Avec Rodrigo Arenas, député La France Insoumise de la 10e circonscription de Paris
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##LE_TOUR_DE_FRANCE_DES_NOUVEAUX_DEPUTES-2024-08-21##
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:048h38 précisément sur Sud Radio, on accueille notre invité politique, le député insoumis Rodrigo Arenas.
00:10Bonjour !
00:11Bonjour !
00:12Et bienvenue à vous sur Sud Radio, député France Insoumise de Paris.
00:16Vous êtes aussi parent d'élèves, vous avez longtemps présidé une fédération de parents d'élèves.
00:20On est à quelques jours de la rentrée, la rentrée qui coûte de plus en plus chère.
00:25Est-ce que l'État doit rembourser davantage ou prendre en charge davantage de frais de scolarité et de fournitures scolaires pour les parents ?
00:33Écoutez, moi j'ai fait un tour de France pendant deux ans maintenant, depuis que je suis élu député,
00:38pour prôner une école intégralement gratuite de la maternelle à l'université.
00:42C'est le modèle finlandais qui prend en charge sur les données de la puissance publique.
00:46Il n'y a rien qui est gratuit en soi, mais c'est une facilité de langage que de le dire,
00:49afin que ce ne soit pas une charge financière mais surtout que ça donne un droit aux enfants.
00:53C'est-à-dire que les enfants ont le droit d'aller à l'école parce que c'est ce que leur doit l'État,
00:56c'est ce que leur doit la collectivité, c'est ce que leur doit l'ensemble de la société.
01:00On parie sur l'avenir.
01:01Aujourd'hui, on parle de l'allocation de rentrée scolaire, dont je précise qu'elle n'est pas destinée à tous les enfants.
01:07Il faut des critères pour l'avoir.
01:08Les premiers versements ont commencé hier, on en parlait.
01:11Qu'on ne s'achète pas des écrans plats, comme disait Jean-Michel Blanquer,
01:13malheureusement pour dénigrer, non pas cette aide sociale, mais ce coup de pouce pour les enfants qui sont les plus en difficulté,
01:19enfin les familles les plus en difficulté.
01:21Mais simplement, aujourd'hui, il s'agit de changer de braquet et de donner un droit commun à tous les enfants des écoles publiques,
01:27quel que soit le revenu des parents ou quel que soit aussi le territoire dans lequel on habite,
01:30puisqu'il y a des inégalités de traitement des enfants en fonction de là où on habite.
01:33Alors changer de braquet, pourquoi pas changer de gouvernement ?
01:35Venons-en maintenant à ce qui va occuper l'actualité politique dans les prochains jours.
01:40À partir de vendredi, Emmanuel Macron recevra les différentes forces politiques et leurs responsables,
01:47Lucie Castex, prétendante du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre, sera elle-même reçue.
01:53Hier, ou plutôt ce matin, dans les pages de Libération, elle promet
01:56« Nous saurons trouver des accords avec les autres parties ».
02:01« Nous », c'est le Nouveau Front Populaire, c'est-à-dire votre alliance, la France Insoumise, avec le PS, les écologistes.
02:05Comment la croire, alors même que Jean-Luc Mélenchon a fixé la règle, tout le programme du NFP, rien que le programme du NFP ?
02:13D'abord, c'est là-dessus qu'on a été élus, donc c'est un peu normal que, quand vous avez une majorité à l'Assemblée nationale, relative certaine majorité tout de même,
02:19nous avons plus de députés que, par exemple, les députés d'Emmanuel Macron.
02:22Donc la réalité est là, c'est la mise en œuvre, ce sur quoi nous sommes engagés.
02:27Vous m'avez parlé, par exemple, de l'école, incessamment tout à l'heure. Eh bien, oui, nous nous sommes pour une école gratuite.
02:32Très bien. Mais ça, c'est des positions que vous avez toujours eues. Il se trouve que la droite n'est pas d'accord avec cette position.
02:36Alors, ce n'est pas exact. Moi, comme je vous dis, j'ai fait un tour de France. Il y a des maires de droite ou du centre qui sont, par exemple, pour les fournitures gratuites.
02:42D'ailleurs, certains le mettent en œuvre. Je me rappelle que Jean-Christophe Lagarde, qui n'est pas quelqu'un qu'on va classer à gauche,
02:47a mis en place la cantine gratuite dans sa ville de Drancy, mais aussi au Bourget et à Duny avec ses collègues.
02:55Donc voyez, ce sont des mesures aujourd'hui qui peuvent exister, qui peuvent faire consensus quand on a l'intérêt des enfants, par exemple, en ligne de mire.
03:01Très concrète, mais on ne bâtira pas une majorité durable sur les trousses, les stylos et les cahiers de classe.
03:07Revenons quand même sur le reste. Je prends cet exemple.
03:09C'est la cantine, c'est le sport, c'est beaucoup de choses qui concernent l'école.
03:12Mais je prends cet exemple, justement. Tout ce que vous soutenez, notamment sur l'école, puisque c'est votre spécialité.
03:18C'est quelque chose qui coûte de l'argent, qui demande une augmentation des dépenses publiques. Il se trouve qu'on n'a plus d'argent.
03:23Hier, Gabriel Attal a annoncé qu'il fallait reconduire le budget précédent.
03:28Ça revient en fait à diminuer les dépenses publiques puisqu'il y a une certaine forme d'inflation.
03:32Si on reconduit le même budget que l'an dernier, en gros, l'État dépensera 11 milliards d'euros de moins.
03:38Il n'y a plus d'argent pour faire ce que vous voulez faire ?
03:40En fait, ce n'est pas qu'il n'y a plus d'argent, c'est que pendant ces temps, la majorité d'Emmanuel Macron a fait le choix de dispenser une partie de la population,
03:47notamment celle qui est la plus aisée, de l'impôt.
03:49Je pense par exemple à l'impôt sur la fortune qu'on veut remettre en place, qui me semble être un objet de justice sociale.
03:53C'est aussi ce qu'on a appelé les super profits, que Bruno Le Maire disait que n'existait pas,
03:57et maintenant tout le monde a vu que c'était une réalité, que nous proposons de faire contribuer à la richesse nationale.
04:02Donc voyez, si on augmente par exemple de 12% la taxe sur le patrimoine des 500 fortunes les plus riches de France,
04:09qui ne seront pas sur la paille, disons-le tranquillement,
04:11et bien ça finance l'intégralité du programme de l'UNFP.
04:13Donc il n'y a pas tellement de problèmes.
04:15C'était déjà votre programme, et votre programme n'est pas majoritaire absolu, en tout cas à l'Assemblée nationale.
04:20En tout cas, c'est plus majoritaire.
04:21Certes, mais vous n'aurez pas les voix pour le faire passer.
04:24Si je reviens à ce que vous dites, les mesures que vous proposez, les Républicains ne veulent pas les voter,
04:29les Macronistes ne veulent pas les voter.
04:31À quoi bon porter un programme dont vous savez pertinemment qu'il ne sera pas voté ?
04:36Je ne suis pas convaincu, au regard des discussions qu'on a par exemple dans l'hémicycle depuis deux ans,
04:41que par exemple l'impôt sur la fortune soit dégagé d'un revers de main.
04:44Il y a des députés de tous bords d'ailleurs qui pensent que oui, c'est non seulement une absurdité économique,
04:50que c'est une injustice sociale, que c'est moralement condamnable,
04:53et que c'est inefficace puisque ça n'a pas permis de faire en sorte que,
04:56par exemple, quelque chose qui est cher à la droite,
04:58de faire en sorte que la dette de la France soit résorbée de cette façon-là.
05:04Nous ne sommes pas dans cette réalité-là.
05:05Donc à partir de là, nous pensons que les réformes fiscales que nous entreprendrons de faire
05:10pour financer le programme du LFP est notamment juste, mais souhaitable, nécessaire et efficace.
05:15C'est juste ça la différence que nous avons.
05:17Oui, mais pas forcément facile à voter.
05:19Prenons aussi la première mesure...
05:20Mais rien n'est facile à voter.
05:21Vous savez qu'on a fait beaucoup de 49.3 pour passer les choses.
05:23Certes, mais justement, si c'est le 49.3 que vous promettez...
05:26Ce n'est pas ce que je suis en train de dire.
05:27C'est-à-dire que Macron est passé avec les 49.3.
05:29Exactement. Et justement, on voulait tourner cette page.
05:31Revenons malgré tout à la première mesure que Lucie Castet,
05:33la prétendante du Nouveau Front Populaire à Matignon, veut prendre.
05:36L'abrogation de la réforme des retraites.
05:38Une abrogation de la réforme des retraites, vous pouvez la faire que d'une seule manière.
05:42C'est avec les voix du Rassemblement National.
05:44Vous en êtes là aujourd'hui ?
05:45Pas forcément. Encore une fois, vous avez des députés, y compris dans la Macronie,
05:49qui considèrent que cette réforme n'est pas efficace.
05:52Non, non, c'est un faux semblant.
05:54Rodrigo Arenas, vous savez très bien que vous n'avez pas assez de députés macronistes
05:58pour vous aider à abroger la réforme des retraites.
06:00Vous aurez besoin des voix du Rassemblement National.
06:02Est-ce que vous l'assumez ?
06:04J'assume en tout cas qu'en France, il existe quelque chose dans la Constitution.
06:08D'ailleurs, maintenant, grâce à Mélenchon, grâce à la France Insoumise,
06:12et grâce à Macron aussi, tout le monde est devenu expert en Constitution.
06:15Il y a une très grande connaissance, et je pense que c'est une bonne chose
06:18que cette pédagogie ait eu lieu, de bien connaître la Constitution française.
06:21Il y a ce qu'on appelle un référendum.
06:23Et il me semble que quand vous avez une extrême majorité des Françaises et des Français
06:27qui sont opposés à cette réforme, de revenir vers le peuple, ça me paraît une bonne chose,
06:31puisque nous n'aurons pas de dissolution avant un an.
06:33En une semaine, vous pourriez faire abroger la réforme des retraites ?
06:35Pourquoi une semaine ?
06:36Ça vous tient tellement à cœur ? Pourquoi pas ? Parce que le Rassemblement National est d'accord.
06:39Vous pourriez poser le texte. Ils le voteraient.
06:41Vous préférez aller en référendum juste pour garder votre virginité politique
06:44et dire que vous ne nous avez pas appuyés sur eux.
06:46Ce que je vous dis, Jean-Marie Bordry, c'est qu'il y a des moyens constitutionnels,
06:48donc légaux et non pas violents, de faire en sorte que nous puissions revenir sur cette réforme.
06:52Puisque c'est ça la question qui se pose.
06:54C'est que nous avons choisi, au NFP et à la France Insoumise,
06:57de choisir la voie de ce qu'on appelle la social-démocratie,
07:00à savoir la voie de la loi, la voie du droit, la voie de la Constitution,
07:03et non pas la lutte armée, etc., comme on peut l'imaginer.
07:05Vous êtes en train de dire que le Nouveau Front Populaire, dont la France Insoumise, sont des social-démocrates.
07:10Écoutez, il me semble que quand vous choisissez...
07:12Jean-Luc Mélenchon est un social-démocrate.
07:14Quand vous choisissez de changer les choses, de réformer un pays,
07:18par la voie légale, en ayant recours aux élections,
07:21ça s'appelle la social-démocratie.
07:24Ce n'est pas de ma faute. C'est théoriquement démontré de cette façon-là.
07:27Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon sont des social-démocrates
07:29et la France Insoumise est un parti social-démocrate.
07:31Pourtant, les social-démocrates, ce qu'on qualifie comme tels,
07:34les socialistes, notamment, ont de plus en plus de mal dans leur alliance avec vous.
07:39Prenons aussi les alliés des socialistes.
07:41Mais ça, c'est autre chose. Vous me parlez d'électoralisme.
07:43Moi, ce que je vous parle, c'est que, sur le fond,
07:45quand vous choisissez de changer la société,
07:47quand vous choisissez d'ailler sur la rupture, de proposer autre chose,
07:49ce qui avait fait d'ailleurs...
07:50Je ne parle pas d'électoralisme.
07:51Ce qui avait fait d'ailleurs, si vous me permettez,
07:53Mitterrand, en 1980, de choisir la voie des urnes,
07:55à l'époque où la question de la lutte armée se posait.
07:57Nous ne sommes pas dans ces situations-là.
07:59Eh bien, nous avons choisi de faire ces changements
08:01en faisant respecter la démocratie.
08:03Il me semble que c'est ça, la social-démocratie.
08:05Vous êtes de droit de nous demander de vous remercier
08:07d'avoir choisi la voie des urnes et de la démocratie,
08:09au contraire de la lutte armée.
08:10Non, non, c'est dans le programme, c'est respecté, c'est assumé.
08:12Et sinon, je n'y serais pas.
08:13Certes, mais la lutte armée n'est pas dans la loi non plus.
08:15Donc, heureusement que vous respectez tous la loi.
08:17Non, mais c'est une issue dans certains pays du monde, vous savez.
08:19On est d'accord. On en reparlera.
08:20Et ce n'est pas celle que nous avons choisie, en tout cas.
08:21Revenons à vos alliés.
08:22Ceux avec qui vous avez fondé le Nouveau Front Populaire.
08:24Hier, il l'a dit, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS,
08:28place publique aux élections européennes,
08:30qui est arrivé en tête des forces de gauche.
08:32Il faut avoir le courage de tourner la page Macron,
08:35ça, ça peut vous plaire,
08:36et la page Mélenchon.
08:37Qu'est-ce que vous lui répondez ?
08:38Je ne vois pas comment est-ce qu'il va mettre en œuvre
08:40le programme du Nouveau Front Populaire sur lequel il s'est engagé,
08:43en faisant appel à celles et ceux qui prônent précisément le contraire,
08:46en l'occurrence, Emmanuel Macron.
08:47Donc, la question que vous me posiez de constituer une majorité,
08:50je ne vois pas comment Raphaël Glucksmann,
08:51pour peu qu'il représente quelque chose de façon hégémonique et majoritaire,
08:55soit de nature à défendre une candidature de Lucie Castex dans un premier temps,
09:00mais aussi de mettre en œuvre un programme.
09:01Donc, je pense qu'il faut raison garder
09:03que l'alliance aujourd'hui à gauche inclut la France insoumise.
09:06D'ailleurs, personne ne la remet en cause.
09:07Olivier Faure ne la remet pas en cause.
09:08Pas encore, mais un certain nombre de socialistes,
09:10c'était une indiscrétion de nos confrères du monde,
09:13sont tentés par une nomination, pourquoi pas,
09:16de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve à Maitignon.
09:18Ce n'est pas une position officielle,
09:19mais c'est un sentiment partagé.
09:20À un moment, ça finira par arriver.
09:22C'est une réalité politique.
09:23Vous me parlez de Bernard Cazeneuve,
09:24qui a gouverné avec Emmanuel Macron,
09:26quand il était ministre de l'Economie et des Finances,
09:28sous avec Manuel Valls à l'époque.
09:30Donc, de reconstituer l'échec de la gauche,
09:33qui a conduit d'ailleurs aux résultats électoraux
09:36du parti socialiste que nous connaissons,
09:38eh bien, je pense que ce n'est pas une voie.
09:40Donc, moi, je n'ai rien de...
09:42Est-ce que vous vous attendez à ce que vos alliés socialistes,
09:44vos camarades socialistes du moment,
09:46vous trahissent et quittent le Nouveau Front Populaire ?
09:49Alors, je ne le crois pas de façon majoritaire,
09:52mais effectivement, ce n'est pas un scoop
09:54de savoir qu'il y a des membres du parti socialiste
09:56et dans leur direction,
09:58qui sont tentés pour renouveler l'aventure macroniste.
10:02Ce n'est pas un scoop.
10:03Je leur dis, encore une fois,
10:05que premièrement, c'est un échec électoral,
10:07parce qu'ils sont très électoralistes, de ce point de vue-là.
10:09Deuxièmement, c'est un échec moral,
10:11parce qu'on ne peut pas dire que Macron
10:13a fait n'importe quoi dans le pays,
10:14qu'il a brutalisé les gens,
10:15a sacrifié les services publics
10:16et remet une plaie dans le jukebox.
10:18Et deuxièmement, de regarder un peu
10:20ce que nous proposons concrètement à la France insoumise
10:22et nous verrons qu'ils verront très clairement
10:24que sur le fond des réformes,
10:26nous ne sommes pas très éloignés.
10:28Et qu'est-ce qui vous dit que claquer la porte du Nouveau Front Populaire,
10:30faire une alliance avec les Républicains,
10:32qui ne sont pas des macronistes,
10:33même si ce sont des hommes de droite,
10:34et donc, les membres de la majorité présidentielle,
10:36c'est pour refaire la même politique qu'Emmanuel Macron ?
10:38S'il y a des gens du parti socialiste
10:40qui considèrent qu'une alliance avec la droite
10:42c'est quelque chose de table,
10:43qu'ils aillent à droite.
10:44Je pense que l'état des Républicains en France
10:46est tel qu'ils accueilleront des personnes
10:48qui seront convaincues que cette option politique
10:51qui n'est pas la nôtre
10:52attend des candidats.
10:54Et peut-être que tout simplement,
10:55ils considèrent que ce qui est souhaitable,
10:56ce n'est pas une alliance avec la droite,
10:57c'est la constitution d'une majorité absolue
10:59pour que la France soit gouvernée pendant un an.
11:01Je connais par exemple la région Ile-de-France.
11:03La gauche, ce n'est pas Stanislas.
11:05La gauche, c'est l'école publique.
11:07Stanislas, on le rappelle,
11:08c'est une grande école privée.
11:10Grande école privée,
11:11qui est financée à fond par les écoles publiques
11:13et d'ailleurs qui permet de faire
11:16ce qu'on appelle l'évitement social,
11:18la ségrégation scolaire
11:19et finalement l'entre-soi,
11:20ce que moi j'appelle la réseaucratie.
11:22Donc si d'aventure,
11:24des personnes du Parti Socialiste,
11:26mais je ne le crois pas,
11:27aillent dans cette logique-là
11:29en soutenant la droite francilienne et parisienne,
11:32eh bien qu'ils y aillent.
11:33Mais nous, nous défendons l'école publique,
11:34nous défendons l'école de tout le monde,
11:36l'école de tous les enfants,
11:37celle qui les accueille sans stris.
11:39Et nous pensons que c'est là la priorité de la France.
11:41Une raison pour laquelle,
11:42en ne cherchant pas d'autres alliés,
11:43vous vous contentez d'une majorité relative
11:44de moins de 200 députés.
11:45Non, vous savez,
11:46il y a des députés qui ne sont pas au NFP,
11:48et des françaises et des français,
11:49surtout, qui ne sont pas au NFP,
11:50qui pensent que les services publics sont prioritaires.
11:52Et ce n'est pas la politique de la droite.
11:53Et ce n'est pas une raison pour vouloir avoir
11:55les mêmes remèdes et les mêmes solutions
11:56pour ces services publics.
11:57J'aimerais qu'on parle un peu de politique étrangère,
11:59notamment parce que ça vous touche,
12:01Rodrigo Arenas.
12:02Vos parents ont fui une dictature,
12:04c'était la dictature chilienne.
12:05Vous étiez réfugié,
12:06vous êtes un enfant de l'Ofpra,
12:07ça vous a touché directement.
12:08Est-ce que ça ne vous choque pas
12:10que la France Insoumise,
12:11le mouvement qui domine votre groupe parlementaire,
12:14soit l'un des seuls partis de gauche
12:16à ne pas avoir dénoncé le vol
12:18de l'élection présidentielle au Venezuela
12:20par Monsieur Maduro ?
12:22Vous savez, le Venezuela,
12:23c'est un pays un peu complexe,
12:25en Amérique latine.
12:27Je pense qu'il y a beaucoup de méconnaissances
12:28sur ce qui se passe sur ce continent.
12:29Maintenant, est-ce que la droite vénézuélienne
12:32est une option ?
12:33La réalité est non, électoralement et socialement.
12:35Maintenant, est-ce que le Venezuela
12:37mérite d'avoir une issue différente
12:40dans une construction démocratique ?
12:42La réponse, c'est oui.
12:43Mais vous savez, c'est valable
12:44dans tous les pays d'Amérique latine.
12:45Ça, on est d'accord,
12:46mais on ne va pas tourner au pour-doux.
12:47Ce que je veux dire,
12:48ce n'est pas un vol d'une élection.
12:50Ce n'est pas un vol d'une élection.
12:51Maduro n'a pas volé l'élection.
12:53Non, ce n'est pas un vol d'une élection.
12:54Maduro n'a pas bourré les urnes au Venezuela.
12:57C'est ce que vous dites.
12:58Ce n'est pas ce que je dis,
12:59en tout cas, les observateurs internationaux,
13:00puisque vous savez très bien
13:02que c'est une élection qui a été mise
13:05et contrôlée par des gens
13:06qui viennent de tous les pays,
13:07dont des Chiliens,
13:08puisque vous avez rappelé
13:09gentiment le pays d'origine.
13:10Qui dit dans ce cas-là
13:12que l'élection a été volée ?
13:13Des agents américains ?
13:14Non, c'est surtout l'opposition
13:16qui le dit.
13:17C'est quelque chose d'assez traditionnel.
13:20Vous savez, Bolsonaro l'a dit face à Lula aussi.
13:22Oui, mais personne ne croit aujourd'hui
13:24que Nicolas Maduro n'ait pas triché aux élections.
13:26Personne.
13:27Les chiffres annoncés par la télévision
13:29ne sont pas cohérents.
13:31Que personne ne le croit est une chose.
13:33Mais maintenant que le comité électoral vénézuélien
13:35dit le contraire,
13:36c'en est une autre.
13:37Donc pour vous, Nicolas Maduro a été élu démocratiquement
13:39et il n'a pas volé les élections,
13:41il n'a pas bourré les urnes.
13:42Nicolas Maduro a été élu sur un processus électoral
13:45que vous pouvez contester,
13:46mais en tout cas qui est une réalité
13:47qui le met à la tête du pays.
13:49Non, mais certes,
13:50mais ça c'est un coup de force.
13:51Justement, ses opposants disent
13:52qu'il a bourré les urnes.
13:53Il n'y a pas eu de bourrage d'urnes au Venezuela.
13:55Jean-Marie Bordé, à ce moment-là,
13:56je vais vous faire les réponses du berger à la bergère
13:58et je ne fuis pas la question en vous disant ça.
13:59Tout le monde sait que moi,
14:00je ne suis pas spécialement un adepte
14:01de ce qui se passe au Venezuela depuis très longtemps.
14:03Mais ce n'est pas le sujet.
14:04À ce moment-là,
14:05pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron
14:06ne met pas Madame Casse-Tête
14:07à la tête du gouvernement français ?
14:09Eh bien, nous sommes en train
14:10de voler l'élection aussi en France
14:11devant les yeux de tout le monde.
14:12Et la trêve olympique ne change rien à tout ça.
14:14Vous avez le droit de ne pas aimer Emmanuel Macron.
14:16Non, non, non.
14:17Ce n'est pas une question d'amour.
14:19On ne parle pas de dictature.
14:21On ne parle pas de dictature en France,
14:23quoi qu'on en pense.
14:24C'est une dictature, le Venezuela ?
14:26Il y a un certain nombre de Françaises et de Français,
14:28dont je suis d'ailleurs,
14:29qui pensons que nous sommes
14:30de plus en plus dans un régime autoritaire.
14:32Vous préférez parler d'Emmanuel Macron.
14:34Non, je parle de la France.
14:35Je parle d'un pays dans lequel je suis élu député,
14:37dans lequel je suis garant du respect des institutions,
14:39dans lequel je suis à même de dire
14:41qu'il y a une majorité qui doit s'imposer
14:43et qu'à ce titre-là,
14:44nous sommes dans une situation
14:45où le président de la République...
14:46Ça, vous avez eu l'occasion de le dire
14:48et on vous a permis de le dire.
14:49Et je vous le redis.
14:50Et le problème, c'est que ça n'a pas changé.
14:51Puisqu'aujourd'hui, au moment où nous nous parlons,
14:53Mme Cassette n'est toujours pas Première Ministre
14:54et que c'est une hérésie démocratique.
14:56Donc, si vous voulez me ramener au Venezuela,
14:58je n'ai aucun problème de le faire.
15:00Répondez simplement à la question.
15:01Est-ce que Nicolas Maduro est un dictateur ?
15:03Non.
15:04Eh bien, vous aurez répondu.
15:05Merci d'être intervenu sur Sud Radio,
15:07Rodrigo Arenas, député insoumis de Paris.
15:10On reparlera politique évidemment
15:12avec nos invités dans notre débat.
15:13Dans quelques minutes,
15:14le nouveau Front Populaire vit-il ces derniers jours
15:17alors que de plus en plus de ses membres,
15:19notamment à la droite du NFP,
15:20sont tentés de tourner la page Mélenchon.
15:22On en parlera avec nos invités et nos auditeurs.
15:240826 300 300.
15:26Vouloir souhaiter bon courage, on a bien compris,
15:28Rodrigo Arenas.
15:29À suivre, un petit peu de voyage.
15:30Pas besoin de courage pour voyager en France.
15:32On retrouve Xavier Louis dans un instant sur Sud Radio.