Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00Lundi 9 septembre 2024, Morandini Live numéro 1491 sur CNews, première chaîne Info de France à 10h35, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:14Alaoune, condamné 14 fois par la justice, il est allé 13 fois en prison et pourtant cet étranger en situation irrégulière pourrait être régularisé en France.
00:00:25Nader, 29 ans, d'origine tunisienne, était en effet cette semaine convoqué au tribunal pour un nouveau délit, mais au même moment il était à la préfecture de région pour une prise d'empreinte dans le cadre de sa régularisation.
00:00:37L'histoire paraît à peine croyable et on va vous la raconter dans un instant.
00:00:42L'émotion et la colère à Grenoble après le meurtre d'un employé municipal ce week-end, on sait désormais précisément ce qui s'est passé.
00:00:49Le conducteur du véhicule, une Audi RS3 avec une plaque d'immatriculation polonaise, roulant à grande vitesse, a percuté une voiture, arrêté un feu rouge.
00:00:59Un passant a tenté de maintenir le chauffeur sur place et Lilian, un agent de propreté de la ville, est sorti de son véhicule pour lui prêter main forte, mais le chauffard a alors brandi une arme, a fait feu avant de prendre la fuite.
00:01:12Touché, Lilian s'est effondré et est décédé quelques heures plus tard. Sur place, c'est la sidération France 2 hier soir.
00:01:23C'est un chef à nous, c'est un technicien de la ville de Grenoble qui était en travail ce matin. On vient travailler, on se fait tirer dessus, mais on va où là ? Au bout d'un moment c'est bon, il faut arrêter, il faut vite arrêter.
00:01:33C'est triste à dire, mais pour un oui ou pour un non, vous pouvez tomber sur quelqu'un qui va péter un plomb. Et voilà, ça fait peur.
00:01:44La victime décédée a donc été touchée par deux balles dans le thorax. Il s'appelle Lilian, il était père de deux enfants. TF1 hier soir.
00:01:52Lilian D avait 49 ans. Il était père de deux enfants. Selon son cousin, l'homme était irréprochable.
00:02:00Très servillable, très gentil, un garçon assez poli. On ne peut dire que du bien de lui.
00:02:09Le meurtrier a réussi à prendre la fuite. Il est activement recherché. Son identité reste pour l'instant inconnue.
00:02:16Voilà, et alors qu'il est, la traque se poursuit à Grenoble. Nous irons bien évidemment à Grenoble pour voir quelle est la situation sur place.
00:02:23Le 29 août dernier, une petite fille de 7 ans, Camélia, a été renversée par un motard à Valorise, vous vous en souvenez, lors d'un rodéo sauvage.
00:02:30Décédée quatre jours plus tard à l'hôpital, Camélia n'a pas survécu au choc provoquant l'émoi dans toute la France.
00:02:36Ce week-end, le club de foot de Mougins a tenu à lui rendre hommage avec beaucoup d'émotion.
00:02:44Une passe pour marquer le lancement d'un match hautement symbolique.
00:02:48Au stade de la Valmasque, les membres du FC Mougins se sont réunis pour rendre un dernier hommage à Camélia.
00:02:54Ça me touche énormément parce que je vois que ça montre en plus que tout le monde est touché.
00:03:02Ça montre vraiment la valeur de la France et du peuple français et que dans les moments durs, on arrive quand même à se retrouver tous et à s'unir.
00:03:12Franchement, c'est touchant. Je ne suis pas fort comme je montre. J'essaie de lui ressembler.
00:03:19J'essaie de lui ressembler et je tiens la force d'elle.
00:03:22Un club dans lequel la famille de Camélia est impliquée depuis plusieurs années.
00:03:26Au sein du club, on a été énormément touchés du fait que Camélia a été licenciée au sein du FC Mougins.
00:03:32On a aussi son grand frère Mehdi qui est licencié chez nous et le papa aussi qui est dirigeant.
00:03:38Donc, on se devait de lui rendre hommage.
00:03:39Toute l'équipe est touchée, tous les parents sont touchés et les enfants aussi.
00:03:44Ça fait deux ans qu'elle jouait Camélia avec notre fille et c'est vrai que ça a été un choc épouvantable.
00:03:52À Strasbourg, cette fois, c'est le festival du film israélien qui a été annulé en catastrophe ce week-end en raison de menaces reçues par des pro-palestiniens.
00:04:01Les organisateurs ont eu peur à la fois pour la sécurité des spectateurs mais aussi pour la sécurité des participants.
00:04:08Terrorisme intellectuel, ce sont les mots utilisés par le cri falsas après l'annulation du festival du cinéma israélien.
00:04:15Prévu du 8 au 10 septembre à Strasbourg, cette 16e édition de Shalom Europa a été victime d'un appel au boycott et de pressions exercées par des collectifs pro-palestiniens.
00:04:25On arrive à une autocensure, à une forme de terrorisme intellectuel qui conduit à décider d'annuler un événement en lien avec Israël
00:04:37et non pas pour une raison politique mais parce qu'on décide de baïonner des artistes pour une seule raison qui est leur appartenance à un État ou une nation.
00:04:49Dans l'actualité, malgré l'opposition de tous les architectes et spécialistes, Emmanuel Macron veut absolument changer les vitraux de Notre-Dame.
00:04:57Même ceux qui n'ont pas été détruits et les remplacer par des vitraux modernes.
00:05:01La commission chargée de la restauration est opposée à ce projet d'Emmanuel Macron mais le président ne les écoute pas et il veut absolument tous les remplacer.
00:05:11C'est une modification de la cathédrale de Notre-Dame qui ne passe pas.
00:05:15Dans le cadre de la restauration du monument, Emmanuel Macron souhaite remplacer les vitraux de Viollet-le-Duc par des vitraux contemporains
00:05:22malgré l'avis défavorable de la commission nationale du patrimoine et de l'architecture.
00:05:26Ce mercredi, le ministère de la culture a même publié dans un communiqué la liste des huit finalistes retenus, ce qui relance la polémique.
00:05:34Quand il y a un geste de modernité, ça suscite un petit peu de réaction.
00:05:40Ça a été la volonté de l'église et de Mgr Hulrich qui l'ont demandé au président de la République.
00:05:46Sur la commission, ça n'est pas une commission qui a statué sur le fond et sur la création en elle-même, ça a été sur le principe.
00:05:53Ça n'a pas été une décision à l'unanimité puisque certains membres se sont abstenus.
00:05:57Les milieux du patrimoine et de l'architecture sont vend-debout contre cette proposition.
00:06:01Une pétition a même été lancée.
00:06:04Ces vitraux n'ont pourtant subi aucun dommage durant l'incendie et sont par ailleurs des œuvres protégées.
00:06:09Emmanuel Macron qui a été hué hier soir au Stade de France quand son visage est apparu sur les écrans géants de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques.
00:06:18C'est sans doute un détail, mais ça veut dire aussi beaucoup sur l'ambiance en France.
00:06:22Regardez, c'était en direct sur France 2.
00:06:24Applaudissements.
00:06:37Voilà Emmanuel Macron qui fait comme s'il n'entendait pas les sifflets.
00:06:40Autre vision de ce qui s'est passé avec les images filmées par les spectateurs dans le stade cette fois.
00:06:46Applaudissements.
00:06:55Voilà, très clairement déciflé contre le président de la République.
00:06:59Du son côté, le nouveau Premier ministre Michel Barnier s'est lui confié dans le journal du dimanche hier
00:07:04en expliquant quelles seraient les grandes lignes de sa stratégie puisqu'il va devoir naviguer avec le risque d'une motion de censure votée par le Rassemblement national.
00:07:13Applaudissements.
00:07:14En poste depuis le 5 septembre, Michel Barnier ne cesse de répéter son mantra et compte être le Premier ministre qui va incarner un espoir pour les Français.
00:07:23« Moi je viens d'en bas. Il n'y a pas d'ambiguïté. Chaque citoyen est important. »
00:07:29Une prise de fonction compliquée où les classes politiques ne cessent de se déchirer.
00:07:33Lui souhaite le respect.
00:07:35« Respecter les Français, faire respecter la France, quel qu'il soit où qu'il soit. J'écouterai tout le monde.
00:07:42Ces gens-là ont des idées et en ont ras le bol que ça tombe d'en haut. »
00:07:46Un travail complexe qui peut se faire dans l'unité.
00:07:49« C'est le moment que tous ceux qui veulent que la France marche se retroussent les manches. J'écouterai tout le monde. »
00:07:55Selon une enquête réalisée par l'IFOP, les Français sont satisfaits à 52% de sa nomination.
00:08:01Le nouveau Premier ministre est décrit comme compétent, ouvert au dialogue, sympathique, avec de l'autorité et inspire même la confiance.
00:08:10Une popularité est favorable auprès des Français.
00:08:12Problème maintenant, gagner la confiance de tous les députés à l'Assemblée nationale.
00:08:17Car selon les Français, à 74%, le nouveau gouvernement de Michel Barnier pourrait être censuré.
00:08:23« Voilà, ça nous annonce quelques jours passionnants. Et puis, comme tous les jours, un mot de l'actualité média, de l'actualité télé.
00:08:29Puisque France 2 a décidé dès ce soir d'allonger son journal de 20 heures de façon permanente,
00:08:33il fera désormais une heure et non plus de 35 minutes.
00:08:37C'est une première, avec un objectif pour la chaîne, enrayer la chute d'audience depuis le mois de janvier.
00:08:42Car jamais l'écart n'a été aussi grand entre TF1 et France 2 à 20 heures.
00:08:46Le service public pense donc qu'allonger le journal est une solution.
00:08:50Et pour l'occasion, France 2 a même réalisé une bande-annonce.
00:08:53« Plus de temps pour comprendre l'actualité.
00:09:02Un 20 heures plus réaliste.
00:09:04Un 20 heures de confiance.
00:09:06Un 20 heures indépendant.
00:09:08Un 20 heures de service public.
00:09:14Le 20 heures, rendre le temps de bien s'informer. »
00:09:19Voilà, sachez que pour pouvoir allonger son journal dès ce soir,
00:09:22France 2 a décidé de passer son feuilleton quotidien « Un si grand soleil » sur France 3 à la même heure, c'est-à-dire à 20h40.
00:09:30Tout de suite, l'étape et les flops d'audience de ce week-end, c'est avec Mister Audience.
00:09:33Elias Kévin, va-t'en !
00:09:37Vendredi soir, si l'équipe de France a été battue par l'Italie en Ligue des Nations,
00:09:40le match a permis à TF1 d'arriver très largement en tête avec plus de 5 millions de téléspectateurs.
00:09:46Sur France 2, la rediffusion d'un épisode de Capitaine Marleau a très bien résisté à 3,4 millions.
00:09:51Les Jeux paralympiques retransmis sur France 3 sont sur la troisième marche.
00:09:54Et pour M6, la soirée était beaucoup plus compliquée.
00:09:57Le film House of Gucci n'a même pas dépassé le million.
00:10:01Samedi soir, France 3 a décroché la première place.
00:10:04Et largement ! La fiction Le Vent des Sables a rassemblé 3,6 millions de téléspectateurs.
00:10:09Avec 800 000 personnes de moins, les Jeux paralympiques sur France 2 sont parvenus à faire jeu égal avec The Voice Kids sur TF1.
00:10:15En revanche, pour la série d'M6, NCIS Los Angeles est un nouveau flop avec moins de 900 000 personnes.
00:10:22Hier soir, l'événement était sur France 2 avec la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques.
00:10:27La soirée qui a démarré à 20h30 a attiré 7 700 000 téléspectateurs.
00:10:31A titre de comparaison, le 11 août dernier, la cérémonie de clôture des Jeux olympiques avait rassemblé quasiment 2,5 fois plus de téléspectateurs avec l'audience record de plus de 17 millions.
00:10:41A la deuxième place, TF1 avec le film Masquerade.
00:10:44France 3 est troisième avec 1,6 million pour la série Commissaire Dupin.
00:10:47Sur M6, zone interdite reste faible à seulement 1,3 million.
00:10:50Mister Audience vous dit à demain.
00:10:52Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:56Amaury Brelé, bonjour, merci d'être avec nous, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:11:00Tom Benoit, bonjour, philosophe et essayiste français à Compte-Parcelon, bonjour.
00:11:05Vice-président de Territoires de Progrès, puis Rosa Méziane, bonjour.
00:11:08Bon retour, présidente de Mouve Territoire, et merci d'être avec nous.
00:11:12Ça manquait un peu de...
00:11:14De pêche ? Non, je ne crois pas là. Depuis la rentrée, ça fait 15 jours, déjà, je suis fatigué.
00:11:17On n'en peut plus.
00:11:18Ça manquait de femmes, c'est vrai.
00:11:20Ça manquait de femmes, ça je suis d'accord avec vous.
00:11:22On va parler dans un instant, bien évidemment, de ce qui s'est passé hier à Grenoble
00:11:25et de ce drame avec cet employé municipal qui a été tué dans la rue pour avoir voulu faire une bonne action.
00:11:30Mais je voulais qu'on commence avec cette histoire totalement surréaliste,
00:11:33l'histoire de ce Tunisien qui a été condamné 14 fois, qui est en situation irrégulière
00:11:38et qui pourrait bientôt être régularisé.
00:11:41Il a entrepris, en tout cas, toutes les démarches.
00:11:43Vous voyez son portrait, condamné 14 fois par la justice, 11 fois pour vol aggravé.
00:11:48Il a purgé 13 peines de prison ferme.
00:11:52Le rappel des faits.
00:11:54Dans un article, La Voix du Nord retrace le parcours de Nader A,
00:11:5829 ans, d'origine tunisienne, en situation irrégulière sur le territoire.
00:12:03Mercredi, ce cambrioleur était convoqué au tribunal de Dunkerque pour assister à son procès.
00:12:08Il ne s'est pas présenté, car son avocate a précisé qu'il était convoqué le même jour
00:12:13à la sous-préfecture pour une prise d'empreinte dans le cadre de sa demande de régularisation.
00:12:18Le récidiviste a pourtant un casier judiciaire comportant 14 mentions,
00:12:22dont 11 pour des vols aggravés.
00:12:25Nader A avait déjà purgé 13 peines de prison ferme.
00:12:28Son avocate espérait obtenir une peine avec sursis probatoire,
00:12:32mais le tribunal de Dunkerque a confirmé une nouvelle condamnation.
00:12:36Alors, on est en direct avec le maître David Libeskind, qui est avocat.
00:12:38Bonjour maître, merci d'être en direct avec nous.
00:12:41En fait, aujourd'hui, tout le monde peut faire des demandes pour avoir une régularisation,
00:12:46quel que soit son casier judiciaire, visiblement.
00:12:49– Tout à fait, puisque en fin de compte,
00:12:51vous pouvez obtenir une régularisation de votre type de séjour,
00:12:54que ce soit une demande initiale ou un renouvellement,
00:12:57même si vous avez un casier qui n'est pas vierge,
00:13:00puisque les textes, notamment la nouvelle loi immigration,
00:13:05prévoit qu'on peut refuser, évidemment, votre demande de renouvellement
00:13:11ou votre demande de type de séjour initial,
00:13:14parce que vous avez été condamné,
00:13:15mais la décision appartient en toute discrétion à la préfecture.
00:13:18– Je crois qu'il y a un petit problème avec votre micro qui doit être dans votre col,
00:13:20donc si vous pouvez peut-être le sortir,
00:13:22parce que le son est très sourd du coup, pardon.
00:13:27Mais aujourd'hui, quand on a le passé qu'a cet homme,
00:13:31ça paraît surrealiste qu'il soit à la préfecture
00:13:32en train de donner ses empreintes pour sa demande de régularisation.
00:13:35Il n'y a pas quelque chose qui cloche dans le système en France ?
00:13:40– Après, il faut voir, si vous voulez, la nouvelle loi immigration
00:13:43permet en fin de compte de ne pas renouveler le type de séjour
00:13:47pour une personne qui a déjà été condamnée,
00:13:51mais pour des infractions spécifiques,
00:13:53infractions à l'intégrité sexuelle ou physique,
00:13:56infractions liées au terrorisme,
00:13:58infractions liées à la traite des êtres humains,
00:14:02liées au trafic de stupes,
00:14:03et infractions caractérisées par un vol aggravé.
00:14:06Après, c'est la décision de la préfecture.
00:14:09Est-ce que toutes les préfectures enquêtent sur les demandes de type de séjour ?
00:14:14Est-ce que les préfectures contrôlent le casier judiciaire des demandeurs ?
00:14:19Ce n'est pas si sûr, mais en tout cas, quoi qu'il arrive,
00:14:22la loi n'impose pas à la préfecture de refuser un type de séjour
00:14:28si une personne a été condamnée.
00:14:30– D'accord, donc c'est la préfecture qui décide au cas par cas,
00:14:34mais encore une fois, pour sortir un peu du type de séjour,
00:14:37parce que là, on a quand même quelqu'un qui a été condamné 14 fois par la justice,
00:14:40alors on n'a pas le détail de ses condamnations,
00:14:42mais visiblement, c'est des choses assez lourdes puisqu'il a fait de la prison.
00:14:45À chaque fois, il a 13 peines de prison fermes qui ont été purgées,
00:14:49donc on sait qu'en France, c'est vrai que pour avoir de la prison ferme,
00:14:52et en plus, pour effectuer sa peine, c'est qu'en général, c'est assez costaud,
00:14:56mais cette personne a quand même le droit de rester en France aussi,
00:14:58c'est ça quand même qui choque.
00:15:00– Tout à fait, en droit, il a le droit de rester en France,
00:15:03alors bon, d'après vos informations, il a 29 ans, il a été condamné 14 fois,
00:15:08donc il faut voir à quel âge il est arrivé en France,
00:15:10ce monsieur devait être sans doute mineur lorsqu'il est arrivé en France,
00:15:14peut-être c'est le fait qu'il soit mineur qu'on prenne compte qu'on a considéré
00:15:18qu'on renouvelait son type de séjour,
00:15:20puisque antérieurement, l'autorité administrative pouvait refuser un type de séjour,
00:15:27un renouvellement, pour un motif lié à une menace à l'ordre public,
00:15:33ce qui est aujourd'hui encore le cas.
00:15:35Donc effectivement, les textes avant la nouvelle loi de janvier 2024,
00:15:40l'immigration, n'étaient pas suffisamment armées,
00:15:43la loi ne comportait pas notamment de dispositions spécifiques
00:15:48qui permettaient à la préfecture de refuser un type de séjour
00:15:52en raison de multiples condamnations pénales.
00:15:54– Merci beaucoup Maître, merci pour vos explications
00:15:56et merci d'avoir été en direct avec nous à Maurice Brulet.
00:15:59Quand même cette histoire, elle est assez dingue et assez significative,
00:16:03parce que je pense que les gens ont du mal à comprendre
00:16:04comment ne pas avoir été condamné 14 fois, avoir fait 13 peines de prison
00:16:08et être toujours sur le sol français en étant en situation irrégulière.
00:16:12– C'est hallucinant cette histoire, c'est un festival,
00:16:14c'est la rencontre du laxisme judiciaire et du laxisme migratoire.
00:16:18Il a été condamné 13 fois, donc il aurait dû être expulsé 13 fois.
00:16:22Visiblement, il tombera, à mon avis,
00:16:25sous le coup de la nouvelle loi d'Armana et de l'immigration
00:16:27et si ce n'est pas le cas, il est fort probable
00:16:29que la préfecture refuse de le régulariser,
00:16:32puisque la préfecture est directement en lien sous les ordres du gouvernement.
00:16:36Donc là, il va intervenir d'autant plus que maintenant l'affaire est médiatisée.
00:16:39Mais comment voulez-vous vous étonner aujourd'hui
00:16:41que 90% des Français considèrent la justice française laxiste ?
00:16:45– Mais ça veut dire quand même que cette personne-là,
00:16:47elle passe devant un tribunal, elle est condamnée, on la met en prison,
00:16:50elle est en situation régulière, elle ressort, elle continue,
00:16:52elle reprend une vie normale ?
00:16:53– En prison, très probablement pas, c'est-à-dire qu'à mon avis,
00:16:55ces peines ou l'écrasante majorité de ces peines ont dû être aménagées.
00:16:58– 13 peines de prison ferme purgées, effectivement, ça peut être aménagé.
00:17:01– Très probablement aménagées, notamment du bracelet électronique,
00:17:03du sursis, tout ce que vous voulez, c'est malheureusement aujourd'hui le cas.
00:17:06Vous avez 40% aujourd'hui des personnes condamnées à la prison ferme en France
00:17:09qui ne vont jamais derrière les barreaux.
00:17:11– Rosa Méziane, ça vous choque cette situation ou pas ?
00:17:14– En fait, ce qui m'embête, c'est la manière dont vous posez le problème,
00:17:17d'ailleurs le bandeau est un peu sensationnel, bientôt régularisé,
00:17:21non, on n'en sait strictement rien, il y a même de fortes chances
00:17:25d'ailleurs qu'il ne le soit pas avec la nouvelle loi immigration,
00:17:29et d'ailleurs, il était non présent dans son procès
00:17:36parce qu'il était effectivement au rendez-vous à la préfecture.
00:17:39– Donc peut-être bientôt régularisé, effectivement,
00:17:41c'est ce qui est écrit sur le bandeau, Rosa.
00:17:42– Non mais vous savez, quand on a un rendez-vous à la préfecture,
00:17:43ça ne veut pas dire qu'il y a une régularisation immédiate.
00:17:46– Non mais ça veut dire que la procédure est en cours
00:17:48puisqu'il y a allé pour prendre ses emprunts.
00:17:50– Le nombre de gens qui viennent à la préfecture sont éparégularisés
00:17:53et même n'obtiennent pas leur titre de séjour,
00:17:54c'est le quotidien de millions de personnes,
00:17:56et derrière, on délivre nos QTF.
00:17:58– On ne doit même pas se présenter à la préfecture.
00:18:00– Et derrière, on délivre nos QTF, ils sont renvoyés à la frontière.
00:18:01– Somme de droits, vous parlez.
00:18:03– Ce à quoi nous assistons, c'est de l'ironie sans nom.
00:18:07– Quand mon camarade a pris la parole, il n'a pas été coupé.
00:18:08Quand je prends la parole, on ne me laisse pas terminer ma phrase et on me coupe.
00:18:11– Non mais je vous laisse terminer.
00:18:12– Votre voix grave est fortement agréable,
00:18:14mais si je peux terminer mon propos, vous me répondrez juste après,
00:18:16il n'y a aucun souci, je n'ai pas de mal à souffrir des gens
00:18:19qui sont sur le plafond, en règle générale, quand je viens ici.
00:18:21Donc pour terminer, ce n'est pas parce qu'il a un rendez-vous à la préfecture
00:18:26qu'il sera régularisé.
00:18:28Sur le fait qu'aujourd'hui, il soit en situation irrégulière,
00:18:31visiblement, il a été en situation régulière.
00:18:34Donc à mon avis, et peut-être quand il était en détention,
00:18:36son titre de séjour est tombé et son dossier de renouvellement est en cours.
00:18:41Moi, ce qui m'embête, en fait, c'est qu'il y a suffisamment d'histoires
00:18:43où, effectivement, des gens sont frappés d'une OQTF
00:18:46et derrière, ils continuent à être sur notre territoire
00:18:48et c'est un scandale qu'ils ne soient pas renvoyés.
00:18:50Là, pour le coup, on va dire qu'il y a un calendrier
00:18:53où il est en même temps de nouveau devant la justice
00:18:56et en même temps en cours de renouvellement.
00:18:57Maintenant, je vous le dis, il n'y a pas de...
00:18:59Cette personne-là, je peux vous garantir que son titre ne sera pas renouvelé.
00:19:03– Je vous pose la question entre moi, est-ce que vous êtes choquée...
00:19:04– Et d'ailleurs, pour revenir sur ce qu'elle dit...
00:19:06– Est-ce que vous êtes choquée de voir qu'une personne qui a été condamnée
00:19:0914 fois par la justice est encore en France ?
00:19:12– Alors, tout dépend, en fait, quand est-ce que ces procès, là,
00:19:14ces 14 ont été intervus.
00:19:16– Dans les années précédentes.
00:19:17– C'est-à-dire que la nouvelle...
00:19:18– Ce n'est pas tout arrivé d'un coup, les 14 fois ne sont pas arrivés...
00:19:20– La nouvelle loi immigration de Darmanin ne date pas d'il y a 15 ans.
00:19:23– Je vous dis, est-ce que ça vous choque qu'il soit toujours en France ?
00:19:25C'est ça, ma question.
00:19:26– Je crois que quand on demande, en fait, la présence dans un territoire
00:19:29ou dans un pays, quel qu'il soit, à minima, c'est de respecter la loi.
00:19:32– On est d'accord.
00:19:32– Alors, ça peut arriver à tout le monde...
00:19:34– Bien sûr, on peut faire une fois, deux fois même, mais 14 fois, ça fait beaucoup.
00:19:38– Sauf qu'effectivement, au vu des...
00:19:39Surtout, des vols aggravés, donc ça veut dire peut-être avec violence.
00:19:42Oui, à un moment donné, il n'y a pas débat.
00:19:44Soit on respecte la loi, soit on s'en va.
00:19:46– Tom Benoist.
00:19:46– Merci, ça dépend de la catégorie de problème également.
00:19:48Et moi, ce qui m'agace fortement, comme beaucoup de Français, je crois,
00:19:51c'est l'éternel marronnier de l'innocence.
00:19:53Il était peut-être mineur, nous disait l'avocat qui intervenait précédemment.
00:19:56Alors, aucun reproche auprès de l'avocat.
00:19:58Mais je veux dire, il était peut-être mineur lorsqu'il est arrivé.
00:20:00Peut-être, peut-être pas, mais par le fait qu'il soit mineur,
00:20:03ce qu'on attend, c'est une forme d'innocence et de possibilité
00:20:05de s'inscrire dans ce qu'on qualifie comme étant un arc républicain
00:20:09et un bien vivre en société, à partir du moment où cela n'intervient pas.
00:20:13Comment se fait-il qu'au bout de 14 condamnations
00:20:16et après plus d'une décennie, on se pose à peine aujourd'hui la question de se dire
00:20:21mais est-ce que cette catégorie, parce que ce n'est pas un cas isolé,
00:20:23est-ce que cette catégorie, finalement, de délinquants,
00:20:26de personnes qui ne sont pas des concitoyens,
00:20:28mais qui devraient avoir une attitude de citoyen,
00:20:30peuvent devenir définitivement Français ou pas ?
00:20:33C'est ça, la grande problématique.
00:20:34– Oui, moi, ça me va que vous me parliez des mineurs isolés ou non accompagnés,
00:20:37tout dépend de comment on les appelle.
00:20:39Mais vous parlez d'innocence, il faut voir juste comment on les gère en France.
00:20:42La plupart du temps, ils sont tous SDF,
00:20:44ils sont menés par leurs propres moyens.
00:20:47La plupart, vous pouvez même les voir aux boîtes bouillonnes à se prostituer.
00:20:49Donc moi, je veux bien, mais…
00:20:50– Là, il a 29 ans, il est loin d'être mineur.
00:20:54– Non, là, je ne parle pas de ce cas en précis,
00:20:55je réponds juste à un monsieur qui parle de l'innocence des mineurs isolés.
00:20:58Encore faudrait-il que, véritablement, on leur assure protection et aujourd'hui…
00:21:02– Je n'ai pas précisé mineur, parce que lorsqu'on est mineur,
00:21:04on a une forme d'innocence, on a la possibilité de devenir…
00:21:06– Pour le coup, les mineurs isolés, je pense qu'on devrait…
00:21:08– Là, ce n'est pas le débat, en plus là, on part sur autre chose,
00:21:10ce n'est pas du tout le débat.
00:21:12Amaury Ergoun, après.
00:21:13– Beaucoup de mineurs, d'ailleurs, ne sont pas mineurs,
00:21:14sont en réalité des majeurs et on dépense chaque année
00:21:16des centaines de millions d'euros pour héberger tous ces gens-là
00:21:19dans des hôtels, financés par le contribuable français.
00:21:22– Absolument, absolument.
00:21:23– Ergoun, est-ce que cette personne doit être en France encore 14 fois ?
00:21:27Est-ce qu'on n'aurait pas dû le sortir de France avant ?
00:21:30– Non, mais on aurait pu mettre…
00:21:31– Ah bon ?
00:21:32– Ben non, elle n'a pas été en France, c'est ce que je veux dire.
00:21:34Mais on aurait pu mettre, effectivement,
00:21:36Tunisien condamné 14 fois et bientôt renvoyé grâce à la loi Darmanin.
00:21:39– Pour l'instant, la seule chose qu'on sait…
00:21:42– Du coup, ce ne serait pas sensationnel ?
00:21:44– Juste, attendez, ce n'est pas un problème sensationnel.
00:21:46Pour l'instant, la seule chose qu'on sait,
00:21:47c'est qu'il était à la préfecture en train de donner ses empreintes
00:21:49pour sa procédure de régularisation.
00:21:51Personne n'a pour l'instant parlé de renvoi.
00:21:53– Ok, d'accord.
00:21:53– Personne, à part votre imagination.
00:21:56– Il faut d'abord le sujeter.
00:21:56– À part votre imagination.
00:21:57– Pardonnez-moi, c'est ni vous ni moi…
00:21:59– Il a été condamné 14 fois.
00:21:59– Non mais d'accord, mais c'est ni vous ni moi
00:22:00qui octroyons, en fait, les sources de séjour.
00:22:02– Non, mais pourquoi est-il encore en France
00:22:04après avoir été condamné 14 fois ?
00:22:06C'est la question que je vous pose.
00:22:07C'est ça, Ergoun ?
00:22:08– En tant que représentant politique,
00:22:10moi, je pourrais amener un petit volet politique à tout ça,
00:22:12en disant qu'il y a une loi qui a été votée,
00:22:13qui a fait beaucoup de débats notamment,
00:22:15y compris la droite et l'extrême droite
00:22:17qui a refusé de la soutenir,
00:22:18qui a mis en exergue certains sujets pour ne pas la voter.
00:22:21Aujourd'hui, elle nous permettrait de sortir de ce genre de situation
00:22:24qui, effectivement, touche beaucoup de nos concitoyens.
00:22:25On voit bien, y compris pour des personnes de gauche comme nous,
00:22:28on met en avant l'importance de l'intégration.
00:22:30Là, on a une situation où on est forcés de constater
00:22:33qu'il n'y a aucune possibilité d'intégration.
00:22:35Si, à 29 ans, on se fait condamner 13 fois,
00:22:37je veux dire, c'est très compliqué de trouver un moyen d'intégration
00:22:40dans notre population, dans notre pays.
00:22:43Mais c'est pour ça qu'aujourd'hui,
00:22:44je me permets de vanter un petit peu un travail qui a été fait
00:22:46pour le camp de la majorité présidentielle
00:22:48qui a beaucoup pris sur la tronche sur ce sujet-là également,
00:22:50en disant que la loi, parfois, nous permet de sortir de ce genre de situation.
00:22:54– Par ailleurs, il y a combien de nouveaux entrants irréguliers
00:22:58entre, en France, chaque année sur le territoire,
00:23:00cette dernière année notamment, et sur les 7 ans de Macronie ?
00:23:03– Vous avez des chiffres sur les irréguliers, vous ?
00:23:05– Oui, environ 80.000, donc c'est environ.
00:23:08– Il y a 900.000 clandestins en France selon Gérald Darmanin.
00:23:09– Comptabilisés par qui ?
00:23:10– Gérald Darmanin, le ministère de l'Intérieur.
00:23:12– Pour autant, le fait qu'il soit là
00:23:13et le fait qu'on puisse traiter certaines demandes est un sujet,
00:23:16et le fait de pouvoir renvoyer des personnes
00:23:18qui n'ont pas respecté notre loi est un autre sujet.
00:23:20Donc, sans mélanger tout, en essayant de garder en tête aussi
00:23:23que notre pays est un pays où le droit d'asile existe,
00:23:25sur ce genre de situation, la loi nous permet d'être beaucoup plus…
00:23:28– Le droit d'asile existe, mais il est détourné.
00:23:29– Dévoyé.
00:23:30– Il est dévoyé, mais il faut qu'on puisse le traiter
00:23:32quand on est face à ces situations, et les préfectures,
00:23:33on ne peut pas les laisser sans armes
00:23:34quand ils doivent gérer ce genre de sujets.
00:23:36Aujourd'hui, la loi permet de les aider,
00:23:38derrière, il y a aussi la justice qui devra agir très certainement
00:23:40puisqu'une décision de préfecture n'est pas d'une finalité,
00:23:42très souvent, elle s'est contestée dans les tribunaux administratifs et autres.
00:23:45Et donc, le travail du politique, c'est de faire des propositions
00:23:47pour faciliter la prise de ce genre de décisions.
00:23:50– Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur cette affaire.
00:23:51Dans un instant, on va vous parler de Grenoble,
00:23:53puisque la traque du tireur se poursuit.
00:23:55Cet homme qui a ouvert le feu hier sur un employé municipal qui est décédé.
00:24:00L'émotion est très forte à Grenoble, mais également partout en France.
00:24:02On va faire le point dans un instant.
00:24:04Pour l'instant, le CNews Info avec Somaya Labidi.
00:24:09– C'est un thème que vous allez aborder avec vos invités dans un instant Jean-Marc.
00:24:13Plusieurs hommages à Grenoble, un ce matin et un autre cet après-midi,
00:24:16en mémoire de l'agent municipal qui a été tué hier.
00:24:19Par un tireur en fuite lors d'une intervention sur un accident de la circulation,
00:24:24une cellule psychologique a été mise en place.
00:24:27Après les victimes la semaine dernière, le procès des viols de Mazan
00:24:31se concentre désormais sur la personnalité du mari de Gisèle Pellicot.
00:24:35L'homme de 71 ans est décrit comme le chef d'orchestre des viols par un co-accusé.
00:24:41Et puis, troisième et dernière étape de sa tournée en Asie-Pacifique,
00:24:44le pape François est arrivé à Dili, capitale du Timor-Oriental.
00:24:49Un pays à majorité catholique, voisin de l'Indonésie.
00:24:52Une visite historique de trois jours et qui suscite déjà une ferveur hors normes,
00:24:56comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:25:01– Bonsoir à tous sur CNews, merci d'être en direct avec nous,
00:25:03le débat se poursuit comme toujours en plateau, on va revenir à Grenoble,
00:25:07bien évidemment avec ce qui s'est passé ce week-end,
00:25:09ce drame qui s'est déroulé à Grenoble.
00:25:11À l'heure qu'il est, je vous le dis, le tireur est toujours en fuite,
00:25:14les forces de police sont à sa recherche, le rappel des faits.
00:25:18– Les dégâts témoignent de la violence du choc.
00:25:21À proximité de l'hôtel de ville de Grenoble,
00:25:23cette Audi RS3 immatriculée en Pologne
00:25:26percute une autre voiture arrêtée à un feu rouge.
00:25:29Le chauffeur, ivre selon le parquet, tente alors de s'enfuir.
00:25:33Un passant et un agent de propreté de la ville l'interceptent,
00:25:37mais l'homme tira de reprise dans le thorax de l'agent municipal
00:25:40et parvient à prendre la fuite.
00:25:42– On travaille à la propreté urbaine de Grenoble,
00:25:45c'est de plus en plus compliqué, on vient au travail,
00:25:48c'est pas pour se faire tirer dessus, on travaille dehors le dimanche,
00:25:51c'est compliqué, travailler dans les quartiers, vous savez.
00:25:53– L'homme qui travaillait pour la mairie avec 49 ans
00:25:55et était père de deux enfants,
00:25:57il est décédé quelques heures plus tard des suites de ses blessures.
00:26:01– Évidemment que la colère, elle est énorme
00:26:04et que cette diffusion des armes dans la société française
00:26:11génère des accidents dramatiques comme celui-là
00:26:15et la mort.
00:26:16– La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée,
00:26:19a été légèrement blessée par le choc.
00:26:21La ville de Grenoble a mis en place une cellule de soutien psychologique.
00:26:25– Alors justement, le point sur place, on va retrouver Olivier Madinier
00:26:28qui est l'envoyé spécial de CNews à Grenoble
00:26:31qui fait le point sur ce qu'on sait ce matin sur l'enquête.
00:26:34– L'émotion est immense depuis hier, depuis l'annonce de la mort
00:26:39de cet employé municipal de 49 ans, vous le disiez,
00:26:43il était père de deux enfants et aussi apprécié de tous,
00:26:48il était coordinateur au service propreté de la ville de Grenoble,
00:26:54ses collègues lui rendent hommage.
00:26:56Depuis hier, le maire de Grenoble a pris la parole en fin d'après-midi
00:27:01et un rassemblement devrait se tenir en début d'après-midi
00:27:05à l'hôtel de ville de Grenoble afin de lui rendre hommage.
00:27:08Alors vous le disiez, l'auteur des coups de feu,
00:27:10l'auteur de ces deux coups de feu aussi qui pilotait cet Audi
00:27:15immatriculé en Pologne est toujours en fuite,
00:27:18il n'a pas été identifié, la conductrice de l'autre véhicule
00:27:23impliquée dans l'accident, elle est hors de danger.
00:27:26– Olivier Madinier en duplex de Grenoble, envoyé spécial de CNews.
00:27:29On est en direct avec Yannick Biancheri,
00:27:31secrétaire départemental Allianz, police nationale de l'Isère.
00:27:34Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:27:36À l'heure qu'il est, c'est-à-dire 11h06, la traque se poursuit.
00:27:41– Oui, bien sûr, la traque se poursuit.
00:27:42On espère qu'on arrivera à le loger très rapidement, cette personne.
00:27:47Voilà, vous savez, avec les témoins qu'il y a eu sur les lieux,
00:27:52on peut facilement le décrire et je ne doute pas que mes collègues
00:27:55enquêteurs arriveront à identifier cette personne
00:27:58et après d'aller la chercher là où il se trouve.
00:28:00– Est-ce qu'il y a des informations sur lui, sur qui il est,
00:28:03quelles sont ses origines, sa nationalité, puisqu'il avait,
00:28:06je pose la question, puisqu'il avait une voiture
00:28:08visiblement immatriculée à l'étranger ?
00:28:10– Bon, la voiture, ça ne veut pas forcément dire grand-chose,
00:28:12c'est des voitures de location, vous savez, bien souvent dans ces milieux-là,
00:28:16si cet individu est de ce milieu-là, c'est des véhicules qui l'utilisent couramment.
00:28:22Donc, après, le profil, je laisserai le profil aux enquêteurs
00:28:26afin qu'on puisse l'identifier, le traquer et le récupérer.
00:28:30Et à ce moment-là, après, on pourra parler plus précisément de son profil.
00:28:34Alors, priorité, c'est de l'interpeller quand même.
00:28:37– Effectivement, la priorité, c'est de l'interpeller,
00:28:39mais vous, en tant que policier, quelle explication vous pouvez avoir
00:28:43au fait que cet homme sorte une arme et tire,
00:28:46alors que, simplement, il vient de commettre un accident ?
00:28:50Qu'est-ce que ça peut évoquer pour vous ?
00:28:52Ça veut dire qu'il a quelque chose à se reprocher,
00:28:54qu'il est déjà recherché, ou ça veut dire qu'il s'est affolé,
00:28:57mais c'est quand même quelqu'un qui se balade avec une arme à feu ?
00:29:01– Les enfants de cœur ne se promènent pas avec une arme sur eux.
00:29:05Voilà le profil, c'est ce qu'on peut dire.
00:29:06Donc, c'est certainement un individu qui est connu,
00:29:09parce que je ne connais pas, moi,
00:29:11mes connaissances autour de moi ne se promènent pas avec une arme.
00:29:14Donc, c'est forcément un criminel,
00:29:16mais déjà, c'est un criminel parce qu'il a tué une personne ce matin-là,
00:29:19mais c'est au moins une personne qui sera,
00:29:21et qui devrait être connue des forces de police.
00:29:25Donc, après, c'est une société désinhibie.
00:29:28Comme j'ai pu m'exprimer, et je pense avec vous,
00:29:31et depuis plusieurs années, on a une violence qui est désinhibie,
00:29:35on n'hésite plus à exhiber des armes, on n'hésite plus à s'en servir.
00:29:38Avant, c'était sur des règlements de comptes ou face aux forces de l'ordre,
00:29:41ce qui est incompréhensible, déjà, de mon point de vue.
00:29:43Mais maintenant, on n'hésite pas à tirer pour tuer
00:29:46une personne qui est venue à votre secours.
00:29:48Là, c'est dramatique.
00:29:49Donc, je pense qu'il faut un choc d'autorité,
00:29:51il faut arrêter tout cela,
00:29:52il faut arrêter de faire des constats, de faire des minutes de recueillement,
00:29:54de dire, ah ben oui, Grenoble, c'est particulier.
00:29:56Non, oui, Grenoble est particulier,
00:29:58parce que, voilà, on pourra en parler tout à l'heure si vous voulez,
00:30:00il nous manque beaucoup d'éléments pour assurer une sécurité correcte.
00:30:04Mais il faut un choc d'autorité sur le point de vue national.
00:30:08Il faut que la justice puisse apporter les fruits du travail de la police nationale.
00:30:12Il faut des condamnations fermes,
00:30:14des condamnations qui dissuadent d'exhiber une arme ou de se servir d'une arme.
00:30:18Il faut peut-être penser à des peines minimales,
00:30:22c'est-à-dire que le pouvoir d'appréciation de chaque juge soit minime.
00:30:27C'est-à-dire que si on fait un crime ou un délit,
00:30:30qu'on risque cinq ans,
00:30:31on ne peut pas descendre entre deux ans et un an et demi.
00:30:34Peut-être qu'en mettant de la prison ferme et qu'on enlève tous ces individus dangereux,
00:30:38peut-être qu'ils réfléchiront à deux fois avant de sortir une arme
00:30:41ou d'essayer d'intimider les policiers ou des élus,
00:30:44parce que pendant un an ou deux ans, ils ne seront plus sur leur secteur de vente
00:30:47et leur place sera prise par d'autres.
00:30:49Et là, ça les impactera directement.
00:30:51Donc, il faut vraiment un choc d'autorité.
00:30:53– Dernière question, Yannick Bianchieri,
00:30:55parce que cet homme est en fuite aujourd'hui,
00:30:57cet homme est traqué, cet homme est armé, sans tomber dans la parano.
00:31:01Est-ce que vous appelez les habitants de Grenoble
00:31:03et les environs à la prudence à l'heure qu'il est ?
00:31:08– Je vais vous parler juste d'un simple constat.
00:31:09Depuis le 28 juillet, c'est la 19ème blessure par balle.
00:31:14Vous croyez que ça viendra d'un mois de dire tout se passe bien à Grenoble ?
00:31:17Je ne suis malheureusement pas le maire de Grenoble,
00:31:19donc il y a des moyens à faire.
00:31:21Bien sûr que, je vais être clair avec vous,
00:31:23moi, ma famille ne se promène pas trop dans Grenoble, voire pas du tout.
00:31:26Voilà les risques que l'on a à Grenoble.
00:31:28Il ne fait pas forcément bon vivre à Grenoble, parce qu'il y a des risques.
00:31:31Il y a du trafic de sub dans tous les quartiers de Grenoble.
00:31:34Donc avec tous les risques, qu'est-ce que ça encourt ?
00:31:36Des balles perdues, parce qu'on peut arriver dans des règlements de comptes,
00:31:39ou quand on va, un agent municipal comme ça, au secours d'une personne,
00:31:43se retrouver avec deux balles dans le thorax.
00:31:45J'ai une question à poser à M. Piolle,
00:31:47même si ce n'est pas le procès de M. Piolle,
00:31:48c'est indépendant de M. Piolle, et je sais faire la part des choses.
00:31:51Mais par contre, je me bats depuis un certain temps pour armer,
00:31:54pour demander à M. Le Maire d'armer sa police municipale.
00:31:57Si ce n'était pas un agent de la voirie,
00:31:59si c'était un agent de la police municipale qui était là,
00:32:01il se serait passé quoi ?
00:32:02Certainement la même chose.
00:32:03Ce serait un agent de la police municipale qui serait à terre.
00:32:06Voilà concrètement.
00:32:07Donc M. Piolle ne peut pas, il faut arrêter de constater,
00:32:10il faut être acteur de sa sécurité aussi dans sa ville.
00:32:12– Et M. Piolle, justement, on va l'écouter, reste avec nous en fait,
00:32:15parce que puisque vous en parlez, je voudrais vous faire écouter ce qu'il a dit.
00:32:18Moi j'ai fait un bond quand je l'ai entendu,
00:32:19où il nous explique que c'est un accident ce qui s'est passé.
00:32:22Et il parle de cette employée municipale tuée.
00:32:24Il dit c'est un accident.
00:32:26Écoutez-le, et je veux votre réaction juste après.
00:32:28– Comment se fait-il qu'on soit armés dans la rue
00:32:33et qu'on soit suffisamment décérébrés pour tirer à 7h du matin
00:32:40sur quelqu'un qui est venu vous porter secours ?
00:32:44Évidemment que la colère elle est énorme
00:32:47et que cette diffusion des armes dans la société française
00:32:54génère des accidents dramatiques comme celui-là
00:33:00et la mort de quelqu'un qui était au service de l'intérêt général.
00:33:09– Yannick Bianchieri, excusez-moi, mais il est hors-sol votre maire à Grenoble.
00:33:12Il est hors-sol.
00:33:13Il nous explique que c'est un accident ce qui s'est passé.
00:33:16Il explique comment peut-on à 7h du matin tirer des coups de feu avec une arme
00:33:21parce qu'à 8h c'est acceptable.
00:33:23Mais enfin, c'est quoi ce maire, excusez-moi, c'est quoi ce maire ?
00:33:27– C'est ce que je voulais vous dire, il est complètement hors-sol.
00:33:29On parle d'un maire qui l'année dernière, mes collègues ont dû faire face
00:33:33à un individu juché sur un scooter,
00:33:35faire une tentative d'homicide pour les règlements de compte.
00:33:38Mes collègues ont dû tirer et tuer cet individu armé d'une Kalachnikov.
00:33:42La première mesure de M. Piolle, c'est mettre une cellule psychologique
00:33:46pour la famille de la victime, alors que c'est un auteur de tentative d'homicide.
00:33:50M. Piolle a autorisé, l'année dernière, à une pièce de théâtre
00:33:53qui expliquait comment cohabiter avec des dealers en bas de chez soi.
00:33:59M. le maire, je ne sais pas s'il vit à Grenoble, ce n'est pas possible.
00:34:03Donc voilà, M. le maire, la première disposition qu'il a prise
00:34:07lors de sa première élection, c'est d'annuler la commande
00:34:10qui avait été faite par son prédécesseur de l'armement de la police municipale.
00:34:13Deuxième mesure, il voulait supprimer les caméras.
00:34:15Après, il ne les a pas supprimées parce qu'on est monté un peu au créneau,
00:34:18et il a dit « bon allez, je vais les laisser ».
00:34:21Il ne les réparait plus.
00:34:22Après, on est encore monté au créneau.
00:34:24Il a dit « je vais augmenter les caméras ».
00:34:25Oui, il a augmenté les caméras, mais pour faire de la vidéo-verbalisation,
00:34:29pas pour des caméras qui sont des aides à la résolution d'enquête.
00:34:33Donc voilà M. Piolle.
00:34:34Donc oui, clairement, M. Piolle est hors rôle.
00:34:36Après, je ne vais pas tout mettre sur M. Piolle.
00:34:38Il nous manque aussi, et il nous manque de la police régalienne.
00:34:41Il nous manque 115 effectifs à Grenoble.
00:34:43Les actions, c'est important, les mots.
00:34:45Juste Yannick Bianchieri, les mots qu'on emploie dans un tel cas, c'est important.
00:34:48Et quand, quelques heures seulement après ce drame,
00:34:51vous avez le maire qui vient à la télé, comme on l'a entendu,
00:34:53et qui dit « oh, mais à 7h du matin, on tire ».
00:34:55Mais oui, mais si on tire à 9h, c'est aussi grave.
00:34:58Et quand il vous dit « c'est un accident », c'est grave, c'est grave.
00:35:00Et les mots, c'est important parce que ça envoie des messages.
00:35:03Merci Yannick Bianchieri d'avoir été avec nous, secrétaire départemental Allianz,
00:35:06police nationale de l'Isère à Maurie-Brelé.
00:35:07Moi, je suis sidéré d'entendre ça.
00:35:09Après, le maire, il a sa légitimité.
00:35:10Je ne la remets pas en cause.
00:35:11Il a été élu.
00:35:12Les gens ont voté pour lui.
00:35:13Donc voilà, les gens ont le maire qu'ils ont choisi.
00:35:16– Un maire ne peut pas parler comme ça.
00:35:19Ce policier a raison.
00:35:19Il y a un manque de moyens.
00:35:20Il y a le laxisme judiciaire.
00:35:22C'est une évidence.
00:35:22Mais le maire, M. Piolle, écolobobo, sectaire et dogmatique,
00:35:26a une responsabilité.
00:35:27Il est complice passif de l'insécurité dans sa ville.
00:35:30– Je le redis, les gens ont voté pour lui.
00:35:32Les gens ont voté pour lui.
00:35:33Il est élu régulièrement.
00:35:34Il ne faut pas remettre en cause sa légitimité.
00:35:35Mais juste, c'est sur Alice, quoi.
00:35:37– Y a qu'une carte blanche pour faire…
00:35:38– Grenoble, il dit n'importe quoi pendant 5 ans.
00:35:40– On connaît les écolos en même temps.
00:35:42On sait quelle est la psychologie des écolos.
00:35:45Rose ?
00:35:45– Les écolos, comme les gens à gauche,
00:35:49sont aussi soucieux des questions de sécurité.
00:35:51– Dans les villes, regardez les villes où il y a le plus d'insécurité.
00:35:54Elles sont de gauche ou écolo.
00:35:56– On ne peut pas, en tout cas, nommer une tentative de meurtre,
00:35:58parce que quand on tire sur quelqu'un,
00:36:00ça ne fait pas débat qu'on a envie de la tuer,
00:36:02comme un accident, clairement.
00:36:04Et je crois que, pour le coup, c'est une faute politique
00:36:06d'avoir tenu ces propos.
00:36:08Parce qu'on a, au-delà de la famille, des proches et de la municipalité,
00:36:11parce que c'était un élu municipal,
00:36:13je crois qu'on a quand même une ville qui est traumatisée.
00:36:16Et ça pose une question, effectivement,
00:36:18du nombre d'armes qui sont en circulation dans notre pays.
00:36:21Et je crois qu'en réalité, c'est plutôt ça le vrai sujet.
00:36:24– Vous avez le droit de le penser, comme j'ai le droit de penser le contraire,
00:36:27et au moins d'aller au bout de nos propos.
00:36:29C'est extraordinaire, parce que, en fait,
00:36:31c'est vraiment quand je prends la parole, on vous entend.
00:36:33Et donc, du coup, ce que je crois, en tout cas,
00:36:37c'est qu'il va falloir qu'on soit, bien évidemment,
00:36:40ferme sur la circulation des armes.
00:36:41Alors, on le fait quand il s'agit du trafic de drogue,
00:36:43mais pas que, de manière plus large,
00:36:44parce que là, il ne s'agissait pas d'un policier municipal
00:36:48ni d'un policier de national,
00:36:49mais c'est un citoyen comme vous et moi qui aurait pu intervenir.
00:36:52Moi, je ne compte plus toutes les fois où je suis intervenue
00:36:54sur la voie publique à cause d'accidents ou à cause d'hommes
00:36:56qui frappaient leur bonne femme à pleine rue,
00:36:58ou leur enfant, parfois.
00:36:59Effectivement, ça peut arriver au final à tout le monde.
00:37:02Et je crois que la circulation des armes que l'on trouve sur le dark web,
00:37:05où de nombreuses personnes sont parfois allées chercher
00:37:09dans certains pays de l'Est,
00:37:10aujourd'hui, on ne désarme pas suffisamment les personnes.
00:37:14– Alors, je vous pose la question, Thomas,
00:37:15est-ce que vous pensez qu'il faut armer, par exemple, la police municipale ?
00:37:17Parce qu'on a entendu ce que nous disait ce policier,
00:37:18il nous disait que la police municipale de Grenoble n'est pas armée,
00:37:21le maire ne veut pas l'armer.
00:37:22Ce qui veut dire que si c'était un policier municipal qui était intervenu,
00:37:25en fait, il se serait passé la même chose.
00:37:27– Alors, il se serait passé la même chose,
00:37:28mais peut-être que la réplique aurait pu permettre de désarmer…
00:37:32– Quelle réplique ?
00:37:32– Celui du policier d'arbre.
00:37:35– Mais il n'a pas d'armée ?
00:37:35– Oui, mais là, il n'est pas armé.
00:37:36Moi, je crois qu'on peut armer la police municipale,
00:37:39tout va dépendre de la formation qu'on leur donne.
00:37:41Parce que si c'est pour avoir une police municipale au rabais,
00:37:44où ils sont moins formés et équipés de la même manière,
00:37:47pour exactement gérer la même chose que la police nationale,
00:37:50je ne suis pas d'accord.
00:37:51– Mais moi, je vais vous dire, je pense que ne pas armer la police municipale,
00:37:54c'est faire prendre des risques incommensurables aux policiers municipaux,
00:37:57parce qu'ils ont une cible, parce qu'ils sont habillés comme des policiers.
00:37:59– Encore une fois, oui, mais dans quelle condition ?
00:38:01– T'as Benoît qui veut absolument parler dès que vous ouvrez.
00:38:03Je pense qu'il se passe un truc entre vous.
00:38:04– Je crois bien, encore une fois.
00:38:06– Non, pas du tout, pas pour le moment, en tout cas.
00:38:08– Non, je voudrais ramener la réalité sur un certain sujet.
00:38:11Dans les années 50, 60, 70, il y avait des armes en circulation en France.
00:38:16Dans les maisons de campagne, il y avait des vingt-deux-longs-rifles,
00:38:18il y avait des fusils de chasse, il y avait des carabines 14-12 mm.
00:38:22Est-ce que les gens sortaient avec ?
00:38:23Et s'ils sortaient avec, est-ce qu'ils étaient condamnés ?
00:38:26Oui, et non, ils ne sortaient pas.
00:38:27Et vous ne voyez pas de jeunes prendre la carabine 14 mm, par exemple,
00:38:31de leur père, dans la maison de campagne,
00:38:33et aller dans la rue avec une 14 mm, se faire arrêter.
00:38:37Je vous parle des temps passés, justement,
00:38:39et aujourd'hui, vous voyez des gens qui sortent armés dans la rue.
00:38:42C'est ça, la grosse différence.
00:38:44C'est-à-dire que lorsque j'entends M. Piolle, moi,
00:38:46euphémiser, se dédouaner, en quelque sorte, en disant
00:38:48« Le problème, c'est la circulation des armes. »
00:38:50Non, M. le maire, ce n'est pas la circulation des armes,
00:38:53c'est l'éducation des personnes qui sont sur le territoire,
00:38:56ce sont les personnes qu'on laisse...
00:38:56Les deux sont liées, l'un n'empêche pas l'autre.
00:38:58Parce qu'une personne qui se prenait avec un couteau,
00:39:00une arme blanche ou une arme à feu, c'est la même chose.
00:39:03Lorsque je vois un concitoyen français, il y a quelques mois,
00:39:06se faire poignarder dans le 16e arrondissement,
00:39:08s'il s'était fait tirer dessus, c'était exactement la même chose.
00:39:12Et des armes, il en a circulé tout le temps en France.
00:39:14C'est ça qu'il faut savoir.
00:39:15Votre regard, quand même, parce que ce que dit Éric Keul,
00:39:17c'est important, quand il nous parle d'accident,
00:39:19quand il dédouane, au fond, en disant « C'est un accident »,
00:39:22c'est presque le pauvre, parce qu'un accident,
00:39:24c'est souvent un volontaire.
00:39:26Un accident volontaire, je crois que ça n'existe pas.
00:39:30Oui, c'est assez choquant de tenir, d'entendre ce genre de propos,
00:39:33surtout au lendemain d'un événement si grave.
00:39:35Moi, je pense qu'il y a un effet, il y a un sujet Grenoble
00:39:37sur la sécurité.
00:39:38On l'a entendu avec le policier.
00:39:39Oui, mais il y a un vrai, vrai problème là-bas.
00:39:42Ça fait plusieurs étés où à chaque fois, il y a des marches blanches.
00:39:44On en parle très peu, mais moi, j'ai eu l'occasion
00:39:46d'en suivre une il y a quelques années.
00:39:47Il y a un jeune qui a été tué par d'autres jeunes en scooter
00:39:51avec des armes lourdes, Kalachnikov.
00:39:53Impossible de trouver qui étaient ces personnes.
00:39:57L'enquête a été bâclée.
00:39:59On voit qu'il y a de la vente de drogue.
00:40:00Il y a des clips, il y a des personnes qui se vendent de cela un peu partout.
00:40:03Il y a des quartiers où on sent que c'est un peu compliqué.
00:40:05Et M. Piolle, je ne sais pas dans quel objectif, dans quel intérêt,
00:40:09il pousse ça en dessous du tapis.
00:40:11Et ne pas remettre en cause la responsabilité du maire de Grenoble.
00:40:14Je pense que c'est beaucoup le dédouanier.
00:40:16Et il faut le dire, à un moment donné, M. Piolle, tout ça va craquer.
00:40:19Il faut arrêter. Il faut que les alliances de ce type-là,
00:40:21qui négligent ce genre de problème, je pense, au quartier de la gare à Nantes,
00:40:26qui a ce même genre de problème, à Strasbourg également, à Lyon.
00:40:28On a eu un quartier, je n'ai plus exactement son nom,
00:40:30où on avait ce genre de souci.
00:40:31À la Porte-Dieu, bien sûr, et à Marseille également, dans l'eau.
00:40:34Partout, mais il y a des endroits où c'est beaucoup plus propice,
00:40:37où c'est beaucoup plus facile d'ouvrir des points de vente,
00:40:39où on est un peu moins dérangé quand on vend, quand on consomme,
00:40:42et où l'argent liquide circule un peu mieux.
00:40:44Donc, fatalement, quand il y a des terrains, des territoires,
00:40:46les armes aussi circulent un peu mieux.
00:40:48D'ailleurs, là, on a encore des véhicules loués,
00:40:50des gros calibres loués, en problème.
00:40:51À un moment donné, il va falloir régler ce problème de location.
00:40:54– Mais ça fait beaucoup de problèmes à régler.
00:40:55– Oui, ça fait beaucoup de problèmes, mais à un moment donné, il faut…
00:40:56– Mais ce n'est pas vous qui êtes du coup…
00:40:58– C'était ma question suivante. Merci de me l'avoir enlevé, Roselyne.
00:41:02– Justement, mais on n'a pas au commandement de chaque mairie,
00:41:04de chaque municipalité.
00:41:05Là, ce n'est pas trop la mairie.
00:41:07Amaury, un dernier mot sur ce dossier.
00:41:09– Le problème d'Érypiole, comme d'autres maires de gauche,
00:41:10c'est qu'il est prisonnier de son dogmatisme, de son sectarisme.
00:41:13C'est quelqu'un qui a changé l'intitulé de son adjoint à la sécurité
00:41:16pour devenir l'adjoint à la tranquillité publique.
00:41:18Et sur la police, il déclarait, il y a quelques années,
00:41:21le problème de la France, ce n'est pas l'ensauvagement,
00:41:23c'est l'impunité des policiers délinquants qui tabassent sans suite.
00:41:25Il nous explique que la sécurité, en réalité, ce n'est pas le problème,
00:41:28c'est le réchauffement climatique.
00:41:29Comment voulez-vous que les administrés de M. Piolle comprennent la situation
00:41:34et ne soient pas en colère aujourd'hui ?
00:41:35– Bon, allez, on va avancer, on va parler d'un autre sujet,
00:41:37on va parler de Strasbourg, cette fois, autre ville de France.
00:41:41Strasbourg, parce que la 16e édition du festival du film israélien
00:41:44qui devait démarrer hier et jusqu'à demain à Strasbourg
00:41:47a été annulée en dernière minute par ses organisateurs
00:41:50après des pressions et des menaces exercées par des collectifs pro-palestiniens.
00:41:54Regardez.
00:41:56– Terrorisme intellectuel, ce sont les mots utilisés par le cri falsas
00:42:01après l'annulation du festival du cinéma israélien.
00:42:04Prévu du 8 au 10 septembre à Strasbourg,
00:42:06cette 16e édition de Shalom Europa a été victime d'un appel au boycott
00:42:10et de pressions exercées par des collectifs pro-palestiniens.
00:42:14– On arrive à une autocensure, à une forme de terrorisme intellectuel
00:42:19qui conduit à décider d'annuler un événement en lien avec Israël
00:42:25et non pas pour une raison politique
00:42:29mais parce qu'on décide de baïonner des artistes pour une seule raison
00:42:34qui est leur appartenance à un État ou une nation.
00:42:37– Programmé d'abord en juin,
00:42:38le festival avait déjà dû être reporté pour des raisons de sécurité,
00:42:42une première en 16 ans d'existence.
00:42:44– Strasbourg, capitale européenne,
00:42:46accueille depuis 16 ans ce festival
00:42:48sans qu'il n'y ait jamais eu de difficultés.
00:42:50C'est un festival qui est ouvert sur le monde, ouvert sur les autres,
00:42:54d'ailleurs même sur les relations entre les Israéliens, les Palestiniens,
00:42:58le Proche-Orient, c'est un festival qui a toujours été un festival d'unité
00:43:02et c'est déplorable de voir cela.
00:43:04– La maire de Strasbourg, qui dénonce ses pressions,
00:43:06a affirmé être en relation avec les organisateurs pour reprogrammer le festival.
00:43:11– Alors on est en direct avec Richard Abilbol
00:43:13qui est président d'honneur de la Confédération des Juges de France,
00:43:15bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:43:18Moi je me pose une question et je vais vous la poser aussi directement,
00:43:21est-ce qu'il fallait l'annuler ce festival ?
00:43:24– Moi je vais vous dire, cet événement est catastrophique
00:43:28parce qu'en fait aujourd'hui on n'essaie plus de lutter contre l'antisémitisme
00:43:33mais de s'adapter à l'antisémitisme.
00:43:36Et ça a commencé avec la marche contre l'antisémitisme
00:43:41où le président de la République n'a pas cru bon de venir
00:43:45pour ne pas nuire à son image d'unité nationale.
00:43:49Et aujourd'hui, petit à petit, vous savez c'est l'histoire de la grenouille
00:43:54qu'on met dans une casserole où on met de l'eau tiède
00:43:58et qu'on fait bouillir petit à petit,
00:44:01et le jour où elle se réveille parce qu'elle veut s'en sortir,
00:44:03elle ne peut plus parce qu'elle est morte.
00:44:05Et c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui.
00:44:08Ce qui s'est passé à Londres est très symptomatique,
00:44:10c'est-à-dire qu'un maire qui est dans une volonté de bonne intention
00:44:14de protéger les juifs fait des bus avec étoiles jaunes, entre parenthèses.
00:44:21– Juste peut-être, peut-être, juste Richard Abitbol,
00:44:22je vais expliquer ce que vous dites parce qu'il faut que les gens comprennent bien
00:44:25parce que les gens ne pensent pas qu'il y ait des bus avec des étoiles jaunes à Londres.
00:44:29C'est simplement le maire qui a décidé de créer une ligne de bus spéciale
00:44:32qui va empêcher, qui protège les juifs qui devaient faire un changement de bus.
00:44:37Donc ça va être une ligne directe spécialement pour les personnes juives
00:44:41afin d'éviter de passer par un quartier qui est très sensible
00:44:44où devait se faire le changement de bus.
00:44:45Juste j'explique parce que les gens n'imaginent pas
00:44:47qu'à Londres on va voir des bus avec des étoiles jaunes.
00:44:50– Donc petit à petit, ça a commencé d'ailleurs avec la protection des synagogues
00:44:54et avec l'armée parce qu'on trouve ça tout à fait normal aujourd'hui
00:44:57d'avoir des synagogues sous la protection de la police ou de l'armée.
00:45:01Mais c'est déjà quelque chose qui est scandaleux.
00:45:04Et petit à petit, on est en train de ghettoïser les juifs
00:45:08avec le prétexte de les protéger.
00:45:10Mais c'était un petit peu l'idée de certains dans les ghettos,
00:45:14soi-disant pour les protéger, on les mettait dans un endroit
00:45:17où ils seront séparés des autres.
00:45:19En fait, ceux qui critiquent l'apartheid sans arrêt d'Israël
00:45:22sont en train d'installer l'apartheid des juifs
00:45:26dans presque tout le monde libre.
00:45:28Et ça, c'est quelque chose qui est extrêmement grave.
00:45:32C'est extrêmement grave et personne ne s'en rend compte,
00:45:35personne ne se défend, personne ne le combat.
00:45:38Parce que c'est faux que l'on combat l'antisémitisme en France.
00:45:42On s'adapte à l'antisémitisme en France.
00:45:44– C'est fort ce que vous dites, juge Richard Abitbolt.
00:45:45Vous dites, c'est faux que l'on combat l'antisémitisme en France.
00:45:49– Oui, je vais vous donner un simple exemple.
00:45:53On parle beaucoup de l'abbé Pierre aujourd'hui.
00:45:55Et ça a fait un tollé, à juste titre d'ailleurs,
00:45:58sur les histoires de pédophilie de l'abbé Pierre.
00:46:01Mais lorsque l'abbé Pierre a eu des propos négationnistes, antisémites,
00:46:06qu'il a défendus gargouillis,
00:46:08est-ce que ça a effrôlé la personnalité de l'abbé Pierre ?
00:46:13Est-ce qu'il y a une personne qui s'est soulevée
00:46:16contre ces propos absolument outrageux de l'abbé Pierre ?
00:46:19Non, personne !
00:46:21Parce qu'on peut s'attaquer aux juifs sans aucun problème en France.
00:46:24C'est triste à dire, mais c'est ça aujourd'hui.
00:46:27Vous avez des gens qui descendent dans la rue
00:46:31pour protester contre ce qui se passe quand un juif est attaqué dans la rue ?
00:46:36Non, personne ne descend dans la rue.
00:46:38Est-ce que le gouvernement…
00:46:40Vous avez vu, il y avait une prestation de pouvoir il y a quelques jours
00:46:43entre un premier ministre et un suivant.
00:46:46Est-ce qu'on dit sans arrêt que le combat contre l'antisémitisme
00:46:50est une priorité en France ?
00:46:53Est-ce que le mot antisémitisme et lutte contre l'antisémitisme
00:46:56a été prononcé soit par l'ancien premier ministre, soit par le nouveau ?
00:47:01Rien du tout, rien du tout.
00:47:04Et c'est ça qui est dramatique, c'est qu'on s'adapte, on s'habitue
00:47:08et on accepte petit à petit, comme la petite grenouille dans sa casserole,
00:47:14jusqu'au moment où ça sera trop tard,
00:47:16que soit il y aura des vrais programmes en France,
00:47:19soit il y aura un 7 octobre en France, soit il n'y aura plus de juifs en France.
00:47:23Et ça, j'appelle tous les Français à en prendre acte,
00:47:27et notamment au gouvernement.
00:47:30Il ne suffit pas d'être parlé sans arrêt, de lutter contre l'antisémitisme,
00:47:34mais de prendre des actes qui font que finalement,
00:47:39l'apartheid ne s'installe pas en France contre les juifs,
00:47:42que la ségrégation des juifs très opportuniste et en filigrane,
00:47:48mais qui va finir à apparaître au premier plan,
00:47:50ne s'installe pas dans ce pays.
00:47:52Un festival du cinéma, où la plupart des cinéastes israéliens
00:47:58sont de gauche, voire pro-palestinien,
00:48:00interdit sous prétexte que cela pourrait poser des problèmes,
00:48:05alors à ce moment-là, il ne faudrait plus combattre des assassins
00:48:09parce que ça peut poser des problèmes puisqu'ils peuvent réagir,
00:48:11il ne faudrait plus que des victimes portent plainte
00:48:15parce qu'il pourrait y avoir des rétro-réactions contre eux, etc.
00:48:20Non, une société digne, et ils ne devraient plus faire cela.
00:48:24Une société digne ne peut pas commencer par mettre les juifs
00:48:28dans un apartheid intellectuel, voire physique,
00:48:31de plus en plus, dans ce pays.
00:48:33– Votre constat est très pessimiste, Richard Abitbol,
00:48:35mais on l'a entendu, même si je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous,
00:48:40quand vous dites que les Français ne se lèvent pas
00:48:42quand il y a des actes antisémites, c'est vrai qu'il y a des manifestations,
00:48:45malgré tout, alors c'est vrai qu'il n'y a pas de grandes manifestations
00:48:47comme il y a pu y avoir, je suis d'accord avec vous,
00:48:49mais il y a quand même certains Français qui se révoltent.
00:48:52– Parce qu'il y a eu des manifestations spontanées.
00:48:54– Ah, spontanées, non.
00:48:55– Juste après le 7 novembre, il y a eu une grande manifestation
00:48:58avec des hommes politiques, des citoyens, qui n'étaient pas d'ailleurs tous juifs,
00:49:02pour un fait qui s'est passé en Israël,
00:49:05donc on ne peut pas dire aujourd'hui qu'en France,
00:49:07on ne se préoccupe pas de l'antisémitisme.
00:49:09– Et heureusement qu'on s'en souvient.
00:49:12Merci Richard Abitbol, merci beaucoup d'avoir été avec nous, Tom Benoît.
00:49:16– Oui, alors là où je suis d'accord avec monsieur Abitbol,
00:49:18c'est que je suis d'accord avec vous également par ailleurs,
00:49:19c'est sur le fait que ce qu'il y a de dramatique, c'est la ségrégation,
00:49:22c'est l'état d'esprit de ségrégation, ça c'est absolument à éviter,
00:49:25vous ne pouvez pas mettre un bus avec des juifs à l'intérieur,
00:49:27prétextant les protéger, c'est la cible idéale également pour des actes antisémites,
00:49:32si vous avez un bus rempli de personnes juives,
00:49:34naturellement à terme on sait à quoi ça peut amener,
00:49:36et par ailleurs je pense que la France s'engage assez fortement,
00:49:40après comme toutes les situations dramatiques,
00:49:43on n'en fait jamais assez si on peut dire,
00:49:45mais lorsqu'il y a des combats contre l'antisémitisme et pour compter contre…
00:49:48– Ergonès, qu'il fallait annuler, parce que moi je suis assez partagé,
00:49:53je suis très mitigé entre les deux, parce qu'annuler ça veut dire céder aussi,
00:49:57et à partir du moment où on commence à reculer sur ce type d'événements,
00:50:00ça veut dire qu'on laisse les autres gagner.
00:50:02– Oui, sauf que ce genre de festival ça dure plusieurs jours,
00:50:06donc c'est compliqué d'avoir une régularité peut-être de sécurité.
00:50:08– On est en France, excusez-moi, si en France on n'est pas capable d'assurer la sécurité d'un festival…
00:50:11– C'est comme mettre à la place des organisateurs.
00:50:13– Non mais bien sûr, ce n'est pas un reproche, c'est juste une réflexion.
00:50:15– Donc j'essaie de le comprendre, mais dans tous les cas,
00:50:17je pense qu'il était très important de sauvegarder ce festival-là,
00:50:21et de faire en sorte qu'il puisse avoir lieu,
00:50:23donc j'espère que ça se remettra à l'ordre du jour dès l'année prochaine,
00:50:27et qu'on ne puisse plus se retrouver dans ce genre de situation,
00:50:29et que collectivités locales et polices nationales
00:50:31ont pu se permettre ce genre d'événements de ce point de vue-là.
00:50:32– Rosa Méziane et après Amaury.
00:50:34– Non, ce qui est dramatique c'est qu'en plus on supprime,
00:50:37là c'est une vraie atteinte à la liberté d'expression,
00:50:39parce qu'on n'a même pas le contenu de ce festival,
00:50:41d'ailleurs ce festival du cinéma israélien a lieu chaque année.
00:50:46– Depuis 16 ans.
00:50:46– Exactement, et par la suite il y a aussi,
00:50:48parce que les organisateurs organisent aussi,
00:50:50un festival du cinéma palestinien,
00:50:53donc on ne peut même pas les attaquer d'être partisans pour le coup,
00:50:56parce qu'ils mettent au contraire…
00:50:58– Même s'ils ne faisaient pas de festival palestinien,
00:50:59ça n'empêcherait pas le scandale.
00:51:02– Ça va même plus loin, c'est-à-dire qu'ils sont plutôt
00:51:04pour la construction d'une paix au Proche-Orient,
00:51:08donc c'est même l'inverse en réalité,
00:51:10donc qu'on ait cédé sur le simple principe que ce festival ait lieu,
00:51:15c'est plutôt ce qui me désole,
00:51:16et je crois qu'en réalité on paye plutôt la faiblesse, la lâcheté,
00:51:20ou le fait qu'on ne soit pas du tout présents
00:51:22sur cette question de guerre à Gaza,
00:51:25puisqu'on n'a plus du tout entendu Emmanuel Macron sur ce sujet,
00:51:30et malheureusement nous, Français, qui étions au contraire à la pointe
00:51:34pour essayer de trouver une solution à cette guerre
00:51:37et à ce conflit qui dure depuis autant d'années,
00:51:39aujourd'hui comme nous ne sommes plus du tout sur la scène internationale,
00:51:44effectivement ça laisse place au fait qu'on se taie, silence radio,
00:51:48il faudrait presque limite ne plus parler de ce sujet,
00:51:51je crois au contraire que si on veut être porteur de solution,
00:51:53il faut au contraire parler, mettre en avant en fait,
00:51:57tant les Israéliens que les Palestiniens.
00:51:59– Très mesuré, Rose, c'est bien.
00:52:01Amaury.
00:52:02– J'aime beaucoup, vous devez vous distribuer les bons points.
00:52:03– Non mais ce n'est pas un bon point, c'est un avis.
00:52:06– C'est un avis, je vous ai trouvé mesuré pour une fois,
00:52:09non mais ça me surprend, je pense que les vacances vous ont fait du bien.
00:52:12– C'est vrai qu'on m'aviez cataloguée en tant qu'extrémiste.
00:52:15– Vous l'étiez un peu par moment sur certains points.
00:52:17– Non, non, par contre c'est par moi, je ne suis extrêmement pas d'accord avec vous.
00:52:19– Donc extrêmement, dans extrêmement il y a le mot extrémiste, allez-y.
00:52:23– L'annulation de ce festival est terrible, le signal est terrible,
00:52:27envoyé à l'opinion, vous avez à Gaza les terroristes armés
00:52:30et vous avez en France les terroristes de la pensée.
00:52:33– Ça c'est mesuré ça parfois.
00:52:34– C'est une réalité, ce sont des pressions.
00:52:36– Là il n'y a pas de commentaire Jean-Marc.
00:52:38– Mais vous êtes là pour ça, et vous le faites très bien, allez-y.
00:52:42– C'est sous la pression d'organisations pro-palestiniennes
00:52:45que ce festival a cessé de jouer, il faut dénoncer les complices,
00:52:47alors les complices actifs on les connaît, ils sont à l'extrême gauche,
00:52:50ceux-là même d'ailleurs qui manifestent avec ces mêmes associations extrémistes
00:52:55et radicales qui d'ailleurs dont le discours confine très clairement à l'antisémitisme
00:52:59et puis vous avez les complices passifs, l'État, le gouvernement, ils sont où là ?
00:53:03On ne les entend pas ? – Non, c'est vrai.
00:53:05– D'ailleurs ce sont les mêmes qui en juin dernier, souvenez-vous,
00:53:08sous la pression d'Emmanuel Macron et de son ministère des affaires étrangères
00:53:12avaient empêché des entreprises israéliennes
00:53:14de participer au salon de la défense Eurosatory.
00:53:17Donc il faut une bonne fois pour toutes que ce gouvernement
00:53:19prenne ses responsabilités parce que les juifs en France sont en danger.
00:53:22– Je pense que le gouvernement l'a pris quand même avec les Jeux olympiques.
00:53:24– Vous avez près de 70 000…
00:53:25– Quand on avait quand même des députés…
00:53:27– Vous avez près de 70 000 juifs français qui ont quitté ce pays pour Israël depuis 30 ans.
00:53:30– Vous ne pouvez pas dire que le gouvernement n'a pas pris ses responsabilités,
00:53:32on a eu un moment où Israël était…
00:53:33– De toute façon on est en train de changer de gouvernement,
00:53:35donc voilà, de toute façon on en parlera juste après.
00:53:39La pause, on va faire la pause, c'est une news info,
00:53:42on vous parlera des vitraux de Notre-Dame après,
00:53:44alors parce que moi cette affaire, quand même je trouve ça assez fascinant
00:53:47puisque Emmanuel Macron veut à tout prix changer les vitraux de Notre-Dame
00:53:50qui pourtant n'ont pas été détruits dans l'incendie,
00:53:52mais lui veut les changer.
00:53:53– Contre la vie des architectes.
00:53:54– Contre la vie des architectes, ils sont tous contre.
00:53:56– Ils sont en église.
00:53:57– Mais lui veut changer.
00:53:59– Un représentant.
00:54:00– Un représentant, un seul, un seul, on en parle tout à l'heure,
00:54:03vous voyez, le débat est déjà lancé,
00:54:04restez avec tous, c'est une news, on est en direct, à tout de suite.
00:54:07Générique
00:54:09Générique
00:54:11Générique
00:54:13Générique
00:54:15– Un mort et deux blessés dans une fusillade à Toulouse hier soir,
00:54:18des faits qui se sont produits dans le quartier de Bagatelle,
00:54:21à l'ouest de la ville,
00:54:22le tireur actuellement en fuite est activement recherché.
00:54:26Des images impressionnantes des dégâts après les inondations
00:54:29qui ont frappé la vallée d'Aspe ce week-end,
00:54:32roues coupées en deux, villages dévastés,
00:54:34conséquence, l'accès vers l'Espagne est pour le moment impossible.
00:54:38Et puis, automobilistes franciliens, préparez-vous car désormais,
00:54:42on a une date, dès le 1er octobre,
00:54:44le périphérique parisien passera de 70 à 50 km heure,
00:54:48annonce ce matin Dany Delgomère de Paris chez nos confrères d'RTL.
00:54:5311h34 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:54:59Je voulais donc qu'on s'arrête un instant quand même sur cette affaire
00:55:01des vitraux de Notre-Dame qui est passée assez inaperçue
00:55:03et qui pourtant est un vrai enjeu,
00:55:05puisque malgré l'opposition de tous les architectes,
00:55:07malgré l'opposition des spécialistes,
00:55:09Emmanuel Macron veut absolument changer les vitraux de Notre-Dame,
00:55:12même ceux qui n'ont pas été détruits par l'incendie,
00:55:15il veut les remplacer par des vitraux modernes.
00:55:17La commission chargée de la restauration est vent debout,
00:55:20opposée à ce projet,
00:55:22mais Emmanuel Macron ne les écoute pas,
00:55:24il veut absolument les remplacer, regardez.
00:55:28C'est une modification de la cathédrale de Notre-Dame qui ne passe pas.
00:55:31Dans le cadre de la restauration du monument,
00:55:34Emmanuel Macron souhaite remplacer les vitraux de Violet-le-Duc
00:55:37par des vitraux contemporains,
00:55:38malgré l'avis défavorable de la commission nationale
00:55:41du patrimoine et de l'architecture.
00:55:43Ce mercredi, le ministère de la Culture a même publié
00:55:46dans un communiqué la liste des 8 finalistes retenus,
00:55:49ce qui relance la polémique.
00:55:50Vous savez, quand il y a un geste de modernité,
00:55:54ça, évidemment, ça suscite un petit peu de réaction.
00:55:56Ça a été la volonté de l'Église et de Mgr Hulrich
00:56:00qui l'ont demandé au président de la République.
00:56:03Sur la commission, ça n'est pas une commission
00:56:05qui a statué sur le fond et sur la création en elle-même,
00:56:09ça a été sur le principe.
00:56:10Ça n'a pas été une décision à l'unanimité
00:56:12puisque certains membres se sont abstenus.
00:56:14Les milieux du patrimoine et de l'architecture
00:56:16sont vent debout contre cette proposition.
00:56:18Une pétition a même été lancée.
00:56:20Ses vitraux n'ont pourtant subi aucun dommage durant l'incendie
00:56:23et sont par ailleurs des œuvres protégées.
00:56:25Les projets seront rendus en novembre
00:56:27et le lauréat choisi par l'archevêque de Paris
00:56:30et le président de la République pourra être annoncé
00:56:32au moment de la réouverture de Notre-Dame de Paris
00:56:34le 8 décembre prochain.
00:56:36On pose la question en bandeau,
00:56:38est-ce que c'est un caprice du président ?
00:56:39Oui, c'est le caprice de Narcisse.
00:56:42Il faut quand même rappeler, ça a été très bien dit,
00:56:44que vous avez une quarantaine d'experts
00:56:46qui ont refusé, qui ont donné un avis défavorable
00:56:50à la proposition d'Emmanuel Macron,
00:56:51donc ce ne sont pas des guignols sur un coin de table.
00:56:53Ensuite, vous avez une charte internationale,
00:56:55dite la charte de Venise,
00:56:56qui impose, en tout cas encadre,
00:56:59et qui recommande de ne surtout pas ôter des objets
00:57:01ou des structures qui sont à la fois classées
00:57:04et qui ne sont pas détruites.
00:57:05Parce que ces vitraux ne sont absolument pas affectés,
00:57:08ils sont parfaitement intacts.
00:57:10Ils n'ont pas été touchés par l'incendie.
00:57:12Donc, à nouveau, c'est le fait du prince.
00:57:14Monsieur Macron a voulu influencer la décision,
00:57:17comme d'ailleurs la plupart des présidents le font depuis des années.
00:57:20On a un peu une pratique d'ancien régime.
00:57:22On l'a d'ailleurs vu à nouveau lors des JO,
00:57:24lorsqu'il a imposé, finalement, Ayanna Kamoura
00:57:26lors de la cérémonie d'ouverture.
00:57:28Personne ne lui avait absolument rien demandé,
00:57:30mais il faut absolument qu'il mette son petit grain de sel.
00:57:32Ergun, bon courage pour défendre le président.
00:57:35Non, c'est le même courage qu'il aurait fallu
00:57:37quand Mitterrand a émis l'idée du Louvre
00:57:40avec ce bâtiment au milieu d'anciens bâtiments.
00:57:43On a eu les mêmes architectes qui se sont levés vent debout.
00:57:46C'était le même cas quand la tour Eiffel a été mise en place
00:57:49pour l'exposition universelle.
00:57:51Et ensuite, elle a été gardée,
00:57:52puisqu'à un moment, on disait que c'était catastrophique
00:57:53d'avoir une tour en métal dans Paris, vous vous imaginez,
00:57:56pour tous les quais de Seine, etc.
00:57:57Et donc, oui, parfois...
00:57:59Mais là, quelle est la justification ?
00:58:00Parce que moi, je vais vous dire une chose.
00:58:02Juste Ergun, moi, je vais vous dire une chose.
00:58:04Si ça avait été détruit et qu'il dit
00:58:06« je ne veux pas qu'on les refasse à l'identique,
00:58:07mais faisons quelque chose de moderne »,
00:58:09j'ai envie de dire que ça se discute.
00:58:10Là, ils sont toujours là, ces vitraux.
00:58:12Pourquoi les enlever ?
00:58:13Vous vous rendez compte qu'il va faire enlever les vitraux
00:58:15pour mettre des nouveaux ?
00:58:16Les vitraux seront préservés.
00:58:18Ils seront dans un musée.
00:58:19Non, mais ils vont être enlevés.
00:58:20Ils vont être enlevés, mais pourquoi ?
00:58:21Justement, profitez aussi de la rénovation.
00:58:24Juste Ergun, pourquoi ?
00:58:24Justement, la cathédrale a quand même subi un incendie grave.
00:58:27Elle va vivre une autre vie.
00:58:29Il y a eu quand même...
00:58:29C'est en train de couler.
00:58:30Mais non, ce n'est pas le cas.
00:58:31Non, mais c'est juste que...
00:58:32Non, mais on refait la cathédrale à l'identique.
00:58:35Depuis le début, y compris pour la Flèche,
00:58:38on refait tout à l'identique.
00:58:40Il faut un petit peu d'innovation, un peu d'audace.
00:58:44Ergun, vous détruisez Notre-Dame, vous détruisez...
00:58:47Non, vous détruisez les vitraux, vous les démontez.
00:58:50Vous les démontrez.
00:58:51Rose, Rose, Rose.
00:58:53Un peu d'innovation d'audace.
00:58:54Je pensais que Rose était très innovante,
00:58:56mais apparemment pas du tout.
00:58:57Oui, mais tu as raison.
00:58:57Je remets en cause mon progressisme.
00:58:59Alors, en fait, c'est effectivement un peu le fait du prince.
00:59:02C'est le monarque qui a absolument envie de marquer son histoire.
00:59:05Et ça va jusqu'à changer les vitraux de Notre-Dame.
00:59:09Alors, moi, je me pose une question quand même.
00:59:11Est-ce qu'il n'a pas mieux à faire, en réalité,
00:59:13que de s'occuper des vitraux de Notre-Dame ?
00:59:15Non, parce qu'il veut laisser une trace.
00:59:16C'est ce que je viens de dire.
00:59:17Il veut laisser une trace dans l'histoire.
00:59:19Donc, ils n'ont pas du tout été endommagés.
00:59:21Vous avez une multitude d'experts qui expliquent que c'est un scandale.
00:59:25Vous, quand vous voulez changer la devanture de votre maison,
00:59:28la repeindre en jaune, en bleu, en vert,
00:59:30vous avez tout de suite la mairie qui vous parle
00:59:32du patrimoine historique, du quartier et autres.
00:59:35Ce n'est pas la mairie.
00:59:36Ce que vous n'avez pas compris, ce n'est pas la mairie.
00:59:37Ce sont les architectes des bâtiments de France.
00:59:38Soit on part sérieux, soit on rentre dans la caricature.
00:59:43Si ce sont les architectes des bâtiments de France, ce ne sont pas les maires.
00:59:45Tu marques un point.
00:59:45Donc, les architectes de France mettent tout de suite un tollé
00:59:48à partir du moment où vous voulez repeindre votre devanture.
00:59:51En revanche, là, vous les critiquez.
00:59:53Non, je suis en train de vous dire qu'effectivement,
00:59:55pour les vitraux, c'est un scandale qu'on souhaite les changer
00:59:58alors qu'ils sont intacts.
01:00:00Je suis désolée, mais ce n'est pas Macron règne un.
01:00:05Donc, il faut absolument marquer l'ensemble de son oeuvre.
01:00:08Macron aurait voulu faire règne un quand on a restructuré
01:00:12la toiture de Notre-Dame.
01:00:13Il aurait fait un concours d'architectes et il ne l'a pas fait.
01:00:15On a restructuré.
01:00:16Mais justement, quelle est la cohérence ?
01:00:20Il n'y a aucune cohérence à ce que tu es en train de dire.
01:00:23Ce n'est pas une innovation.
01:00:25On parle de vitraux qui ont une histoire,
01:00:29qui ont une symbolique pour tout un ensemble de croyants.
01:00:33On veut mettre de l'innovation.
01:00:35Ce n'est pas tous les vitraux sont mesurés.
01:00:37D'accord, mais ce n'est pas grave.
01:00:39On peut jouer sur les mots.
01:00:41Ce qui m'agace, c'est que...
01:00:43Je crois que c'est aussi pour ça que les Français en ont marre.
01:00:46Je suis désolée, je l'aime beaucoup Hercoune,
01:00:48mais on t'a envoyé pour défendre une mesure
01:00:51à laquelle tu ne crois même pas.
01:00:53Là, je pense que ça peut faire l'unanimité et même au sein des macronistes
01:00:57que ça, c'est une belle bêtise et qu'il faut arrêter.
01:01:00Je crois qu'il y a plein de sujets.
01:01:02Moi, je peux lui donner tout un ensemble de sujets
01:01:04qui concernent les Français et qui sont plus urgents.
01:01:06On va parler de la santé dans un instant, par exemple.
01:01:08Je crois que les vitraux, on peut laisser les originaux.
01:01:10Je vais vous dire une chose, je crois que je vais finir par vous aimer.
01:01:12Qu'est-ce que je veux dire ?
01:01:14T'as un mot là-dessus.
01:01:16Ça, c'est le baiser du serpent.
01:01:21Ça ira.
01:01:23On a évoqué la charpente,
01:01:25la reconstruction de la charpente
01:01:27qui, elle, avait brûlé de Notre-Dame
01:01:29et qui est en bois.
01:01:31Ce que je veux dire par là, c'est que nous avons, on le sait,
01:01:33perdu la main pour faire du bois aujourd'hui et pour faire des charpentes en bois.
01:01:35Vous avez pléthore d'architectes qui ont dit
01:01:37qu'on pourrait faire une charpente innovante
01:01:39et là, on innoverait vraiment en béton ultra-performant.
01:01:41Personne ne les a écoutés.
01:01:43On l'a refait, d'une autre façon, en bois,
01:01:45moins bien qu'auparavant, mais pas de béton ultra-performant.
01:01:47Et aujourd'hui, on vous dit
01:01:49qu'on a envie d'innover en changeant les vitraux.
01:01:51On les enlève !
01:01:53On les enlève, c'est ça qui est dingue.
01:01:55Il a dit qu'on les met dans un musée.
01:01:57On va en finalement faire plais avec Emmanuel Macron
01:01:59parce qu'il y a aussi à contextualiser
01:02:01le fait qu'Emmanuel Macron est axé par beaucoup
01:02:03d'être un artisan d'une forme de déconstruction
01:02:05de la culture française, puisqu'il a dit
01:02:07qu'il n'y avait pas de culture française.
01:02:09Emmanuel Macron l'a déclaré. Je ne crois pas
01:02:11qu'il y ait de culture française. C'est pas anodin.
01:02:13Voilà pour les vitraux. On aura l'occasion d'en reparler.
01:02:15Je voudrais qu'on parle de la santé, parce que ça,
01:02:17c'est important aussi. C'est un des sujets qui concernent les Français.
01:02:19Michel Barnier, pour sa première sortie,
01:02:21a voulu incarner un espoir pour les Français.
01:02:23Il a voulu également
01:02:25aller voir ce qui se passait
01:02:27du côté de la santé.
01:02:29On va écouter le point presse de Michel Barnier
01:02:31à l'hôpital Necker. Vous allez l'entendre
01:02:33dans un instant. Quand il est sorti de l'hôpital Necker,
01:02:35il a pris la parole.
01:02:37On va voir dans un instant si ça a plu
01:02:39ou pas aux personnels de santé.
01:02:41D'abord, la sortie de Michel Barnier.
01:02:43J'ai été très impressionné par le
01:02:45professionnalisme,
01:02:47la franchise aussi, le dévouement,
01:02:49la disponibilité de ces personnels,
01:02:51quel que soit leur grade.
01:02:53Parfois aussi,
01:02:55leur inquiétude, le moral.
01:02:59L'une d'entre elles m'a dit
01:03:01qu'on a besoin de vision, on a besoin de savoir
01:03:03où va la santé publique, où va l'hôpital.
01:03:05Moi, je ne suis pas là pour
01:03:07ni faire des effets d'annonce
01:03:09ni pour faire de l'esbrouf. D'ailleurs,
01:03:11je n'en ferai pas tout au long de mon mandat
01:03:13de Premier ministre. Ce n'est pas mon tempérament.
01:03:15Mais il y a deux choses
01:03:17auxquelles je crois. C'est qu'il faut
01:03:19comprendre pour agir.
01:03:21On ne comprend pas toujours
01:03:23bien ou mieux en lisant
01:03:25des notes.
01:03:27On comprend mieux,
01:03:29j'en suis sûr, en écoutant les gens,
01:03:31en les respectant.
01:03:33Ici, à la base,
01:03:35dans un hôpital,
01:03:37il y a des progrès
01:03:39à faire dans l'organisation,
01:03:41il y a des économies à faire.
01:03:43Ça m'a été dit ce matin, si on écoute les gens.
01:03:45On est en direct avec Arnaud Chiche,
01:03:47médecin réanimateur, fondateur du collectif Santé en danger.
01:03:49Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:03:51Comment vous avez réagi en entendant
01:03:53le Premier ministre ?
01:03:55Déjà, il y a le symbole de sa première sortie,
01:03:57qui est pour un hôpital, mais sa déclaration derrière,
01:03:59elle peut surprendre.
01:04:01Oui, il est dans son rôle
01:04:03de Premier ministre,
01:04:05comme les
01:04:07Premiers ministres précédents étaient dans leur rôle.
01:04:09Ils prennent la mesure,
01:04:11ils ont du respect pour les professionnels,
01:04:13très bien, mais vous avez vu,
01:04:15il a dit qu'il y avait des problèmes d'organisation
01:04:17et qu'il pouvait faire des économies
01:04:19sur les organisations.
01:04:21Je plains à l'avance les futurs patients.
01:04:23Structurellement,
01:04:25et vous le dites d'ailleurs,
01:04:27il y a beaucoup trop d'administratifs dans les hôpitaux
01:04:29et que l'argent peut peut-être le mettre ailleurs.
01:04:31Effectivement,
01:04:33on a quand même le sentiment qu'en France,
01:04:35par rapport à l'Allemagne, il y a un peu trop d'administratifs.
01:04:37Mais je pense que résumer le problème
01:04:39du système de santé à cela,
01:04:41c'est vraiment être extrêmement réducteur.
01:04:43Il faudrait déjà savoir
01:04:45l'argent, le budget santé.
01:04:47Et vous savez, Bernard Jaumier qui est sénateur,
01:04:49il a engagé un travail d'audit pour flécher
01:04:51les 350 milliards
01:04:53pour comprendre pourquoi cet argent
01:04:55qui est énorme investi dans le système de santé
01:04:57n'aboutit pas sur le terrain
01:04:59à un médecin pour tous,
01:05:01des services d'urgence pour tous,
01:05:03des infirmières heureuses de travailler.
01:05:05Donc il y a une dissonance entre le budget santé
01:05:07et la réalité pour les Français.
01:05:09Mais vous savez, Michel Barnier,
01:05:11il ne faut pas non plus qu'il nous fasse perdre trop de temps.
01:05:13Ça fait 30 ans qu'on a compris
01:05:15que le système de santé allait mal.
01:05:17Et ça fait aussi plusieurs années
01:05:19qu'il y a des associations, des collectifs
01:05:21comme le collectif Santé en danger qui font des propositions
01:05:23de rénovation du système de soins.
01:05:25Le temps des constats est passé.
01:05:27Donc j'espère qu'il sera vraiment à l'image
01:05:29de ce qu'il prétend être.
01:05:31C'est-à-dire qu'il écoutera les infirmières libérales isolées,
01:05:33les médecins généralistes de campagne,
01:05:35qu'il n'oubliera pas que la médecine
01:05:37a deux jambes, c'est l'hôpital
01:05:39et c'est aussi le monde de la ville.
01:05:41Il y a des gens en colère malgré tout
01:05:43ces derniers mois, ça veut dire que vous avez un peu d'espoir quand même ?
01:05:45Ah non, non, non, pas du tout,
01:05:47Jean-Marc. C'est parce que, vous savez,
01:05:49la colère, ce n'est pas bon pour le cœur.
01:05:51Donc j'essaie de m'épargner.
01:05:53Comment voulez-vous que je sois content avec un ministre
01:05:55de la Santé tous les neuf mois,
01:05:57avec une loi de programmation santé
01:05:59qui ne voit jamais le jour ?
01:06:01Si vous voulez, je suis sidéré. Dans le monde,
01:06:03il y a dix jours, il y avait un article qui disait que
01:06:0540% des hôpitaux français avaient des difficultés
01:06:07pour boucler les plannings de médecins, d'infirmières
01:06:09ou des services d'urgence. Vous vous rendez compte ?
01:06:11Donc non, j'espère simplement qu'à un moment donné,
01:06:13j'ai toujours le vœu pieux,
01:06:15qu'une bonne conscience, à un moment donné,
01:06:17apportera les bonnes solutions qui existent,
01:06:19qui sont connues, de formation,
01:06:21d'attractivité, d'organisation aussi.
01:06:23C'est vrai, il faut changer l'organisation des infirmières,
01:06:25il faut augmenter le nombre d'infirmières
01:06:27pour mieux soigner les patients.
01:06:29Ça, ça a démontré que ça a diminué la mort
01:06:31et que ça a diminué les complications pendant les séjours des patients
01:06:33à l'hôpital.
01:06:35Et puis, vous savez, j'ai un petit espoir,
01:06:37c'est qu'il nomme un ministre de la Santé
01:06:39qui s'y connaît un petit peu, ce qui n'était pas le cas du précédent.
01:06:41Et Yannick Noder, qui est un député LR,
01:06:43médecin de l'ISER, sera un très bon candidat
01:06:45parce que je sais qu'il a bien cerné les problèmes.
01:06:47Très bien, vous avez placé vos gens
01:06:49comme ça, c'est très bien.
01:06:51Merci Arnaud Chiche, merci d'avoir été avec nous,
01:06:53médecin réanimateur, fondateur du collectif Santé en danger.
01:06:55Il y a beaucoup d'espoir quand même.
01:06:57Il y a beaucoup d'espoir, mais surtout,
01:06:59l'un des messages des élections législatives,
01:07:01c'est que la santé est un sujet qui préoccupe énormément
01:07:03nos concitoyens.
01:07:05Non, parce que Macron...
01:07:09Vous parlez des messages législatifs,
01:07:11c'est quand même celui qui est ressenti.
01:07:13On va parler du bilan d'Emmanuel Macron,
01:07:15il a fait placer le budget de la santé de 190 milliards
01:07:17à 350 comme avait dit Arnaud Chiche.
01:07:19Donc si ce n'est pas négligeable non plus,
01:07:21mais la réalité du ressenti, pour moi,
01:07:23venir d'un territoire, notamment en Lorraine,
01:07:25où il y a beaucoup de zones désertes médicalement,
01:07:27c'est qu'ils ne conservent pas
01:07:29cette augmentation de budget avec une proximité médicale
01:07:31directe et atteignable pour nos concitoyens.
01:07:33Tom Benoit, sur la santé.
01:07:35Je suis assez agacé par une forme de double langage
01:07:37entre la priorité et les économies à faire.
01:07:39On a dépensé, c'est un autre sujet,
01:07:41mais un peu plus d'un milliard
01:07:43pour nettoyer la Seine, et on est en train de nous dire
01:07:45qu'il va falloir faire des économies
01:07:47et mieux s'organiser sur la santé.
01:07:49C'est là où il y a énormément d'ironie.
01:07:51C'est la première des choses à préciser.
01:07:53Et deuxièmement, c'est un double langage que j'entends
01:07:55à plusieurs reprises,
01:07:57de la part de Michel Barnier, contre lequel je n'ai rien,
01:07:59personnellement, mis à part cela.
01:08:01Sur ce fait
01:08:03de devoir faire des économies,
01:08:05d'avoir plus de justice fiscale également,
01:08:07qu'est-ce que l'on doit comprendre ?
01:08:09Plus de justice fiscale, être plus imposé,
01:08:11faire des économies dans la santé, mais qui est une priorité,
01:08:13finalement, mieux s'organiser
01:08:15pour moins investir sur le système de santé français.
01:08:17C'est ça que l'on doit comprendre.
01:08:19Il est peut-être nouveau Premier ministre,
01:08:21mais ce n'est pas non plus un jeune premier en politique.
01:08:23Et je crois que, quand même, le gouvernement Macron
01:08:25a fait un ségur de la santé.
01:08:27Je crois qu'il y a tout un ensemble
01:08:29de récoltes, de témoignages
01:08:31personnels de la santé
01:08:33sur ce qui va mal.
01:08:35Je suis particulièrement touchée par ce sujet,
01:08:37j'en ai parlé dans mon livre, j'ai moi-même été victime
01:08:39d'un cancer, j'ai un frère qui est en situation d'handicap,
01:08:41et je crois qu'on peut
01:08:43véritablement être assez fière de notre
01:08:45système de santé, mais honnêtement,
01:08:47quand on le regarde à la loupe, et je crois que tous ceux
01:08:49qui fréquentent les urgences,
01:08:51ou même qui ont des soins infirmiers,
01:08:53la dernière fois, pour ma mère, j'ai dû passer
01:08:55peut-être trois jours à essayer de trouver une infirmière
01:08:57disponible pour venir faire des soins.
01:08:59Et ça, c'est la réalité de millions de Français.
01:09:01Donc, qu'on ait un gentil
01:09:03Premier ministre qui nous
01:09:05explique qu'il a besoin
01:09:07d'écouter pour comprendre,
01:09:09j'aimerais savoir ce qu'il n'a pas compris
01:09:11dans ce qui va mal. Et, immédiatement
01:09:13après, donc ça c'était la petite caresse,
01:09:15la petite pommade, et immédiatement après,
01:09:17expliquer qu'il va falloir faire des économies
01:09:19sur le personnel administratif,
01:09:21c'est peanuts, en réalité.
01:09:23C'est peanuts. Et je crois que...
01:09:25Où va l'argent, en fait ? C'est la question qu'on pose souvent,
01:09:27parce qu'on est quand même le pays le plus imposé.
01:09:29Où va l'argent ?
01:09:31On a quand même eu, encore cet été,
01:09:33des personnes qui sont mortes sur des bronchards
01:09:35dans les hôpitaux.
01:09:37Où va l'argent ? C'est ça la question.
01:09:39C'est pas qu'on manque d'argent, c'est où va l'argent ?
01:09:41Où va cet argent ?
01:09:43Juste, on est avec Gautier Lebret, journaliste politique.
01:09:45Bonjour, Gautier. Merci d'être avec nous, parce que c'est vrai
01:09:47que ce Premier ministre est sous pression, on le voit.
01:09:49Qu'est-ce qui va se passer
01:09:51dans les prochains jours ?
01:09:53La formation, déjà, du gouvernement,
01:09:55qui ne doit pas arriver avant la fin de semaine.
01:09:57Les consultations continuent aujourd'hui à Matignon.
01:09:59Il reçoit le petit groupe Lyot.
01:10:01Comme ça, c'est un petit groupe
01:10:03avec une dizaine de députés,
01:10:05mais chaque voix va compter, évidemment,
01:10:07avec la nouvelle image de l'Assemblée.
01:10:09Et désormais, avant,
01:10:11vous aviez un Premier ministre qui arrivait,
01:10:13qui avait une majorité absolue, une majorité relative.
01:10:15Il allait piocher là-dedans pour former son gouvernement.
01:10:17Là, on a un Premier ministre qui,
01:10:19si je ne regarde que le groupe LR,
01:10:21pèse 47 députés à l'Assemblée nationale.
01:10:23Donc, évidemment, ça ne va pas du tout se passer de la même manière.
01:10:25Il va questionner chaque groupe.
01:10:27Est-ce que vous voulez bien faire partie du gouvernement ?
01:10:29Donc, il n'y a pas un suspense incroyable.
01:10:31Horizons, Renaissance,
01:10:33Modem, LR, Lyot,
01:10:35sans doute, vont accepter. Et ensuite,
01:10:37chaque groupe va avoir un nombre
01:10:39de ministères. Et après, la répartition
01:10:41va se faire comme cela.
01:10:43Mais c'est totalement inédit d'avoir,
01:10:45dans l'histoire de la cinquième, un Premier ministre
01:10:47qui pèse, en réalité, 47 députés
01:10:49à l'Assemblée nationale. Mais vu qu'il est
01:10:51dans le groupe LR, il fait le pivot
01:10:53entre l'ancienne majorité
01:10:55présidentielle et le Rassemblement
01:10:57national, même si Marine Le Pen,
01:10:59vous le savez, nie être la DRH
01:11:01d'Emmanuel Macron, puisque le journal du dimanche
01:11:03révélait ce week-end qu'il y a eu
01:11:05un coup de téléphone jeudi entre
01:11:07Marine Le Pen et Emmanuel Macron
01:11:09pour se mettre d'accord sur le nom de Michel Barnier
01:11:11pour faire un deal, après
01:11:13que Marine Le Pen ait retoqué
01:11:15Xavier Bertrand, puisqu'elle a dit
01:11:17qu'elle le censurait de manière d'office. Donc la prochaine étape,
01:11:19c'est évidemment de former le gouvernement,
01:11:21puis ça sera le budget en octobre prochain.
01:11:23Et là, déjà, la promesse de Marine Le Pen
01:11:25de ne pas censurer
01:11:27Michel Barnier, eh bien, va
01:11:29sans doute être remise en question.
01:11:31Ça dépend évidemment du budget
01:11:33que va présenter Michel Barnier, et puis
01:11:35de son projet, du discours de politique générale.
01:11:37Va-t-il être plus ferme sur les questions
01:11:39de sécurité, d'immigration ? Va-t-il faire des pas
01:11:41sur le pouvoir d'achat ? C'est tout ça
01:11:43que Marine Le Pen va scruter, parce qu'elle est
01:11:45l'arbitre des élégances en ce moment.
01:11:47Il suffit qu'elle appuie sur un bouton pour faire
01:11:49tomber le gouvernement de Michel Barnier.
01:11:51Merci beaucoup, Gauthier Lebrecht, merci.
01:11:53Je vois qu'on vous a laissé sortir la rédaction, c'est bien. Vous avez
01:11:55pris l'air. Comme ça, c'est très bien. Merci beaucoup.
01:11:57Sonia Mabroux, c'est dans un instant. Vous restez avec nous sur CNews.
01:11:59On est très heureux de retrouver Sonia,
01:12:01qui revient à partir d'aujourd'hui. J'en brasse fort.
01:12:03Et puis nous, on se retrouve demain à partir de 10h35
01:12:05sur CNews. A demain, et d'ici là, soyez prudents.