Avec Kevin Bossuet, Professeur d'histoire en Seine Saint Denis, Christian De Villeneuve, Journaliste politique, David Margueritte, Vice président de la région Normandie et président de l'agglomération du Cotentin et Baptiste Fournier, Président et Fondateur de l’agence de communication VIRTUS
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NewsTranscription
00:00Et nous allons nous mettre d'accord, comme le gouvernement d'ailleurs, autour de cette table avec Kévin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis.
00:08Bonjour Kévin. Bonjour Valérie.
00:10Vous avez une petite... il y a un petit virus là qui court, c'est ainsi.
00:13Merci d'être là en tout cas. Mais avec plaisir.
00:15Christian de Villeneuve, journaliste politique, David Marguerite, vice-président de la région Normandie, président de l'agglomération du Cotentin,
00:22et Baptiste Fournier, président et fondateur de l'agence de communication Virtu. Bonjour.
00:27Rotaïo Migaud, le nouveau couple explosif du gouvernement.
00:32Bruno Rotaïo, nouveau ministre de l'Intérieur, qui affirme haut et fort qu'il ne laissera plus rien passer.
00:38Ok, des paroles, on attend les actes.
00:40Il porte également plainte contre Raphaël Arnaud pour apologie de la haine contre la police, agression homophobe à Mazamé.
00:48Le maire qui était ce matin chez Jean-Jacques Bourdin demande la suppression des allocations familiales pour la famille des agresseurs.
00:54Et puis le Proche-Orient, encore et toujours.
00:57On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
00:59Christian, c'est un coup de cœur. Je n'ai pas rappelé dans votre présentation que vous avez été patron de presse.
01:04Vous avez dirigé de très nombreux magazines, journaux. Le Parisien, le JDD, Paris Match.
01:11On s'arrête là. Mais c'est en tant qu'homme de presse que vous présentez votre coup de cœur ce matin.
01:17Oui, permettez-moi ce coup de cœur pour ce journal que je connais bien et que j'aime bien.
01:22Que je connais bien et que j'aime bien, à savoir le Parisien qui fête cette semaine ses 80 ans.
01:28C'est une vraie performance pour un journal populaire qui, dans un univers de presse écrite très chahuté,
01:37même en difficulté, a su repousser les assauts de la radio, de la télévision et aujourd'hui des réseaux sociaux.
01:48Il faut se demander, il faut poser la question, qui fait l'opinion aujourd'hui ?
01:52Est-ce que ce sont les médias ? Est-ce que ce sont les réseaux sociaux ?
01:57En attendant de trouver une réponse à cette question, si on écoute les revues de presse le matin,
02:04le Parisien continue, demeure, un journal de référence.
02:08Grâce à des informations, disons, locales, régionales, exclusives.
02:13Et surtout, je crois, c'est qu'il traduit assez bien l'opinion des classes moyennes ou de la majorité silencieuse,
02:21comme on le dit souvent.
02:25Dimanche dernier, ils ont fait un numéro collector dans lequel ils ont publié un sondage
02:36qui est une vraie radioscopie des français et qui remet assez bien en place un certain nombre d'idées.
02:44Et si vous voulez, je vais vous donner quelques chiffres parce que c'est vraiment intéressant.
02:4878% des français se déclarent fiers d'être français.
02:5493% adorent le drapeau.
02:5764% se déclarent européens convaincus.
03:0239%, non pardon, 3% seulement sont attachés à l'audiovisuel public.
03:08Rachida Dati va pouvoir faire sa réforme.
03:1365% demandent à reporter ou annuler l'interdiction de vente de véhicules neufs à moteur thermique.
03:20Et enfin, c'est aussi intéressant par rapport à la situation sociale,
03:2468% déclarent avoir des revenus suffisants pour vivre décemment.
03:31C'est très en décalage avec l'actualité et avec ce qu'on entend dans les médias.
03:40Et si on croit au sondage ?
03:42Oui, c'est ça, c'est ce qu'on va vous répondre.
03:46Est-ce que vous avez entendu Pascal Praud qui reprochait,
03:49on recevra de Nicolas Charbonneau nous demain dans l'émission Média pour parler de ces 80 ans du Parisien,
03:53qu'il reprochait aux invités, aux collaborateurs de ce 80e anniversaire d'être un peu consensuels ?
04:01Pascal Praud regrettait que Sonia Marbouk n'ait pas été sollicité.
04:05Donc je pense qu'il n'y ait personne de CNews qui ait été sollicité pour collaborer à ce numéro collector.
04:12Mais c'est vrai que c'était un beau numéro et ce sondage était particulièrement intéressant.
04:17Vous l'avez lu, vous lisez le Parisien ?
04:19Non, je ne lis pas le Parisien. J'en ai pas de très bons souvenirs du Parisien.
04:23Ah oui, c'est vrai, il y avait un article sur vous.
04:25Non, sinon c'est une presse quotidienne intéressante.
04:28Quand je l'ouvre, il y a des problématiques autour du pouvoir d'achat, de la vie quotidienne des gens.
04:32Donc c'est vrai que c'est un journal qui entre dans le cœur des Français et qui raconte leur vie quotidienne.
04:38Donc ça c'est plutôt bien parce que quand on prend Libération qui est dans l'idéologie la plus totale,
04:43donc ça fait du bien parfois un peu de pragmatisme.
04:45Je disais souvent que le Parisien était le compagnon de la vie quotidienne des Parisiens.
04:50Absolument, beaucoup de faits divers, des pages région très importantes.
04:55Il parle des territoires, il parle le français, c'est un journal de qualité.
04:58Dans ce cadre-là, on peut aussi saluer de manière générale la PQR.
05:01Oui, bien sûr.
05:02C'est-à-dire qu'il faut rappeler, à chaque fois je suis très étonné dans les cours que je peux donner,
05:05que les gens ne savent pas qu'aujourd'hui le premier quotidien de France vendu est Ouest France.
05:09Ni Le Monde, ni Figaro, ni Les Echos.
05:12Et la PQR se porte assez bien.
05:14La preuve en est, c'est le rachat de la Provence par le groupe CMA-CGM.
05:18Et le Parisien, en effet, a une ligne éditoriale historique qui est populaire,
05:23mais qui est en même temps un traitement de la politique internationale, de la politique nationale,
05:28qui permet aux Françaises, aux Français et aux Franciliens, et aux Parisiennes et aux Parisiens en particulier,
05:33de s'informer efficacement.
05:35Il nous reste peu de temps avant le journal.
05:37Moi je voulais juste faire une remarque.
05:40Je ne vais pas très souvent, je dois vous dire, traverser le bois de Boulogne.
05:43Il se trouve qu'hier, j'ai dû traverser le bois de Boulogne et j'ai été, même si je sais ce qui s'y passe,
05:48quand même consterné.
05:50Je fais référence évidemment au meurtre de la jeune Philippine, 19 ans,
05:54dont le corps a été retrouvé dans le bois de Boulogne.
05:56Elle était étudiante à Dauphine, Paris-Dauphine, qui est porte de la muette.
06:00J'ai traversé en voiture le bois de Boulogne et j'ai été consterné de voir le spectacle des transsexuels,
06:06des prostituées, des zonards, des gens qui étaient là.
06:10Cette faune qui, ce n'est pas nouveau, mais c'est vrai que ça m'a choqué en pensant à cette jeune fille.
06:17Alors il y a des centaines de joggers aussi,
06:21mais j'ai trouvé que de laisser perpétuer cette ambiance n'était pas forcément une bonne chose.
06:27Je ne sais pas ce que vous en pensez.
06:29C'est quand même choquant.
06:31Il était midi et demi, puisque je sortais de l'émission.
06:35Il était midi et demi et vous avez des gens à moitié à poil,
06:39qui sont sur le bord de la route, avec des familles qui passent.
06:44Cet endroit devrait être un lieu familial et c'est devenu un endroit dégueulasse,
06:48où vous avez des préservatifs partout au niveau du sol,
06:51des gamins qui jouent mieux, des préservatifs usagés.
06:54Moi franchement, j'aimais bien m'y promener.
06:56Je n'y vais plus parce que ce spectacle de transsexuels débridés,
06:59avec des gros pervers qui sont en train de regarder les personnes
07:04qu'ils pourraient faire monter dans leur voiture.
07:06Moi je trouve que ce n'est pas un beau spectacle.
07:08Et encore une fois, il y a eu l'interdiction.
07:11Moi je pense qu'il faut interdire la prostitution dans ce genre de lieu.
07:15Et moi je n'aime pas du tout cette ambiance-là.
07:17Je suis d'accord avec vous Valérie.
07:19Commentaire ?
07:21A la différence de mon voisin,
07:24je n'ai jamais aimé m'y promener parce que ça n'a jamais changé.
07:27Contrairement à ce qui avait été dit d'ailleurs.
07:29Oui, tout à fait.
07:31Ça a toujours été une zone à part dans la région parisienne.
07:35Et je ne sais pas quelle est la racine du mal.
07:38En effet, la prostitution, la consommation de drogue de manière découverte.
07:43Mais aujourd'hui, on le voit et on le constate.
07:46C'est-à-dire que personne n'ose, entre guillemets,
07:49parler de cet endroit, de ce lieu.
07:51Ni la maire de Paris.
07:53Une forme de tolérance.
07:55C'est un nouveau dossier pour M. Rotaillot.
07:57J'allais dire, il a parlé de rétablissement de l'ordre hier dans son discours.
08:00Moi que j'ai trouvé très sobre.
08:02La prostitution n'est pas interdite ?
08:04Oui, mais quand il a parlé de rétablissement de l'ordre,
08:06on connaît sa rectitude, la morale qui est la sienne.
08:08Je pense qu'on a un exemple dans l'actualité assez criant
08:11de ce que ça signifie rétablir l'ordre en plein Paris.
08:13Il faut rappeler aussi que la loi sur la pénalisation de la prostitution,
08:16pour le moment, n'a aucun effet en l'état actuel des choses.
08:23D'ailleurs, j'aurais pu verbaliser un certain nombre de personnes.
08:25J'imagine, mais on voit bien que pour le moment,
08:27les effets escomptés sur ce lieu, en tout cas,
08:29ne produisent aucun effet.
08:31Allez, on se retrouve dans un instant avec vous
08:33sur Sud Radio pour commenter l'actualité.
08:41Avec vous sur Sud Radio pour le 10h midi,
08:43les infos, les débats.
08:45Avec vous, avec Kevin Bossuet,
08:47professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
08:49Christian de Villeneuve, journaliste politique,
08:51Marie-Marguerite, vice-président de la région Normandie
08:53et président de l'agglomération du Cotentin,
08:56et Baptiste Fournier, président et fondateur
08:58de l'agence de communication Virtu.
09:00On va revenir évidemment sur la composition du gouvernement,
09:04le couple Retailleau-Migaud,
09:06les sorties de Bruno Retailleau,
09:08ses affirmations fermes,
09:11ses déclarations fermes sur le rétablissement de l'ordre,
09:15avec une plainte annoncée ce matin
09:17contre le député Raphaël Arnault.
09:19Tous ces sujets avec vous.
09:21David, coup de cœur pour la méthode Barnier.
09:25Oui, je trouve que les débuts de Michel Barnier
09:27sont plutôt bons,
09:29que son style est tranche
09:31avec ce qu'on a connu depuis sept ans.
09:33Moi j'ai beaucoup aimé ce qu'il a dit hier
09:35à l'occasion de la première réunion ministérielle
09:37quand il a demandé à ses ministres,
09:39ce qui paraît du bon sens, mais de ne pas dire dessebrouf,
09:41il faut agir avant de communiquer,
09:43communiquer le moins possible.
09:45Et ça a tranché hier.
09:47J'aimerais y revenir,
09:51parce que ce n'est pas tout à fait la même chose.
09:53Moi je trouve qu'on a vécu sept ans
09:55d'hypercommunications,
09:57de paroles politiques creuses,
09:59avec des mots qui s'enchaînent, qui se rappellent des grandes conférences,
10:01les cent jours,
10:03qui n'avaient aucune consistance,
10:05qui n'ont débouché sur strictement rien,
10:07avec les discours les plus ambiguës possibles,
10:09tout est son contraire, bref, une parole publique
10:11qui a été fusée jusqu'à la corde.
10:13Moi je trouve qu'avoir un premier ministre
10:15qui rappelle que peut-être l'expérience n'est pas complètement ringarde
10:17dans notre pays,
10:19qu'avoir une expérience d'élu local, une expérience européenne,
10:21ça peut être un plus, ça peut être un atout,
10:23je trouve que ça tranche
10:25avec ce qu'on a connu.
10:27Alors oui, en effet, hier il y avait un contraste dans les images
10:29entre les préconisations de Michel Barnier,
10:31je pense qu'on peut tous s'entendre sur le fait
10:33que la parole publique doit être sobre,
10:35elle doit être plus rare,
10:37et que l'action doit l'emporter sur la communication.
10:39Et on a vu en même temps
10:41des passations de pouvoir assez grotesques.
10:43J'assume de le dire,
10:45quand on voit des ministres qui,
10:47plutôt que de parler de leur bilan,
10:49parlent de leur parcours avec des discours d'égo,
10:51des moiseux, en rappelant
10:53leurs origines pour certains d'entre eux,
10:55je trouve qu'on a un petit espoir aujourd'hui
10:57de voir que le Nouveau Monde
10:59est bien finissant.
11:01Alors certes, on peut dire qu'il y a eu
11:03des communications ministérialières,
11:05mais une communication ciblée
11:07avec un discours de fermeté comme Bruno Retailleau,
11:09c'est pas du tout la même chose
11:11que d'avoir des grands discours creux
11:13où les mots s'enfilent comme des perles
11:15à longueur de journée. On a eu un discours
11:17d'autorité de Bruno Retailleau hier soir,
11:19qu'il se déplace dans un commissariat pour son premier déplacement
11:21était tout à fait légitime,
11:23et je trouve que les mots qu'il a utilisés,
11:25leur rétablissement de l'ordre,
11:27c'était des mots simples, des mots sobres,
11:29et des mots qu'on n'espérait plus dans le débat politique.
11:31Alors vraiment, moi je trouve que
11:33oui, Michel Barnier, c'est un coup de cœur,
11:35parce qu'avoir à Matignon
11:37un Premier ministre,
11:39après Gabriel Attal, et ses discours d'égo
11:41permanents, et qui n'ont eu
11:43aucune action d'ailleurs concrète pendant 6 mois,
11:45ça fait du bien à la France, ça fait du bien à la politique,
11:47et je pense que ça augure
11:49peut-être, à tout de suite,
11:51mais dans quelques mois, le rétablissement d'un clivage
11:53politique, digne, entre
11:55une droite et une gauche, qui se respectent,
11:57qui ne s'invectivent pas à longueur de journée,
11:59où on échange sur des projets de société,
12:01et où on arrête avec le jeunisme, parce que c'est
12:03aussi ça qu'on a vécu pendant 7 ans.
12:05Mais c'est un peu paradoxal ce que vous dites,
12:07on salue le discours du Premier ministre,
12:09et en même temps, les ministres font l'inverse de ce qu'ils disent.
12:11Le ministre sortant,
12:13en l'occurrence, Bruno Retailleau,
12:15il était au JTTF,
12:17il était chez nos confrères
12:19de CNews ce matin. On peut parler de discours
12:21inaugural, c'est le début de son action politique,
12:23c'est normal qu'il explique aux Français
12:25quel va être le cap de son action publique,
12:27maintenant on attend des actes, il y en a eu déjà ce matin, avec le dépôt
12:29de plainte que vous avez rappelé Valérie, tout de suite.
12:31Qu'un ministre de l'Intérieur vienne dans un commissariat
12:33pour son premier déplacement, c'est une sorte de tradition,
12:35mais qu'en revanche, les paroles, et ça a été salué
12:37hier par Allianz, le syndicat des
12:39policiers majoritaires,
12:41c'est quand même quelque chose qu'on ne peut pas reprocher
12:43à un ministre de l'Intérieur. C'est-à-dire qu'ils disent
12:45quel est le cap et la ligne d'action.
12:47Il n'y a pas que lui.
12:49Il n'y a pas que Bruno Retailleau.
12:51Ils étaient tous partout dans les matinales. Hier,
12:53Benjamin Haddad, ministre des Affaires étrangères,
12:55a accepté un journaliste de BFM
12:57dans sa voiture, si ça ce n'est pas de la com.
12:59Alors ça, on est tout à fait d'accord.
13:01Je parlais du discours de Bruno Retailleau, mais dès lors qu'on fixe
13:03un cap politique, et après qu'il y a de l'action,
13:05moi, c'est une méthode qui me va.
13:07Bien évidemment, il faut
13:09voir à l'usage.
13:11Quand Retailleau dit qu'ils me trouveront sur leur route,
13:13depuis qu'il a raté, il y a déjà eu...
13:15Il y a un premier acte ce matin.
13:17Le dépôt de plainte contre Raphaël Arnault, c'est pas tout à fait anodin.
13:19De dire qu'il va
13:21donner des consignes au préfet via des circulaires
13:23sur les EQTF, sur
13:25le fait que l'immigration massive n'est pas
13:27une chance pour la France, ce n'est pas un discours creux.
13:29C'est un acte politique fort, avec un cap politique.
13:31Il est arrivé hier, il faut nous laisser
13:33un peu le temps de pouvoir agir. On sait que la marge de manœuvre
13:35est limitée. En revanche, on a
13:37au ministère de l'Intérieur, un homme dont on ne peut pas
13:39dire qu'il soit dans l'hypercommunication.
13:41C'est un homme...
13:43Les préfets sont déjà convoqués.
13:45Pour justement l'application
13:47des EQTF.
13:49Oui, Kevin, vous êtes...
13:51Moi, j'aime beaucoup Bruno Retailleau.
13:53C'est une droite dure, c'est une droite ferme.
13:55Je suis d'accord là-dessus, mais est-ce qu'il va avoir
13:57les moyens d'agir quand on voit la configuration
13:59de l'Assemblée nationale
14:01et qu'on voit le ministre de la Justice en outre ?
14:03J'ai bien peur que le nouveau monde
14:05ressemble à l'ancien monde, puisqu'on est
14:07dans la continuité du en même temps.
14:09J'avais beaucoup d'espoir quand
14:11M. Barnier est venu à Matignon.
14:13Et puis tout de suite, il a édulcoré son discours.
14:15Évidemment, il faut lutter fermement
14:17contre l'immigration, mais avec du
14:19lumanisme. On ne va pas augmenter les impôts,
14:21mais on va les augmenter quand même.
14:23On voit bien que M. Barnier est
14:25pris en étau entre d'un côté
14:27le Rassemblement national, parce que Marine
14:29Le Pen a beaucoup de pouvoir. Il suffit
14:31qu'elle vote une motion de censure pour que
14:33le gouvernement tombe, et de l'autre
14:35l'aile gauche du macronisme
14:37qui va évidemment faire très
14:39attention à ce qui n'est pas une politique
14:41qui est trop à droite. Après, ça n'enlève rien
14:43aux qualités personnelles de Bruno Retailleau,
14:45mais on voit bien que la situation est hyper
14:47compliquée. Et il communique,
14:49je suis désolé,
14:51sur le fait qu'on porte plainte,
14:53sur le fait qu'on va convoquer
14:55les préfets, c'est déjà une forme de communication.
14:57Donc moi j'attends de voir l'action
14:59concrète. Vous auriez reproché qu'il ne l'ait pas fait.
15:01Et il a 24 heures d'exercice du pouvoir,
15:03je suis désolé, il a des mots que
15:05les Français attendent, il a des premiers
15:07actes qui semblent plutôt donner satisfaction
15:09aux forces de l'ordre.
15:11Bien sûr, moi ce n'est pas la majorité que j'aurais
15:13souhaité. Je pense que si vous reprenez les discours
15:15de Gérald Darmanin... Le discours de Gérald Darmanin
15:17hier n'était pas un bilan,
15:19c'était moi-je,
15:21le tout à l'ego, bref.
15:23Mais ce n'est pas la majorité que j'aurais souhaité,
15:25maintenant il faut...
15:27La Courneuve
15:29était un des lieux
15:31entre guillemets
15:33qui est devenu symbolique
15:35et emblématique
15:37de la période Sarkozy
15:39puisque c'était là qu'il a évoqué
15:41le Karcher. Et donc
15:43on voit bien que depuis
15:45tant, quand il y a des ministres de l'Intérieur
15:47notamment de droite,
15:49on est plutôt par paroles
15:51que dans l'action.
15:53A noter que tout de même, au-delà
15:55du ministère
15:57de Bruno Rotailleau, on se retrouve dans une situation
15:59inédite puisqu'on a un gouvernement
16:01qui pour la première fois dans la Vème République
16:03n'a pas de légitimité politique
16:05c'est-à-dire pas de légitimité parlementaire.
16:07Donc Bruno Rotailleau
16:09devrait un peu se méfier de ses marges de manœuvre
16:11dans les prochaines semaines et les prochains mois.
16:13En ce qui concerne Michel Barnier,
16:15on entend
16:17qu'on peut parler de sobriété
16:19politique. Néanmoins,
16:21le problème c'est qu'aujourd'hui,
16:23on a plus de 5% de déficit, plus de 100%
16:25d'aides du PIB et qu'il va falloir
16:27à un moment donné avoir une ligne
16:29de clarté et il y aura
16:31peut-être à cette occasion la discussion
16:33politique générale le 1er octobre prochain
16:35mais pour le moment, je ne vois
16:37et je n'entends et je n'observe que du
16:39flou. Or,
16:41on est dans une situation, le nouveau
16:43ministre de l'Économie l'a rappelé,
16:45quasiment aussi historique et inédite
16:47d'un point de vue des finances publiques.
16:49Et ça devrait aujourd'hui occuper
16:51l'ensemble du débat public.
16:53Christian ?
16:55Je dirais aussi
16:57que Bruno
16:59Retailleau, avant le discours
17:01de politique générale, il fait un peu pression
17:03sur le Premier ministre.
17:05Voilà, donc c'est...
17:07Et comme d'ailleurs le ministre de la Justice
17:09pareil, donc là en ce moment
17:11il y a effectivement des
17:13expressions assez débridées
17:15et fortes et puis il faut
17:17espérer que
17:19une fois que
17:21le Premier ministre aura donné le la,
17:23les ministres
17:25exécuteront la charge gouvernementale qui est
17:27à l'heure. Moi je pense que vous savez
17:29dans une coalition,
17:31on sait très bien que chacun
17:33doit mettre, si il veut,
17:35s'il souhaite sincèrement
17:37la réussite du gouvernement,
17:39il a seulement de durée,
17:41et bien chacun va devoir mettre de l'eau
17:43dans son vin.
17:45Et donc
17:47une coalition c'est
17:49le pragmatisme et les compromis.
17:51Et voilà.
17:53Et ça peut marcher.
17:55Et une bonne gouvernance c'est aussi de la coordination.
17:57Hier quand Bruno Retailleau s'exprime sur l'AME,
17:59il clive
18:01d'entrée de jeu, je ne sais pas justement
18:03s'il y a de la coordination avec Michel Barnier,
18:05le sujet de l'AME et le débat
18:07ne me dérange pas. Ce sera entre guillemets
18:09bloc contre bloc.
18:11Alors qu'il se déplace
18:13sur des sites qui concernent
18:15l'ordre public et la sécurité, il vient parler de l'AME.
18:17Donc on est déjà en dehors
18:19d'une forme de sobriété communicationnelle.
18:21On va y revenir
18:23et on va évoquer aussi
18:25son homologue
18:27à De La Justice,
18:29Didier Migaud, qui dit
18:31« Je n'ai pas changé, il était socialiste
18:33et socialiste il reste. »
18:35A tout de suite.
18:41Et on continue de débattre
18:43de l'actualité avant de continuer
18:45le tour de table. Puisqu'on est sur le sujet
18:47de Bruno Retailleau, il y a cette question
18:49de Bruno Retailleau
18:51et de Didier Migaud
18:53qui ne sont pas exactement
18:55sur les mêmes positions.
18:57C'est parfait en même temps, entre le dur et le souple.
18:59Voilà.
19:01De toute façon, je ne suis pas sûre que
19:03Didier Migaud soit en position de donner des ordres
19:05aux magistrats.
19:07Les magistrats ont dû
19:09plutôt bien accueillir l'arrivée de Didier Migaud,
19:11non ?
19:13Par rapport à Dupond-Moretti.
19:15Dupond-Moretti qu'ils avaient beaucoup secoué.
19:17Migaud va plus...
19:19Non, mais hier, je vois que Bruno Retailleau
19:21s'est élevé contre l'inexécution des peines.
19:23Mais bien sûr qu'il a raison.
19:25Mais il met une pierre dans le jardin
19:27de son collègue.
19:29L'inexécution des peines, c'est la justice.
19:31On est à 68% d'exécution à peu près
19:33des peines dans notre pays.
19:3580 000 peines non exécutées.
19:37Il a raison de poser le débat.
19:39Je le connais bien.
19:41Bruno Retailleau, il a
19:43des qualités personnelles.
19:45Je le disais tout à l'heure, une rectitude,
19:47une constance politique. Il a une cohérence
19:49dans son système de pensée
19:51qui est incontestable.
19:53Et puis, je pense qu'il a une qualité, surtout,
19:55c'est sa hauteur de vue. Il ne se laissera pas impressionner
19:57par la pression médiatique
19:59qui lui est déjà tombée dessus depuis hier
20:01avec des polémiques
20:03plus ou moins ridicules. Il y en a une en particulier
20:05où on ressort des dossiers
20:07des années 90.
20:09Je trouve qu'on a la chance
20:11d'avoir au ministère de l'Intérieur
20:13quelqu'un qui a ces qualités, qui s'exprime
20:15sur le terrain du ministère de la Justice
20:17et classique.
20:19Les querelles entre les ministres de l'Intérieur
20:21et de la Justice, ça a toujours été le cas.
20:23Et qu'il affirme une ligne
20:25qui est une ligne de grande fermeté
20:27avec exécution des peines. Il a quand même
20:29dit que sur les OQTF, il allait
20:31donner les consignes et qu'elles allaient être exécutées.
20:33On attend de voir, bien évidemment.
20:35Et la marge de manœuvre, je suis d'accord avec Kevin Bossuet,
20:37elle est nécessairement limitée. Et encore une fois,
20:39moi, ce n'est pas la majorité que je souhaitais.
20:41Et pour autant, le pays ne peut pas se permettre d'échouer pendant six mois
20:43et de ne rien faire. Donc, quand on a
20:45la chance d'avoir un discours comme celui-là,
20:47on a envie de dire chiche. On a envie de dire
20:49sa personnalité, la ligne politique
20:51qui est la sienne. Il faut lui donner une chance
20:53de réussir. Et je suis plutôt confiant
20:55dans le match classique avec le ministre de la Justice.
20:57Pourquoi ? Parce que le ministre de la Justice
20:59n'est pas un idéologue. On ne peut pas dire
21:01qu'il ait beaucoup de soutien au gouvernement par ailleurs.
21:03Et surtout, Bruno Retailleau,
21:05il est dans la ligne des Français.
21:07Ce qu'il a dit hier, c'est ce qu'attendent
21:09les Français sur l'immigration, sur la sécurité,
21:11sur l'exécution des peines. Il a le soutien
21:13de l'opinion publique avec lui.
21:15Oui, je suis évidemment
21:17d'accord avec tout cela, mais
21:19mettez-vous à la place des Français.
21:21On a l'impression que c'est encore le même
21:23refrain, le retour
21:25de la concurrence entre Darmanin
21:27et M. Dupond-Moretti,
21:29en même temps. Regardez ce qui s'est passé
21:31au cours de ces dernières années. D'un côté,
21:33vous avez un ministre de l'Intérieur,
21:35M. Darmanin, qui fait un lien entre immigration
21:37et insécurité. De l'autre, vous avez un ministre
21:39de la Justice qui nous raconte le contraire,
21:41qu'on est limite des fachos qui ont fait ce lien.
21:43De l'autre côté, vous avez un ministre
21:45de l'Intérieur, M. Darmanin, qui était ferme
21:47sur la délinquance, etc. De l'autre,
21:49quelqu'un qui voulait absolument
21:51libérer les délinquants le plus tôt possible.
21:53C'est ce discours-là qui a tué
21:55la vie politique, et on va revoir la même chose.
21:57Je comprends, juste en une seconde,
21:59je comprends que les Français ne comprennent pas,
22:01mais ils ont aussi choisi de ne pas donner
22:03de majorité claire à qui que ce soit, et ça,
22:05je le regrette. Si on avait une majorité claire...
22:07Il y a eu quelques tambouilles au second tour...
22:09Mais il n'y a pas de majorité claire aujourd'hui,
22:11et s'il y avait une majorité claire, celle que je souhaite
22:13être bien sûre, c'est celle de la droite et du centre,
22:15on n'aurait pas cette querelle, et il faut faire avec
22:17aujourd'hui malheureusement. Et puis quelques tambouilles
22:19dans la composition du gouvernement aussi.
22:21C'est quand on lit un peu les coulisses,
22:23c'est pas forcément
22:25pour le bien du pays, ce qui est en place.
22:27Baptiste Fournier ?
22:29Au-delà du binôme Migo-Rotaio,
22:31ce qui m'interroge, c'est encore
22:33une fois le respect un peu
22:35des scrutins qui ont lieu
22:37au mois de juin et au mois de juillet. C'est-à-dire qu'on a eu trois
22:39tours de scrutin, avec un rejet massif
22:41du « en même temps »
22:43et de la politique d'Emmanuel Macron,
22:45et avec ce binôme, on se retrouve
22:47en fait dans la poursuite, dans la continuation
22:49de la politique
22:51macroniste. Et dans ce cadre-là,
22:53alors que les uns et les autres ont voulu
22:55jouer un peu, mais il s'agissait apparemment
22:57d'éléments de langage,
22:59le jeu de la cohabitation, en fait,
23:01je ne sais pas dans quel type, entre guillemets,
23:03de régime nous allons évoluer.
23:05Est-ce que c'est une colocation ?
23:07Une cohabitation ? Une continuation ?
23:09À mon avis, nous allons le voir
23:11avec le budget, éventuellement.
23:13Parce que là, il y a un rapport de force
23:15au sein même de ce gouvernement qui est aujourd'hui
23:17majoritaire
23:19pour Renaissance, désormais groupe
23:21EPR. Dans ce cadre-là,
23:23ce qu'il va falloir observer
23:25avec attention, dès la discussion de politique
23:27générale, c'est qui, entre guillemets,
23:29l'emporte dans ce rapport de force
23:31interne. Et je pense que Didier Migaud,
23:33pour le coup, aura plutôt
23:35le soutien du groupe EPR, quand Bruno
23:37Retailleau aura celui des Ehlers.
23:39Dans ce cadre-là, et par rapport
23:41aux réformes à venir, si tentées qu'il y en ait, parce que
23:43encore une fois, par rapport à l'agenda
23:45législatif, commençons déjà
23:47par le budget, et ensuite voyons ce qu'il est
23:49possible de faire. Néanmoins,
23:51on est encore, et de droite et de gauche,
23:53ni de droite ni de gauche.
23:55Après, faisons confiance à ces deux hommes
23:57par rapport à leur parcours
23:59et leur valeur pour réussir à s'entendre
24:01et à faire preuve d'intelligence collective.
24:03Moi, je suis d'accord avec ce qui a été
24:05dit, et j'aimerais qu'on se mette à la place des électeurs
24:07et qu'on se mette à la place des auditeurs.
24:09Monsieur Barney nous avait promis
24:11un gouvernement d'union nationale.
24:13Sauf que, de fait, il n'y a aucun ministre
24:15du nouveau Front populaire.
24:17Mais c'est la faute à qui ?
24:19Ils ne veulent pas y aller non plus.
24:21Je suis d'accord, mais aucun ministre du Rassemblement national,
24:23ce qui fait qu'on exclut 19 millions de personnes,
24:2519 millions d'électeurs. Après, évidemment,
24:27le NPF, le nouveau Front populaire
24:29et le Rassemblement national ne voulaient
24:31pas y aller, mais dans ce cas-là,
24:33qu'on ne nous serre pas un discours gaulliste
24:35et un discours d'union nationale. La vérité, c'est qu'il y a
24:37beaucoup de Français qui ont l'impression que c'est
24:39le bloc bourgeois qui se maintient
24:41au pouvoir, la défense des mêmes
24:43intérêts, la défense du même
24:45corporatisme, et qu'on ignore
24:47un peuple qui est de plus en plus malheureux,
24:49qui ne se reconnaît plus forcément dans la
24:51démocratie. Ces gens qui sont dans le
24:53périurbain, qui sont dans le rural,
24:55qui sont parfois également dans les banlieues, qui n'ont
24:57plus foi en la démocratie. On a l'impression
24:59finalement d'un système qui tourne
25:01sur lui-même, avec finalement
25:03un peuple qu'il faudrait écarter.
25:05C'est le maintien de l'extrême-centre.
25:07Il faut lutter contre le populisme,
25:09lutter contre tous ces gens qui votent mal,
25:11soit extrême-gauche, soit extrême-droite.
25:13Et vous verrez que tout ira bien,
25:15puisque nous, nous avons la vérité, nous sommes
25:17le camp de la raison. Et vous verrez que
25:19les gens qui font ça sont en train de
25:21bousiller la démocratie. Et moi, ça me fait
25:23très peur.
25:25Je veux dire, quand même,
25:27que ce soit LR ou Ensemble,
25:29c'est le groupe le plus important
25:31à l'Assemblée.
25:33Alors ça, ils sont quand même légitimes
25:35de former un gouvernement.
25:37Ils sont tous
25:39minoritaires, en fait.
25:41Kévin, vous vouliez revenir sur...
25:43Vous avez un coup de gueule.
25:45Un coup de gueule sur l'augmentation
25:47des impôts. Parce que M. Barnier,
25:49aussitôt, dès qu'il est arrivé
25:51au pouvoir, il a fait un constat qui est
25:53évidemment légitime. Nous sommes
25:55en faillite. François Villon l'avait
25:57dit. Un déficit public à 5,6%
25:59du PIB, alors
26:01que l'ancien gouvernement prévoyait
26:035,1%. Et s'il n'y a
26:05aucune mesure correctrice, on sera au-dessus
26:07de 6%. Et pourtant,
26:09on a 1% de croissance. Ce n'est pas non plus
26:11médiocre, donc ça devrait nous interroger.
26:13Si on prend le remboursement des intérêts
26:15de la dette, en 2027, on sera
26:17à 70 milliards
26:19d'euros. Nous sommes évidemment en faillite.
26:21Et là, qu'est-ce qu'on nous raconte ? Qu'il va y avoir
26:23une augmentation des impôts. Mais évidemment,
26:25on ne nous dit pas qui on va taxer.
26:27Si c'est pour taxer des entreprises,
26:29pareil, ça ne sert
26:31strictement à rien, on va plomber
26:33l'économie française. Alors, il y en a qui parlent
26:35du retour de l'USF,
26:37mais c'est peanut en termes de chiffres.
26:39Donc, qui c'est qui va trinquer encore ?
26:41On va taxer ceux qui
26:43sont dans les 10%
26:45de l'étrange, de l'impôt
26:47sur le revenu. Et les 10%,
26:49ça commence à partir d'un peu plus
26:51de 2700 euros par mois.
26:53Donc, ceux qui vont trinquer, ce sont évidemment
26:55les classes moyennes. Et par
26:57contre, les dépenses, alors là,
26:59on ne veut pas les faire. Les autres
27:01pays ont fait une rédiction massive
27:03des dépenses, mais nous, on ne veut pas
27:05parce que ça coûte trop cher politiquement.
27:07Pourtant, il y a des choses à faire. Vous prenez, par exemple,
27:09les subventions aux associations. C'est
27:1115 milliards d'euros par an. Pourquoi on ne regarde
27:13pas un peu à qui on
27:15donne de l'argent, à qui on n'en donne
27:17pas ? Et les Français sont lasses.
27:19Les Français qui se lèvent tous les matins,
27:21qui travaillent, ils ont l'impression
27:23que c'est toujours eux qu'on taxe. Et de l'autre
27:25côté, il y a toujours plus d'aide sociale,
27:27toujours plus d'assistanat.
27:29Et encore une fois,
27:31vous avez la France qui travaille,
27:33qui en a marre, qui est lassée.
27:35Et le mouvement des gilets jaunes que l'on a
27:37vu il y a quelques mois va ressurgir
27:39parce que ça touche de plus en plus de gens
27:41et on prépare la voie à qui ?
27:43Au Rassemblement National, parce que je suis
27:45convaincu qu'après Retailleau, il
27:47échouera et qu'après, ça sera au tour de Jordan
27:49Bardella et Marine Le Pen. Alors, vous répondrez
27:51dans un instant à ce que vient de dire
27:53Kévin Bessuet.
27:55Sud Radio. Parlons vrai.
27:57Sud Radio. Parlons vrai.
27:59Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
28:01Valérie Expert.
28:03Alors, les impôts, effectivement, le mot
28:05est lâché. Le président, je l'ai trouvé
28:07bon aussi, Barnier, l'autre soir,
28:09Michel Barnier, le Premier ministre, mais je crois qu'il
28:11esquivait un petit peu la question sur les
28:13impôts, sur les taxes. Je rappelle quand même
28:15qu'on est le premier pays,
28:17la France, c'est dans le Figaro ce matin,
28:19reste la championne des prélèvements obligatoires.
28:21Donc, on entend souvent ce chiffre, mais le chiffre,
28:23il est de 46,1%
28:25contre 42,9%
28:27pour l'Italie, 42%
28:29pour la Belgique, le Danemark, 41%.
28:31Enfin, on est quand même
28:33extrêmement taxés.
28:35Oui, mais, moi, ce que je vois là, c'est que
28:37l'éventualité d'une augmentation des impôts
28:39est quand même une défaite en race campagne
28:41des macronistes.
28:43Et le génie de la finance ?
28:45Là, c'est impressionnant.
28:47Non, je crois que ce que
28:49je cherche à savoir, les Français, c'est
28:51qui est riche ? Où commence la richesse ?
28:53Et là, il faudra effectivement une certaine
28:55clarification de la part du Premier ministre
28:57dans la mesure où, effectivement,
28:59là, il y a un climat d'inquiétude qui est très favorable
29:01à la marge des entreprises, entre nous.
29:03Oui. Alors, on va peut-être
29:05donner la parole à vous, Baptiste Fournier.
29:07Vous êtes très enthousiaste,
29:09David Marguerite, ce matin.
29:11Mais, laissons le débat
29:13se faire.
29:15Ça fait toujours plaisir d'avoir des amis
29:17qui ont ce regouvernement.
29:19Baptiste Fournier,
29:21sur les impôts...
29:23Là où il faut faire extrêmement attention.
29:25Il y a un recouvrement des impôts en France
29:27qui est extrêmement élevé, historiquement.
29:29C'est-à-dire que sur l'impôt sur le revenu,
29:31je crois qu'il n'y a que 5% de défaut
29:33de la part des contribuables
29:35à régler ce qu'ils doivent à l'État
29:37et au fisc. Là où
29:39j'attire l'attention, entre guillemets, des politiques,
29:41c'est qu'on a une espèce
29:43de serpent de mer. C'est-à-dire qu'on a
29:45un niveau de prélèvement obligatoire extrêmement important.
29:47Un niveau de dépense publique
29:49extrêmement important. Et le problème, c'est que
29:51fut un temps, cette cohésion
29:53et cette acceptation
29:55se faisaient autour d'un niveau de service public
29:57de qualité.
29:59Dès lors qu'aujourd'hui,
30:01il y a une défiance vis-à-vis de l'hôpital public,
30:03vis-à-vis de la sécurité publique,
30:05vis-à-vis de l'éducation nationale,
30:07on pourrait,
30:09là aussi, je ne sais pas si
30:11on pourrait avoir un reminder
30:13des Gilets jaunes, néanmoins...
30:15Grève des impôts ?
30:17En tout cas, on se souvient de Moscovici
30:19et du ras-le-bol fiscal.
30:21Je pense que là, ils vont marcher sur des oeufs
30:23ces prochains jours, avec les premières annonces
30:25et les premières pistes budgétaires. Je pense que le MEDEF
30:27et le Patronat le prend ainsi
30:29en compte. C'est-à-dire que cette marche budgétaire
30:31et fiscale à gravir
30:33est importante et
30:35ils sont très heureux d'avoir
30:37évité le NFP et notamment la LFI
30:39et donc veulent prendre leur part en disant
30:41attention, contribution
30:43exceptionnelle et temporaire,
30:45on va jouer le jeu. Mais encore une fois,
30:47j'attire l'attention sur ce qui faisait
30:49la cohésion sociale, notre contrat social
30:51qui semble aujourd'hui
30:53créer une défiance
30:55importante, pour ne pas dire de la révolte.
30:57Oui, complètement, c'est ce que disait
30:59Sébastien et puis après David.
31:01Pardon, mais je crois
31:03qu'avant d'annoncer des augmentations
31:05des impôts éventuels,
31:07le gouvernement va
31:09devoir montrer des signes.
31:11Et dans le parisien, excusez-moi,
31:13ce matin, je ne suis plus au parisien
31:15pourtant, mais il y a le président
31:17du MEDEF qui suggère
31:19une bonne piste. Il explique
31:21qu'il y a 456
31:23agences publiques
31:25rattachées à... 456 !
31:27Et ça coûte seulement
31:2993 milliards.
31:31Il y a un certain nombre
31:33d'agences dont on ne sait absolument pas à quoi
31:35elles servent. Et là, je trouve qu'il amorce une bonne piste.
31:37Oui, mais je vois toujours...
31:39Vous savez, quand j'ai commencé ma longue carrière,
31:41je travaillais dans une boîte de prod
31:43qui sous-traitait
31:45au ministère de la réforme administrative.
31:47Et on faisait des petits clips.
31:49C'était il y a très très très très longtemps.
31:51Et la réforme administrative...
31:53Et à chaque fois, ça me fait penser à ça.
31:55On avait fait des petits clips qui avaient coûté très très cher,
31:57qui avaient été facturés très très cher. C'était Monsieur Catalat
31:59à l'époque.
32:01Et c'était n'importe... Enfin, voilà.
32:03On en est toujours là, quoi. Donc, David.
32:05Je voudrais réagir. Je partage ce que dit
32:07Kevin Bossuet. Je voudrais juste réagir quand il a parlé
32:09de blocs bourgeois. Moi, je suis élu
32:11d'un territoire rural. Je ne me reconnais
32:13absolument pas dans cette notion
32:15de blocs bourgeois. Je suis issu d'une droite populaire.
32:17Et vraiment, aujourd'hui,
32:19il ne s'agit pas d'un gouvernement de coalition, mais d'un gouvernement
32:21de transition. Il ne s'agit même pas
32:23de savoir si on le soutient ou pas. Il s'agit d'entendre ce que nous disent
32:25les Français en disant, ne perdons pas plus de temps.
32:27Ne laissez pas le LFI
32:29rentrer au gouvernement. Et
32:31entendez-vous sur 2-3 réformes et
32:33votons le budget. Et sur le budget, moi, je partage
32:35complètement le constat. On est drogué
32:37à la dépense publique. On considère que l'efficacité
32:39d'une politique publique en France,
32:41elle se mesure à l'augmentation d'un budget.
32:43On parlait de la justice tout à l'heure. Je regardais les chiffres.
32:45On est au-dessus de la moyenne européenne en termes de
32:47financement du ministère de la Justice. Je crois qu'on est à 72 euros
32:49par habitant. La moyenne doit être à 64.
32:51Sauf qu'on a 11 juges pour
32:531 000 habitants, là où la moyenne est à 17.
32:55Tout est dit dans ce chiffre. Et en réalité,
32:57quelles sont les réformes qu'on peut mettre en oeuvre ?
32:59Je le dis souvent ici.
33:01Une réforme profonde de l'État. Une réforme
33:03de la décentralisation. On n'en peut plus
33:05de ces compétences croisées. Je suis vice-président
33:07à la formation, dans mon domaine, à la région
33:09Normandie. On a, pour gérer
33:11la formation, les OPCO, l'État,
33:13France Travail, les régions,
33:15Transition Pro. Comment voulez-vous qu'on s'y retrouve ?
33:17On n'a jamais mis autant de milliards
33:19dans les politiques d'orientation et on n'a
33:21jamais eu autant de reproduction sociale dans notre pays.
33:23En fait, ce qui ne va pas, ce qui ne fonctionne pas,
33:25c'est que l'État ne sait pas se réformer.
33:27Il ne sait pas se réformer. Et une vraie
33:29réforme de la décentralisation, qui transfère
33:31les compétences du quotidien aux collectivités
33:33territoriales et qui laisse l'État
33:35ses compétences régaliennes, c'est ça
33:37une réforme de structure. Alors, ce n'est pas ce gouvernement
33:39qui la fera, parce qu'il n'a pas de marge de manœuvre pour la faire,
33:41mais là, il faut passer le cap, il faut passer quelques mois
33:43en effet, avec au moins le budget
33:45et deux ou trois réformes que les Français attendent.
33:47Baptiste, juste un mot. C'est un médecin qui me dit
33:49défiance vis-à-vis de l'hôpital.
33:51La défiance n'est pas
33:53vis-à-vis de l'hôpital. C'est une défiance
33:55vis-à-vis du budget.
33:57C'est une déception
33:59en plus que défiance. Moi, je dis défiance,
34:01c'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous prenez
34:03une future maman qui va accoucher.
34:05Elle va plutôt choisir un clinique privée, à l'hôpital public
34:07pour la qualité de sa maternité,
34:09pour le suivi de traitement
34:11des soins.
34:13Moi, pas. J'ai confiance en l'hôpital
34:15public, plus que dans les clinics.
34:17Moi, j'ai confiance en l'éducation nationale. Je parle là
34:19des enquêtes qui sont en train...
34:21...
34:23devoir de réserve
34:25oblige...
34:27C'est attaché aux services publics.
34:29D'accord. Donc, vous disiez vraiment défiance, c'est-à-dire qu'on n'a plus confiance
34:31c'est ça. On n'a plus défiance dans le sens,
34:33on n'a plus confiance dans nos services publics.
34:35Vous êtes allé aux urgences récemment ? Oui, bien sûr.
34:37Malheureusement. Bien sûr. Quand on va aux urgences,
34:39on peut avoir une inquiétude en fonction de l'hôpital
34:41de proximité
34:43qui va nous soigner. Et dans certaines
34:45zones rurales, on sait qu'aujourd'hui,
34:47quand on est dans la creuse, il faut faire 1h20
34:49pour aller à Limoges et avoir des urgences
34:51entre guillemets de qualité.
34:53Donc, cette inquiétude,
34:55là où je rejoins totalement David Marguerite,
34:57c'est qu'on n'a pas de débat
34:59à hauteur d'enjeu
35:01sur ce que devraient être
35:03nations, entre guillemets, et des territoires
35:05repensés. Pour deux raisons.
35:07D'une part, ça n'intéresse pas vraiment les Français
35:09parce que c'est assez technique. En vérité, il faut se le dire aussi.
35:11Et je comprends que ça n'intéresse pas vraiment
35:13les Français. Et d'autre part, de toute façon, les politiques
35:15n'arrivent pas à s'entendre sur ce sujet.
35:17Parce qu'il y a des problématiques
35:19de pouvoir local, régional
35:21et d'indemnité.
35:23Quand François Hollande est revenu, et Dieu sait que
35:25j'ai participé à l'époque professionnellement
35:27à ce gouvernement,
35:29est revenu sur le Conseil Territorial Unique
35:31de Nicolas Sarkozy, il a commis une erreur.
35:33Quand on n'arrive pas à avoir
35:35une ligne
35:37dure et claire sur la réforme territoriale
35:39à l'époque, et qu'on se fait désausser
35:41sur la loi MAPTAM
35:43de simplification des collectivités
35:45à ce moment-là par le Sénat,
35:47on a aussi un manque de clairvoyance
35:49et de clarté vis-à-vis
35:51des Françaises et des Français.
35:53Néanmoins, il y a quelques réformes qui ont été réussies.
35:55La fusion des intercommunalités,
35:57on a réussi à les diviser par deux
35:59et je pense que ça se fait en étroite
36:01coopération et collaboration entre
36:03différents bords politiques et ça fonctionne avec des résultats.
36:05Maintenant, est-ce qu'on ne pourrait pas
36:07s'interroger sur le maintien ou non ?
36:09Les départements ? Non, les départements.
36:11Bien sûr. A titre personnel, je suis favorable
36:13à une reconcentration, c'est-à-dire
36:15donc les pouvoirs publics de l'État
36:17reconcentrés au niveau des préfectures, leur redonner
36:19des moyens pour mener des politiques
36:21nationales. Les départements
36:23et leurs politiques sociales, ils n'ont plus
36:25ça aujourd'hui. Les transférer
36:27aux intercommunalités qui sont
36:29arrivés à un niveau d'échelle
36:31assez suffisant. C'est-à-dire que
36:33aujourd'hui, les collèges pourraient très bien être gérés
36:35par les intercommunalités
36:37et je pense en plus que ça favoriserait
36:39les politiques publiques des collèges
36:41sur la carte, la fameuse carte
36:43territoriale qu'on n'arrive pas à
36:45reconfigurer. Bref,
36:47ces problématiques-là, on devrait les avoir
36:49mais de même que la réforme des institutions. On a des institutions
36:51aujourd'hui qui sont totalement désajustées,
36:53désalignées de la réalité politique.
36:55On nous parle, et je pense que Michel Barnier va l'annoncer,
36:57d'une réforme du scrutin
36:59législatif pour mettre plus de proportionnel.
37:01Mais, je vous le dis
37:03ici, et je prends le pari,
37:05il n'y aura pas de réforme de la proportionnelle.
37:07Parce que les groupes politiques n'arriveront pas à s'entendre
37:09sur le mode de scrutin et sur une
37:11reconfiguration éventuelle de la carte électorale.
37:13C'est des sujets qui sont très
37:15importants, qui mettent du temps
37:17pour créer des résultats
37:19mais néanmoins, ils devraient être
37:21introduits sur le haut
37:23de la pile de dossiers du Premier ministre.
37:25Mais on ne s'attaque pas, effectivement, à la dépense.
37:27On nous parle d'impôts, mais on ne s'attaque pas
37:29à la dépense de l'État qui a explosé
37:31aux millefeuilles administratives.
37:33Et surtout, depuis tout à l'heure,
37:35on parle d'argent, on parle de dépenses
37:37mais il y a quelque chose aussi qui ruine
37:39nos services publics, c'est l'idéologie.
37:41Quand vous voyez dans la justice
37:43des juges qui sont politisés
37:45qui, en rendant la justice,
37:47font finalement un acte politique,
37:49ça pose question, mais surtout dans l'éducation
37:51nationale, bon sang, où vous avez
37:53des professeurs qui font entrer
37:55de leur idéologie dans l'espace
37:57classe, dans les établissements scolaires
37:59qui refusent d'appliquer
38:01les réformes qui vont dans le bon sens. J'ai un exemple
38:03récent, les groupes de niveau.
38:05C'est plutôt une bonne chose et vous avez sur
38:07le terrain des enseignants
38:09qui sapent le dispositif puisqu'ils reproduisent
38:11des groupes comme si c'était
38:13des classes, des groupes, en fait, hétérogènes
38:15parce qu'ils sont idéologiquement
38:17contre. Quand allons-nous
38:19dégraisser le mammouth dans l'éducation
38:21nationale, mais le mammouth idéologique ?
38:23Et à un moment, il faut des sanctions.
38:25Quand vous avez des enseignants qui n'agissent pas en fonctionnaires
38:27responsables, qui décident
38:29de saper tous les dispositifs qui viennent
38:31d'en haut, ce n'est évidemment pas
38:33acceptable. Et ils disent que c'est
38:35pour l'intérêt des élèves, c'est contre
38:37l'intérêt des élèves. Moi, j'ai vu des professeurs
38:39organiser des collèges déserts,
38:41demander à des gamins de bloquer
38:43leur établissement scolaire, demander
38:45à des gamins de ne pas venir en cours.
38:47C'est ça, être un fonctionnaire responsable.
38:49Je ne crois pas. Donc à un moment, il faut un petit peu de courage
38:51politique et que le ministre de l'éducation
38:53nationale tape du poing sur la table.
38:55Jean-Michel Blanquer a essayé de le faire.
38:57Il n'a pas tout à fait réussi. C'était pourtant
38:59quelqu'un de très bien. Mais il faut enfin
39:01que les syndicats soient faibles.
39:03Ils ne représentent plus rien. Il faut agir
39:05maintenant et ne pas avoir peur
39:07de ces quelques profs d'extrême-gauche
39:09qui font la pluie et le beau temps. C'est insupportable.
39:11Et votre nouvelle ministre, vous en pensez quoi ?
39:13Je ne sais pas, je ne la connais pas. Apparemment,
39:15elle est spécialiste des questions de diplomatie.
39:17Quand vous traitez avec Sud Education
39:19et le SNES, il va en falloir beaucoup.
39:21Oui, je ne sais pas. Apparemment, elle n'a pas beaucoup
39:23d'expérience dans le domaine
39:25de l'éducation. Parfois, vous savez, c'est mieux.
39:27Parfois, c'est mieux. Parfois, c'est moins.
39:29A la décharge du corps enseignant,
39:31si je peux me permettre, aussi, quand
39:33on a des politiques publiques qui changent tous les 4 matins,
39:35à un moment donné... C'est vrai.
39:37C'est vrai aussi. C'est le cinquième ministre.
39:39Oui, c'est ça. C'est le cinquième ministre.
39:41Au-delà même du cinquième ministre,
39:43regarder simplement sur les réformes
39:45du bac, l'enseignement des maths
39:47et autres, je ne sais plus m'y retrouver, moi, en tant que parent.
39:49Donc, à un moment donné,
39:51de la clarté, et comme ça a été fait sur
39:53la fiscalité, c'est-à-dire du temps long et des politiques
39:55publiques structurantes qui sont mises en oeuvre et respectées
39:57par tous les bords, ça permet aussi
39:59aux enseignants, à un moment donné, d'appliquer
40:01les directives qu'ils devraient appliquer.
40:03Je ne comprends pas toujours ce que j'applique.
40:05Allez, petite pause,
40:07on va parler aussi de l'étranger avec vous,
40:09de la diplomatie française, dans un instant.
40:11A tout de suite.
40:21Alors, on continue. Baptiste Fournier,
40:23votre coup de gueule concernait
40:25l'affaiblissement de la France sur la scène internationale.
40:27On a une victime
40:29collatérale de la dissolution
40:31qui est notre diplomatie
40:33et notre capacité à
40:35agir un peu sur la marge du monde.
40:37Alors, on peut se féliciter, bien entendu,
40:39de la réussite des JO qui a été une vitrine
40:41impressionnante pour la France et je crois
40:43qu'aujourd'hui, tous les bancs le saluent,
40:45la presse internationale l'a saluée,
40:47tant mieux pour la France. Néanmoins,
40:49aujourd'hui, entre le front ukrainien,
40:51l'embrasement extrêmement
40:53inquiétant du Proche-Orient et
40:55le Liban ces dernières heures,
40:57je rappelle simplement que la France est aussi
40:59là pour les citoyens français parce que c'est un
41:01motif de fierté. On est
41:03membre du Conseil de Sécurité,
41:05seulement 5 nations
41:07dans le monde. On est la
41:09seule puissance nucléaire de l'Union
41:11Européenne avec le plus grand
41:13système de défense terrestre et on
41:15est inaudible avec, en plus de cela,
41:17un
41:19jeu
41:21très surprenant de la part d'Emmanuel
41:23Macron qui s'est exprimé sur la situation
41:25libanaise il y a
41:27quelques jours via les réseaux sociaux,
41:29un peu en
41:31contradiction avec la diplomatie
41:33qui est menée par la France dans la région.
41:35Je ne sais pas
41:37quelle sera la feuille de route de Benjamin
41:39Haddad ces prochaines semaines,
41:41ces prochains mois. Le drian
41:43est parti apparemment ce
41:45matin au
41:47Liban missionné par la présidence de la République
41:49mais j'insiste sur un fait,
41:51c'est que la France, normalement,
41:53a une voie au chapitre
41:55au niveau international et
41:57qu'en l'état actuel des choses, elle est défaillante,
41:59elle est déficiante. On a les élections
42:01américaines qui vont arriver
42:03et il faut absolument retrouver, de ce point
42:05de vue-là, un peu de sérieux
42:07et un peu de hauteur de vue parce que
42:09il ne s'agit pas que de la France, il s'agit aussi
42:11de l'Europe et que dans ce cadre-là,
42:13il y a urgence à ce que
42:15on ait une ligne claire et une
42:17vraie coordination aussi
42:19entre le nouveau Premier ministre et le Président de la République.
42:21Je suis absolument d'accord.
42:23Je ne veux pas être le représentant de l'ancien monde nostalgique
42:25sur le plateau mais j'ai
42:27quand même beaucoup de nostalgie quand je pense à Jacques Chirac
42:29et à la voie de la France
42:31qu'il portait. Aujourd'hui, la réalité
42:33c'est que non seulement elle est plus crédible
42:35la voie de la France mais qu'on n'en attend plus grand-chose.
42:37Il y a une vraie continuité entre la droite et la gauche
42:39dans l'exercice du pouvoir sous la cinquième.
42:41Moi, j'accuse Emmanuel Macron
42:43d'être lourdement responsable de ça.
42:45Rappelez-vous des déclarations
42:47de l'automne dernier sur la coalition
42:49internationale contre
42:51le Hamas, contredit
42:53deux semaines plus tard par lui-même.
42:55Tout ça n'a plus aucune crédibilité.
42:57Il a beaucoup abîmé la voie de la France dans le monde.
42:59Moi, je lui en veux beaucoup en tant que gaulliste
43:01d'avoir fait du mal à la France.
43:03Pour le coup, je suis un homme de droite mais
43:05je considère que François Hollande
43:07avec tout le mal que j'en pensais par ailleurs
43:09sur le plan de la politique intérieure, il respectait
43:11la voie de la France dans le monde.
43:13On en attendait encore quelque chose de la voie de la France.
43:15Aujourd'hui, on en attend malheureusement plus grand-chose.
43:17Et même Emmanuel Macron, j'ai vu, s'est fait
43:19tacler assez violemment.
43:21On avait évoqué son discours,
43:23son allocution aux Libanais.
43:25Les Libanais lui ont répondu
43:27qu'ils n'étaient pas des affiliés du Hezbollah.
43:29Enfin, il y a eu aussi
43:31une incompréhension, en tout cas,
43:33de ses propos la semaine dernière.
43:35Donc, je ne sais pas si...
43:37Oui, bien sûr. Et puis, M. Macron
43:39insulte tout le monde en Europe.
43:41Il avait insulté Victor Orban
43:43en le traitant de cerveau fou
43:45qui ment à son peuple.
43:47Il avait traité beaucoup de dirigeants d'Europe de l'Est
43:49mais même Mme Mélanie.
43:51Ce sont des gens qui écoutent leur peuple,
43:53qui essayent de trouver des solutions
43:55pour lutter contre l'immigration.
43:57D'ailleurs, le Premier ministre britannique
43:59a rencontré Mme Mélanie pour essayer d'avoir des solutions
44:01pragmatiques contre ce problème.
44:03J'ai l'impression d'avoir un Emmanuel Macron
44:05complètement coupé du monde,
44:07motivé, finalement,
44:09muet par un égocentrisme exacerbé
44:11qui n'en a rien à faire de la France
44:13et qui est là pour défendre les intérêts
44:15de ceux qui l'ont mis là. C'est tout.
44:17Qu'est-ce que... Oui ?
44:19Le nouveau ministre des Affaires étrangères
44:21a-t-il dit quelque chose
44:23sur ça ?
44:25Pour qu'il envoie Jean-Yves Le Drian
44:27et qu'il l'appelle à la rescousse au Liban,
44:29c'est que là, ça chauffe un peu.
44:31Encore une fois, le sujet, c'est aussi
44:33entre guillemets, la coordination européenne.
44:35Au moins, on a un gouvernement
44:37avec des personnes
44:39établies et avec des compétences
44:41pour pouvoir agir.
44:43Mais je le répète, on n'a pas de ligne claire.
44:45Cette ligne claire, normalement,
44:47elle devrait être, entre guillemets,
44:49imposée, si ce n'est imposée,
44:51en tout cas,
44:53activée par la France au niveau européen.
44:55Or, on voit que la situation géopolitique
44:57est inflammable.
44:59Elle est inquiétante. Et je le disais aussi,
45:01par rapport à ce que les Français
45:03attendent de leurs gouvernants, c'est d'avoir
45:05une voix au chapitre extrêmement claire,
45:07de ce point de vue, parce qu'il s'agit d'une tradition
45:09française, d'une tradition gaulliste,
45:11respectée à l'époque aussi
45:13par la voie de Mitterrand, par la voie de Chirac,
45:15par la voie de François Hollande.
45:17Et en l'état actuel des choses, on a
45:19un manque de lisibilité, de visibilité
45:21qui peut aussi être une source,
45:23entre guillemets, d'inquiétude.
45:25Je voudrais qu'on parle quand même
45:27de ce qui s'est passé à Mazamè,
45:29avec Paul, victime d'une agression
45:31homophobe.
45:33Ce sont des gens du voyage
45:35qui sont mis en cause,
45:37des mineurs. Et ce matin, écoutez
45:39le maire de Mazamè, qui était l'invité
45:41de Jean-Jacques Bourdin.
45:43Ce sont des familles qui ont un modèle économique,
45:45qui est à la fois un modèle économique
45:47et un modèle culturel. Et ce modèle, il est fait
45:49de deux couches. Vous avez une couche
45:51d'allocations, d'aides sociales
45:53cumulées, parfois très importantes,
45:55et une couche de petits trafics.
45:57Voilà. Et c'est comme ça que...
45:59Vous demandez la fin des allocations ?
46:01Oui, bien sûr. On ne peut pas
46:03accepter de continuer à verser
46:05des prestations sociales, encore une fois, parfois de façon
46:07très importante, à des familles
46:09où clairement les parents n'ont inculqué aucune
46:11valeur à leurs enfants. Quand ils leur en ont
46:13inculqué, c'est plutôt des valeurs
46:15de vol, de trafic
46:17ou de non-respect des autres.
46:19Et continuer à verser des prestations
46:21pour des gens qui pourrissent la vie
46:23des habitants en net au quotidien.
46:25Ce n'est pas acceptable.
46:27C'est un sujet qui revient
46:29régulièrement. C'est un tabou.
46:31C'est un tabou, c'est le problème des gens des voyages.
46:33Pas que, pas que.
46:35Oui, enfin, c'est pas que.
46:37Pas que, pas que.
46:39Des délinquants en général, avec des parents
46:41complètement lâchés.
46:43Il est d'ailleurs un bref type,
46:45mais pas du tout un extrémiste.
46:47Le maire de Mazamette.
46:49Il explique qu'il y a 5-6 familles
46:51qui sont délinquants de père en fils
46:53et qui
46:55commettent
46:57des méfaits quotidiens.
46:59Injures, tags,
47:01dégradations.
47:03Ces méfaits n'ont pas de réponse
47:05judiciaire. Bien sûr.
47:07Et donc,
47:09la dernière arme, c'est
47:11les prestations sociales.
47:13C'est hyper compliqué.
47:15Je vous raconte ma vie toujours, mais j'ai un ami
47:17qui a été agressé.
47:19On a arrêté ses agresseurs.
47:21Trois mineurs. Les parents ont été
47:23convoqués et les parents disent
47:25qu'ils n'en ont rien à foutre.
47:27Démerdez-vous. Il y en a deux qui sont au foyer.
47:29C'est débrouillez-vous avec le foyer. Nous, on ne veut plus rien
47:31avoir à faire avec eux. Et le troisième,
47:33complètement dépassé. Donc, à un moment,
47:35il y a une responsabilité aussi des parents.
47:37Bien sûr.
47:39Déjà, la société ultra-violente
47:41que décrit Bruno Retailleau, elle va du bois de Boulogne
47:43à Mazamé. Elle n'épargne aucun
47:45territoire. Je crois qu'avant
47:47de parler peut-être de double peine enfant-parent,
47:49il faudrait déjà qu'il y ait une peine. Christian le disait.
47:51Ce qui est quand même très
47:53choquant, parce que je suis plutôt partagé
47:55sur la question du retrait des allocations familiales,
47:57en me demandant si ça ne va pas aggraver encore un peu plus
47:59le problème. La question, elle est
48:01de la justice des mineurs. Quelles sanctions
48:03adapter ? Est-ce qu'enfin, on peut réformer
48:05les ordonnances de 45 avec des peines
48:07plus lourdes à partir de 13 ans ?
48:09Parce que c'est ça, la réponse pénale. Parce que
48:11j'ai été avocat dans une vie antérieure
48:13et j'ai assisté à des audiences où les
48:15enfants n'en ont rien à faire de se retrouver
48:17convoqués. Il y a une époque quand même
48:19où se retrouver devant un juge, devant une audience,
48:21ça avait un caractère solennel. Et le simple
48:23fait d'être à l'audience, ça avait un caractère éducatif.
48:25Ce n'est plus du tout le cas, puisqu'ils savent qu'il n'y aura
48:27aucune conséquence. Les mesures éducatives
48:29sont peu ou pas appliquées. On est souvent
48:31au stade de la simple admonestation.
48:33Parce qu'il n'a aucune conséquence.
48:35Je comprends ce que dit le maire
48:37et pourquoi pas d'ailleurs avoir ce débat, mais je pense
48:39qu'avant d'avoir ce débat, il faudrait déjà qu'il y ait une peine pour les mineurs.
48:41Il y a une peine, oui. On voit, il y en a un
48:43qui s'est fait arrêter, qui avait je ne sais combien
48:45d'interpellations.
48:47Je ne sais pas si vous êtes sur cette ligne-là.
48:49Je comprends que le maire essaie de trouver
48:51des solutions et qu'éventuellement, il évoque
48:53la problématique des allocations familiales.
48:55Je partage le propos de David Marguerite.
48:57Je pense que malheureusement, ça ne changera
48:59rien. On est une société,
49:01en effet. Et là, pour le coup, c'était
49:03un des propos intéressants de Bruno
49:05Retailleau hier. Il faudrait qu'il aille un peu plus loin.
49:07Parce qu'en fait, ça devrait
49:09mener, ça devrait être un sujet qui devrait
49:11mener à la réflexion. On a une hyper-violence
49:13avec des passages à l'acte
49:15de plus en plus brutaux,
49:17de plus en plus mortifères.
49:19Là, il s'agit apparemment d'une agression homophobe.
49:21Il ne s'agit pas d'un vol ou autre.
49:23Donc, on est sur le terrain des valeurs.
49:25À partir du moment où on est sur le terrain...
49:27Il parle des gamins de 15 ans.
49:29Il parle des gamins de 15 ans.
49:31C'est-à-dire que là, on a une société,
49:33et là, il faut prendre aussi nos responsabilités
49:35collectives, qui a failli.
49:37À partir du moment où on ne s'est pas inculqué
49:39à nos gosses,
49:41que ce soit à travers l'éducation parentale,
49:43à travers
49:45un passage dans une association
49:47de foot ou autre,
49:49à travers le passage à l'école.
49:51Les valeurs fondamentales de ce que sont juste
49:53le respect et l'égalité des droits de chacun,
49:55on a un vrai problème.
49:57Ce n'est pas que français, c'est occidental.
49:59Il faut absolument qu'on ait
50:01un réveil collectif, de ce point de vue-là,
50:03et une forme de sursaut.
50:05On a un ministre, un secrétaire d'État,
50:07qui est nommé
50:09justement pour traiter de ce type de problèmes.
50:11Qui avait voté à l'époque,
50:13contre le mariage pour tous.
50:15Et sans refaire le débat, je pense que ça a été
50:17une des grandes erreurs de la droite,
50:19de ne pas avoir su s'adapter à une forme de modernité
50:21et de saisir qu'il y avait aujourd'hui
50:23des problèmes de discrimination
50:26Juste rapidement, c'est pire qu'une augmentation
50:28de la violence. C'est un fonctionnement clannis
50:30qui va à l'encontre des valeurs de la République
50:32et des valeurs de la société française.
50:34Des agents, Pierre Aubin, inspecteur
50:36de l'éducation nationale en 2004, avait parlé
50:38de contre-société. Si on ne comprend pas ça,
50:40on ne comprend pas ce qui se passe.
50:42Et rapidement, dans une société civilisée,
50:44on a des droits, mais on a également
50:46des devoirs. Et si on ne remplit pas ces devoirs,
50:48on n'a plus le droit. C'est un principe de base.
50:51La mère du jeune homme s'est exprimée
50:53en disant que les agresseurs de son fils
50:55sèment la panique à Mazamé depuis des mois
50:57par diverses actions de la Casse, des dégradations
50:59et des agressions. Que font-ils dehors ?
51:01Comment se fait-il qu'il n'y ait pas de sanctions ?
51:03Que Bruno Rotailleau aille à Mazamé
51:05au-delà de la Courneuve.
51:07On se retrouve demain. Très bonne journée sur Sud Radio.