Avec Anthony Martins-Misse, judoka et consultant paralympique Sud Radio / Nicolas Corato, président fondateur du Think Tank Place de la République & William Thay, président du Think Tank Le Millénaire
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00:00Sud Radio, le grand matin week-end, 6h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:03Il est 9h12 sur Sud Radio, de retour avec Nicolas Corato, fondateur du think-tank Place de la République,
00:10think-tank de gauche, avec William T, fondateur du think-tank Le Millénaire, think-tank de droite,
00:15et Anthony Martin-Smith qui nous rejoint. Bonjour à vous, Anthony.
00:19Bonjour.
00:19Champion de judo, vous étiez aussi notre consultant paralympique sur Sud Radio pendant les Jeux paralympiques.
00:26Alors, ça paraît tout près, mais en même temps, ça paraît être une éternité.
00:29Nous parlions de la question du handicap jour et nuit.
00:31Hier, stupeur dans le monde du handicap, l'annonce du gouvernement.
00:3538 ministres, un gouvernement quasi-exhaustif.
00:37Je dis quasi, ce qui est un oxymore d'ailleurs, puisqu'il n'y a pas de ministre en charge du handicap de plein exercice.
00:43Pour vous, demi-tour toute.
00:45On nous parlait de l'héritage des Jeux, il aura vite été enterré, ça c'est ce que dit le collectif Handicap
00:50qui réunit la plupart des associations en charge de ce sujet.
00:53Il y a 13 jours, Emmanuel Macron nous parlait de l'élan qu'avaient provoqué les Jeux paralympiques chez nos Français.
01:00Effectivement, demi-tour toute, puisqu'hier, nous avons eu la découverte de ce gouvernement Barnier.
01:07Vous avez attendu que le nom vienne et il n'est jamais venu.
01:09Il n'est jamais sorti, effectivement.
01:10Et pourquoi je dis demi-tour toute ?
01:12Puisque la loi de 2005, du 11 février, qui parlait de l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées,
01:17est une loi qui vient de la droite. Curieux.
01:21Et donc, ce gouvernement qui, pour vous, si je vous comprends, est de droite, a oublié de s'occuper du handicap.
01:27Je pense que tout le débat que vous avez depuis ce matin dit que c'est un gouvernement LR, voire centre droit.
01:33Précisons quand même les choses.
01:35Paul Christophe est nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:41Il s'est exprimé hier en direction de tout le monde du handicap, je cite ce qu'il dit.
01:46Il est président du conseil d'administration de l'Institut Van Kouvenberg à Zuitkot,
01:51en charge des enfants en situation de polyhandicap.
01:53Il s'est toujours occupé de la question.
01:55Il s'engage à continuer à s'occuper des personnes en situation de handicap
02:01et à oeuvrer pour une société plus inclusive.
02:03Il s'y engage, mais vous ne le croyez pas.
02:05En 2024, il a aussi été élu président des Affaires sociales à l'Assemblée nationale.
02:11Moi, je ne suis pas l'homme que je remets en cause, bien au contraire.
02:14Il a même été à l'origine de la loi sur la protection des familles d'enfants malades et en situation de handicap.
02:19Mais seul, alors qu'il aura tous les dossiers des Affaires familiales, sociales et solidarité,
02:25c'est quand même difficile.
02:26Jusqu'à présent et depuis 2005, même à 2004, lorsque la loi 2005 se construisait,
02:32on a eu un secrétariat dédié, un ministère délégué.
02:37Mais la question, si vous voulez, aujourd'hui, elle est beaucoup plus préoccupante que cela.
02:40C'est que depuis 2022, à la réélection d'Emmanuel Macron,
02:43on a eu trois ministères et secrétariats délégués différents.
02:48Le handicap donne l'impression d'être une variable d'ajustement.
02:51Alors, il y a d'autres secteurs qui ont eu beaucoup de ministres, notamment le logement, il y en a eu six.
02:56Bien sûr, mais là, on parle quand même de 22 millions de personnes, 12 millions concernées
03:00et puis 10 millions des personnes qui sont autour, des proches aidants, etc.
03:05Donc, oui, vous attendez à ce qu'il y ait un portefeuille.
03:07Restez débattre avec nous.
03:08Tiens, William, c'est la droite qui s'occupait du handicap et la droite a oublié le handicap ?
03:12Je ne sais pas si la droite a oublié le handicap dans la mesure où,
03:14quand on regarde la composition du gouvernement,
03:16en fait, j'ai l'impression qu'on était plus centré sur le casting des personnes
03:19que sur le casting de quoi faire.
03:20Et comme, en fait, on a essayé de faire un nom ou de faire coller
03:23et trouver le plus petit dominateur commun entre les ambitions de chacun
03:26et des différents groupes parlementaires et du contrôle de l'Élysée
03:29qui veut que le Premier ministre reste, certes, en conduite, mais en conduite accompagnée,
03:34je pense qu'ils ont eu des trous dans la raquette.
03:36C'est ce qui explique cette situation.
03:38Je pense que vraisemblablement, quand on prend le nom de Paul Christophe,
03:41ce n'était pas le premier nom qui est sorti, c'était plutôt Stéphanie Rist,
03:43si je me souviens bien.
03:44Et j'ai l'impression qu'en fait, comme il y a eu un problème en disant que...
03:47Il y a eu un jeu de chaises musicales permanents.
03:50Il y a eu un problème parce que je crois que si Parcal montait au gouvernement
03:52sans suppléant, ne voulait pas siéger un truc comme ça,
03:54il ne voulait pas perdre cette circonscription.
03:55En tout cas, il ne voulait pas repartir dans une situation de statut partiel.
03:57Je pense que ça s'est perdu sur une histoire à peu près comme ça.
03:59Certes, ce n'est pas terrible pour l'ensemble des Français,
04:01mais il faut expliquer qu'en fait, la plupart des groupes parlementaires
04:04négocient depuis deux semaines et que je pense qu'ils ont oublié, malheureusement,
04:07cette situation.
04:08Désolé Anthony, il s'est tombé sur vous, apparemment.
04:10Voilà, Nicolas Corato.
04:11Moi, je pense que vous avez raison, cette composition, elle dénonce aussi
04:15un parti pris quasiment idéologique.
04:17On a dit que c'était un gouvernement de droite,
04:19voire de droite fillonniste, allié avec des macronistes.
04:23On cherche désespérément l'héritage de Jacques Chirac.
04:25Vous avez raison, effectivement, de rappeler que la loi du 11 février 2005
04:28qui est la grande loi fondatrice de l'accès à l'égalité et de l'accès aux droits
04:32des personnes en situation de handicap date du second mandat de Jacques Chirac
04:36qui en avait fait la cause nationale de son quinquennat.
04:39Et que depuis la croix sous Nicolas Sarkozy, par exemple,
04:43Nicolas Sarkozy avait organisé les états généraux du handicap
04:46et avait été très, très volontariste sur le sujet.
04:48Moi, je suis très étonné que la droite, revenant aux affaires, on va dire,
04:52de manière très classique via le parti qui est l'héritier du RPR et de l'UMP,
04:56qui est aujourd'hui les Républicains, cette cause soit oubliée.
04:59Ça veut dire aussi, et ça confirme mon sentiment,
05:02que ce gouvernement sera un gouvernement antisocial
05:05qui ne veut pas continuer un certain nombre de politiques sociales.
05:08Je pense à la rentrée des enfants en situation de handicap dans les écoles ordinaires.
05:12Il y a des milliers d'enfants qui ont moins de six heures de scolarisation par semaine
05:15parce qu'il n'y a plus d'AESH et c'est le gouvernement actuel,
05:19puisque c'est le gouvernement qui continue la politique de Macron,
05:21qui est responsable de cet état de fait dans la rentrée.
05:24Accompagnement aux élèves en situation de handicap.
05:26Oui, l'accompagnement aux élèves en situation de handicap.
05:28Merci de chercher l'acronyme.
05:29Dernière question, c'était quand même la question de début,
05:31donc on va terminer là-dessus avec vous, chers amis.
05:34Qu'est-ce qui fera tomber ce gouvernement ?
05:35Est-ce que c'est Michel Barnier qui jettera l'éponge ?
05:38Est-ce que c'est une motion de censure qui finira par passer ?
05:40Ou est-ce qu'il pourra tenir jusqu'aux prochaines élections ?
05:42On commence par vous, William Thé.
05:44Les prochaines élections, c'est bien près du micro.
05:46Ça dépend si vous parlez de la prochaine élection présidentielle prévue en 2027.
05:49On n'est même pas sûr qu'elle soit prévue finalement en 2027.
05:52En tout cas, je ne suis pas sûr que tout le monde parie dessus.
05:54Le sujet sur le gouvernement Barnier, c'est encore une fois,
05:56c'est ce que j'avais dit, c'était que soit il avait le choix
05:59de faire un gouvernement d'Union Nationale,
06:00soit il allait très à droite pour obtenir et obliger
06:03le Rassemblement National à ne pas voter de motion de censure.
06:05À partir du moment où Marine Le Pen dit qu'elle votera
06:08de motion de censure quasiment de manière automatique
06:09dans le but de provoquer des élections législatives anticipées,
06:12on sait déjà qu'elle veut faire ça.
06:14Donc maintenant, l'objectif du gouvernement Barnier,
06:16je pense, si par cas il ne se trompe pas,
06:18c'est de ne pas céder aux injonctions de la gauche,
06:20de céder à tous les totems en disant
06:22« il ne faut pas que vous soyez de droite,
06:23il ne faut pas que vous réduisez les dépenses publiques,
06:25il ne faut pas que vous traitez les sujets migratoires,
06:26il ne faut pas que vous traitez les sujets de sécurité. »
06:27Sinon, il est mort.
06:28Sinon, très clairement, je pense qu'il doit parler aux Français
06:31et non pas aux partis politiques, pas aux commentateurs.
06:34Il doit répondre aux préoccupations du quotidien,
06:36aux problématiques sur la sécurité, le pouvoir d'achat
06:39et les combattants de la pression.
06:41Et je pense que ça lui permettra de se tenir le plus longtemps possible.
06:43Sur les problématiques que vous n'étiez quoiqu'il en soit.
06:46Ce gouvernement, il tiendra en fonction de son accord de gouvernement
06:50et de la politique qu'il voudra mener.
06:52Ces gens ne sont d'accord sur rien,
06:54ils n'ont pas du tout les mêmes valeurs.
06:55C'est la manif pour tous qui épouse le mariage pour tous.
06:58Je pense que les seuls éléments sur lesquels ils seront d'accord,
07:01c'est effectivement de réduire les dépenses sociales
07:03au détriment des plus précaires
07:05et des plus fragiles de nos concitoyens.
07:06La manif pour tous qui épouse le mariage pour tous.
07:08Jolie formule aussi.
07:09Écoutez, on vous la laisse, on vous laisse célébrer les noces.
07:11Nicolas Corrato, merci à vous,
07:13fondateur du Think Tank Place de la République,
07:14merci William Tay, fondateur du Think Tank Le Millénaire.
07:17Il y a des Think Tanks partout,
07:19mais merci aussi à notre consultant paralympique,
07:22Anthony Martin-Smith, champion de juxtaposition.