Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 08 octobre 2024.
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00:00Il est 7h39, François Langley, bonjour François, décidément tout va très très vite en économie.
00:06Il y a quelques semaines à peine, on se réjouissait ensemble de voir les prix des carburants au plus bas à la pompe.
00:11Et puis patatra, les tensions au Proche-Orient font repartir ces prix à la hausse et c'est pas une bonne nouvelle cette hausse du pétrole.
00:18Oui, le baril a pris 3% hier et dépasse 80 dollars après une hausse de 20% depuis le début du mois de septembre.
00:25Alors, bien sûr, à cause du conflit au Proche-Orient, des menaces de frappes israéliennes sur les installations pétrolières iraniennes,
00:33et puis il y a aussi l'ouragan Milton qui pourrait mettre à l'arrêt les installations pétrolières américaines dans le sud du pays.
00:38Du coup, certains traders du pétrole parient maintenant sur une hausse significative, d'autant que 80 dollars,
00:45c'est encore très loin de ce qu'on avait connu au moment de l'invasion de l'Ukraine, on était pas loin de 120 dollars.
00:51Bon, jusqu'ici pourtant, malgré la guerre au Proche-Orient, le cours du pétrole n'avait pas beaucoup bougé.
00:56C'est vrai, c'est vrai, c'est causé par le fait que le centre de gravité de la production d'or noir s'est déplacé aux Etats-Unis.
01:03Le plus grand producteur de pétrole mondial, ce sont désormais les Etats-Unis avec 20 millions de barils de jour,
01:09très loin devant l'Arabie Saoudite et la Russie, donc la dépendance énergétique du monde vis-à-vis des pays arabes s'est réduite.
01:17Mais attendez, est-ce que ça veut dire que ça nous protégerait d'un éventuel nouveau choc pétrolier,
01:20si l'Iran, dans son conflit avec Israël, voyait ses installations pétrolières détruites ?
01:24Un peu, parce que l'Iran produit peu, 2 millions de barils de jour seulement, en plus 85% de son pétrole part en Chine.
01:33Si Téhéran ne pouvait pas produire, son client chinois se reporterait quand même sur d'autres producteurs, ça peut faire grimper un peu les prix.
01:40Le problème, ce sont les effets psychologiques sur le marché, qui exagèrent toujours les tendances,
01:45et puis, il y a le risque supplémentaire que l'Iran, en mesure de rétorsion, ne bloque le fameux détroit d'Hormuz,
01:52le long de ses côtes, par lequel transitent les exportations des autres pays de la région.
01:56Donc, si je vous comprends bien, la hausse des cours du pétrole reste un risque quand même pour notre croissance ?
02:00Oui, pour l'Europe et pour la Chine notamment, qui sont très largement dépendantes, ça voudrait dire une essence plus chère.
02:07Les Etats-Unis, ils ne sont pas en risque de manque, vu l'importance de leur production intérieure avec les fameux pétroles de schiste,
02:14au Texas, au Nouveau-Mexique, etc.
02:17Mais ils seraient tout de même touchés par une flambée des cours mondiaux, qui se répercuterait sur le prix de l'essence,
02:22avec les conséquences politiques qu'on peut en attendre.
02:24Des conséquences politiques aux Etats-Unis, lesquelles ?
02:27En fait, toute variation du baril se traduit par une fluctuation du prix de l'essence plus forte que chez nous, là-bas,
02:32parce qu'il y a peu de taxes sur le carburant.
02:34Et les Américains sont hyper sensibles au prix de l'essence, ils consomment 50% de carburant de plus que nous au kilomètre,
02:42et font deux fois plus de distance en voiture.
02:45Si les prix augmentaient à la veille de l'élection présidentielle,
02:47les Américains pourraient être tentés d'en attribuer la responsabilité à l'actuelle administration.
02:53La candidate Kamala Harris, qui est vice-présidente, est votée davantage pour Trump.