Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
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00:00Il est 19h45 sur Europe 1, on va parler de cette nouvelle polémique à Sciences Po.
00:09Encore une.
00:10Encore une polémique à Sciences Po alors que Sciences Po a changé de directeur.
00:13On avait dit on change de directeur, les choses ont s'apaisé, pas du tout.
00:17Alors là je voudrais vous entendre Rachel Khan, Georges Fenech sur, j'en reviens pas,
00:22une association qui organise une réunion non mixte, non mixte et non blanche, attendez
00:27de quoi on parle.
00:28C'est l'association féministe des collectifs féministes qui dit lutter contre l'oppression
00:32sexiste, raciste et capitaliste, qui a publié une photo pour promouvoir un événement qu'il
00:37souhaitait organiser le 5 novembre, donc on est le 2, dans 3 jours, oui c'est ça c'est
00:41mardi.
00:42La mention non blanche a rapidement été retirée après la polémique sur les réseaux
00:46sociaux.
00:47Mais ça va pas bien.
00:48Rachel Khan, non mais on est à Sciences Po Paris.
00:52Non mais en fait ce qui se passe, c'est que, bon tout ça c'est la colonisation des idéologies
00:59américaines, c'est ce qu'il faut savoir, c'est le wokeisme américain, le racialisme
01:03etc.
01:04Parce qu'en plus les Etats-Unis se sont construits sur la ségrégation et la colonisation et
01:09nous on reçoit ça les bras ouverts et on laisse faire nos jeunes par rapport à ça.
01:14Mais ce qui est intéressant en fait dans cette association et la fiche que vous avez
01:18décrite, c'est qu'au nom finalement des droits de l'homme, au nom de la lutte contre
01:23les discriminations, on peut mettre en place l'apartheid, la ségrégation, le racialisme
01:29et surtout au nom de la lutte contre les discriminations, on peut être en violation de notre devise
01:34républicaine, c'est-à-dire en violation de l'égalité puisqu'on laisse pas rentrer
01:37les blancs, en violation de la liberté puisque finalement tous les non-blancs pensent de
01:43la même manière, doivent penser de la même manière, c'est-à-dire ils vont se monter
01:46le chou sur la post-colonisation, sur le racisme d'Etat et j'en passe et des meilleurs
01:52et par ailleurs en violation de notre fraternité puisqu'on divise la société, en fait c'est
01:58du sectarisme, c'est du séparatisme finalement, voilà ce qui est mis à l'œuvre au sein
02:04de Sciences Po.
02:05Après, ce qui me choque le plus finalement c'est ce point-là en fait, l'idée que
02:12les non-blancs, donc les racisés en somme, devraient tous penser de la même manière
02:18par rapport à tout ce qu'ils subissent, c'est-à-dire qu'on est dans l'essentialisme,
02:23on est dans la négation de l'humain, on est dans la déshumanisation en fait et puis
02:27par ailleurs ça se saurait si une réunion en non-mixité et si les réunions en non-mixité
02:32étaient performantes en termes de lutte contre les discriminations et de lutte contre le
02:36sexisme.
02:37Georges Fenech, une telle réunion...
02:39Oui, moi je partage votre réaction aussi et je partage ce qui vient d'être dit par
02:42Arshel également.
02:43Moi je veux faire confiance maintenant à Patrick Hetzel qui est le ministre de l'enseignement
02:49supérieur que nous avons reçu par ailleurs en duplex sur CNews récemment et qui a montré
02:55une fermeté.
02:56C'est vrai.
02:57Une fermeté.
02:58On a beau se targuer quand on est dans ces universités de l'autonomie, d'université,
03:03de la liberté, etc. le débat a toujours existé, c'est tout à fait naturel, mais
03:08pour autant on doit respecter les valeurs, les valeurs qui sont les nôtres et la loi.
03:14Là on tombe sous le coup de la loi, ça devient de la discrimination.
03:17Va-t-il réagir le ministre ?
03:19En tout cas il a même dit qu'il était favorable à l'exclusion des quatre étudiants, vous
03:25savez, qui avaient été mis en cause pour des manifestations assez violentes pro-Gaza,
03:30etc.
03:31On va en parler.
03:32Donc il y a une volonté ministère qui est nouvelle aujourd'hui.
03:35Mais maintenant il faut des faits, on est d'accord Jean-Jean Leclerc.
03:37Mais quelle est sa latitude et son pouvoir sur ces universités, nous allons le voir.
03:42Et la sanction levée pour les quatre étudiants pro-Palestinien ? En en parlant aussi le ministre
03:46de l'enseignement supérieur était favorable à leur expulsion, et c'est ce dont vous
03:50parliez.
03:51Finalement le directeur a dit, mais là aussi, le directeur qui dit c'est bon, c'est pas
03:55grave, on va les réintégrer.
03:56Enfin, Rachel Kahn...
03:57Non mais c'est impossible, mais c'est en ça que j'ai l'impression qu'on n'aime plus nos
04:02jeunes.
04:03On parle de développement durable, des générations futures, etc.
04:05Mais si on les laisse, enfin, il faut mettre des limites, c'est-à-dire que cet endroit
04:10qui est normalement un endroit sacré de l'étude, de la connaissance, du dialogue, la démocratie
04:16en forme de petite graine pour nos jeunes, là c'est absolument n'importe quoi.
04:20C'est de la haine, de la détestation, du séparatisme, on ne peut pas laisser faire
04:25ça.
04:26Et surtout, ça empêche les autres étudiants d'apprendre.
04:28Oui, et puis ça donne une image de Sciences Po.
04:30Pardon, Sciences Po Paris, c'était quand même l'élite, enfin...
04:33Il n'y a pas que Sciences Po Paris, malheureusement, on en parle beaucoup parce que l'actualité
04:38est là, mais je me souviens, c'est Sciences Po Grenoble qui a fait...
04:41Donc voilà, il y a un phénomène de contagion qui nous vient effectivement des Etats-Unis,
04:45du Wiki, de l'écriture inclusive, des réunions comme ça discriminantes, il faut y mettre
04:50de l'ordre.
04:51Il faut véritablement que l'autorité aujourd'hui, qu'elle se situe au niveau universitaire et
04:56politique, remette de l'ordre dans l'université, sans pour autant remettre en cause la liberté
05:01d'expression et de débat, y compris politique au sens noble du terme, voyez-vous.
05:05Mais tomber dans ces travers qui nous viennent effectivement des Etats-Unis, ça ne correspond
05:09pas à l'image que nos universités ont depuis toujours.
05:13Et ça ne correspond pas à l'étude, parce qu'à partir du moment où vous essentialisez
05:19les gens, ça veut dire que vous laissez noir, vous laissez racisé entre guillemets, donc
05:25pour eux, vous naissez comme ça, vous êtes assigné à une identité, à une prison identitaire,
05:32et vous mourrez racisé.
05:35Donc ça veut dire qu'en fait, ce qui est en jeu dans tout ça, c'est aussi la méritocratie.
05:39Ce qui est en jeu, c'est la connaissance, comment on va s'élever justement au niveau
05:44des études.
05:45Donc là, on est complètement à rebours du fondement même de ce qu'est l'université.
05:51Rachel, vous pensez que vous seriez la bienvenue, vous, à cette réunion ?
05:55Justement, c'est une très bonne question, parce qu'en fait, finalement, vous me posez
05:59la question aussi en creux, qu'est-ce qu'un noir ? Qu'est-ce qu'une personne non-blanche ?
06:04Qu'est-ce que ça veut dire ? Donc normalement, je pense que j'aurai le droit d'entrer,
06:07vous pensez que je dois y aller ?
06:09Vous, vous auriez le droit d'entrer.
06:10Moi, je n'aurai pas le droit d'entrer, et Georges non plus, bien sûr que non.
06:14Non, mais Georges, il a la double peine ! Vous êtes un homme, et vous êtes un maths.
06:20Non, mais ça pose la question du métissage, en tout cas.
06:23Non, c'est effrayant.
06:24Ça pose la question du métissage.
06:25En fait, ça racialise, ça découpe les gens en petites lamelles, et surtout, vous ne pouvez
06:29pas vous extraire de votre couleur de peau, vous êtes esclave de votre couleur de peau.
06:34C'est de l'apartheid à l'envers.
06:35Non, ce n'est pas de l'apartheid à l'envers, c'est de l'apartheid.
06:38C'est de l'apartheid.
06:39C'est de l'apartheid tout court.
06:40Oui, parce que je faisais référence au système sud-africain.
06:42Non, mais à partir du moment où ces personnes, parce que cette idéologie, vous savez, il
06:45y a eu le débat, parce qu'il y a le mot « race » qui existe dans notre Constitution,
06:50toute cette mouvance-là a milité pour pouvoir le garder, ce mot.
06:54Alors même qu'on sait que d'un point de vue scientifique, justement, il n'y en a
06:58qu'une, il n'y en a qu'une race humaine.
07:00Ils ont voulu le garder pour racialiser, en fait, notre société.
07:04Aujourd'hui, vous voyez bien les débats qui se passent.
07:06À chaque fois que vous dites quelque chose à quelqu'un, mais simplement sur le fond
07:10du sujet, et cette personne n'est pas blanche, notamment là, je pense aux personnes de l'extrême
07:15gauche, tout de suite, elles vont crier au racisme, tout le temps, tout le temps.
07:19Et en fait, c'est devenu finalement...
07:20Ce d'autant plus, peut-être que je vais vous partager mon point de vue, il n'y a pas de
07:24racisme anti-noir en France.
07:25Mais pas du tout.
07:26On n'est pas aux États-Unis.
07:27On n'a pas cette histoire.
07:29Bon, qu'il y ait des discriminations à droite et à gauche, aucun doute, il y a des discriminations
07:33partout.
07:34Non, mais justement, c'est le tort, c'est notre tort.
07:36Peut-être que l'État n'a pas été assez fort, justement, contre les discriminations.
07:40Parce que si l'État avait été très fort à ce niveau-là, on n'aurait pas eu cet antrisme
07:46de ces idéologies malades.
07:48Mais oui, mais ces idéologies malades, il n'y a pas qu'en France, c'est ça, c'est mondial.
07:52C'est une colonisation mondiale.
07:54C'est une colonisation, mais dans quel but, Rachel Kahneman ?
07:57Dans le but de diviser, de séparer les gens et surtout par rapport à notre pays humaniste,
08:04universaliste, justement, où il n'existe pas, justement, ces questions de...
08:10On n'est pas un pays ethnique, on n'est pas un pays religieux.
08:13Et bien là, on revient dans quelque chose qui est de l'ordre du Moyen-Âgeux, en réalité.
08:18Mais oui, ça ne nous concerne pas.
08:20On nous importe un problème qu'il n'y avait pas, Georges Fenech.
08:23Je ne comprends pas.
08:24Et ça passe effectivement par les jeunes et le wokisme, très bien, c'est courant,
08:28mais dans quel but ?
08:29Diviser, très bien, mais dans quel but ?
08:31Avec le wokisme, on n'a pas besoin d'apprendre.
08:34Avec le wokisme, on a...
08:35En fait, venez comme vous êtes.
08:37Et c'est ça, en fait, qui est absolument délirant, c'est que c'est sur des fondements
08:43de thèses de sociologie douteuses.
08:46Et finalement, c'est l'inversement, c'est-à-dire que c'est les jeunes qui doivent apprendre
08:51aux anciens, puisque les anciens, finalement, ont des théories absolument racistes.
08:56C'est incroyable.
08:57Vous avez raison, Rachel.
08:58Je veux dire, ce n'est pas la France.
09:00La France qui a, certes, un passé colonial, mais qui a entretenu après les grandes décolonisations
09:07des rapports très étroits avec tous les anciens empires coloniaux, que ce soit l'Afrique,
09:13très étroits, très liés, le Maghreb, bien sûr, qui nous lie, et notre présence dans
09:20tous les océans, par nos territoires, départements d'outre-mer.
09:25La France, elle est universelle de ce point de vue-là.
09:28Elle n'a jamais été une démocratie entachée par ses problèmes ethniques, de séparatisme,
09:36etc.
09:37C'est nouveau, ce qui est en train de se passer chez nous, mais c'est, encore une fois, je
09:40crois, minoritaire.
09:41Mais attention à ces petites minorités qui finissent par agir et qui finissent par faire
09:46des petits, donc il faut être très ferme.
09:48Oui, parce que, de toute façon, ça crée toujours le buzz, donc c'est en ça que s'est
09:53éradie la société.
09:54Après, juste dans cette réunion, on va parler de quoi ? Du racisme d'État, de l'esclavage,
10:00de la colonisation, mais il faut bien comprendre que ces douleurs-là, elles sont irréparables
10:04de toute façon.
10:05Donc essayons de passer à autre chose.
10:07Il fallait de l'avant, exactement, Rachel, exactement.
10:10Merci beaucoup, Rachel Kahn, Georges Fenech, d'avoir été avec nous sur Europe.
10:14Il est 19h55 dans un instant, le journal de 20h, et Marie-Hélène Thoraval, maire de
10:19Romand-sur-Isère, sera mon invitée, juste après le journal, après cette fusillade
10:25qui a coûté la vie à Nicolas, fusillade à la sortie d'une boîte de nuit.
10:29Il était dans le même club de rugby que Thomas Poignardet à Crépole, il y a un an.
10:34A tout de suite.