• il y a 5 mois

Tous les soirs à 20h15, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et vice-président de la Commission nationale d’investiture LR.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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00:00Pierre de Villeneuve.
00:01Et avec nous dans Europe Un Soir, le sénateur des Hauts-de-Seine,
00:04sénateur LR et vice-président de la Commission nationale d'investiture des Républicains.
00:09Bonsoir, Roger Carucci.
00:10Bonsoir.
00:11Merci d'être avec nous à ce stade 210 d'hésitement pour éviter des triangulaires.
00:17Est-ce que la stratégie du président de la République de faire barrage au RN sera payante ?
00:21Ça, ce sont les électeurs qui en décideront pour le moment quand je...
00:29Roger Carucci, petit problème de liaison, on va essayer de vous retrouver dans un instant, Roger Carucci.
00:34Oui, moi je vous entends très bien.
00:36Tant mieux, mais nous on ne vous entendait plus.
00:38Alors, est-ce que cette stratégie sera payante, Roger Carucci ?
00:41Vous me disez qu'à mon avis non, parce que quand je vois les projections qui sont faites après les retraits,
00:49on reste sur une projection qui donne environ 250, 260 sièges, environ 190 sièges à la gauche.
00:58Le reste entre les macronistes et les Républicains.
01:01Ce qui veut dire que par rapport à des sondages de début de semaine,
01:04ça fait 10 ou 20 sièges peut-être de moins, ce qui n'est pas même pas certain pour le RN.
01:11Donc on va voir, 110 triangulaires, c'est beaucoup plus que d'habitude.
01:16Même si on dit que c'est moins que ce qui était imaginé dimanche soir,
01:20mais c'est quand même beaucoup plus que d'habitude et ça rend d'autant plus incertain le résultat dimanche soir.
01:26Au-delà du décompte, Roger Carucci, est-ce que c'est une stratégie du sauve-qui-peut ?
01:32Oui, c'est une stratégie qui correspond plus à « je me noie, essayons de trouver une solution ».
01:39Est-ce qu'elle est payante ?
01:41Est-ce que beaucoup d'électeurs ne se disent pas « mais qu'est-ce qui se passe entre ça, cette masse de retrait,
01:49et en parallèle les annonces du Premier ministre disant « je veux une majorité plus… » ?
01:54On ne sait pas bien de qui à qui, mais visiblement entre les républicains et les communistes, voire LFI.
02:02Qui peut croire ça ? Qui peut croire que dans le même gouvernement,
02:05vous pourriez avoir aujourd'hui, en 2024, des lanchonnistes, des communistes, des écologistes,
02:12des républicains, des socialistes, des macronistes ?
02:17Ça ressemblerait à quoi ? Moi j'attire l'attention sur le fait que 1, ça n'a pas de sens,
02:22parce que LFI a déjà dit non, or LFI est crédité de 90 sièges, 250 ORN, ça fait 340.
02:31Ça veut dire que même s'il y avait un gouvernement pluriel des LR aux communistes,
02:38on pourrait compter sur 230 sièges, c'est-à-dire moins que la majorité relative d'aujourd'hui.
02:42Si je vous entends bien, Roger Carucci, vous dites « ça n'a aucun sens »,
02:46ça veut dire que ça n'a pas de sens au niveau arithmétique parce que le compte n'y est pas,
02:49puis ça n'a pas de sens sur le fond puisque Emmanuel Macron se décrédibilise
02:53en allant beaucoup trop loin dans l'arc républicain, si j'ose dire.
02:56Franchement, autant il n'y aurait pas eu ce front populaire soumis à LFI.
03:04On aurait eu des socialistes, des écolos, faisant une espèce de front républicain
03:09et pas de front populaire avec LFI.
03:13On aurait pu se dire « allez, est-ce qu'on discute, est-ce qu'on discute pas ? »
03:17Ça n'est pas le cas, donc on ne refait pas l'histoire.
03:20Ce qui s'est fait est fait, les candidats qui sont là, ils sont là,
03:24et puis très bien, chacun parmi les électeurs décidera pour qui il veut voter.
03:29Mais en réalité, ça n'a ni sur le fond, ni sur le projet,
03:34ni sur la manière de gouverner le pays,
03:36ni sur les mesures prioritaires à prendre pour le pays, ça n'a aucun sens.
03:40– Ça c'est le plan.
03:41– En plus, ça n'a pas de base électorale.
03:43Et pardon de dire, juste pour en terminer, que faites ça, faites ça,
03:49et dans deux ans et demi, Marine Le Pen fait 40% au premier tour des présidentielles
03:54et l'emporte largement au deuxième tour.
03:56– Donc c'est contre-productif pour le président.
03:59– On dira, qu'est-ce que tous fait ensemble pour être comme ça ?
04:04Donc à mon sens, ça n'est pas démocratique,
04:09et franchement, je ne vois pas l'intérêt de faire ça.
04:12– Ce que vous en voulez dire de vos candidats, moi je soutiens les Républicains.
04:16– Alors, on va en parler des Républicains,
04:17mais d'abord sur la stratégie d'Emmanuel Macron,
04:19parce que ça c'est la face pile, il y a la face face aussi.
04:25Et si j'ose dire, il y a le plan B,
04:29qui est celle de faire ses nominations dès demain,
04:31selon les informations d'Europe 1 et du JDD,
04:33dans les préfectures, notamment, des nominations clés pour contrer,
04:37c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron voit déjà un gouvernement mené par l'ERN,
04:43et il contre certaines décisions politiques importantes,
04:47en faisant des nominations dans les préfecturales.
04:49Là-dessus, quel est votre avis ?
04:51– Alors, attendant, moi j'ai fait partie d'un gouvernement,
04:53de plusieurs gouvernements d'ailleurs,
04:55où effectivement, au début du mois de juillet,
04:58il y a des vagues de nominations en préfecture,
05:01dans les ambassades, à des postes clés,
05:03tout simplement parce qu'on profite de l'été pour faire les changements.
05:07– Dans les ambassades, c'est autre chose.
05:10– Je ne sais pas, on verra demain,
05:12si c'est en proportion, en quantité,
05:16totalement différent de la moyenne habituelle,
05:19ou si ça correspond à la moyenne habituelle que nous avons tous les ans.
05:23Si effectivement, c'était deux fois ou trois fois ce que nous avons d'habitude,
05:28alors il y aurait quelque chose d'anormal
05:30dans ces nominations précipitées,
05:32comme par hasard, juste avant un deuxième tour d'élection.
05:35Attendons, là je ne veux pas juger tant que je n'ai pas vu,
05:38mais on verra demain.
05:40Mais effectivement, ce ne serait pas démocratique
05:43de faire en sorte que toutes les nominations aient lieu d'un coup,
05:46pour éviter du choix d'après deuxième tour.
05:49– C'est bien noté, juste une question sur les LR,
05:52puisque vous en parliez à Roger Carucci,
05:54et que vous êtes vice-président de la Commission nationale d'investiture.
05:57Qui sont les LR qui vont aller avec l'ERN ?
06:01Je pense notamment, ou en tout cas avec les idées du RN,
06:04il y a le canal historique, et puis il y a ceux qui sont partis avec Éric Ciotti.
06:08Stéphane Lerudulier, qui est sénateur LR des Bouches du Rhône,
06:11veut interdire les désistements pour le second tour.
06:13Il va même jusqu'à dire qu'il pourrait y avoir un front commun,
06:16une politique commune entre les LR et l'ERN,
06:20sans pour autant faire partie de ce groupe qui est parti avec Éric Ciotti.
06:24Entendons-nous bien.
06:25– C'est assez compliqué là-dessus.
06:27J'aime beaucoup Stéphane Lerudulier,
06:29avec qui je travaille régulièrement au Sénat.
06:32Pour le moment, essayons d'être transparents et clairs pour le deuxième tour.
06:37Nous, nous avons, je ne sais pas si on veut appeler ça le canal historique,
06:41on va appeler ça ceux qui ont été investis par la Commission d'investiture que je vice-préside.
06:45Il en reste 80 en lice au deuxième tour.
06:49J'espère que le maximum d'entre eux sera élu.
06:53On verra lundi où nous en sommes tous.
06:56Mais ce n'est pas à moi, d'ailleurs,
06:58les Républicains ont décidé de ne pas donner de consignes de vote national.
07:01On ne donne de consignes qu'au niveau de chaque circonscription ou de chaque département.
07:06Moi, c'est très clair, dans mon département des Hauts-de-Seine,
07:09où j'ai un peu d'influence, j'appelle à faire barrage.
07:11Il reste neuf circonscriptions à pourvoir.
07:14J'appelle à faire barrage contre les neuf candidats du Front populaire qui se présentent.
07:18Mais pour le reste, attendons lundi, attendons dimanche soir de voir qui a voté pour qui.
07:25Les Français sont le grand garçon, sont des citoyens.
07:29Arrêtons de les prendre pour des enfants à qui on dit ce qu'il faut faire.
07:33On verra bien dimanche soir.

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