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Mercredi 20 novembre 2024, LEX INSIDE reçoit Jean-Werner de T’Serclaes (Directeur général principal, FTI Consulting) , Eléonore Favero Agostini (Associée co-fondatrice, Adlane Avocats) et Simon Desrochers (Directeur Solution Advisor, Health Wealth and Career, WTW en France)

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00:00Bonjour, je suis ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de L'Ex Inside, l'émission
00:27qui donne du sens à l'actualité juridique, du droit, du droit et rien que du droit.
00:32Au programme de ce numéro, on va parler du rôle du directeur juridique en cas de crise.
00:37Ce sera dans quelques instants avec Jean-Werner de Tserclas, directeur général principal
00:43chez FTI Consulting.
00:45On évoquera également le règlement européen sur l'identité numérique avec Eleonore
00:50Favreau-Agostini, associée chez Adelane Avocat et enfin on parlera de l'impact du volet
00:56social de la CSRD avec Simon Desrochers, directeur solution advisor chez WTW France.
01:05C'est parti, c'est L'Ex Inside.
01:11On débute tout de suite ce L'Ex Inside et on va parler du rôle du directeur juridique
01:22dans la gestion des crises avec mon invité Jean-Werner de Tserclas, directeur général
01:28principal de FTI Consulting.
01:31Jean-Werner, bonjour.
01:32Bonjour Arnaud.
01:33Nous allons voir ensemble l'impact des crises sur les organisations et leurs directeurs
01:39juridiques et comment ces derniers gèrent les crises, notamment à l'aune d'une étude
01:46que vous avez réalisée qui analyse tous ces impacts et les conséquences des crises sur
01:50les entreprises.
01:52Tout d'abord, quel type de crise représente les plus grands risques pour les entreprises?
01:57Alors Arnaud, rebonjour, effectivement on a réalisé cette étude sur le rôle des directeurs
02:04juridiques dans les crises avec The Economist et c'est une étude qui a interviewé plus
02:10de 600 directeurs juridiques à travers le monde.
02:12Donc pour revenir à votre question sur les crises qui représentent le plus grand risque,
02:19en fait c'est un mélange de deux dimensions la notion de risque, à la fois la notion
02:23d'impact qu'une crise pourrait avoir sur une entreprise, mais aussi à quel point
02:28est-ce que cette entreprise va être préparée.
02:30Donc sur la notion d'impact des entreprises, les crises qui sont ressorties le plus souvent
02:36c'est les crises réputationnelles et opérationnelles.
02:4030% des directeurs juridiques que l'on a interviewés nous ont mis dans le top 3 ces
02:46deux types de crises.
02:48Il se trouve que ces types de crises en plus ce sont celles sur lesquelles ils se sentent
02:52le moins préparés.
02:53Donc ça c'est vraiment les crises qui sont le plus ressorties.
02:56Il y a d'autres types de crises qui sont ressorties aussi avec beaucoup d'impact mais
02:59sur lesquelles ils se sentaient le plus préparés, c'est le cas notamment des crises cyber.
03:03Alors on voit qu'une majorité des entreprises sondées, plus des deux tiers, n'ont pas
03:10intégré les leçons des crises précédentes.
03:12Quelles sont les conséquences de ce constat?
03:16Alors effectivement, il y a déjà eu beaucoup de crises et on note que non seulement il
03:21y a eu beaucoup de crises, mais le nombre de crises auxquelles sont confrontées les
03:24entreprises et les directeurs juridiques augmente et leur fréquence est plus importante
03:31mais aussi la gravité de la crise est plus importante.
03:35Et puis on évoquait à l'instant différents types de crises.
03:38Ce qu'on voit aussi c'est que ces crises elles sont multidimensionnelles.
03:41On parlait d'une crise réputationnelle, de crise cyber, d'une crise sur l'impact
03:46sur le cours de bourse.
03:47En fait aujourd'hui quand il y a une crise par exemple cyber, elle va toucher différentes
03:52dimensions, c'est-à-dire une crise réputationnelle, opérationnelle, etc.
03:57Donc c'est d'autant plus difficile de les gérer et d'où l'importance d'être
04:05plus préparé.
04:06Comme vous disiez, on a noté dans cette étude et les directeurs juridiques eux-mêmes le
04:10reconnaissent, qu'ils ne se trouvent pas assez préparés.
04:14Pour vous donner un exemple, il y a 30% des directeurs juridiques qui nous disent qu'ils
04:19n'ont pas de grille de réponse en termes de communication pour tel ou tel type de crise.
04:26Ou encore 60% qui ne font des analyses des signaux avant-coureurs à une crise qu'une
04:32seule fois par mois, quand les meilleures pratiques le font beaucoup plus.
04:35Donc c'est pas assez préparé et ça peut avoir des conséquences significatives si
04:40on se place du côté des investisseurs.
04:42Pour une entreprise cotée, ça peut avoir un impact très significatif sur le cours
04:45de bourse.
04:46D'un point de vue commercial également, on peut avoir des clients qui peuvent délaisser
04:53l'entreprise pour ses produits ou ses services et ça peut aller même jusqu'à l'extinction
04:58et l'arrêt de l'activité en cas de crise significative.
05:03D'accord.
05:04Alors le constat, c'est que les entreprises peinent à se préparer.
05:07Mais pourquoi justement les entreprises ont du mal à se préparer face aux crises futures?
05:12Je dirais qu'il y a différents types de raisons pour lesquelles les entreprises ne
05:16sont pas assez préparées, même si elles le sont de plus en plus.
05:21La première, c'est une question de ressources.
05:24Il y a plus de 50% des directeurs juridiques sollicités qui disent qu'ils n'ont pas
05:30forcément les ressources et les compétences en interne pour pouvoir gérer les crises.
05:37Ça, c'est la première raison.
05:38La deuxième raison, c'est une question au-delà des ressources de l'organisation.
05:42Il y a plus de 70% des directeurs juridiques qui nous disent qu'ils n'ont pas mis en
05:47place d'organisation cross-fonctionnelle à travers les différentes fonctions pour
05:53pouvoir gérer la crise à travers les différents silos, que va être la technologie, la compliance,
06:00la communication et les différents métiers.
06:03Toujours dans l'organisation, il y a le sujet de l'articulation entre les dirigeants et
06:08les conseils d'administration, sur lequel il y a des domaines qui sont très clairement
06:11établis pour l'un, très clairement établis pour les autres, mais il y a encore des domaines
06:14qui sont entre les deux.
06:17Et puis enfin, après les ressources, l'organisation, je dirais qu'il y a les outils.
06:20On parle beaucoup de l'intelligence artificielle.
06:23L'intelligence artificielle pour l'anticipation des crises peut être quelque chose de très
06:28important.
06:29Par exemple, l'intelligence artificielle dans la lutte contre le blanchiment pour identifier
06:33ce qu'on appelle des faux positifs peut être aussi particulièrement ou des transactions
06:39douteuses peut être particulièrement pertinent.
06:41Donc, on voit la nécessité d'anticiper, d'avoir des outils.
06:46Et dans ce contexte, quel est le rôle des directeurs juridiques ?
06:50Alors, le rôle des directeurs juridiques a beaucoup évolué et ne fait qu'augmenter.
06:59Il y a 50% des directeurs juridiques qui nous ont exprimé le fait qu'au cours des dernières
07:03années, leur rôle avait augmenté.
07:07Et il a évolué, je dirais, à la fois en amont de la crise elle-même, que ce soit
07:14dans l'identification des crises potentielles qui pourraient survenir, dans les tests, l'évaluation
07:25des signaux avant-coureurs pour pouvoir mieux anticiper les crises ou en termes de préparation.
07:32Si la crise devait arriver, pour donner un exemple, de la communication avec l'articulation
07:37de guides de communication sur certains types de crises qui seraient prêts pour dire tel
07:42interlocuteur va dire telle chose pour tel type de partenaire, que ce soit en interne
07:51ou en externe.
07:52Ce genre de choses qui peuvent être faites en amont.
07:54Mais le rôle a aussi évolué pour la gestion de la crise elle-même.
07:59Alors, il y a évidemment son rôle de validation de certaines communications, de choix ou d'actions
08:06juridiques qui pourraient être mises en place.
08:09Il y a aussi un rôle qui est grandissant dans le choix d'un partenaire dans la gestion
08:14de cette crise, que ce soit sur la partie communication, sur la partie plus légale
08:18ou financière où le rôle du directeur juridique est plus important.
08:23Et enfin, dans la mise en place pour être le lien entre différentes parties de l'organisation
08:30pour mettre en place des équipes un peu fonctionnelles.
08:32C'est un peu différents types d'exemples de montées en puissance du directeur juridique
08:36à la fois en amont et en aval, je dirais.
08:39Alors, si on regarde l'implication des directeurs juridiques, est-ce qu'il y a des différences
08:44régionales ou sectorielles notables dans votre étude ?
08:47Alors, Arnaud, je dirais que de façon générale, les tendances sont très similaires, c'est-à-dire
08:54qu'on voit une augmentation du rôle du directeur juridique dans l'anticipation, la gestion de
09:00ces crises par rapport, quelle que soit la région et quel que soit le secteur.
09:04Maintenant, il y a effectivement des différences.
09:06Si on se place d'un point de vue géographique, les États-Unis, l'Amérique du Nord de façon
09:11plus générale et l'Europe ou la région IMI, en intégrant le Moyen-Orient et l'Afrique,
09:18on est sur une implication beaucoup plus importante et en croissance du directeur juridique par
09:22rapport à l'Asie, on est sur 20 points de différence à peu près.
09:27Comment vous l'expliquez ? Vous avez des explications à ça ?
09:30Alors, on est sur, du point de vue géographique, on est sur des systèmes légaux qui sont
09:34assez différents et des organisations manageriales au sein des entreprises aussi qui se reflètent
09:38ensuite dans un rôle du directeur juridique qui est différent.
09:43Et pour vous donner un exemple, dans l'analyse des signaux avant-coureurs, on est sur presque
09:48deux tiers des directeurs juridiques qui sont impliqués, qui font cette activité en Europe
09:55et en Amérique du Nord.
09:56C'est un tiers à peu près dans la région d'Asie-Pacifique.
10:00D'accord.
10:01Donc, ça, c'est pour les géographies.
10:02Ensuite, sur les secteurs, alors il y a un secteur qui ressort particulièrement dans
10:07l'étude, comme plus préparé ou anticipant plus et impliquant plus le directeur juridique,
10:14c'est le secteur des secteurs financiers.
10:16D'accord.
10:17Et là, on parle de 10 points au-dessus.
10:20Mon interprétation personnelle sur ce sujet-là, c'est que quand on y réfléchit, quand on
10:26réduit à l'essence…
10:27C'est un secteur régulé ?
10:28C'est un secteur, il y a plusieurs choses, mais effectivement, c'est un secteur régulé
10:32qui nécessite pour le superviseur et le régulateur d'avoir une bonne vision des
10:38risques.
10:39D'accord.
10:40Et puis, quand on réfléchit aussi, le métier de banquier, c'est quand même un métier
10:41de risque et d'anticipation…
10:42Bien sûr.
10:43…des risques.
10:44On va conclure là-dessus.
10:45Merci d'être venu sur notre plateau.
10:47On poursuit The Lex Inside et on va parler du règlement européen sur l'identité
11:02numérique avec mon invitée, Eleonore Favreau-Agostini, associée cofondatrice du cabinet Adelaine
11:09Avocat.
11:10Eleonore, bonjour.
11:11Bonjour, enchantée.
11:12Nous allons parler ensemble du règlement européen sur l'identité numérique et
11:16on va voir son rôle pour renforcer la lutte contre l'usurpation d'identité.
11:22Tout d'abord, qu'est-ce que le portefeuille d'identité numérique européen et comment
11:28fonctionne-t-il ?
11:29Le portefeuille d'identité numérique européen ou EUD Wallet est un moyen sécurisé
11:36d'accéder aux données et de partager des informations d'identité, mais aussi tout
11:40autre document officiel ou important.
11:43Il va prendre la forme d'une application numérique que chacun aura sur son téléphone
11:48et qui permettra d'accéder à divers services à la fois privés et publics pour pouvoir
11:54sécuriser les échanges de ces différents documents.
11:58Chaque citoyen aura créé une identité numérique qui lui sera propre et qui sera
12:03vérifiée.
12:04Également, il pourra utiliser une signature électronique qui permettra de ne plus avoir
12:10à se déplacer dans les administrations et de pouvoir signer officiellement des documents
12:14à distance et également de partager certains documents qui seront utiles.
12:19Pour bien comprendre, quels sont les avantages de ce portefeuille numérique ?
12:23Déjà, la praticité et le gain de temps.
12:26Effectivement, parce qu'on va pouvoir ne plus avoir à se déplacer auprès des administrations.
12:32On n'aura plus besoin également de fournir de copie papier ou encore de partager ces
12:38documents par le biais d'e-mail ou autre, donc ça permet de les sécuriser et de gagner
12:43du temps.
12:44Ça permet également aussi un multi-usage, ce portefeuille, parce qu'il va pouvoir tant
12:48nous permettre auprès des autorités publiques de partager ou de vérifier notre identité,
12:54mais également auprès des entités privées et aussi de manière transfrontalière parce
12:59que désormais, on pourra autant dans tous les pays de l'Union Européenne utiliser
13:04ce portefeuille pour permettre de valider notre identité ou le partage des documents.
13:08Alors, vous l'avez dit, ce portefeuille est sécurisé, comment est garantie cette sécurité
13:14des données, des documents qui sont dans ce portefeuille ?
13:18Alors, il est sécurisé de nombreuses manières avec des mécanismes et des normes relativement,
13:23enfin même très avancées pour garantir justement cette confidentialité.
13:27Donc, il y a notamment l'utilisation d'une authentification multifacteur, donc c'est
13:32l'utilisation de plusieurs facteurs pour identifier une personne, donc ça va être
13:36par exemple la biométrie ou une empreinte digitale ou la reconnaissance faciale, mais
13:41également un code PIN ou un code de sécurité.
13:46Il y a également une identification unique, donc ça, c'est un terme qui permet de qualifier
13:52le moment où un utilisateur va devoir s'identifier de manière unique à chaque fois qu'il y
13:56a une opération sensible à réaliser.
13:58C'est un peu la même chose quand on doit valider plusieurs fois sur une ampli bancaire
14:02à chaque opération que l'on réalise.
14:04Il y aura également les documents qui seront contenus, qui sont vérifiés et fiables parce
14:08que ce sont les autorités des États membres qui vont pouvoir valider quand on voudra ajouter
14:15un document.
14:16L'autorité européenne, enfin nationale, va la valider, ce qui permet d'avoir aussi
14:21une grande fiabilité des documents qui sont sur le portefeuille européen.
14:25Il y a aussi un partage minimal et contrôler des données.
14:29Ainsi, si vous voulez par exemple faire vérifier votre date de naissance auprès d'un service,
14:35vous n'aurez pas forcément à donner votre date de naissance, leur portefeuille vous
14:40permettra de valider directement votre âge sans que vous ayez à donner davantage de
14:43précisions.
14:44Enfin, il y a aussi un chiffrement fort des données, donc ça va être une énorme sécurité
14:51importante.
14:52Il y a également un stockage sécurisé parce que les informations sont conservées sur
14:55votre téléphone et pas dans un stockage centralisé, ce qui permet d'éviter tout
15:00ce qui va être fuite massive de données.
15:02Vous évoquez la fuite massive de données, du coup la protection des données personnelles
15:07est vraiment garantie dans ce portefeuille ?
15:09Oui, parce que si vous imaginez que vous perdez votre téléphone, vous avez des moyens simples
15:15pour faire fermer et contrôler votre portefeuille, le bloquer un peu comme l'accès à une carte
15:22bleue ou une carte bancaire.
15:23Et également, chaque téléphone au final est un élément extrêmement sécurisé que
15:30chacun a et ce sera assez facile en chiffrant très bien la partie numérique qui est rattachée
15:36au téléphone de protéger ces données.
15:39Et le système aussi garantit l'interopérabilité du portefeuille numérique entre les différents
15:44pays de l'Union Européenne, on a compris que différents documents étaient validés
15:49par les autorités nationales et du coup, ça communique avec l'ensemble des pays,
15:55c'est ça le portefeuille numérique ?
15:57Absolument, donc il va y avoir aussi des protocoles techniques standardisés qui vont permettre
16:03aux différents portefeuilles numériques de communiquer entre eux, évidemment aussi
16:08tous les portefeuilles seront disponibles dans plusieurs langues, dans toutes les langues
16:11de l'Union Européenne, les signatures électroniques seront également interopérables et permettront
16:20de signer tant en France qu'en Espagne, il y aura également aussi une conformité à
16:25tout ce qui est les standards IDAS, donc c'est tout ce qui est l'identification électronique,
16:30donc c'est vraiment les règles de confiance, identification électronique qui sont uniformisées
16:34dans l'Union Européenne, il y a également le cadre d'une gouvernance européenne avec
16:41justement, pour résoudre le problème d'opérabilité, il y aura un cadre européen de contrôle de
16:46ce portefeuille qui est créé et enfin toutes les autorités nationales pourront également
16:51coopérer entre elles en cas de souci à ce niveau-là.
16:56Pour aller plus loin, quels sont les types de services publics et privés qui auront
17:01accès à ce portail numérique ?
17:04Eh bien, il y a un très très large éventail, notamment tout ce qui va être les services
17:08évidemment d'administration et du gouvernement, donc on pourra autant l'utiliser pour des
17:14élections, pour s'installer sur la liste électorale, pour remplir sa déclaration
17:18d'impôt, qu'également pour tout ce qui est dans le domaine de la santé, on pourra
17:22avoir un seul dossier médical, on pourra avoir aussi ces prescriptions sur le portefeuille
17:28numérique européen.
17:29Ensuite, d'un point de vue privé, il y a notamment les services financiers et bancaires
17:35qui nous permettent autant d'ouvrir un compte bancaire mais également peut-être de souscrire
17:38une assurance, éducation et formation avec autant l'inscription auprès de certains
17:45établissements que la réception des diplômes obtenus.
17:48Du point de vue transport aussi et mobilité avec le permis de conduire qui pourra être
17:54présent dans ce portefeuille européen que l'achat de billets pour les transports.
17:59Évidemment, pour tout ce qui est commerce en ligne, il y a également la vérification
18:02de l'âge et des paiements sécurisés qui pourront être faits avec ce portefeuille
18:07d'identité numérique.
18:08Et enfin, avec l'emploi, avec notamment, on pourra vérifier les antécédents professionnels
18:14de la personne et on pourra aussi permettre un plus grand accès à des services de formation
18:18aux personnes qui disposent de ce portefeuille.
18:21En clair, pratiquement, on pourra mettre tous les documents dont on a besoin dans ce portefeuille
18:27et de les sécuriser et de pouvoir les partager quand une administration nous demande, que
18:31ce soit une administration française ou européenne, un passeport, une fiche d'impôt, c'est ça ?
18:38Absolument.
18:39On pourra mettre absolument tous les documents qu'on voudra et qui permettra également
18:42de vérifier certaines informations et qui nous permettront d'avoir aussi un plus grand
18:46contrôle sur les informations que l'on souhaite divulguer.
18:49Voilà l'exemple de l'âge et de la date de naissance où on n'est pas obligé forcément
18:55de donner tout le document, on pourra donner l'information qui aura permis d'être vérifiée
18:59par ce portefeuille numérique.
19:01Alors, il y a un dernier outil, je dirais, dans ce portefeuille numérique, c'est la
19:05signature électronique.
19:07En quoi elle permet de faciliter les démarches administratives ?
19:11Déjà parce qu'on va pouvoir supprimer une grande partie des processus papiers et
19:17du coup, en évitant que les personnes aient à se déplacer et à prendre rendez-vous,
19:23ils peuvent du coup signer à distance, on permet aussi de diminuer les délais d'envoi
19:27et les coûts que peuvent représenter l'envoi de documents papiers.
19:31Et du coup, on a aussi toute une traçabilité des différents documents qui auront été
19:37signés et qui peuvent être retrouvés dans ce portefeuille numérique.
19:40On va conclure là-dessus, merci d'être venu sur notre plateau.
19:43Merci également, merci d'avoir reçu.
19:53On va parler impact du volet social de la CSRD avec mon invité Simon Desrochers,
20:00directeur solution advisor chez WTW France.
20:04Simon Desrochers, bonjour.
20:06Bonjour Arnaud.
20:07Quand on parle de la CSRD, on évoque souvent les enjeux environnementaux,
20:12mais pourtant les aspects sociaux représentent 40 % des exigences de publication.
20:19On va en parler ensemble, mais avant toute chose,
20:23quelles sont les entreprises concernées par la CSRD ?
20:28Alors, la CSRD est effective dès maintenant et c'est les grandes entreprises côté européenne
20:36qui doivent publier dès l'année prochaine, dès 2025 sur la CSRD.
20:41Ensuite, il y a un échéancier de mise en place.
20:43En 2027, ce sera les PME qui vont devoir être en conformité.
20:49Et puis en 2029, il y a finalement de l'extraterritorialité européenne.
20:54Pour une fois, ça va dans ce sens-là.
20:57Et c'est les entreprises, par exemple américaines ou extra-européennes,
21:00qui ont des opérations importantes en Europe, qui devront aussi s'y conformer.
21:04Le premier ministre Michel Barnier s'est prononcé en faveur d'un moratoire.
21:09Il estime qu'il y a beaucoup trop de contraintes en l'état sur les entreprises.
21:14Qu'en pensez-vous ?
21:15Oui, c'est vrai. On en a beaucoup parlé de ce moratoire.
21:18En fait, peut-être qu'effectivement, il y a matière à simplifier la conformité
21:23pour les petites et moyennes entreprises.
21:26Donc, on a le temps d'ici 2027.
21:27Mais pour les grands groupes, en fait, la question ne se pose plus.
21:32Elles y sont déjà.
21:33Elles sont en train déjà de préparer leur reporting pour 2025.
21:37Et de toute façon, les grands groupes communiquent déjà beaucoup
21:40sur des indicateurs extra-financiers depuis plusieurs années.
21:44Bien sûr.
21:44Et donc, il n'y a pas de sujet pour ces grands groupes-là.
21:48Ce qui est peut-être un peu étonnant, c'est que ça a été communiqué
21:53comme étant un boulet de non-compétitivité pour les entreprises
21:58pour lesquelles on imposait ce cadre-là.
22:00Mais en fait, c'est plutôt une chance, je crois,
22:03parce que la CSRD va offrir un cadre normatif.
22:07Harmonisé au niveau européen sur l'ensemble des initiatives sociales
22:13de responsabilité, de durabilité aussi pour les entreprises.
22:16Et donc, c'est aussi une occasion pour les entreprises
22:18de communiquer sur ce sujet-là et donc d'être un peu plus compétitive.
22:25Puisqu'essayer maintenant de recruter un jeune génération Z
22:29sans voir vraiment une politique transparente de durabilité,
22:33c'est très difficile.
22:35Donc, pour vous, c'est plutôt une opportunité
22:37qu'une menace en raisonnée.
22:38Je crois que oui.
22:40Et je pense que les directeurs de ressources humaines
22:45ou les différentes parties prenantes doivent considérer la CSRD
22:50non pas uniquement sous l'angle de conformité,
22:53d'un volet un peu administratif, voyez une case à cocher, etc.,
22:58mais plutôt justement sur l'occasion de structurer un peu mieux
23:02leurs différentes initiatives de durabilité environnementales et sociales
23:07et de mieux la valoriser, de mieux valoriser cette politique-là
23:12et de mieux la communiquer.
23:14Alors, on va rentrer un peu dans le cœur de cette directive.
23:18Quelles sont les obligations que doivent publier les entreprises ?
23:23Quelles sont les mentions obligatoires ?
23:25Et comment s'y prendre pour être le plus efficace possible ?
23:28Oui, et l'efficacité est importante effectivement,
23:31puisque la CSRD, en fait, c'est 12 normes,
23:37encore une fois européennes.
23:38Vous avez donc cinq normes sur l'environnement,
23:41peut-être c'est l'économie circulaire,
23:46le changement climatique, etc.,
23:48et quatre normes de volet social sur les salariés,
23:53sur la chaîne de valeur, sur même les clients, les communautés.
23:58Et donc, ces 12 normes-là peuvent inclure,
24:02je pense qu'il y a à peu près 1 200 points d'informations possibles.
24:07Donc, c'est quand même considérable.
24:09C'est très considérable, mais attention, comme n'importe quelle norme,
24:12il y a ce concept de matérialité.
24:14C'est-à-dire, les entreprises, on ne demande pas aux entreprises
24:16de tout publier sur tout le potentiel de la CSRD.
24:20On ne publie que ce qui est significatif pour l'entreprise
24:25et ce qui est matériel.
24:26En d'autres termes, c'est quoi ce qui est significatif,
24:28ce qui est matériel?
24:29Alors, la CSRD introduit le concept de double matérialité,
24:34ce qui est vraiment très intéressant,
24:36puisque les normes anglo-saxonnes n'ont qu'une matérialité à un sens, je dirais.
24:45La double matérialité, c'est d'abord mesurer effectivement le risque
24:49que l'environnement pèse sur l'entreprise, sur sa performance,
24:55puisque l'ensemble des normes mesurent.
24:59Mais ce qui est nouveau aussi, c'est cette double dimension.
25:02Il faut aussi que l'entreprise apprécie l'impact qu'elle a
25:07sur ses différentes parties prenantes.
25:09Donc, l'environnement, évidemment, la nature,
25:11on pense aux ressources non renouvelables.
25:14Bien sûr.
25:15Mais c'est beaucoup plus large, c'est aussi les salariés.
25:21Par exemple, c'est les clients, c'est comme on disait tout à l'heure.
25:24Donc, ce concept de double matérialité s'applique à deux dimensions.
25:29Et donc, les entreprises doivent mesurer sur quelles exigences de publication
25:35elles vont travailler, étant donné cette mesure de matérialité.
25:39Donc, il y aura des seuils à définir.
25:42Ce qui est important de savoir, c'est qu'évidemment,
25:44la CSRD, c'est une norme et donc c'est un rapport qui sera publié
25:50en même temps que le rapport annuel financier.
25:53C'est exactement dans le même contrat de gestion, je dirais.
25:57Et ce sera auditable.
25:58Donc, c'est vraiment très important d'avoir différentes pistes d'audit.
26:02Bien sûr.
26:03Pour pouvoir justifier des différentes déclarations de durabilité d'entreprise.
26:07Alors, interrompons-nous au service RH.
26:10Quels sont les enjeux pour les équipes RH?
26:12Alors, pour les RH, comme vous l'avez dit,
26:14le volet RH est quand même assez important dans la CSRD, 40%.
26:19Et donc, il faut recueillir beaucoup d'informations
26:22pour pouvoir étayer justement ces différentes déclarations
26:25sur l'approche de durabilité.
26:29Côté rémunération, salaire, etc.,
26:31c'est que les entreprises ne devraient pas avoir trop de problématiques.
26:34Elles ont déjà des systèmes de consolidation de la paix, etc.
26:37La grande difficulté va venir des avantages sociaux.
26:41Parce que les avantages sociaux sont aussi très importants
26:45pour mener une politique de durabilité.
26:47Vous voyez, dans la CSRD, on parle de choses comme l'égalité homme-femme,
26:51la non-discrimination, la protection sociale,
26:54l'équilibre vie privée-vie professionnelle et congés familiaux.
26:57Ce sont tous des sujets qui nous parlent beaucoup en termes de protection sociale.
27:02Et les entreprises n'ont pas nécessairement
27:05des systèmes de consolidation de ces informations.
27:08Donc, on travaille beaucoup, nous, en ce moment,
27:10pour aider les entreprises à avoir cet inventaire honnête et complet
27:13des différentes politiques sociales en termes d'avantages sociaux.
27:19Et aussi, comment on va valoriser ces avantages sociaux
27:24et comment mesurer l'impact que ces programmes vont avoir
27:28sur le bien-être des salariés et donc sur la politique de durabilité de l'entreprise.
27:32Alors, tout à l'heure, vous avez dit que cette directive CSRD, c'est une opportunité.
27:37Quelle peut être l'opportunité pour les services RH?
27:41Comment utiliser cet outil concrètement pour en faire une opportunité?
27:45En fait, bonne question.
27:47L'idée, c'est, comme je disais tout à l'heure,
27:51il faut aller au-delà de juste l'aspect conformité de la CSRD.
27:54La CSRD va offrir aux entreprises un cadre, une structure
27:59pour pouvoir un peu mieux organiser les différentes initiatives RH sur la durabilité.
28:05Un exemple assez concret, c'est quand beaucoup d'entreprises
28:09ont décidé de travailler en parallèle la publication de la CSRD,
28:16donc l'aspect normatif, l'aspect réglementaire,
28:19avec aussi leur programme de minima sociaux.
28:22Les minima sociaux, c'est par exemple s'assurer que l'ensemble des salariés
28:26à travers le monde, par exemple, a au moins une couverture d'essai adéquate.
28:32D'accord.
28:33Et donc, la CSRD offre ce cadre, offre aussi une opportunité de beaucoup mieux communiquer
28:40sur ces initiatives RH et donc de pouvoir attirer, de pouvoir retenir,
28:45de pouvoir engager beaucoup plus les salariés.
28:47On va conclure là-dessus.
28:49Je vous remercie, Simon Desrochers.
28:51Je rappelle que vous êtes directeur solution advaseur chez WTW France.
28:56Merci.
28:57Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.
28:59Quant à moi, je vous retrouve très bientôt pour un nouveau numéro de Lex Inside
29:02sur Be Smart for Change.