Deux acronymes dominent aujourd’hui le débat autour de la durabilité : la RSE, la Responsabilité Sociale des Entreprises, et l’ESG l’Environnement, Social et Gouvernance. Si ces deux concepts visent la même finalité – intégrer les enjeux éthiques, sociaux et environnementaux dans les stratégies d’entreprise – la manière d’y parvenir soulève une question managériale de fond : la performance doit-elle être guidée par une approche volontaire de RSE ou par une évaluation normée et mesurable de l’ESG ? Cette réflexion est d’autant plus intéressante à mener que l’on assiste à l’émergence de formes de gouvernance distinctes, avec soit des directions RSE, soit des directions ESG. [...]
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00:00Deux acronymes dominent aujourd'hui le débat autour de la durabilité.
00:13La RSE, la responsabilité sociale des entreprises, et l'ESG, l'environnement social et gouvernance.
00:24Si ces deux acronymes et deux concepts visent la même finalité, intégrer les enjeux éthiques,
00:31sociaux et environnementaux dans les stratégies d'entreprise, la manière d'y parvenir soulève
00:37une question managériale de fond. La performance doit-elle être guidée par une approche volontaire
00:44de RSE ou par une évaluation normée et mesurable de l'ESG ? Cette réflexion est d'autant plus
00:53intéressante à mener que l'on assiste à l'émergence de formes de gouvernance distinctes,
00:59avec soit des directions RSE et soit des directions ESG. La RSE, vous le savez,
01:07elle repose avant tout sur un engagement volontaire de la part des entreprises.
01:12Une gouvernance RSE cherche à intégrer les considérations sociales, environnementales et
01:18éthiques dans la stratégie, au-delà de la seule recherche de profits financiers à court terme.
01:22C'est une gouvernance qui se veut participative, qui se concentre sur la manière dont l'entreprise
01:29peut créer de la valeur partagée avec l'ensemble de ses parties prenantes. Cependant, le caractère
01:36non contraignant de la RSE rend difficile l'évaluation des résultats et peut questionner
01:42la sincérité réelle des engagements. Le greenwashing en est l'illustration la plus
01:47frappante. C'est ici que la notion d'ESG entre en jeu. L'ESG se distingue de la RSE par son
01:54approche plus normative et mesurable. Il ne s'agit pas seulement de réfléchir aux bonnes pratiques,
01:59mais de les quantifier et de les inclure dans des processus d'évaluation des entreprises.
02:04Les récentes réglementations européennes en matière de reporting imposent aux entreprises
02:10et acteurs financiers des standards stricts en matière d'information EASG. L'objectif étant
02:16de fournir des informations de durabilité qui soient fiables et comparables, permettant aux
02:22investisseurs, aux régulateurs et aux parties prenantes de prendre des décisions éclairées
02:26en faveur d'entreprises engagées. Le rapport EASG, qui est aussi nommé rapport de durabilité,
02:34devient un outil essentiel pour évaluer la résilience à long terme des entreprises. C'est
02:40un cadre de référence incontournable dans la finance responsable. Toutefois, adopter une
02:45gouvernance EASG présente également des limites. Celles de conduire à privilégier l'amélioration
02:52des scores EASG sans pour autant s'engager dans une démarche transformative des pratiques et des
02:57modèles d'affaires. L'émergence de modèles de gouvernance RSE et EASG pose la question de
03:04savoir quel est le meilleur chemin, finalement, pour une performance responsable. Mais en fait,
03:09c'est une troisième voie qui s'impose, celle d'une gouvernance qui allie RSE et EASG, permettant
03:15de faire de la durabilité un pilier central de la stratégie d'entreprise. Les départements RSE,
03:21HSE, finance, juridique et communication sont amenés à travailler ensemble, en mode projet.
03:27Et cette nouvelle voie incite l'entreprise à structurer une gouvernance qui replace sa
03:33raison d'être et sa mission en cohérence avec les défis contemporains. Ainsi,
03:38la performance sera responsable, mesurable et surtout porteuse de sens.