Michel Picon, président de l'Union des entreprises de proximité, était invité dans l'émission Punchline, ce mardi 9 juillet, sur CNEWS. Il affirme que le programme économique du Nouveau Front populaire pourrait amener des petites entreprises à mettre la clé sous la porte.
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00:00Le Zmig à 1600€ est une inquiétude, elle vient d'être exprimée, mais ce n'est pas que le Zmig.
00:05Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que dans une entreprise, dans les petites entreprises, notamment celles que je représente ce soir,
00:11c'est 2 700 000 entreprises qui, pour la majorité d'entre elles, ont moins de 10 salariés.
00:16Quand vous touchez au Zmig, c'est-à-dire que le niveau le plus bas, vous le remontez à 200€ de plus.
00:23Si vous ne bougez pas les niveaux qui sont au-delà, vous avez la pagaille dans l'entreprise.
00:27Les 3 qui sont au niveau 3, au niveau 4, ils vous disent, mais moi, demain, j'encadre le chantier, c'est comme vous n'êtes pas là, le patron, c'est moi qui organise.
00:35Et là, vous êtes en train de me dire que, donc, c'est 14% de plus sur l'ensemble de la masse salariale.
00:42Et ça, c'est une casse terrible dans les petites entreprises dont tout le monde va se mordre les doigts.
00:47— Ça veut dire concrètement qu'il y aura des entreprises qui mettent la clé sous la porte ?
00:50— Complètement. 84% des entreprises aujourd'hui qui déposent leur bilan ou qui sont en redressement, mais la plupart du temps, c'est direct une liquidation, sont des petites TPE de moins de 10 salariés.
01:04Quand vous déposez votre bilan, c'est que vous n'avez plus d'argent pour payer vos... Vous augmentez de 14% votre masse salariale, vous êtes par terre.
01:12Donc au final... Et d'ailleurs, c'est tout ça l'hypocrisie. Enfin je viens de regarder avec vous des images, mais pardon de le dire ainsi, mais c'est un cirque innommable.
01:22Par rapport aux attentes des Français, et particulièrement en ce qui me concerne, des attentes des petites entreprises, on a envie d'avoir des gens responsables
01:31qui arrêtent de s'étrier, là, pour avoir des postes ou autre. On a d'autres besoins. 3 000 milliards de dettes dans ce pays, un déficit chronique.
01:40Il n'y a plus d'argent nulle part, et on est en train d'amuser la galerie, là, avec des mesures qui ne tiendront pas la route.
01:48Et pour répondre plus précisément à votre question de Zemmig, qu'on augmenterait de 14%, même ceux qui ont cette idée, ils n'y croient pas.
01:56Ah bon ?
01:57Puisque dans le même temps, non, on a reçu ces candidats.
02:00Vous les avez reçus à l'AIF France Insoumise ?
02:02Oui, on les a reçus avec Patrick Martin, Dudu Medef, François Asselin de la CPME, et moi-même, nous les avons reçus tous les trois.
02:07Et qu'est-ce qu'ils nous ont dit ? Mais on sait bien que les petites entreprises, vous n'allez pas pouvoir supporter ça.
02:12Donc, on va mettre en place un fonds. Un fonds de quoi ? Un fonds d'argent public.
02:17Et puis, pour ceux qui, quand même, pourraient faire un petit effort, mais ils ne pourront pas faire tout de suite, on va mettre en place des prêts à taux zéro.
02:23C'est-à-dire qu'on va demander aux entreprises d'emprunter pour mettre en œuvre une mesure dont ceux qui l'initient savent parfaitement qu'elle n'est pas possible.
02:33Alors, moi, quand je dis ça, par moment, je suis un peu gêné parce que je mesure la difficulté de tous vos auditeurs qui disent
02:41« Mais il est gentil, ce monsieur-là, mais moi, 200 balles à la fin du mois, j'en ai besoin. »
02:46Ça compte.
02:47Et il ne veut pas me les donner. Oui, mais ce que je voudrais dire aux Français, c'est qu'il faut être prudent en économie, même en microéconomie dans les petites entreprises.
02:56C'est que ne pas avoir 200 euros de plus, oui, c'est difficile, mais perdre son emploi, c'est encore plus difficile.
03:03Sous-titrage Société Radio-Canada