Avec Reda Didi, cofondateur de l’association Graines de France, pour répondre à cette question.
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00:00 Mais tout de suite, tiens, on parle d'un sujet qui concerne aussi le logement, mais pas seulement, on parle de la banlieue.
00:04 Puisqu'hier, la première ministre Elisabeth Borne était à Chanteloup-Lévine pour dévoiler des mesures permettant,
00:15 d'après elle, d'éviter que les émeutes dans les quartiers populaires ne recommencent.
00:20 Question que nous allons nous poser, est-ce que ces annonces
00:23 faites hier font l'impasse sur la prévention de la délinquance ? On en parle avec notre invité Reda Didi. Bonjour à vous.
00:28 Bonjour, soyez le bienvenu sur Sud Radio. Vous êtes le cofondateur de l'association Graines de France,
00:33 dont l'objectif est précisément de faire se rencontrer et dialoguer des policiers et des jeunes de ces quartiers
00:39 prioritaires de la ville. Ces quartiers d'où sont partis clairement les émeutes il y a quelques mois.
00:45 Elisabeth Borne a annoncé beaucoup de choses hier, notamment une lutte contre la discrimination à l'embauche,
00:51 notamment les discriminations qui pourraient viser
00:53 les jeunes des quartiers populaires et qui les empêcheraient de trouver du travail. On rappelle qu'il y a plus de 18% de taux de chômage
00:59 dans les quartiers populaires. Vous, ce qui vous interroge, c'est qu'on n'a pas parlé de prévention de la délinquance. Comment on peut faire pour prévenir la délinquance ?
01:05 En fait, je trouve que oui, c'est un des angles morts de ces décisions. C'est que peut-être que la prévention de la délinquance n'a pas été assez mise
01:13 en avant là-dessus. Nous, on
01:17 travaille à créer des espaces de dialogue sécurisé entre
01:21 la police et les jeunes. On voit bien qu'il y a une demande des deux parties,
01:24 de la part des policiers et de la part des jeunes, parce que les policiers ont aussi envie de montrer une autre image de leur travail.
01:29 Ils n'ont pas envie d'être uniquement perçus comme des gens dans le répressif.
01:33 Et se rendre compte aussi que dans les différentes étapes que peut traverser
01:37 un jeune, les cadres et les adultes référents ne sont peut-être pas aussi présents qu'ils devraient l'être pour pouvoir
01:44 justement, in fine, permettre d'éviter d'avoir une confrontation entre les jeunes
01:50 et la police. Là où pour moi ça a un petit peu manqué, c'est que le coeur du problème, ça part quand même de Naël
01:57 et de cette mort. Et du coup, je trouve que ça manque un peu d'être revenu sur le
02:03 fond du problème qui a créé ces émeutes. - Exactement, on peut rappeler ce qui s'était passé, c'était du côté
02:08 de Nanterre. Un jeune qui conduisait dans une voiture qui faisait clairement un rodeo
02:14 urbain, puisqu'il conduisait à toute allure. Il était poursuivi par deux policiers qui ont fini par le
02:19 rattraper. À un moment, ils s'arrêtent, ils lui ont dit "éteins le moteur,
02:23 arrête-toi, garde-toi, il n'a pas voulu, il a commencé à repartir, ils ont tiré".
02:27 Voilà ce qui a déclenché ces émeutes. Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire pour en tenir compte ?
02:31 - Je pense qu'il aurait fallu déjà...
02:34 Il y a des propositions qui sont intéressantes dans le plan qui a été monté, notamment le nombre de délégués cohésion
02:42 police-population qui a été augmenté, le nombre de CLJ qui est en augmentation aussi.
02:48 L'idée de la mixité, je trouve qu'elle est intéressante, mixité sociale.
02:51 - Éviter que les pauvres ne s'entassent tous dans les mêmes quartiers où il y a déjà beaucoup de pauvres et faire en sorte que les
03:00 français se mélangent davantage. Et vous disiez qu'on ne tenait pas compte de la mort de Nahel qui a déclenché ces émeutes.
03:04 - C'est-à-dire qu'il faut qu'on arrive à retravailler ce rapport
03:07 police-population en mettant un peu plus d'outils et remettre peut-être la question au cœur
03:12 de la problématique. On ne peut pas uniquement... Vous parliez tout à l'heure du lien entre
03:17 immobilier et la crise des quartiers. Beaucoup d'assureurs aujourd'hui se posent la question
03:22 à savoir est-ce que le problème des banlieues, la crise des banlieues est un problème systémique qu'il va falloir assurer
03:28 comme finalement la crise écologique
03:32 ou est-ce que c'est un problème ponctuel. Je pense que si on ne travaille pas bien
03:37 la problématique, ça va devenir systémique.
03:41 - Qu'est-ce que peut faire le gouvernement aujourd'hui pour prévenir les prochaines émeutes ?
03:43 - Je pense que le travail de fond
03:46 a été entamé mais je pense qu'il faut aller
03:49 un peu plus loin. On pourrait égrener un peu les différentes dispositions qu'ils ont mis en place mais je trouve dommage par exemple
03:56 que sur les questions de... Vous traitez des questions de discrimination.
04:00 Je trouve dommage qu'on en soit encore 20 ans après à des testings par exemple.
04:05 - Exactement, des testings ça consiste
04:07 à tester les cabinets de recrutement ou les entreprises qui recrutent pour voir si elles refusent
04:13 plus souvent les candidatures de ceux qui s'appellent Mohamed. Je traduis pour le montrer. C'est vrai que ça fait 20 ans qu'on en parle, pour vous
04:18 ça arrive trop tard ?
04:20 - On parle vrai ici.
04:22 - On est là pour ça.
04:23 - C'est que 20 ans c'est toujours la même solution qu'on met
04:25 en avant et qu'on l'avance pas et on voit bien qu'il y a encore une difficulté de
04:30 s'y attendre là. Après la question d'amixité...
04:33 - Parlons du logement justement maintenant.
04:35 C'est une autre annonce d'Elisabeth Borne, une annonce incomplète. Elle dit qu'il faut arrêter
04:40 d'envoyer les populations les plus précaires et les plus pauvres dans ses quartiers populaires. En revanche ce qu'elle ne dit pas c'est
04:46 où est-ce qu'on va les loger et où est-ce qu'on va les envoyer ? Il se trouve que beaucoup de villes en France ne veulent pas
04:51 construire de logements sociaux.
04:53 - Oui, en fait je pense qu'elle le dit, moi j'ai eu son communiqué de presse donc elle le dit un peu plus précisément, mais par contre
04:58 c'est dans la prise de parole, c'était pas
05:02 c'était pas explicité
05:06 comme ça. Et en effet
05:08 la question de la mixité sociale dans nos quartiers populaires est une des réponses intéressantes
05:13 apportées à ces problématiques-là. Il faut pas qu'on ait des
05:18 territoires, des ghettos de
05:20 pauvres qui finissent par se communautariser bien sûr. C'est totalement ce qu'on a sur pas mal de quartiers
05:26 sur lesquels nous on travaille. - Mais puisque nous sommes sur Sud Radio et que nous parlons vrai parce qu'on est sur Sud Radio
05:31 à Dadezy, si quelqu'un qui grandit dans un quartier populaire, un quartier sensible comme on dit, où c'est difficile, où il y a beaucoup de chômage
05:37 réussit ses études, arrive à devenir médecin
05:39 en général il reste pas dans le quartier, il va habiter ailleurs. - Oui et c'est pour ça que nous on a un autre dispositif
05:45 on travaille sur la question de la relation entre les populations, mais on travaille aussi sur les rencontres du possible, l'idée de casser les plafonds de
05:50 verre et de permettre à ces gens qui sont passés à travers les quartiers populaires de venir raconter leur histoire dans les quartiers populaires et leur
05:56 dire que finalement, issus de ce quartier-là, ils ont réussi à faire
05:59 un beau parcours. - Sauf que vous le dites vous-même, ça veut dire qu'ils doivent y revenir pour raconter ce qui s'est passé
06:05 donc ils en sont partis et donc la mixité sociale ça ne s'improvise pas. - Non, ça se travaille, on a un gros turnover et le
06:12 problème c'est que quand
06:13 ceux qui ont une forme de réussite quittent ces quartiers, c'est des plus pauvres qui arrivent et qui continuent à appauvrir le quartier.
06:19 - Alors qu'est-ce que vous dites aux médecins qui sont partis, vous leur dites "revenez" ?
06:21 - Non, je leur dis pas de revenir parce que chacun a fait le choix, on est dans un pays libre, mais peut-être que
06:25 les quartiers peuvent
06:27 être un peu plus attractifs, avoir du beau pour permettre à ces gens-là de pouvoir rester quand ils ont une forme de réussite
06:33 sur ces territoires-là et je pense que par exemple
06:35 l'idée de la mixité va un peu dans ce sens-là. - Exactement, merci beaucoup Réda Didi, fondateur de l'association "Graine de France"
06:43 vous poussez les jeunes de certains quartiers et les policiers à se rencontrer, à dialoguer, ça évite les conflits et c'est déjà ça, merci beaucoup.
06:51 Restez avec nous, on va parler d'immobilier dans quelques instants sur Sud Radio avec Sylvain Lévy, Valenci et toute l'équipe de
06:56 Parlons Imo, vous avez un logement et un problème de logement, tiens vous habitez
07:00 dans un logement social, un quartier populaire, vous voulez en parler ? 0 826 300 300, tout ce qui vous concerne, on va en parler sur Sud Radio.