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"Attention à l'impôt de trop! Les entreprises ne doivent pas être la variable d'ajustement", a prévenu mercredi le ministre de l'Économie Antoine Armand, après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécu. Les explications avec le journaliste BFM Business, Frédéric Bianchi.

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Transcription
00:00Bonjour Fred. Bonjour Pauline. On va parler des impôts aujourd'hui. Les impôts vont-ils mettre à genoux l'économie française ?
00:04Ce matin, dans le Parisien, le ministre de l'économie a tiré le signal d'alarme devant l'inflation fiscale.
00:10Oui, la citation elle va être à l'écran, vous allez pouvoir la lire, mais globalement il dit attention à l'impôt en trop.
00:18Alors ça agite évidemment le milieu politique. À qui s'adresse-t-il ? Au Premier ministre ? Aux députés ?
00:23Et s'il s'adressait plus généralement aux Français ? En voulant faire passer ce message, attention,
00:28ce n'est pas en allant chercher l'argent là où il est, comme on l'entend souvent, qu'on réglera les problèmes.
00:34C'est vrai que depuis le début des discussions sur le budget 2025, on parle beaucoup de hausse d'impôts pour les entreprises.
00:41On sait que pour les ménages et la classe moyenne, c'est trop inflammable. Baisser les dépenses, c'est, semble-t-il, impossible en France.
00:48Donc on va faire les poches des entreprises, alors à chaque fois avec une bonne raison.
00:52Prenons la surtaxe d'impôts sur les sociétés, par exemple. Ça ne concernera que les grosses entreprises, déjà très rentables.
00:58Les taxes sur les billets d'avion, oui, mais c'est un secteur qui pollue beaucoup.
01:00OK, la hausse envisagée du versement mobilité, ça c'est sur les transports en commun.
01:05Un, c'est pour aider les élus locaux qui doivent boucler leur fin de mois, etc.
01:09On peut multiplier les exemples. Au total, ça fait quand même 20 milliards d'euros de hausse d'impôts sur les entreprises qui sont dans les tuyaux.
01:15Et pourquoi les entreprises seulement ?
01:16Si on était cynique, on pourrait penser que les entreprises, ça ne vote pas. Ça ne manifeste pas dans la rue.
01:22C'est donc un dolor politiquement. Sauf qu'une entreprise, ça ne vote pas avec un bulletin de vote, mais ça vote avec quelque chose, avec son chéquier.
01:29Et ça, ça a des conséquences désastreuses, en tout cas très néfastes à moyen terme.
01:34D'ailleurs, ça a commencé. Le solde entre les ouvertures et les fermetures d'usines est redevenu négatif en France depuis le mois d'avril, pour la première fois depuis plusieurs années.
01:42Ensuite, on a de nombreux secteurs qui tirent la sonnette d'alarme.
01:46Dans le secteur de la pharmacie, il y a le français C15. C'est une entreprise très bien. Elle relocalise la production de paracétamol.
01:52Ce matin, le patron de C15 dit dans le Figaro, attention, moi, les industriels de la pharmacie à qui je parle, ils sont prêts à quitter la France à nouveau.
02:00On a Ryanair aussi. Ryanair, le patron de Ryanair, a dit, si on me taxe sur les billets d'avion, moi, je ferme 10 desserts en France d'aéroports.
02:07C'est les français qui vont payer tout ça.
02:09Et puis, on a le cas Michelin, enfin, qui est symptomatique. En septembre dernier, le patron de Michelin était devant les députés dans une commission d'enquête parlementaire.
02:14Il a donné des chiffres très précis. Il a dit, un salarié français me coûte 20% plus cher qu'en Allemagne.
02:20La production, un coût de production en Europe, ça me coûte 20% plus cher qu'aux États-Unis.
02:24Il a cité notamment l'exemple des normes sur la traçabilité du caoutchouc, qui lui coûtent 200 millions d'euros de plus en Europe.
02:31Autant d'informations qui se sont mettent entrées dans l'oreille des députés qui l'ont écouté et être sorties de l'autre.
02:35Depuis, les hausses d'impôts ont été votées en masse.
02:38Et Michelin a annoncé, on le sait bien, malheureusement, la fermeture de deux sites industriels.
02:42C'était il y a deux semaines.
02:44Merci beaucoup, Fred.
02:45C'était la Chronique Éco.

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