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Mardi 29 octobre se tenait la deuxième séance de négociations au siège de l'Unédic entre partenaires sociaux sur l'emploi des seniors et les règles de l'Assurance chômage. Michel Picon, Président de l'U2P, l'union des entreprises de proximité, répond aux questions de Camille Revel à ce sujet.

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Transcription
00:00Bonsoir à toutes et à tous. Deuxième séance de négociations au siège de l'UNEDIC entre partenaires sociaux sur l'emploi des seniors et les règles de l'assurance chômage.
00:08Bonsoir Michel Ficon.
00:09Bonsoir.
00:10Président de l'UDEP, l'union des entreprises de proximité, artisans, commerçants, les professions libérales, bref les deux tiers des entreprises françaises.
00:18Avant qu'on en parle de ces négociations, on est en plein examen du budget et le gouvernement ouvre le débat sur la suppression d'un deuxième jour férié.
00:26Le ministre du budget dit qu'on en parlera au parlement mais je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu'on peut travailler davantage pour participer à l'effort de redressement va dans le bon sens.
00:35Vous en pensez quoi vous ?
00:36Moi je pense que chaque jour apporte sa nouvelle fiscalité supplémentaire parce qu'au fond il s'agit de 0,3% de charges en plus pour les entreprises qu'elles répercuteront dans l'entreprise avec un jour de RTT, un jour de congé.
00:52Pour nous ce n'est pas une bonne nouvelle parce qu'on a bien vu combien la dernière journée de solidarité avait pesé dans les comptes d'exploitation des entreprises.
01:02Bon donc pour vous c'est non ?
01:03Pour nous c'est plus que réservé.
01:05Avis plus que réservé, ok.
01:07Qu'est-ce que vous pensez d'ailleurs de la tournure des débats qui se déroulent en ce moment à l'Assemblée ?
01:11Alors même s'ils apparaissent plus polissés que ce qu'on a pu connaître à notre période, moi je suis un peu surpris par cette cacophonie d'imagination fiscale.
01:22Et contrairement à ce qui était annoncé, ce n'est pas que les grandes entreprises qui sont visées, c'est aussi les petites entreprises par la modification des exonérations de cotisation, par la fiscalisation des salaires des apprentis.
01:35En fait toute une série de mesures qui vont toucher les petites entreprises qui n'ont pas besoin de cela en ce moment.
01:40Ça vous inquiète ? D'ailleurs dans quel état d'esprit sont les chefs d'entreprise que vous représentez ?
01:44Les petites entreprises elles sont inquiètes parce qu'elles se relèvent de plusieurs crises.
01:48La crise de l'énergie, la crise sanitaire bien évidemment où elles remboursent avec difficulté pour beaucoup d'entre elles le PGE.
01:55Une crise de l'augmentation des matières premières.
01:57Tout cela a comprimé les marges, a asséché leur trésorerie.
02:01Et toute la charge fiscale et sociale qui est prévue sur elles les inquiète parce qu'elles n'auront pas les moyens de les assumer.
02:10Si vous aviez un appel à lancer aux parlementaires qui sont en train de débattre en ce moment, quel serait-il ?
02:14Je leur dirais d'éviter le chargement sur les petites entreprises parce que c'est 80% dans les territoires du tissu économique local.
02:22Ça amène de l'emploi, c'est 4 millions d'emplois dans les petites entreprises qui sont dans les territoires et qui permettent au centre-ville, à la ruralité de vivre.
02:31Et donc d'être très prudent dans les mesures qui seront prises.
02:34On en parlait au début de cette interview, les partenaires sociaux en ce moment sont en train de négocier sur l'emploi des seniors.
02:39Ça c'était ce matin, les règles de l'assurance chômage.
02:41C'est en même temps de lui depayer à un négociateur sur place.
02:44Quels sont les retours que vous avez ?
02:46Les retours sont positifs parce que tout le monde a la volonté d'aboutir.
02:50D'aboutir sur la négociation de l'assurance chômage.
02:53La volonté d'aboutir aussi sur la négociation senior.
02:56Et donc chacun fait un pas vers l'autre pour qu'on essaie de trouver.
03:01Jamais les partenaires sociaux n'auront eu une importance aussi forte que dans cette période.
03:05À un moment où la classe politique, le parlement est éclaté comme il l'est.
03:10Je crois que les partenaires sociaux doivent se parler, doivent aboutir dans des sujets aussi importants que les deux qui sont devant nous.
03:17Le travail des seniors, le maintien des seniors dans l'entreprise.
03:20Le regard aussi des entreprises dans le recrutement d'un senior.
03:24Et puis bien évidemment l'assurance chômage dont on voit les comptes de l'Unedx dégrader un petit peu par rapport à ce que l'on espérait.
03:31La ministre du Travail vous demande de trouver 400 millions d'euros supplémentaires par an.
03:36Vous faites comment ?
03:38On demande 400 millions, on cherche 60 milliards.
03:42Tout ça du jour au lendemain.
03:44Il y a des pistes.
03:46Il y en a une, nos négociateurs sont en train d'en discuter.
03:51Il y en a une évidemment que tout le monde reconnaît.
03:57C'est celle de l'assurance chômage des frontaliers.
04:00C'est un régime particulier qui fait que l'Unedx est en déséquilibre de 800 millions là-dessus.
04:06Alors on ne va pas redresser tout d'un coup.
04:09Mais c'est une bonne piste d'économie.
04:11Je crois que tout le monde est d'accord pour redresser ce régime.
04:13A nos mots, ce dont il s'agit c'est que les frontaliers travaillent dans un pays, la Suisse par exemple.
04:20Ils cotisent au niveau des cotisations du pays suisse et perçoivent les indemnités en France.
04:26La contrepartie que doit payer la Suisse à la France ne se fait pas.
04:31Et bien évidemment le régime est déficitaire de 800 millions.
04:35Donc on a l'intention de rééquilibrer ça.
04:38Alors est-ce que ça sera 200 millions là-dessus et puis on ira chercher 200 milliards ?
04:42Il y a des pistes et la volonté des partenaires sociaux d'aboutir à un accord pour les trouver.
04:47On dépiste une volonté d'avancer.
04:48Sur la question de l'emploi des seniors, il y a une question sur laquelle patronat et syndicats ne sont pas forcément d'accord.
04:54C'est la retraite progressive.
04:56Vous avez mis une nouvelle offre sur la table ?
04:58Oui, on a mis une nouvelle offre qui est celle d'anticiper la retraite progressive 4 ans avant l'âge de la retraite qui est porté à 64 ans.
05:07Donc à partir de 60 ans.
05:09À partir de 60 ans, les droits seront ouverts à une retraite progressive.
05:14Il reste encore quelques petits sujets à négocier avec les partenaires sociaux.
05:18Notamment le droit d'opposabilité à l'employeur, du salarié.
05:24Nous on pense que tout ça doit se faire dans la concertation avec la capacité de l'entreprise de trouver un remplaçant.
05:30Et je suis assez optimiste sur le résultat de cette négociation.
05:35Vous êtes dans la deuxième séance mais vous vous dites on va y arriver, on va toper.
05:39Parce que si vous n'y arrivez pas, c'est le gouvernement qui reprendrait la main.
05:42Oui, ça serait d'abord la démonstration que les partenaires sociaux n'arrivent plus à s'entendre.
05:46Puisqu'on a eu un échec au mois d'avril 2024 sur cette négociation.
05:50L'assurance au chômage, on avait signé un accord mais qui n'a pas été rempli dans les faits par le report d'âge de la filière senior.
05:59Donc il faut absolument qu'on aboutisse, tout le monde est d'accord là-dessus.
06:03Et puis je pense que le décret pris par le gouvernement, le décret de carence pris par le Premier Ministre M. Attal.
06:10Si nous échouons sur les réformes au chômage, le chômage reviendra sur la table et il est beaucoup plus préjudiciable pour tous.
06:18Y compris pour les entreprises qui ne retrouveront pas leur baisse de cotisation.
06:22Et comme les salariés qui trouveront des conditions beaucoup plus dures au delà peut-être de ce qui était nécessaire.
06:29Il faut trouver un accord.
06:30Il faut trouver un accord mais moi je suis confiant.
06:33En tout cas je ferai tout ce que mon organisation voudra bien faire et fera pour que cet accord soit trouvé.
06:39On va faire un petit peu marche arrière Michel Picon parce qu'on parlait de la question des charges.
06:43Vous avez publié un communiqué avec les autres organisations patronales pour vous alarmer du projet de tailler dans les exonérations de cotisation dans le cadre du budget.
06:52Qu'est-ce que vous craignez ?
06:53Non mais je crains une augmentation des charges pour les entreprises.
06:57Ce tour, je baisse les exonérations de charges sur les salaires inférieurs à 1,3 SMIC et je les augmente sur l'autre partie.
07:07Ça ne se fait pas à écuille volume puisque l'Etat récupère 5 milliards de cotisations ou d'exonérations sur son budget.
07:16Moi ce que je pense d'une manière globale c'est que tout ça c'est un peu du bidouillage, pardon d'utiliser ce mot un peu cavalier.
07:23Mais il faut qu'on en finisse avec un financement de notre protection sociale qui pèse trop sur le travail.
07:29Il faut aller financer notre protection sociale sur d'autres assiettes que le travail.
07:34C'est plus supportable.
07:36La CSG a été mise en oeuvre par Michel Rocard en 1991.
07:41Il faut aujourd'hui faire une nouvelle étape.
07:43S'agit-il d'une TVA sociale ?
07:45S'agit-il d'une augmentation de la fiscalité sur les placements ?
07:51S'agit-il d'une augmentation de la fiscalité sur la transmission, sur l'héritage ?
07:56C'est au pouvoir politique d'arbitrer.
07:58Moi ce que je dis c'est que les entreprises ne peuvent plus payer autant de cotisations sociales pour financer la protection sociale.
08:05On ne veut pas remettre en cause la protection sociale mais trouver d'autres sources de financement que le travail.
08:10Et on entend cet appel. Merci beaucoup Michel Picon.
08:12Vous êtes président de l'UDEP et vous étiez l'invité Echo de France Info.

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