Avec Fanta Berete, ancienne députée de Paris, soutien de Kamala Harris, installée à Philadelphie, en Pennsylvanie, depuis plus d'un mois
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Ce matin, vous ne ratez rien. Élection présidentielle aux États-Unis. Et nous sommes en direct de Pennsylvanie-Étaclé.
00:11Mais Étaclé qui est joué, apparemment. Fanta Béret est avec nous, ancienne députée de Paris, soutien de Kamala Harris,
00:18installée à Philadelphie, en Pennsylvanie, depuis plus d'un mois. Fanta Béret, bonjour. — Bonjour.
00:24— Merci d'être avec nous en direct. Vous confirmez la Pensylvanie a voté Trump ?
00:30— Au vu des résultats, à l'heure actuelle, que je suis tout comme vous, parce que je reviens d'une soirée démocrate
00:37qui s'est terminée un peu plus tôt que prévu, effectivement, il semblerait que cet État bascule chez Trump.
00:45— Voilà. Et si la Pensylvanie bascule chez Trump, eh bien l'élection présidentielle, évidemment, est jouée.
00:52Et Donald Trump devient le 47e président des États-Unis, Fanta Béret. — Exactement, exactement. Donc c'est vrai que la soirée
01:00s'est pas du tout passée comme on le pensait. Vous le savez, nous pouvons faire campagne ici jusqu'au bureau,
01:08puisqu'on s'arrête véritablement à la porte du bureau d'élection. On peut donner des documents, renseigner les gens, etc.
01:16Donc on a terminé la journée vraiment dans la joie. Et c'est vrai qu'au fur et à mesure des résultats, les messages se sont assombris,
01:25et la stupeur surtout, parce que c'est vrai qu'on nous annonçait depuis des semaines que les résultats seraient serrés.
01:33On s'attendait en plus à attendre une ou deux journées pour la stabilisation complète des résultats.
01:40Mais là, il semble vraiment qu'il y ait une vague. — Oui, une vague rouge, une vague trumpiste. Et Donald Trump qui emporterait aussi
01:50le vote populaire, le vote au Sénat avec le vote à la Chambre des représentants, c'est-à-dire un pouvoir sans contre-pouvoir, Fanta Béret.
02:02— Oui, oui. Ça, c'est très inquiétant. C'est vrai que sur cette question de vote populaire, moi, ça fait 4 semaines que je suis du porte-à-porte.
02:10Alors effectivement, Philadelphia, tout comme nos grandes villes en France, ne représente pas en fait tout l'électorat.
02:21Mais j'ai eu la chance, l'opportunité d'aller aussi un peu plus loin, en Pennsylvanie. Et on le voit tant dans les campagnes de communication
02:27qui sont beaucoup plus investies par les équipes de Trump que sur... Vous le savez, aux fenêtres, les gens accrochent leur souhait de vote,
02:35donc dans le soutien même en fait de ces populations à Donald Trump. — Oui, soutien à Donald Trump, avec des raisons de base, hein, des raisons.
02:44On a ici en Europe, dans les analyses, dans les explications d'avance scrutin... On a peut-être un peu oublié la réalité du quotidien.
02:53C'est quoi ? C'est le coût de la vie. La réalité du quotidien, c'est... — C'est le coût de la vie, exactement. Vous avez tout à fait raison.
02:59Vous avez tout à fait raison. À chaque fois que je suis tombée chez des gens qui me disaient qu'ils allaient voter Trump, en fait,
03:06les raisons étaient quasiment les mêmes que celles que j'ai pu rencontrer dans d'autres campagnes chez nous, c'est-à-dire cette question de l'inflation,
03:13cette question aussi des pensions de retraite, celles qui sont faites avec des fonds sur lesquels il y a eu quand même une baisse de régime.
03:22Donc voilà, c'est le sujet qui revient. Et puis la question migratoire, hein, qui est exactement la même que chez nous, c'est-à-dire que finalement,
03:29les gens qui sont installés, qui peuvent même être parfois des enfants immigrés, ferment la porte ou souhaitent fermer la porte à ceux qui arrivent.
03:37Et donc ça, c'est un sujet majeur. Et c'est vrai qu'il y a des ressemblances avec ce que nous vivons également chez nous.
03:46— Évidemment. Le portefeuille, le danger migratoire... Danger ou pas migratoire, mais la réalité migratoire, hein, c'est comme ça.
03:53Eh bien peut-être qu'on a un peu oublié ici dans tous les commentaires ici en France d'avant-élection, on a un peu oublié tout ça. Et c'est dommage.
04:03Il y a aussi la désindustrialisation. Fanta Béret. — Oui. Sur ce champ-là, il y a toute la question du protectionnisme.
04:12Ça, j'en ai entendu parler, mais plus à New York, en fait, puisque j'ai eu l'occasion d'y aller également. C'est que sur un certain nombre de personnes,
04:20effectivement, il y a ces mesures se protéger plus. Et vous avez vu avant-hier, Trump a encore mixé économie et cause migratoire en annonçant
04:31des taxes sur les produits qui viendraient de Mexico, etc. Donc c'est-à-dire que les gens ont peur. En fait, il y a cette crainte, cette crainte de l'autre,
04:40cette crainte que le pays ne soit pas aussi en avance qu'il devrait l'être. Et puis il y a aussi toute cette pauvreté, ces gens, parce que c'est vrai
04:50que la pauvreté, elle nous saute aux yeux. Et ces gens ont l'impression que Trump va pouvoir faire quelque chose. Et c'est vrai que dans certains
04:59quartiers nord de Philadelphie, vous passez du quartier cosy, vous passez deux rues, vous arrivez dans des quartiers qui sont extrêmement pauvres.
05:12Les gens ouvrent leurs portes. Vous avez du mal à vous dire que vous êtes aux États-Unis. En toute sincérité, moi, j'ai été vraiment peinée.
05:19Et donc ils ont cet espoir avec lui. Peu importe ce qu'il dit, je crois que le message, en fait, n'est pas si important que ça. Moi, je vais vous dire
05:26qu'après 4 semaines, quand je frappais une porte et qu'on ouvrait, je savais très bien qui allait me dire « Je vais voter Trump ».
05:32— Oui. Très intéressant, votre témoignage, Fanta Béret. Il nous remet dans la réalité. On a besoin d'être dans la réalité, nous, les commentateurs,
05:41nous, les journalistes, avec de grandes envolées, avec... Non, la réalité, le quotidien, le quotidien. Merci, Fanta Béret. Merci vraiment...
05:50— Je vous en prie. Merci à vous. — ...d'avoir été avec nous ce matin. Vous étiez installée à Philadelphie.
05:55Donc il ne fait plus de doute, maintenant. Donald Trump va être élu officiellement 47e président des États-Unis.
06:01On attend sa déclaration, sa première déclaration. Mais il va bénéficier de tous les pouvoirs. C'est un débat que j'aurai tout à l'heure de 8h30 à 9h.
06:10Il remporte le Sénat. Il remporte la Chambre des représentants. Il sabote la Cour suprême des États-Unis. Il a donc tous les pouvoirs.
06:18Où sont les contre-pouvoirs ? Nous en parlerons tout à l'heure de 8h30 à 9h. Vous ne ratez rien. Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
06:27Vous serez informés ici en toute liberté. Et encore une fois, sans parti pris, nous regardons, nous analysons, nous expliquons
06:34avant de commenter. Le commentaire, je le laisse à d'autres. Moi, je veux de l'analyse, de l'explication. Et c'est le cas. C'est ce que nous faisons.