Un statut national de la famille monoparentale devait être mis en place… avant que l'Assemblée nationale ne soit dissoute. Depuis, le projet est au point mort. La mairie de Ris-Orangis (Essonne) a décidé de mettre en place ce statut à l'échelle locale. Qu'en pensent les familles rissoises? Nous avons pu rencontrer deux mamans qui partagent leurs besoins et leurs attentes.
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00:00C'est compliqué quand il faut réparer la voiture, acheter un frigo et partir en vacances.
00:04Ou si on n'a pas de mode de garde, si on n'a pas les grands-parents, ça peut être compliqué.
00:08Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, il y a déjà plusieurs mois,
00:11de nombreuses propositions de loi sont à l'arrêt.
00:13Parmi elles, il y avait la création d'un statut spécifique pour les parents célibataires.
00:16Face à ce constat, la mairie de Gris-Aurangis a décidé d'agir sans attendre une loi
00:20et dès cette rentrée 2024, 21 mesures sont en cours d'application pour accompagner les parents célibataires.
00:26On s'est rendu compte récemment que nous avions 30% de familles monoparentales à Gris-Aurangis.
00:31Les 21 mesures concernent tous les champs de la vie,
00:35mais notamment la question du droit au logement, la question du droit à la santé,
00:41le parcours aussi d'insertion professionnelle, mais aussi le droit au répit
00:45parce que souvent, les familles monoparentales, les parents solos sont épuisés.
00:50Qu'en pensent les parents de cette ville de l'Essonne ?
00:52J'ai rencontré Mariamma, devenue mère solo grâce à la PMA,
00:55et Ève, une mère qui élève ses 4 enfants.
00:57Deux profils différents, mais la même attente, plus d'entraide pour la garde de leurs enfants.
01:01Ève étant seule à la tête d'une famille nombreuse...
01:03C'est du 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
01:06Faute de mode de garde ponctuel, elle a dû quitter son travail en 2023.
01:10J'aimais énormément mon travail, c'était une décision très difficile à prendre,
01:13mais ça a été nécessaire pour le bien-être de mes enfants.
01:15À partir de novembre, ils sont tombés malades les uns après les autres.
01:18Tous les 3 jours, il fallait avoir un nouveau médecin pour avoir des arrêts de 3 jours
01:21pour transmettre les arrêts pour mon employeur, blablabla.
01:23J'ai dû me mettre ensuite en arrêt, dépression, burnout.
01:26Conséquences ?
01:27Je gagne moins, mais une fois que tout roule, on s'en sort.
01:31Enfin, on a de quoi manger, on a de quoi vivre.
01:34C'est compliqué quand il faut réparer la voiture, acheter un frigo et partir en vacances.
01:39Donc du coup, ouais, c'est...
01:43On doit limiter au maximum les plaisirs quotidiens
01:46pour pouvoir mettre de côté et partir en vacances.
01:49Elle essaye désormais de monter son entreprise,
01:51mais ça reste compliqué n'ayant pas d'aide pour gérer ses enfants.
01:53Mariama aussi court pour s'occuper de sa petite-fille.
01:56Le vendredi après l'école, c'est café ludothèque.
01:58On s'est rendu compte qu'il y a pas mal de lieux
02:01qui ne supportent plus les enfants et par loi de conséquent, excluent les femmes.
02:05Oui, les mères solos aimeraient avoir des endroits où elles peuvent...
02:12s'assurer que les enfants sont en sécurité, peuvent évoluer en toute sécurité.
02:15Et puis elles, juste être... Voilà.
02:18Et en tant que maman solo par choix,
02:19Mariama rencontre une difficulté supplémentaire.
02:22Si je pars de notre point de vue de maman solo par choix,
02:26beaucoup font des enfants un peu sur le tard par rapport à la moyenne nationale.
02:34Et hélas, beaucoup n'ont plus leurs parents lorsque elles ont leurs enfants.
02:39Donc du coup, si on n'a pas de mode de garde, si on n'a pas les grands-parents,
02:43ça peut être compliqué.
02:44Le maire a bien entendu ces deux mamans.
02:46Selon lui, une mesure pourrait particulièrement les aider.
02:49Nous avons un lieu dédié aux enfants qu'on appelle le 10.
02:53Et ce lieu sera aussi le lieu du répit pour les familles monoparentales.
02:57C'est-à-dire que l'enfant pourra avoir une activité à forte plus-value pédagogique,
03:00en même temps que le parent pourra lui aussi se livrer aux activités qu'il souhaite.
03:04Mariama attend avec impatience la création de ce tiers lieu d'accueil.
03:07Autre idée, un logement social collectif où les mamans solos
03:10habiteraient ensemble pour s'entraider en cas de problème.