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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du déchirant témoignage de la mère de Lola.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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00:00Il est 18h02 minutes précisément sur CNews et Europe 1. Nous sommes avec Louis de Ragnel.
00:04Bonsoir Louis.
00:05Bonsoir Laurence.
00:06Avec Rachel Khan. Merci d'être avec nous. Joseph Macézcaron, essayiste, consultant
00:09qui est là. Merci. Alexandre Devecchio, journaliste. Bonsoir à vous.
00:12Bonsoir Laurence.
00:13Journaliste également.
00:14J'avais envie de commencer par la maman de Lola, cette maman qui s'exprime dans les
00:19colonnes du Figaro, Alexandre. Cette petite fille de 12 ans qui a été retrouvée morte
00:24dans une malle à l'époque. Ça a été un véritable calvaire pour elle. Sa maman
00:29est meurtrie. C'est la première fois qu'elle prend la parole. On va écouter ce qu'elle
00:33dit avec Sharon Camara dans ce sujet et on en débat ensuite.
00:36C'est la première fois qu'elle s'exprime depuis le drame. Après l'assassinat de sa
00:43fille Lola en octobre 2022, Delphine Davier-Hôpital s'est confiée dans une interview accordée
00:48au Figaro.
00:49Je suis encore en arrêt maladie. Je ne me sens pas capable de retravailler. Ma vie sera
00:54toujours compliquée. Ce n'est pas un sujet dont on parle en famille. Je n'en ai pas envie.
00:58Lola, 12 ans, avait été retrouvée morte dans une caisse en plastique dans la cour
01:02intérieure de l'immeuble où elle habitait avec ses parents. Très vite identifiée,
01:07sa meurtrière avait reconnu l'effet sans pouvoir expliquer son geste.
01:11Les attentes, c'est que l'autre paye. J'attends de savoir ce qu'elle va dire, ses réponses.
01:16On se pose toujours la question du pourquoi. Pourquoi l'autre a fait ça ? Pourquoi Lola ? Pourquoi
01:21tout ça ? Cette dame a tout détruit. Tout ce que j'avais, ma fille, mon mari, notre
01:25boulot, tout a volé en éclats. J'aurai toujours cette cicatrice. Personne ne pourra
01:29me l'enlever, que ce soit mes sœurs ou n'importe qui d'autre.
01:32Dabia Benkired, 26 ans, était pourtant sous le coup d'une OQTF depuis deux mois lorsqu'elle
01:37a commis ce meurtre. Une situation qui n'est pas sans rappeler le cas de Philippine, sauvagement
01:43assassinée en septembre dernier.
01:44On se dit encore une fois, encore une, et pour combien de temps ? C'est ce qu'on se
01:48dit. Tous ces gens-là n'ont rien à faire là. Malheureusement, on est impuissant. On
01:52ne peut rien faire contre tous ces drames. C'est la France.
01:54Deux ans après l'assassinat de Lola, le parquet de Paris a requis un procès aux assises
01:59contre Dabia Benkired, accusée de meurtre sur mineur de 15 ans, accompagnée de viols
02:04et d'actes de barbarie. Elle encourt la prison à perpétuité.
02:08Voilà pour ce sujet. Alexandre de Vecchio, elle s'exprime dans les colonnes du Figaro
02:14en disant l'autre, en parlant de la meurtrière présumée de sa fille. Et il faut aussi préciser
02:19que son époux est décédé trois ans après la mort de Lola.
02:25Qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans ce qu'elle raconte, Alexandre, cette maman
02:29éplorée ?
02:30Ce qu'elle dit n'est en réalité pas surprenant. Moi, j'ai toujours tendance à m'identifier
02:35plus aux victimes qu'aux bourreaux. Je crois que le problème, c'est qu'un certain nombre
02:39de médias, de faiseurs d'opinion, ont toujours à s'identifier aux bourreaux et de ne pas
02:46passer la parole aux victimes. Ce que je retiens de son témoignage, c'est qu'elle
02:49a pris perpétuité, en réalité, et que rien ne pourra réparer, si vous voulez, ce crime.
02:57Maintenant, ce qu'elle dit aussi, c'est que Lola n'aurait pas dû mourir. On a été
03:02un certain nombre à le dire tout de suite après le drame. C'était interdit de le dire.
03:09Donc, ce qui avait été dit était une parole de bon sens qui rejoignait la parole des victimes.
03:14Tous ceux qui ont expliqué qu'on instrumentalisait jusqu'à certaines chaînes de télé publique
03:19ont fait des émissions entières, il faut le rappeler, pour dire que c'était une manipulation.
03:23Je crois pas, je crois que c'était quelque chose, au contraire, de viscéral. Tous ceux
03:27qui ne placent pas leur idéologie au-dessus de la réalité ressentent, je crois, la même
03:32chose.
03:33Mais qu'ils lisent, encore une fois.
03:34Exactement. Après, ce qu'elle dit, ce qui est marquant, c'est qu'elle dit on ne peut
03:37rien faire, c'est la France.
03:39Oui, l'impuissance.
03:40Je crois qu'on ne peut pas se résoudre à cette situation d'impuissance-là, qu'il
03:43y a des choses à faire et que, justement, la politique doit reprendre ses droits par
03:46rapport aux droits, justement, par rapport aux associations, aux gens qui mettent la
03:50pression pour que rien ne se fasse. Je crois que la politique doit prendre ses responsabilités
03:54et cesser d'être lâche.
03:55Et M. Joseph-Mathis-Scarmand, je vois que ça vous fait réagir, ce que dit cette maman.
03:58Bien sûr, ça fait réagir. C'est exactement la phrase qu'a relevé Alexandre de Vécuo,
04:03c'est la France. Ça, c'est quelque chose de terrible. Vous pouvez mettre ça au même
04:08registre que la France l'a tuée, ce que l'on entend aujourd'hui. Quand un pays,
04:13un gouvernement n'est plus capable de protéger les siens, parce que c'est d'abord pour
04:18ça que l'État existe. Il y a parfois, il faut rappeler des choses, des règles de
04:22bon sens. L'État existe pour protéger ses citoyens. Quand un État n'est plus capable
04:27de les protéger, quand il n'est plus capable de créer l'environnement, le contexte dans
04:32lequel il va pouvoir évoluer. Et quand, en plus, les personnes, ça a été rappelé,
04:38qui sont victimes et sont victimes à vie, prennent la perpétuité, n'ont pas l'accompagnement
04:44qu'ils méritent d'avoir aussi, parce qu'il faudrait en parler. Ah ça, l'accompagnement,
04:48les victimes, elles les ont, en permanence. Elles les ont pour expliquer leur chemin.
04:53Les victimes ? Les victimes, pardon, les bourreaux. Les bourreaux, oui. Ça, pour le coup, les
04:58bourreaux, ils ont. Mais les victimes, justement, elles n'ont pas cet accompagnement. Donc quand
05:02un État n'est plus capable de protéger les siens, là, il y a quand même une véritable,
05:07il y a une crise de confiance majeure qui est en train de se créer.
05:09La maman dit, Rachel Kane, malheureusement, on est impuissant, on ne peut rien faire contre
05:13tous ces drames. C'est la France. Non, ce n'est pas la France.
05:17C'est effectivement la phrase que l'on retient. Non, ce n'est pas la France. Je suis d'accord
05:22qu'il faut toujours y croire en cette France. Mais malheureusement, c'est vrai que les faits,
05:26on se cogne contre ce réel par rapport à l'histoire de Philippines, Lola, que cette
05:33maman est très lucide sur le fait qu'à la limite, on est presque à ce niveau de s'habituer
05:40finalement à ces drames, à se résigner. Il n'y a pas de choix.
05:44Donc ça, c'est terrible. Mais ce qui est terrible, c'est qu'on entend aussi beaucoup
05:48de politiques avoir un récit totalement autre et notamment dire la République est toujours
05:54là pour protéger ses enfants, etc. Mais lorsqu'on entend ce témoignage-là, non,
05:59ce n'est pas vrai. Aujourd'hui, il y a tellement de cas qu'il faut... En fait, à la limite,
06:06il faudrait demander pardon à cette... Et après, il faudrait agir. Mais ne pas sortir
06:13ces phrases que la France protège ses enfants, ce n'est pas vrai.
06:16J'ai une chose, pardon. Je vais faire un pas de côté qui n'est pas le sujet, mais c'est
06:20un sujet global. Quand la France n'est pas capable de reconnaître qu'elle a toujours
06:27des otages qui se trouvent à l'étranger, dans des situations, mais vraiment de barbarie
06:32aussi absolue, quand ils ne sont pas capables, c'est un problème global qui se pose.
06:37C'est dans ce cadre-là que cette phrase a été citée la semaine dernière.
06:41Éric Revel. Et après, on écoutera des sonores.
06:44Il y a une autre phrase qui m'a marqué dans l'interview de la maman de Lola dans le Figaro.
06:47Elle dit, tout le monde sait qu'elle n'avait rien à faire là, l'autre, puisqu'elle était
06:51sous OQTF, et ça renforce ma colère. Pourquoi je cite cette phrase ?
06:55Parce que, comme vous le rappeliez tout à l'heure, Alexandre, une partie des médias,
06:59notamment le public, ont montré du doigt ceux qui, entre guillemets, parlaient de l'atrocité
07:05de ce qu'avait vécu cette petite fille. Mais en fait, elle dit la maman aujourd'hui,
07:08dans la très bonne interview du Figaro, très émouvante, elle dit, elle n'avait rien à
07:12faire là, sous-entendu, si elle avait été expulsée, ma petite fille serait encore en vie.
07:17Eh bien, personne n'accusera, évidemment, la maman de Lola de récupération politique.
07:21Et pourtant, qu'est-ce qu'on s'est pris ?
07:22Alors, écoutez, écoutez, justement, Éric, écoutez, on va faire un petit saut en arrière,
07:27vous allez voir, c'est intéressant.
07:28Ça a beaucoup bouleversé les Français, et ça continue.
07:30Moi, je vois sur X, anciennement Twitter, tous les jours, tous les jours, tous les jours,
07:34il y a des comptes qui retweetent la photo de Lola, qui dit, on ne l'oubliera jamais,
07:39et pour qu'on ne l'oublie jamais, on retweete tous les jours ça.
07:41Je voudrais juste vous faire écouter, c'était en octobre 2022, donc pile devant,
07:46Éric Poget, député des Alpes-Maritimes, interpellait à l'Assemblée Éric Dupont-Moretti,
07:50ancien garde des Sceaux, sur le fait que la meurtrière présumée de Lola était sous le QTF.
07:55Écoutez d'abord Éric Poget et la réponse d'Éric Dupont-Moretti.
07:58Écoutez-le.
07:59Lola a perdu la vie parce que vous n'avez pas procédé à l'expulsion de cette ressortissante
08:04qui n'avait plus rien à faire ici.
08:07Voilà la lourde conséquence de votre inaction.
08:11Enfin, je ne sais pas si la justice des hommes pourra être à la hauteur de l'impardonnable,
08:17mais je réclame un droit au procès pour Lola.
08:20La France ne saurait tolérer l'irresponsabilité pénale de ces bourreaux
08:25qui n'ont leur place que dans l'avion ou en prison.
08:29Je vais vous dire les choses comme je les ressens.
08:31Faire de la petite politique, de la petite poloche,
08:37se servir du cercueil d'une gamine de 12 ans,
08:41comme on se sert d'un marche-pied, c'est une honte, monsieur le député.
08:48Ne rajoutez pas à l'atrocité la plus absolue le commerce indigne de la démagogie.
08:56Et je pense que le meilleur reste à venir dans quelques instants,
09:00car vous êtes toujours au rendez-vous du malheur dont vous faites depuis des années votre miel.
09:07Pour cet échange, Louis Dragnel, qui date de 2022,
09:11quand on lit aujourd'hui l'interview d'un maman de Lola dans le Figaro,
09:14on se dit mais comment a-t-il osé ?
09:17C'est la caricature, c'est un discours qu'on a déjà entendu beaucoup de fois malheureusement,
09:22où vous êtes dans l'interdiction d'exprimer la moindre émotion.
09:25Il vient de se passer un drame, vous êtes sommé de dire, c'est l'espèce de sentence,
09:29il y a le temps de l'émotion et ensuite viendra le temps des actes,
09:33et ma main ne tremblera pas, sauf que le temps des actes ne vient jamais.
09:36Et c'est ça qui rend complètement dingue et qui rend en colère quasiment tous les Français.
09:42Et ce qui est vrai, c'est une insulte à la mort de Lola,
09:46parce que qu'a fait Éric Dumont-Moretti depuis ?
09:49Qu'ont fait tous les acteurs gouvernementaux à l'époque ?
09:52Aujourd'hui, on en a parlé tout à l'heure, c'est exactement le même discours,
09:57vous dites on souhaite expulser davantage les OQTF,
10:00accusation en néonazisme, on souhaite faire une nouvelle loi immigration,
10:05ça ne sert à rien, c'est grotesque, c'est pathétique,
10:08vous voulez faire des clins d'œil aux RN, en fait c'est toujours ce même discours-là.
10:12Et c'est pour ça que je comprends ce que dit la maman de Lola,
10:15et qui est fracassant de tristesse son témoignage, il est fracassant de tristesse.
10:19Mais quand elle dit aujourd'hui c'est la France, en fait c'est ce qu'est devenu la France.
10:25Mais ce que j'ai envie de lui dire, c'est en fait la France ce n'est pas ça,
10:28et ça ne doit plus être ça.
10:29Et je pense que le message d'espoir, il y en a un,
10:32alors il est difficile à exprimer, il est difficile à mettre en valeur,
10:35mais le jour succède toujours à la nuit,
10:38et là on est au fond de la nuit, on est au fond du seau, au fond du trou,
10:41mais j'ose espérer qu'il y a des politiques, qu'il y a aussi des Français,
10:45qui vont ouvrir les yeux et se rendre compte que la situation actuelle,
10:49ce n'est plus la France, ce n'est pas ça la France,
10:52et qu'il faut que notre pays retrouve sa grandeur.
10:54– J'ose espérer ce qu'a dit le dernier petit mot.
10:56– Il y a quelque chose qui a changé,
10:58il y a quelque chose qui a bougé depuis cette intervention,
11:01qui était une intervention lamentable,
11:03qui montre à quel point M. Dupond-Moraty
11:05était d'une erreur totale de casting à sa place.
11:08Il y a quelque chose qui a changé, c'est que la parole des parents des victimes,
11:12aujourd'hui, les parents des victimes ne récitent plus une forme de catéchisme
11:19qu'on leur obligeait, qu'on les obligeait pratiquement,
11:22médiatiquement, la baïonnette dans les reins à réciter.
11:26Ça, cette période est terminée.
11:28– Il fallait la marche blanche, les nounours, les bougies et surtout pas de discours.
11:31– Et leur parole, à chaque fois, moi je suis vraiment saisi de ça et d'émotion,
11:36comme nous tous ici, c'est que leur parole est d'une dignité mais absolue
11:40par rapport à ce qu'on vient d'entendre qui est, au sens littéral et étymologique du mot,
11:45obscène, d'une obscénité absolue, la parole de M. Dupond-Moraty.
11:49Donc, ce qui a changé, c'est ça, c'est-à-dire que la parole des parents des victimes,
11:54rappelez-vous la veuve de M. Comines, le gendarme qui disait qu'il allait dire
11:58« France a tué mon mari », voilà, le jour de la cérémonie, c'était absolument poignant.
12:02– Dernier mot, Éric ?
12:04– J'espère que Éric Dupond-Moraty a regardé l'émission,
12:09est en train de la regarder et a vu ce qu'il avait dit à ce moment-là,
12:12c'est absolument terrifiant, mais c'est terrifiant,
12:15vous vous souvenez dans quelles circonstances a été retrouvé le corps de la petite Lola,
12:19dans cette malle, enfin, tout le monde connaît les détails.
12:22Alors, je veux dire, si M. Dupond-Moraty devient président du Conseil constitutionnel,
12:28on va être en insécurité politique,
12:31on va avoir un sentiment d'insécurité politique assez fort pour reprendre.
12:35Vous en connaissez quand il battait d'un revers de main la montée de l'insécurité en France.
12:41– En tout cas, si les présidents du Conseil constitutionnel,
12:43là, ce serait de la petite poloche, voilà.
12:45– Dernier mot, Éric Dupond-Moraty.
12:47– Les propos de Dupond-Moraty, je ne me souvenais même pas.
12:50– C'est pour ça qu'on les a exhumés.
12:52– Avec la gérolante.
12:53– Hallucinant, et l'interview de la maire de Lola dans le Figaro
12:57donne raison à tous ceux qui s'étaient érigés contre les discours bien pensants,
13:01contre les nounours.
13:03Cette petite a souffert un martyr,
13:06le corps a été retrouvé démembré dans une malle,
13:08est-ce que vous vous rendez compte ?
13:09Et M. Dupond-Moraty va nous expliquer qu'on récupère politiquement, mais...
13:14– Tout est inversé, la récupération,
13:16ce qu'ils appellent de la récupération, en réalité, est un devoir,
13:19et c'est le travail des élus, de la classe politique, pour changer les choses.
13:23– Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline, CNews et Europa,
13:27on évoquera un autre hommage, là aussi extrêmement lourd,
13:31à Dominique Bernard et Samuel Paty,
13:33respectivement un an et 4 ans après leur assassinat, à tout de suite.

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