Avec Jean-Éric Branaa, maître de conférence à Paris 2 Panthéon Assas et spécialiste de la politique américaine
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##C_EST_A_LA_UNE-2024-07-22##
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##C_EST_A_LA_UNE-2024-07-22##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 8h10h, Benjamin Gleize.
00:04Sud Radio à 8h08, c'est à la une nouveau coup de théâtre, donc aux Etats-Unis,
00:08quatre mois avant l'élection présidentielle, Joe Biden se retire de la course à la Maison-Blanche.
00:13Il soutient la candidature de Kamala Harris pour la suite de sa vice-présidente, Jean-Éric Brana.
00:17Bonjour.
00:18Bonjour Benjamin.
00:19Et merci d'être avec nous ce matin, vous êtes maître de conférence Paris 2,
00:22Panthéon Assas, spécialiste de la politique américaine, Jean-Éric Brana.
00:25Déjà, c'est une sage décision finalement qu'a prise Joe Biden hier.
00:31Oui, c'est une décision qui est même altruiste, puisqu'en réalité, il ne pense pas à lui-même
00:36et il essaie de penser au collectif, tant mieux d'ailleurs, parce que ce qui commençait
00:41à se développer, c'était l'idée qu'il était un vieil homme à carriètre qui s'attachait
00:44au pouvoir et ça commençait à faire vraiment très peur aux démocrates et qu'ils voyaient
00:49arriver une catastrophe électorale hors du commun.
00:52D'ailleurs, Donald Trump l'avait dit avant-hier, on va avoir une victoire comme on n'en a jamais eue.
00:58C'est une décision néanmoins historique, le fait pour un président sortant de ne pas se représenter.
01:04Alors, de ne pas se représenter, non, c'est déjà arrivé, notamment avec Johnson en 1968,
01:09mais il l'avait annoncé au mois de mars, donc il avait eu le temps de faire des primaires
01:13et de faire une campagne derrière.
01:15Aussi tard dans la campagne, oui, c'est totalement inédit, c'est effectivement une décision historique.
01:21Est-ce que ça veut dire finalement que c'est un peu tard pour se relancer dans cette élection
01:28présidentielle pour le camp démocrate ?
01:30Écoutez, c'est la grande question à 10 000 dollars.
01:33En réalité, avant 1968, ça se faisait toujours comme ça.
01:37Le candidat était choisi à la convention, puis ensuite on faisait une campagne éclair
01:41qui commençait le premier week-end de septembre, le jour de la fête du travail aux États-Unis
01:46et qui durait jusqu'au premier mardi après le premier lundi de novembre,
01:50qui est le jour des élections, pour être très précis dans les dates.
01:54Cette fois-ci, on ne sait pas.
01:56On ne sait pas parce que c'est vrai que la machine Trump est déjà très bien lancée.
02:01On a vu que cette campagne a très bien fonctionné jusqu'à arriver à une convention
02:06où tout le monde est uni derrière lui.
02:08Et seulement, là, il y a le grain de sable, puisque Kamala Harris va apparaître
02:12comme la nouveauté de la campagne.
02:14Et d'ailleurs, on voit que depuis hier soir, on a l'impression qu'on a sorti le diade de sa boîte
02:19ou plutôt que c'est la fête pour les démocrates qui, tout d'un coup, reprennent goût à cette campagne
02:24alors qu'ils étaient un petit peu en retrait, voire dégoûtés.
02:28Et on a peur de l'abstention, d'ailleurs, pour le 5 novembre.
02:32Quelle est la cote de popularité, d'ailleurs, de Kamala Harris, soutenue par Joe Biden ?
02:37Est-ce qu'elle est consensuelle ?
02:39Alors, c'est une fausse question, si vous me permettez, en étant très aimable.
02:44Parce que jusqu'à maintenant, elle avait la cote de son président,
02:49donc aux alentours de 40 ans, une cote très basse.
02:52Mais on a vu que depuis que son nom circulait, les trois derniers jours,
02:56elle était passée à 6 sur 10 devant les démocrates qui la verraient bien candidate.
03:00Et on va faire des sondages dans les jours qui viennent, dont trois jours.
03:03Elle sera à 8 sur 10, voire 8,5, 9 sur 10.
03:06Tout le monde va se réunir autour d'elle.
03:08C'est ça, la magie de devenir le candidat où, tout d'un coup,
03:11les gens ne vous voient plus de la même façon.
03:13Et puis, il n'y aura plus la loyauté haïe vis-à-vis de Joe Biden,
03:16puisque c'est lui qui s'est retiré.
03:18Les instances du Parti démocrate déclarent qu'elles se réuniront mercredi
03:22pour décider des règles de nomination de leurs futurs candidats,
03:25puisque tout change.
03:26C'est quoi les options qui s'offrent à eux aujourd'hui ?
03:29Alors, le plus sûr, c'est qu'on aurait une convention assez simple,
03:35c'est-à-dire que tous les candidats laissent passer Kamala Harris.
03:38Mais on sait déjà que Joe Manchin, le sénateur de Virginie Occidentale,
03:42a annoncé qu'il voulait revenir au Parti démocrate qu'il a quitté il y a trois mois
03:46pour pouvoir se présenter à la présidentielle.
03:48Donc, il changerait à lui tout seul la règle,
03:50auquel cas on aurait une convention ouverte,
03:52les délégués voteraient pendant la convention.
03:55Mais on sait aussi que plusieurs délégations,
03:58comme le New Hampshire, la Caroline du Sud, la Caroline du Nord et le Tennessee,
04:01ont déjà dit qu'ils soutiendraient Kamala Harris.
04:04Et croyez-moi, dans les jours qui viennent, d'autres délégations vont faire la même chose.
04:07Alors, Donald Trump et son camp ont très rapidement et très vivement réagi.
04:12Ils ont commencé à s'en prendre à Kamala Harris.
04:15C'est une certaine forme de fébrilité, ils la craignent ?
04:19Oui, absolument.
04:20Ils la craignent depuis très longtemps,
04:22parce qu'elle apporte tellement de nouveautés dans la campagne
04:25que c'est très difficile pour Donald Trump,
04:27qui s'était mis dans le confort d'une campagne mano-a-mano avec Joe Biden,
04:33on voyait, c'était presque les guignols de l'info,
04:36ces deux petits vieux qui se battaient à coups de violences politiques et verbales assez brutales.
04:43Désormais, il va falloir qu'ils luttent à la fois contre une femme,
04:47une femme de la minorité,
04:49et contre quelqu'un qui a 20 ans de moins que lui.
04:51Donc, toute sa rhétorique sur la campagne,
04:55ça lui revient en bon bras.
04:57Juste un mot aussi sur ce que disent les Républicains.
05:01Ils disent que si Joe Biden n'est pas apte pour la présidentielle,
05:04c'est qu'il ne l'est pas non plus pour être président.
05:07Est-ce qu'il peut être destitué ou pas avant cette élection de Joe Biden ?
05:10Non, il ne sera pas destitué,
05:12puisque même si le 25e amendement a été déclenché,
05:15il faudrait pour cela que Kamala Harris aille devant le Congrès pour demander sa destitution.
05:20Il aurait la possibilité de la refuser, sa destitution.
05:25Donc, cet amendement est fait pour la vacance du pouvoir.
05:29Je dois dire que cette campagne est faite pour faire beaucoup de bruit
05:32et pour empêcher l'émergence de Kamala Harris,
05:35mais elle pourrait se retourner contre les Républicains,
05:37parce qu'imagine l'aventure qu'ils démissionnent réellement,
05:40elle se retrouverait présidente des États-Unis automatiquement,
05:43sans aucun vote, elle serait une présidente sortante,
05:45ça lui ferait un sacré avantage quand même.
05:47Merci à vous, merci Jean-Éric Branat d'avoir été avec nous ce matin
05:51sur ce Radiomètre de conférence à Paris 2,
05:53Panthéon Assa, spécialiste de la politique américaine.
05:55Merci à vous et très bonne journée.