Production fourragère
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00:00Bonjour et bienvenue à tous sur l'Aspace TV.
00:02On va parler ensemble de production fourragère,
00:05d'assurance, de gestion des risques.
00:07Avec moi, j'ai à ma compagnie Gwenaël Simon. Bonjour.
00:11Bonjour, Arnaud.
00:12Vous êtes directeur assurance chez Groupama, Loire-Bretagne.
00:15C'est exact.
00:16Et donc, on va parler d'assurance prairie.
00:19La production fourragère a été au coeur de l'actualité
00:22de l'année dernière.
00:23C'est-à-dire qu'il y a eu un changement d'actualité
00:26dans le cadre de la production fourragère.
00:28La production fourragère a été au coeur de l'actualité
00:31chez les éleveurs, avec cette canicule et ses impacts
00:34sur la production de fourrage, d'herbes, de maïs.
00:37Et je voulais en profiter pour faire un focus
00:40sur l'assurance prairie
00:42que vous proposez chez vous, Groupama, depuis 2016.
00:46C'est ça.
00:47L'assurance prairie, comment ça fonctionne ?
00:50L'assurance prairie, c'est un contrat indiciel.
00:52La particularité, c'est qu'on va utiliser des données satellitaires
00:57pour mesurer la production de pousses d'herbe via la biomasse.
01:01On va en faire un indice sur 5 ans.
01:04On va mesurer la production par zone homogène
01:06pour l'éleveur sur 5 ans.
01:08Et sur l'année en cours, on va vérifier sa variation
01:10par rapport à ses 5 années de référence.
01:12Ce qui permet de déterminer une perte ou une production supplémentaire
01:15par rapport aux 5 dernières années.
01:17Ça a été lancé il y a 3 ans.
01:19C'est la 3e campagne cette année.
01:24Où en êtes-vous de votre offre ?
01:26Combien il y a de contrats ?
01:28Combien vous avez souscrit de contrats ?
01:29Est-ce que ça fonctionne ?
01:30Est-ce que les gens sont contents de cette offre ?
01:33Sur le fond, en 2016, il y a eu un lancement un peu réglementaire
01:38avec la mise en place des subventions autour de ces contrats.
01:42Il y a eu un lancement commercial tardif sur cette année-là.
01:45Et c'est vrai qu'on a eu peu de succès commercial.
01:48Puisque 6 Groupama, en gros, 120 contrats sur toute la France,
01:52il n'y a pas beaucoup plus que 1 000 contrats
01:54souscrits par l'ensemble des assureurs.
01:56Ce qui veut dire qu'à ce jour, on n'a pas rencontré
01:59un franc succès auprès des éleveurs.
02:01Qu'est-ce qui fait que c'est peut-être un démarrage un peu poussif ?
02:06Il n'y a pas de culture de la gestion des risques chez les éleveurs ?
02:10Je crois qu'effectivement, il y a un déficit de pratique
02:13sur ce type de contrat.
02:14La 1re chose, c'est qu'en 2016, quand il a été lancé,
02:18il y a un phénomène économique.
02:19Ce qui fait que quand on va proposer
02:21une nouvelle solution de gestion de risque à un éleveur,
02:24la 1re chose qu'il voit, c'est que c'est d'abord une charge supplémentaire.
02:27La 2e chose, c'est qu'effectivement, il n'a pas l'habitude, forcément,
02:30de couvrir ce risque d'assurance en tant que tel,
02:33ces risques climatiques sur Prairie, notamment,
02:36même s'il a ces dernières années pris l'habitude
02:38de couvrir des fois son maïs fourrage,
02:40parce que c'est quelque chose qui rentre beaucoup
02:42aussi dans les rations alimentaires.
02:43Et le 3e point, c'est aussi que c'est quand même un contrat indiciel.
02:46Donc il y a une forme de virtualité quelque part autour de ça
02:50ou de quelque chose qui est un peu lointain.
02:53Et le point que j'évoquais aussi,
02:55c'est que, notamment dans la région Bretagne,
02:57on a souvent des rations qui sont beaucoup à base de maïs et Prairie.
03:01Et c'est vrai qu'il y a aussi un sentiment peut-être de sécurité
03:04qui vient du maïs et de moins fort risque qui vient sur les Prairies.
03:07Sauf quand on cumule, effectivement,
03:09des risques sur les 2 la même année.
03:11C'est-à-dire que le profil des exploitations
03:13qui pourraient être intéressées par une assurance Prairie
03:16dépend de la ration, du cheptel,
03:20le ratio maïs-herbe et le poids de l'herbe dans cette ration ?
03:25Tout à fait. Je pense qu'un des éléments importants,
03:27c'est la dépendance à la production de Prairie.
03:29C'est-à-dire la dépendance dans le sens importance
03:31dans la ration alimentaire.
03:33Et c'est vrai que si vous avez une faible dépendance,
03:35vous sentirez pas le risque en tant que tel
03:37ou vous estimerez que vous pouvez le gérer vous-même.
03:40Et d'ailleurs, ce qu'on voit, c'est que,
03:43même si on a peu de souscriptions, finalement, en termes de nombre,
03:46là où il y en a, c'est beaucoup des régions
03:48où il y a une part de Prairie
03:49ou où les éleveurs ont une part de Prairie très forte.
03:52On a facilement des 70, 100, 120 hectares de Prairie assurée.
03:55Ou dans des zones où il est souvent difficile
03:58de faire ce qu'on appelle de la conserve.
04:00Des zones où il y a la production, par exemple,
04:01de fromage AOC type Comté,
04:04eh bien, c'est vrai que là, on a une sensibilité plus forte,
04:08du moins, l'importance de la Prairie est beaucoup plus forte
04:10sur la ration alimentaire.
04:12La taille de l'exploitation est aussi un élément pris en compte
04:16dans le profil des exploitations qui sont intéressées,
04:19plus la taille de l'exploitation est grande,
04:22plus ce type de produit peut les intéresser ?
04:24C'est un peu les 2.
04:26Je pense que le 1er point, c'est quand même l'importance
04:28des Prairies dans la ration alimentaire.
04:30Et de fait, ce qu'on voit, c'est quand même
04:31des exploitations importantes qui souscrivent.
04:33Donc sans doute aussi une appréhension plus forte
04:37du risque climatique, finalement, sur leur modèle.
04:413 ans d'expérience sur ce produit.
04:45Est-ce que, pour ceux qui l'ont souscrit,
04:49l'assurance s'est déclenchée ?
04:50Cette année, il y a un déficit fourragé.
04:53Est-ce qu'elle pourrait se déclencher ?
04:56Il est peut-être trop tôt encore pour le dire,
04:57mais est-ce que potentiellement, elle pourrait se déclencher ?
04:59Le seuil, il est de 30 %, c'est bien ça ?
05:02Est-ce qu'on peut arriver à ce niveau de perte ?
05:05Un seuil de 30 % cette année, ça sera sans doute rare,
05:08puisque ce qu'on voit aujourd'hui,
05:10et d'ailleurs, c'est ce qu'on voit dans les notations,
05:13on va dire, officielles,
05:14on est sur des niveaux de perte, on va dire, plus bas.
05:17L'année dernière, en 2017,
05:19on sait qu'en moyenne, on a indemnisé un éleveur sur 10.
05:22Cette année, je ne sais pas encore,
05:23puisque c'est un indice qui suit toute la production d'herbes
05:26sur l'année, donc ça veut dire que l'indice définitif,
05:29on le connaîtra fin octobre, début novembre,
05:31et c'est sur cette base d'indices
05:32qu'on nous relaiseront les indemnisations.
05:35Vous l'avez dit, il n'y a pas encore une culture
05:37très développée chez les éleveurs
05:39pour ce type de produits d'assurer l'herbe.
05:44Ceci dit, on le voit bien, l'évolution des exploitations,
05:49ces dernières se dirigent vers des modèles, peut-être,
05:51avec plus d'herbes dans la ration, moins de maïs,
05:55et pour le coup, grâce à cette évolution,
05:57ce produit pourrait être plus attrayant
06:00pour un plus grand nombre d'exploitations.
06:01Je pense effectivement que la tendance actuelle, déjà,
06:05qu'on a vu même avec la conversion au bio,
06:08qui amène souvent aussi beaucoup plus d'utilisation d'herbes,
06:11et effectivement, des modèles qui s'orientent
06:13de plus en plus vers des systèmes prairies tout herbe,
06:15eh bien, les demandes que l'on a
06:17vont clairement vers ce type de population.
06:19Et c'est vrai que dès lors que vous amènez par maïs en silage,
06:23par exemple, dans nos régions assez fortes,
06:24la sensibilité est beaucoup plus faible.
06:27Pour être très concret, combien ça coûte ?
06:30On peut donner une fourchette ?
06:31Combien ça coûte à l'hectare,
06:33une assurance s'assurer en prairie ?
06:35Alors, effectivement, le coût va dépendre, bien sûr,
06:38de la zone, du risque, on va dire,
06:40par rapport au risque climatique.
06:42Ça dépendra aussi de la valeur qu'on va assurer
06:44en termes de...
06:45Parce qu'il y a des modèles beaucoup plus extensifs ou intensifs.
06:48Mais ce qu'on peut voir, en tout cas, sur notre population actuelle,
06:51c'est qu'après subvention, on est sur des coûts,
06:53comme moi, j'ai vu, entre 8 et 15 euros de l'hectare.
06:56Après subvention, je dis bien.
06:58Ce qui n'est pas si élevé...
07:00Ce qui ne paraît pas élevé au demeurant,
07:03mais c'est vrai que ramenés à l'exploitation,
07:06c'est des coûts de 600, 700, 800 euros.
07:08Ce qui peut paraître faible sur l'ensemble, on va dire,
07:11du compte de résultats d'un exploitant.
07:14Mais peut-être que le contexte économique des dernières années
07:16fait aussi qu'on est à la recherche de la moindre économie
07:19et malheureusement, ou peut-être,
07:22c'est d'une prise de risque supplémentaire.
07:25Vous allez continuer à proposer ce produit
07:27pour les années qui viennent.
07:28Est-ce que vous avez prévu des évolutions ?
07:30Alors, bien entendu, on a prévu de poursuivre.
07:33On espère avoir un modèle indiciel
07:36qui se rapproche de plus en plus de la réalité du terrain.
07:40C'est ça qui est important.
07:41Il faut que l'éleveur ait, via son indice,
07:44le sentiment qu'il traduit bien ce qu'il vit au quotidien
07:47et ce qu'il voit sur ses prairies.
07:48Et donc, avec notre fournisseur, qui est Airbus,
07:51en l'occurrence, sur les données,
07:53on travaille de plus en plus sur des données
07:55qui vont prendre en compte des topographies, des versants, etc.
07:58Ce qui améliorera cette lecture.
08:00Gwenaël Simon, merci beaucoup pour cet éclairage.
08:02Merci de m'avoir accueilli.
08:04Et puis, retrouvez d'autres infos sur le changement climatique,
08:07les assurances, la gestion des fourrages en élevage
08:11sur webagri.fr et internet.fr.
08:14Merci.