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00:00Bonsoir à toutes et à tous, c'est un des réseaux d'agences immobilières les plus
00:07importants, Century 21, dont vous êtes le Président, Charles-Marie Nakis, bonsoir.
00:12Bonsoir.
00:13Votre réseau, c'est le premier en France en volume, quasiment un millier d'agences,
00:18ce qui vous donne une vision globale du marché de l'immobilier dans l'ancien maison et appartement.
00:23Aujourd'hui, vous dressez un bilan des 9 premiers mois de l'année, comment se porte
00:28le marché ?
00:29Écoutez, plutôt mieux, on a connu des périodes bien plus difficiles, on a fait un été
00:34finalement qui était assez inespéré pour être tout à fait franc, on avait imaginé
00:38que l'opacité de la situation politique de la France allait réfréner l'ardeur des
00:45accords, il n'en a rien été, donc on est plutôt satisfait de ça, on est surtout satisfait
00:49de voir que de nouveau, les deux éléments clés de notre marché s'alignent, c'est-à-dire
00:53une baisse des prix accompagnée d'une baisse des taux et c'est mécaniquement ce qui a
00:57donné une respiration à ce marché-là incontestablement.
01:00Et donc, les prix, la baisse des prix, elle a bien lieu et elle dure ?
01:05Oui, elle dure, mais elle était nécessaire à la sortie de la période d'euphorie 2021,
01:10dès que les taux se sont envolés, mécaniquement, il fallait que les prix baissent, moi j'avais
01:15appelé à ce que les prix baissent de l'ordre de 12 à 15%, pour le coup, mes voeux ont
01:19été exaucés puisque les prix ont baissé de 12% en deux ans, c'était nécessaire.
01:23Pourquoi c'était nécessaire, Jean-Marie Nacris ?
01:25Parce qu'on n'était plus capable de financer ces prix-là avec des taux qui étaient à
01:285,5%, si vous voulez, on l'entend, on était capable de financer ces prix-là sur des taux
01:32à 1,2%.
01:33Aujourd'hui, les taux, ils sont à 3,5 sur 20 ans en moyenne.
01:37Exactement, les taux sont revenus à 3,5.
01:38À des niveaux raisonnables.
01:39Exactement.
01:40Et les prix également, est-ce qu'on peut avoir un petit panorama de la baisse des prix ?
01:44Oui, alors la baisse des prix, la plus marquée peut-être, c'est Paris, à moins 6%, avec
01:47un volume de transactions qui a aussi baissé de 1,2%, mais on va dire qu'en France, c'est
01:52moins 2,2% pour les appartements, un peu plus, c'est moins 3,5% pour les maisons, les maisons
01:56qui avaient beaucoup flambé, si vous vous souvenez, la période post-covid, c'est les
02:01maisons qui avaient mis le feu au marché de l'immobilier, donc tout ça est revenu un
02:04petit peu à la raison.
02:05Alors, vous le savez, il y a des disparités d'une région à l'autre, on ne va pas faire
02:08le gros...
02:09Il y a quand même des régions où ça continue à augmenter.
02:10Oui, alors la région PACA, typiquement, ça c'est le soleil qui l'emporte sur la raison,
02:15les prix n'ont toujours pas baissé, en Normandie les prix sont revenus un peu à la hausse
02:20mais ils avaient beaucoup baissé, à chaque région sa vérité, après c'est des écomarchés.
02:26Mais vous dites que sur Paris, la baisse, elle est importante aujourd'hui, est-ce que
02:30vous pensez que ça va continuer à baisser ? Est-ce que vous le préconisez ? Vous l'avez
02:33dit vous-même, à une baisse des prix il y a quelque temps, est-ce que là, aujourd'hui,
02:36vous pensez qu'on est arrivé à un niveau raisonnable de prix ?
02:39Vous savez, on est à 9200 euros du mètre carré, donc à l'époque, quand on avait
02:42annoncé, la première fois qu'on passait sous la balle des 10 000 euros, on avait lancé
02:45une bombe dans le marché de l'immobilier, non, ça va s'ajuster, moi j'ai toujours
02:50été convaincu que ce marché, il a cette faculté de s'auto-réguler, voilà, parce
02:53que c'est l'équation à trois inconnus, dont on connaît déjà l'une, puisque vous
02:57savez, moi je sais combien on peut emprunter, on est tous contraints par le Haut Conseil
03:01à la Stabilité Financière, il ne reste plus que deux inconnus, les prix et les taux
03:04d'intérêt, voilà.
03:05Donc le marché parisien, pour le coup, c'est auto-régulé plus vite que les autres.
03:10C'est un appel aux vendeurs que vous faites en fait ?
03:11Oui, moi ce que je ne voudrais pas, si vous voulez, c'est qu'on retrouve une situation
03:14de crispation avec des vendeurs qui disent, chouette, les taux ont baissé, on va remonter
03:17les prix, si on fait ça, on va retrouver une situation de blocage et ils ne vendront
03:21pas leurs biens.
03:22Donc aujourd'hui, les transactions ont repris, le volume des ventes est plutôt satisfaisant ?
03:25Alors, il n'est pas encore visible, si vous voulez, mais on le voit dans des compromis,
03:29dans les avant-contrats, ça va se traduire dans les sessions dans les mois qui viennent.
03:32Mais oui, le marqueur, pour le coup, encore une fois, c'est la première fois depuis
03:36très longtemps qu'on voit les taux et les prix qui sont à la baisse, et c'est ça
03:39qui encourage les transactions.
03:41Alors, ce que j'ai vu également dans votre dossier de presse, c'est qu'il y a énormément
03:43de consultations sur votre site internet, avec des gens qui se demandent ce qu'ils vont
03:47pouvoir acheter.
03:48S'ils vont pouvoir acheter, est-ce que ça veut dire que les acheteurs pensent que les
03:52prix vont continuer à baisser ?
03:53Je ne sais pas s'ils pensent que les prix vont continuer à baisser, en tout cas ils
03:56pensent que…
03:57Est-ce qu'ils vont continuer à baisser, Charles-Marie Nacky ?
03:58Oui, ils vont baisser, ils vont s'ajuster…
03:59Encore ?
04:00Franchement, la baisse…
04:01On n'est pas encore arrivé ?
04:02Ce que j'appelle une baisse, c'est deux chiffres.
04:03Là, ça va être un ajustement entre 1 et 3 %. On arrivera en fin d'année 2024 avec
04:08des prix qui auront baissé sur deux ans de 15 %, ce qui était nécessaire.
04:11Après, vous voyez, l'étonnante surprise de cet été, c'est que finalement on a
04:16pensé que la crispation, le marasme politique, l'incertitude politique auraient pu crisper
04:21les acquérants.
04:22Mais en fait, c'est passé le contraire.
04:23Ils se sont dit, finalement, il y a une première baisse des taux, on sait ce qu'on a, les
04:27prix ont baissé, et puis finalement on y va parce qu'on ne sait pas ce qu'on va
04:30trouver.
04:31Il y aura peut-être une incertitude dans le serpent, à l'époque vous savez, on ne connaissait
04:34pas l'orientation politique du nouvel gouvernement.
04:37Evidemment, ils se sont dit, on y va, c'est le moment d'y aller, et je trouve qu'il
04:41faut que l'enthousiasme soit réconfortant.
04:42Donc c'est peut-être un des seuls secteurs où il n'y a pas eu d'immobilisme à cause
04:45de l'immobilisme politique.
04:47Contre toute attente.
04:48Alors, ça ne vous a pas échappé que nous sommes en plein débat budgétaire.
04:51La niche fiscale sur l'investissement locatif, le dispositif Pinel, va disparaître à la
04:56fin de l'année, ce que déplorent évidemment les promoteurs immobiliers.
05:00Est-ce que vous aussi, vous craignez d'être victime de l'obligation de restaurer les
05:05finances publiques ?
05:06Dans l'ancien.
05:07Écoutez, je le crains comme tout le monde, parce qu'aujourd'hui, il y a une vraie incertitude.
05:11Comme tout le monde, il y a quand même une obligation de restaurer les finances publiques.
05:14Oui, oui.
05:15Alors, pour le coup, en tant que citoyen, je vais supporter, comme vous tous, comme
05:18nous tous, l'obligation de restaurer les finances publiques.
05:20Si ça se traduit par une modification de la fiscalité, laquelle sera-t-elle pour le
05:25segment de marché qui me concerne le plus ?
05:27Très sincèrement, je pense qu'on sera peut-être épargnés, nous, par cette fiscalité-là.
05:32C'est peut-être la fiscalité du bailleur privé qui est un vrai sujet, pour le coup.
05:36Vous savez, aujourd'hui, il y a des disparités entre les bailleurs privés qui mettent leur
05:40bien sur le parc locatif privé et ceux qui le louent de manière saisonnière, typiquement
05:43dans le statut de loueurs professionnels non meublés.
05:47Mais nous, vous savez, on est générateur de recettes pour l'État.
05:51On génère des droits de mutation et des taxes obligatoires chaque fois qu'il y a des transactions.
05:56Et on s'aperçoit qu'aujourd'hui, c'est 8 milliards de manque à gagner.
05:59C'est-à-dire le baisse de volume des transactions, c'est 8 milliards.
06:01Et ces 8 milliards, ils pénalisent directement les communes, les régions, les départements
06:05qui sont les principaux destinataires de ces recettes fiscales.
06:09Donc, je n'ose pas imaginer que l'État va de nouveau sanctionner fiscalement cette
06:16décentralisation qu'il a mise en place il y a quelques années, puisque nos recettes
06:19vont directement, encore une fois...
06:20Donc, vous ne faites pas partie des lobbies qui commencent à hurler houlou en disant
06:24« attention, attention, maniche ».
06:25Vous savez, l'ancien a toujours eu cette faculté, je vous l'ai dit, à s'autoréguler.
06:30La seule fois où on a vraiment bénéficié d'un dispositif, c'était la déductibilité
06:33des intérêts des emprunts.
06:35Peut-être que vous vous souvenez de cette période-là.
06:37Le reste du temps, si on se dit la vérité, on se dépatouille un peu tout seul.
06:40C'est un prix de marché, un prix de l'offre et de la demande.
06:43On n'a jamais été sous perfusion de l'État, on est plutôt génératifs.
06:45Et la pierre est un investissement quand même.
06:47Quand on voit en même temps que les acquisitions de logements au titre de l'investissement
06:50locatif reculent, ça veut dire que la plupart des acquéreurs, c'est pour habiter dans
06:55le bien, c'est pas pour faire de la spéculation, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour
06:59le secteur public.
07:00Oui, on a souvent dévoyé ça, l'acquisition, la motivation, c'est la résidence principale.
07:05En France, le logement, c'est 82% de résidence principale, c'est à peine 10% de résidence
07:10secondaire et surtout, c'est 8% de logements vacants.
07:13Le vrai scandale, il est là.
07:14Il y a plus de 3 millions de logements vacants en France.
07:17C'est sûr, sur ce segment de marché qu'il faut qu'on fasse tous un travail important
07:20parce qu'il y a une anomalie entre une demande de logement qui n'est pas nourrie pour des
07:24gens qui n'ont pas à se loger ou pas dans de bonnes conditions et ces 3 millions de
07:27logements vacants, c'est une problématique qui traîne depuis des années et que personne
07:30n'arrive à régler.
07:31Donc je pense qu'on devrait mettre notre énergie là-dessus.
07:33Voilà.
07:34Merci beaucoup Charles-Marie Naquis, Président de Centuri 21.
07:37Merci de votre invitation.
07:38Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.