• il y a 10 mois
Avec Jacques Pradel, journaliste – chroniqueur judiciaire

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-02-28##

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Transcription
00:00 - En midi, Sud Radio Média, Christine Bouillaud, Gilles Gansman.
00:04 - Et bonjour, bienvenue tout le monde. Bonjour Gilles Gansman.
00:07 - Bonjour Christine.
00:08 - Alors notre invité ce matin, j'ai envie de dire, on ne le présentera pas aux auditeurs.
00:12 On ne fera pas le long CV. Parce que dès qu'il va commencer à parler, on va reconnaître sa voix.
00:16 C'est Jacques Pradel, bonjour.
00:18 - Bonjour Christine, bonjour Gilles.
00:20 - Merci d'être là aujourd'hui, on est ravis de vous recevoir.
00:23 Homme de télévision, journaliste, homme de radio, homme de scène, écrivain, j'en oublie.
00:29 - Non.
00:31 - Aujourd'hui vous publiez, il est tout neuf, tout frais, tout chaud.
00:35 - Absolument.
00:36 - Il sort aujourd'hui.
00:37 - Oui absolument.
00:38 C'est cette très grande enquête, police technique et scientifique, le choc du futur.
00:44 Vous l'avez co-écrit avec François Daous.
00:46 Alors Daous, on va préciser, c'est le patron de la gendarmerie.
00:50 - Il a été le patron des experts de la gendarmerie, l'IRCGN, il y a quelques années.
00:56 Et dans ces années-là, j'ai fait un premier livre sur la police scientifique.
01:01 Donc il m'a à l'époque ouvert les portes des laboratoires.
01:08 Il m'a fait une confiance énorme, dont rêve tout journaliste,
01:12 parce que personne ne m'a demandé de compte,
01:14 on ne m'a pas demandé ce que j'allais écrire, comment j'allais le dire, etc.
01:18 Et nous sommes devenus finalement amis.
01:21 Et maintenant je peux dire que j'ai un ami général de gendarmerie, c'est pas mal quand même.
01:27 - C'est bien dans les diners en ville.
01:28 - En tout cas, si vous êtes fan à la télévision des experts,
01:31 les gens adoreront votre livre, parce que j'ai vécu un peu la même chose
01:35 quand je regarde les experts, c'est-à-dire une enquête policière cette fois-ci,
01:39 avec l'aide de l'intelligence artificielle et de nouveaux outils.
01:43 Et c'est passionnant quand même, l'évolution qu'il va y avoir dans les enquêtes policières.
01:48 - Oui, il ne faut jamais oublier quand même que dans les séries télévisées,
01:52 en général les affaires se résolvent en 52 minutes,
01:55 ce qui n'est pas tout à fait le cas dans la réalité,
01:58 mais vous avez raison de parler de l'intelligence artificielle,
02:02 parce que, on parle toujours de la révolution de l'ADN dans la police scientifique,
02:07 on attend toujours l'autre révolution,
02:10 moi je pense que ce seront plutôt des évolutions,
02:14 mais on n'est pas à l'abri d'une découverte fortuite,
02:19 personne ne peut le prédire aujourd'hui,
02:21 et donc ce que je voulais dire c'est que l'intelligence artificielle
02:26 bouscule les habitudes et facilite la rapidité des analyses.
02:33 Donc maintenant, par exemple, on peut sortir un profil ADN en une heure et demie,
02:39 vous vous rendez compte ? Et avec quelquefois une seule cellule à l'origine.
02:43 - Vous mettez combien de temps avant ?
02:45 - Avant on mettait 3 jours, 3 jours quand on y mettait les prix,
02:50 parce que c'était très cher.
02:51 - Alors on va y revenir sur cette place de l'IA,
02:54 sur les enquêtes 2.0, toutes ces évolutions,
02:58 mais il n'y a pas que ça dans ce livre,
03:00 il y a toute une évolution et on comprend aussi tous les enjeux,
03:03 on va y revenir mais Jacques on va faire, évidemment comme tous les jours,
03:06 c'est le zapping, il s'est encore passé beaucoup de choses en 24h à la télé.
03:10 Sud Radio Média, l'instant zapping.
03:13 - Évidemment dans l'actualité, c'est les propos du président Emmanuel Macron
03:17 qui n'en finissent pas de soulever la colère,
03:20 dernière en date celle de Gérard Larcher,
03:23 qui a tenu à rappeler que le rôle du Parlement sur de tels sujets,
03:27 le rôle du Parlement sur de tels sujets,
03:30 il réagissait depuis le salon de l'agriculture.
03:32 - Mais sur l'Ukraine, je rappelle qu'une décision de cette nature
03:38 est une décision grave,
03:41 qui ne peut être prise qu'en coordination avec les autres pays de l'Union Européenne,
03:46 qu'en coordination avec l'OTAN,
03:49 et je rappelle qu'on ne peut pas faire de déclaration de guerre sans la soumettre au Parlement.
03:54 Et donc, je rappelle tout simplement que le moment venu,
03:57 le président de la République, s'il devait prendre cette décision comme chef des armées,
04:02 est une décision dont il devrait nous entretenir avant même de l'annoncer,
04:07 et que là, le Parlement est incontournable, c'est la Constitution.
04:10 - Vous trouvez, Jacques, sur ce dossier ukrainien,
04:13 que le président de la République voulait rien en face de vous,
04:16 et vous lui poseriez la question qu'il est allé trop vite ?
04:18 - Oublié.
04:19 - Écoute, moi je n'interviens pas d'une manière générale dans ce qui est d'ordre politique,
04:25 j'ai mon opinion de citoyen bien sûr,
04:27 mais je considère que ça n'intéresse personne.
04:31 Non, juste une chose qui m'a accroché, mais c'est en tant que journaliste,
04:35 quelqu'un a dit, depuis que le débat est ouvert,
04:40 mais est-ce que les démineurs finalement, c'est des troupes au sol ?
04:44 Est-ce que c'est une intervention militaire d'envoyer des démineurs ?
04:48 Je trouve que c'est une bonne approche de ce que tout le monde redoute,
04:55 c'est que ce soit un petit peu d'huile sur le feu.
05:00 - De la délégérance.
05:02 - Alors évidemment, j'ai fait pour vous le spécialiste de faits diverses,
05:08 Zapping, et de la justice.
05:10 Alors je vous ai gardé cet extrait qui a été dans l'émission de dimanche
05:15 de C médiatic sur France 5.
05:17 Il recevait le procureur François Mollins,
05:21 et il est revenu, parce qu'il vient d'écrire un livre,
05:23 il est revenu d'une scène marquante durant les attentats de Charlie Hebdo,
05:26 où il tente de joindre les frères Kouachi
05:29 qui ont pris en otage un patron d'imprimante,
05:32 et la ligne est occupée.
05:34 - Vous tentez, vous, de contacter ce patron d'imprimante,
05:37 mais la ligne est occupée pour cause...
05:39 - Et là vous êtes que tous les deux toi et ton frère ?
05:41 - Là, ça c'est pas ton problème.
05:43 - Et il y a des gens qui sont derrière vous quand même ou pas ?
05:45 - Ça, ce n'est pas ton problème.
05:47 - D'accord. Et vous comptez tuer encore au nom d'Allah ou pas ?
05:50 - Tuer qui ?
05:52 - Je sais pas, c'est une question que je te pose.
05:55 - Est-ce qu'on a tué des civils pendant les deux jours que vous nous cherchez ?
05:58 - Vous avez tué des journalistes ?
06:00 - Non mais est-ce qu'on a tué des civils ?
06:02 Des civils ou des gens ? Est-ce qu'on était assortis de sang pendant les deux jours que vous nous cherchiez ?
06:06 - Attends, attends, attends...
06:08 - C'est bon, ça y est, je te le dis, d'accord ?
06:10 - Qu'est-ce que vous vous dites, que vous...
06:12 - Vous m'a marchez sur la tête ?
06:14 - Je vais vous dire, je trouve ça scandaleux.
06:16 Ça, c'est pas de l'information, pour moi.
06:18 C'est la recherche du scoop médiatique.
06:20 Et qui, effectivement, peut être dangereux,
06:22 qui, sur un plan de l'éthique journalistique,
06:24 à mon avis, on n'est pas dans les clous.
06:26 - J'ai dit imprimante, c'est un imprimant.
06:28 - C'est un imprimant.
06:30 - Le patron de l'imprimerie.
06:32 C'est incroyable, quand même, le procureur essaie de le joindre,
06:34 et il est en ligne, en direct, enfin pas en direct,
06:36 ça se téléphonera plus tard, il est en ligne avec BFM.
06:38 - BFM TV, mais en...
06:40 Il y a eu toute cette séquence,
06:42 sur ces attentats, de l'intervention des médias,
06:44 justement, dans le cadre de l'enquête,
06:46 c'est compliqué, ce...
06:48 - C'est très compliqué, parce que...
06:50 Il ne faut pas simplifier les choses à l'extrême,
06:54 il y a quand même des encadrements journalistiques,
06:56 il y a des rédacteurs en chef,
06:58 il y a des directeurs de rédaction,
07:00 donc, bien sûr que les journalistes dits de terrain,
07:04 pour être un bon journaliste de terrain,
07:06 il faut avoir des relations avec les forces de l'ordre,
07:12 policiers ou gendarmes,
07:14 parfois avec les voyous,
07:16 tous les vieux journalistes qui ont fait...
07:20 - Les faits diversiers.
07:22 - Les faits diversiers, voilà, le savent très bien,
07:24 c'est la chasse à l'info, quoi.
07:26 Alors peut-être que...
07:28 - Oui, mais il y avait un temps de recul, il y avait un décalage à l'époque.
07:30 - Oui, absolument.
07:32 - Là, on est en temps réel, c'est ce qui change.
07:34 Est-ce que vous, on vous dit, vous pouvez avoir tel terroriste au téléphone,
07:36 vous vous composez le numéro ?
07:38 - Non, ça, je règle ça avec ma petite conscience personnelle,
07:42 j'ai des leçons à donner à personne,
07:44 mais parfois, je concède que je me dis,
07:48 bon, les choses ont bien changé, quand même.
07:50 Voilà.
07:52 Moi, je suis d'une génération où,
07:54 quand un rédacteur en chef demandait à lire mon papier
07:58 avant d'aller à l'antenne,
08:00 je ne considérais pas que c'était forcément un acte de censure.
08:02 - Bien sûr.
08:04 - Mais, parce que souvent, quand on débute,
08:06 on n'a pas la science infuse,
08:08 et c'est pas mal d'avoir quelqu'un d'une autre génération,
08:12 qui vous dit, "attends, tu ne peux pas dire ça",
08:14 ou qui vous dit des choses plus cash,
08:16 dans le genre,
08:18 "un stylo n'est pas une arme, tu n'es pas un sniper non plus".
08:22 - Dans votre dernier livre,
08:24 vous parlez de l'intelligence artificielle,
08:26 désolé, je fais le zapping pour vous,
08:28 pour résoudre des affaires,
08:30 et bien l'intelligence artificielle, vous savez quoi, Christine ?
08:32 Elle résout désormais des énigmes.
08:34 L'intelligence artificielle vient d'aider
08:38 trois chercheurs à déchiffrer un papyrus romain
08:42 datant de l'Antiquité. Incroyable.
08:44 - On dirait un morceau de bois calciné.
08:46 Un papyrus vieux de 2000 ans,
08:48 complètement carbonisé,
08:50 lors de l'éruption du Vésuve en l'an 79.
08:52 Le rouleau est très fragile.
08:54 Alors, pour découvrir les secrets qu'il renferme
08:56 sans risquer de l'effriter,
08:58 les chercheurs ont eu une idée ingénieuse.
09:00 Le dérouler virtuellement,
09:02 grâce à l'intelligence artificielle.
09:04 Ils l'ont numérisé pour révéler l'encre des lettres
09:06 à l'aide de rayons X.
09:08 - Le papyrus n'a pas été déroulé de façon mécanique.
09:10 Il a été simplement scanné
09:12 à l'aide d'un laser.
09:14 Il a été simplement scanné
09:16 avant d'être replacé dans la bibliothèque.
09:18 De cette façon, il n'y a eu aucun dégât.
09:20 2000 lettres de l'alphabet grec
09:22 ont été déchiffrées.
09:24 Selon les spécialistes de l'Antiquité,
09:26 le texte aurait été rédigé par le philosophe
09:28 épicurien Philodème.
09:30 Il parle de nourriture de musique
09:32 et des plaisirs de la vie.
09:34 - En l'an 67. Incroyable.
09:36 - La pierre de Rosette n'aurait pu être une mystère
09:38 bien avant, grâce à lire.
09:40 - Je voudrais quand même faire remarquer à tout le monde
09:42 qu'il n'y a pas, aujourd'hui,
09:44 en 2024, de machines
09:46 pensantes.
09:48 Ça veut dire que l'intelligence artificielle
09:50 est d'abord celui des chercheurs
09:52 qui ont mis au point les machines.
09:54 - Il y a du codage derrière.
09:56 - Il ne faut pas oublier ça.
09:58 Parce qu'il n'y a pas de magie
10:00 derrière.
10:02 Par contre, en revanche,
10:04 il y a évidemment des questions
10:06 importantes qui se posent.
10:08 Ce qu'on dit dans le livre avec
10:10 François Daoust, c'est que l'intelligence
10:12 artificielle peut être
10:14 un formidable auxiliaire de justice
10:16 pour faire avancer
10:18 les enquêtes, les analyses, etc.
10:20 Mais peut-être également
10:22 complice de projets criminels.
10:24 Et d'où la question
10:26 faut-il encadrer
10:28 les développements
10:30 de l'intelligence artificielle ?
10:32 Ce n'est pas moi qui le dis, on le cite
10:34 dans le livre, le président Biden.
10:36 - Oui, tout à fait. "Ami ou ennemi"
10:38 c'est le titre
10:40 d'un de ses chapitres.
10:42 Ça veut dire aussi que c'est un défi en termes
10:44 de ressources humaines pour les hommes
10:46 et les femmes qui enquêtent.
10:48 C'est qu'il faut être niveau des hackers,
10:50 de la cybersécurité.
10:52 Donc c'est une nouvelle forme aussi
10:54 d'enquête.
10:56 - C'est comme la lutte contre le dopage
10:58 dans le cyclisme.
11:00 Il y a une course à l'échalote entre
11:02 les laboratoires de recherche et de développement
11:04 et les gens
11:06 qui veulent
11:08 pédaler plus vite en
11:10 gérant des produits dont
11:12 ils seraient bien incapables
11:14 de les fabriquer, bien sûr.
11:16 - Christine, une séquence
11:18 surprenante dans "C'est à vous".
11:20 Ils ont reçu un tubiste.
11:22 - C'est ce que c'est un tubiste ?
11:24 - Oh, je vais le découvrir.
11:26 - C'est le roi du tubiste, c'est le roi du tuba.
11:28 Plusieurs fois,
11:30 nominé aux Victoires de la
11:32 Musique Classique, Thomas Leleux,
11:34 qui est un grand spécialiste,
11:36 un grand tubiste, nous interprète
11:38 "Tobacco case". C'était dans "C'est à vous" hier.
11:40 (musique)
11:42 - Oui, la partie cuivre...
12:02 - C'est rare
12:04 les tubistes à la CD.
12:06 - Hier, on parlait des orchestres symphoniques. Dans un orchestre symphonique,
12:08 tous les cuivres sont tout à fait
12:10 derrière. Et on oublie à quel point
12:12 ils sont... - Les tubistes.
12:14 - Les tubistes, enfin tous ces... - Moi, je pense aux voisins, surtout.
12:16 - Mais quand vous avez un tubiste
12:18 comme voisin, effectivement,
12:20 ça peut provoquer des
12:22 guerres de voisinage. - Je crois que ça passe...
12:24 Je crois que c'est la première fois que je vois
12:26 un tubiste en invité principal
12:28 musique. - Et vous avez pensé à
12:30 transporter un tuba ? - Ah oui, non.
12:32 - Dans le train et tout ça, dans les avions, avec les balises cabine.
12:34 - Attention, on a le plus droit qu'il y a deux bagages dans le train.
12:36 - Revenons dans un instant,
12:38 si vous le voulez bien, avec le
12:40 nouveau livre que Jacques Pradel,
12:42 notre invité, publie
12:44 aujourd'hui. "Police scientifique,
12:46 technique et scientifique, le choc du futur".
12:48 C'est passionnant.
12:50 On va plonger justement au coeur de toutes ces enquêtes
12:52 policières, enquêtes criminelles.
12:54 La science peut-elle être un ami ou un ennemi ?
12:56 Ça fait partie des questions que vous posez. Allez, à tout de suite
12:58 sur Sud Radio. - Sud Radio,
13:00 votre attention est notre plus belle récompense.
13:02 - Je vous remercie énormément
13:04 au niveau de Sud Radio, de tout ce que
13:06 vous faites pour donner la parole aux saines voix,
13:08 parce que sur nos médias nationaux,
13:10 personne n'en parle. - Sud Radio,
13:12 parlons vrai.
13:14 Sud Radio Média,
13:16 l'invité du jour. - Notre invité,
13:18 Jacques Pradel, qui publie
13:20 aujourd'hui même ce livre,
13:22 "La police technique et scientifique,
13:24 le choc du futur", avec François
13:26 Daous, qui a été le grand patron de la
13:28 police judiciaire, de la gendarmerie,
13:30 des enquêteurs. - Oui, absolument. - De la police scientifique,
13:32 de la gendarmerie nationale.
13:34 - Et qui est généticien lui-même.
13:36 - Oui, il faut être scientifique, forcément,
13:38 pour faire tout ça. - Ah ben, il vaut mieux, oui, pour faire
13:40 de la police scientifique, il vaut mieux.
13:42 - Mais vraiment, donc, la police et la gendarmerie nationale.
13:44 - Non, c'est l'originalité
13:46 de la gendarmerie, que je fréquente
13:48 depuis un certain temps,
13:50 il faut le dire.
13:52 C'est l'originalité de la gendarmerie
13:54 de former
13:56 ses propres
13:58 scientifiques, c'est-à-dire que
14:00 dans ses laboratoires d'analyse,
14:02 en général, les scientifiques
14:04 ont deux casquettes, c'est-à-dire
14:06 ils ont la casquette de leur spécialité
14:08 scientifique, mais ils sont gendarmes
14:10 aussi, et souvent officiers de police judiciaire.
14:12 Donc, ils connaissent
14:14 les...
14:16 les enquêtes,
14:18 ils savent ce que c'est qu'une enquête, et d'ailleurs,
14:20 tous les 3, 4, 5 ans,
14:22 ils repartent sur le terrain.
14:24 La police nationale, je ne dis pas
14:26 qu'ils font moins bien à Éculie,
14:28 c'est le centre nerveux
14:30 des labos
14:32 de la police nationale, mais
14:34 là, ils ont choisi
14:36 une autre approche, c'est-à-dire que
14:38 au coup par coup, ils font appel
14:40 à des laboratoires spécialisés,
14:42 mais les scientifiques,
14:44 là, ne sont pas policiers.
14:46 - Pour la première fois, on va parler des enquêtes
14:48 2.0, un petit constat
14:50 que je me faisais, ce week-end à Paris,
14:52 il va y avoir le test pour la première fois
14:54 en France des caméras intelligentes,
14:56 à l'occasion des concerts, je crois, à la Coratana,
14:58 un ad hocu, de concerts de rock,
15:00 on doit s'en réjouir,
15:02 s'en méfier,
15:04 c'est quoi le regard de l'observateur que vous êtes ?
15:06 - Moi, l'observateur que je suis
15:08 trouve que les inquiétudes
15:10 des citoyens sont légitimes.
15:12 Maintenant, ça ne veut pas dire
15:14 qu'il faut faire des films catastrophe,
15:16 on n'est pas à la veille...
15:18 Alors, vous me direz,
15:20 il ne faut pas que ça tombe en de mauvaises mains.
15:22 C'est sûr que si on n'est pas en démocratie,
15:24 si on est chez
15:26 certains voisins,
15:28 autoritaires,
15:30 avec des systèmes autoritaires,
15:32 c'est une catastrophe.
15:34 - C'est le cas en Chine,
15:36 on a votre visage pour acheter
15:38 une barre de chocolat, et si vous achetez
15:40 plus de barres de chocolat de telle
15:42 ou telle marque, vos points
15:44 augmentent...
15:46 - C'est pour ça que je me suis réjoui, personnellement,
15:48 en tant que citoyen, il y a quelques
15:50 mois à peine,
15:52 que le gouvernement français
15:54 fasse un point sur la reconnaissance
15:56 faciale en disant que
15:58 c'est une technique qui ne serait pas
16:00 utilisée pendant les Jeux Olympiques.
16:02 Donc, on ne va pas en profiter
16:04 pour faire des chasses aux truands,
16:06 etc.,
16:08 sous prétexte que les caméras vont filmer
16:10 beaucoup de monde.
16:12 - D'un autre côté, vous savez, moi,
16:14 j'ouvre mon téléphone avec mon empreinte,
16:16 donc mon empreinte...
16:18 Personne n'avait mon empreinte
16:20 si je n'avais pas fait de choses judiciaires,
16:22 et maintenant, Apple ou Android
16:24 ont mon empreinte. - L'intimité de la vie
16:26 privée est une valeur qui
16:28 tient la route aussi, si vous voulez.
16:30 Ça, c'est mon point de vue
16:32 que je donne. - Oui, mais on le fait
16:34 facilement de donner son empreinte.
16:36 - Oui, bien sûr,
16:38 mais si on vous demande
16:40 votre empreinte pour entrer à la poste,
16:42 pour entrer à la banque,
16:44 etc., c'est très différent.
16:46 - Oui, mais c'est dans des fichiers.
16:48 - Oui, ce que je voulais dire,
16:50 cher Gilles,
16:52 c'est la chose suivante.
16:54 Comme quoi,
16:56 moi, je suis
16:58 de ceux qui pensent
17:00 que la démocratie à la française
17:02 n'est pas si mal non plus, et qu'elle n'est
17:04 pas spécialement menacée.
17:06 Lorsqu'une invention,
17:10 comme celle dont on parle,
17:12 est faite,
17:14 la reconnaissance faciale
17:16 par l'intermédiaire de
17:18 télévision intelligente,
17:20 on se dit "c'est formidable"
17:22 parce qu'il y a beaucoup plus maintenant.
17:24 Il y a des algorithmes qui permettent de repérer
17:26 des gens qui ont
17:28 un comportement particulier dans une
17:30 foule, etc. Il y a même des
17:32 caméras sonores
17:34 qui enregistrent le débit
17:36 de paroles d'un certain
17:38 nombre de gens qui sont ciblés
17:40 par l'intelligence artificielle.
17:42 - Je ne savais pas,
17:44 ça c'est un nouveau détecteur de mensonges.
17:46 - Mais ces progrès-là
17:48 ne sont pas utilisés
17:50 dans l'espace public.
17:52 En revanche, ils sont
17:54 utilisés dans des espaces privés.
17:56 Je pense à
17:58 Disney, par exemple,
18:00 le parc Disney à l'est de Paris.
18:02 Il y a des caméras
18:04 intelligentes. Alors,
18:06 évidemment, il y a toujours
18:08 comme vous le disiez, deux faces au médaille.
18:10 Il y a la bonne face
18:12 et puis il y a la face noire.
18:14 Là, c'est dans un but
18:16 de santé publique et de sécurité.
18:18 C'est-à-dire que
18:20 si quelqu'un a un comportement
18:22 un peu étrange
18:24 pendant la parade est passée,
18:26 il n'y a pas de queue
18:30 pour les animations. - Jacques, on ne va jamais vous dire
18:32 que c'est pour fliquer, on trouve toujours de bonnes raisons.
18:34 - Oui, bien sûr, mais ça marche.
18:36 Il y a des gens qui font des prêts
18:38 AVC, il y a des gens qui font
18:40 des prêts crise cardiaque.
18:42 - Et ça, on peut le voir en caméra, maintenant.
18:44 - Oui, absolument. C'est-à-dire, dans les 10 minutes,
18:46 vous avez des gens de la sécurité
18:48 qui viennent vous prendre de vos nouvelles.
18:50 Alors, c'est très bien.
18:52 On se dit qu'on aurait
18:54 pu préférer que ce système soit
18:56 déjà en place à New York ou à Boston
18:58 en septembre 2001.
19:00 - Mais est-ce que vous avez envie qu'on sache
19:02 que vous êtes à Disney, peut-être pas,
19:04 avec la personne légitime ?
19:06 - Oui, mais Disney ne diffuse pas
19:08 - Non, mais moi, je pourrais dire
19:10 "J'ai été trompé, je veux récupérer
19:12 les images de caméra
19:14 de ma femme avec son amant."
19:16 - C'est tout simplement le rôle
19:18 d'une démocratie de mettre des gardes fous.
19:20 - Oui, voilà, c'est pour ça que je suis,
19:22 je suis clairement pour les gardes fous.
19:24 Mais en même temps, pardonnez-moi,
19:26 ça, c'est ressorti de nos conversations
19:28 avec François Daoust,
19:30 qui ont été très longues sur ce sujet.
19:32 Encore faut-il savoir
19:34 jusqu'où on est dans le cadre
19:36 encore faut-il savoir jusqu'où,
19:38 quel prix on est prêt à payer
19:40 pour notre sécurité.
19:42 - Alors aujourd'hui, avec l'IA, moi je peux écrire
19:44 "Aide-moi à fabriquer une bombe",
19:46 "Dis-moi où sera,
19:48 quel est le meilleur endroit
19:50 pour tirer sur quelqu'un."
19:52 C'est-à-dire que, à la fois,
19:54 l'IA change les choses, mais aujourd'hui,
19:56 c'est devenu un outil très dangereux,
19:58 moi je trouve. - Oui, mais si vous vous
20:00 adressez au Dark Web pour trouver
20:02 - Une arme ? - Oui,
20:04 ou par quel système
20:06 vous pouvez vous faire porter
20:08 ce genre de conseils,
20:10 - La police le repèrera ?
20:12 - Le Far Web, comme on l'a appelé.
20:14 - Oui, le Far Web, c'est ça.
20:16 - Et là, voilà... - Donc c'est sans limite.
20:18 - Oui, mais il est très surveillé,
20:20 surtout. - Oui. - Et il y a des
20:22 patrouilles cybernétiques.
20:24 - Oui, il y a du monde derrière les écrans.
20:26 - Et ça, c'est très puissant,
20:28 comment se situe la France
20:30 par rapport au Dark Web ?
20:32 Il est vraiment très surveillé par la France.
20:34 - Ah bah écoutez, là,
20:36 il n'y a pas très longtemps, il y a eu un
20:38 très grand succès,
20:40 encore une fois de la Gendarmerie, mais enfin
20:42 souvent, il y a des succès aussi de la police,
20:44 bien sûr nationale,
20:46 sur
20:48 des réseaux de
20:50 hackers, tout le monde
20:52 en a parlé. - Bien sûr.
20:54 - Alors c'est l'aboutissement de mois
20:56 et de mois, voire d'années,
20:58 de trac, parce qu'il faut
21:00 savoir quand intervenir, bien sûr,
21:02 pour attraper les gros poissons, mais
21:04 non, non, mais la
21:06 France est pas mal dans le
21:08 top 5 des laboratoires
21:10 de police scientifique, en tout cas
21:12 l'IRCGN y est
21:14 au même titre que
21:16 le FBI, par exemple. - Et il faudra
21:18 encadrer tout ça, et que
21:20 le monde de l'entreprise et le monde de la société
21:22 civile se prépare aussi à tout ça,
21:24 parce qu'on laisse plein de petits cailloux, vous parlez
21:26 plein de petites empreintes,
21:28 mais vous parlez aussi de la
21:30 ville intelligente, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
21:32 on est complètement connecté de partout,
21:34 - Et des objets connectés, bien sûr. - Et des objets connectés,
21:36 vous racontez une histoire, je trouve fascinante,
21:38 on résout une enquête, on disculpe
21:40 un accusé
21:42 aux Etats-Unis, en
21:44 demandant à Amazon les enregistrements
21:46 à l'intérieur de la maison. - Voilà, mais
21:48 quelquefois, dans d'autres enquêtes,
21:50 - Mais j'étais pas loin avec mon histoire d'empreinte.
21:52 - Non, non, mais dans d'autres
21:54 exemples que nous donnons, on passe
21:56 même pas par Amazon, c'est la montre
21:58 connectée qui a été offerte
22:00 par l'assassin à sa
22:02 victime, et qu'il a oublié
22:04 depuis, qui va
22:06 permettre de montrer
22:08 l'incohérence de son récit,
22:10 c'est-à-dire qu'il dit "ah non, non, mais à telle heure,
22:12 elle était vivante, elle allait très bien, etc."
22:14 - Et alors
22:16 ce qui est fascinant quand on discute de tout ça
22:18 avec vous, c'est qu'il y a encore des gens qui disparaissent
22:20 de la surface de la planète, et qui sont des énigmes.
22:22 - Bien sûr, il y en aura toujours.
22:24 - Zéro trace.
22:26 - Le crime parfait
22:28 continuera à exister,
22:30 alors il sera peut-être plus difficile
22:32 à réaliser, mais
22:34 par définition, on le connaît pas,
22:36 le crime parfait. - Alors, est-ce que les
22:38 anciennes méthodes vont être
22:40 au-dessus des nouvelles méthodes ? J'entends
22:42 imaginons que dans un cas, l'intelligence
22:44 artificielle dit "telle personne
22:46 est coupable", et puis à côté,
22:48 on fait des analyses de sang ou autre,
22:50 comme on faisait dans l'ancien temps,
22:52 et ça ne correspond pas.
22:54 Qu'est-ce qu'on va privilégier ?
22:56 - Ça, c'est aux enquêteurs.
22:58 Il faut... On parlait
23:00 tout à l'heure des séries télévisées,
23:02 la grande différence
23:04 des séries télévisées
23:06 avec la réalité, c'est qu'en général,
23:08 enfin pour ce que j'en connais
23:10 en France,
23:12 les gens qui font de la politique scientifique ne mènent
23:14 pas les enquêtes sur le terrain. Jamais.
23:16 Ils sont là
23:18 pour, avec la science,
23:20 avec ce que leur enseigne la science,
23:22 pour ouvrir
23:24 des pistes d'enquête pour
23:26 les services de terrain.
23:28 Et là, c'est les Sherlock Holmes,
23:30 je veux dire,
23:32 on a les chercheurs qui font du Sherlock Holmes 2.0,
23:34 mais le, j'allais dire,
23:36 si vous me passez l'expression, le flic de base,
23:38 il vaut mieux qu'il ait de l'expérience,
23:40 qu'il ait son pifomètre
23:42 qui ne tombe jamais en panne,
23:44 en général, et voilà,
23:46 c'est comme ça qu'on résout des affaires
23:48 criminelles aussi. - Ça veut dire que les autopsies
23:50 ont encore de l'importance
23:52 dans une enquête. - Oui, bien sûr.
23:54 - Mais dans l'autopsie, il y a aussi l'intelligence artificielle.
23:56 - Oui, absolument. - Pour aider les médecins et les physiciens.
23:58 - Et il y a des, je cherche le mot qui me vient pas là,
24:00 mais on a trouvé
24:02 un système qui va permettre
24:04 de faire des autopsies virtuelles.
24:06 - Ah bon ? - Ben oui, bien sûr.
24:08 Et ça veut dire simplement que
24:10 les contre-expertises seront
24:12 tout à fait possibles. - Et sur le long terme,
24:14 j'aimerais qu'on revienne après la pause, justement,
24:16 sur votre combat. Enfin, votre combat,
24:18 en tous les cas, c'est votre avis. On ne pourra plus
24:20 fermer les enquêtes, l'imprescribilité.
24:22 - Ah, j'espère, je souhaite. - Ça sera difficile
24:24 de ne pas se dire que
24:26 finalement, il y a des enquêtes qui seront jamais
24:28 résolues compte tenu des avancées.
24:30 - Je vois que vous êtes très bien renseignée. - Mais oui,
24:32 je bosse, mais j'adore ces sujets-là et je vais vous raconter
24:34 pourquoi juste après. - Elle lit, elle lit.
24:36 - On s'arrête un court instant et on se retrouve
24:38 juste après avec notre invitée, Jacques Pradel.
24:40 - Le 10h30,
24:42 Sud Radio Média,
24:44 Christine Bouillaud,
24:46 Gilles Anzmann,
24:48 Sud Radio, le supplément
24:50 média. - Avec toujours Jacques Pradel. - Il est passionnant,
24:52 parce qu'on a beaucoup parlé durant la pub.
24:54 - Mais on va essayer de vous faire partager ça,
24:56 nos auditeurs, avec ce livre qui est publié
24:58 aujourd'hui aux éditions du Rocher,
25:00 "Police technique et scientifique", "Le choc du futur".
25:02 Et le mot "choc" est
25:04 presque pas assez puissant, parce qu'en fait,
25:06 c'est une révolution qui est
25:08 en cours. - C'est une révolution qui continue.
25:10 - Qui continue. Dans ce livre,
25:12 alors, avant la pause, on parlait,
25:14 est-ce qu'une enquête judiciaire aujourd'hui, compte tenu
25:16 de ces évolutions, de ces connaissances, ces nouveaux
25:18 outils, on pourra dire,
25:20 cette enquête, il n'y aura
25:22 jamais de réponse. Donc,
25:24 se dire, elle est imprescriptible.
25:26 - Alors, non, ça c'est autre
25:28 chose, c'est un autre domaine. - Il y a deux choses,
25:30 oui, tout à fait. - Quand on fait le
25:32 constat des progrès
25:34 continuels de
25:36 de la police technique et scientifique,
25:38 des sciences forensiques,
25:40 parce que je sais que François Daoust
25:42 lui adore ce terme. - Ce mot, oui.
25:44 - La science forensique,
25:46 c'est la criminalistique.
25:48 Ces progrès-là
25:50 repoussent de plus
25:52 en plus chaque année,
25:54 mais on pourrait dire même chaque mois,
25:56 peut-être chaque semaine,
25:58 la période de temps
26:00 sur laquelle une enquête va être
26:02 possible à résoudre,
26:04 un mystère va être possible à résoudre.
26:06 Or, on a le mur
26:08 de
26:10 la prescription. Alors,
26:12 il y a quelques années, en 2017,
26:14 la prescription a été portée
26:16 en France pour les
26:18 homicides et pour d'autres
26:20 d'ailleurs délits,
26:22 de 10 à 20 ans.
26:24 Et moi je dis,
26:26 20 ans, c'est pas suffisant.
26:28 Il faut poursuivre,
26:30 et en tout cas, ouvrir le débat,
26:32 et je le fais avec l'aide
26:34 d'un journaliste,
26:36 aîné moins ami, qui s'appelle Christian
26:38 Porte, qui, l'affaire
26:40 de sa vie, parce qu'il a beaucoup travaillé
26:42 dans l'Essone, au républicain
26:44 de l'Essone, l'affaire de sa vie,
26:46 c'est les fiancées de Fontainebleau.
26:48 C'est une histoire totalement
26:50 oubliée aujourd'hui,
26:52 mais qui est l'exemple type
26:54 de ce qu'il faudrait
26:56 ne jamais faire dans une enquête
26:58 criminelle. C'est-à-dire que
27:00 l'enquête n'a pas abouti,
27:02 une juge d'instruction
27:04 s'est, à un moment,
27:06 persuadée qu'elle
27:08 avait un suspect,
27:10 elle l'a déféré en cours d'assises
27:12 contre l'avis des services d'enquête, qui lui ont dit
27:14 "On va dans le mur, bon."
27:16 Et là, on peut
27:18 se féliciter que la justice ait fait
27:20 son travail, puisqu'elle a
27:22 acquitté cet homme,
27:24 mais ensuite,
27:26 10 ans après, à l'époque,
27:28 est venue la prescription.
27:30 Cette affaire est prescrite depuis 2011.
27:32 Donc si j'arrive ce matin,
27:34 avec le nom, l'adresse et les coordonnées
27:36 du ou des assassins
27:38 de ce couple,
27:40 parce que les fiancées de Fontainebleau, c'est un jeune couple
27:42 qui allait se marier
27:44 et qui a fait une balade dans la forêt...
27:46 - Il ne pourra pas être condamné ? - Bah non,
27:48 pas du tout. - Il y a l'affaire
27:50 du Grélet, par exemple.
27:52 L'affaire du Grélet.
27:54 - Ah bah oui, mais l'affaire du Grélet, c'est le contre-exemple.
27:56 - C'est-à-dire que le Grélet
27:58 a pu être résolu
28:00 parce que la chaîne judiciaire
28:02 n'a jamais fermé le dossier.
28:04 Et qu'à chaque fois qu'on s'approchait
28:06 de la période de prescription, il y avait...
28:08 - Un nouvel élément.
28:10 - Enfin, on créait un nouvel
28:12 élément. Ah bah tiens,
28:14 on va réinterroger telle personne qui est dans le dossier.
28:16 C'est du bidon, mais ça permettait
28:18 de décaler la prescription.
28:20 - Et il y a des nouvelles idées qu'on a pu
28:22 le retrouver. - Voilà, et Jacques Pradel,
28:24 pour revenir à votre livre,
28:26 vous parlez de la police scientifique
28:28 qui évolue, mais les voleurs aussi.
28:30 Je sais pas si vous avez suivi cette affaire
28:32 incroyable où
28:34 une personne fait
28:36 une fausse réunion
28:38 d'actionnaire en prenant un
28:40 deepfake du patron. C'est-à-dire le
28:42 visage du patron et la voix du patron
28:44 appellent le directeur financier
28:46 en disant "il faut virer
28:48 un million à telle entreprise".
28:50 Et ils lui demandent toutes
28:52 les vérifications, et puis là,
28:54 en vidéo. - Et voilà,
28:56 c'est pour ça que je citais le président
28:58 Biden tout à l'heure
29:00 à l'antenne, parce que ça lui est arrivé.
29:02 Il a vu un jour une vidéo,
29:04 alors vous me direz "il a pas trop
29:06 de mémoire", mais
29:08 quand même, il a déconseillé et
29:10 personne ne se souvenait de cette intervention
29:12 du président des Etats-Unis.
29:14 Et c'est comme ça qu'il a décidé
29:16 d'encadrer
29:18 l'intelligence. - Donc comment on va savoir
29:20 maintenant comment les choses sont vraies ou fausses ?
29:22 - Voilà, alors,
29:24 je pense qu'on va construire
29:26 de nouveaux logiciels
29:30 qui vont permettre d'aller détecter
29:32 dans certaines zones précises
29:34 des vidéos
29:36 supposées "fakes"
29:38 d'avoir la preuve
29:40 que c'est un fake ou pas.
29:42 Mais ça sera compliqué. - Donc il va falloir se méfier
29:44 de chaque image, de chaque
29:46 son, et de chaque...
29:48 Les choses qui semblent évidentes ne le sont plus.
29:50 - Bien sûr, et ça prendra
29:52 du temps pour construire l'épreuve.
29:54 Je reviens à ce qu'on disait
29:56 tout à l'heure sur la période de prescriptions.
29:58 On a lancé avec Christian
30:00 Porte une pétition
30:02 demandant non pas
30:04 l'imprescriptibilité,
30:08 mais au moins qu'on
30:10 ouvre le dossier et qu'on réfléchisse.
30:12 - Est-ce que vous vous félicitez
30:14 par exemple de l'ouverture de ce "Poll Cold Case"
30:16 qui s'est constitué ?
30:18 Et on voit, il y a plusieurs affaires
30:20 comme ça qui sont à nouveau retravaillées,
30:22 remoulinées avec une nouvelle technique.
30:24 - Surtout que le "Poll Cold Case"
30:26 dont fait partie d'ailleurs
30:28 Madame Kérys,
30:30 dont on a beaucoup parlé
30:32 au moment de l'affaire Flourniré,
30:34 surtout que
30:36 il sélectionne dans des affaires non
30:38 résolues, des affaires qui peuvent avancer.
30:40 Parce qu'il y a de l'ADN,
30:42 parce que les cellulaires ont été bien conservés.
30:44 Tout ça c'est une chaîne,
30:46 c'est ce qu'on essaye de raconter dans ce livre,
30:48 c'est pour ça qu'on parle beaucoup du passé.
30:50 Parce que si dans l'affaire Grégory
30:52 par exemple, qui fascine tout le monde,
30:54 il y avait l'espoir encore
30:56 de peut-être faire
30:58 de nouvelles analyses, encore faudrait-il
31:00 que les cellulaires,
31:02 comme on dit, aient été
31:04 bien conservées. - Pour vous l'affaire Grégory,
31:06 juste pardon, pour vous l'affaire
31:08 du petit Grégory, qui est quand même l'affaire
31:10 qui a traversé ces 30 dernières années,
31:12 on aura une réponse ?
31:14 Vous pensez ?
31:16 Il y a encore des actions qui sont menées par la famille de Grégory.
31:18 - Oui, bien entendu, moi j'admire
31:20 beaucoup
31:22 Jean-Marie et Christine Villemin
31:24 parce qu'ils n'ont jamais lâché,
31:26 parce que
31:28 chaque semaine ils continuent à écrire,
31:30 je pense à Jean-Marie là,
31:32 au magistrat
31:34 de Dijon pour dire
31:36 "Est-ce que vous avez pensé à ça ? Est-ce que vous avez pensé à ça ?"
31:38 Mais malheureusement,
31:40 je pense que du côté de la
31:42 poli-scientifique, mais je ne veux pas
31:44 non plus...
31:46 pas la science infuse, mais
31:48 je pense que ça sera difficile. Et je pense
31:50 que c'est une affaire qui nous fait faire
31:52 une énorme marche arrière, c'est que tout le monde
31:54 attend des aveux éventuels,
31:56 mais ces aveux, il faudra les
31:58 confronter à des preuves,
32:00 et ces preuves ont disparu.
32:02 - Moi je voulais savoir, quelle a été votre réaction
32:04 sur l'affaire de Jonathan Daval ?
32:06 Est-ce qu'un prisonnier a le droit
32:08 et a des droits d'intervenir
32:10 lorsqu'il a l'impression que
32:12 une famille ment,
32:14 ou une famille fait de l'argent avec un
32:16 documentaire
32:18 sur Canal+, quel a été
32:20 votre regard, sachant que
32:22 il y a plein de choses qui se préparent sur
32:24 Netflix sur des affaires judiciaires,
32:26 qui sont en cours. - Mais sur l'affaire Daval ?
32:28 Netflix ? - Non, non,
32:30 ils vont sortir quelque chose sur Outreau,
32:32 et il y a autre chose. - Est-ce que c'est
32:34 un grand déballage pour vous ?
32:36 Est-ce qu'un prisonnier a le droit pour vous
32:38 d'attaquer une famille
32:40 dans lequel il a assassiné
32:42 la fille ?
32:44 - C'est...
32:46 On va être
32:48 malheureusement trop rapide.
32:50 C'est bien qu'on n'oublie pas
32:52 que les gens qui sont en prison
32:54 - Aient des droits. - Aient des droits.
32:56 Parce que la prison n'est pas
32:58 uniquement la punition,
33:00 mais également la perspective d'une
33:02 réinsertion. Alors je ne dis pas que
33:04 dans l'affaire Daval,
33:06 je ne prends pas cet exemple,
33:08 si vous voulez. Mais les
33:10 avocats font en général
33:12 leur travail, parce qu'on leur dit toujours
33:14 "Ah, mais comment tu as pu...
33:16 Moi j'en parle beaucoup avec mes avocats. - Défendre telle et telle
33:18 personne. - Comment tu as pu défendre un tel
33:20 monstre, etc. Heureusement
33:22 qu'il y a des avocats, pour
33:24 rappeler que malheureusement,
33:26 ce ne sont pas
33:28 des monstres qu'on condamne,
33:30 ce sont des gens, des humains.
33:32 Voilà.
33:34 Donc, les hum...
33:36 Il ne faut jamais perdre
33:38 la possibilité
33:40 de garder la trace
33:42 d'humanité qu'il y a en chacun d'entre nous.
33:44 - Mais dans l'affaire Daval, c'est un décent ou pas ?
33:46 - Je vous réponds.
33:48 Ça, ça me paraît
33:50 assez scandaleux, je dois dire,
33:54 personnellement, mais là j'exprime mon opinion
33:56 personnelle, parce que
33:58 ça ne va pas changer la face des choses,
34:00 ça ne menuit pas la responsabilité
34:02 de cet homme dans
34:04 ce qui s'est passé.
34:06 - Jacques Prada, est-ce que
34:08 vous êtes amusé, agacé,
34:10 de voir souvent,
34:12 dans des affaires judiciaires qui tombent,
34:14 ou dans des affaires criminelles qui sont sur le devant
34:16 de l'actualité,
34:18 on va dire, le jeu médiatique et des réseaux
34:20 sociaux qui font l'enquête avant l'enquête, finalement ?
34:22 - Ah oui. - Qu'est-ce que...
34:24 - Les instructions à ciel ouvert, c'est compliqué.
34:26 - Mais quel est votre regard ? Parce que
34:28 ça pèse aussi, ça a du poids,
34:30 que ce soit du côté des enquêteurs,
34:32 que ce soit du côté des magistrats
34:34 instructeurs, et de l'opinion
34:36 publique. - Ça fait perdre à la justice
34:38 la sérénité
34:40 qui paraît nécessaire,
34:42 à la fois au moment d'un jugement
34:44 et au moment d'une enquête.
34:46 Alors, bon, cela dit,
34:48 les policiers et les gendarmes sont panés de la dernière
34:50 pluie, je pense que même dans l'affaire
34:52 Jubilard, il nous reste
34:54 encore quelques surprises.
34:56 Je n'ai pas d'informations
34:58 particulières, mais je le dis comme ça, parce que
35:00 voilà,
35:02 on ne dit pas tout
35:04 au public, et justement
35:06 ce serait une faute professionnelle pour l'enquêteur
35:08 de tout lâcher.
35:10 Parce que le jour où
35:12 par exemple, il y aura une petite preuve
35:14 supplémentaire, ou il y aura une
35:16 déclaration de quelqu'un, etc., on pourra
35:18 toujours sortir à ce moment-là
35:20 les atouts.
35:22 - C'est ça. - Qu'on garde précieusement.
35:24 - Après, il y a la vérité judiciaire, il y a deux jours...
35:26 - Après, il y a malheureusement ce qu'on appelle
35:28 la vérité judiciaire, quand la justice
35:30 est tellement prudente
35:32 qu'elle dit... - Et vous,
35:34 avec toutes vos connaissances, est-ce que vous êtes capable
35:36 de faire le crime parfait ?
35:38 - Joker.
35:40 - Ah, c'est bien.
35:42 - Ah, bien, je vous remercie.
35:44 - Il est content, il est content.
35:46 - Je n'oublie pas quand même
35:48 que...
35:50 je n'oublie pas quand même que, en général,
35:52 le crime ne paie pas, mon cher.
35:54 - C'est ce qu'on dit, absolument.
35:56 En tous les cas,
35:58 Police Technique et Scientifique, le choc du futur,
36:00 c'est votre dernier ouvrage
36:02 qui sort aujourd'hui aux éditions du Rocher, co-écrit
36:04 avec François Daoust. C'est une
36:06 encyclopédie, un gros pavé,
36:08 qui ne remonte pas que sur
36:10 les nouvelles technologies, mais on fait aussi le fil
36:12 de l'histoire de la police
36:14 technique et scientifique, et on apprend, moi,
36:16 je me suis amusée avec vos schémas
36:18 d'empreintes digitales. - Oui, bien sûr.
36:20 - Vous savez que les empreintes digitales
36:22 ont encore des choses à dire.
36:24 - Oui, oui, avec la poudre et tout ça,
36:26 ça existe encore. Merci beaucoup, Jacques Pardone.
36:28 On a été ravis de vous recevoir ce matin.
36:30 Gilles, à demain ? - À demain, demain, on parlera des arnaques
36:32 bancaires. C'est un gros
36:34 reportage d'Envoyé Spécial, où là aussi,
36:36 la technologie fait que
36:38 on n'est plus à l'abri, qu'on
36:40 vole tout notre argent sur votre compte.
36:42 - En général, les voleurs ont plus d'imagination
36:44 qu'on ne le croit.
36:46 - Et puis, on aura Lilian aussi, qui est un candidat
36:48 qui a marqué The Voice samedi.
36:50 - Un jeune homme de 18 ans.
36:52 - Ce jeune homme de 18 ans qui aime la musique
36:54 du passé. - Voilà.
36:56 Et dans un instant, on va se retrouver avec
36:58 nos débatteurs. Jacques Pradel, merci infiniment.
37:00 A très bientôt. - C'est moi qui vous remercie.
37:02 - Et nous, on va débattre de l'actualité du jour
37:04 tout de suite sur Sud Radio.
37:06 - Parlons vrai. - Parlons vrai. - Sud Radio. - Parlons vrai.
37:08 - Sud Radio. - Parlons vrai.
37:10 - Parlons vrai.
37:12 - Parlons vrai.
37:14 - Pour tenter de remporter votre bon pour un séjour
37:16 d'une valeur de 1 200 euros
37:18 pour vos prochaines vacances dans les clubs Bellembras
37:20 en famille ou entre amis.
37:22 Choisissez parmi 45 clubs de vacances
37:24 situés dans les plus beaux
37:26 endroits de France. Profitez
37:28 d'équipes dévouées, des clubs pour les
37:30 enfants de 4 mois à 17 ans,
37:32 des repas où vous n'aurez qu'à vous mettre
37:34 les pieds sous la table et des animations
37:36 pour tous. Bonnes vacances
37:38 avec Sud Radio. Parlons vrai.

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