étonnant
01:06:22quand on voit le profil sociologique
01:06:24de cette circonscription,
01:06:26qu'elle ait élu un député de la France insoumise.
01:06:29Je crois que c'était plutôt le rejet, peut-être...
01:06:32Olivier Véran ?
01:06:33Peut-être, davantage,
01:06:35que la victoire de la France insoumise.
01:06:38Donc, voilà.
01:06:39Après, je m'étonne, puisque, visiblement,
01:06:42moi, ce que je m'étonne, c'est que, globalement,
01:06:44le Parti socialiste avait désigné une candidate
01:06:47qui, je pense, était une candidate
01:06:49qui avait l'intérêt d'être du territoire,
01:06:53de représenter la gauche.
01:06:55Et je vois, un peu de façon étonnante,
01:06:58que les socialistes locaux, la gauche locale,
01:07:02se retirent au profit de la toute-puissance France insoumise,
01:07:06qui impose, finalement, ces dictates depuis Paris
01:07:09jusque dans notre circonscription, en Isère,
01:07:11puisque je crois que c'est quelqu'un que je ne connais pas,
01:07:14qui est parachuté...
01:07:15Il s'appelle Lias Loufoque.
01:07:17D'accord, que je ne connais pas,
01:07:18qui est parachuté totalement.
01:07:20Et je trouve que ce n'est pas bon, pour l'Isère,
01:07:23d'avoir des candidats parachutés, quels qu'ils soient, voilà.
01:07:26Donc, j'espère que les électeurs de cette circonscription
01:07:29vont préférer, effectivement,
01:07:32une candidature locale, enracinée.
01:07:35Alors, justement, ils vont avoir le choix,
01:07:36puisque, issus de ce bloc central,
01:07:40il y a trois, déjà, candidats qu'on fait avec deux candidatures.
01:07:42Nathalie Béranger, que vous connaissez bien,
01:07:43puisqu'elle est membre des LR,
01:07:45qui a été battue, d'ailleurs, sur cette circonscription
01:07:47en juillet dernier.
01:07:48Il y a Camille Gaillard-Mignet, pour Renaissance,
01:07:50qui était la suppléante d'Olivier Véran,
01:07:52qui avait même été députée à sa place
01:07:54quand il était devenu ministre.
01:07:55Et puis, on a également un avocat grenoblois,
01:07:58Hervé Gerbi, qui se dit proche du parti
01:08:00Horizon d'Edouard Philippe,
01:08:02qui fait aussi partie de ce grand bloc central
01:08:04que vous évoquez.
01:08:06Ils sont tous les trois candidats.
01:08:07Vous avez essayé, en tant que patron des LR,
01:08:10d'unir ces candidatures sur un seul candidat ou candidate ?
01:08:15Je pense que, pour l'instant, c'est prématuré.
01:08:18Je crois que ces élections auront lieu en janvier.
01:08:21Il y a les parades de Noël.
01:08:22Je ne sais pas.
01:08:24Moi, déjà, je dis que dans les trois cas,
01:08:26c'est des gens, par rapport à ce que je viens de dire,
01:08:28dans les trois cas, c'est des gens qui sont enracinés
01:08:31sur le territoire et qui connaissent leur territoire,
01:08:33ce qui n'est pas du tout la même situation
01:08:36que le parachutage annoncé de la France insoumise.
01:08:40Ensuite, il y a des différences quand même notables.
01:08:43Naturellement que je soutiens Nathalie Béranger,
01:08:46qui est ma secrétaire départementale,
01:08:48qui est élue d'opposition à la ville de Grenoble,
01:08:51qui est conseillère régionale et qui est présidente d'Alpexpo.
01:08:55Après, si eux trois veulent discuter d'une solution,
01:08:59voilà, mais je dis que, pour l'instant,
01:09:02c'est bien normal que nous n'avons pas le même passé.
01:09:06Madame la députée...
01:09:10Camille Gaillard-Millet est plus comptable
01:09:14du bilan d'Emmanuel Macron que Nathalie Béranger.
01:09:18Donc il faut peut-être aussi laisser la possibilité
01:09:21aux électeurs de pouvoir aussi donner un nouveau souffle
01:09:26en laissant un autre...
01:09:28C'est une autre alternative.
01:09:30On ne peut pas être condamné, dans ces circonscriptions,
01:09:33à voter un extrême ou l'autre.
01:09:37Et la seule alternative ne peut pas être
01:09:40que de donner un ticket au bilan laissé par Emmanuel Macron.
01:09:43Donc je pense qu'il y a quand même la place
01:09:45pour une voie nouvelle.
01:09:46Donc moi, j'invite effectivement les deux autres candidats
01:09:49à venir soutenir Nathalie Béranger,
01:09:53qui peut présenter une troisième voie efficace
01:09:56pour cette circonscription qu'elle connaît bien.
01:09:58On verra si votre appel est entendu,
01:09:59effectivement, en début d'année.
01:10:01Le scrutin suivant, normalement, c'est les municipales en 2026.
01:10:05Alors c'est un petit peu loin,
01:10:06mais je voulais juste vous faire réagir sur la candidature.
01:10:10En tout cas, il y a un collectif grenoblois
01:10:11qui s'est monté il y a quelques semaines,
01:10:13avec à sa tête quelqu'un que vous connaissez bien,
01:10:15puisque ça a été un de vos collaborateurs,
01:10:16Pierre-Édouard Cardinal.
01:10:18Le collectif s'appelle Retrouver Grenoble,
01:10:19dans lequel on retrouve l'ancien député macroniste,
01:10:22l'ancien député macroniste Jean-Charles Collarois,
01:10:24ou l'ancienne députée socialiste Marie-Jo Salaf,
01:10:27adjointe de Michel Desto, pardon.
01:10:29Qu'est-ce que vous pensez de cette candidature ?
01:10:31Il vous a consulté, votre ancien...
01:10:35Il était votre directeur de cabinet.
01:10:36Non, parce qu'en fait,
01:10:38c'était un excellent collaborateur en région.
01:10:41Quand je n'ai plus été vice-président de région,
01:10:44nos chemins se sont séparés.
01:10:46Nous gardons de bonnes relations,
01:10:48mais je pense qu'il mène sa vie professionnelle
01:10:50et son engagement comme bon lui semble.
01:10:52Moi, par contre, je salue son action, effectivement,
01:10:54de vouloir mettre des personnes autour de la table
01:10:58pour parler des problèmes.
01:10:59Je crois qu'ils ont beaucoup réagi
01:11:01sur des problèmes de sécurité à Grenoble.
01:11:05Pardon, mais je crois quand même
01:11:07que nous avons quelques problèmes de sécurité à Grenoble.
01:11:10Et je crois que Bruno Retailleau y a fait allusion
01:11:13dans un certain nombre de réponses.
01:11:15Je pense que, déjà, remettons de la sécurité urbaine,
01:11:18remettons des caméras de vidéoprotection
01:11:21qui avaient été enlevées,
01:11:22remettons un centre de protection urbain.
01:11:25Ça peut s'accompagner, naturellement,
01:11:27de moyens supplémentaires,
01:11:28mais déjà, faisons tout ce qui est en possibilité,
01:11:31déjà, pour assurer la sécurité de Grenoble,
01:11:36de Grenoblois, au sein de la métropole,
01:11:38et puis de l'image aussi que véhicule la capitale des Alpes,
01:11:42qui se retrouve bientôt, maintenant,
01:11:44comme une plaque tournante de la drogue
01:11:47entre Marseille et d'autres villes et Paris.
01:11:52Donc, voilà, je crois qu'il y a une vraie prise de conscience.
01:11:54Donc, tout ce qui permettra,
01:11:56comité citoyen, comité collectif, d'anciens élus,
01:12:00de droite, de gauche, du centre,
01:12:02qui sont capables de se regrouper
01:12:04pour finalement proposer une solution alternative
01:12:08à la gestion de la ville de Grenoble,
01:12:10me paraît important et on peut tout à fait, à mon avis,
01:12:13trouver une solution alternative à la gestion de la ville de Grenoble
01:12:17sur la sécurité, sur la propreté.
01:12:20Moi, je suis très étonné quand je me promène dans Grenoble,
01:12:23puisque j'y travaille, j'exerce toujours au CHU,
01:12:27quand je véhicule dans Grenoble par les transports en commun,
01:12:32notamment, qui nous permettent de bien voir la ville,
01:12:33c'est le niveau de propreté qui est quand même assez...
01:12:37assez détérioré de sécurité.
01:12:39Et je pense que tout ça n'est pas antinomique
01:12:41avec une vision écologique que doit avoir
01:12:44toute grande métropole en France, en Europe et à travers le monde.
01:12:48Tout ça n'est pas antinomique.
01:12:49On peut être dans une ville de Grenoble écologique,
01:12:53propre et sécurisée.
01:12:55Justement, sur la sécurité,
01:12:57vous avez proposé de supprimer les aides sociales
01:13:00aux familles des dealers il y a quelques temps.
01:13:04C'est une expérimentation qui, d'ailleurs,
01:13:06est en place en Isère depuis deux ans.
01:13:09Est-ce que vous avez déjà des premiers retours
01:13:11de ce qui s'est passé ici ? Est-ce que ça a été efficace ?
01:13:14Alors, ça commence à l'être. Moi, je veux surtout...
01:13:16Je suis... C'est pas tout à fait comme ça que ça s'est passé.
01:13:19C'est-à-dire que j'ai proposé, j'ai fait une proposition
01:13:22de résolution, j'ai déposé une proposition de résolution
01:13:25à l'Assemblée nationale pour s'inspirer
01:13:28de l'initiative iséroise.
01:13:30C'est le procureur qui est à l'initiative,
01:13:34à qui je rends hommage, le procureur de la République,
01:13:37qui, par un constat assez simple,
01:13:39c'est-à-dire qu'un certain nombre de contributions sociales,
01:13:43et on dit qu'il faut protéger le modèle social
01:13:45parce qu'il est en difficulté,
01:13:47eh bien, je pense qu'au titre de l'égalité
01:13:50de la justice sociale, c'est pas bien d'être dealer.
01:13:54Mais si, en plus...
01:13:56Mais imaginez l'impact vis-à-vis des gens qui travaillent,
01:14:00qui ont le sentiment d'avoir aucune aide sociale,
01:14:02d'avoir droit à rien.
01:14:03Voilà des gens qui, souvent, ne travaillent pas
01:14:06et peuvent prétendre à des allocations familiales,
01:14:09à des allocations logements.
01:14:10Donc, il y a un partenariat qui est fait
01:14:12entre le procureur de la République, le parquet,
01:14:15qui transmet des décisions de justice
01:14:18à la caisse d'allocations familiales
01:14:20pour intégrer ces budgets, ces volumes,
01:14:23dans les prestations familiales, sociales,
01:14:26et donc ne pas les verser.
01:14:27Et même chose avec la caisse primaire d'assurance maladie.
01:14:30Comment envisager que des personnes
01:14:34qui vivent de trafic puissent toucher, en plus du RSA,
01:14:39ou de pouvoir toucher la C2S, qui a remplacé la CMU ?
01:14:44On marche sur la tête.
01:14:45Je pense qu'il y a besoin, naturellement,
01:14:48d'avoir une rigueur et une tolérance zéro
01:14:50sur le narcotrafic,
01:14:52et de pouvoir, naturellement, encore sanctionner
01:14:56toutes ces aides, parce que toutes ces aides
01:14:58qui sont distribuées à des gens qui n'en ont pas besoin,
01:15:01puisqu'ils vivent de trafic,
01:15:02et je peux vous dire qu'ils vivent mieux que vous et moi en travaillant,
01:15:06c'est juste un sentiment de justice
01:15:08qu'ils puissent ne pas les toucher et qu'ils puissent, surtout,
01:15:11rembourser tout ce qu'ils ont touché
01:15:13de façon indûment.
01:15:16Donc, j'espère que cette expérience iséroise que je salue,
01:15:20grâce au courage du procureur de la République,
01:15:22de la direction de la caisse d'allocations familiales,
01:15:25et, je l'espère, de la direction
01:15:27de la caisse primaire d'assurance maladie,
01:15:29puisse s'extrapoler de partout en France
01:15:32pour que, justement, ce modèle social,
01:15:34qui est la seule richesse de ceux qui n'ont plus rien,
01:15:38on puisse le protéger et on puisse, justement,
01:15:41faire en sorte que, si tu te comportes mal,
01:15:44si tu es un dealer, si tu ne travailles pas,
01:15:46tu n'as pas droit au modèle social.
01:15:48On a largement dépassé le temps qui nous était imparti,
01:15:51mais il y a beaucoup de choses à dire,
01:15:52et on a compris que vous étiez sur un poste important
01:15:55ces dernières semaines,
01:15:56et ça va se poursuivre dans les semaines qui viennent,
01:15:59on verra où arrivent ces discussions budgétaires.
01:16:02Il vous reste une mission, c'est de poser une question
01:16:04à notre prochaine invitée, c'est aussi une parlementaire iséroise,
01:16:07elle est sur une circonscription voisine de la vôtre,
01:16:09la 9e, sur Voirouin, elle s'appelle Sandrine Nozbe,
01:16:12c'est son premier mandat, elle a été élue au mois de juillet 2024
01:16:15pour le compte de la France Insoumise.
01:16:16Je vous laisse regarder la caméra en face de vous
01:16:18et lui poser la question.
01:16:20Écoutez, bonjour, Sandrine Nozbe, on ne se connaît pas beaucoup,
01:16:24vous êtes nouvellement élue de la 9e circonscription,
01:16:27qui est une circonscription voisine à la mienne,
01:16:29que je connais bien, parce que j'ai suivi,
01:16:32avec beaucoup d'intérêt dans mes fonctions régionales,
01:16:34le dossier de la chartreuse,
01:16:36beaucoup suivi le dossier, notamment, des noix,
01:16:39sur la partie vinais.
01:16:42Nous avons la foire de Beaucroissant,
01:16:43qui est très proche, puisque c'est la limite
01:16:45de ma circonscription et que je m'y rends chaque année.
01:16:48Donc, je vais avoir une question
01:16:50très... de collègue à collègue parlementaire,
01:16:54comment, quel est votre retour,
01:16:56tant au niveau national qu'au niveau local,
01:16:58de ces quasi six premiers mois de nouveaux députés,
01:17:02de nouvelles parlementaires iséroises,
01:17:05et comment vous voyez la vie à l'Assemblée
01:17:08et la vie sur le territoire ?
01:17:10Merci, Yannick Noderre, d'avoir participé au QG politique.
01:17:12Vous pouvez retrouver toutes nos émissions en ligne
01:17:15sur telegrenoble.net.
01:17:17Et puis, bon courage pour la suite des débats parlementaires.

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