Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur démissionnaire, était l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC le mercredi 24 juillet.
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00:00Il est 8h35, tout pile sur RMC et BFM TV.
00:12Bonjour Gérald Darmanin.
00:13Bonjour.
00:14Vous êtes ministre démissionnaire, mais toujours ministre de l'Intérieur des Outre-mer.
00:17Jusqu'à quand ? Ça, vous nous le direz dans un instant.
00:20Mais avant cela, nous sommes à 48h de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
00:24Franchement, est-ce que vous arrivez à dormir en ce moment ?
00:27Depuis 4 ans que je suis ministre de l'Intérieur, on dort peu pour que les Français dorment mieux.
00:31Nous avons beaucoup préparé ces Jeux Olympiques, ça fait 4 ans, avec les policiers, les gendarmes,
00:35les services de renseignement, les pompiers.
00:37Je pense que nous sommes prêts.
00:38Aujourd'hui commencent les premières épreuves de rugby et de football avec des matchs importants.
00:43Cette cérémonie d'ouverture, il faut bien comprendre que c'est la chose la plus extraordinaire
00:47qu'un pays peut faire.
00:48On n'a jamais organisé une cérémonie d'ouverture en dehors d'un stade.
00:52Sur la scène, dans le contexte géopolitique et terroriste qu'on connaît, c'est effectivement un très grand défi.
00:56Je rappelle les chiffres qui donnent le tournis.
00:59C'est colossal, 300 000 spectateurs, 39 sites olympiques, 35 000 forces de l'ordre
01:03et même 45 000 pour la cérémonie d'ouverture.
01:061800 renforts de policiers venant de plus de 40 pays.
01:09Depuis 4 ans que vous êtes à Beauvau, est-ce que vous avez déjà eu autant de sueur froide ?
01:15C'est le plus gros dossier ?
01:18Oui, très certainement.
01:19Mais le plus dur quand on est au ministère de l'Intérieur, c'est l'imprévu.
01:22C'est l'attentat qui surgit, c'est la catastrophe naturelle avec des milliers de personnes qu'il faut sauver, loger.
01:30Quand vous préparez un grand événement, vous avez du temps pour le faire.
01:35Et c'est ce que nous avons eu pour les Jeux olympiques.
01:37On a pu l'année dernière, je vous le rappelle, organiser le troisième plus grand événement au monde,
01:41la Coupe du monde de rugby, en même temps que l'Avenue du Roi et de la Reine d'Angleterre,
01:44en même temps que l'Avenue du Saint-Père à Marseille, dans le contexte du 7 octobre.
01:48Donc nous avons su déjà avoir un multifront sécuritaire d'organisation et tout s'est très bien passé.
01:53Donc là, nous sommes très bien préparés.
01:55Et je pense que les Français seront fiers de leurs policiers et de leurs gendarmes.
01:58Alors justement, les Français, pas de sueur froide chez vous, mais chez les Français un petit peu dans les sondages.
02:03Un Français sur deux plaide encore aujourd'hui pour une autre cérémonie d'ouverture moins risquée.
02:08Et depuis quelques jours, on entend tous les jours dans l'actualité des faits d'ingérence.
02:13On va y revenir notamment d'un Russe.
02:15Hier, vous avez parlé de deux projets d'attentats déjoués en France.
02:19Les Français qui disent les Jeux n'en valent pas la chandelle, est-ce qu'ils ont raison ?
02:24Moi, je comprends leur inquiétude, mais je ne pense pas qu'ils aient raison.
02:27Je pense que nous avons raison de voir la France en grand.
02:30C'est un magnifique moment sur les Jeux olympiques d'été, un moment sportif, festif, évidemment.
02:35C'est la carte postale de la France.
02:36C'est le symbole d'une France qui s'est organisée, ce que personne au monde ne s'est organisé.
02:40Et Paris et toutes les villes, jusqu'en Polynésie française, vous savez que ces Jeux d'été sont partout sur le territoire national.
02:46C'est pour montrer qu'une fois par siècle, la France sait être le moment de la fraternité, du sport,
02:51mais aussi montrer que notre pays est le plus beau du monde.
02:54Donc nous avons raison, me semble-t-il, d'être ambitieux pour notre pays.
02:57Il faut avoir confiance dans nos services de renseignement qui sont parmi les meilleurs du monde,
03:01nos policiers, nos gendarmes qui ont sans doute les meilleures formations du monde.
03:05Et je pense que les Français seront très fiers après ce moment d'inquiétude, évidemment, de vendredi prochain.
03:10Alors on parlait notamment du contexte géopolitique et ces faits d'ingérence.
03:14On a parlé hier d'un russe, on en sait peu encore.
03:17Est-ce que vous avez plus d'informations sur ce qui s'est passé ?
03:19Alors la police a interpellé en effet, avec le travail que fait la DGSI, le service de renseignement,
03:25un individu citoyen russe dont nous pensons très fortement qu'il organisait,
03:31des opérations de déstabilisation, d'ingérence, d'espionnage.
03:35C'est ce que ça veut dire dans d'autres pays qui peuvent prendre plusieurs formes.
03:38Ça peut être des cyberattaques dont on a besoin de complicité, ça peut être la manipulation de l'information.
03:43Aujourd'hui, il est dans les mains de la justice qui va pouvoir concrétiser les soupçons de la police.
03:49Mais ces mouvements d'ingérence, nous en connaissons beaucoup.
03:52Il est sur le sol français depuis combien de temps ?
03:54Il est récemment sur le sol français, mais encore très récemment,
03:57d'autres individus de nationalité russe également ont été arrêtés à la préfecture de police à Paris.
04:02Et puis on constate que sur Internet, des vidéos fleurissent.
04:05On a vu notamment cette vidéo qui se fait passer pour quelqu'un du Hamas,
04:09qui appelle un attentat ou qui annonce un attentat dans les jours qui viennent,
04:13parce que la France accueillerait les athlètes israéliens, selon toute vraisemblance.
04:17Je n'en ai pas la certitude absolue, mais nous pensons que c'est une fausse vidéo
04:21qui a été relayée par des comptes dont nous constatons qu'ils sont pro-Kremlin, pro-Russe.
04:26Donc ces multiplicités de mauvaises informations, de fake news, d'ingérence
04:31peuvent porter préjudice à notre pays, créer de l'inquiétude.
04:34Et c'est fait pour ça, et c'est nos ennemis qui le font.
04:36Alors on a appris hier aussi qu'un homme de 18 ans a été arrêté en Gironde
04:39car soupçonné de préparer une attaque terroriste.
04:42Est-ce qu'on sait aujourd'hui si ça avait un lien avec les JO ?
04:47Alors nous sommes encore sur cette affaire, à éviter les détails au moment où nous parlons.
04:54Mais oui, nous pensons que c'est un lien de projet d'action violente
04:56contre les JO et ses symboles.
04:58C'est le quatrième, il y a eu deux attentats qualifiés comme tels,
05:01déjoués par les services de renseignement, par le ministère de l'Intérieur.
05:05J'en félicite les agents.
05:06Il y en a deux autres, qui aujourd'hui ne sont pas qualifiés comme tels,
05:10stricto sensus, par le parquet antiterroriste.
05:12Mais nous pensons que ce sont des projets d'action violente.
05:14Donc deux autres, vous dites, le jeune homme de 18 ans, et le quatrième c'est lequel ?
05:18Celui que nous avions interpellé au Mans, et qui n'a pas été qualifié comme tel
05:22pour l'instant par le parquet antiterroriste,
05:24parce que nous regardons les supports informatiques,
05:26et on essaie de savoir si ce projet était constitué.
05:28Et ce jeune homme voulait venir à Paris ?
05:30Il voulait toucher.
05:31Vous savez, les Jeux Olympiques, ce n'est pas qu'à Paris.
05:33Il y a des épreuves à Saint-Etienne, à Bordeaux, à Nice.
05:36Donc c'était en région plutôt ?
05:37Voilà, donc on verra.
05:38C'est normalement constitué que cette personne voulait s'en prendre à la France
05:42pendant des épreuves olympiques.
05:43Alors, cher Adam, on vous en parlait à l'instant.
05:45Autre source d'inquiétude, la protection des 89 athlètes israéliens,
05:49et ce dans un contexte, je le rappelle, de guerre à Gaza.
05:52Ils sont protégés 24 heures sur 24 par des militaires du GIGN.
05:56Déjà, est-ce que ce sont les seuls, les Israéliens,
05:59à être protégés 24 heures sur 24 ?
06:01Ou est-ce qu'il y a d'autres nationalités ?
06:02Non, il y a des équipes très sensibles.
06:04Les Américains, les Iraniens, l'équipe palestinienne.
06:07On oublie de dire qu'il y a une équipe palestinienne
06:08qui a évidemment la bienvenue aussi, bien sûr, sur le territoire national,
06:12qui peut aussi être l'objet d'attaques.
06:14L'équipe ukrainienne.
06:16Et puis évidemment, ici ou là, selon les matchs, selon les moments,
06:20il y aura davantage de protection.
06:22L'équipe israélienne est particulièrement protégée.
06:24J'ai pris cette décision qu'un jour, parce que nous connaissons,
06:28depuis Munich, depuis les Jeux de Munich,
06:30où certains athlètes ont été assassinés,
06:32nous connaissons la grande sensibilité,
06:35parce que la vie géopolitique fait qu'ils sont particulièrement menacés.
06:38Et donc, du début jusqu'à la fin de leur présence sur le territoire national,
06:41ils sont protégés par des hommes et des femmes du GIGN, du RAID, 24 heures sur 24.
06:47Est-ce que c'est les propos de certains insoumis
06:49qui considèrent que les Israéliens n'ont pas leur place au JO
06:52vous ont poussé à renforcer leur sécurité ces derniers jours ?
06:56Non, nous ne faisons pas de la politique de sécurité
06:58en fonction de ce que disent les parlementaires de la France insoumise,
07:01fort heureusement pour la sécurité des Français, d'ailleurs.
07:03Vous disiez qu'ils avaient une cible dans le dos.
07:04Mais oui, il est certain que les propos qui sont tenus excitent.
07:08Et vous savez, le plus compliqué à comprendre,
07:11c'est que quand la parole, le verbe peut tuer,
07:13quand la parole est sur les médias donnés ainsi,
07:16en désignant quelqu'un d'invindicte,
07:18on peut avoir des loups solitaires qui passent à l'acte.
07:20C'est ça le grand danger de nos jeux olympiques
07:23et de manière générale du terrorisme en France.
07:25Il y a la menace organisée, exogène d'un État ou d'une organisation
07:29comme ça a été le cas au Bataclan,
07:31ou comme l'attentat de Moscou il y a quelques semaines.
07:33Ça, évidemment, c'est le travail de lutter contre ces organisations.
07:36Et puis il y a des personnes individuelles, des loups solitaires,
07:38ce qu'on appelle en renseignement la menace endogène,
07:41qui peut passer à l'acte, qui prend un couteau et qui passe à l'acte
07:43parce qu'il entend sur Internet, à la télévision,
07:46des gens qui appellent au meurtre, plus ou moins indirectement.
07:49Vous trouvez que Thomas Porte ou Amélie Caron, pour ne pas les citer,
07:52ils appellent au meurtre ?
07:53Je pense qu'ils ont une grande responsabilité dans la violence
07:55qui est commise contre notamment nos compatriotes de confession juive,
07:59c'est certain, depuis plusieurs mois, c'est sûr.
08:02Appel au meurtre, le terme est fort.
08:04Si ça appelle au meurtre et au antisémitisme,
08:07ça veut dire que c'est punissable par la justice.
08:10Quand on est un homme politique, quand on est une personne
08:12qui a la chance d'être invité à vos micros
08:14et qu'on parle à des millions de Français qui nous écoutent,
08:16on a une responsabilité.
08:18Et de dire que la police tue, de dire que les Juifs sont responsables
08:21d'une partie des maux de la terre,
08:23de désigner à la Vatique, de dire que des athlètes ne sont pas les bienvenus,
08:26sous prétexte, il faudrait leur dire, il faut s'en débarrasser.
08:29C'est ce que ça veut dire.
08:30Je pense que ce sont des propos extrêmement violents
08:32contre les policiers, contre les Juifs, contre l'État.
08:34Il y aura des poursuites judiciaires, justement ?
08:36Je sais que Mme la procureure de la République de Paris a été saisie,
08:38je vais la laisser faire son travail.
08:40La cérémonie, c'est vendredi, mais avant, il y a, dès ce soir,
08:43des premiers matchs, notamment de foot,
08:45Mali-Israël, ça se passe au Parc des Princes,
08:49et Irak-Ukraine également.
08:51Est-ce que ces deux matchs font l'objet d'un dispositif de sécurité particulier ?
08:55Oui, toutes les compétitions font l'objet de dispositifs de sécurité,
08:59mais il est vrai que ces deux matchs,
09:01particulièrement le match au Parc des Princes,
09:03font l'objet d'une sécurité, un périmètre anti-terroriste.
09:05Ce soir, au Parc des Princes, il y aura un millier de policiers
09:08qui vont permettre de faire que nous sommes là pour le sport.
09:11Au bout d'un moment, et je pense qu'on verra ça après la cérémonie d'ouverture,
09:14le sport va prendre le pas sur les questions de sécurité, c'est normal.
09:17Et nous allons nous effacer discrètement
09:19pour que le sport puisse être une fête,
09:21pour que les Jeux olympiques ne puissent pas être le rendez-vous de la sécurité,
09:24mais le rendez-vous du sport.
09:25Mais oui, ce soir est un match important pour un dispositif de sécurité.
09:28Et pourtant, les Parisiens et beaucoup de Français
09:31voient cet aspect sécuritaire et le constatent au quotidien.
09:34Vous avez misé, dans la capitale notamment, Gérald Darmanin,
09:37sur deux choses, les grillages,
09:39il y en a beaucoup, beaucoup vous le reprochent,
09:41et les QR codes pour accéder aux zones les plus protégées.
09:45Résultat, sur RMC et BFM TV, on a reçu beaucoup de témoignages
09:48de restaurateurs en colère, vous les avez entendus,
09:50mais aussi de soignants ou de malades qui disent
09:53qu'ils n'ont même pas pu accéder à certains hôpitaux.
09:56C'est du zèle, Gérald Darmanin ?
09:57Non, nous organisons une fois par siècle les Jeux Olympiques.
10:00Ça fait plusieurs années, plusieurs mois que j'évoque les contraintes
10:04de faire une cérémonie d'ouverture sur la scène.
10:07Comme vous l'avez dit, quasiment 400 000 personnes,
10:09100 chefs d'État, toutes les équipes du monde entier.
10:12Nous savions qu'on ne peut pas organiser une cérémonie d'ouverture
10:15sur la scène sans des contraintes de sécurité.
10:18J'ai la plus grande compassion et le plus grand accompagnement
10:21pour les restaurateurs et les commerçants.
10:22Je suis fils de restaurateur, je sais ce qu'ils vivent.
10:25Et d'ailleurs, ils seront indemnisés.
10:26Il faut le répéter, nous avons prévu des indemnisations.
10:29C'est la ville de Paris et Bercy qui s'en occupent,
10:31ce n'est pas le ministère de l'Intérieur.
10:33Et ces grillages, c'est la concrétisation du périmètre antiterroriste.
10:36Et les QR codes ?
10:37Les QR codes sont gratuits.
10:38Chacun peut tout à fait, dès maintenant, sur passejeux.fr,
10:42avoir ce QR code gratuit.
10:44Et personne n'a été empêché de rentrer dans le périmètre
10:46s'il avait son QR code.
10:47Qu'on soit résident, qu'on ait loué un Airbnb, qu'on soit soignant,
10:50qu'on soit quelqu'un qui va voir sa grand-mère sur l'île de Saint-Louis.
10:54Il y a 20 000 résidents dans cette partie de la Seine.
10:57C'est vrai que des contraintes sont extrêmement fortes.
10:59Mais qu'est-ce que vous diriez si je laissais passer,
11:02avec le préfet de police, dans ce périmètre,
11:04des personnes qui seraient radicalisées,
11:06des personnes qui porteraient une arme ou des bombes ?
11:08Vous diriez, le ministre de l'Intérieur, c'est pas sérieux,
11:10il n'a pas pris les mesures.
11:11Donc une fois par siècle, nous organisons cela, c'est vrai.
11:13Je n'ai pas été celui qui a demandé les Jeux Olympiques à Paris.
11:16Je suis le ministre qui a concrétisé ce que d'autres avaient proposé et annoncé.
11:22Je suis très fier de le faire.
11:23Mais effectivement, il y a des contraintes.
11:24Vous êtes pleinement mobilisé, je le vois, je l'entends,
11:26sur ces Jeux Olympiques.
11:27Et pourtant, vous êtes un ministre démissionnaire.
11:29Pour bien l'expliquer aux Français, s'il y a un incident durant ces Jeux,
11:33est-ce que vous avez exactement les mêmes pouvoirs
11:35qu'un ministre qui serait de plein exercice ?
11:38Tout à fait.
11:39Donc par exemple, si vous avez besoin de décréter un état d'urgence,
11:42vous pouvez le faire ?
11:43Tout à fait.
11:44Combien de jours maximum ?
11:45C'est 12 jours maximum, comme la loi classique.
11:47Et le Parlement pourrait prendre le relais si vous devez ?
11:50C'est quelque chose que vous pouvez envisager ?
11:52Il faudrait que le président de la République convoque le Parlement,
11:54bien sûr, en session extraordinaire, si cela arrivait après 1er août.
11:57Mais c'est tout à fait le cas.
11:59Ce que regardera la jurisprudence,
12:01ce que regardera le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel,
12:03c'est est-ce que c'est très urgent de prendre ce genre de décision
12:06législative ou réglementaire ?
12:07Ce le sera sans doute.
12:08Gérald Darmanin, vous disiez ce week-end, je vous cite,
12:11« Le président m'a demandé d'assurer le bon déroulement des Jeux ».
12:15Point et fin de citation.
12:17Des Jeux olympiques et paralympiques ?
12:19Ce n'est pas moi qui décide de la fin de ce gouvernement démissionnaire.
12:22Qu'est-ce que vous a dit le président ?
12:23Il vous a dit olympiques et paralympiques ?
12:24Il m'a dit des Jeux olympiques.
12:26Ça veut dire que le 11 août, vous pourriez quitter le gouvernement ?
12:29Je serai là autant qu'il le faudra pour garantir la sécurité de nos concitoyens.
12:33Le jour où le président de la République nommera un nouveau gouvernement,
12:36s'il choisit un nouveau gouvernement où il me remplace,
12:39je laisserai ma place au ministère de l'Intérieur.
12:41Mais jusqu'à la dernière heure, dernière minute,
12:43je serai en responsabilité pour la sécurité des Français.
12:46Personne ne comprendra que le ministre de l'Intérieur aille bimbocher,
12:49aille en vacances pendant qu'il a la sécurité des Français,
12:52notamment pendant les Jeux olympiques.
12:54Et d'autres se diraient aussi, c'est étonnant que Gérald Darmanin,
12:56qui suscite des dossiers depuis des années maintenant,
12:58s'occupe des Jeux olympiques et pas des Jeux paralympiques.
13:00Parce que la menace est là aussi.
13:02Je suis à la disposition du président de la République.
13:03S'il faut rester jusqu'au début septembre, je resterai jusqu'au début septembre.
13:06Lui, il a dit, jusqu'à mi-août, on ne change rien.
13:09Il ne changerait pas de gouvernement.
13:11Après, selon vous, il y aura quand même une urgence politique
13:13à nommer un nouveau gouvernement ?
13:14Je pense que pour la rentrée, c'est la rentrée des classes.
13:21Ça ne vous rappelle pas des souvenirs ?
13:23Pour la rentrée, je pense qu'il est normal que nous ayons un gouvernement
13:29de plein exercice qui puisse, et c'est normal,
13:32tirer les conclusions des élections législatives.
13:35Et vous excluez d'en faire partie, ce prochain gouvernement ou pas ?
13:38Je pense que moi, d'abord, je suis très concentré sur les Jeux olympiques.
13:41J'ai eu le bonheur d'être réélu comme député à Tourcoing.
13:45Je compte bien exercer ce mandat de parlementaire.
13:48J'ai eu l'occasion de dire que pour moi, ces questions de femmes et d'hommes
13:51étaient intéressantes, mais étaient beaucoup moins intéressantes
13:53que ce que nous allons faire.
13:54D'abord, j'ai vu que le président de la République, hier,
13:56a évoqué le fait que nous avions perdu ces élections.
13:58C'est une très bonne chose.
14:00Parce que dans mon camp, il y a encore des gens qui pensent que nous avons gagné.
14:03Qui ? Vous pensez à qui ?
14:05Je pense que la bataille des égaux, la bataille des places,
14:08démontre qu'il y a un petit problème, peut-être,
14:11de compréhension de ce qu'on dit des Français.
14:13Ils ne nous ont pas reconduit pour faire la même politique.
14:16Et pas avec les mêmes personnes.
14:17Donc ça, c'est bien que le président de la République,
14:19moi j'en suis très heureux, ait dit avec beaucoup d'humilité
14:21que nous avions perdu.
14:22Alors certes, personne n'a gagné, mais nous n'avons pas gagné non plus.
14:25Deux, je comprends du président de la République
14:27qu'il a dit qu'il fallait faire une introspection.
14:29Pourquoi le Rassemblement national fait 11 millions de votes dans notre pays ?
14:33D'abord, ce n'est pas normal qu'il n'ait pas de place au bureau de l'Assemblée nationale.
14:36Il a eu raison.
14:37Je m'arrête sur ça, deux secondes.
14:39J'étais quand même étonné en écoutant ça hier soir dans la bouche du président.
14:42Il dit qu'ils n'ont pas de poste à l'Assemblée.
14:44Je suis étonné.
14:45Mais attendez, il y a quand même un groupe à l'Assemblée
14:48qui n'a pas voté pour ces députés Rennes.
14:50Vous ne savez pas pour qui j'ai voté.
14:52Le vote est secret, et moi j'aime bien que les votes soient secrets de manière générale.
14:56La consigne était de ne pas voter pour des députés Rennes.
14:58J'ai eu l'occasion de dire oui, mais regardons la conclusion de tout ça.
15:04ne comprennent pas que les élus du Rassemblement national
15:06ne soient pas représentés dans les instances de l'Assemblée nationale.
15:09Une majorité dit pendant des jours qu'on ne vote pas pour la Rennes
15:11pour ses postes de la prestigieuse Assemblée,
15:13et le président dit deux semaines après que ça n'est pas normal.
15:15Le président s'est manifestement détaché d'une partie de sa majorité.
15:19Je constate qu'une partie de la majorité s'était détachée du président de la République.
15:22En tant que citoyen élu, qui représente mes concitoyens,
15:26j'ai toujours combattu le Front national dans ma vie.
15:29J'ai soutenu Xavier Bertrand quand il a pris la région des Hauts-de-France.
15:32Je l'ai battu dans ma ville, je l'ai battu dans mon canton,
15:34je l'ai battu dans ma circonscription.
15:35Je n'ai rien à voir avec le Front national.
15:37Cependant, je peux constater qu'il n'est pas normal qu'en démocratie,
15:39on puisse trier les élus.
15:41Il n'y a pas de sous-députés, en effet.
15:43C'est un deuxième point très important.
15:44Et troisièmement, enfin, il faudrait que nous parlions des idées.
15:47Moi, j'ai évoqué un certain nombre de choses.
15:49J'ai dit quelques jours que je trouvais que l'augmentation du SMIC,
15:52qui était l'augmentation des gens qui travaillaient,
15:54ce n'est pas de la Systana.
15:55C'est des gens qui bossent pour 1300-1400 euros par mois.
15:58Vous êtes favorable ?
15:59Je suis favorable à cette augmentation.
16:00Mais pas aux 1600 euros nets proposés par le nouveau Front populaire ?
16:02Je pense que les 1600 euros décidés par le nouveau Front populaire
16:04tuent une grande partie de nos entreprises et de notre industrie.
16:06Mais entre 1400 euros et 1600 euros, il y a peut-être une négociation.
16:10C'est ça, la politique.
16:11C'est de trouver le meilleur compromis.
16:12Pourquoi personne ne met des idées sur la table ?
16:15L'intérêt, ce n'est pas que Mme Duchemol ou M. Duchemol
16:17deviennent premiers ministres ou présidents de groupes
16:19ou présidents de l'Assemblée nationale.
16:21L'intérêt, c'est qu'est-ce qu'on fait pour les Français.
16:22Vous savez, les Français...
16:23Vous allez faire des propositions, vous, par exemple ?
16:25J'en ai fait une la semaine dernière.
16:26J'en referai.
16:27J'en referai le 15 septembre puisque je ferai un grand rassemblement
16:29comme l'année dernière à Champoints sur les questions sociales.
16:31Mais ça, c'est quand même très intéressant.
16:33Les Français, ils nous regardent bizarrement, vous savez.
16:35Ils disent « qu'est-ce que c'est que ces gens ? »
16:36On a tous été votés très nombreux.
16:37On a voté pour les extrêmes, majoritairement.
16:40Ils ont perdu et ils continuent à faire comme avant.
16:42Donc moi, je pense, indépendamment, et ça vaut pour l'NFP comme pour nous,
16:46de donner un concours pour savoir qui allait être premier ministre.
16:49Ah ben justement, Gérald Darmanin.
16:50Je pense que le plus important, ce sont les idées.
16:52Le Front Populaire.
16:53Le nouveau Front Populaire a mis des idées sur la table durant cette campagne.
16:56Hier, ils ont enfin donné un nom, celui de Lucie Castet pour Matignon.
17:01Emmanuel Macron a balayé cette idée, mais justement en deux secondes.
17:04Si je résume, vous faites barrage à la gauche
17:07alors qu'elle est arrivée en tête pour les législatives.
17:09C'est ça ?
17:11Alors, si je peux me permettre, qu'est-ce que la gauche, là ?
17:14Le nouveau Front Populaire.
17:15Non, non, mais moi, je ne soutiendrai aucun gouvernement
17:20qui a des députés de la France Insoumise en responsabilité.
17:24J'aime trop la police pour prendre des gens qui vont dans les manifestations
17:27et disent que la police tue.
17:28Vous voyez, ça, ce n'est pas possible.
17:30Lucie Castet ne l'a pas dit, elle n'est pas la plus radicale du groupe.
17:33Cette dame que je ne connais pas, manifestement,
17:35est soutenue très largement par la France Insoumise.
17:38Bon, l'EPS aussi, les psychologistes.
17:40Je distingue les socialistes de la France Insoumise.
17:43Tu dis toute alliance, je la rejette.
17:44Non, mais je serai le premier à la combattre.
17:46Ce n'est pas que je la rejette.
17:48Je pense que c'est un point très important de se dire
17:51qu'on ne peut pas travailler avec la France Insoumise.
17:53Les propos antisémites tenus, les propos anti-police tenus
17:57font qu'ils ne sont pas, pour moi, dans cet arc républicain.
18:00Voilà.
18:01Donc, le président de la République, pour moi, a raison de dire
18:03qu'on ne peut pas nommer un gouvernement avec la France Insoumise.
18:07Il vous reste 30 secondes, Gérald Darmanin.
18:09Dernière question, un petit peu anodine, mais importante.
18:12Je vous regarde là, vous n'avez pas de cravate.
18:14Vous faites même une stratégie politique, je vous cite,
18:16la cravate est devenue le symbole d'une élite.
18:18Ne plus la mettre est une façon de montrer que j'ai compris le message.
18:21Vous êtes sérieux, Gérald Darmanin ?
18:22Oui.
18:23Un peu populiste, non, de dire ça ?
18:24Je n'ai pas de cravate.
18:25Ça voit que vous n'habitez pas à Tourcoing.
18:26Non.
18:27Vous savez, je suis originaire de région, donc je connais très bien.
18:29Mais région, on n'est pas originaire de région.
18:30Je suis originaire de Garde-Rome, moi aussi.
18:31On n'est pas originaire de région.
18:32Je suis de Montpellier, mais peu importe d'où je suis.
18:34On n'est pas originaire de région.
18:35On est de quelque part.
18:36Moi, je suis de quelque part.
18:37Et la cravate, c'est ridicule ?
18:38Moi, je pense que les Français nous ont dit pas que la cravate, les voitures avec chauffeur,
18:42la façon de se comporter, les mots utilisés.
18:44Nous avons une sécession entre les élites politiques, journalistes, magistrats, économistes,
18:49chefs d'entreprise et des gens.
18:51Vous dites que j'ai changé ?
18:52Vous dites, Gérald Darmanin ?
18:53Et donc, la cravate, c'est un symbole.
18:54En plus, c'est l'été, donc permettez-moi, même si c'est climatisé ici.
18:57Je vous confirme.
18:58Il y a beaucoup de gens, vous savez, qui n'en portent pas.
18:59Mais vous dites que j'ai changé ?
19:00C'est un symbole pour dire, justement, pour parler de cette question de la sécession des élites.
19:03Les gens qui habitent en dehors de Paris, et il y a beaucoup de gens à Paris qui pensent pareil
19:07parce que, malheureusement, ils vivent dans des conditions difficiles et précaires.
19:10Il y a une misère sociale et surtout une distance avec les gens qui, eux, voient la mondialisation qui a réussi.
19:14Si nous ne le voyons pas, si nous, les hommes politiques, on ne se dit pas, on s'est trompés.
19:17Ce sera le dernier mot, Gérald Darmanin.
19:18Oui, mais c'est très important.
19:19Oui, allez-y.
19:20Parce que c'est pour ça qu'il y a 11 millions de voix pour le Rassemblement National,
19:22parce qu'on a l'impression qu'on n'a pas compris le message.
19:23Et donc, ils augmentent le son à chaque élection.
19:25Moi, j'ai compris.
19:26Il n'y a pas besoin d'augmenter le son.
19:27Et j'ai compris pourquoi les gens votaient Rassemblement National.
19:29Merci beaucoup d'avoir été notre invité.
19:318h54 sur RMC et BFM TV.