• il y a 5 mois
Un Premier ministre de gauche d'ici à la fin de la semaine? C'est la promesse faite par les dirigeants du Nouveau Front populaire (NFP) qui continuent de négocier en toute discrétion ce vendredi 12 juillet autour d'un nom qui fait consensus entre LFI, EELV, PS et PCF.

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Transcription
00:00Ça bloque, ça avance très lentement, clairement il y a un problème dans le processus de désignation du nom d'un premier ministre du Nouveau Front Populaire.
00:07En fait, si vous voulez, pour être très clair, les insoumis ne veulent pas que ce soit un socialiste et les socialistes ne veulent pas que ce soit un insoumis.
00:13Donc à partir de là, c'est bloqué, il y a clairement une guerre d'égo, peut-être faudrait-il revoir le processus de désignation.
00:19C'était normalement par consensus, par définition, ça doit satisfaire tout le monde, or, je vous l'ai prouvé par A plus B, ça ne satisfait pas tout le monde.
00:26Peut-être que la solution résiderait chez un communiste, chez une écologiste, peut-être Marine Tondelier qui ferait le trait d'union entre tout le monde.
00:35Mais il y a certainement un enjeu de crédibilité parce que le Nouveau Front Populaire répète à l'envie qu'il a gagné ses élections législatives
00:40mais n'est pas capable de proposer une équipe gouvernementale avec un équilibre global pour l'instant.
00:45Arthur Delaporte, est-ce que vous nous confirmez que les insoumis sont arrivés hier avec une liste de quatre noms de premiers ministrables insoumis ?
00:53Mathilde Panot, Clémence Guettet, Manuel Bompard et Jean-Luc Mélenchon.
00:58Je peux vous dire que je ne peux rien vous confirmer, c'est ce qui est dans la presse aujourd'hui, mais je ne suis pas dans les négociations donc je ne peux pas vous aider à comprendre ça.
01:06Mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas le sujet aujourd'hui. Le sujet, c'est de se dire comment est-ce que...
01:10Attendez un peu quand même !
01:11Le sujet, ce n'est pas de se dire quels sont les uns et les autres que l'on propose parce que nous, on a proposé Olivier Faure, par exemple, on est extrêmement transparent là-dessus.
01:18Et donc la question, c'est comment on aboutit, quand on aboutit et surtout comment demain on a un gouvernement pour la France pour répondre à leurs propos.
01:24Oui, mais le fait que les insoumis arrivent avec une short liste de quatre noms, dont celui de Jean-Luc Mélenchon, avouez qu'on en parlait tout à l'heure avec Mathieu Croissando,
01:32il y a une forme de provocation, non, derrière cette proposition de quatre noms ?
01:36Alors c'est peut-être de la provocation. Moi, ce que je sais, c'est qu'on a toujours dit qu'il faudrait une personnalité consensuelle et que Jean-Luc Mélenchon ne l'est pas.
01:41Mais le sujet, c'est vraiment de comment on arrive à se mettre d'accord à la fois sur des équilibres politiques dans un gouvernement et puis évidemment sur un nom.
01:47Mais ça, vous nous donnez un peu de temps.
01:49Est-ce que les insoumis ont vraiment envie de gouverner ?
01:52J'espère, j'espère, parce que c'est ce que les Françaises et les Français nous ont demandé.
01:55Quand on est la force qui est arrivée en tête à l'issue des élections, on est ceux qui doivent proposer un gouvernement pour la France.
02:00Quand on arrive avec le nom de Jean-Luc Mélenchon qui est un repoussoir et une ligne rouge qui a été d'ailleurs décrété par ses partenaires, vous, les écologistes, pareil,
02:08ça donne l'impression qu'en fait ils n'ont pas tant que ça envie d'y aller, si ?
02:11J'espère qu'à la fin, on arrive à être des individus raisonnables et responsables parce que c'est ce qu'attendent les Françaises et les Français.
02:18On entend la prudence de Sioux, d'Arthur Delaporte sur les négociations en cours.
02:21Anthony, comment est-ce que le NFP arrive à garder tout ça aussi secret que possible ?
02:27D'abord, en organisant ces réunions dans des lieux secrets et pas dans les sièges des partis, comme c'était le cas notamment lors des négociations pour le programme
02:34ou pour l'accord, le scellement de l'accord du Nouveau Front populaire.
02:37Au lieu d'organiser ça dans le siège des écologistes ou des socialistes, parfois ça se passe dans des cafés, dans des hôtels particuliers, dans des rues calmes,
02:45dans le dixième arrondissement que parfois la presse arrive à débusquer, c'était notre cas il y a quelques jours.
02:49Du coup, ils ont changé d'hôtel, paraît-il ?
02:51Absolument, parce qu'un journaliste indépendant, Clément Lanneau, a réussi à débusquer l'hôtel dans le dixième arrondissement.
02:58À leur sortie, ils se sont rendus compte qu'il y avait la presse et donc ensuite, ils ont poursuivi ces négociations dans un autre hôtel jusqu'à 3h du matin,
03:04ça c'était pour la nuit de mercredi, mais ça dit quelque chose que le Nouveau Front populaire veut absolument garder secret, ces négociations.
03:12Rester à l'abri des caméras et de la presse, mais aussi rester à l'abri, dès l'heure, c'est ce que me disait un négociateur socialiste,
03:19pour éviter que certains puissent interférer dans ces négociations-là.
03:21Est-ce qu'il y a des clans au sein de ces négociations ? J'entends Arthur Delaporte qui sourit déjà.
03:28Non, mais il y a toujours des clans.
03:30Mais non, quand on est en front, en fait...
03:32En fait, je vous explique, on est un ensemble de partis qui défendent à la fois un intérêt commun, qui s'appelle le programme du Nouveau Front populaire,
03:38la nécessité de le faire appliquer, la nécessité de proposer un gouvernement pour la France, mais on est aussi évidemment des organisations différentes.
03:44Ça discute, ça débat et c'est normal.
03:46Et ça s'engueule.
03:47L'intérêt, c'est de gouverner la France.
03:49Il y a un projet de renvers.
03:50Vous n'avez pas fait pendant des mois des papiers sur la division de la majorité présidentielle entre Horizon, le MoDem, etc.
03:56Bon, écoutez, oui, on est un ensemble de partis.
03:59On a, nous, la force d'avoir une coalition, une proposition de plateforme programmatique, des enjeux pour le pouvoir d'achat, la santé, une urgence sociale.
04:06Bref, tout ça, c'est ce qui nous guide en permanence de dire comment est-ce qu'on va gouverner ce pays, avec quelles mesures et avec quelles majorités.
04:12Mais à gauche, vous avez l'expérience des coalitions.
04:14En 1981, il y avait des socialistes et des communistes.
04:1797, il y a une majorité plurielle.
04:20Même en 2012, François Hollande gouvernait avec les écologistes.
04:22Il y a déjà des partis différents et ça ne coinçait pas.
04:24Qu'est-ce qui coinçait ?
04:26Non, ça ne coinçait pas à ce point.
04:28Vous savez, la gauche plurielle, la différence, c'est qu'il y a eu des discussions pendant 4 ans pour former tout ça.
04:32Là, on a eu 4 jours avant le début des élections législatives.
04:36Donnez-nous 6 jours pour essayer de proposer un gouvernement à la France.
04:39Mais même Sandrine Rousseau, hier, disait « on met trop de temps, il faut sortir des noms ».
04:44Moi, je vais vous dire, Gabriel Attal, il a mis 6 semaines à nommer son gouvernement, on n'avait pas de ministre.
04:48Là, aujourd'hui, on a un gouvernement qui est censé expédier les affaires courantes et qui continue de prendre des décrets scandaleux,
04:52par exemple sur la réforme de la formation des profs.
04:54Mais, soit dit en passant, on a encore un gouvernement.
04:57Jusqu'à jeudi prochain, on a encore un gouvernement, puisqu'on n'a pas encore élu notre président à l'Assemblée nationale.
05:05Donc, donnez-nous encore quelques jours, s'il vous plaît.
05:07Il n'y a pas d'urgence, on ne peut même pas nommer le Premier ministre.
05:09Nous, on n'a pas à vous donner ou pas du temps, mais écoutez, Eric Dupond-Moretti, le toujours ministre de la Justice,
05:13qui était hier soir sur BFM TV, lui aussi, il s'impatiente.
05:17Si vous pensez qu'il suffit d'avoir un nom donné par la gauche pour que ce nom soit celui du Premier ministre,
05:24vous voulez que je vous dise ? Dans quelques jours, il y a une motion de censure et on va retourner sur les mêmes errements.
05:32Soit on fait avancer le pays et on trouve cette majorité absolue, et elle existe, il suffit de le vouloir.
05:38Et les députés le doivent aux électeurs.
05:40Si par miracle, ce Premier ministre était désigné par Emmanuel Macron, il ne tiendrait pas trois jours ?
05:46Le temps qu'il tiendrait, et je pense que les collègues députés seront assez responsables pour ne pas le faire tomber immédiatement.
05:52Il faut nous donner le temps de gouverner.
05:55Quand Elisabeth Borne a fait son discours de politique générale, je crois que c'était le 7 juillet 2022,
05:59vous avez voté une motion de censure le 11 juillet.
06:02Ils vous feront exactement la même chose ?
06:04Ils le feront et nous regarderons ce qui se passera derrière.
06:06Mais ce qui s'est passé, c'est qu'Elisabeth Borne, nous avons voté une motion de censure de la gauche,
06:09mais nous n'avons pas voté celle du RN parce que nous sommes cohérents.
06:12Vous avez voulu la faire chuter trois jours après sa nomination.
06:14Aujourd'hui, il n'y a pas de majorité alternative.
06:17Il faut nous donner la capacité de former un gouvernement et surtout derrière, d'aller former des accords au sein du Parlement.
06:22Parce que l'enjeu, ce n'est pas tant d'avoir un gouvernement, c'est déjà le premier objectif,
06:25mais c'est la deuxième étape, la deuxième « et » qui sera essentielle,
06:28c'est de se dire qu'on a une assemblée qui est composite et il faudra aller chercher les majorités.
06:31Vous n'avez pas de majorité aujourd'hui.
06:33Il faudra aller les constituer.
06:34Est-ce que vous êtes déjà d'accord entre vous, pas sur le nom, on a compris,
06:37mais sur qui vous allez proposer après de gouverner ou d'élargir cette majorité ?
06:43Ce que je peux vous dire, c'est que notre projet, le projet du Nouveau Front Populaire,
06:46c'est un projet qui est accepté, porté par les Françaises et les Français.
06:49C'est la lutte contre les déserts médicaux, la lutte pour le pouvoir d'achat et la revalorisation des salaires.
06:52Et je pense que sur ces différents sujets, on sera en capacité d'aller chercher des voix dans le bloc républicain.
06:57Donc des macronistes ?
06:58Par exemple.
06:59Et ça, les insoumis sont d'accord ?
07:00Mais ça, il faudra aller chercher au Parlement.
07:01On n'a pas le choix.
07:02On ne va pas gouverner par 49.3 ou par décret pendant des mois.
07:05Mais d'autant que là, vous comprenez qu'il y aura l'épée de Damoclès de la motion de censure
07:09en permanence au-dessus de ce gouvernement.
07:11Est-ce que cette épée de Damoclès, elle plane aussi au-dessus de ces discussions ?
07:14C'est ce qui s'est passé depuis deux ans.
07:18Et c'est ce qui se passe dans des républiques parlementaires où le gouvernement a une responsabilité,
07:22c'est de proposer un destin, un chemin au pays.
07:23C'est ce que nous allons faire.
07:24Il faut juste nous en donner la capacité.
07:26Et moi, ce que je regrette, c'est que le président de la République, pour l'instant, soit dans un déni total
07:30des rapports de force qui sont issus des élections.
07:31Il faut un jour qu'il dise, je nomme un membre du nouveau Fonds populaire Premier ministre.
07:35On va lui proposer du temps, qu'il nous donne un peu l'occasion d'exercer les responsabilités.
07:39Mais est-ce que vous n'êtes pas aussi dans une forme de déni ?
07:41Parce que votre score au deuxième tour législative, il est lié à des électeurs qui voulaient votre programme
07:47et puis aussi à tout un nombre d'électeurs qui ont voté pour ce qu'on appelle le Front républicain.
07:51Ils n'ont pas voté pour votre programme, ils n'ont pas voté pour Jean-Luc Mélenchon, ils ont voté pour Olivier Macron.
07:55Emmanuel Macron a été élu grâce au Front républicain en 2022 et en 2017.
07:59Est-ce qu'il en a tenu les leçons ? Non.
08:00Et vous, vous allez répéter la même erreur ?
08:02Bien sûr que nous en tenons les leçons.
08:03Comment ? En disant on va appliquer tout notre programme ?
08:04J'ai été porté au premier tour par des électeurs qui m'ont fait confiance
08:09parce qu'ils poussaient pour notre projet.
08:11Au deuxième tour, j'ai été élu par des électeurs qui ne voulaient pas du Rassemblement national.
08:14Si on ne veut pas du Rassemblement national, c'est qu'il faut faire des politiques
08:18qui répondent aux attentes des électeurs qui ont voté pour l'ORN,
08:21par exemple sur, je vous le disais, le pouvoir d'achat ou les déserts médicaux.
08:24Et bien c'est ce que nous allons faire demain et j'espère que nous serons en capacité
08:27de construire des majorités de large pour porter ce projet du nouveau Front populaire.
08:30Donc il faudra amender le programme ?
08:31Il faudra aller chercher des majorités pour éventuellement l'amender.
08:35Mais ce que je vous dis, c'est que nous, nous avons un socle, un socle qui sert de base de discussion,
08:38qui va être porté à l'Assemblée nationale et c'est à l'Assemblée nationale que ça va se jouer.
08:42Mais pour ça, il faut qu'on ait un gouvernement qui puisse déposer des textes.
08:45Ce qui se passe en ce moment sur Delaporte, c'est du théâtre, de la négociation classique
08:48et vous allez finir par y arriver ou est-ce qu'il y a la possibilité que dans quelques jours,
08:52vous disiez, eh bien on n'y arrive pas ?
08:54Et si on n'y arrive pas, c'est qu'on est vraiment la gauche la plus bête du monde et je ne le crois pas.
08:58Moi je vois des individus responsables.
09:00Je sais que les négociateurs en ce moment sont des gens qui font tout ce qu'ils peuvent
09:03pour parvenir à un accord.
09:04Mais évidemment qu'à la fois chacun défend les intérêts de ses organisations,
09:07le paysage politique est extrêmement flou et puis le Président de la République ne nous aide pas.
09:11S'il disait ce que ferait, dans toute démocratie mature, un chef de l'État,
09:14je vais nommer le représentant du bloc issu en tête, ça peut-être faciliterait les choses.
09:19– Si les insoumis ne veulent pas des socialistes et les socialistes ne veulent pas d'insoumis,
09:22est-ce qu'un ou une écologiste ?
09:24– Tout est sur la table, moi ce que je sais c'est que nous avons un candidat,
09:28je laisse les négociateurs discuter, je ne vais pas interférer.
09:30– Anthony Le Boss, le parti communiste considéré hier soir à la situation bloquée,
09:35il y a des séances de négociations dans des hôtels qui sont encore prévues aujourd'hui ?
09:39– Il y a des réunions qui sont prévues, c'est des réunions permanentes,
09:42ce que me disait un cadre écologiste, donc oui il y a des réunions,
09:45à savoir si ensuite ces réunions seront conclusives,
09:48mais pour l'instant c'est vrai que ça bloque, ça patine,
09:50et c'est un enjeu clairement de crédibilité.
09:52Ils répètent à l'envie qu'ils ont gagné,
09:53mais ne sont toujours pas capables de présenter une équipe gouvernementale,
09:56et peut-être le font-ils pour rien,
09:57puisqu'Emmanuel Macron a dit pas de gouvernement avec des insoumis.

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