• il y a 2 mois

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00:00Pratiquement huit heures moins le quart, c'est le début de notre quart d'heure Toulousain, de votre quart d'heure Toulousain.
00:0405 34 43 31 31, chaque jour un sujet d'actualité. On parle de l'école qui manque de profs aujourd'hui, ça devient très compliqué.
00:12On en parle dans notre quart d'heure Toulousain. Mathieu Ferry.
00:15Oui, surtout on attend vos témoignages. Dites-nous, comment ça se passe près de chez vous, dans l'école de vos enfants, de vos petits-enfants, dans votre quartier à Toulouse, dans votre village ?
00:22Est-ce que les enseignants sont bien là ? Ou est-ce qu'ils sont remplacés ? Ou est-ce qu'ils sont complètement absents ?
00:27La situation en tout cas est très tendue en Haute-Garonne et on en parle ce matin avec notre invitée, c'est Jennifer Pellissier. Bonjour.
00:33Bonjour.
00:35Vous êtes co-secrétaire du FSU SNI UPP 31, c'est le premier syndicat enseignant en Haute-Garonne.
00:42Les parents d'élèves de la FCPE parlent de 53 classes sans prof aujourd'hui en Haute-Garonne. Vous êtes sur les mêmes chiffres ?
00:5053 classes, c'est le chiffre moyen de classes non remplacées par jour en septembre.
00:56Derrière ce chiffre, il y a des réalités très diverses. En tout, on est à 1114 jours sur le seul mois de septembre.
01:03Ce sont des chiffres qu'on voit habituellement pendant la période hivernale, sauf que là, ils interviennent dès le début d'année et donc on est très inquiets pour la suite.
01:10Vous dites que 53, c'est une moyenne, ça veut dire qu'il y a des jours où c'est particulièrement compliqué, c'est beaucoup plus que ça ?
01:16Oui, par exemple en septembre, on a eu une journée à 107 classes non remplacées.
01:21Sur tout le département de Haute-Garonne ?
01:23Sur tout le département, oui.
01:25Est-ce que c'est vraiment l'ensemble du département concerné ou c'est un phénomène plutôt toulousain, de l'agglo ?
01:31Non, alors l'ensemble du département est concerné. C'est vrai qu'il y a des endroits, notamment Toulouse, qui sont plus impactés que d'autres, mais globalement, c'est un phénomène qu'on voit partout.
01:41Et comment ça se fait qu'on en arrive à ça aujourd'hui ?
01:45Alors, ce sont des années de sous-investissements chroniques dans le service public d'éducation.
01:51Aujourd'hui, on est un des départements où il y a le moins d'enseignants par élève et donc on arrive à ça très rapidement en début d'année.
02:01Et on attend vos témoignages ce matin sur France Bleu Occitanie.
02:0405.34.43.31.31, on attend effectivement vos témoignages.
02:08Le quart d'heure, Toulousain, l'école manque de profs, c'est compliqué.
02:11C'est peut-être compliqué dans votre école, l'école de vos enfants, de vos petits-enfants.
02:14Vous appelez Christine maintenant, vous serez en direct sur l'antenne de France Bleu Occitanie.
02:1805.34.43.31.31.
02:20Et vous réagissez également sur Facebook.
02:22On parlait de Toulouse, on peut citer quelques écoles en difficulté.
02:24Il y a les Ponts Jumeaux, il y a Jolimont, il y a Bordeaux-Rouge, il y a l'Ardennes aussi, il y a les Isards.
02:30Cette situation, quand on apprend, Jennifer Pellissier, qu'il va y avoir encore des postes en moins pour l'éducation nationale l'an prochain,
02:404000 postes en moins dans l'annonce du budget 2025, ça vous met en colère ?
02:46Oui, ça nous met en colère, parce que c'est une ligne rouge qui est franchie encore une fois,
02:51après plusieurs années déjà avec des suppressions de postes.
02:54Quand l'école va au plus mal, et particulièrement dans notre département,
02:58on nous demande de faire mieux avec moins.
03:01Et pour nous, ce n'est tout simplement pas possible.
03:03C'est pour ça que nos organisations syndicales au niveau national ont d'ailleurs déposé une alerte sociale à la ministre.
03:09Ça veut dire quoi, alerte sociale ?
03:12Une alerte sociale, c'est tout le processus qui est en amont d'une éventuelle grève.
03:18Et surtout, ça sert à rencontrer la ministre dans l'urgence, afin de pouvoir négocier sur ces suppressions de postes.
03:25Et est-ce qu'il va y avoir négociation, d'ailleurs, ou pas ?
03:28Alors, les organisations syndicales au niveau national seront reçues par la ministre.
03:33C'est une obligation, du coup, puisqu'il y a eu une alerte sociale.
03:36Après, nous, c'est sûr qu'il va falloir faire autrement que ces 4000 postes,
03:40et que ce n'est pas en diminuant seulement un peu ces suppressions que ce sera satisfaisant.
03:46Du côté de Toulouse, le rectorat dit qu'il a fait un effort,
03:49que depuis le 1er octobre, 46 nouveaux postes ont été attribués en urgence.
03:53Vous répondez quoi à ça ?
03:55Alors, il parle certainement des listes complémentaires.
03:58Dans la Haute-Garonne, en fait, ça se traduit par seulement 31 collègues qui arrivent.
04:02Donc, on prend, bien sûr.
04:04C'était une première mesure qu'on demandait, le recrutement de la liste complémentaire.
04:08Aujourd'hui, nous, on demande que cette liste complémentaire du concours de professeurs des écoles soit réabondée,
04:13et qu'on puisse recruter de nouveaux personnels dans l'urgence.
04:17Expliquez-nous comment ça marche dans une école, aujourd'hui, mettons, à Toulouse.
04:23J'amène mon fils à l'école ce matin, j'apprends qu'il n'y a pas d'enseignant,
04:27et que ça peut durer, que l'absence peut être de longue durée.
04:31Comment ça se passe pour l'accueil des enfants ? Comment on s'organise dans ces cas-là ?
04:35Alors, souvent, c'est vrai que pour les parents qui en ont la possibilité,
04:39et qui peuvent garder leurs enfants, c'est toujours facilitant pour nous,
04:42mais ce n'est pas une solution acceptable, puisqu'il n'y a pas d'apprentissage pour ces élèves.
04:46Par contre, pour ceux qui seront accueillis à l'école,
04:48c'est des enfants qui sont répartis dans des classes,
04:50des classes qui ne sont pas de leur niveau, forcément.
04:52Par exemple, on peut se retrouver même avec des petites sections dans des classes d'élémentaire,
04:56c'est le cas aujourd'hui dans une des écoles que vous avez citées.
05:00Et donc, on a des effectifs de classes très chargés.
05:04Par exemple, à Balma, en début d'année, je pense que pendant tout le mois de septembre,
05:09quasiment, ils étaient à 36 élèves par classe en maternelle.
05:12Quelles conséquences pour les enfants, dans ces cas-là, sur l'apprentissage ?
05:15Pour l'apprentissage, on ne va pas se mentir, c'est très compliqué.
05:19C'est très compliqué pour les élèves qui sont répartis,
05:22mais également pour les élèves des classes où l'enseignant est présent et accueille d'autres élèves.
05:27Puisque quand on monte à des seuils pareils, 36, des fois plus, dans une classe,
05:32on a moins de temps nécessairement pour s'occuper de chaque enfant.
05:35Votre sentiment, c'est quoi, Jennifer Pellissier ?
05:37C'est quoi que l'école est en train de couler, là ?
05:41Alors nous, c'est vrai qu'on est très inquiets,
05:43d'autant plus que les mesures annoncées au niveau de la direction des services départementaux
05:48sont très inquiétantes, elles sont pires que celles de la période Covid.
05:52Sauf que cette situation, ce n'est pas le résultat d'une pandémie mondiale,
05:55mais bien d'années de sous-investissement dans le service public d'éducation.
05:59Donc on est très inquiets, notamment pour la période hivernale,
06:01qui est toujours plus compliquée au niveau du remplacement.
06:04On parlait de l'alerte sociale et des menaces de grève.
06:06Si grève il y a, ça serait après les vacances de Toussaint ?
06:11Alors l'intersyndicale national se réunit ce soir,
06:14donc on en saura certainement plus là.
06:16Oui, il y a des chances que ce soit après le retour des vacances,
06:19d'autant plus que monsieur le recteur nous avait informé
06:23que tout irait bien au retour des vacances.
06:25On y met quelques réserves.
06:27Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a dit
06:30qu'on pourrait solliciter plus et mieux des profs retraités,
06:34comme ça a été le cas pendant le Covid.
06:36C'est une bonne idée ou pas ?
06:40Alors c'est surtout une idée recyclée.
06:42Je crois qu'elle était déjà émise dans les années 50.
06:44Ça ne marche pas, ça ne marche pas aujourd'hui.
06:47Les enseignants partent à la retraite plus tard, comme tout le monde.
06:50Les enseignants partent fatigués, sont fatigués d'avoir même la retraite.
06:54Et je ne crois pas que beaucoup d'enseignants retraités
06:58se porteront volontaire, en tout cas pas en nombre suffisant,
07:01pour intervenir dans nos classes aujourd'hui.
07:04Merci Jennifer Pellissier, co-secrétaire du FSU SNI-UPP31,
07:08donc en Haute-Garonne, le premier syndicat enseignant.
07:10Et on l'a compris, ce soir l'intersyndicale se réunit
07:12pour décider s'il y aura grève ou pas après les vacances de Toussaint.
07:15Merci Jennifer Pellissier, bonne journée à vous.

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