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Transcription
00:00Cette nuit, l'armée israélienne a ordonné de nouvelles consignes d'évacuation.
00:04On retrouve tout de suite en direct depuis à Gaza notre confrère, le journaliste Rami Abou-Jamous.
00:09Bonjour à vous Rami, merci d'être en direct avec nous.
00:12Vous avez reçu cette nuit un nouvel ordre d'évacuer,
00:15une consigne qui réduit encore un petit peu plus la zone dite humanitaire ?
00:20Oui, malheureusement, à chaque fois, depuis presque trois semaines,
00:23c'est la nouvelle politique de l'armée israélienne qui demande de rétrécir l'évacuation des zones.
00:29La première zone au début de la guerre, c'était la grande zone de Marassi,
00:32qui détend depuis Deir el-Balah jusqu'au Deir el-Fah.
00:35Petit à petit, ça s'est commencé à rétrécir, et là, on est en train d'être au début de Khan Younes,
00:41ou bien le sud de Khan Younes jusqu'au Deir el-Balah, et c'est en train de rétrécir.
00:45Gaza, avant, c'était presque une prison à ciel ouvert.
00:49Aujourd'hui, la population de Gaza, surtout les déplacés, on est dans une cage à ciel ouvert.
00:54Malheureusement, on est en train de se rétrécir cette zone-là,
00:58avec plus de 1,2 million de personnes qui sont là, et quand je dis qu'ils sont en train d'évacuer leur place,
01:05c'est que malheureusement, ils sont en train de se déplacer dans les rues, à côté des hôpitaux,
01:10dans des bâtiments au vide qui ont été déjà bombardés,
01:13parce que malheureusement, humanitairement, il n'y a rien, il n'y a pas de l'eau potable,
01:17il n'y a pas un endroit pour se réfugier, et surtout, c'est toujours la peur,
01:22parce que toute la bande de Gaza est visée, il n'y a pas un endroit où on peut le considérer sûr.
01:28Même cette zone déclarée ou prétendue par l'armée israélienne que c'était une zone humanitaire,
01:34ça a été bombardé plusieurs fois, toujours avec le même prétexte qu'il y avait avec du Hamas dans cette zone-là.
01:40Au moins dix écoles ont été ciblées ces dernières semaines.
01:42Rami, vous le dites à l'instant, cette zone se restreint, des familles dorment dehors,
01:47on imagine où plus aucun endroit n'est sûr dans Gaza ?
01:50Oui, parce que les gens maintenant, avec cette nouvelle politique aussi des écoles qui a commencé il y a deux semaines,
01:56hier, il y avait la cible meurtrière de 93, on est arrivé à 100 victimes malheureusement,
02:03avant hier, pareil, c'était visé des écoles.
02:06Donc maintenant, ce sont surtout les déplacés du quartier Est et tout,
02:11les déplacés que ce soit au nord de la bande de Gaza ou bien à l'est de Khan Younes,
02:15et malheureusement, ils évitent d'aller dans les écoles,
02:17parce qu'ils savent très bien que ces écoles-là sont désormais une cible
02:22et que ça peut être bombardé à n'importe à quel moment.
02:25Donc maintenant, ils sont plutôt dans les rues, à côté des hôpitaux,
02:29ils prennent des murs des hôpitaux parce qu'ils ne peuvent pas rentrer à l'intérieur des hôpitaux comme avant,
02:34et malheureusement, c'est une vie catastrophique,
02:38gazastrophique, parce que je n'ai jamais vu une catastrophe pareille qu'à Gaza.
02:43Rami, la défense civile palestinienne parle de plus de 90 morts après la frappe d'hier sur cette école.
02:50L'armée israélienne déclare de son côté que ce bilan avancé avait été exagéré
02:55et qu'ils avaient avant tout ciblé des terroristes du Hamas.
02:59Oui, à chaque fois, ils disent la même chose.
03:01À chaque fois, ils disent que depuis le premier jour de la guerre,
03:04ils mettent en cause, ils mettent en doute les chiffres.
03:07Malheureusement, maintenant, les victimes sont des chiffres,
03:10et ils mettent en cause ces chiffres-là parce qu'ils disent que le Hamas,
03:14il augmente ce genre de chiffres, mais on ne peut pas cacher ce genre de choses,
03:18et même, on ne peut pas augmenter ou exagérer ce genre de choses,
03:22parce que normalement, tout de suite, si une personne est morte,
03:25tout de suite, il est enregistré, que ce soit auprès des hôpitaux
03:30ou bien dans les endroits où il a été enterré.
03:34Donc, il faut avoir le nom de la personne,
03:36et il faut dire qu'il est mort à telle heure et à tel endroit.
03:40Malheureusement, on est arrivé à un point hier, c'est vraiment honteux de le dire,
03:47mais parce que les gens étaient un peu déchirés en morceaux.
03:50Pour compter les gens, parce qu'on ne savait pas qui faisait quoi
03:54et qui était dans cet endroit-là, on pesait ces morceaux de chair,
03:58et on dit plus de 70 kg, c'est un homme, moins de 16 kg, c'est un enfant.
04:04On est arrivé malheureusement à ce point,
04:06et c'est pour ça que le nombre des chiffres,
04:10on ne peut pas les compter exactement aujourd'hui,
04:12on parle de plus de 93 morts, mais on ne sait pas encore les chiffres exacts.
04:16On entend dans les familles qui demandent de dire que leurs enfants
04:19ou bien leurs membres, ils ont perdu pour avoir le chiffre exact.
04:24Après tout ce que vous avez décrit, Ramy, de nombreuses chancelleries ont condamné ces frappes.
04:29Est-ce que ces condamnations, ces déclarations, elles ont encore du sens pour vous ?
04:33Est-ce que ces mots comptent ou plus du tout ?
04:36Malheureusement, depuis le début de la guerre, même avant, avec nous,
04:40on n'a jamais compté sur le comité international,
04:43et on sait très bien que juste il y a des condamnations,
04:45mais ce n'est pas la première condamnation.
04:47Depuis les premiers jours de la guerre, il y a des massacres qui ne sont pas arrêtés,
04:52des boucheries qui ne se sont pas arrêtées,
04:54et même le ministre de la guerre iranien, il a déclaré lui-même,
04:57il a dit que toute personne à participer au 7 octobre,
05:02il va être visé et mort, lui et toute sa famille.
05:06C'est une vengeance aveugle, c'est un peu à la mafioso,
05:09mais il en déclarait officiellement et personne n'y a dit un mot.
05:13Nous, on n'a jamais compté sur le comité international,
05:15on sait très bien qu'on est abandonnés,
05:17et on est en train d'affronter notre destin face à cette machine de guerre,
05:21avec un peu de courage et un peu de résistance de rester chez soi et de ne pas partir.
05:26Merci beaucoup Rami, merci pour ce témoignage depuis Gaza.

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