Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 10 octobre 2024.
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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Vous réagissez sur le budget qui sera présenté cet après-midi par Michel Barnier, les déficits de la France.
00:15Alain a fait le 3210. Bonjour mon cher Alain.
00:18Bonjour Éric, bonjour à tous.
00:19Nous vous écoutons avec Céline Landreau.
00:22Écoutez, moi je suis complètement, les bras m'en tombent.
00:25Là on découvre des chiffres qui ne nous avaient jamais été cités.
00:30Alors que j'entendais tout à l'heure, il faut trouver 60 milliards, alors qu'on doit quasiment 3 fois plus.
00:36On a une dette, je veux dire, au final c'est toujours nous, les petites gens qui allons payer, les ouvriers.
00:4340 milliards d'économies, ça veut dire sur les services publics et j'en passe.
00:4820 milliards d'impôts, forcément.
00:50Des taxes sur l'électricité, mais mince, vous savez, ce qui s'est passé en Grèce il y a quelques années,
00:55c'est juste à notre porte et on va le sentir passer très très durement.
00:59Restez avec nous Alain, on va développer ça avec vous et avec les auditeurs dans quelques instants.
01:04Tout de suite à 13h01, c'est le rappel des titres.
01:06Et le budget, justement, le projet de budget 2025 qui sera présenté à 18h en Conseil des ministres par Michel Barnier.
01:14Quels arbitrages ? Eh bien, vous saurez tout en écoutant RTL ce soir, demain et puis demain midi d'ailleurs.
01:22On parlera aussi des questions de budget dans les auditeurs, on la parle.
01:25L'actualité, c'est aussi cette attaque de fourgons blindés de transports de fond.
01:29Ce matin, en plein centre-ville de Grenoble, des coups de feu ont été échangés.
01:33Les assaillants ont réussi à prendre la fuite.
01:36On vous en parle également dans le journal.
01:38On l'a appris en toute fin de matinée, Rafa s'apprête à raccrocher ses raquettes.
01:43Raphaël Nadal, tennisme de légende, vainqueur de 22 Grands Chlems, on le rappelle, prendra sa retraite à l'issue de la Coupe Davis le mois prochain.
01:53Le prix Nobel de littérature décerné à l'instant.
01:57Alors, on vous le disait tout à l'heure avec Antoine Liris, ce n'est pas toujours des auteurs qu'on connaît.
02:01Là, je vous avoue que je ne pourrais pas vous dire beaucoup plus que son nom.
02:04Il s'appelle Han Zhang et on y revient évidemment avec notre spécialiste littérature dans un instant
02:10pour vous raconter un peu qui est cette romancière sud-coréenne.
02:14Et puis, on parle du temps aussi, Peggy Brosh, dans un instant.
02:18Et le temps, c'est bien sûr cœur qui a déferlé sur le pays hier, laissant derrière elle ses scènes de désolation, ses quartiers inondés.
02:26On rappelle d'ailleurs, Peggy, que la Seine-et-Marne est toujours en vigilance rouge aujourd'hui pour ses risques d'inondation.
02:31Exactement, en vigilance rouge pour cru.
02:33Et on a également six départements qui sont en vigilance orange pour cru.
02:37Ça concerne la Vendée, les Deux-Sèvres, la Sarthe, l'Orne, l'Eure-et-Loire et l'Aisne.
02:41Alors, on a un temps beaucoup plus calme aujourd'hui, ce qu'on appelle un ciel de traîne entre nuages, éclaircies et averses.
02:46Des averses plus nombreuses sur le nord-nord-est du pays, entre la Normandie, l'Île-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est.
02:52Des averses qui peuvent localement être orageuses.
02:54Ailleurs, c'est un temps avec plus d'éclaircies, moins d'averses, même s'il y en a quelques-unes ici ou là, pas grand-chose.
03:00Et c'est très beau près de la Méditerranée avec du vent.
03:02Les températures, elles, sont en baisse, comprises entre 13 et 18 degrés sur la moitié nord, 18 à 24 dans le sud.
03:08Merci beaucoup, Peggy Broch.
03:10Les auditeurs ont la parole.
03:12Eric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
03:15Je suis complètement outré des positions prises par M. Attal et M. Darmonin.
03:22Darmonin, ils étaient au pouvoir, ils n'ont rien fait.
03:26Et aujourd'hui, ces messieurs veulent donner des leçons à quelqu'un et à un gouvernement qui essaye de redresser ce qu'ils ont laissé comme dette à la France.
03:38Les auditeurs ont la parole. Nous étions avec Alain il y a une seconde.
03:41Là, le message nous a été laissé par une personne qui s'appelle...
03:45Qui n'a pas laissé son prénom, je crois. On l'embrasse quand même.
03:48Alain, on revient à vous.
03:50Donc vous disiez, je résume un peu, vous disiez à 13h, il y a deux minutes, vous disiez, en gros, j'ai le sentiment qu'on nous a un peu menti,
03:58en nous disant, bon, le budget, le déficit de la France, c'est un peu...
04:02C'est pas terrible, mais ça va, c'est acceptable.
04:04Et soudainement, on découvre que c'est abyssal et qu'il va falloir lever des impôts auprès des entreprises, auprès des particuliers, supprimer des services de l'État.
04:15Voilà, Alain.
04:17Complètement, absolument, on nous a menti, c'est pas on nous a un peu menti, c'est on nous a menti.
04:22Alors, j'évoquais tout à l'heure, en appelant votre standard, le quoi qu'il en coûte.
04:27Ça a coûté beaucoup d'argent, mais tous les Français, les entreprises, on a profité de ce quoi qu'il en coûte,
04:35sans se demander un seul instant là où ça allait nous conduire par la suite, et on le voit aujourd'hui.
04:41Alain, juste une chose, le Covid a touché beaucoup de pays d'Europe.
04:45Il n'y a pas eu de quoi qu'il en coûte en Italie, en Espagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, aux Pays-Bas.
04:51Pourtant, est-ce que les économies de ces pays sont par terre ?
04:55Est-ce que toutes les entreprises ont fermé ?
04:57Non, non, absolument pas.
04:59Alors, effectivement, votre auditeur, à l'instant, qui vient de dire, M. Darmanin et M. Attal, qui viennent donner des leçons,
05:09alors ils sont bien gentils, mais si j'étais eux déjà, je la mettrais en veilleuse, je m'occuperais de ce qu'ils ont à faire,
05:15parce que, sincèrement, c'est se moquer du monde.
05:18Tout le monde a la solution, il n'y en a pas un qui bouge.
05:20Je voyais une émission où on nous parlait de cette myriade d'agences qui nous coûtent une blinde, un bras, pour être poli,
05:29des agences dont on n'a plus besoin, dont certaines vérifient le travail de l'autre, qui vérifient le travail de l'autre.
05:35Il faudrait commencer par là.
05:37Ce qu'on appelle les agences publiques de l'État, il y en a à peu près 1300.
05:42Certaines sont utiles, par exemple, France Travail, c'est France Travail.
05:46France Travail est une agence de l'État, donc elle a une réalité, une utilité, mais il y en a, c'est assez mystérieux, vous avez raison.
05:53Ah oui, voilà, c'est là-dessus que je voudrais.
05:55Évidemment, France Travail, elle mérite d'exister et de venir en aide à ceux qui en ont besoin.
06:00Je ne dis pas qu'il ne faille pas faire un effort, je dis simplement que, par exemple, oser évoquer une taxe sur l'électricité,
06:08après ce qu'on a vécu, après le bouclier tarifaire, vraiment, je trouve que c'est inapproprié.
06:17Alors, il faut faire des efforts, mais il faudrait quand même se décider à regarder les dépenses de l'État, celles qui pourraient être évitées.
06:24Mais vous, Alain, justement, pardon, je rebondis sur ce que vous dites, mais quand vous dites qu'il faut faire des efforts,
06:30vous dites notamment qu'il y a des agences de l'État où on pourrait certainement supprimer des postes pas forcément utiles à vos yeux.
06:38Vous, personnellement, vous êtes prêt à faire quel effort pour permettre à l'État de sortir la tête de l'eau, si je puis dire ?
06:44Eh bien, écoutez, je suis salarié, je suis conducteur routier, je paye des impôts sur le salaire, puisque je n'ai pas d'enfants à charge, etc.
06:52Eh bien, je suis prêt à faire un effort, je trouve que l'effort doit être collectif, je suis prêt à payer un petit peu plus d'impôts,
06:58et je ne suis pas, je suis parmi les ouvriers, donc théoriquement, je ne suis même pas touché par ce qu'évoque M. Barnier.
07:05Donc, vous voyez, je pars d'un principe, on peut, moi, je veux bien râler, mais je veux aussi participer.
07:10Vous voyez, je râle sur ce qui se passe, mais le dimanche, je me lève et je vais voter.
07:14C'est pour ça que je vous pose la question, parce que ce n'est pas un discours de complainte que vous faites, au contraire.
07:20Mais non, mais non, je ne veux pas taper sur tout ce qui bouge, parce que c'est tellement facile, ils ne vont pas être là pour me répondre.
07:26Je dis qu'aujourd'hui, qu'on a connaissance de la réalité, elle est dramatique, on parlait, c'est abyssal ce qui nous tombe dessus,
07:33eh bien, prenons le taureau par les cornes, et on y va, mais il faut arrêter les promesses, les propos...
07:40Vous savez comment ça va se terminer, Alain ? On va augmenter les prélèvements obligatoires, parce qu'il n'y en a pas le choix,
07:46impôts, taxes, tout le monde paiera, y compris les plus modestes, à travers des choses comme l'électricité, etc.
07:52Deuxièmement, l'État va réduire un tout petit peu la voilure, mais de quelques milliards seulement,
07:57ils ne vont pas arriver à faire des dizaines et des dizaines de milliards d'économies,
08:01et puis ces impôts provisoires, ces taxes provisoires vont durer, voilà.
08:05Et puis on aura de nouveaux problèmes budgétaires dans deux ans, trois ans, quatre ans,
08:10et on augmentera à nouveau les prélèvements obligatoires des Français,
08:13qui sont déjà le peuple le plus taxé du monde, ou un des peuples le plus taxé du monde.
08:17On peut espérer quand même que ça se passe autrement, mais je ne vous sens pas très optimiste.
08:21Moi je suis très pessimiste là-dessus, vous avez raison.
08:23Moi aussi, moi aussi.
08:25C'est l'habitude, c'est le retour d'expérience.
08:28C'est l'âge et l'expérience, Céline, que vous n'avez pas, car vous êtes plus jeune.
08:32C'est ça.
08:33Non mais c'est vrai, ça s'est déjà produit dans l'histoire, on augmente les impôts.
08:37Regardez les péages d'autoroutes, ça devait être provisoire.
08:42Oui mais voyez, on a perdu la vignette, il y a parfois des choses qui avancent.
08:45Bon que vous êtes optimiste.
08:46Mais oui, il faut, il faut.
08:47Bonjour Martin.
08:48Bonjour.
08:50Martin, vous nous avez appelé, vous vouliez nous parler, vous, de votre expérience sur ce sujet.
08:56Allez-y, on vous écoute.
08:57Tout à fait.
08:58Donc moi j'étais fonctionnaire, j'étais chargé d'achat pour un ministère,
09:02et il faudrait à un moment donné qu'on arrête d'acheter certains produits qui ont des prix d'or,
09:08alors que dans le commerce ils sont divisés par 10.
09:11Moi je peux donner un exemple, par exemple une bouteille de dégrippant connu qui est bleue,
09:16vous la payez 10 euros dans le commerce, et bien l'État la paye 4,18 euros hors taxe.
09:21Et pourquoi ? Comment vous expliquez ça ?
09:23Parce qu'on fait des marchés, on passe par un tel, un tel et un tel qui passent,
09:28ils prennent leur marge, et c'est que du copinage.
09:30Attendez, attendez, attendez.
09:31Martin, est-ce que l'exemple que vous nous donnez est vrai ?
09:33Je ne vais pas vous demander ce que vous faisiez, c'est anonyme.
09:36Je n'en ai plusieurs, des exemples comme ça.
09:39Un dégrippant, c'est-à-dire qu'il y avait besoin dans un certain ministère d'avoir des dégrippants,
09:44et on achetait des bouteilles de dégrippant près de 100 euros quand elles étaient à 10 euros dans le commerce.
09:51Tout à fait, hors taxe, je tiens à préciser un thème.
09:56Donc voilà, moi mon métier c'était de faire des économies,
10:00et on m'a bien fait comprendre que je devais partir parce qu'il y a des personnes
10:04qui ont des intérêts avec les fournisseurs pour avoir un poste ou des avantages.
10:12Donc déjà, avant que M. Barnier tape sur tous les Français
10:16parce qu'on est dans une politique punitive tout le temps,
10:19il va falloir à un moment donné faire des efforts que ce soit au niveau des ministères.
10:23Des politiques d'achat des ministères, les politiques d'achat.
10:27J'ai le droit de vous demander dans quel ministère, dans quelle administration vous avez travaillé ?
10:32Je peux se faire regarder discret mais je peux vous en donner deux,
10:35c'est le ministère de la Défense et de l'Intérieur, j'étais à cheval sur les deux.
10:39D'accord, donc dans un poste qui touchait aux achats de biens et d'équipements pour ces ministères régaliens.
10:46Très important.
10:47Tout à fait.
10:50Vous avez d'autres exemples que le dégrippant ?
10:53Bien sûr, on achetait trois machines à un million de pièces d'euros à une entreprise.
11:00Les machines, au bout de six mois, elles ont été cassées.
11:04L'entreprise avait faillite, donc maintenant ces machines sont dans un hangar à prendre la poussière.
11:09D'accord. Quel type de machines ?
11:12En gros, ce sont des climatiseurs pour des installations de biens spécifiques.
11:18D'accord.
11:19Il y en a d'autres comme ça, des bidons d'huile qu'on nous a demandé de faire un étude de marché local sur notre secteur,
11:26de l'huile spécifique pour des véhicules.
11:29On était à le bidon, je crois qu'il était de 50 litres à 250 euros.
11:34Elle était à 40 mètres de l'entité qu'on avait besoin.
11:39C'était vraiment juste à côté.
11:41On a fourni ça à notre supérieur et puis au final, ils ont pris un autre marché,
11:45d'une personne qui le livre, qui fait les 40 mètres supplémentaires, mais vous multipliez le prix par 10.
11:50Par combien ?
11:51Par 10.
11:52Par 10 ?
11:53Ah oui.
11:54Pour de l'huile, pour des véhicules ?
11:56Tout à fait.
11:57Qui étaient des véhicules, donc, pour des fonctionnaires de ces administrations.
12:02Des véhicules étatiques, oui.
12:03De l'État, pour ces fonctionnaires d'État.
12:05C'est hallucinant ce que vous nous dites.
12:07Et je sens dans votre parole et dans votre témoignage que...
12:11Bon, enfin...
12:13Je sens que des exemples comme ça, Francis, il doit en avoir beaucoup et que ça lui a fait mal de voir ça.
12:20Et au bout d'un moment, il est devenu gênant, donc on l'a dégagé, Francis.
12:23Merci pour ce témoignage.
12:25Et ces questions, de toute façon, de finances d'État, on va évidemment continuer à en parler.
12:32Francis, il y a autre chose que le...
12:35Ah, c'était Martin, pardon, avec qui nous étions ?
12:37Oui, on était avec Martin, pardon.
12:40On était avec Martin, et là, je vous réponds.
12:41Et j'ai dit merci, Francis. Pas du tout, Francis, il vient d'arriver.
12:43Francis, on va lui dire bonjour. Bonjour.
12:44Bonjour, Francis, pardon. J'ai confondu votre prénom avec Martin.
12:48Vous souhaitiez réagir, vous aussi, Francis.
12:51Je veux vraiment préciser que je ne suis pas du tout un partisan politique,
12:56mais moi-même élu d'une petite commune de 2000 habitants,
13:00je sais ce qu'est un budget et comment faire un budget.
13:04Alors vous devriez être ministre du budget, parce qu'on a besoin de vous.
13:09Et je pense que je ne serai pas populaire.
13:12Puisque quand on fait un budget, forcément, on mène des actions qui ne sont pas populaires.
13:17Et comme moi, je ne suis maire pas pour la politique, mais pour faire vivre mon village.
13:24Et également, sans me dire demain, est-ce que je vais être élu,
13:29je le fais comme un bon père de famille.
13:32Moi, ma question, c'est à quand nos dirigeants vont devoir rendre des comptes de gestion financière ?
13:40Aujourd'hui, si un foyer, il creuse, il est en dette,
13:47il est endetté parce qu'il n'a pas su gérer ou par des accidents de la vie courante,
13:52il sera interdit bancaire.
13:54Un chef d'entreprise, il est responsable juridiquement de son endettement.
13:58Et voire même, s'il coule la boîte, il aura toujours des comptes à rendre.
14:03Le problème aujourd'hui, c'est que, et je mets tout le monde dans le même panier,
14:08c'est que nos dirigeants, ils gèrent le pays.
14:13Nos ministres, quels qu'ils soient, nos ministres des Finances,
14:17vont nous dire, j'avais dit, j'avais, je devais, il faut qu'on...
14:22Vous n'avez pas été convaincu par Thomas Cazenave, Francis ?
14:26Comment ?
14:27Vous n'avez pas été convaincu par Thomas Cazenave qu'on avait tout à l'heure en studio ?
14:30Non, parce que nous dire aujourd'hui, on avait prévu et on aurait dû...
14:35Mais moi, je suis désolé, en tant que dirigeant même d'une petite commune,
14:39je suis responsable de ma commune.
14:42Je ne peux pas dire à mes habitants demain,
14:45il aurait fallu faire pour ne pas être endetté.
14:48Non, je suis désolé.
14:49Francis, il y a quand même un truc, on dit toujours la citoyenneté,
14:53nous sommes français, la citoyenneté, c'est très important, la citoyenneté.
14:56Mais on oublie aussi qu'on est autre chose que des citoyens,
14:58on est aussi des contribuables.
15:00Et la France, il faut aussi la voir un peu comme une copropriété.
15:03On contribue tous, on la répare, la copropriété, on fait des investissements,
15:07on fait des choix énergétiques pour chauffer les appartements, etc.
15:11Et puis, on se débrouille pour qu'elle ne soit pas endettée à la fin de l'exercice fiscal.
15:15Seulement nous, on est toujours dans les valeurs, les principes, la citoyenneté,
15:20tout ça est très important, mais on est aussi des contribuables.
15:23Et c'est ce qui m'anime, moi, dans la gestion de ma commune,
15:26avec l'ensemble de mon conseil et de mes adjoints,
15:32c'est que quand on prend une décision, on mesure cette décision.
15:35Et comme on est dans un système de politique et de réélection,
15:41oui, parfois, il y a des choses qui prennent du temps pour les mettre en place,
15:45sur des investissements, mais il faut savoir l'expliquer.
15:48Il y a des choix qu'on ne fait pas parce que, financièrement, on n'a pas les moyens de le faire.
15:53Et moi, aujourd'hui, pour régler les compétences...
15:56Vous êtes maire de quelle ville, on peut le dire, Francis ?
15:59Complètement, une petite commune près de Meaux, dans le 77, Varède.
16:03Très bien. Et vous êtes sous l'eau, vous ?
16:05Ça commence.
16:07Ça commence parce que la Seine-et-Marne est toujours en alerte rouge, hein, votre département ?
16:11Oui, orange. Elle est passée en orange crue.
16:13Elle est repassée en orange. Très bien. Merci beaucoup, Francis.
16:15On a énormément d'appels sur cette espèce de rivière de pluie,
16:20cette tempête, cette dépression Kerk qui est passée sur la France,
16:24qui est en train de partir. Et bien, dans un instant, comme on a eu beaucoup d'appels,
16:27on casse tout. Dans un instant, on va vous prendre, mesdames, messieurs, au 3210,
16:31sur... On va penser à vous, qui êtes dans l'eau, qui avez les pieds dans l'eau,
16:35et qui, pour certains, avez des maisons littéralement submergées ou, en tout cas, inondées.
16:49Vous écoutez RTL Midi, les auditeurs ont la parole.
16:51Kerk a balayé la France et laisse, derrière elle, des quartiers inondés.
16:56Vous témoignez. On revient dans 50 secondes.
17:06Et on vous parle donc de cette dépression Kerk.
17:09Vous avez beaucoup entendu ce nom depuis hier.
17:12Kerk qui a balayé le pays et qui laisse, derrière elle, des quartiers entiers inondés,
17:17sur l'ouest de la France. C'est le cas, par exemple, en Loire-Atlantique.
17:21C'est aussi le cas en Seine-et-Marne.
17:23Bonjour, Marie-Océane.
17:25Bonjour.
17:26Vous nous appelez d'où, d'abord ?
17:28De Burturivette. Je suis sur le campus de l'université Paris-Saclay.
17:33Dans l'Essonne, donc, c'est ça ?
17:35Exactement.
17:36Et racontez-nous, alors, qu'est-ce qui se passe chez vous ? L'eau est montée, où vous en êtes ?
17:41Alors, je suis rentrée chez moi assez tard, donc, dans mon logement à la résidence Cruz,
17:45hier soir, vers 19h. Il n'y avait pas un niveau de livette particulièrement alarmant
17:50et on s'est réveillés ce matin avec à peu près un mètre d'eau.
17:54Ça a continué à monter dans la matinée. Là, on est à, je pense, un mètre vingt, un mètre trente,
17:58d'après les contacts que j'ai.
18:02Et un mètre vingt dans votre appartement ?
18:05Non, non, non. Juste dans la cour de la résidence, les appartements ne sont pas touchés,
18:10parce que c'est à partir du premier étage.
18:12D'accord.
18:13Mais on ne peut absolument pas bouger de la résidence.
18:16Donc, vous n'avez pas été évacués, mais c'est impossible de sortir de chez vous, en fait ?
18:19Exactement. Et pour le moment, les pompiers...
18:22Alors, apparemment, il y a des camions qui s'organiseraient autour de la résidence, actuellement,
18:26mais pour le moment, on n'a aucune source sûre qui nous dise qu'on va être évacués.
18:31Et on est donc sans électricité, sans eau chaude, sans wifi, évidemment,
18:36et on ne peut absolument pas sortir de chez nous.
18:39Moment très difficile, j'imagine, pour vous.
18:42Là, en ce moment, qu'est-ce que vous faites si vous ne téléphonez pas à RTL ?
18:48J'étais en contact avec des amis pour voir si on pouvait trouver une solution pour que je puisse sortir,
18:53parce que malheureusement, la fac nous attend en cours lundi,
18:56sachant qu'il y a certainement beaucoup de bâtiments qui sont touchés également,
19:01puisque l'université Paris-Saclay est divisée en deux campus différents.
19:07Il y a le plateau, qui normalement n'est pas touché,
19:09mais le campus de la vallée, qui borde l'Ivette.
19:12Donc, c'est difficile d'imaginer reprendre des cours lundi dans des conditions normales,
19:16sachant qu'il y a forcément des bâtiments qui sont touchés.
19:19D'accord. Donc, vous voyez, c'est intéressant,
19:22parce qu'on disait que les inondations avaient surtout affecté la Seine-et-Marne.
19:27Bon, je parle là de l'Île-de-France.
19:30Bon, ben là, votre département, qui est quoi ? Qui est l'Essonne, c'est ça ?
19:34Oui.
19:35Oui, est également touché.
19:36Mais quand vous dites lundi, ça va être difficile.
19:40Lundi, j'espère que vous n'imaginez pas une seconde que vous ne serez pas tiré d'affaires d'ici lundi.
19:45Pour le moment, je n'ai pas de solution de repli sous attendre les pompiers.
19:51J'avais contacté une amie qui a une formation de pompier,
19:55justement pour voir si elle avait des contacts,
19:57qu'il y avait éventuellement un bateau gonflable ou quelque chose.
20:00En tout cas, par la nage, enfin, à pied, c'est impossible.
20:04Quand il y a 1,20 m, c'est évident qu'on ne peut pas circuler,
20:08donc c'est uniquement par barque.
20:10Et pour le moment, tous les pompiers sont réquisitionnés.
20:13Il y a même apparemment certains pompiers du sud de la France
20:18qui montraient en région parisienne pour...
20:20Est-ce que vous avez eu des consignes, Marie-Océane ?
20:24Est-ce que, je ne sais pas, l'université vous a prévenu,
20:27vous a dit de ne surtout pas sortir d'attendre ?
20:29Alors, l'université nous a dit que nos cours étaient déplacés en distanciel pour la journée,
20:33sauf quand on est au plateau, puisque le plateau n'est pas touché.
20:37Donc voilà, ils maintiennent les cours en présentiel là-bas.
20:40Et pour lundi, on est censés être présents.
20:43À part ça, aucune consigne de sécurité.
20:45J'ai juste reçu un mail de la résidence Crous à 6h50 ce matin,
20:48qui nous informe de la situation de Crous,
20:50et qui nous demande de ne pas sortir de la résidence.
20:53D'accord. De toute façon, sortir de la résidence,
20:55à moins que quelqu'un vienne vous chercher, c'est pas possible, d'après ce qu'on comprend.
20:58Non, évidemment.
20:59D'un point de vue très pratique, là, vous appelez avec un téléphone portable,
21:01vous nous avez dit que vous n'avez plus de courant,
21:03ça veut dire que vous faites attention, j'imagine, à votre batterie.
21:07Vous avez de quoi manger ?
21:10De quoi vous chauffer ? Comment ça marche ?
21:12Sans micro-ondes.
21:13Alors le chauffage n'avait pas encore été rétabli,
21:15donc pour le moment, ça ne change pas.
21:17Mais on n'a pas de micro-ondes, évidemment.
21:19On n'a pas non plus accès à notre plaque.
21:22Le courant a été coupé, quoi.
21:25Donc j'ai plus non plus de frigo.
21:27Donc pour le moment, c'est du pain et des fruits.
21:31Comment on fait pour les cours en distantiel sans courant ?
21:36Je fais un partage de connexion sur mon ordinateur,
21:39mais ça ne va pas pouvoir tenir très longtemps.
21:41Là, je suis en train de recharger mon téléphone avec mon ordinateur aussi,
21:44et je n'ai plus énormément de batterie.
21:47Donc oui, sans courant, c'est un peu compliqué.
21:50Combien d'eau, nous avez-vous dit tout à l'heure, quand vous avez commencé ?
21:53À l'extérieur, il y a à peu près 1m20.
21:551m20 d'eau.
21:58Et tout le hall d'entrée est complètement sous l'eau.
22:00Ça ne touche pas les appartements, je tiens à le redire,
22:02parce que c'est à partir du premier étage,
22:04donc il n'y a aucune personne qui est inondée dans son logement,
22:08mais tous les partis communs sont sous l'eau.
22:10Merci Marie-Océane pour ce témoignage.
22:13C'est passionnant, les auditeurs ont la parole,
22:15parce que nous, nous reprenons les informations que nous donnent les météorologues.
22:19Voilà, tel département est touché, tel département est touché.
22:22Personne n'a parlé du département de l'Essonne.
22:24Et pourtant, vous voyez, Marie-Océane nous dit,
22:27chez moi, dans l'Essonne, c'est 1m20 d'eau.
22:301m20. Merci Marie-Océane.
22:33Et bonjour Jean-Alphonse Richard, qui vient d'entrer dans le studio.
22:36Bonjour à tous les deux.
22:37Le programme de l'heure du crime.
22:38Alors aujourd'hui, dans l'heure du crime, c'est un nom que vous connaissez très bien,
22:41c'est Jacques Messrine, ou bien Mérine, parce que la famille dit Mérine,
22:44c'est comme ça qu'on prononce au monde.
22:46Eh bien, lui disait, Mérine, Mérine, on ne dit pas Rosny-sous-bois.
22:49Et j'avais interviewé son fils Bruno, qui me disait, non, non, il faut dire Mérine.
22:53Alors dans le film, il dit, on ne dit pas Rosny-sous-bois, on dit Rosny-sous-bois, alors c'est Mérine.
22:57Mais hélas, je dis Messrine.
22:59Donc trois années mystérieuses, parce qu'on connaît tout de Messrine.
23:02On croit tout connaître, mais en fait, il y a trois années qui sont très mystérieuses.
23:061969, 1972, il est au Canada.
23:10Il va enlever un milliardaire, il est soupçonné du meurtre dans un motel.
23:15Il est accusé d'avoir tué deux gardes-chasse.
23:17Il est évadé, il est en cavale, il va revenir en France.
23:20C'est sans doute la première fois où il a tué, là-bas au Canada, Jacques Messrine.
23:25Mais il n'était pas seul au Canada.
23:26Toute cette épopée, il l'a faite avec sa compagne de l'époque.
23:30C'est une Française, Jeanne Schneider, Messrine Schneider.
23:34Les Bonnie and Clyde du Canada, parce qu'on va les appeler comme ça.
23:38C'est dans l'heure du crime, 14h sur RTL, Messrine, son visage le moins connu.
23:45Très bien, dans un instant, Véronique, Nathalie, qui sont peut-être elles aussi sous l'eau, à tout de suite.
23:50Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
23:5450 centimes la minute.
23:57Céline Landreau et Éric Brunet.
23:59Les auditeurs ont la parole sur RTL.
24:02Et on continue donc de parler des intempéries provoquées par la dépression Kerk qui a traversé la France hier.
24:09Bonjour Véronique.
24:10Bonjour, bonjour Céline, bonjour Éric et bonjour à tous.
24:14Vous êtes dans quelle situation aujourd'hui Véronique ?
24:17Alors nous, c'est la cinquième inondation qu'on subit depuis le 22 février.
24:24La toute première, en fait depuis 28 ans.
24:27On a fait construire notre maison à cet endroit, à Ceton.
24:30Vous avez fait construire votre maison dans un endroit qui était répertorié comme zone inondable ?
24:35Alors, une partie du terrain était en zone inondable et on avait une limite à respecter à l'époque où le terrain était constructible.
24:46Que vous avez respecté on imagine.
24:47Vous l'avez respecté, donc le bâti, il n'était pas en zone inondable, le bâti lui-même.
24:52Voilà, donc on a été 28 ans très heureux dans cette maison.
24:58Sauf que depuis le 22 février, en fait c'est l'enfer.
25:02La première inondation, il n'y avait pas trop de pertes au niveau des sols, moquettes, des choses comme ça.
25:09La deuxième a été déjà beaucoup plus compliquée, on a commencé à toucher des meubles.
25:15On avait tout un aménagement qu'on avait fait faire, ça va bientôt faire 4 ans maintenant.
25:20Donc tout neuf.
25:22Et le 21 juin, alors là, on avait pratiquement 20 centimètres, on a perdu, les meubles étaient tous à refaire.
25:31Et depuis, rien n'a été fait puisqu'il fallait déjà attendre le remboursement de l'assurance, savoir comment on allait être remboursé déjà.
25:42Et les deux premières inondations, on a été bien remboursé, pas de soucis.
25:48Et par contre, celle du 21 juin, on n'a toujours pas été remboursé, on n'a pas de nouvelles encore.
25:55Et il y en a eu deux autres aussi.
25:58Alors vous dites, Véronique, ce qui est fou, c'est que vous dites, je suis dans cette maison depuis 22 ans, c'est ça ?
26:0428 ans.
26:05Et tout allait bien jusqu'au mois de février, c'est-à-dire que c'est à partir du mois de février que tout s'est déclenché ?
26:11Des séries d'inondations que vous n'aviez pratiquement pas connues avant ?
26:14Voilà, c'est ça. Alors en fait, on est au bord d'une rivière.
26:18La rivière longe le chemin d'accès à la maison, on est en campagne.
26:23Et elle longe également le fond du terrain, de notre terrain.
26:28Ça veut vraiment dire que sur le plan, comment dire, météorologique, hydrologique, tout a changé, tout a basculé en un an.
26:37Cette rivière, je dis rivière, c'est un petit ruisseau.
26:42Il y a quelques centimètres d'eau en temps normal dedans.
26:46On l'a vu déborder bien des fois, où le chemin était inaccessible.
26:51On a un autre chemin d'accès quand on peut sortir la voiture, parce que ce n'est pas toujours évident.
26:57Véronique, je ne crois pas que vous l'ayez dit, où êtes-vous exactement ? Dans quel coin ?
27:02Alors, à ce ton, une petite commune de Lornes.
27:08Vers Donfront, par là ?
27:10Alors, on est beaucoup plus bas.
27:12Quand vous regardez la carte de Lornes, il y a une pointe, le bec de canard, comme on l'appelle.
27:18Et nous, on est complètement dans le bas.
27:20Dans le bas du département de Lornes.
27:21Voilà, donc nous, on était en vigilance jaune.
27:24Lornes, mais sachant qu'on est bordé de l'Eure-et-Loire et de la Sape, qui était en vigilance orange.
27:31Véronique, on entend, je trouve, dans votre voix, à la fois la fatigue et l'émotion,
27:37et on n'a pas de mal à l'imaginer si c'est la cinquième fois que vous subissez ça.
27:40Vous dites que ça ne s'était pas vu avant.
27:43Est-ce qu'au-delà de la pluviométrie qui a été exceptionnelle ces 24 dernières heures,
27:48il y a des aménagements autour, dans votre commune, des choses qui pourraient expliquer ça ?
27:53La bétonisation ?
27:55Alors, sûrement beaucoup de choses.
27:57Ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, en fait, on n'a plus le droit de toucher aux rivières.
28:04Je dirais que c'est aberrant, et c'est ce qui nous met un petit peu en colère.
28:11Il y a du nettoyage à faire.
28:16Elle n'est pas curée, la rivière, devant chez vous, par exemple ?
28:22Non, mais a priori, on n'a plus le droit de toucher.
28:26C'est ce qu'on nous répond.
28:29Parce que nous, depuis la première inondation, depuis le 22 février, on se bat.
28:33On se bat, on a alerté, bien évidemment, la municipalité, la sous-préfète, la préfecture.
28:41On a alerté beaucoup de gens, sauf que, pour l'instant, il n'y a pas grand-chose qui bouge.
28:50Et je pense qu'il faut faire en fonction des aléas climatiques que l'on subit maintenant.
28:59Oui, c'est tout votre petit monde qui s'est effondré à cause des aléas climatiques, brutalement.
29:05Vous aviez construit la campagne, j'imagine, au bord d'un ruisseau,
29:09une maison qui n'était pas la construction d'un terrain inondable.
29:14Vous y avez vécu pendant 27 ans très heureux, sans qu'il y ait de problème.
29:18Vous avez créé votre petit monde, vous parliez de vos aménagements,
29:21vous l'avez rénové au fil du temps, vous avez modernisé des équipements à l'intérieur, etc.
29:26Et puis, soudainement, après 27 ans, vous avez des séries d'inondations
29:30et votre zone devient finalement une zone à problème, alors qu'elle ne l'a pas été pendant des années.
29:36C'est totalement démoralisant de voir un projet de vie, sa maison, son petit coin de paradis
29:42qu'on s'est fabriqué avec sa famille, qui devient une zone à problème.
29:46Vous êtes devenu un problème, alors qu'avant vous ne l'étiez pas.
29:51En fait, depuis hier soir, on se demande réellement, avec mon mari,
29:57ce qu'on va faire, parce qu'on ne peut pas continuer.
30:01Ça fait depuis le mois de février qu'on vit dans l'angoisse à chaque fois qu'on nous met en vigilance,
30:07qu'on nous annonce des fortes pluies, des forts orages.
30:12Et encore un département, Véronique, qui n'était pas officiellement,
30:17ni en vigilance orange, ni en vigilance rouge.
30:19Il faut qu'on fasse très attention, nous les journalistes,
30:23parce qu'on dit, attention, dans tel département, la Seine-et-Marne.
30:26Mais il y a tellement de gens qui sont dans des départements
30:30qui sont officiellement non touchés par les inondations.
30:33Il y a tellement de gens qui sont submergés.
30:35Sachant qu'on est limitrophes.
30:36Limitrophes, c'est votre cas.
30:37Merci Véronique, je vous fais un gros baiser sur le front.
30:41J'espère vraiment, vraiment que vous trouverez une solution,
30:44parce que j'ai senti la détresse dans votre voix.
30:46Nathalie est avec nous également.
30:48Nathalie nous appelle de quel coin de France, Nathalie ?
30:52Nathalie, où êtes-vous, ma chère Nathalie ?
30:54Nathalie a un double appel, visiblement.
30:56On marque une pause et puis on va essayer de la retrouver tout de suite.
30:58On la rappelle dans un instant.
31:08Les auditeurs ont la parole.
31:09Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
31:12Alors, concernant les inondations,
31:15on construit sur des zones inondables,
31:17on bétonne, on fait plus de fossés.
31:19Où est le bon sens paysan ?
31:21Et je pense que là, c'est encore un avertissement.
31:24On refuse de passer et le bon sens de nos ancêtres,
31:27qui ne construisaient pas n'importe où.
31:30Voilà, message anonyme qui vient de nous être laissé
31:33sur le répondeur des auditeurs ont la parole, le 3210.
31:36Vous connaissez le numéro par cœur ou l'application RTL,
31:38qui fonctionne très bien.
31:40Nous avons retrouvé Nathalie.
31:41Où êtes-vous, ma chère Nathalie ?
31:42Bonjour.
31:43Bonjour, je suis à Pommeuse.
31:45À Pommeuse.
31:47Pommeuse, c'est un village du département de la Seine-et-Marne,
31:50si ma mémoire est bonne,
31:51qui est très touché par les inondations.
31:54Tout à fait.
31:55C'est le cas le pire.
31:56C'est la troisième fois depuis le mois de février.
31:58Et vous, concrètement, c'est le cas dans votre maison, par exemple ?
32:02Alors oui, ça l'a été.
32:04C'est avec une de mes voisines qu'il a été hier soir.
32:06On a été en mode système B depuis le mois de février.
32:10Inondation par la boue,
32:12de par le champ qui est en aval de notre résidence.
32:15Donc, en amont de notre résidence, pardon,
32:17il y a ce champ,
32:19par lequel ravinent les eaux pluviales de la route départementale.
32:23Et de l'autre côté de notre résidence,
32:25on a le morin qui monte,
32:27donc là, on dirait un océan sur lequel flottent les poubelles.
32:30Le fameux grand morin que beaucoup de Français ne connaissent pas,
32:33qui habite dans le nord, dans le sud,
32:35mais on en a tellement parlé ces dernières heures,
32:37du morin en Seine-et-Marne qui a débordé.
32:40C'est ça.
32:41Et nous, on a eu un élan de solidarité
32:44entre voisins depuis février 2024
32:47et depuis le 26 septembre.
32:49Et on a passé la soirée de mardi
32:51à aller chercher des sacs de sac
32:53qui étaient gentiment fournis par la mairie
32:56sur le parking.
32:57On a fait plusieurs voyages mardi soir
32:59pour tous s'équiper
33:01et faire des barrières anti-inondations,
33:03mettre des sacs de sac devant les portes-fenêtres
33:05parce que l'eau rentre,
33:07la boue rentre chez chacun de nos voisins
33:09par les portes-fenêtres, par les murs,
33:11par le sol.
33:14En fait, on est dans une résidence de logements sociaux privés
33:17par lesquels on a eu du mal à se faire entendre.
33:20Donc là, depuis aujourd'hui, on a un élan d'espoir.
33:22Le directeur territorial est venu.
33:25Il va nous éclairer en cellule de crise.
33:28Et donc du coup, hier, on a été encore aller chercher
33:31des sacs de sable à la mairie de Pommeuse.
33:33Alors justement, Nathalie, ces sacs de sable,
33:35c'est efficace, vraiment, parce qu'on voit toujours
33:37les images des riverains qui vont les chercher.
33:39Mais est-ce que vous, par exemple, ça a permis
33:41d'empêcher l'eau, la boue, de rentrer dans votre logement ?
33:43Je pense que c'est un tout.
33:45C'est nuit, mais ça n'arrête pas l'eau.
33:47Là, c'est Myriam avec moi, qui est une de mes voisines.
33:49Qui est-ce qui parle derrière moi ?
33:51Je n'ai pas entendu. Qui est-ce ?
33:52Je suis Myriam, je suis la voisine de Nathalie.
33:54Bonjour Myriam.
33:55Salut Myriam, bonjour Myriam.
33:57Nathalie, qui a été très inondée.
33:59Depuis, j'ai été inondée en février
34:01le 26 septembre dernier.
34:03C'est Myriam.
34:05Ça atténue, mais ça n'empêche pas que l'eau
34:08passe à travers les sols.
34:10Donc, on a quand même de l'eau dans les logements.
34:13Ah oui, par capillarité, ça remonte par les sols.
34:15Oui, exactement.
34:21Les personnes qui n'ont pas été inondées,
34:23ça ne m'est jamais arrivé,
34:25ignorent à quel point
34:27c'est comme un cambriolage.
34:29C'est traumatisant, une inondation.
34:31C'est traumatisant, surtout pour nos enfants.
34:33Moi, j'ai un petit de 6 ans.
34:35Depuis notre première inondation, dès qu'il voit la pluie,
34:37sa première question, c'est de me demander
34:38est-ce qu'on aura de l'eau ?
34:39C'est sa première question.
34:41Donc, quand je suis inondée comme ça,
34:43je suis obligée d'aller le mettre en sécurité.
34:44Parce que sinon, il pleure, il n'est pas bien.
34:46Je suis obligée de le mettre en sécurité.
34:48Je ne peux pas faire le logement avec lui.
34:50Et au-delà de l'inquiétude,
34:52ce qu'on entend aussi dans vos témoignages,
34:54à tous ces sentiments d'impuissance.
34:56C'est qu'on a beau, j'allais dire s'agiter,
34:58le terme est mal choisi,
35:00mais beau faire tout ce qu'on peut,
35:02l'eau, elle finit quand même par monter.
35:04Oui, c'est ça.
35:06Elle fait sa loi. On peut dire ça comme ça.
35:08Elle fait sa loi. On aura beau mettre des barrages
35:10pour l'empêcher de franchir,
35:12mais elle fait comme elle veut.
35:14C'est elle qui gère. Donc, on est obligé d'aller à son rythme.
35:16Et on n'a pas le choix.
35:18Le problème aussi, c'est les regards bouffés.
35:20Le regard des eaux pluviales,
35:22le regard des eaux usagées.
35:24Moi, je sais qu'à chaque fois
35:26qu'il pleut fortement, j'ai un flash
35:28tranquille d'eau qui tombe devant ma porte d'entrée.
35:30Un flash de 3 mètres sur 5 à peu près.
35:32Et j'ai souvent craint
35:34d'être inondée. Et je suis dans le même cas que Myriam.
35:36Mon fils, mon dernier de 9 ans,
35:38Julian, a été marqué
35:40en février,
35:42donc dans la nuit. On avait essayé
35:44de mettre un maximum de choses en hauteur.
35:46Là, jeudi 26 septembre, il ne voulait pas dormir à la maison.
35:48Il voulait ramasser une voisine.
35:50Et du coup, hier, j'ai envoyé mes enfants chez une amie
35:52afin qu'ils dorment bien, qu'ils soient en sécurité,
35:54qu'ils ne voient pas les allers-retours que je faisais,
35:56tremper la tête et les pieds
35:58pour aller chercher encore du sable.
36:00Changer les bassins de place.
36:02On aurait aimé avoir des
36:04bâtards d'eau, des vrais bâtards d'eau,
36:06mais on a fait en système G,
36:08entre aides, entre voisins.
36:10La commune qui nous a fourni
36:12du sable, comme je l'ai dit,
36:14et qui nous a carrément enlevé la boue
36:16de l'eau.
36:18On remercie infiniment
36:20l'Amérique parmi qui est venu nous aider.
36:22Effectivement, comme vous avez dit,
36:24quand on ne connaît pas ce problème,
36:26qu'on n'a jamais été inondé,
36:28le jour où ça nous arrive, c'est vraiment très choquant.
36:30Moi, je sais que j'ai eu une réaction
36:32qui a choqué tout le monde,
36:34mais j'ai hurlé de...
36:36Je suis hyper sensible et, franchement,
36:38quand j'ai vu l'état de la résidence,
36:40l'eau arrivant en cascade,
36:42c'est impressionnant.
36:44C'est vraiment insuffisant.
36:46Bon, écoutez...
36:48Mais on entend la solidarité qui s'organise,
36:50qui fait du bien quand même.
36:52Au moins,
36:54le seul truc positif dans tout ça,
36:56c'est que des voisins se parlent
36:58et puis font front,
37:00comme on dit, face à l'adversité.
37:02Mais on pense à vous, et n'oublions jamais,
37:04une inondation, c'est comme un cambriolage.
37:06C'est le viol
37:08du lieu,
37:10de son intimité, du lieu dans lequel on vit.
37:12C'est des choses très difficiles
37:14et seuls les gens qui ont déjà vécu ça
37:16peuvent le comprendre.
37:18Merci Nathalie et Myriam à Pommeuse,
37:20petite ville touchée en Seine-et-Marne,
37:22à l'ouest de Paris. Dans un instant,
37:24nous serons avec Stéphane. A tout de suite.
37:26Envoyez-nous vos messages
37:28sur l'application RTL
37:30ou appelez-nous au 3210.
37:3250 centimes la minute.
37:34Céline Landreau et Eric Brunet,
37:36les auditeurs ont la parole sur RTL.
37:38En fait, le gros souci
37:40pour les inondations actuellement, c'est que
37:42il n'y a plus aucun fossé, aucun ruisseau,
37:44aucun canal d'entretenu ni de curé.
37:46Et c'est juste ça les inondations,
37:48rien d'autre. Merci à vous.
37:50Le message d'Emmanuel sur Le Répondeur.
37:52Quand on vous dit, avec Céline Landreau
37:54les amis, que c'est vous les patrons de cette émission,
37:56nous, tout à l'heure, en préparant l'émission,
37:58on s'est dit bon, on va faire les auditeurs ont la parole,
38:00il y a Bruno Retailleux qui a parlé des sans-papiers,
38:02il y a ça, on va parler de ces thèmes-là.
38:04Et puis vous nous avez dit non. Vous nous avez dit
38:06non, non, non, non, météo,
38:08on va parler de la météo.
38:10Donc on a tout changé, on a déchiré la feuille.
38:12Ecoutez bien, hop, on a déchiré
38:14notre petite copie et on vous passe le micro.
38:16Stéphane a fait le 3210.
38:18Bonjour mon cher Stéphane. Bonjour à vous.
38:20Bon, vous avez fait le 3210,
38:22pour quelle raison ?
38:24J'ai écouté l'auditrice de Bure-sur-Yvette.
38:26Oui. Alors c'était
38:28Marie-Océane, c'est ça, l'étudiante ?
38:30Ah oui, elle était à côté de
38:32Saclay. Saclay,
38:34vous êtes à côté de Paris, dans une plaine
38:36où on a mis toutes les grandes écoles,
38:38une demi-heure de Paris, HEC,
38:40etc. Il y a même un projet
38:42de métro gigantesque.
38:44Il est là le métro, rassurez-vous.
38:46Il arrive malheureusement. Mais
38:48vous avez tout compris, Eric,
38:50on a mis toutes les écoles.
38:52Donc on a viré les terres agricoles et on a mis du béton.
38:54Le béton
38:56n'absorbe pas l'eau, sauf
38:58si je me trompe. Sauf s'il est mal fait, oui,
39:00normalement.
39:02Oui, Mathieu, vous avez raison.
39:04Sauf s'il est vraiment très pourreux, alors.
39:06Le nombre d'hectares qui ont été
39:08pris sur le plateau de Saclay
39:10au profit de ce béton, c'est le nombre
39:12d'hectares qui n'accueillent plus les litres
39:14et les litres et les litres d'eau qu'ils devraient accueillir.
39:16Donc tout ça s'en va
39:18dans les vallées.
39:20Et oui.
39:22Bétonisation, bétonisation, bétonisation.
39:24Et quand vous parlez du métro,
39:26ils sont en train de poursuivre la
39:28ligne 18. Ils ont
39:30des interventions à faire pour faire leurs
39:32travaux et, comble de bonheur,
39:34ils ont bouché les fossés.
39:36Donc,
39:38ils ont mis en place des déviations qui sont inondées
39:40parce que leurs travaux
39:42d'avoir bouché les fossés
39:44fait que les chaussées sont inondées.
39:46Ça veut dire que selon vous, malgré
39:48toutes les alertes qu'on a,
39:50malgré le fait de répéter que ces inondations,
39:52en tout cas ces précipitations très abondantes,
39:54ça va se reproduire dans les années qui viennent,
39:56on ne prend pas encore suffisamment en considération
39:58ce problème-là ? On ne l'anticipe pas assez ?
40:00Ah non ! Ah non !
40:02Non, non, et puis ici, les régoles ne sont
40:04pas curées, enfin, ne sont plus curées régulièrement.
40:06Les fossés ne sont plus ni
40:08entretenus, ni curés régulièrement.
40:10C'est un peu...
40:12Vous avez entendu tout à l'heure cette dame-là,
40:14qui était dans le département de Lornes, et qui nous disait
40:16ma petite maison
40:18avec mon mari sur un terrain,
40:20devant une rivière,
40:22bâtie sur une zone non inondable,
40:24la maison elle-même, et bien elle disait
40:26il y a 7 ans, c'est passé crème,
40:28tout s'est bien passé, et depuis le mois de février,
40:30c'est inondation sur inondation.
40:32Donc il y a quelque chose qui a changé
40:34dans son coin, peut-être de la bétonisation,
40:36peut-être des fossés
40:38qui ne sont pas curés,
40:40et donc tout a changé,
40:42tout a basculé en un an pour elle, Stéphane.
40:44Mais on a quand même eu
40:46du mois de septembre au mois de septembre,
40:48parce que je suis fils agriculteur, mon frère est agriculteur,
40:50donc on a un pluviomètre,
40:52on a quand même eu, je vous la donne sa clé,
40:54184 millimètres d'eau.
40:56Vous demanderez à Louis Baudin
40:58et à Madame Giraudot
41:00ce que ça représente,
41:02mais c'est énorme.
41:04Donc
41:06ça fait beaucoup d'eau,
41:08c'est un fait, mais si tout
41:10était fluide,
41:12ce qui doit servir à transporter
41:14l'eau était fluide,
41:16je pense qu'on aurait moins d'inondation,
41:18et si on avait moins de béton, ben voilà.
41:20Dans mon sud-ouest,
41:22il y a des lacs
41:24collinaires, qui ne sont pas des bassines,
41:26qui sont des petits lacs collinaires en bas des champs,
41:28il y a un peu de relief,
41:30et je ne les ai jamais vus aussi pleins,
41:32alors qu'il y a eu des étés
41:34où ils étaient à sec,
41:36là ils sont mais gorgés, je n'ai jamais
41:38vu ça, moi qui ai 28 ans,
41:40mon cher Stéphane,
41:42en 28 ans, je n'ai jamais vu les lacs aussi
41:44remplis, c'est-à-dire que qu'est-ce qui m'est tombé
41:46comme plante ?
41:48J'ai rarement vu autant d'eau dans les champs
41:50depuis que j'ai l'âge d'arpenter
41:52la plaine.
41:54– Vous aussi, vous avez 28 ans Stéphane ?
41:56– C'est ça, j'en ai 61.
41:58– On est à peu près du même tonneau.
42:00Bon Stéphane,
42:02merci de cet appel,
42:04c'est bien parce qu'ils rebondissent et j'adore,
42:06dans l'émission, quand quelqu'un entend un témoignage
42:08qu'il apporte un petit peu
42:10sa lecture des choses, suite à un témoignage
42:12qu'il y a déjà eu quelques minutes plus tôt,
42:14ça prouve qu'il y a un peu d'interaction et qu'on fait avancer le schmilblick.
42:16Merci à mon cher Stéphane,
42:18merci à Nathalie, merci à tous ceux qui ont appelé.
42:20Désolé pour Odette, tiens,
42:22on n'a pas pu prendre Odette qui nous appelait également.
42:24Bon, il est 13h56,
42:26que va-t-il se passer maintenant Céline Lambert ?
42:28– Alors dans un instant on retrouvera Jean-Alphonse Richard
42:30mais avant ça, juste d'un mot,
42:32vous rappelez, si ça ne vous a pas échappé,
42:34que Michel Barnier présentera
42:36son projet de budget
42:38ce soir au Conseil des ministres à partir de 18h
42:40et qu'RTL vous propose
42:42de poser toutes vos questions
42:44sur ce projet de budget.
42:46Quelles conséquences va-t-il avoir
42:48très concrètement sur votre quotidien ?
42:50À vous, vous nous laissez vos questions
42:52sur l'application RTL, sur le répondeur
42:54au 3210. Demain,
42:56dans la matinale avec Amandine Bégaud
42:58et Thomas Soto, on répondra à vos questions
43:00et demain midi, dans les auditeurs
43:02on la parole avec Stéphane Carpentier.
43:04Là aussi on tentera de vous éclairer
43:06et de vous expliquer tout ce que ça va changer
43:08très concrètement dans votre quotidien.
43:10On attend toutes vos questions, tous vos messages.
43:12– Bonjour Jean-Alphonse Richard,
43:14rebonjour à tous les deux aujourd'hui
43:16dans l'heure du crime, Jacques Messrine,
43:18Jeanne Schneider, les Bonnie & Clyde du Canada
43:20c'est un inédit. – Nous serons à l'écoute.