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Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur démissionnaire, a réagi après la mort d'au moins 12 personnes ce mardi 3 septembre dans une tentative de traversée de la Manche. 

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00:00D'abord pour remercier les pêcheurs et les services de secours sous l'autorité du préfet Marétime et du préfet du département du Pas-de-Calais
00:10qui, toute la matinée, tout le début de cet après-midi, ont apporté secours à un naufrage d'une embarcation extrêmement frêle
00:18puisque sur un petit bateau de moins de 7 mètres, 70 personnes s'étaient fait entasser par des passeurs partant des côtes boulonnaises
00:28pour aller évidemment se rendre en Grande-Bretagne. Et les secours sont intervenus extrêmement vite.
00:34Et encore une fois, je voudrais remercier les pêcheurs qui sont intervenus et bien évidemment aussi tous les fonctionnaires de l'État,
00:42quels qu'ils soient, les militaires, les douaniers, les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers et puis les associations de protection civile.
00:51Cette rapidité des secours a permis de sauver de trop nombreuses vies, puisqu'il y a évidemment 51 personnes sauvées, vous le savez,
00:59dont 2 personnes qui sont malheureusement encore en urgence absolue, et malheureusement 12 personnes déclarées décédées,
01:08une dizaine de femmes, de ce que j'en sais, dont certaines seraient mineures. Et évidemment, c'est un drame.
01:15Dès qu'une personne perd la vie sur notre territoire, je voudrais évidemment avoir une pensée extrêmement émue pour elle, pour leur famille,
01:26elles qui cherchaient sans doute un monde meilleur en Grande-Bretagne. Je voulais évidemment redire une nouvelle fois la détermination de notre pays,
01:35d'abord d'accueillir les personnes qui sont sur notre sol et qui demandent l'asile. Ces personnes qui sont sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais,
01:43de la Somme, ont le droit de demander l'asile sur notre pays. Malheureusement, moins de 5% d'entre elles demandent l'asile en France.
01:51Ce qu'ils veulent, c'est partir – vous le savez – depuis de très nombreuses années en Grande-Bretagne. Et le fait que nous avons énormément
01:57mis de moyens d'abord à Calais – bien sûr, son tunnel sur la Manche –, ensuite vers Dunkerque, puisqu'il y avait beaucoup de départs il y a 2 ans
02:04à partir de la côte dunkerquoise, font qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'embarcations de personnes qui veulent aller en Grande-Bretagne
02:10à partir des côtes boulonnaises et puis jusque dans le Contentin, et donc nous obligent évidemment à mettre de plus en plus de moyens.
02:17Il y a aujourd'hui 1 700 policiers et gendarmes par jour qui sont mobilisés sur cette façade. Il y a de plus en plus de moyens financiers également
02:24avec nos amis britanniques pour pouvoir surveiller cette côte. Et aujourd'hui, nous mettons les moyens supplémentaires. Nous devons mettre
02:30des moyens supplémentaires sur la côte qui va grosso modo de Vimereux jusqu'à la baie de Somme. Donc évidemment, ce matin, c'est un drame
02:38qui nous touche tous. Et en remerciant tous les secours qui ont pris des risques pour leur vie en sauvant ces 51 personnes et évidemment
02:46à déplorer ces 12 décès qui, une nouvelle fois, font de la mer de la Manche que nous aimons tant, tant qu'élus de la région, un lieu où les femmes,
02:55les enfants, les hommes meurent sous le coup des passeurs qui sont de véritables criminels. Et je voudrais ici remercier M. le procureur de la République
03:03qui nous accompagne, qui a ouvert une enquête, évidemment, puisque les passeurs, souvent d'origine étrangère, touchent beaucoup d'argent pour pouvoir
03:12faire passer des personnes, justement, en Grande-Bretagne. Ils sont les responsables, sont des criminels. Et je voudrais constater que la loi
03:18immigration que j'ai faite adopter avec le Parlement donne désormais des moyens extrêmement importants, puisqu'on risque juste de 15 à 20 ans
03:24de prison désormais pour le crime qui a été commis ce matin.
03:27— M. le ministre, au-delà des moyens humains et sécuritaires que vous mettez en avant, les drames dans la mer du Nord se font quasiment plusieurs fois par an.
03:36Plusieurs fois par an, les morts s'accumulent. Est-ce qu'il y a vraiment une solution ?
03:40— Alors d'abord, moi, je voudrais remercier le travail que font les policiers et les gendarmes, parce que j'ai constaté l'année 2023, comme vous,
03:47vous en avez fait la une de beaucoup de vos journaux, le fait qu'il y ait moins de gens qui passaient en Grande-Bretagne. Mais il y a quand même
03:54plus de 20 000 personnes qui passent en moyenne en Grande-Bretagne, même si ce chiffre a baissé. 60% des embarcations, puisque c'est d'abord tout...
04:02Quand nous intervenons, c'est évidemment pas simplement pour tenir la frontière pour nos amis britanniques. C'est pour empêcher les gens de prendre la mer
04:09dans des conditions extrêmement dangereuses, comme on l'a encore vu ce matin. Nous empêchons des personnes de prendre la mer pour les protéger.
04:16Et 60% des embarcations, aujourd'hui, connaissent un stop par les policiers et les gendarmes avant qu'ils n'arrivent à mettre les bateaux dans la mer.
04:24Et il n'y a pas plus de bateaux qui vont à la mer que dans les années précédentes. Simplement, aujourd'hui, par l'appât du gain, vous comprendrez que là où
04:32il y avait 30 à 40 personnes qui étaient sur ces bateaux, des petits bateaux avec une petite motorisation, aujourd'hui, il y a 170 à 80 personnes
04:39sur les mêmes bateaux. Et ce qui s'est sans doute passé, l'enquête dira sous l'autorité de M. le procureur de la République, c'est que ce bateau,
04:45c'est sans doute très rapidement affaissé sur lui-même. Et moins de 8 personnes avaient un gilet de sauvetage ce matin fourni par les passeurs,
04:52ce qui condamnait à la mort certaine d'une grande partie des personnes si nous n'arrivions pas très vite. Donc ce que nous faisons fonctionne.
04:59Il n'y a plus aujourd'hui d'intrusion dans le port de Calais, dans le tunnel sous la Manche, contrairement à il y a 20 ans, de moins en moins de départ
05:06du côté de la côte belge et d'Inquerquoise. Mais évidemment, c'est une continuité sans fin, puisque les gens, pour répondre à votre question,
05:12veulent partir en Grande-Bretagne. Et ce ne sont pas les dizaines de millions d'euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques,
05:17qui ne payent qu'un tiers de ce que nous dépensons, nous, l'État français, depuis très longtemps. Moi, je voudrais remercier tout le travail
05:23qui a été fait depuis très nombreuses années, du démantèlement de la jungle de Calais par le ministre Bernard Cazeneuve jusqu'à ce que nous essayons
05:30de faire aujourd'hui avec des moyens extrêmement importants. Nous devons absolument – et ça, c'est un point très important – rétablir des relations
05:39particulières avec nos amis britanniques. Le nouveau gouvernement britannique a évoqué un « reset » avec l'UE pour reprendre le mot
05:45du Premier ministre britannique. J'ai eu de très nombreux échanges avec 4 ministres de l'Intérieur britanniques, de plus en responsabilité.
05:52Je remercie Mme la ministre Cooper. D'abord, j'ai eu un échange téléphonique avec elle tout à l'heure, des condoléances qu'elle adressait à la France.
05:58Mais aussi, je crois – et c'est très important, et ce sera sans doute le rôle du prochain gouvernement dès qu'il sera nommé et donc du prochain
06:04ministre de l'Intérieur – de négocier ce que nous demandons et ce qui a été demandé par le président de la République à Boris Johnson
06:10il y a plus de 2 ans, un traité migratoire entre la Grande-Bretagne et l'UE, parce qu'aujourd'hui, les personnes qui vont...
06:20Aujourd'hui, c'est sans doute des personnes du corne de la corne de l'Afrique qui ont été concernées par ce drame qui vont en Grande-Bretagne.
06:26Ils vont pour rejoindre une famille, pour y travailler parfois dans des conditions qui ne sont pas acceptables en France.
06:31Et il est important de rétablir une relation migratoire classique avec notre ami et voisin de la Grande-Bretagne.
06:37Sinon, nous n'arrêterons évidemment pas, malgré tout l'effort que font les policiers et les gendarmes, ces difficultés qui touchent le nord de la France.

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