• il y a 5 mois
Jean-Baptiste Marteau reçoit Olivier Faure, premier secrétaire du PS sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bonjour Olivier Faure.
00:03Bonjour à vous.
00:04Et bienvenue dans les 4 REVEILS.
00:05Il y a tout juste une semaine, les législatives ne dégageaient aucune majorité claire, même
00:09relative.
00:10Le Bloc de Gauche est néanmoins arrivé en tête et revendique Matignon depuis.
00:13Mais, depuis rien, pas un nom, qu'est-ce qu'il se passe à gauche Olivier Faure ?
00:17Vous venez de le dire vous-même, ça fait juste une semaine.
00:21Rappelez-vous, quand le gouvernement Attal s'est mis en place, il a fallu cinq semaines.
00:25Vous avez des pays autour de nous, en Europe, qui ont mis, pour réaliser leur coalition,
00:30trois mois, six mois, même un an.
00:33Et donc, quand il s'agit de choisir rien de moins qu'un Premier ou une Première Ministre,
00:38ça prend du temps.
00:39Et quand on cherche le consensus, ça prend encore plus de temps.
00:41Il y a eu des candidatures qui ont été examinées les unes après les autres, aucune jusqu'ici
00:45n'a fait consensus.
00:46Et c'est normal, c'est la règle du jeu et donc nous allons prendre le temps et n'ayez
00:51aucune inquiétude.
00:52Je comprends votre impatience, mais nous serons à la hauteur de ce moment et nous ne traînerons pas.
00:58Et celle des Français qui ne comprennent pas trop dans quelle situation on est en ce
01:00moment politiquement.
01:01Il y a eu un nom qui a été évoqué vendredi, Huguette Bellot, la patronne de La Réunion,
01:08les socialistes et certains écologistes y sont opposés.
01:10Du côté des Insoumis, ça ne passe pas, on vous accuse, je cite, de tout bloquer, ce
01:13qui conforte le coup de force du Président de la République qui refuse de reconnaître
01:17le résultat des élections.
01:18Pourquoi ça a bloqué sur Huguette Bellot ?
01:20D'abord, rien n'a été bloqué, on a simplement eu une discussion, elle est normale.
01:24Il y a eu d'autres candidatures qui ont été proposées et qui ont été l'objet, en réalité,
01:29d'un refus de la part des Insoumis.
01:31Et donc, ce n'est pas illogique qu'à chaque fois, on ait chacun son mot à dire et puis
01:37nous allons cheminer dans un esprit constructif.
01:40Et donc, moi, je crois que dans les prochains jours, nous aurons la capacité à trouver
01:44quelqu'un qui permette de mettre tout le monde d'accord et qui permette surtout d'engager
01:48le changement parce que la difficulté, elle est là, ce n'est pas simplement de faire
01:52un casting, c'est aussi d'avoir une équipe qui se forme et qui a envie de travailler
01:56ensemble et qui permet les grands changements auxquels les Français aspirent.
02:00Donc, honnêtement, ça fait une semaine.
02:03Le chaos dans lequel nous a installé le Président suppose que nous cherchions aussi les meilleures
02:07réponses possibles.
02:08Soyons patients, je comprends que ce soit évidemment pour vous, pour les Françaises
02:13et les Français une attente qui est insupportable, mais de toute façon, rien ne se fera avant
02:19le 18.
02:20Et donc, il n'y a absolument aucun moyen.
02:21Le 18, c'est l'élection du président de l'Assemblée nationale.
02:23Juste un mot sur Huguette Bellot encore.
02:24C'était un problème de fond, de son parcours qui a bloqué ou le fait qu'elle soit proposée
02:28par les Insoumis, le Parti communiste ? On n'a pas compris quel était le blocage.
02:31Il y avait des gens.
02:33Moi, cette candidature, elle me parle.
02:35Je suis moi-même un Français de sans mêlée.
02:37Je suis, j'ai fait mes premiers pas à l'île de la Réunion et je connais Huguette Bellot
02:42depuis longtemps.
02:43Il y a beaucoup de choses qui plaidaient pour elle et puis il y a d'autres éléments qui
02:45plaidaient moins pour elle.
02:46Lesquels ?
02:47Il y avait des socialistes qui considéraient, et c'est bien normal, que le parti qui a gagné
02:53les élections européennes à gauche, c'est le Parti socialiste, le parti qui est le plus
02:56en dynamique dans ces élections législatives, qui a augmenté son groupe de 110 %, c'est
03:01le groupe socialiste.
03:02Donc, c'est un Premier ministre socialiste qui doit la maintenir.
03:04Donc, il n'était pas illogique que cette revendication soit portée.
03:07Maintenant, il faut élargir, il faut chercher à trouver la personnalité.
03:12Il faut trouver la société civile qui permettra d'avancer ensemble et de le faire dans un
03:16bon esprit.
03:17Parce que la question qui nous est posée, c'est est-ce que nous allons réaliser ou
03:20pas ce programme extrêmement ambitieux ?
03:22Vous l'avez dit, il y a une majorité relative, mais elle n'est pas absolue.
03:26Ça va supposer des qualités personnelles et des qualités politiques qui permettent
03:33d'engager la discussion aussi avec un Parlement qui ne va pas être un Parlement uniquement
03:39bienveillant.
03:40Et donc, ça sera effectivement compliqué.
03:43Et donc, ça suppose que nous prenions le temps de savoir quelle est l'architecture
03:46de ce gouvernement, comment est-ce qu'il est composé et puis quelle est la personnalité
03:50qu'il incarne et qui permet d'entraîner l'ensemble.
03:52Justement, un confrère de l'Opinion ce matin et de Politico annonce le nom de Martine Aubry
03:56que vous auriez proposé, que vous auriez tenté de contacter au Parti socialiste.
03:59C'est une hypothèse ? C'est possible Martine Aubry ?
04:01Non, c'est un nom qui a été évoqué.
04:03D'ailleurs, ce n'est pas par mot qu'il a été évoqué.
04:06Martine Aubry a été consultée.
04:09Elle ne souhaite pas reprendre du service à ce niveau-là.
04:13On peut la comprendre.
04:14Et donc, ce nom-là n'a pas été, en réalité, écarté.
04:19Même si elle avait une parfaite légitimité et que c'est une grande dame de la vie politique
04:24à laquelle je rends à nouveau hommage parce que ça a été de nombreuses années avec
04:30elle qui m'ont aussi permis d'être ce que je suis aujourd'hui.
04:32Le PS continue de soutenir votre candidature.
04:34Olivier Faure pour Matignon.
04:35Est-ce que vous pensez pouvoir assembler la gauche sur votre nom ?
04:37Ce n'est pas mon nom du tout.
04:39En fait, la question, c'est qu'on a déjà dans la semaine qui s'est écoulée proposé
04:42d'autres socialistes.
04:43Et ce n'est pas une affaire personnelle.
04:45Joanna Roland, notamment, à la maire de Nantes.
04:47Notamment, mais pas seulement.
04:48Et donc, il y a eu d'autres propositions qui ont été faites.
04:51Et jusqu'ici, puisque vous me posez la question et que vous me demandez, quand les insoumis
04:55ont été interrogés, ils n'ont souhaité aucun socialiste.
04:59Donc, la question qui est posée, c'est de savoir comment est-ce qu'on trouve.
05:02Je comprends qu'il n'ait pas envie d'un socialiste.
05:05Je comprends aussi que d'autres n'aient pas envie d'un insoumis.
05:08Et donc, ça suppose…
05:09C'est un peu bloqué tout ça ?
05:10Non, ce n'est pas bloqué.
05:11Ça veut dire qu'il faut que personne n'ait le sentiment de se trahir et que nous ayons
05:17la possibilité de faire en sorte…
05:19Il faut quelqu'un de l'extérieur.
05:20Peut-être quelqu'un de l'extérieur.
05:21Le Front populaire, ce n'est pas exclusivement un quart de rond de parti.
05:25C'est aussi des gens qui nous ont accompagnés, qui ont des économistes, des intellectuels,
05:31des syndicalistes.
05:32Et donc, il y a là un vivier qui est gigantesque, avec des personnalités très fortes qui
05:37peuvent permettre de nous emmener vers, tout simplement, la possibilité de gouverner et
05:43de trouver aussi, au fur et à mesure, au Parlement, les majorités d'idées qui seront
05:48nécessaires pour avancer, si nous ne voulons pas avancer, exclusivement comme le gouvernement
05:52précédent, par 49.3, par Oukaz.
05:54Et donc, moi, je souhaite que nous puissions entrer dans ce dialogue.
05:58Et ça suppose d'avoir des gens qui sont capables d'avoir ce dialogue avec d'autres.
06:02Donc, il faut éviter toute forme de provocation et donc avancer maintenant et permettre de
06:08gagner ce pari qui est un pari attendu par les Françaises et les Français.
06:13La première étape importante qui va déjà donner une tendance, effectivement, c'est
06:16l'élection du président de l'Assemblée nationale jeudi prochain, vous l'évoquiez.
06:19Est-ce que vous pensez pouvoir dégager là aussi un consensus sur une candidature de
06:23gauche ou alors soutenir Yael Brown-Pivet, la présidente sortante ?
06:26Non, nous ne soutenirons pas Yael Brown-Pivet, la présidente sortante.
06:30Je crois comprendre qu'elle est en train de nouer un accord avec le Rassemblement
06:35national, ce qui serait parfaitement inimaginable.
06:40Elle a démenti, effectivement, tout accord avec l'ORN.
06:42Elle est en tout cas celle qui a dit qu'elle chercherait à avoir à nouveau des
06:46vice-présidents issus du Rassemblement national.
06:50Et c'est le premier groupe au Parlement.
06:52On voit bien qu'il y a dans d'autres parlements en Europe une extrême droite
06:56puissante qui n'a jamais obtenu de vice-président.
06:59Comment voulez-vous expliquer dans un temps que vous êtes dans le barrage
07:02républicain, que vous considérez qu'il y a une formation politique qui s'est
07:07exclue d'elle-même de l'arc républicain par ses candidats, par ses propos, par
07:11son programme ?
07:12Vous n'avez pas de vice-président RN.
07:13Vous l'avez bien compris. Et donc avoir des gens qui, dans le même temps, disent
07:17OK, mais enfin, le barrage est terminé.
07:19Maintenant, on fait alliance avec eux pour pouvoir avoir une présidence.
07:22Ça n'est pas acceptable.
07:23Une autre hypothèse, c'est effectivement une autre coalition autour d'un bloc
07:26central avec des députés LR, des députés socialistes qui se mettraient
07:30ensemble. Est-ce que c'est complètement inimaginable pour vous, une telle
07:33coalition ? C'est pourtant ce qui se passe au Parlement européen depuis 30 ans.
07:37Il y a eu un vote des Françaises et des Français.
07:39Ils ont placé en tête le nouveau Front populaire.
07:43Et donc, dans un régime qui est un régime républicain, la règle, elle est
07:47simple. Le président de la République appelle le bloc qui est arrivé en tête.
07:52C'est une règle qui a été rappelée par d'autres personnes que moi et que je
07:55pense à Dominique de Villepin, qui est un grand républicain et auquel
07:59personne ne peut reprocher d'être un gauchiste éhonté.
08:03C'est seulement en cas d'échec qu'il faudra se tourner vers une autre solution.
08:06Absolument. Et donc, ça suppose d'abord de se tourner vers le Front
08:09républicain, le Front populaire, pardon, et puis vers la gauche
08:14et laisser la gauche gouverner.
08:17C'est ça qui devrait être le réflexe premier du président de la République.
08:20Qu'est-ce que nous avons fait, nous, pendant les deux années qui se sont écoulées ?
08:24Nous avons effectivement laissé le gouvernement gouverner.
08:28Nous n'avons jamais mêlé nos voix à celles de l'extrême droite.
08:32Et moi, ce que je demande ce matin, c'est que tout simplement, l'expérience
08:35du Front populaire soit possible, rendue possible par la majorité
08:40sortante et qu'ils fassent le choix de ne jamais mêler leur voix à celle de l'extrême droite.
08:47À cette condition-là, il y a une possibilité pour le nouveau Front populaire
08:51de gouverner et de chercher aussi des compromis au Parlement.
08:54Un mot très rapidement pour finir.
08:55Vous pensez qu'on aura la fumée blanche pour quand ?
08:58Cette semaine, la semaine prochaine, après les chaux ?
08:59J'espère cette semaine parce que, d'abord, l'état d'esprit est bon.
09:03Nous avons des gens qui cherchent ensemble à produire un résultat
09:07et donc, je pense que nous y parviendrons et je n'ai aucune inquiétude là-dessus.
09:11Reprise des négociations aujourd'hui ?
09:12Absolument.
09:13Oui, très bien. Bon courage alors.
09:14Merci beaucoup, Olivier Faure.
09:15Belle journée. Merci d'être venu dans les Cadeaux.

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