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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous, face à l'info ce soir, édition spéciale avec comme invité exceptionnel Sarah Knafo, députée européenne reconquête en tant qu'ancienne magistrate à la Cour des Comptes.
00:00:14Et alors que nous sommes en plein budget 2025, quelle stratégie économique faut-il pour s'en sortir ?
00:00:20Quel regard porter sur la volonté du gouvernement qui veut taxer l'assurance-vie, l'épargne des Français notamment ?
00:00:28En quoi le vote de deux amendements au Parlement européen à la semaine dernière au sujet des frontières est-il historique ?
00:00:35Quel intérêt ont encore les partis d'opposition de droite sachant que Bruno Rotailleau est au gouvernement ?
00:00:41Quel avenir pour la droite en France ? Autant de questions pour Sarah Knafo, l'invité de face à l'info ce soir.
00:00:48Juste avant nous aurons bien sûr les mousquetaires, Emmanuel Macron est en déplacement au Maroc.
00:00:53Il s'est exprimé au Parlement du pays aujourd'hui. En quoi cette visite de la réconciliation des deux pays est-elle historique ?
00:01:00L'édito de Mathieu Bocoté. Jacques Lang est en déplacement avec Emmanuel Macron au Maroc.
00:01:05Yassine Belattar également, celui qui avait conseillé au président de ne pas participer à la marche contre l'antisémitisme après le 7 octobre.
00:01:13Pourquoi la présence de l'humoriste franco-marocain suscite-t-elle un tel tollé ? L'analyse de Gabrielle Cluzel.
00:01:21Donald Trump a choqué certains et ravi d'autres en déclarant, je cite,
00:01:26« Je demande la peine de mort pour tout migrant qui tue un Américain ».
00:01:30Faut-il différencier un Américain qui tue un autre Américain et un migrant ?
00:01:34Et en quoi la peine de mort peut-elle résoudre la criminalité ? Le regard de Marc Menand.
00:01:39Et puis à l'Assemblée nationale, le groupe UDR d'Eric Ciutti a déposé un amendement afin de réduire de 500 millions d'euros
00:01:47l'enveloppe accordée aux associations immigrationnistes en période de crise budgétaire.
00:01:52Quelle est l'importance de ce débat ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:01:56Une heure avec nos mousquetaires et Sarah Knafo, notre invitée exceptionnelle. C'est parti.
00:02:03Avant d'accueillir Sarah Knafo dans un instant sur FACA, l'info.
00:02:21Emmanuel Macron entouré de nombreuses délégations au Maroc.
00:02:25Et l'invité du roi Mohamed VI, Mathieu Bocoté, au programme la réconciliation des deux pays.
00:02:30Emmanuel Macron s'est même adressé au Parlement marocain. Peut-on parler d'une visite historique ?
00:02:36À tout le moins d'une visite qui a accordé beaucoup d'importance à l'histoire.
00:02:39Et je vais me permettre de revenir sur cet élément.
00:02:41Parce qu'on pourrait redire ce qui a été dit toute la journée sur le voyage.
00:02:44Donc des investissements, très bien. La réconciliation franco-marocaine, très bien.
00:02:49Le rôle de l'expertise française sur le plan ferroviaire au Maroc, très bien.
00:02:53Tout cela a été dit, tout cela devait être dit.
00:02:57Mais devant le Parlement marocain, Emmanuel Macron s'est permis de livrer sa conception de l'histoire de la relation franco-marocaine
00:03:04et, on pourrait dire, entre l'Europe et le Maghreb.
00:03:07Et ce discours, parce que c'est très important dans son discours, est peut-être l'élément le plus important,
00:03:13bien que le moins souligné, de ce passage d'Emmanuel Macron devant le Parlement marocain.
00:03:19Donc que dit-il lorsqu'il parle de l'histoire ? Il raconte l'histoire du Maroc et de la France.
00:03:24Il commence d'abord en disant, vous savez, c'est une relation formidable, inscrite dans le talon de l'histoire,
00:03:30mais nous savons que la période coloniale est une période qui n'est pas à notre honneur.
00:03:35Il ne le dit pas comme ça, mais c'est ce qu'il dit fondamentalement.
00:03:37Une période inégalitaire où nous avons profité du pouvoir technique, du pouvoir mécanique qui était le nôtre,
00:03:44pour imposer un rapport de force inégalitaire au Maroc, plus largement au pays du Maghreb.
00:03:50Cette histoire coloniale, nous devons en sortir, dit-il.
00:03:53D'ailleurs, n'est-ce pas le sens de ce qu'on disait hier ?
00:03:56Cette idée de transformer la Bonnette Paris en musée des cultures africaines à Paris.
00:04:00Donc toujours cette idée qu'on doit s'amender par rapport à l'histoire coloniale de la France.
00:04:04Première partie de son discours, on pouvait s'y attendre.
00:04:07Éloge poétique du Maroc aussi, ça va de soi.
00:04:10Mais là, moment inattendu dans son discours, pour moi, à tout le moins.
00:04:14Soudain.
00:04:15Quand soudain, apologie de la colonisation de la part d'Emmanuel Macron.
00:04:20Je ne l'avais pas vu venir celle-là.
00:04:22Emmanuel Macron se permet de faire une apologie de la colonisation.
00:04:25Laquelle ?
00:04:26De la colonisation de l'Europe par l'islam.
00:04:29La colonisation musulmane de l'Espagne, notamment de la péninsule ibérique, et du sud de la France.
00:04:35Emmanuel Macron, je vais citer sa déclaration, elle m'a beaucoup étonné.
00:04:39« Les années d'Allendalus ont fait de l'Espagne et du sud de la France un terreau d'échange avec votre culture.
00:04:47Autrement dit, l'occupation musulmane du sud de l'Europe a été un moment d'échange culturel fertile entre le nord et le sud de la Méditerranée.
00:04:58Pourrais-je dire de la même manière, les années de l'Algérie française ont fait de votre pays un terreau d'échange fertile avec votre culture ? »
00:05:16Pourrais-je le dire ? Probablement pas. Je ne sais pas si je le pense d'ailleurs.
00:05:20Mais ce que je sais, c'est que le président de la République, aujourd'hui, devant le parlement marocain, a fait cette apologie de l'occupation musulmane de l'Europe,
00:05:29cette apologie de l'occupation musulmane d'une partie de la France, et il y a vu quelque chose de très bien.
00:05:34Je note que Emmanuel Macron, lorsqu'il fait des discours à l'étranger, est souvent à la recherche du paradis diversitaire perdu.
00:05:40On l'a entendu au Liban récemment, au Canada il a dit la même chose, et là il le dit au Maroc.
00:05:45Au Maroc, c'est Emmanuel Macron, historien, qui célèbre l'occupation et la colonisation musulmane de l'Europe.
00:05:51Il est bien de dire du bien de la colonisation, apparemment, tout dépend de savoir laquelle.
00:05:56La question des OQTF, Mathieu Bocoté, était au menu. Il faut dire que la question des rapports identitaires complexes entre la France et le Maroc ne date pas d'hier.
00:06:05Emmanuel Macron en a parlé devant le parlement marocain.
00:06:08Et vous avez raison, il n'a pas parlé que d'histoire. Heureusement, il a dit qu'il est nécessaire de s'en prendre à la question de l'immigration illégale.
00:06:14Et ça, il en appelle une coopération plus forte entre les deux pays.
00:06:18Et on ne peut que le saluer, on le sait, la France donne plusieurs visas.
00:06:22Mais de l'autre côté, quand vient le temps pour le Maroc de reprendre ses ressortissants illégaux, qui devraient être ramenés chez eux,
00:06:28le Maroc se fait plutôt chiche en matière des fameux visas consulaires. On le comprend.
00:06:33Mais peut-être qu'on peut encore une fois éclairer cela à la lumière de l'histoire.
00:06:36Une autre histoire un peu oubliée mais intéressante, une autre rencontre franco-marocaine qui date de 1993.
00:06:42On en a déjà parlé ici il y a trois ans, je me permets d'en reparler aujourd'hui.
00:06:46Hassan II, le roi du Maroc, parle à Anne Sinclair qui s'inquiète de l'intégration des Marocains en France.
00:06:52Elle dit est-ce que l'intégration se passe bien, est-ce qu'elle est possible?
00:06:55Je cite Hassan II, qui est une figure importante, on ne va pas contester la parole d'une figure aussi éminente.
00:07:01« Je n'aimerais pas du tout qu'il soit l'objectif d'une tentative d'intégration car je ne voudrais pas qu'il soit intégré.
00:07:09C'est possible entre Européens, la trame est la même. »
00:07:12Là il parle de religion.
00:07:13« Mais là c'est un autre continent, vous n'en avez que faire, ça fera de mauvais Français, ce seront de mauvais Français. »
00:07:21Il parle ensuite de détournement de nationalité et il ajoute « ils ne seront jamais Français à 100% ».
00:07:27C'était il y a 30 ans, c'était le roi du Maroc.
00:07:29Ce n'est pas une idéologue d'extrême droite, ce n'est pas je ne sais quelle personne inattendue dans les marges lointaines du Front National de grand-papa.
00:07:36Non, non, non, ce n'est pas de ça dont on parle ici.
00:07:38On parle du roi du Maroc qui dit même s'ils vont en français, ils ne seront de son point de vue jamais pleinement français.
00:07:45Alors, on ne parle pas que des illégaux ici.
00:07:47On parle de cultures profondes, difficilement réconciliables et la question finale qu'on pourra se poser,
00:07:53ce pourrait-il que les difficultés d'intégration dont on parle aujourd'hui soient le lointain écho dans la vie pratique de ce que disait autrefois Hassan II
00:08:02lorsqu'il réfléchissait à la possibilité pour les peuples du Maghreb, plus largement, de s'intégrer en France.
00:08:08Intégration qu'il ne souhaitait pas, ne croyait pas possible.
00:08:10Il nous disait finalement que ça se terminerait mal.
00:08:13Peut-être était-ce un élément qui aurait pu éclairer le discours d'aujourd'hui d'Emmanuel Macron.
00:08:18Merci beaucoup Mathieu Bocoté.
00:08:21Gabriel Cluzel dans les bagages du président pour rencontrer le roi du Maroc.
00:08:25Il y a un invité surprise, j'ai cité tout à l'heure Jack Lang.
00:08:28Ça fait beaucoup parler, beaucoup réagissent à la présence de Jack Lang.
00:08:31On va s'arrêter sur la présence de Yacine Bellatar.
00:08:34On se rappelle que Yacine Bellatar, enfin la présence de l'humoriste franco-marocain suscite un stouli.
00:08:41Dites-nous pourquoi.
00:08:42C'est vécu vraiment comme le pompon sur les réseaux sociaux.
00:08:46C'est un aboutissement que personne n'avait vu venir.
00:08:49Un aboutissement de la surprise et pour certains de l'ignominie.
00:08:55Et on peut se demander quel est le pays qui se trouve le plus insulté par cette présence.
00:09:00C'est sans doute les deux.
00:09:02Parce qu'imaginez vous faites un voyage officiel, vous invitez quelqu'un à se joindre à ce voyage officiel.
00:09:08Vous choisissez quelqu'un qui a la double nationalité.
00:09:10Mais c'est quelqu'un qui doit faire honneur aux deux pays pour pouvoir dire
00:09:13regardez ce que notre enfant ait réussi.
00:09:18C'est la Rolls Royce des franco-marocains qui devrait accompagner Emmanuel Macron.
00:09:25Et bien ce n'est pas du tout cela.
00:09:27On se demande mais dans toute la diaspora marocaine en France il n'a trouvé que Yassine Belatar.
00:09:32Alors l'entourage du président Démine a dit qu'on l'a choisi parce que c'est une personnalité franco-marocaine.
00:09:39Et ça ne dit rien d'une adhésion que l'on pourrait avoir au propos passé à ce qu'a fait Yassine Belatar.
00:09:48Mais s'il s'agit juste de liens avec le Maroc sans préjuger de la valeur morale des uns et des autres
00:09:54on aurait aussi bien pu embarquer des OQTF, ça aurait rendu service.
00:09:59La logique est parfaitement ridicule.
00:10:02Parlons tout d'abord de sa tenue vestimentaire.
00:10:05On en a beaucoup parlé, jogging, basket.
00:10:08Pourquoi ce n'est pas un détail selon vous ?
00:10:10Quand on rencontre le roi à la tenue vestimentaire ce n'est pas un détail.
00:10:13Et c'est vrai que Yassine Belatar est humoriste et ça frise même le gag
00:10:17même s'il ne fait plus rire grand monde.
00:10:19Des images ont circulé montrant le ministre de la Défense discutant avec Yassine Belatar
00:10:27de façon assez amène, ça a été très commenté.
00:10:29Et l'entourage aujourd'hui dit qu'il ne l'avait pas reconnu.
00:10:33Sébastien Lecornu ne l'avait pas reconnu, il pensait que c'était un technicien.
00:10:36Le pire c'est qu'on le croit, parce que de fait il est plus vêtu pour aller tirer la passerelle
00:10:42pour sortir de l'avion que pour rencontrer le roi du Maroc.
00:10:47Mais ce qui m'étonne beaucoup c'est que personne n'a osé lui dire en réalité.
00:10:53Il n'y a plus personne qui s'occupe du protocole dans ce pays, c'est terminé.
00:10:56Je vois bien qu'Emmanuel Macron aime casser les codes, mais c'est quand même un peu spécial.
00:11:00Et en réalité peut-être que personne n'a osé, parce qu'un supposé représentant des banlieues
00:11:05il est intouchable, sans doute que ce serait du colonialisme bienveillant.
00:11:08Il faut dire quand même que sa tenue, nos honneurs la France qu'il représente, mais aussi le Maroc.
00:11:14Mais au-delà de sa tenue, il y a le passif de Yacine Bellatar.
00:11:18Comment Emmanuel Macron et son entourage ont-ils fait pour inviter quand même ce personnage selon vous ?
00:11:24Ah oui, alors là c'est plus une casserole, c'est une batterie de casserole, c'est un placard de cuisine.
00:11:28C'est absolument incroyable. Alors je vais faire très rapidement parce qu'on n'a pas beaucoup de temps.
00:11:32En 2023, condamnation pour menace de mort, 4 mois de prison avec sursis.
00:11:36Imaginez l'état d'esprit des victimes qui aujourd'hui se disent
00:11:38mes impôts sont en train de payer le voyage officiel de ce monsieur.
00:11:42Sa proximité avec le CCIF. En 2015, il était le maître de cérémonie du 4e gala de bienfaisance ou de malfaisance,
00:11:50selon les avis. Donc rappelons que le CCIF a été dissoint pour proximité avec l'islamisme.
00:11:56Au théâtre de l'Atelier, en 2017, il a dit je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice, j'ai le droit de choisir mes deuils.
00:12:02On aimerait bien savoir quelles sont ses deuils.
00:12:04Il a quand même été nommé en 2018 au conseil présidentiel des villes.
00:12:10Il l'a quitté parce qu'il s'est fassé avec Jean-Michel Blanquer sur la question du voile.
00:12:15Il a dit ensuite à propos de ce voile que Jean-Michel Blanquer ne ferait bien de mieux de ne pas remettre les pieds dans le 93.
00:12:22En 2019, en rassemblement contre l'homophobie, il a déclaré nous ne sommes pas dans un projet d'assimilation.
00:12:29La France doit s'habituer.
00:12:31Et bien, malgré tout, Emmanuel Macron continue de le voir comme le thermomètre des banlieues.
00:12:36Il paraît que c'était à cause de lui qu'Emmanuel Macron n'a pas participé à la manifestation contre l'antisémitisme.
00:12:45Je termine juste sur un petit point.
00:12:47Si Yacine Bellatar est considérée comme l'ambassadeur des banlieues, ça fonctionne dans les deux sens.
00:12:51C'est-à-dire qu'il apporte des missives au président de la République et il en apporte en retour aux banlieues.
00:12:55C'est quoi le message ?
00:12:57C'est-à-dire, écoutez, ne craignez pas de menacer votre prochain.
00:13:01Ne vous assimilez pas.
00:13:02Insultez les policiers.
00:13:04Les condamnations judiciaires ne sont pas graves.
00:13:06Soyez proches des islamistes et vous serez invités par le président de la République à suivre les voyages officiels.
00:13:11Je ne sais pas si c'est le nouvel ascenseur social à la française.
00:13:14Mais convenez avec moi que c'est quand même très choquant.
00:13:17Il a répondu notamment sur Instagram.
00:13:19Je ne sais pas si on va avoir sa réponse en disant que de ne pas faire d'histoire.
00:13:23Et qu'il est fier d'être sur place au moment historique.
00:13:27Pas besoin de faire des histoires.
00:13:30Autre sujet avec vous, Marc Menand, avec son costume exceptionnel.
00:13:34Marc Menand s'est acheté un nouveau costume.
00:13:37J'essaie d'avoir de l'étoffe comme Mathieu.
00:13:39Et alors j'ai pris des chutes de son costume et j'ai fait faire le mien.
00:13:43Et la cravate exceptionnelle.
00:13:45Merci.
00:13:46Juste les chaussures après.
00:13:48Alors, il y a un sujet...
00:13:50Je suis un homme tronc.
00:13:52Marc Menand, c'est Donald Trump qui a choqué certains lorsqu'il a dit, je cite,
00:13:57« Je demande la peine de mort pour tout migrant qui tue un Américain. »
00:14:02Faut-il différencier un Américain qui tue un Américain ou un migrant qui tue un Américain ?
00:14:07Une autre question, en quoi la peine de mort peut-elle résoudre la criminalité ?
00:14:11Je précise que son intervention a été largement applaudie.
00:14:15Pour moi, c'est quand même plus qu'une provocation.
00:14:19C'est aussi de la démagogie racoleuse.
00:14:24Comment peut-on avoir un ancien président, peut-être futur président,
00:14:29qui soit là et qui s'accapare la justice ?
00:14:32En oubliant d'ailleurs qu'il y a aujourd'hui 26 États sur 50
00:14:37qui ont la peine de mort à leur programme judiciaire, mais que 26.
00:14:43Alors il faudrait donc réinstaurer la peine de mort.
00:14:46Puis qu'est-ce que ça veut dire ?
00:14:48C'est-à-dire que que l'on lutte contre l'immigration, ça c'est un phénomène,
00:14:52c'est quelque chose, mais tous les personnages venant de l'ailleurs
00:14:58ne sont pas des criminels et doivent avoir devant la justice
00:15:01les mêmes droits que les autres.
00:15:03Or on le sait, aux États-Unis, c'est déjà pas si évident,
00:15:06parce qu'un avocat ça coûte cher, et qu'en général les commis d'office,
00:15:10d'après tous les livres que j'ai lus sur le sujet,
00:15:13sont des avocats qui malheureusement ne sont pas à la hauteur
00:15:17et qui sont incapables de bien défendre leurs clients.
00:15:21Donc ça pose ces questions-là.
00:15:23Après, il faut savoir que cette année, il y a déjà eu 22 exécutés aux États-Unis,
00:15:2922 dans tout le pays, et on a dans les couloirs de la mort
00:15:332 218 personnes qui attendent leur exécution.
00:15:38Si la peine était dissuasive, est-ce qu'il y aurait autant de personnes
00:15:42qui restent pendant des années ?
00:15:44Parce qu'en général, on est dans le couloir de la mort entre 15 ans et 20 ans.
00:15:49Et alors il y a une petite histoire que je vais vous conter en quelques instants.
00:15:54Juste avant votre histoire, pardon, mais 60% des Américains
00:15:57sont pour la peine de mort selon un sondage en 2021 de Pew Research Center.
00:16:02Oui, mais il y a d'autres sondages où apparemment on dit qu'ils ne sont plus que 53%,
00:16:06alors qu'il y a 10 ans ils étaient 80%.
00:16:08Et il y a quand même moins d'États aujourd'hui qui pratiquent.
00:16:13Et je vous dis, si on part de la dissuasion en tant que telle,
00:16:17on peut s'interagir sur la peine de mort dans certains cas.
00:16:20C'est une évidence.
00:16:21Mais là de faire la peine de mort quelque chose,
00:16:24c'est le coup près d'un individu, on ne sait même pas à la limite.
00:16:28Car il y a aussi aux États-Unis la difficulté de bien se défendre.
00:16:33C'est ce que j'évoquais il y a quelques secondes.
00:16:36Et en particulier, on a déjà repéré plus de 15 cas de personnes condamnées à mort
00:16:43et qui, par miracle, ont, avant leur exécution, réussi à démontrer qu'elles étaient innocentes.
00:16:52Par exemple, il y en a un, c'était en 1999,
00:16:55et c'était le premier cas qui a éveillé, je dirais, sur ce type de situation.
00:17:01Il s'appelait Earl Washington.
00:17:03Il était accusé d'avoir violé et tué à 19 ans,
00:17:07une jeune femme de son âge qui avait déjà trois enfants.
00:17:11Apparemment, il était impossible que ce ne soit pas lui.
00:17:15Le gouverneur, on est en Virginie, le gouverneur de Virginie,
00:17:1915 ans plus tard, finit par dire « bon ben, je surçois à son exécution et le voilà en prison ».
00:17:26Et une enquête complémentaire avec des tests ADN démontre qu'il était innocent.
00:17:32Donc il est, à ce moment-là, sorti de prison.
00:17:36Et ça a réveillé la conscience de Jerry Givens.
00:17:40Givens, qui était le chef bourreau de Virginie.
00:17:43Il avait exécuté 62 personnes.
00:17:45Et Givens, soudain, qui était devenu bourreau parce qu'à 14 ans,
00:17:49il avait été témoin d'un drame épouvantable.
00:17:51Il était dans un bal, une jeune fille qu'il envisageait d'aller courtiser,
00:17:55soudain est abattue par un individu qui tue au hasard.
00:17:58Il a dit « tous ces fumiers, c'est intolérable, cette jeune fille a perdu la vie,
00:18:03la vie de la famille est fracassée, il faut qu'il y ait une justice exemplaire ».
00:18:08Et donc il exécutait, à chaque fois qu'il se retrouvait en situation de retirer une vie,
00:18:13il disait « il y a cette fille ».
00:18:15Il la voyait tomber et ça le motivait.
00:18:18Et là, confronté à ce cas, il s'est interrogé et a fini par dire,
00:18:23à partir de 2009, il a dit « il faut nous battre contre la peine de mort,
00:18:29car trop d'innocents sont aujourd'hui en prison ».
00:18:33Et sur les 2 218 qui sont dans le couloir de la mort,
00:18:38il y en a sans doute un certain nombre, mais surtout,
00:18:40il semblerait qu'elles ne se soient pas dissuasives, puisqu'ils sont quand même très nombreux.
00:18:45Selon Causeur, en 2018, selon le département américain de la sécurité intérieure,
00:18:512,74% des 310 000 migrants illégaux ayant traversé la frontière sud l'an dernier
00:18:58avaient commis un crime, ce qui fait à peu près 8 500 criminels.
00:19:02Ils doivent passer devant la justice, mais on ne peut pas dire qu'ils auront un cas spécial.
00:19:06Tout le monde doit pouvoir s'expliquer devant la justice.
00:19:09C'est ça le fond du problème, il n'est pas question des innocentes.
00:19:12Merci beaucoup pour votre regard.
00:19:15Avant de recevoir dans un instant Sarah Knafo,
00:19:19Charlotte Dornelas, autre sujet passionnant aussi ce soir,
00:19:23puisque le groupe UDR d'Eric Ciotti à l'Assemblée nationale
00:19:26a fait une proposition d'amendement qui va soustraire 500 millions d'euros de dons
00:19:33de l'Etat aux associations qu'il qualifie de pro-migrants.
00:19:37De quoi parle-t-on exactement ?
00:19:39Il y a une députée qui s'appelle Brigitte Barège qui a porté cet amendement devant l'Assemblée nationale.
00:19:43Elle a dénoncé en interrogeant Michel Barnier, le gouvernement.
00:19:47Elle a dénoncé à la fois une baisse de crédit allouée à la lutte contre l'immigration illégale.
00:19:52Bruno Retailleau lui-même l'avait reconnu devant Michel Barnier
00:19:55en disant par le biais des amendements qu'on pourra corriger cette baisse de crédit.
00:19:59Cette députée explique qu'en parallèle, il y a une augmentation constante ces dernières années
00:20:05des fonds destinés aux associations.
00:20:07On en a souvent parlé ici.
00:20:09Les téléspectateurs de Face à l'Info connaissent bien ce sujet des associations.
00:20:13Vous le savez, l'Etat a des engagements auprès des personnes,
00:20:16notamment dans l'accompagnement humanitaire, par exemple l'hébergement d'urgence.
00:20:20Il a aussi des engagements sur l'accompagnement juridique de ces personnes,
00:20:24sur l'accompagnement parfois par le biais d'un avocat et commis d'office,
00:20:29ou l'équivalent, l'aide judiciaire qui est apportée à ces personnes,
00:20:32vis-à-vis des populations étrangères également, même quand elles sont en situation irrégulière.
00:20:36Et l'Etat délègue ce service public, en quelque sorte, à certaines associations.
00:20:41On en a beaucoup parlé dans les centres de rétention administrative.
00:20:45Vous savez ces fameux CRAS où des associations aident dans le parcours,
00:20:49mais on le voit aussi dans les parcours, par exemple pour aller demander l'asile,
00:20:52pour faire un recours à l'asile et Gérald Darmanin avait évoqué la chose
00:20:57et Bruno Retailleau l'a fait de manière un peu plus musclée encore récemment.
00:21:01Ils font interroger ces subventions accordées à des associations par l'Etat,
00:21:06associations qui parfois multiplient les recours et empêchent de manière absolument officielle,
00:21:11veulent empêcher en tout cas la politique menée par l'Etat lui-même.
00:21:16Or, il se trouve que l'augmentation du budget a été entre 2021 et 2022 de 51,8% pour ces associations.
00:21:24Donc d'un côté, on vous explique, et c'est quasiment systématique,
00:21:27à chaque fois que vous avez une loi immigration avec trois virgules un peu restrictives,
00:21:31vous avez une augmentation des budgets en un an.
00:21:33Pour ces associations, 51,8% d'augmentation en un an.
00:21:37Avant, pendant les trois années précédentes, c'était une augmentation de 8% seulement.
00:21:42Donc c'est une augmentation en effet réelle.
00:21:44Et on a l'exemple évidemment de Coalia.
00:21:46On en a parlé récemment parce que la Cour des comptes a alerté sur la gestion des fonds
00:21:50et il y a une enquête qui a été ouverte par le parquet de Paris justement là-dessus.
00:21:53Or, c'est la plus grosse subvention de l'Etat en 2022.
00:21:56C'est plus de 5 000 salariés, 760 établissements dans 44 départements en France
00:22:01et c'est 148 millions d'euros dédiés par l'Etat en subvention en 2022.
00:22:06Et il y a plusieurs titres dans ces associations.
00:22:08Alors pour s'y retrouver, c'est compliqué.
00:22:10Vous avez le programme Asile, Immigration, Intégration qui permet d'obtenir des subventions.
00:22:14Vous avez le programme Inclusion Sociale et Intégration,
00:22:17parce qu'évidemment, ces personnes-là sont concernées également.
00:22:19Vous avez le programme Administration pénitentiaire.
00:22:22Vous pouvez aussi toucher des fonds par ce biais-là.
00:22:24Donc vous voyez que les additions sont compliquées plus largement.
00:22:27Au titre Asile, Immigration et Intégration, en effet, ce que disait cette députée,
00:22:31l'Etat a dépensé un milliard d'euros.
00:22:34Alors ce groupe de députés évoque le chiffre de 11 milliards de subventions aux associations.
00:22:40Mais là encore, de quoi s'agit-il exactement ?
00:22:42Alors les 11 milliards, en effet, qui sont évoqués dans l'amendement,
00:22:45c'est les 11 milliards d'euros qui sont distribués aux associations
00:22:47dans tous les domaines possibles, dans tous les domaines des politiques publiques extrêmement différentes.
00:22:52Mais à ces 11 milliards distribués par l'Etat, vous avez par exemple,
00:22:57alors c'est l'IFRAP qui avait fait cette étude,
00:22:598,6 milliards d'euros versés par les collectivités territoriales,
00:23:030,7 milliards par l'Union Européenne,
00:23:052,2 milliards en provenance des organismes sociaux,
00:23:084,2 milliards d'euros en provenance d'autres organismes publics,
00:23:12que ce soit des opérateurs nationaux ou locaux.
00:23:14Donc vous voyez que les additions finissent par donner mal à la tête,
00:23:17on ne sait plus compter les zéros.
00:23:18Donc il y a énormément d'argent, en effet, qui est distribué aux différentes associations
00:23:24et les audits sont extrêmement rares par l'Etat lui-même.
00:23:27Si bien qu'au bout d'un moment, la Cour des comptes dit
00:23:29oui, alors excusez-nous, au bout de 25 ans de distribution de millions d'euros,
00:23:33la gestion est très mauvaise.
00:23:35Donc c'est peut-être cette question-là qui devrait être posée évidemment en premier.
00:23:38Est-ce qu'on sait comment se répartissent ces subventions ?
00:23:41Alors là pour le coup, l'Etat le fait lui-même, explique l'organisation.
00:23:45Alors en gros, pour vous donner une idée, l'égalité des territoires,
00:23:48tout ça c'est pour les associations, ce n'est pas l'exercice des ministères par exemple,
00:23:51c'est par le biais des associations.
00:23:53Égalité des territoires, 20% du budget.
00:23:55Enseignement, 11,8%.
00:23:57Travail et emploi, 10,5%.
00:23:59Justice, 9,3%.
00:24:00C'est pareil, on aimerait voir.
00:24:02Et ensuite, directement dans les dépenses,
00:24:05immigration, asile et intégration, 9,1% des dépenses.
00:24:08Donc je vous disais plus d'un milliard, donc imaginez le reste.
00:24:11Solidarité et insertion, 8,4%.
00:24:13Aide publique au développement, 6,6%.
00:24:16Et derrière vous avez toute la liste, la culture, la recherche, le sport, la sécurité, la santé.
00:24:21Tout ça arrive après ces dépenses-là.
00:24:23Donc évidemment, il y a énormément d'argent et on aimerait que ce soit étudié d'un peu plus près.
00:24:28Donc en effet, sur un milliard d'euros, cet amendement vise à en supprimer 500 millions.
00:24:31On verra dans le détail, puisque l'amendement ne donne pas le détail non plus de ce qui veut être supprimé.
00:24:35Est-ce que c'est faisable ou non et est-ce que l'État suivra ?
00:24:38Merci en tout cas pour cette première partie.
00:24:40On voulait absolument vous entendre, vos chroniques.
00:24:43On marque une pause, le temps d'aller chercher Sarah Knafo qui est déjà dans les couloirs.
00:24:47Allez, on va la chercher, à tout de suite.
00:24:50Retour sur le plateau de Face à l'Info avec comme invité exceptionnel Sarah Knafo.
00:24:57Nos mousquetaires sont là, ils sont avec nous.
00:25:00Ils sont restés avec nous pour vous accueillir.
00:25:02Ma chère Sarah, c'est un honneur pour nous de vous recevoir.
00:25:04Merci beaucoup.
00:25:05C'est un bonheur d'être sur ce plateau mythique à vos côtés.
00:25:08Merci pour cette invitation.
00:25:10Je dis que c'est un honneur parce que je sais que vous êtes une fidèle de l'émission.
00:25:14De l'autre côté de l'écran, vous regardez régulièrement.
00:25:16Vous avez été élue députée européenne sur la liste Reconquête.
00:25:20Vous siégez au Parlement européen au sein du groupe de droite nationale ENS, l'Europe des Nations Souveraines,
00:25:26dont vous êtes vice-présidente.
00:25:28Vous avez été l'éminence grise d'Éric Zemmour lors de sa campagne présidentielle.
00:25:34Vous étiez auparavant haute fonctionnaire, magistrate à la Cour des Comptes.
00:25:38Vous avez fait Sciences Po, vous êtes aussi l'ENA et vous êtes classée parmi les premiers à l'ENA.
00:25:44Vous démarquez nettement, et on en parlait avec Marc Menand dans les couloirs hier,
00:25:49vous démarquez nettement en politique.
00:25:52Qu'est-ce qui vous anime ?
00:25:54Merci beaucoup déjà.
00:25:56Ce qui m'anime, je pense que c'est, comme vous Christine, comme vous tous sur ce plateau,
00:26:01comme les gens qui nous regardent et qui sont soit policiers, soit enseignants,
00:26:05soit qui sont bénévoles dans des associations, militants.
00:26:08C'est-à-dire que ce sont des Français qui ont des vies heureuses, qui ont des familles, des enfants,
00:26:12qui vivent bien dans leur couple et qui pourtant sont collectivement malheureux.
00:26:16Malheureux parce qu'ils voient un bijou, c'est-à-dire le pays qu'ils aiment,
00:26:20et qu'ils sentent que ce bijou est en danger, qu'il est en déclin,
00:26:25et qu'ils se demandent tous les jours qu'est-ce qu'on peut faire pour essayer d'empêcher ça, chacun à notre niveau.
00:26:30Donc moi j'ai essayé par le service de l'État, dans une vie antérieure que vous avez citée,
00:26:35et puis en 2021 j'ai essayé par un autre moyen,
00:26:38en créant avec Éric Zemmour le Parti politique reconquête.
00:26:42Et donc depuis, malgré les épreuves, les embûches, des coups durs parfois,
00:26:48je suis quand même assez fière du chemin parcouru.
00:26:51J'ai le sentiment qu'on a fait avancer beaucoup de sujets,
00:26:54et qu'on a encore énormément de travail, donc voilà ce qui m'anime.
00:26:58Je voulais absolument vous situer, situer votre parcours, rappeler que vous étiez magistrate à la Cour des comptes,
00:27:02parce qu'on va parler chiffres dans un instant, et vous tapez toujours dans le mille, et assez fort.
00:27:06Autre question, comment vous avez vécu, vous qui avez été dans les coulisses de la campagne d'Éric Zemmour,
00:27:12comment vous avez vécu ce passage de l'ombre à la lumière, et quelle lumière ?
00:27:17Merci, comme vous voyez, c'est-à-dire que je travaille avec passion, je me bats,
00:27:24j'essaye de porter les idées que je portais déjà dans l'ombre, comme vous dites, en coulisses.
00:27:30Je continue d'ailleurs ce travail de coulisses, on a un parti à structurer,
00:27:34on a des fédérations qui vivent, qui existent, qui font des actions tous les jours,
00:27:38donc je continue ce travail de coulisses, et pour le reste, je suis contente d'être passée
00:27:44à une action plus visible, on va dire, plus médiatique, parce qu'au moins,
00:27:49les gens peuvent se faire leur avis sur moi par rapport à ce que je dis,
00:27:53et pas par rapport à ce qu'ils lisent de moi, par rapport à ce que la presse people,
00:27:57les paparazzis, voulaient bien en transmettre.
00:28:01J'ai le sentiment d'être là où je dois être, au moment où je dois l'être.
00:28:05Alors, on parlera un peu de l'Europe, de la semaine dernière, qui est une semaine historique
00:28:09au Parlement européen, vous allez nous dire pourquoi, on parlera de la droite,
00:28:13mais d'abord, peut-être quelques réactions sur des sujets d'actualité.
00:28:17D'abord, on l'a appris ce soir, le suspect de Philippines, qui a été arrêté en Suisse,
00:28:24a finalement accepté, on l'a appris ce soir, d'être extradé. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
00:28:29Je trouve que c'est une information aberrante. Quand on lit « Monsieur accepte »,
00:28:34donc un assassin qui a tué Philippine, « Monsieur accepte », c'est-à-dire qu'on demande son avis.
00:28:40C'est à lui d'accepter ou pas. Donc déjà, on a vraiment le sentiment qu'il est écrasé
00:28:43par la culpabilité, ce monsieur. En principe, quand on a tué une jeune fille,
00:28:46on lui a volé sa vie, on a brisé la vie d'une famille. On devrait au moins accepter le principe
00:28:51d'être jugé dans le pays où on a connu cette atrocité. Monsieur met des semaines.
00:28:55L'autre chose aberrante, c'est qu'on s'aperçoit à cette occasion qu'il est encore en liberté.
00:29:00C'est fou, c'est inadmissible, inacceptable. Alors qu'il n'aurait déjà jamais dû être chez nous,
00:29:04on s'aperçoit que maintenant, il est en Suisse, il est libre, il n'est toujours pas en prison.
00:29:08Je comprends que ce soit très dur pour la famille de Philippine d'entendre des nouvelles pareilles.
00:29:13Il avait refusé le 16 octobre et là, il vient d'accepter un autre sujet d'actualité.
00:29:17Ce soir, on en a parlé avec nos chroniqueurs tout à l'heure. Yacine Bellata, invitée particulière
00:29:24d'Emmanuel Macron qui vient renouer une relation qui était interrompue avec l'Algérie.
00:29:30Elle a aussi un condamné pour menace de mort. Celui qui avait soufflé à l'oreille du président
00:29:36de la République de ne pas se rendre à la manifestation contre l'antisémitisme.
00:29:41Quel regard portez-vous sur sa présence ?
00:29:44On a un peu un côté où plus rien ne nous choque venant de Macron.
00:29:47C'est-à-dire qu'on voit Yacine Bellata avec lui et à première vue, on se dit que c'est évidemment choquant.
00:29:51Un homme en jogging censé représenter les cités, les banlieues françaises devant un roi.
00:29:56C'est quand même le roi du Maroc, on ne vient pas en jogging devant le roi du Maroc.
00:29:59Et puis, on se dit qu'avec Emmanuel Macron, maintenant, on s'attend à tout.
00:30:02Moi, ça me rappelle un vieux proverbe qui dit « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ».
00:30:07Je crois que la sagesse populaire ne se trompe jamais.
00:30:10Quand on voit ça, on comprend mieux. On a l'explication.
00:30:13C'est-à-dire que pour tous ceux qui se demandaient comment Emmanuel Macron peut adresser ses condoléances
00:30:17le jour où le Hezbollah est affaibli.
00:30:19Comment est-ce qu'Emmanuel Macron peut dire que l'existence d'Israël ne repose que sur une décision de l'ONU ?
00:30:25Comment est-ce qu'Emmanuel Macron peut dire que les Israéliens sont en train de commettre des barbaries ?
00:30:30Pour tous ceux qui se posaient ces questions, je pense qu'on a la réponse.
00:30:33On voit qui il fréquente, on voit qui il est.
00:30:35On comprend aussi, et d'ailleurs ce n'est pas mon imagination, on sait, c'est documenté,
00:30:39on sait que c'est Yassine Belattar, vous l'avez dit, qui a conseillé à Emmanuel Macron
00:30:42de ne pas se rendre à la marche contre l'antisémitisme. Pourquoi ?
00:30:45Pour ne pas braquer ses amis antisémites ?
00:30:48Donc voilà, c'est tout ce qu'on se dit quand on voit la présence de Yassine Belattar aux côtés du président de la République.
00:30:55Autre sujet d'actualité, faire payer Notre-Dame, toujours une volonté d'Emmanuel Macron,
00:31:00en passant par la ministre de la Culture Rachida Dati.
00:31:02On en a parlé aussi, et si face à l'info j'aimerais bien avoir votre regard, est-ce qu'il faut payer pour prier ?
00:31:06Alors tout le monde dit qu'en Italie ça se fait, dans d'autres pays ça se fait.
00:31:09On a besoin d'argent pour restaurer nos églises, nos églises qui sont régulièrement incendies en France.
00:31:14Est-ce que c'est une bonne idée selon vous ?
00:31:16Je crois que c'est une très mauvaise idée.
00:31:18Je ne comprends pas qu'on puisse faire payer l'entrée dans un lieu de culte.
00:31:22Alors quand on dit en Italie ça se fait, d'abord ça ne se fait pas partout, ça se fait dans certaines églises
00:31:26et quand ça se fait ils n'en sont pas particulièrement heureux.
00:31:29Les églises se plaignent régulièrement.
00:31:31C'est très difficile de déterminer qu'est-ce qui relève du culte, qu'est-ce qui relève du tourisme.
00:31:35Ensuite quand on compare, si on prend l'exemple de l'Italie, l'Italie à la France,
00:31:39l'Italie, il n'y a pas la loi de 1905, donc c'est géré directement par le culte.
00:31:44Et le culte qui gère une église a à sa charge la rénovation du bâtiment.
00:31:48Et c'est pour ça, c'est pour rénover le bâtiment que chaque église est libre de faire payer ou pas une entrée.
00:31:53En France on a choisi un autre modèle.
00:31:55C'est la collectivité, c'est l'État ou les communes qui sont responsables de l'entretien des bâtiments.
00:32:00Et l'État comme les collectivités pour assurer leur mission, elles prélèvent déjà l'impôt.
00:32:04Pourquoi est-ce qu'elles nous feraient payer deux fois ?
00:32:06Je pense que ça fait une transition avec le sujet budgétaire.
00:32:08C'est parce qu'en réalité elles gèrent très mal l'argent qu'on leur donne déjà pour assurer leur mission.
00:32:13C'est-à-dire que si on voit ce que nous a dit Rachida Dati,
00:32:15elle évalue à 75 millions d'euros le bénéfice que pourrait rapporter le fait de faire payer 5 euros
00:32:20à tous ceux qui entrent à Notre-Dame.
00:32:2275 millions d'euros qu'elle regarde déjà son propre ministère.
00:32:25Un exemple, 220 millions d'euros par an pour les subventions au cinéma.
00:32:29C'est-à-dire pour des films qui vont faire 10 entrées par an.
00:32:32Elle peut déjà commencer par couper dedans.
00:32:34Elle trouvera trois fois de quoi ne pas raqueter les gens qui veulent juste voir la beauté de Notre-Dame.
00:32:38Donc c'est l'État qui a à sa charge l'entretien.
00:32:41L'État a déjà les moyens, on sait qu'on est le pays le plus imposé du monde.
00:32:44C'est peut-être pas la peine de nous faire payer deux fois.
00:32:46Alors vous êtes Madame Chiffre, effectivement.
00:32:49Oui, vous aimez bien les chiffres.
00:32:51Vous aimez bien montrer où est-ce qu'il faut couper, où est-ce qu'il faut tailler.
00:32:54Juste avant de venir sur les chiffres et sur le budget,
00:32:57il y a une petite polémique qu'on va peut-être passer rapidement.
00:33:00Mais quand même, je m'attendais à...
00:33:02Je regarde un peu comment vous seriez venue habillée.
00:33:05Je vois que vous rougissez en pantalon, en col roulé.
00:33:08Non, vous êtes en robe.
00:33:10Non, mais il y a une petite polémique avec Malika Sorel
00:33:14qui vous a un peu critiqué sur les réseaux sociaux
00:33:16en disant qu'au Parlement européen,
00:33:19une robe râle à trois points de suspension.
00:33:22Même vous vous osez faire ça ?
00:33:24Non, je n'ose pas.
00:33:26Je vous pose la question très sincèrement.
00:33:28Je n'aime pas ce genre de questions
00:33:29et je n'aime pas lorsque la droite nationale se déchire.
00:33:31Très sincèrement.
00:33:32Vous avez raison.
00:33:33En revanche, comme vous n'avez jamais réagi,
00:33:36je vous demande pourquoi vous n'avez pas réagi.
00:33:38Parce que, comme toutes les femmes françaises, j'aime la liberté.
00:33:43J'aime la liberté de ne pas réagir à ce genre de vulgarité.
00:33:47Je trouvais ça extrêmement vulgaire.
00:33:49Moi, ce qui me choque au Parlement européen,
00:33:51c'est les keffiers de Rima Hassan,
00:33:54pas les dessous de mes collègues.
00:33:56Moi, au Parlement européen, je travaille.
00:33:58Je n'ai pas le temps de regarder les soutiens-gorges
00:34:01et les robes de chacune de mes collègues députés à la jumelle.
00:34:05Voilà pourquoi j'ai estimé que ça ne méritait pas de réaction.
00:34:08On ne va pas traîner là-dessus.
00:34:09Par contre, on reviendra au Parlement européen dans un instant
00:34:12par rapport à la semaine historique
00:34:14dont nous avons un peu parlé ici dans Face à l'Info.
00:34:17Le budget.
00:34:18Déjà, pour l'Algérie, on en avait parlé nous aussi à Face à l'Info.
00:34:22Parce que pour l'Algérie, vous avez dit qu'il fallait couper
00:34:25ces 800 millions d'euros que la France donne à l'Algérie.
00:34:29L'État a porté plainte contre vous.
00:34:32Finalement, tout a fait pchit.
00:34:34Pourquoi on va souligner cette aide qu'on donne à l'Algérie ?
00:34:39On est dans le cadre, depuis quelques semaines,
00:34:41d'un débat sur les finances publiques.
00:34:43Et dans ce contexte, dans une émission,
00:34:45je dis qu'on donne 800 millions d'euros à l'Algérie
00:34:47sur l'échelle d'un quinquennat.
00:34:48D'ailleurs, je m'étais trompée.
00:34:49Ce n'est pas 800 millions d'euros, c'est 842 millions.
00:34:52Je leur avais fait cadeau de 42 millions,
00:34:54mais quand on aime, on ne compte pas.
00:34:56Et dans la même phrase, je dis qu'on a donné chaque année
00:35:00à la Chine 120 millions d'euros.
00:35:02Est-ce qu'on est Crésus pour aller jeter notre argent
00:35:05par les fenêtres auprès de puissances étrangères,
00:35:07alors qu'on doit déjà, sur notre propre sol,
00:35:10faire des appels aux dons pour financer un scanner
00:35:12à l'hôpital Georges Pompidou,
00:35:13qu'on en est à vouloir faire payer l'entrée
00:35:15de notre cathédrale phare Notre-Dame-de-Paris 5 euros ?
00:35:18Est-ce que vraiment, on a les moyens
00:35:20de déverser cet argent ?
00:35:21Et donc, quand je dis ça, la Chine ne dit rien,
00:35:25ne porte pas plainte, mais l'Algérie, en revanche,
00:35:27décide de porter plainte contre moi.
00:35:29Son président, M. Théboune, fait même une conférence de presse
00:35:32où il me cible.
00:35:34Si j'étais de gauche, je vous dirais que depuis,
00:35:36j'ai été cyber harcelée par sa faute,
00:35:38menacée par des Algériens qui n'étaient pas contents
00:35:42que je dévoile ce chiffre, que je n'ai pas inventé,
00:35:44qui est public sur le site du gouvernement.
00:35:46Et à la suite de ça, il porte plainte,
00:35:48il se ridiculise, la plainte est classée sans suite,
00:35:50et fin de l'histoire.
00:35:52Mais pourquoi est-ce que le sujet de l'Algérie,
00:35:54à mon avis, révèle quelque chose ?
00:35:56Avec l'Algérie, si vous voulez,
00:35:58on a divorcé en 1962.
00:36:00Mais le problème, c'est que c'est la France
00:36:02qui a eu la garde des enfants,
00:36:04et malgré ça, c'est toujours la France
00:36:06qui continue de verser la pension alimentaire.
00:36:08Et en plus, si on file la métaphore,
00:36:10on a affaire à un ex-mari très violent,
00:36:12qui continue de nous insulter,
00:36:14et qui continue de prendre notre argent.
00:36:16Et qui, en plus, a honte de prendre notre argent.
00:36:18C'est la totale. Donc la seule chose que je dis,
00:36:20c'est divorçons pour de bon.
00:36:22Divorçons avec l'Algérie, traitons enfin l'Algérie
00:36:24à égal, que chacun se remette
00:36:26des névroses du passé, et qu'on puisse avancer.
00:36:28Vous voyez aujourd'hui Emmanuel Macron au Maroc.
00:36:30On voit qu'avec le Maroc, on peut avoir des relations
00:36:32d'égal à égal. Alors c'est pas parfait,
00:36:34il y a plein de sujets qui mériteraient d'être abordés,
00:36:36typiquement les OQTF. Je vois que M. Retailleau
00:36:38est aussi de ce voyage au Maroc. Ce serait intéressant
00:36:40qu'on puisse traiter l'affaire des OQTF avec le Maroc.
00:36:42Il y a plein d'autres sujets. Mais avec l'Algérie,
00:36:44vous sentez qu'il y a une névrose patante
00:36:46qui, à mon avis, fait du mal
00:36:48des deux côtés. Ils ne sont pas heureux, on n'est pas heureux.
00:36:50Divorçons.
00:36:55Il faut calmer la situation et leur dire
00:36:57on ne vous doit plus rien, vous ne nous devez plus rien,
00:36:59il n'y a pas de paternalisme, on ne vous parle plus comme à des enfants.
00:37:01Un adulte, c'est aussi un État qui est capable
00:37:03d'entendre la vérité. C'est pas normal
00:37:05d'avoir ce genre de réaction et qu'à la tête d'un État,
00:37:07il porte plainte contre une élue parce qu'elle ne fait que
00:37:09dévoiler un chiffre public.
00:37:11Alors, vous citez
00:37:13beaucoup justement où il faut couper.
00:37:15Justement, là, on est
00:37:17en train d'examiner le budget.
00:37:19J'aime bien ça vous fait sourire.
00:37:21Non, parce que je vois ce qui est scandaleux
00:37:23et les Français sont
00:37:25révoltés en ce moment. C'est l'augmentation de taxes
00:37:27sur les billets d'avion, sur l'assurance-vie,
00:37:29sur les PLA, etc.
00:37:31Les Français ne comprennent pas. Alors déjà,
00:37:33première question sur le budget,
00:37:35où faut-il couper, selon vous ?
00:37:37Déjà, sur le budget, ce qui...
00:37:39À part l'Algérie.
00:37:41C'est un exemple, c'est 800 millions
00:37:43sur 5 ans, on peut trouver partout.
00:37:45Déjà, ce qu'il faut comprendre, c'est la stratégie globale à avoir.
00:37:47Ce qu'il faut faire, c'est dépenser
00:37:49moins, que l'État dépense moins,
00:37:51pour pouvoir enfin taxer moins, et que chaque Français
00:37:53gagne plus. Ça, à mon avis, c'est la seule
00:37:55bonne philosophie, c'est la seule philosophie qui peut nous sauver.
00:37:57Si je vous donne un exemple, le plan
00:37:59RUEF, on est en 1958, le général De Gaulle
00:38:01fait une intervention qui dure 10 minutes à la télévision
00:38:03et par ordonnance, il baisse le budget
00:38:05de l'État de 14%.
00:38:0710 minutes à la télévision, 14%.
00:38:09J'attends le premier centime d'économie de Michel Barnier.
00:38:11Où sont les économies ?
00:38:13J'en ai pas vu du tout pour l'instant.
00:38:15En réalité, dans son budget.
00:38:17L'Élysée, l'Assemblée nationale,
00:38:19le Sénat renonce à l'augmentation de leur budget,
00:38:21c'est pas un premier pas ? Non, c'est pas un premier
00:38:23pas, quand vous voyez qu'à côté, ça se chiffre
00:38:25en milliards, et on touche pas 15 milliards
00:38:27d'euros d'aides publiques au développement, si on revient
00:38:29sur ça, 23 milliards d'euros par an
00:38:31de subventions aux associations.
00:38:33C'est colossal, 30 milliards d'euros les ARS
00:38:35avec 6 milliards à l'intérieur, uniquement
00:38:37de dépenses administratives. Et ensuite,
00:38:39si on regarde la masse salariale de l'État,
00:38:41les fonctionnaires, je vous donne un exemple
00:38:43que je trouve particulièrement aberrant.
00:38:45Si vous prenez le nombre d'agriculteurs,
00:38:47en 1980 à 2024. En 1980,
00:38:49vous avez 1 200 000 agriculteurs.
00:38:51En 2024,
00:38:53donc aujourd'hui, vous n'en avez plus que 400 000.
00:38:55Ça fait moins 66% d'agriculteurs.
00:38:57Sur la même période, vous prenez le nombre de fonctionnaires
00:38:59au ministère de l'Agriculture.
00:39:01On passe de 16 000 à 36 000.
00:39:03X2.
00:39:05Donc les agriculteurs, ça fait
00:39:07divisé par 2, le nombre de fonctionnaires, x2.
00:39:09Vous vous rendez compte de l'aberration,
00:39:11et en plus, qui dit plus de fonctionnaires
00:39:13au ministère de l'Agriculture, dit plus de normes.
00:39:15Un fonctionnaire, ça fait des normes.
00:39:17Vous l'avez dit tout à l'heure, j'ai fait l'ENA.
00:39:19À l'ENA, la matière phare, c'est une matière qui s'appelle la légistique.
00:39:21Quand on travaille sur la légistique, on nous apprend
00:39:23à rédiger des textes, rédiger des décrets,
00:39:25rédiger des projets de loi. C'est la matière phare.
00:39:27Donc un fonctionnaire, si à la fin d'une journée,
00:39:29il n'a pas rédigé une norme, il a l'impression qu'il n'a pas fait son travail.
00:39:31Vous mettez plus de fonctionnaires au ministère de l'Agriculture,
00:39:33ça vous fait plus de normes.
00:39:35Plus de normes, ça vous fait moins d'agriculteurs.
00:39:37C'est un cercle vicieux. Cet exemple, pour moi,
00:39:39c'est un cercle aberrant. Si je vous prends un autre exemple
00:39:41qui n'a rien à voir, est-ce que vous saviez, par exemple,
00:39:43que quand vous envoyez de l'argent
00:39:45dans un pays étranger,
00:39:47mettons, à l'Algérie,
00:39:49ça va sembler pour une obsession, donc à n'importe quel
00:39:51pays étranger, si vous versez une pension alimentaire,
00:39:53par exemple, elle est défiscalisée.
00:39:55Vous imaginez, on défiscalise
00:39:57l'argent qu'on envoie à sa famille à l'étranger.
00:39:59C'est-à-dire que l'État français perd deux fois.
00:40:01Chaque année, c'est 15 milliards d'euros
00:40:03de transferts de fonds selon la Banque mondiale
00:40:05qui sont envoyés de la France, donc de l'argent français
00:40:07envoyé à l'étranger. Et quand vous l'envoyez à l'étranger,
00:40:09vous pouvez le défiscaliser. C'est-à-dire que c'est
00:40:11autant d'argent qui ne sera jamais investi dans l'économie
00:40:13française, jamais dépensé dans de la consommation
00:40:15française, et en plus de ça, ils peuvent
00:40:17payer moins d'impôts. Vous avez des exemples comme ça
00:40:19à tous les étages. C'est-à-dire que quand vous regardez le budget
00:40:21de l'État ligne par ligne, vous devenez fous.
00:40:23Vous vous dites, mais c'est pour ça que je paye. Et c'est ce que
00:40:25les Français sont en train de comprendre. Et je suis très
00:40:27contente que depuis ces trois semaines, on parle
00:40:29enfin de ces sujets. C'est pour ça que je souriais tout à l'heure.
00:40:31J'ai le plaisir qu'on puisse en parler. Il y a eu longtemps
00:40:33un désintérêt total. Et là, enfin, on
00:40:35vient sur les chiffres. On vient sur ce qu'on dépense
00:40:37chaque fois, chaque année, en fait.
00:40:39C'est vrai que je ne comprends pas. C'est
00:40:41du bon sens, tout ce que vous dites. J'ai l'impression.
00:40:43Peut-être que je me trompe. C'est du bon sens.
00:40:45Et pourquoi
00:40:47vous êtes, a priori, l'une des rares,
00:40:49en tout cas, à en parler ? Première question.
00:40:51Pourquoi, justement,
00:40:53la Cour des Comptes, vous étiez magistrate
00:40:55à la Cour des Comptes, mais la Cour des Comptes fait souvent des rapports
00:40:57en demandant de faire des coupes. Pourquoi
00:40:59la Cour des Comptes n'est pas entendue ?
00:41:01Pourquoi on ne l'assume pas ? Pourquoi est-ce qu'on n'avance pas
00:41:03justement vers ces coupes budgétaires
00:41:05au lieu de taxer, encore une fois, les Français ?
00:41:07Pourquoi ? C'est une très bonne question. Je dirais
00:41:09premièrement par l'acheter.
00:41:11Vous avez vu les exemples que je vous ai cités.
00:41:13Regardez-moi, par exemple. Je soulève seulement
00:41:15un pays, une aide publique au développement.
00:41:17Regardez ce qu'ils veulent me faire subir.
00:41:19Donc déjà, je pense par l'acheter.
00:41:21Et ensuite, deuxièmement, parce que la classe
00:41:23politique n'aime pas l'économie.
00:41:25Il y a un problème avec la classe politique
00:41:27et l'économie. Ils n'aiment pas les raisonnements économiques.
00:41:29Ils n'aiment pas les mécanismes économiques.
00:41:31C'est-à-dire que, peut-être un peu des deux,
00:41:33mais au lieu de parler
00:41:35d'économie, la classe politique parle
00:41:37uniquement de mesures de pouvoir d'achat.
00:41:39Et ce sont deux sujets qui sont totalement différents
00:41:41et parfois même radicalement opposés.
00:41:43Je vous donne un exemple. La classe politique
00:41:45va dire que les Français manquent d'argent. On va leur en donner.
00:41:47Si le travail ne paye pas assez, on va faire
00:41:49des chèques. Mais quand vous faites des chèques,
00:41:51c'est logique. Il n'y a pas d'argent magique.
00:41:53Il n'y a pas d'argent gratuit qui tombe du ciel.
00:41:55Pour vous faire un chèque,
00:41:57l'État va vous prendre de l'argent. Mais quand il vous prend
00:41:59de l'argent, il a besoin d'un fonctionnaire pour vous le prendre
00:42:01et il a besoin d'un fonctionnaire pour vous le redistribuer.
00:42:03Donc, à la fin, il vous redonnera
00:42:05toujours moins d'argent que ce qu'il vous a pris.
00:42:07Et ça, c'est le mécanisme permanent de l'État.
00:42:09Le chèque, le chèque, le chèque,
00:42:11la subvention, les primes, les primes rénoves,
00:42:13les primes à la casse, les primes, etc.
00:42:15Partout des primes. Et donc, à la fin,
00:42:17cet argent, en réalité, on l'a pris dans votre poche
00:42:19et on fait semblant de vous le rendre.
00:42:21Et ça, c'est pas de l'économie. C'est pas de l'économie,
00:42:23c'est de la démagogie. C'est de la démagogie
00:42:25sur le sujet du pouvoir d'achat. Et je pense que
00:42:27si on avait davantage de raisonnement économique
00:42:29dans la classe politique, on irait beaucoup mieux
00:42:31et on aurait beaucoup plus de courage pour faire des coupes
00:42:33qui, à mon avis, s'imposent.
00:42:35Et lorsque vous jetez des pavés comme ça dans la mare,
00:42:37est-ce que le gouvernement vous entend,
00:42:39vous écoute, des parlementaires prennent le relais,
00:42:41par exemple, pour qu'on puisse avancer ?
00:42:43Je pense que c'est à vous de leur demander.
00:42:45En tout cas, moi, quand je regarde, quand je lis
00:42:47le projet de loi de finances pour cette année,
00:42:49j'ai l'impression d'avoir été beaucoup écoutée,
00:42:51malheureusement.
00:42:53Venons-en à l'Europe et à ce qui s'est passé
00:42:55la semaine dernière.
00:42:57Vous avez beaucoup parlé
00:42:59sur vos réseaux sociaux que je suis,
00:43:01que c'était un vote historique.
00:43:03Alors, en quoi au Parlement, la semaine dernière,
00:43:05c'était un vote historique ? Je rappelle que vous êtes
00:43:07vice-présidente de ENS, le groupe dont vous faites partie
00:43:09au Parlement européen,
00:43:11et que vous avez voté deux amendements, notamment
00:43:13sur les frontières.
00:43:15Oui, c'était historique. C'est une excellente nouvelle,
00:43:17pour l'avenir de la droite au sein du Parlement européen
00:43:19et donc pour les Français.
00:43:21Parce que, si vous voulez, par le passé,
00:43:23à chaque fois qu'un groupe politique
00:43:25qualifiait d'extrême-droite,
00:43:27donc typiquement le groupe dans lequel siégeait
00:43:29le Rassemblement national, proposait quelque chose,
00:43:31vous aviez tous les autres qui se
00:43:33liguaient contre lui, de manière très injuste,
00:43:35en disant, puisque ça a été écrit par le groupe
00:43:37du Rassemblement national, alors on ne lit même pas
00:43:39et on refuse. C'est ça. D'ailleurs, je ne sais pas si
00:43:41vous vous souvenez, mais lors de la dernière campagne européenne,
00:43:43quand on reprochait aux RN leur absentéisme,
00:43:45le fait qu'ils n'étaient pas souvent là,
00:43:47qu'ils ne déposaient pas souvent d'amendements,
00:43:49souvent ils disaient, mais pourquoi voulez-vous qu'on dépose des amendements ?
00:43:51Ça ne sert à rien, ça ne sera jamais voté.
00:43:53Nous, on a tenté. Avec mon groupe,
00:43:55RN, on a tenté, on a rédigé des amendements
00:43:57et, miracle ou bonne surprise,
00:43:59ils ont obtenu une majorité.
00:44:01C'est-à-dire que le PPE,
00:44:03le groupe de la droite et du centre,
00:44:05on va dire plutôt centriste,
00:44:07a voté, tous ensemble,
00:44:09cet amendement, et grâce à ça, ça a obtenu
00:44:11une majorité. Alors, c'est que le début.
00:44:13C'était deux amendements qui traitaient d'immigration,
00:44:15donc c'est une bonne nouvelle, parce que ça veut dire que sur ce sujet,
00:44:17on peut trouver des majorités.
00:44:19C'est que le début, et ça signifie que maintenant,
00:44:21il va falloir tous se retrousser les manches et se dire
00:44:23que quand on travaille, ça va servir à quelque chose.
00:44:25Et ça, c'est, à mon avis, une excellente nouvelle.
00:44:27Et selon vous, en quoi
00:44:29une union des droites
00:44:31serait peut-être en train
00:44:33de naître ou de prendre forme
00:44:35avec ce vote ?
00:44:37Ce que ça montre, c'est qu'au-delà
00:44:39des anatèmes, de ce qu'on appelle le cordon
00:44:41sanitaire, d'ailleurs, je découvre à Bruxelles
00:44:43que le mot cordon sanitaire est utilisé
00:44:45par tous les Européens. D'ailleurs, ils le disent en français.
00:44:47Je pense qu'on ne doit pas être très chers
00:44:49d'avoir exporté ce concept
00:44:51très peu démocratique, mais tout le monde dit
00:44:53le cordon sanitaire, pour parler de ce
00:44:55qu'ils nous font subir, de ce qu'ils nous faisaient subir.
00:44:57C'est une excellente nouvelle qui soit rompue.
00:44:59Donc là, ça veut dire que même sur
00:45:01le sujet de l'immigration, qui était le sujet qui clivait
00:45:03en réalité entre les différents partis,
00:45:05que sur le sujet de l'immigration, on va pouvoir trouver des majorités.
00:45:07Donc, en gros, vous avez quatre groupes
00:45:09de droite au Parlement européen, le groupe du PPE,
00:45:11donc c'est le groupe dans lequel siège François-Xavier Bellamy,
00:45:13le groupe ECR, c'est le groupe
00:45:15de Giorgia Melloni, et le groupe
00:45:17Europe des Nations Souveraines et les Patriotes.
00:45:19Les Patriotes, groupe de Jordan Bardella,
00:45:21Victor Orban, et le mien, Europe des Nations Souveraines.
00:45:23Ça signifie qu'en fait, à nous
00:45:25quatre, on est majoritaire. Donc, on peut
00:45:27opposer une majorité, à la gauche,
00:45:29au vert, et à
00:45:31Renaud, le groupe d'Emmanuel Macron, on peut leur
00:45:33opposer des majorités sur les sujets qu'on veut défendre.
00:45:35Il y aura le sujet de l'agriculture
00:45:37qui va venir, c'est un sujet de colère
00:45:39énorme, et sur ces sujets, c'est essentiel
00:45:41qu'on puisse être majoritaire. Le sujet de l'immigration,
00:45:43je vous l'ai déjà dit, le sujet du nucléaire,
00:45:45la défense de nos intérêts, et donc
00:45:47sur tous ces sujets, je trouve que ça donne beaucoup d'espoir,
00:45:49vu à quel point l'Europe
00:45:51est importante aujourd'hui dans
00:45:53nos vies quotidiennes, vu à quel point, et je dis
00:45:55malheureusement, tout est décidé là-bas,
00:45:57c'est essentiel que là-bas, on puisse avoir une majorité.
00:45:59Vous êtes en train de nous dire,
00:46:01de nous confirmer, en fait, que tout se joue en Europe,
00:46:03et que peut-être l'élection
00:46:05la plus importante,
00:46:07c'est l'élection européenne pour pouvoir protéger
00:46:09nos frontières, notamment.
00:46:11En tant que Française,
00:46:13je vous dirais que c'est un immense
00:46:15regret. Je suis souverainiste, c'est
00:46:17anormal, mais aujourd'hui c'est le cas.
00:46:1980% des lois qui sont adoptées
00:46:21à l'Assemblée nationale
00:46:23viennent du Parlement européen.
00:46:25C'était Philippe Séguin qui disait que l'Assemblée nationale
00:46:27n'est devenue qu'une chambre d'enregistrement de ce qui
00:46:29se joue à Bruxelles. Et ça, c'est un
00:46:31immense regret. Mais pour l'instant, c'est le cas.
00:46:33Donc il faut se battre là où le pouvoir est.
00:46:35Et ensuite, je pense, en revanche, que pour
00:46:37changer notre destin,
00:46:39c'est l'élection présidentielle qui peut le faire.
00:46:41Une élection présidentielle. Juste avant de parler
00:46:43de la droite, peut-être un mot sur l'immigration,
00:46:45parce que vous battez aussi beaucoup
00:46:47contre l'immigration. Avec ce
00:46:49vote historique, est-ce que vous pensez
00:46:51qu'il y aura peut-être une ouverture
00:46:53pour lutter contre l'immigration au niveau
00:46:55réel, réellement au niveau européen,
00:46:57et ensuite au niveau français ?
00:46:59Je pense que c'est aussi la résultante
00:47:01du fait que les peuples
00:47:03ont décidé de lutter
00:47:05contre l'immigration. Si vous prenez
00:47:07l'exemple danois, ça fait déjà longtemps,
00:47:09vous ajoutez l'exemple italien, vous prenez
00:47:11l'exemple allemand, avec Olaf Scholz qui déclare
00:47:13qu'il veut remettre des frontières
00:47:15aux contours de l'Europe. Vous prenez
00:47:17par exemple Ursula von der Leyen qui a été
00:47:19forcée de dire qu'il fallait durcir le pacte asile.
00:47:21Donc avec tous ces sujets,
00:47:23on voit qu'ils se sentent obligés au moins
00:47:25d'écouter. Est-ce qu'il y aura des avancées
00:47:27concrètes ? On ne peut que l'espérer.
00:47:29Ce que je crois, et ce n'est pas être chauvin
00:47:31de dire ça, c'est que la véritable
00:47:33bascule pourra venir le jour où la France s'y mettra.
00:47:35Je pense qu'on est un pays moteur,
00:47:37qu'on l'a toujours été, historiquement,
00:47:39un pays moteur sur le continent
00:47:41et que le jour où la France s'y mettra vraiment,
00:47:43ça donnera vraiment l'exemple.
00:47:45Avec Borno-Rotailleux, c'est possible ?
00:47:47J'attends de voir. Je pense que
00:47:49c'est déjà très positif
00:47:51d'avoir un ministre de l'Intérieur qui veut
00:47:53faire quelque chose. C'est déjà pas mal,
00:47:55on vient quand même de très loin.
00:47:57Il faut s'encourager sur
00:47:59des projets.
00:48:01C'est encourageant pour nous tous. On se dit
00:48:03que ça a eu un impact.
00:48:05Si on parle de bataille culturelle, du fait qu'on se soit
00:48:07tellement battus pour que ces sujets s'imposent,
00:48:09ça donne de l'espoir.
00:48:11Ensuite, je pense que les gens
00:48:13de droite ont été déjà tellement déçus
00:48:15par la classe politique de droite
00:48:17qu'il faut maintenant être un peu mesuré, attendre
00:48:19de voir. Il y a des chiffres, c'est facile à évaluer,
00:48:21vous allez dire que j'adore les chiffres. On verra
00:48:23à la fin de cette année, à la fin de l'année prochaine
00:48:25quels seront les chiffres d'immigration légale
00:48:27parce que sur ça il a totalement la main, Bruno Retailleau.
00:48:29On verra quels seront
00:48:31les chiffres et ne soyons pas déçus
00:48:33une énième fois.
00:48:35Quel est l'intérêt des partis d'opposition
00:48:37de droite, sachant
00:48:39que Bruno
00:48:41et Retailleau sont là,
00:48:43au ministère de l'Intérieur,
00:48:45ils font le travail. Est-ce que
00:48:47vous avez encore une raison d'exister ?
00:48:49Si vous voulez, moi j'arrive
00:48:51pas vraiment à réfléchir en ces termes parce que
00:48:53si jamais ils faisaient vraiment le travail,
00:48:55je serais ravie de vous dire
00:48:57moi j'ai mille passions dans la vie,
00:48:59je pourrais m'y consacrer, enfin si demain
00:49:01le pays est sauvé, j'ai plein d'autres
00:49:03choses à faire et nous tous on profitera
00:49:05davantage de tout ce qu'on aime
00:49:07faire par ailleurs donc je réfléchis pas vraiment
00:49:09en ces termes. Ensuite je me dis que
00:49:11ce qu'il faut c'est raison garder,
00:49:13attendre les résultats
00:49:15et ne pas crier victoire trop tôt.
00:49:17On verra les chiffres.
00:49:19Quelle peut être la stratégie de la droite
00:49:21aujourd'hui, maintenant ?
00:49:25La première des choses à faire
00:49:27c'est de rester de droite, ne pas être
00:49:29une gauche atténuée,
00:49:31une gauche un peu
00:49:33caféinée,
00:49:35c'est pas l'objectif de la droite
00:49:37donc c'est de rester ferme,
00:49:39de rester ferme sur les idées,
00:49:41de ne pas laisser à la gauche
00:49:43le droit de nous dire ce qu'on a le droit
00:49:45et pas le droit de faire, je pense que Mathieu à votre côté
00:49:47sera d'accord. Moi je crois pas beaucoup
00:49:49dans la stratégie de dédiabolisation.
00:49:51Je pense que quand on commence,
00:49:53quand on met un doigt dedans, c'est-à-dire qu'on accorde
00:49:55à la gauche le droit de nous dire
00:49:57ce qui est diabolique et ce qui ne l'est pas.
00:49:59Je pense que le succès du Rassemblement
00:50:01national doit beaucoup plus
00:50:03au réel,
00:50:05à la bataille culturelle, que vous êtes
00:50:07nombreux, que nous sommes nombreux à avoir mené,
00:50:09qu'à la stratégie
00:50:11de dédiabolisation elle-même.
00:50:13Donc ça moi j'y crois pas beaucoup, je pense qu'on convaincra
00:50:15le plus grand nombre quand on réussira à montrer
00:50:17que nos idées sont le bon sens
00:50:19et que pour gagner il ne faut pas les abandonner
00:50:21mais montrer à quel point elles sont consensuelles.
00:50:23Donc voilà ce que je crois
00:50:25être la bonne stratégie pour la droite.
00:50:27Oui lorsque je vois vous parler beaucoup de
00:50:29la bataille culturelle, lorsque je vois
00:50:31le livre de Jordan Bardella qui est censuré,
00:50:33lorsque je vois le livre Transmania
00:50:35qui est censuré, pardon mais on n'entend pas
00:50:37la droite ? On n'entend pas ?
00:50:39Ou bien même si on entend quelques-uns
00:50:41qui rouspètent si vous permettez l'expression,
00:50:43mais et après ?
00:50:45A quoi ça sert ? Je prends l'exemple de
00:50:47Andy Kiabra, député
00:50:49LFI à l'Assemblée nationale
00:50:51pris au flagrant délit
00:50:53d'avoir pris de la drogue
00:50:55à un mineur.
00:50:57On entend certains qui disent
00:50:59oui bon mais qui appelle à sa démission ?
00:51:01Où est la droite ? Quelle est la puissance
00:51:03de la droite ? Quelle est la force ? Quelle est la voix
00:51:05de la droite pour imposer
00:51:07justement et se faire entendre jusqu'au bout ?
00:51:09Alors là je serai plus positive
00:51:11que vous Christine, parce que
00:51:13quand vous voyez typiquement le livre Transmania
00:51:15que vous avez cité, c'est vrai il est censuré
00:51:17partout, c'est vrai
00:51:19ces deux auteurs qui sont des femmes très courageuses sont
00:51:21attaquées et pourtant ils se vendent très bien.
00:51:23Quand vous prenez les livres d'Éric Zemmour
00:51:25ils sont toujours attaqués, vous avez toujours
00:51:27des commentateurs pour les attaquer violemment
00:51:29et pourtant ils se vendent eux aussi
00:51:31très bien et je suis sûre que
00:51:33la série qu'il va faire du Suicide français
00:51:35sera également un carton d'audience
00:51:37et si vous prenez vous
00:51:39vos émissions, vous êtes attaqué, l'art com
00:51:41vous attaque et pourtant vous faites des cartons
00:51:43d'audience tous les soirs. Donc je
00:51:45pense que où est la droite ? Elle est
00:51:47là où elle est en train de nous écouter
00:51:49elle achète les livres, elle mène le
00:51:51combat elle aussi en suivant
00:51:53ce qu'on fait tous, en
00:51:55nous soutenant. Donc c'est plutôt
00:51:57le peuple français qui est le juge de paix
00:51:59que les censeurs, que les
00:52:01attributeurs de subventions. Moi je fais
00:52:03plutôt confiance dans les français et on voit
00:52:05bien que leurs outils, c'est-à-dire
00:52:07par exemple la censure
00:52:09n'est pour eux en réalité qu'un bouclier en carton
00:52:11ça les protège pas
00:52:13parce que le peuple français nous écoute
00:52:15Si vous permettez, je donne la parole
00:52:17ça vous dérange pas au chroniqueur ? Avec plaisir
00:52:19Mais juste avant, par rapport
00:52:21au peuple français
00:52:23souvent, lorsqu'on rencontre
00:52:25le peuple français, il se dit
00:52:27on veut vous aider, comment faire ? Il n'y a pas
00:52:29de voix, ils sont là mais on ne les entend pas
00:52:31il n'y a pas de voix pour qu'ils puissent s'exprimer
00:52:33et s'imposer. Exemple, même
00:52:35lorsqu'ils votent, il y a le cordon
00:52:37sanitaire dont on parlait tout à l'heure
00:52:39donc c'est pour ça qu'on se dit, qu'on a l'impression
00:52:41que la droite est en train de patauger, patauger, patauger
00:52:43Et ensuite, Gabrielle Cluzel, une petite
00:52:45question. Oui, la question
00:52:47que je me posais c'est est-ce que vous considérez
00:52:49aujourd'hui qu'avec le Rassemblement National
00:52:51il y a une différence de nature
00:52:53ou de degré
00:52:55et est-ce que vous ne pensez pas
00:52:57que les bisbilles récentes auxquelles
00:52:59on a pu assister avec Marion
00:53:01Maréchal ou
00:53:03au moment des élections avec le Rassemblement National
00:53:05a quelque chose d'un peu désespérant
00:53:07pour l'électorat
00:53:09de la droite
00:53:11patriotique qui se sent un peu
00:53:13comme les enfants du divorce ?
00:53:15Si, je comprends totalement. Moi aussi, j'estime que
00:53:17l'heure est trop grave
00:53:19pour avoir des ennemis
00:53:21donc je pense que
00:53:23ça a fait de la peine à tout le monde ce qui s'est passé
00:53:25et nous les premiers. Je pense que
00:53:27vous l'avez senti, si vous nous avez écouté
00:53:29vu, lu, ça a
00:53:31fait de la peine à tout le monde, je comprends totalement
00:53:33et je pense que tout est à
00:53:35reconstruire pour la droite. Il faut redonner
00:53:37de l'espoir aux gens parce que c'est possible
00:53:39et si je pense qu'il faut mener la bataille
00:53:41et culturelle et politique, c'est parce que je crois vraiment
00:53:43qu'on peut la gagner. Et l'heure est au
00:53:45rassemblement, c'est ce que vous dites en fait
00:53:47Charnote Dornelas. Moi la question
00:53:49que je me pose c'est, trois mois après la dissolution, tout le monde
00:53:51commente cette dissolution comme l'erreur absolue
00:53:53d'Emmanuel Macron, notamment pour la suite
00:53:55Emmanuel Macron est comme les chats, il a
00:53:57je ne sais pas combien de vies, il se relève
00:53:59d'absolument tout. Quelle est pour vous la leçon
00:54:01justement de cette dissolution sur la vie politique
00:54:03française et donc pour son avenir ?
00:54:07J'ai un peu l'impression que
00:54:09la vie politique
00:54:11française est bloquée
00:54:13c'est à dire qu'il y a une grande demande
00:54:15un peu comme une cocotte minute qui boue
00:54:17qui boue, qui boue et à la fin
00:54:19il n'y a jamais le résultat que
00:54:21les gens attendent. Je pense
00:54:23que c'est le sentiment que les français vont ressentir
00:54:25encore trois ans et qu'en réalité
00:54:27il y aura une échappatoire
00:54:29une possibilité
00:54:31d'en sortir qu'au moment de l'élection présidentielle
00:54:33Je pense qu'en France, l'élection présidentielle
00:54:35ça reste le moment où les français
00:54:37sont de nouveau disponibles pour
00:54:39comparer, pour regarder chacun
00:54:41des programmes, pour essayer de voir les différences
00:54:43c'est eux qui vont estimer si c'est de nature
00:54:45ou de degré et c'est à ce moment là
00:54:47que la donne peut vraiment
00:54:49changer. Je ne vois pas d'autres
00:54:51possibilités avant les trois ans.
00:54:53Je relance un peu mais on a
00:54:55beaucoup commenté aussi le fait de l'émergence de
00:54:57trois blocs politiques irréconciliables
00:54:59non pas sur des options politiques
00:55:01mais dans leur manière tout simplement de concevoir la France
00:55:03et donc son avenir et par
00:55:05la conception de la France du peuple français
00:55:07tout simplement. Est-ce que vous vous identifiez
00:55:09vous un ferment d'unité
00:55:11qui est déjà difficile dans le monde politique
00:55:13mais à l'échelle du pays tout entier ?
00:55:15Déjà sur les trois blocs
00:55:17ils existent de fait mais
00:55:19je pense que l'avenir est plutôt
00:55:21à deux blocs qui s'affronteront plutôt qu'à trois
00:55:23c'est à dire qu'aujourd'hui on dit
00:55:25qu'il y a l'extrême gauche donc mélenchoniste
00:55:27il y a le bloc central et à côté le bloc
00:55:29de droite, droite nationale même si
00:55:31tout le monde ne se dit pas de droite à l'intérieur
00:55:33mais on comprend ce qui nous fait nous rejoindre.
00:55:37Je pense qu'à l'avenir on aura
00:55:39plutôt deux blocs qui s'affronteront
00:55:41en fait la droite contre la gauche
00:55:43et que ce bloc central est amené
00:55:45à devoir choisir. Je pense que
00:55:47beaucoup nous rejoindront plutôt nous
00:55:49parce que même si
00:55:51pour l'instant Emmanuel Macron a fait un peu
00:55:53le niveau de fumée, tu sors de
00:55:55encore une minute monsieur le bourreau, on veut encore être un peu
00:55:57avec le vieux monde qu'on connaissait, on n'a pas encore
00:55:59envie de voir cet affrontement
00:56:01éclore mais je pense que
00:56:03ça ne va pas tenir longtemps le fait qu'il y ait
00:56:05ce bloc central qui remporte les élections
00:56:07et j'imagine qu'à terme ce sera la droite
00:56:09contre la gauche et je crois qu'on a
00:56:11encore une très large majorité dans le pays.
00:56:13Mathieu Bocoté ensuite Marc Menon
00:56:15Alors vous étiez aux Etats-Unis tout récemment
00:56:17dans le cadre d'un événement organisé par
00:56:19Donald Trump, on sait ce qui se passera dans une semaine
00:56:21aux Etats-Unis, quels espoirs
00:56:23investissez-vous, on comprend que vous
00:56:25souhaitez la victoire de Donald Trump
00:56:27quels espoirs associez-vous
00:56:29à cette éventuelle victoire de
00:56:31Trump et inversement que redoutez-vous
00:56:33si Kamala Harris l'emportait
00:56:35et quelle sera la portée de tout ça pour le monde
00:56:37occidental et l'Europe ? D'accord, beaucoup de
00:56:39questions. Alors déjà en tant que française
00:56:41pourquoi est-ce que la victoire de Trump
00:56:43me paraît beaucoup plus porteuse pour nous
00:56:45c'est parce que la victoire d'un
00:56:47isolationniste qui arriverait à la Maison Blanche
00:56:49nous mettrait enfin face à nos responsabilités
00:56:51c'est-à-dire que quelqu'un qui dit
00:56:53maintenant les Européens doivent assurer leur défense
00:56:55eux-mêmes, ça voudra enfin dire
00:56:57qu'on va peut-être réinvestir enfin
00:56:59dans notre défense nationale, qu'on va arrêter
00:57:01de s'endormir en pensant qu'il y aura toujours
00:57:03le parapluie américain qui nous protégera
00:57:05et se dire enfin que maintenant c'est notre tour
00:57:07on est grande, on est adulte, on peut se protéger
00:57:09nous-mêmes. Pourquoi en tant que français c'est très
00:57:11intéressant ? Parce qu'on a quand même un avantage
00:57:13comparatif militaire incomparable
00:57:15aux autres nations. On a l'arme atomique
00:57:17c'est pas être chauvin que de dire qu'on a la meilleure armée
00:57:19du continent. Donc la France
00:57:21pourrait avoir son rôle
00:57:23de... alors ça non
00:57:25vraiment c'est la chose à ne pas faire
00:57:27il faut quand même profiter de notre avantage
00:57:29l'Allemagne s'est profité de son avantage industriel
00:57:31à la France de profiter en termes de puissance
00:57:33de son avantage militaire. Donc ça en tant
00:57:35que française j'y vois une opportunité
00:57:37ensuite en tant que femme de droite
00:57:39pourquoi est-ce que je trouve
00:57:41que ce serait un beau message
00:57:43d'espoir ? Parce que tout à l'heure je vous disais
00:57:45qu'en termes stratégiques je croyais que la droite
00:57:47devait rester ferme et ne pas céder face au système
00:57:49médiatique, face à la gauche. Je pense
00:57:51que la victoire de Trump serait un magnifique symbole
00:57:53pour montrer à quel point
00:57:55est-ce que même en restant droit
00:57:57en s'opposant au système médiatique tout entier
00:57:59on peut l'emporter quand même. Je pense
00:58:01que ça casserait l'effet désespérant
00:58:03de la droite de dire mais on va toujours perdre
00:58:05puisqu'on aura toujours France Inter et Libération
00:58:07contre nous, on ne gagnera jamais contre eux
00:58:09et là Donald Trump leur montrerait que si on peut
00:58:11gagner contre eux. Et enfin dernière chose pour casser
00:58:13le désespoir, il montre quand même qu'on n'est
00:58:15jamais mort en politique. En 2020
00:58:17il n'en menait pas large Donald Trump et tout le monde
00:58:19disait c'est fini, c'est fichu, au revoir
00:58:21Donald Trump. Et là on est à une semaine
00:58:23et tout le monde se dit qu'il a de sérieuses chances de l'emporter.
00:58:25Il ne reste une minute, la dernière
00:58:27question avec Marc Menon. Moi je vais revenir
00:58:29à la laïcité, c'est ma petite obsession
00:58:31parce que on est dans cette
00:58:33guerre culturelle
00:58:35or on a l'impression qu'on veut
00:58:37simplement circonscrire cette laïcité
00:58:39ce principe d'indifférenciation
00:58:41ce que nous sommes, notre culture
00:58:43à l'école. Qu'est-ce que vous pouvez
00:58:45faire pour que demain, eh bien
00:58:47il y ait beaucoup moins de voile dans les rues, pour que
00:58:49dans le sport, les uns et les autres
00:58:51ne disent pas ça c'est ma religion, je ne le fais pas
00:58:53ou à l'école je ne suis pas ci ou ça.
00:58:55Qu'est-ce que vous faites pour que nous soyons vraiment
00:58:57dans l'affirmation de notre
00:58:59lignée, de cette philosophie des lumières.
00:59:01Dernière question. Ce que je trouve intéressant
00:59:03c'est que Marc Menon vous dites laïcité alors qu'en fait
00:59:05vous voulez dire assimilation. Le voile
00:59:07dans la rue, c'est pas un sujet de laïcité, c'est un sujet
00:59:09d'assimilation. De même
00:59:11pour le sport, c'est aussi l'assimilation.
00:59:13Je vous donne un exemple qui m'avait frappé dans
00:59:15un sondage, on demandait aux français est-ce que vous êtes
00:59:17pour l'installation de crèches dans les mairies
00:59:19et vous aviez, dans mes souvenirs, 70%
00:59:21en tout cas une majorité de français qui disaient on est
00:59:23pour. Alors que là on peut se dire c'est contraire
00:59:25à la laïcité. Ensuite vous leur demandiez
00:59:27est-ce que vous êtes pour l'interdiction du voile dans la rue
00:59:29vous aviez la même majorité de français qui disaient
00:59:31oui on est pour l'interdiction. Alors que pour le coup
00:59:33ça ne contrevient pas à la laïcité. Donc en réalité
00:59:35quand les français dans leur ensemble disent
00:59:37laïcité, ils veulent dire assimilation. Ils veulent dire
00:59:39on veut que des gens qui viennent chez nous
00:59:41se comportent comme nous. On veut qu'ils aient
00:59:43nos mœurs, nos coutumes, nos manières de se vêtir
00:59:45donc je dirais que c'est plutôt
00:59:47l'assimilation la réponse. Sauf que la laïcité
00:59:49c'est obligatoirement ce qui conduit
00:59:51à l'assimilation. Mais vous n'avez pas répondu à ma
00:59:53question. Qu'est-ce que
00:59:55l'on fait pour qu'on ne voit plus ces voiles
00:59:57se multiplier ? On interdit le voile dans la rue.
00:59:59Très bien. Voilà. C'est dans le
01:00:01programme de Reconquête. On interdit le voile dans la rue.
01:00:03Et on adhère à Reconquête pour donner de la
01:00:05force au parti qui le propose.
01:00:07Reconquête sera à la présidentielle 2027 ?
01:00:09Bien sûr. Je l'espère.
01:00:11Merci infiniment Sarah Tafo.
01:00:13Vous dites que vous êtes sur le plateau mythique
01:00:15de Face à l'info mais vous devenez mythique en tout cas.
01:00:17Merci d'être venue
01:00:19sur notre plateau.
01:00:21Excellente suite de programme tout de suite. L'heure des
01:00:23produits avec Eliott Deval.

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