• il y a 4 mois

Olivier De Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la France a été relativement épargnée par les incendies cette été.

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Transcription
00:00Le feu continue de ravager les faubourgs d'Athènes même s'ils sont désormais sous contrôle, sur place les pompiers dont une importante délégation française
00:07reste évidemment mobilisée, ce sont dix mille hectares qui sont partis en fumée, une femme est morte, on déplore aussi de nombreux blessés en France
00:15la situation cet été est quand même beaucoup plus calme et pour en parler on est avec le colonel Jean-Luc Beccari, bonjour
00:23Bonjour. Directeur départemental des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône
00:27Vous avez eu un été plutôt calme cette année
00:30Alors il faut toujours relativiser ce terme de calme, effectivement
00:35les conditions météo ont été un petit peu plus favorables en tout cas pour le département des Bouches-du-Rhône
00:40qu'en 2023 et bien évidemment bien plus favorables que 2022. On se souvient encore évidemment des énormes incendies dans les Landes
00:50Effectivement, notre zone sud a été un petit peu plus épargnée par des conditions météo
00:58difficiles cette année. Néanmoins, vous donnez un exemple depuis le 1er juillet, nous avons quand même traité
01:05449 feux d'espace naturel dans notre département des Bouches-du-Rhône
01:08dont 159 se sont déclarés en forêt
01:12et c'est quasiment à peu près le même nombre de feux que l'on a dû traiter en 2023 sur la même période donc
01:18des départs de feux ont eu lieu. Néanmoins, on a eu effectivement une
01:22une végétation un petit peu moins disponible que les années précédentes
01:27parce qu'on a eu un passage notamment orageux en juillet, un printemps, une fin de printemps un petit peu plus
01:33un petit peu plus pluvieuse
01:36et un peu moins de vent en tout cas pour notre département. La situation des Bouches-du-Rhône n'est pas totalement
01:42représentative non plus. L'Aude, les Roux et mes collègues du Var ont dû faire face toutefois à des feux plus significatifs.
01:48Est-ce que ça veut dire que vous étiez aussi plus efficace qu'autrefois ?
01:52Ça veut dire qu'on continue à progresser, oui, on continue à progresser dans notre capacité à intervenir rapidement
01:59de manière massive sur chaque départ de feu.
02:03Le week-end dernier, nous sommes
02:05arrivés par cet engagement massif de moyenne à limiter les feux du week-end à moins de 2000 m² chacun malgré les enjeux, nous avions un feu
02:13en plein massif avec des difficultés d'accès, un autre à proximité d'une grande zone commerciale mais la combinaison
02:20de l'action rapide, de la détection précoce également grâce aux réseaux de surveillance et de patrouille
02:27nous permet d'intervenir de plus en plus rapidement et quand il n'y a pas de simultanéité
02:32d'intervenir très massivement. Est-ce qu'il y a une stratégie française particulière ou est-ce que c'est finalement
02:37la même chose partout et en Grèce notamment puisque ça ça brûle beaucoup en Grèce ?
02:42Alors la stratégie nationale est en place depuis longtemps effectivement, on a réellement en France mis en place
02:49depuis de très nombreuses années
02:51une stratégie globale de prévention et de lutte avec
02:56deux principes qui sont fondamentaux, d'abord avoir une approche globale et il y a un deuxième principe fondamental qui est d'anticiper
03:05d'anticiper les situations
03:08qui se sont déclinées en objectifs majeurs, empêcher les feux par la prévention, l'aménagement du territoire, les maîtriser au stade initial, donc détecter rapidement
03:16empêcher les développements catastrophiques par la combinaison aéroterrestre, donc la stratégie française
03:22est en place et est efficace. Vous parlez de détecter, c'est évidemment, on l'imagine, ce qu'il y a de plus important de pouvoir
03:30intervenir le plus rapidement possible, il y a des moyens maintenant
03:33plus modernes de détection, vous avez des drones, vous avez des choses comme ça qui vous permettent, ou des capteurs qui vous permettent de
03:40savoir plus rapidement qu'un feu est en train de partir ?
03:44Alors effectivement on est passé dans nos différents services d'infirmier de secours, dans nos différents départements
03:50avec l'appui des collectivités territoriales et sous l'égide de nos préfets, à des dispositifs
03:57de guets humains sur des points de maux, sur des vigies, qui ont été complétés par par exemple des caméras, des caméras de levée de doute.
04:05Il y a encore des vigies, il y a encore des gens qui sont en haut de
04:09mâts pour surveiller la forêt ?
04:12Tout à fait, il y en a encore, mais on les complète, on les complète de plus en plus, ou on les substitue
04:16pour certains départements, dont on les a complétés par exemple par des caméras de levée de doute et qui nous permet d'avoir aussi
04:21une vision dans le centre opérationnel
04:24en direct de ce qui peut se passer, qu'il y ait du monde dans la vigie ou qu'il n'y en ait pas.
04:29Des départements ont développé, ils sont en train de développer aussi des interfaces d'intelligence artificielle pour améliorer la
04:36qualité et la rapidité de détection, donc il y a une série d'innovations effectivement en cours pour arriver à
04:44intégrer vraiment cet objectif majeur
04:46qui est de détecter et de maîtriser les feux au stade initial.
04:50Est-ce que les citoyens peuvent également vous aider ? Beaucoup de maisons sont aujourd'hui
04:55équipées de caméras extérieures, est-ce que tout ça, ça peut vous rendre service ?
05:00Ça le pourrait,
05:02ce n'est pas forcément encore quelque chose qui est développé
05:06par ma connaissance, ça le pourrait, mais d'ores et déjà ce qu'on attend de chacun, c'est un comportement citoyen qui est à
05:14performer, je dirais, à être exemplaire.
05:16Avant même d'utiliser la caméra d'une maison,
05:19espérons que ces maisons en proximité des massifs puissent être débroussaillées,
05:24que les habitants aient conscience du risque et qu'ils soient attentifs aux consignes de sécurité, c'est déjà un pas important
05:32à franchir, je crois encore. Et ce n'est pas le cas, on voit encore des comportements qui sont
05:39totalement irresponsables ?
05:41Ou en tout cas à risque, oui, on a encore des comportements effectivement à risque, ou une méconnaissance
05:47des conséquences possibles d'un feu de forêt, d'un feu d'espace naturel.
05:52Un feu de forêt, ça tue,
05:55ça ne fait pas que des dégâts sur l'environnement et la végétation, bien entendu, ça en fait beaucoup, mais
06:00c'est un danger mortel. Et on a encore des comportements effectivement à risque en massif, en bordure de massif,
06:08ou du public qui
06:11n'est pas à même d'entendre ou d'écouter parfois les consignes que peuvent donner les pouvoirs publics en termes de rester à l'abri dans les maisons,
06:17ou bien comme il s'agit d'évacuer, de suivre les consignes d'évacuation. Donc on a encore beaucoup de travail,
06:23on y est tous très mobilisés, tous les pouvoirs publics, je pense, sont très mobilisés
06:28sur ce sujet de la culturation au risque, bien évidemment.
06:30Colonel Jean-Luc Beccari, les incendies qui se déclarent sont
06:35essentiellement toujours de cause humaine ?
06:389K sur 10, oui. 9K sur 10 ?
06:41Oui, oui, tout à fait. On a des nains d'indules originuelles qui sont majoritaires, alors ce n'est pas une origine humaine malveillante
06:48systématiquement, bien évidemment. On a encore beaucoup d'éléments accidentels
06:53ou d'imprudence qui sont à l'origine des départs de feu et
06:58avec
07:00le réchauffement climatique, avec les circonstances dans lesquelles on risque de se trouver sur des étés, ou même en dehors de l'été, puisqu'il y a une
07:07extension aussi temporelle de la plage de risque, il faudra que nos citoyens soient encore de plus en plus
07:13vigilants sur leurs pratiques, sur leur attitude, sur leur comportement, et pas uniquement en forêt,
07:19autour d'un espace naturel sensible. Bon, on se réjouit en tout cas qu'il n'y ait pas de
07:24trop de feux énormes en France, en tout cas, on est le 14 août,
07:29Colonel Jean-Luc Beccari, est-ce que la saison des incendies est terminée pour vous ?
07:35Alors, écoutez, non, très clairement non.
07:39On suit bien évidemment les conditions météo, vous savez,
07:42au jour le jour, je dirais même d'heure en heure, pour avoir un maximum d'anticipation. On avance à un passage
07:50plusieux, orageux, en tout cas, si je me place à l'échelle du département des Boucheronnes, mes collègues
07:55sont peut-être plus ou moins concernés par ce passage-là, qui peut atténuer les risques, mais en même temps, un passage
08:02de vent de nord-ouest, peut-être à partir de dimanche, lundi, mardi, donc on va être assez attentif quand même sur cette
08:09période d'août, parce qu'on a eu des températures très fortes, qui ont accentué la sécheresse des végétaux
08:16et de la strate arbustive ces derniers jours,
08:19donc on va rester mobilisés, en tout cas, on va rester très mobilisés. Vous savez, la mobilisation préventive
08:26pour le sud-est des Boucheronnes, c'est minimum 350 sapeurs-pompiers par jour
08:31sur le terrain, dédiés à
08:34l'attaque des fenestrants, en plus des 1 500 sapeurs-pompiers qui assurent ce cours quotidien
08:40de tous les Boucheronniens. Donc, on va maintenir encore ce dispositif et on le fera évoluer
08:46au travers de l'évolution des risques. Donc, non, la saison n'est pas terminée, mais
08:51attendons de voir ce passage plusieux, orageux.
08:54Bon, et alors, la saison, elle se termine quand ? Quand est-ce que vous partez en vacances, mon colonel ?
08:59Dans notre département, on a pris depuis longtemps l'habitude de ne plus résonner, finalement, en saison.
09:07En 2023, le premier grand feu que l'on a eu, il a eu lieu le 4 février.
09:13Notre démarche, dans un département du sud de la France comme le nôtre aujourd'hui, mais comme mes collègues voisins,
09:19c'est finalement de pouvoir être capable de pouvoir
09:22monter des dispositifs et monter en puissance tout au long de l'année sur les problématiques de feux d'espace naturels.
09:27On a déjà été confronté à des grands feux en septembre, en octobre,
09:31au printemps, voire même en hiver. Il n'y a plus de saison.
09:35Notre préparation, elle est continue, nos moyens sont présents.
09:40Or, bien évidemment, des dispositifs
09:44s'arrêtent en fonction aussi du niveau de danger,
09:48mais nous, en tout cas, on est prêts à faire face à ce risque naturel qui est devenu
09:54notre quotidien, en fait, toute l'année.
09:56Eh bien, merci beaucoup, colonel Jean-Luc Beccari, directeur départemental des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône. Merci d'avoir été avec nous en direct sur Europe.

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