• le mois dernier

Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Marion Maréchal, eurodéputée et présidente du groupe Identité Libertés.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

Category

🗞
News
Transcription
00:00Et je salue mes camarades de la Deuxième Heure, bonsoir Nathan Devers, bonsoir Pierre Devineau,
00:03écrivain et philosophe, bonsoir Jules Torres, bonsoir Pierre,
00:06journaliste politique au Journal du Dimanche.
00:09Alors que les arrivées de migrants en Italie par la Méditerranée ont baissé de 70%,
00:15les îles Canaries sont, selon Frontex, le nouveau réceptacle de l'immigration en Europe.
00:2040 000 arrivées en janvier et entre janvier et octobre 2024,
00:23contre moitié moins sur cette même période en 2023.
00:27Bonsoir Marion Maréchal.
00:29Bonsoir.
00:30Merci d'être avec nous en direct de Ténérife.
00:34Vous êtes eurodéputée et présidente du groupe Identité-Liberté.
00:38Vous êtes donc aux îles Canaries, vous avez pu visiter les camps de migrants,
00:41les conditions d'accueil, les habitants aussi.
00:44Quelle est la situation sur place ?
00:46Écoutez, c'est une situation dramatique.
00:48Vous l'avez rappelé, les flux de migrants explosent dans l'indifférence générale.
00:53Les habitants avec qui j'ai pu m'entretenir vivent un enfer au quotidien,
00:57face à une augmentation des incivilités, de l'insécurité,
01:02des problèmes de salubrité, d'alcool, de drogue,
01:06et avec un État qui est complètement absent.
01:09Et ce qui est sidérant, si vous voulez,
01:11c'est qu'au lieu d'avoir un État espagnol, une Union Européenne,
01:16qui tente de réguler ces flux, de les contrôler, de les arrêter,
01:21eh bien on a à l'inverse une Union Européenne qui injecte pas moins de 26 millions d'euros
01:25pour multiplier par 3 les capacités d'accueil de l'île.
01:28Il y a des travaux spectaculaires qui sont faits dans ces camps,
01:31et on est face à un système quasiment d'usine,
01:33avec des transferts à l'aéroport de plusieurs centaines de migrants, des jeunes hommes,
01:38vers Barcelone et Madrid avant qu'ils ne soient entraînés vers d'autres destinations, dont la France.
01:46Comme on dit, après ils disparaissent dans la nature,
01:49parce qu'il n'y a pas forcément un suivi.
01:51J'imagine que vous avez investigué, Marion Maréchal,
01:54pourquoi les Canaries, pourquoi Ténérife ?
01:57Parce que géographiquement, pourquoi ?
02:00Oui, bien sûr, pour des raisons géographiques.
02:03C'est les mêmes raisons qui conduisaient l'année dernière
02:05les migrants à tenter de la retraverser vers l'île de Lampedusa.
02:08Mais comme vous l'avez rappelé,
02:09Giorgia Meloni ayant très largement durci les conditions d'accueil à l'immigration,
02:14coupé court finalement au financement et à la latitude laissée aux ONG pro-migrants,
02:20eh bien de fait, les passeurs, parce qu'on les fasse.
02:23C'est ce que m'explique la garde civile, l'équivalent de la gendarmerie ici,
02:28c'est que nous sommes face à des réseaux professionnels, une fois de plus.
02:31Ça n'est pas des tentatives isolées, c'est un business,
02:35c'est une mafia qui rapporte très gros à des trafiquants d'êtres humains,
02:40et donc qui ont choisi cette destination pour des raisons géographiques,
02:43avec un autre problème,
02:45qui est celui de relations très compliquées entre l'Espagne et le Maroc.
02:49Le Maroc utilisant ces flux migratoires
02:52pour faire une sorte de chantage finalement à l'égard de l'Espagne,
02:57relativement à un certain nombre de conflits territoriaux qui les opposent, notamment sur le Sarre.
03:03– Vous, votre boulot d'eurodéputé, si j'ose dire,
03:07Marion Bréchal, c'est quoi maintenant ?
03:09Vous allez faire votre rapport, vous allez revenir à Bruxelles,
03:11vous allez dire voilà ce que j'ai constaté,
03:12et puis tout ça, ça va disparaître dans un tiroir,
03:16qui va être absorbé par un autre tiroir,
03:19et puis à une personne qui va dire finalement on n'a pas de solution ?
03:22– Non, écoutez, déjà le premier rôle, c'est déjà d'alerter les Français,
03:26parce qu'on pourrait ne pas se sentir concerné,
03:28or nous sommes directement concernés,
03:30c'est-à-dire que cette porte d'entrée espagnole
03:32qui est permise par le laxisme du gouvernement espagnol notamment,
03:35est évidemment une porte d'entrée vers la France,
03:40puisque la plupart de ces migrants d'origine malienne, maghrébine,
03:44on voit aussi des Afghans et des Somaliens qui passent par la Turquie parfois,
03:47il faut imaginer, c'est assez phénoménal le trajet,
03:49évidemment sont d'abord attirés par les largesses de la France.
03:53Donc la première chose, c'est déjà d'interpeller le gouvernement français,
03:56voilà deux mois que nous avons un gouvernement en place,
03:59un ministre de l'Intérieur qui tient des propos très fermes
04:02sur cette question de l'immigration,
04:04et pas grand-chose jusqu'ici qui a été mis en place,
04:07si ce n'est même une augmentation encore du budget de l'aide médicale d'État
04:11qui permet la prise en charge de 100% des soins des clandestins.
04:14Bon, un appel on va dire de fermeté qui n'est pas très clair,
04:17c'est le moins qu'on puisse dire.
04:18La deuxième chose au niveau européen,
04:21c'est de ne rien lâcher sur, par exemple, la réforme de la fameuse Directive Retour.
04:25La Directive Retour qui aujourd'hui est encadrée par le droit européen
04:29et qui doit être de la volonté de beaucoup de pays,
04:32et même la Commission aujourd'hui a ouvert cette opportunité
04:35à permettre de faciliter les retours des clandestins,
04:39vous savez, qui sont aujourd'hui très contraints.
04:40Et puis il y a beaucoup de dossiers sur lesquels nous allons nous battre
04:42et sur lesquels nous sommes de plus en plus majoritaires,
04:45la question de la réforme du droit d'asile,
04:47la question des hotspots, des financements des hotspots
04:50en dehors des frontières européennes,
04:51pour que les dossiers soient étudiés à l'extérieur de nos frontières,
04:54et puis la question qui a ouvert aussi,
04:55d'ailleurs que nous avions défendu par la campagne néo-européenne,
04:58et qui a ouvert aussi, d'ailleurs Bruno Retailleau,
05:00de coopérations militaires en Méditerranée
05:04pour coordonner des moyens humains et des moyens matériels
05:07pour bloquer finalement ces embarcations
05:09et les renvoyer à temps vers les ports d'origine.
05:11Question de Jules Thorez du JTD.
05:12Bonsoir Marie-Maréchal,
05:14c'est très intéressant ce déplacement de terrain
05:16puisque l'an dernier vous étiez en effet à Lompedusa,
05:19juste avant que Georgia Meloni et Ursula von der Leyen
05:23s'y rendent pour régler cette situation-là.
05:26C'est désormais fait.
05:27Sur l'est du continent, on a Viktor Orban qui a fermé les frontières,
05:31donc c'est pour ça qu'aujourd'hui ces migrants se retrouvent
05:34notamment sur ces îles Canaries.
05:37Mais au-delà de ces déplacements de terrain,
05:40est-ce que ça ne montre pas aussi l'incapacité qu'a l'Europe,
05:43qu'a le Parlement européen, qu'a l'Union européenne,
05:45à faire avancer les choses sur cette question de l'immigration ?
05:48Parce qu'évidemment qu'on en veut des élus sur le terrain,
05:51mais est-ce que le problème c'est que ces débats-là,
05:53on les est sur Europe 1 et pas au Parlement européen ?
05:57Eh bien vous avez parfaitement raison,
05:58ça révèle d'abord qu'aujourd'hui
06:00ceux qui garantissent la protection de nos frontières,
06:02ce sont des États,
06:03c'est-à-dire la volonté d'État de Georgia Meloni en Italie
06:06et la volonté d'État de Viktor Orban en Hongrie,
06:09sous d'ailleurs, disons-le bien souvent,
06:11l'hostilité de la Commission européenne.
06:15Et c'est vrai qu'aujourd'hui le maillon faible en Europe,
06:16c'est ce gouvernement socialiste de Sánchez en Espagne
06:20qui est dans une logique laxiste
06:22et qui annonce des régularisations massives.
06:24Et comme nous sommes dans l'espace Schengen,
06:25ça pose aussi la question aujourd'hui
06:26de la pertinence de ce système de l'espace Schengen.
06:28Eh bien nous sommes tous liés les uns aux autres.
06:33Aujourd'hui, de fait, à l'heure où je vous parle,
06:34ce que je vois ici,
06:36ça n'est pas une Union européenne
06:38qui apporte une solution de fermeté et de blocage,
06:41mais comme je vous le disais,
06:42qui injecte des dizaines de millions d'euros
06:44au contraire pour gérer les flux
06:46et faire en sorte d'être dans une logique
06:48d'usine de transfert massive vers le continent.
06:51Donc maintenant, ce qui est intéressant au niveau européen,
06:54c'est que les majorités ont quand même bougé.
06:56Le Parlement européen aujourd'hui,
06:58après les élections, a clairement tiré vers la droite.
07:02Ursula von der Leyen a dû, pour espérer être réélue,
07:06faire un certain nombre d'engagements
07:08sur la question migratoire.
07:10Et elle a notamment rouvert le dossier,
07:11je vous en parlais à l'instant,
07:13par exemple, de la directive Retour.
07:15Et Mario Marachal, aux îles Canaries,
07:17est-ce que Frontex fait le job ?
07:20Non, en réalité, Frontex est très peu présent.
07:24Ceux qui assurent aujourd'hui,
07:25finalement, la gestion de ces flux,
07:27c'est bien davantage l'équivalent
07:28de la police maritime, finalement, espagnole.
07:31Et ils expliquent d'ailleurs,
07:32moi j'ai échangé avec eux aujourd'hui,
07:33qu'ils ont peu de moyens et peu de matériel pour cela.
07:36Mais aussi, disons-le,
07:37parce qu'il n'y a pas de volonté du gouvernement espagnol
07:40que Frontex aide et intervienne,
07:42parce qu'eux sont dans une logique d'immigration massive,
07:44ils appellent cette immigration
07:46pour pouvoir compenser le déficit démographique espagnol.
07:48Parce que c'est la politique de Pedro Sanchez
07:51et qu'elle déteint sur tout le territoire espagnol.
07:53Merci beaucoup, en tout cas, Mario Marachal,
07:55d'avoir été en direct de Ténérife
07:57pour nous alerter sur cette situation.

Recommandations