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Avec Mathieu Fourquet, reporter et chroniqueur judiciaire pour le Nouveau Détective, présent sur le procès depuis le premier jour, en direct d’Avignon

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-11-20##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Le procès des viols de Mazan. 11 semaines d'audience et une nouvelle semaine qui a débuté avant-hier.
00:12Les 51 accusés ont été entendus pendant ces 11 semaines d'audience avant-hier.
00:18Les enfants de Gisèle et Dominique Pellicot. Hier, Gisèle Pellicot et Dominique Pellicot ont pris la parole avec nous.
00:26Mathieu Fourquet, qui est reporter-chroniqueur judiciaire pour Le Nouveau Détective, présent sur le procès depuis le premier jour.
00:33Vous êtes en direct d'Avignon. Mathieu Fourquet, bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques.
00:38— Gisèle Pellicot s'est exprimée hier pour la dernière fois dans ce procès, Mathieu Fourquet.
00:46— Oui, oui, effectivement. Donc c'est la dernière fois que Gisèle Pellicot prenait la parole dans ce procès.
00:51Et c'est peut-être aussi la dernière fois, d'ailleurs, qu'elle pouvait parler à son ex-mari, peut-être.
00:56Qu'a-t-elle dit ? Qu'a-t-elle dit, généralement, et qu'a-t-elle dit à son ex-mari ?
01:02— Alors Gisèle Pellicot, bon, elle a parlé du procès de la lâcheté, c'est-à-dire qu'elle parlait à ce moment-là des 50 co-accusés de Dominique Pellicot,
01:11qui, pour la plupart, ont continué de nier le viol et les viols. Voilà. Après, au niveau de son ex-mari, alors elle a eu le droit à un interrogatoire
01:19encore une fois musclé par les avocats de la Défense, parce qu'elle reste quand même dans une espèce d'ambivalence à propos de son ex-mari,
01:28c'est-à-dire qu'elle dit qu'elle ne lui pardonne pas, mais en même temps elle ne peut pas s'empêcher de lui laisser une porte un peu entre-ouverte,
01:34peut-être parce qu'elle ne peut pas gommer 50 ans de vie commune avec lui. Alors elle a dit qu'elle garderait le meilleur de lui en expliquant
01:40qu'elle avait eu tout de même une vie heureuse en sa compagnie, malgré les viols.
01:45— Ça c'est très très intéressant. Elle a dit cela. Elle a dit « 50 ans de vie commune, malgré les viols, j'ai eu une vie heureuse avec toi ».
01:53Elle lui a dit directement dans les yeux ? — Alors ce ne sont pas ses mots précis, mais elle explique, oui, qu'elle a eu une vie heureuse avec Dominique Pellicot,
02:03et que ce n'est pas à elle de le juger et qu'elle regardera le meilleur de lui-même. D'ailleurs, ce qui induit un peu une espèce...
02:10Je vais utiliser le mot « brouille », c'est peut-être un petit peu fort, mais en tout cas, quelques tensions avec sa fille Caroline,
02:15qui, elle, a compris tout de suite la dangerosité de son père, qui le soupçonne, enfin même plus, qui est persuadée d'avoir subi elle-même
02:21des agressions sexuelles alors que son père l'avait endormie, et qui ne peut pas entendre que sa mère continue d'avoir un peu d'empathie pour cet accusé-là.
02:31— Gisèle Pellicot, qui aussi a rappelé qu'il était grand temps que la société machiste... Ce sont ses mots, hein ?
02:37Que la société machiste et patriarcale, qui banalise le viol, change. « Il est temps qu'on change le regard sur le viol », a-t-elle dit également.
02:46— Oui, oui. Donc elle a dit ces mots-là. C'est en réaction, justement, aux accusés qui sont venus banaliser un peu les faits qu'ils avaient pu commettre sur elle
02:55alors qu'elle était endormie, en parlant de plans libertins, d'expériences à trois, qui semblaient, et puis sans surtout avoir cherché à obtenir son consentement
03:05avant de se rendre chez elle. — Est-ce que Dominique Pellicot, qui s'est exprimé ensuite, a répondu à Gisèle ?
03:14— Alors Dominique Pellicot, lui, il est surtout resté figé sur les déclarations qu'il a depuis le début de cette audience. Donc il a répondu
03:23surtout à l'un de ses fils, qui lui a demandé d'avoir un peu d'humanité et d'expliquer à la cour quel était son mobile. Donc lui, il est resté sur ce mobile
03:31des viols qu'il a subis, en disant qu'il avait subi des viols quand il avait l'âge de 12 ou 14 ans, et que cela avait créé une fissure chez lui,
03:41et que cette fissure était restée tout le long de sa vie, et que c'est selon lui ce qui l'avait conduit à commettre ces faits atroces.
03:47— La fille, Caroline Darrian, a interrompu Dominique Pellicot, sa fille, qui dit avoir été abusée par son père, et qui l'a invectivée.
04:00« Tu mens, tu ne dis pas la moitié de la vérité, même concernant ton ex-femme. Tu mourras dans le mensonger, seule, Dominique Pellicot », a-t-elle hurlé.
04:08Moment fort, j'imagine ? — Oui, oui, c'est exactement ça. Alors c'est un moment très fort du procès. Et puis Caroline est intervenue la veille, à la barre.
04:16Et je crois que toute la salle a senti qu'elle était sur un fil. Je pense que c'est très très dur pour elle, finalement, de vivre dans ce questionnement,
04:25avec un père qui refuse même de reconnaître avoir pris des photos d'elle alors qu'elles sont dans le dossier, et que tout le monde la reconnaît sur les images.
04:35Donc c'est très très dur pour elle. Et je pense qu'aujourd'hui... Enfin, Dominique Pellicot sera toujours auditionné aujourd'hui.
04:42Et je pense pas qu'il évolue beaucoup sur ce point-là, malheureusement. — Oui. Et sur les autres accusés, Dominique Pellicot a dit hier
04:49« Je suis autant responsable qu'eux. Sinon plus, puisqu'on me désigne comme le chef d'orchestre, sans moi, ils ne seraient pas là. Sans eux, je ne serais pas là ».
04:59— Alors ça, c'est sa stratégie depuis le départ. C'est-à-dire que toutes les images qui ont été analysées par les enquêteurs, ou en tout cas une grande partie,
05:07ont été remises aux enquêteurs directement par Dominique Pellicot. Donc c'est une stratégie qu'il a depuis le départ, en fait, de noyer ses faits à lui
05:15par la présence d'autres personnes. Et donc il continue aujourd'hui, finalement, en essayant de se placer au même niveau qu'eux.
05:22Alors il reconnaît que le chef d'orchestre, puisqu'il peut difficilement faire autrement. Mais en tout cas, il dit que les autres sont aussi
05:29responsables de lui, des faits qui sont arrivés à sa femme. — Mathieu Fourquet, le procès se poursuit. Aujourd'hui, plaidoiries des partis civils, c'est cela ?
05:38— Donc aujourd'hui, on va avoir donc la fin de l'interrogatoire de Dominique Pellicot. — Oui. — Et puis ensuite, il y aura effectivement la plaidoirie
05:44des partis civils, qui vont pointer une nouvelle fois la douleur de cette famille et puis l'explosion, en fait, que cette nouvelle a provoqué chez eux, quoi.
05:52— Bien. Merci beaucoup, Mathieu Fourquet. Je rappelle que vous êtes journaliste, chroniqueur judiciaire pour Le Nouveau Détective.
05:58Présent sur le procès, je ne manquerai pas de vous rappeler. Merci beaucoup. Vraiment, il est quelle heure ? Il est 7 h 46. Vous êtes sur Sud Radio.

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