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Dans son édito du 01/07/2024, Élodie Huchard revient sur les résultats du premier tour des élections législatives. 

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00:006h52, merci d'être avec nous, Élodie Huchard.
00:03Emmanuel Macron avait déjà vécu une défaite lors des élections européennes.
00:06Il en a subi une deuxième avec les législatives anticipées.
00:11Est-ce qu'on peut dire que le président de la République,
00:14au lendemain du premier tour, a déjà tout perdu, Élodie ?
00:17Oui, parce qu'en réalité, on ne voit pas bien comment les choses vont s'améliorer.
00:20En tout cas, pour lui, au second tour,
00:22surtout aucun président de la République n'a envie d'entrer dans l'histoire
00:24comme étant celui qui a pu amener le Rassemblement national au pouvoir.
00:28Il faut bien reconnaître qu'Emmanuel Macron n'en est pas loin.
00:30Alors, en réalité, il n'y a aucune surprise.
00:32On ne voit pas pourquoi les électeurs qui ont voté il y a trois semaines,
00:34ce serait totalement dédié.
00:36Mais pourtant, dans le camp présidentiel,
00:38certains voulaient croire que le score, cette fois,
00:40serait différent de l'élection précédente.
00:42Alors, ils espéraient que le vote RN aux élections européennes
00:45soit plutôt un vote porté sur l'Europe,
00:47que ce soit plutôt des élections intermédiaires,
00:49donc souvent défavorables au chef de l'État,
00:51mais que ça n'avait rien à voir avec le contexte national.
00:54Non, le vote aux élections européennes, comme le vote hier,
00:57n'est pas juste un vote en fonction notamment de l'Europe ou d'autres enjeux.
01:00C'est bien aussi un rejet à la fois du président de la République,
01:03mais aussi de sa politique.
01:04Alors, on peut nuancer.
01:05Le président de la République n'est pas seul responsable du bilan qu'on connaît aujourd'hui.
01:09En revanche, ce qu'il faut noter, c'est que malgré les erreurs,
01:11un bilan pas toujours positif de ses prédécesseurs,
01:14c'est par exemple François Hollande,
01:15le Rassemblement national n'était quand même pas si proche du pouvoir.
01:18Et puis surtout, Emmanuel Macron, de manière logique,
01:20il a voulu installer un duel.
01:22C'est un duel qui lui a servi, qui a servi ses troupes,
01:24puisque jusque-là, il était réélu.
01:26Mais un duel, c'est extrêmement mathématique dans ces cas-là.
01:29La politique, vous le gagnez, c'est très bien.
01:31Mais un jour ou l'autre, vous finissez par le perdre.
01:33C'est exactement ce qui est en train de leur arriver.
01:35Il a voulu dissoudre.
01:36Il connaissait parfaitement le risque.
01:38Donc, le résultat où on arrive aujourd'hui n'est en rien surprenant.
01:40On a entendu un certain nombre de prises de parole de la majorité hier
01:44disant que la responsabilité était liée tant à la France insoumise,
01:47tant à des mesures, tant au Rassemblement national.
01:48Non, une partie de la responsabilité, sans doute l'entièreté de la responsabilité,
01:52tient à Emmanuel Macron, qui a voulu en arriver là.
01:54Il peut être temps que lui et ses troupes l'assument.
01:57La consigne de l'exécutif de dire tout sauf le RN,
02:00c'est un déni de démocratie ou pas ?
02:01Il y a eu 34 % des Français qui ont voté pour le Rassemblement national
02:05dès le premier tour hier.
02:06Alors, d'un côté, oui, mais finalement, déjà, la dissolution pouvait interroger.
02:09C'est-à-dire que les Français se prononcent très clairement.
02:10On va leur redemander de voter pour voir si on est bien sûr
02:13de son vote la deuxième fois.
02:15On ne pourra pas toujours, dans le camp présidentiel,
02:17s'opposer à la volonté du peuple.
02:19À un moment donné, les votes et les résultats sont là.
02:21En plus, c'est très paradoxal de donner aussi régulièrement la parole au peuple
02:24pour dire, finalement, merci, on vous a entendu.
02:26On va ensuite décider entre nous.
02:28Il faut quand même rappeler que les partis politiques ne sont propriétaires
02:30ni de leurs électeurs et encore moins des voix de ceux-là.
02:33On a l'impression que, finalement, là, le président est en train de prendre
02:35un peu des Français pour des enfants qui auraient mal voté.
02:38Mais rassurez-vous, grâce au désistement, on va vous dire
02:40pour qui il faut voter cette fois-ci.
02:42Et puis, surtout, la stratégie qui est en train de se mettre en place,
02:46c'est celle qui a dégoûté les Français de la politique
02:47et qui a sans doute mené à cette situation.
02:49Mais tout le monde continue dans cette voie-là.
02:51Et puis, finalement, si on pousse plus loin le camp macroniste
02:53avec un certain nombre de circonscriptions, serait remportée,
02:56par exemple, celle de Marine Le Pen ou autre, très facilement et dès le premier tour.
02:58Alors, pourquoi avoir présenté un candidat à Renaissance ?
03:00Finalement, il aurait mieux fallu faire qu'un tour.
03:02Ça aurait été beaucoup plus simple.
03:03Et puis, d'un autre côté, il faut bien rappeler que ça a toujours existé,
03:07qu'il y a des accords d'appareil.
03:08Et puis, attention, parce que certes, les partis peuvent s'entendre entre eux.
03:11Les électeurs feront bien ce qu'ils voudront après tout.
03:13Alors, Élodie, quelle peut être la suite pour Emmanuel Macron, maintenant ?
03:16Alors, dans un premier temps, il va falloir qu'il attende.
03:17Dans un deuxième temps, il va sans doute subir,
03:19puisqu'on ne voit pas véritablement comment le chef de l'État s'en sort par le haut.
03:23Soit le Rassemblement national a une majorité absolue
03:25et là, il entre en cohabitation.
03:26On a vu les premières déclarations du Rassemblement national.
03:29Évidemment, il compte bien exercer le pouvoir de manière pleine et entière.
03:32Tout ça pour préparer 2027.
03:34Alors, justement, le pari, un autre des paris du président de la République,
03:37c'est de se dire que si le RN a le pouvoir cette fois,
03:39eh bien, les gens, finalement, s'enlaceront avant même 2027.
03:42On voit jusque là à quel point les paris d'Emmanuel Macron ont réussi.
03:45Donc, on peut douter de cette stratégie.
03:47Et puis, s'il y a une majorité relative,
03:49on voit à quel point ça va être serré avec ces deux blocs
03:51du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national.
03:54Donc, de toute façon, le pays sera encore plus ingouvernable que maintenant.
03:57Mais une fois de plus, le président de la République
03:59ne pourra pas renvoyer la responsabilité vers ses dix partis,
04:01puisqu'il a mené à cette situation.
04:04Alors, on voit que pour l'instant, il essaye de tendre la main
04:06un peu à droite, un peu à gauche.
04:07Alors, ceci dit, on ne voit pas bien
04:09quelles sont les personnalités politiques qui vont monter à bord maintenant,
04:12parce qu'on n'a pas franchement envie de monter à bord du Titanic
04:13quand il a déjà touché l'iceberg.
04:15Merci beaucoup, Élodie Huchat.

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