• il y a 4 mois

Olivier De Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la moisson de blé a été catastrophique cette année en France.
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Transcription
00:00Reparez-vous, 11h, 13h, Olivier de La Garde.
00:05On ne va pas parler de la Corée mais du prix de l'alimentation, peut-être dans les mois qui viennent,
00:10qui pourrait connaître une augmentation sur certaines denrées, notamment le pain, les pâtes,
00:16parce que c'est une très mauvaise nouvelle, la moisson de blé a été catastrophique cette année en France,
00:22ce serait même l'une des pires récoltes de ces 40 dernières années.
00:25Et pour en parler, Olivier de La Garde, votre invité ce midi, c'est le président de la FNSEA dans l'heure, Amaury Lévesque.
00:31Bonjour, oui bonjour.
00:34Pourquoi ces mauvaises récoltes ?
00:35Aujourd'hui, comme vous l'avez rappelé dans vos titres, ça fait une quarantaine d'années qu'on n'a pas vu ça.
00:43Moi-même, sur mon exploitation, on est à moins 30% que ce qu'on fait habituellement, en fait, tout simplement.
00:51Lié essentiellement à l'acclimatologie qu'on a eue, de la pluie depuis les semis, en fait, tout simplement,
00:57depuis le mois d'octobre 2023, et jusqu'à la récolte de cet été qui vient de se terminer.
01:04Il y a eu du soleil quand même ces dernières semaines, non ?
01:08Oui, mais le soleil est arrivé trop tard, malheureusement, par rapport à ça,
01:12et en fait, ça a pénalisé les rendements totalement des récoltes de la France, de l'Hexagone.
01:20Alors vous dites moins 30% sur votre exploitation, vous cultivez quoi ? Du blé, d'autres céréales ? C'est partout pareil ?
01:28Principalement du blé tendre d'hiver, de l'orge d'hiver et de l'orge de printemps.
01:33Et après, des oléogyneux et des cultures de printemps.
01:37Quelles conséquences ça va avoir ?
01:40Quelles conséquences ça va avoir ? En fait, c'est une conséquence directe par rapport à la trésorerie des exploitations.
01:45Nous, dans notre département, vous avez un bassin cérali dans le sud du département qui est essentiellement basé à base de blé tendre.
01:53Et déjà l'année dernière, il y a eu cette problématique-là, en gros, pas par rapport à la pluviométrie, mais par rapport à la sécheresse,
02:00qui a aussi endeuillé les trésoreries des exploitations du département de l'Eure.
02:07Donc vous imaginez bien que deux années consécutives viendraient à peut-être fermer des exploitations et à ce point-là, tout simplement.
02:16Vous êtes vraiment menacé parce que, pardon de vous le dire comme ça, mais les céréaliers, vous faites partie de l'aristocratie paysanne,
02:22vous produisez l'agriculture la plus rentable, normalement vous avez les reins sociaux solides.
02:28Aujourd'hui, la problématique, elle est simple à comprendre, on est sur un marché qui est déjà mondialisé.
02:34On a une problématique politique aussi, tout simplement.
02:38Vous le voyez bien qu'aujourd'hui, on est aussi contraints par rapport à différentes politiques qui nous contraignent sur notre travail de tous les jours.
02:47Et de notre côté, on a une rentabilité qui s'affaiblit.
02:52Aristocrate, on peut l'entendre d'un côté, mais de l'autre, je peux vous assurer que sur le terrain, c'est pas ça du tout.
02:58Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui ? Des aides du gouvernement ?
03:02Aujourd'hui, tout simplement, ce qui a été demandé, ce sont des mesures avant tout de fiscalité.
03:07On parlait entre autres de l'exonération de la taxe sur le foncier montbattu qui est liée forcément aux agriculteurs.
03:13C'est une taxe que je rappelle que les agriculteurs payent à leur commune, tout simplement.
03:19Donc ça serait un geste en lien par rapport à ça.
03:22Puis des mesures aussi par rapport à des reports d'annuité ou à des années blanches, tout simplement,
03:28qui permettraient vraiment d'avoir un peu un second souffle.
03:32Est-ce que ça va se traduire par une hausse du prix du blé, et donc du prix du pain ?
03:37Aujourd'hui, la corrélation qu'il y a, tout simplement, c'est sur une mondialisation du blé.
03:42On a aujourd'hui des rendements qui sont très bons en Russie.
03:46Il faut rappeler que la Russie est l'un des premiers producteurs de blé, maintenant, à l'échelon mondial.
03:51Et vous avez aussi l'Ukraine.
03:55Les terres du Tchernosium, qui sont parmi les meilleurs terres du monde, paraît-il.
04:00Et sans oublier les continents de l'Océanie.
04:03Le continent de l'Océanie est le continent de l'Amérique du Nord, entre autres, sur le marché du blé tendre.
04:08Donc aujourd'hui, il y a une mondialisation qui est faite.
04:11Il y a une géopolitique qui est là, qui est totalement instable, et ça vous le savez.
04:15Et de l'autre côté, un dérèglement climatique qui vient générer beaucoup de tensions sur ces marchés.
04:23Et ça n'engendrera pas forcément une hausse, là, à l'heure où on parle du blé tendre.
04:29En revanche, c'est quand même embêtant pour l'économie française,
04:32puisque la France est traditionnellement un gros exportateur de céréales.
04:36Je crois que c'est près de 50% du blé qui est produit en France qui part à l'export.
04:40Oui, quasiment la moitié.
04:42Donc ça, ça va réellement jouer un impact sur la balance commerciale de la France.
04:47Donc demain, si malheureusement on s'aperçoit de l'accentuation,
04:52on sera obligé d'aller importer peut-être des blés ukrainiens, peut-être des blés russes,
04:56peut-être des blés américains ou des blés hausseigniens.
04:58Vous pensez qu'on risque d'être obligé d'importer du blé en France ?
05:03Peut-être pas aujourd'hui. A l'heure où on parle aujourd'hui,
05:05il faut bien sûr faire le constat dans les différentes régions.
05:08Les moissons viennent à peine de se terminer.
05:10Ce que l'on sait, c'est que la qualité est détériorée.
05:13C'est en plus de moins bonne qualité, donc ?
05:17Oui, moins bonne qualité, c'est-à-dire à des destinations autres.
05:21Moins bonne qualité égale alimentation du bétail,
05:25et non à destination de la meunerie pour faire de la farine et du pain par la suite.
05:30Mais le monde ne va pas manquer de blé.
05:32Vous le disiez, le marché est mondialisé, le premier producteur...
05:36Non, après il y aura des échanges commerciaux qui seront comme ils sont depuis très longtemps,
05:41et cette mondialisation les permet, des accords le font.
05:45Aujourd'hui, c'est l'équilibre qu'il faut essayer de trouver, malheureusement.
05:49Merci beaucoup à vous d'avoir été en ligne avec nous à Montréal-Evec.
05:53Je rappelle que vous êtes président de la FNSEA et que vous êtes vous-même exploitant,
05:58vous produisez des céréales dans l'heure.
06:00Merci d'avoir été en direct avec nous.

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